Archives octobre 2016

La vie en rose, de mère en fille

À toi, ma fille qui me fait voir la vie en rose depuis que je t’ai pris dans les bras pour la pre

À toi, ma fille qui me fait voir la vie en rose depuis que je t’ai pris dans les bras pour la première fois.

 

À toi, ma fille qui me nourrit de rêves, qui semblent pourtant si réalistes à chacun de tes pas.

 

À toi, ma fille dont les sourires conjuguent le bonheur par tous les temps.

 

À toi, ma fille dont les larmes coulent sur mon cœur et le font pleurer d’autant.

 

À toi, ma fille pour qui, à chaque jour, je défais le monde dans lequel on nait.

 

À toi, ma fille pour qui, à chaque nuit, je refais un monde dans lequel on est.

 

À toi, ma fille qui me révèle à moi-même pour faire de moi une personne meilleure.

 

À toi, ma fille, qui me prend pour modèle, parce qu’à tes yeux, j’incarne les vraies valeurs.

 

À toi, ma fille, de qui j’apprends l’amour inconditionnel.

 

À toi, ma fille, de qui je prends une partie d’enfance qu’on voudrait éternelle.

 

À toi, ma fille, je te demande pardon.

 

Pardon, de t’avoir fait passer de l’autre côté du miroir.

Bien trop tôt, bien trop jeune.

 

Pardon, de ne pas t’avoir donné la chance d’y croire.

Parfois, l’amour ne rime pas avec toujours.

 

À toi, ma fille, qui a enveloppé ma vie d’un ruban rose, en faisant de moi, une mère.

Je te demande pardon.

 

Je te demande pardon parce que ce ruban rose est tatoué dans mon sein.

Désormais, on portera la vie en rose, de mère en fille…

 

 

 

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Filles de caractère; leaders, indépendantes et confiantes

J’ai souvent entendu : « Les filles sont plus calmes, elles font moins de crises que les garço

J’ai souvent entendu : « Les filles sont plus calmes, elles font moins de crises que les garçons », « C’est plus simple de s’occuper d’elles car elles écoutent plus facilement et rapidement les consignes », « Les filles s’impliquent davantage dans les tâches quotidiennes », etc.

Permettez-moi de faire une petite mise au point.  Il y a beaucoup de filles qui s’affirment et c’est tant mieux. Depuis que je suis éducatrice à la petite enfance, j’ai eu à m’occuper de quelques jeunes demoiselles avec beaucoup de caractère. En voici deux exemples :

Ariane. Elle avait 4 ans, cheveux et yeux noirs. Elle a vite pris sa place avec les garçons qui faisaient partie de mon groupe de six enfants. Elle ne s’en laissait pas imposer par personne. Elle s’affirmait clairement et était cohérente entre ses attitudes non verbales et son expression langagière. Elle me regardait droit dans les yeux pour exprimer haut et fort un « Non!!! » catégorique.

Il y a eu aussi, Emy. Petite châtaine aux yeux bruns. Dès son arrivée dans mon service de garde, elle affirmait son désaccord par des cris d’une forte intensité, à en faire mal aux oreilles. Les fenêtres ouvertes, les voisins l’entendaient certainement.

Qu’est-ce que ses deux jeunes filles ont en commun? Déjà, toutes petites elles étaient leaders, indépendantes et confiantes. Elles répondaient rapidement par l’affirmation ou la négation à une demande. Elles s’opposaient à une autorité dans un cadre restreint. Elles aimaient décider par elles-mêmes, elles étaient « pacables ». Elles étaient toujours disponibles pour m’aider, toujours prêtes à participer aux activités. Elles avaient une soif d’apprendre et une joie de vivre.

Elles ont marqué mes années dans mon milieu de garde. J’en garde de très bons souvenirs. J’ai dû adapter mon approche afin d’éviter des confrontations, et plutôt miser sur la collaboration afin qu’elles déploient chacune leur plein potentiel dans chaque sphère de leur développement. Elles m’ont permis de grandir. Elles m’ont appris à choisir mes mots et mon attitude quand je faisais une demande car elles étaient très réfractaires à l’autorité.

Tout d’abord, ce que j’ai fait et que je vous suggère de faire avec votre fille (et avec chaqcun des membres de votre famille) c’est de mettre sur papier ses qualités, ses habiletés et ses passions. Valorisez ses qualités et ses actions positives.

Je demandais à ces deux jeunes filles des petites tâches à faire (chercher le balai, mettre la couche du bébé dans la poubelle, aider un plus petit à s’habiller, servir les assiettes, etc.) selon leur âge et leurs habiletés tout en leur donnant parfois de petits défis. Elles étaient très heureuses, elles se sentaient responsables et valorisées dans leurs actions. C’est ainsi que j’ai pu établir un lien de confiance entre elles et moi.

Je dis souvent aux parents de jeunes filles avec un caractère fort : « C’est super, j’aime les filles avec ce caractère, car elles vont faire leur chemin dans la vie. C’est difficile quand elles sont petites, mais si vous leur donnez une base solide entre 0 et 5 ans, vous aurez seulement à les guider par la suite et elles vous remercieront quand elles seront grandes ». Ça console bien des parents d’entendre ces paroles.

Parfois, avec ce type d’enfant, il est important d’ignorer leurs actions négatives (tant que ça ne touche pas leur sécurité physique et affective). Il faut choisir ses batailles. Ce sont des leaders, elles aiment être dans l’action et diriger. C’est une des forces de ce type de personnalité.

Avec ces forces insoupçonnées, ces enfants, une fois devenues adolescentes, peuvent devenir des leaders de groupe de délinquants comme de groupe de projets communautaires. C’est avec l’enseignement de vos valeurs, la cohérence et le respecter de vos limites clairement établies qui feront la différence à moyen et à long terme. Par des questions ouvertes, intéressez-vous à ce qu’elles font, pensent et ressentent, et ce, tout au long de leur enfance et de leur adolescence. C’est une éducation gagnante-gagnante si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour qu’elles deviennent des leaders positives.

Oups, j’oubliais, Emy et Ariane avaient des qualités en commun : elles étaient déterminées et persévérantes. Avec le temps, elles finiront par atteindre l’objectif qu’elles se seront fixées. En encourageant à développer leur plein potentiel, les jeunes filles d’aujourd’hui deviendront demain des chefs d’entreprises prospères, des politiciennes, des directrices générales, bref, des femmes accomplies dans le domaine d’activité qu’elles auront choisi.

Nous avons besoin de ces filles dans notre société. Go les filles go! J’ai confiance en vous!

La fille que j’étais

Mais où est donc la fille que j’étais avant ? Avant qui ? Avant

Mais où est donc la fille que j’étais avant ? Avant qui ? Avant quoi ?

Je me souviens d’elle. Chaque jour, je montre à mes enfants comment être confiants, être passionnés, être overload d’espoir et de rêves loufoques. Exactement comme la fille que j’étais… AVANT.

Pourtant, entre le cégep que je n’ai jamais terminé, l’amour prépubère de ma vie d’adolescente, devenu le père de mes enfants, enfants beaucoup trop beaux, trop fins, trop toute, et le fameux «9 à 5», la moi-même s’est perdue de vue.

La trentaine, la vie de famille, le boulot ? Est-ce que c’est le train-train et la routine qui ont dévoré tout cru ce que je pensais que je serais pour toujours? Je voudrais dire non, je le veux fort, fort, fort, mais pourtant ! Je voudrais répondre non, je ne le veux pas, mais ce n’est pas le cas.

C’est à grands coups de belles phrases toutes faites et de tableaux Pinterest que je me lève chaque jour en voulant changer mon monde. Pas le monde entier là, non non, juste mon petit monde à moi.

Accompagnée de mon premier trio, dans notre petite maison jaune accumulant les typiques journées de fou, les moments à faire pleurer de rire et ceux à faire pleurer tout court, je voudrais vraiment réaliser un ou deux de mes rêves.

Mais quand je dépose enfin la tête sur mon oreiller, un mercredi soir, après avoir manqué de jus pour terminer un épisode des Simones, vous devinez que le projet du rêve à réaliser s’endort lui aussi et souvent avant moi!

«Sois toi-même, mais sans déplaire aux autres.» «Fais des folies, mais fais pas trop la folle.» «Sois authentique, mais en restant juste assez low profile.» NOOOOON! Juste non. Mis à part le fait que je suis la douce moitié de mon amoureux, j’ai envie d’être entière dans toutes les autres facettes qui façonnent la vie d’une femme.

Les belles paroles et les beaux discours que je fais à mes petits monstres pour les rendre grands et forts, j’aimerais ça les mettre en pratique plus que 5 minutes par jour. «Fais ce que je dis, pas ce je fais!»

Rester la pimpante fille de 20 ans, c’est utopique, je sais. Je ne voudrais pas la voir essayer de passer au travers d’une seule de mes journées, elle flancherait avant que l’autobus ramasse les enfants à 8h04! Par contre, garder les grands espoirs et la petite touche magique qui te font croire que tout est possible, à cet âge, ça je les prendrais.

Alors plutôt que de partir à la conquête de mes rêves, d’être la maman, la femme, l’amoureuse, l’amie parfaite et en contrôle, je songe de plus en plus à partir à la conquête de moi, une «moi revue et améliorée». Une petite touche de l’ancienne, une dose de toutes celles qui m’entourent et une parcelle de celles que j’idolâtre. Tout ça dans le moule, que je me construis depuis 30 ans, à grand coup d’amour, de jogging, de crème glacée à la vanille et une fois de temps en temps, d’un p’tit verre de vin!

Au bon endroit, au bon moment

Le 19 décembre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies a

Le 19 décembre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 11 octobre Journée internationale de la fille, afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde.

Je me suis dit que j’allais questionner ma fille de 15 ans sur le sujet. Elle est la mieux placée pour décrire comment elle perçoit sa liberté. A-t-elle conscience de ce qui se passe dans le monde pour les filles et comment le vit-elle ?

Alors, Mathilde s’est enfermée dans sa chambre et a écrit ceci…

AU BON ENDROIT, AU BON MOMENT

Je suis née du bon côté d’une ligne imaginaire qui sépare celles qui ont eu de la chance et celles qui n’en ont pas. De l’autre côté de la ligne, il y a celles qui n’ont pas le droit de s’instruire ou de conduire une voiture. Celles qui subissent des violences et qui sont forcées de se taire. Celles à qui on a retiré tant de droits. Le droit de s’exprimer, le droit de rêver, le droit humain.

Mais, j’ai beau chercher, cette ligne je ne la trouve pas, ne la vois pas. Quelle est-elle? Où est-elle? Qu’est-ce qui fait que l’on se retrouve d’un côté ou de l’autre? Peut-on la traverser? Et ces jeunes filles, de l’autre côté, qui sont-elles?

Elles sont vous, elles sont moi. Elles sont victimes de violences, de viols, de travaux forcés et de prostitution. Elles sont sous-payées et doivent lutter pour survivre. Elles sont oppressées, restreintes dans leurs ambitions et très mal traitées. Et parce que je pourrais très bien être à leur place, je ne peux simplement détourner les yeux de leur misère. Je ne peux me permettre d’oublier, car elles ne le peuvent pas. Je dois crier pour elles, dénoncer leurs souffrances, car elles ne peuvent le faire.

Je crois que chaque fille devrait pouvoir rêver, lire, écrire et s’affirmer. Il ne devrait pas y avoir de ligne. J’ai le droit de penser et de m’exprimer. J’ai le droit d’accéder à une éducation supérieure et d’être payée décemment. J’ai le droit de refuser de me marier et d’avoir des enfants. Pourquoi pas elles?

Et en ce 11 octobre, nous célébrons les adolescentes. Celles qui se battent. Celles qui protestent. Celles qui osent rêver. Nous célébrons leur courage, leurs droits. Nous célébrons l’avenir, le leur et le nôtre. Nous célébrons les filles d’aujourd’hui et les femmes de demain. Celles qui sont nées au mauvais endroit, au mauvais moment et qui luttent pour traverser la ligne. Et celles qui ont de la chance et qui tendent la main pour aider.

Nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Nous pouvons nous battre à leurs côtés, les aider à vaincre l’adversité. Nous le pouvons tous et toutes. Car, oui, les hommes aussi sont concernés. Ce sont eux qui sont responsables du problème, mais ils sont aussi la solution. Sans leur appui, jamais ces filles ne seront libérées de leurs fardeaux.

«Les droits de l’Homme sont les droits de la femme, a dit Hillary Clinton, et les droits de la femme sont les droits de l’homme.» Redonnons à ces femmes ce qui leur revient de droit et effaçons la ligne, afin que chacune naisse au bon endroit, au bon moment et ait les opportunités qu’elle mérite. Car, on ne choisit pas où l’on naît, mais bien qui l’on est.

Lettre à mes filles

Aujourd’hui plus que jamais, je réalise que je suis la maman de troi

Aujourd’hui plus que jamais, je réalise que je suis la maman de trois petites filles. Trois merveilleuses petites filles et j’aimerais qu’elles sachent ceci:

Mes amours, les plus grandes réussites de ma vie,

Je n’avais pas réalisé à quel point la vie est parfois tellement plus dure pour nous, les filles. Lorsque vous commencerez à prendre votre envol et que vous tracerez votre propre chemin en tant que fille, j’espère que je vous aurai aidées à vous construire des ailes assez solides pour que vous soyez fières et confiantes. Pour moi, vous serez toujours les plus belles, les plus intelligentes, les plus fortes, les plus “toute”.

Mais est-ce que vous y croirez vous aussi? Aurez-vous assez confiance en vous pour déjouer les pièges qui vous guettent ? Je vous jure qu’il y en aura beaucoup.

Oui, cette fille sur la première page de cette revue est magnifique, mais ce n’est qu’un mirage de beauté retouchée.

Mes filles et moiJillian, tu es parfaite avec les petites taches de rousseur qui parsèment ton si beau visage.

Madyson, tu as la chance d’être une belle rousse bouclée, soit fière de qui tu es.

Leïla, ce petit bouton de varicelle que tu as osé gratter, qui a laissé sa petite cicatrice, est juste parfait sur ton visage angélique. Il nous rappelle que tu es parfois notre petit ange cornu.

La société vous demandera parfois d’être ce que vous n’êtes pas. Je suis une adulte et je ne sais pas comment vous expliquer que parfois vous n’aurez pas cet emploi parce que la personne choisie sera, aux yeux de l’employeur, plus belle que vous (pas nécessairement plus compétente). Je vous entends déjà me dire : «Ben voyons ‘man c’est dont ben stupide!» et oui ce le sera. J’espère que vous aurez assez confiance en vous pour ne pas vous laisser abattre par ce genre de stupidité humaine.

D’ici là, moi en tant que maman, je ferai de mon mieux pour vous montrer le droit chemin. Je refuserai que vos photos du primaire soient retouchées, même si vos sourires ne sont pas parfaits, même si vous avez une « scratch » sur le nez. Je vous montrerai que l’on doit s’accepter comme on est, en m’acceptant moi et mes bourrelets de grossesse, ma culotte de cheval et mes rides qui devraient être les marques de l’expérience (et je commence à être drôlement expérimentée).

Souvenez-vous que le fait d’être une fille ne doit jamais vous fermer des portes. Soyez assez fortes pour faire ce qui vous plaît. Même si les filles ne sont pas en majorité. Même si on vous dit que «vous n’y arriverez pas parce que vous êtes une fille»!

Moi pendant ce temps, je vous montrerai que tout est possible, sans préjugé. Je garderai l’esprit ouvert pour du même coup ouvrir le vôtre. Je vous montrerai qu’il faut se tenir debout et croire en nos convictions, nos rêves et se battre pour les voir se réaliser. Votre bonheur en dépendra.

Parfois, vous entendrez toutes sortes de stupidités lorsque vous oserez vous affirmer (surtout de la part des hommes). « Ben voyons es-tu dans ta semaine!? » Souvenez-vous de leur répondre «On n’en a rien à foutre».

N’oubliez pas qu’après coup, si vous êtes vraiment en SPM, vous serez émotive ou en colère, mais ça ne change rien à votre opinion. Vous aurez juste envie de manger du chocolat 😉 .

Moi, pendant ce temps, j’essaierai de mon mieux de vous faire comprendre que le chemin parcouru par les filles n’a pas été toujours facile. Des femmes avant nous se sont battues pour nous tracer le chemin. Faites-vous un devoir de suivre ce chemin, comme moi j’essaie de le suivre. Souvenez-vous que ce n’est pas partout pareil. Dans certains pays les filles doivent encore se battre pour être reconnues, acceptées et même seulement écoutées. Je me ferai un devoir de vous le rappeler.

Soyez fières d’être des  filles, parce que c’est merveilleux.

Et souvenez-vous que je serai toujours là!

Maman

 

 

Ouin t’es pas mal belle!

"Ouin t'es pas mal belle!"  Cette phrase...  Des fois ç

“Ouin t’es pas mal belle!”  Cette phrase…  Des fois ça sonne comme un compliment mais d’autres fois ça sonne comme un reproche qui se faufile dans notre boîte à culpabilité…  C’est quoi être belle?  C’est bien, c’est mauvais?  Je vous pose la question.

Qu’on se le dise, il n’y a pas que l’apparence physique dans la vie.  Tout le monde le dit, mais le sait-on vraiment?  C’est ce qu’on voit en premier : l’enveloppe.  C’est rendu controversé d’être une femme tout court.  Mosus qu’on se fait juger sur notre physique peu importe de quoi il a l’air.  Surtout nous, les femmes, les jeunes femmes et les petites filles.  Ce qui est le plus scandaleux à mon avis, c’est que c’est souvent entre nous!  Oui, j’entends des commentaires de gars à propos du physique des femmes, mais c’est souvent plus positif que les commentaires de femmes concernant d’autres femmes.  Si vous êtes sceptiques, allez faire un tour sur les réseaux sociaux.

Consciemment ou non, la majorité de nos commentaires sont en lien avec l’apparence et ça a des répercussions sur nos enfants et je crois sincèrement qu’on ne mesure pas l’impact à long terme que ça a sur le jugement de nos enfants.  En écoutant la télé, on commente.  Dans la rue, on commente.  En auto, on commente.  Au centre d’achat, on commente.  Au téléphone, on commente.  Sur Facebook, on commente, on partage, on aime ou on est fâché.  Notez bien que ça peut être positif, tout est dans la façon de dire et surtout de voir les choses.

14095916_10201943609787734_15043907937526794_nJ’ai deux fils.  Je sais qu’en tant que maman, je suis leur modèle féminin principal.  J’essaie de bien représenter le monde féminin pour mes petits hommes…  Grosse pression quand même.  Je veux qu’ils traitent la femme avec autant de respect qu’ils en ont pour leur maman.  Je veux qu’ils apprennent qu’on peut être décoiffée (alias un zombie matinal) et belle.  Avouez que quand quelqu’un nous dit qu’on est “belle”, arrangée comme ça, on reste septique et on sort toutes les raisons pour laquelle, nous, on ne se trouve pas cute!  C’est vraiment le message qu’on veut passer?

Je veux que mes enfants sachent aussi qu’on peut être sur notre 46 (c’est comme être sur son 36 mais en encore mieux! ) et être tout aussi belle àfb_img_1475985841035 l’intérieur.  Je veux qu’ils sachent qu’une femme peut être forte dans tous les sens du terme: dévisser des pots de “pickels” à mains nues et rester zen devant la 8e crise de bacon du petit dernier, le tout avant son premier café.  Je veux qu’ils sachent que la même femme peut avoir besoin d’aide pour retrouver son chemin et hurler devant une araignée (ben oui, c’est de moi qu’on parle ici).  Je veux qu’ils sachent que c’est correct qu’une femme, qu’une maman se maquille, se démaquille, se sente sexy.  Je veux qu’ils sachent que dans chaque femme, derrière ses bottes de construction, son pyjama du midi ou ses faux cils, se cache une petite fille qui a grandi en regardant le monde qui l’entoure et en se faisant regarder à son tour.  Je veux qu’ils voient chaque amie, collègue, soeur, patronne, comme une personne unique avec ses forces et ses fragilités. Je souhaite qu’ils comprennent que l’habit ne fait pas le moine, que la mini-jupe ne fais pas la femme…ni la paire de jeans.

Comment vous décrivez-vous? Comment vos enfants perçoivent les gens? Les avez-vous déjà questionnés sur ce qu’est la beauté?

Top 5 des phrases les plus ridicules entendues parce que ma blonde attendait notre 3e fille

Quand on nous a annoncé que nous aurions une petite fille, j’éta

Quand on nous a annoncé que nous aurions une petite fille, j’étais le plus emballé des hommes ! Je savais que je serais maintenant le papa d’une princesse. Quand on nous a annoncé que nous aurions une deuxième fille… puis une troisième… je savais que je serais le plus choyé des rois !

Pourtant, plusieurs amis et connaissances ont croisé notre route et les commentaires sexistes se répétaient de plus en plus… Peu importe la touche d’humour utilisée pour camoufler le jugement, on le sentait bien. Pour en faire la preuve, voici le Top 5 des phrases qu’on a le plus entendues :

« Quoi ! Encore une fille ? Comment tu prends ça, man !? »

« Hey, tu vas faire quoi avec ça, une fille ? »

« … J’espère que t’aime ça, le rose ! »

« J’espère que vous allez vous réessayer pour un gars ! »

« Ouin… Savais-tu que ça prend juste un vrai homme pour faire des gars ? »

Alors aujourd’hui, en cette journée internationale des filles, je vais enfin mettre les choses au clair !

Comment j’ai pris ça, apprendre qu’on attendait des filles ? J’étais heureux. Juste heureux. Je voyais mon bébé pour la première fois sur un écran. Ça devenait vrai pour moi. C’était ma première rencontre avec elle. J’apprenais, chaque fois, que nous attendions un bébé en parfaite santé et j’avais la chance inouïe d’entendre son petit cœur battre. Cette joie-là était intense, et n’aurait jamais su être diminuée parce que nous attentions une fille. J’étais juste heureux.

papaQu’est-ce que je fais avec mes filles ? La même chose que toi avec ton gars… Mais en mieux ! Parce que oui, ma fille adore faire de l’escalade. Elle est championne en vélo à deux roues. Elle aime la vitesse quand on fait du karting. Mes filles adorent venir me voir jouer au hockey. Il n’existe pas de supporteurs plus fidèles ! Chaque fois qu’il y a quelque chose à réparer à la maison, une des filles tient à m’aider, avec son mini-tournevis ou son super-marteau-en-plastique. En plus, je ne sais pas comment elles font… Mais elles arrivent à faire tout cela avec un niveau de classe et de féminité impressionnant !

Bon, là, tu veux vraiment savoir si j’aime le rose? Je ne te mentirai pas; avant d’avoir des filles, c’était peut-être pas dans le Top 3 de mes couleurs favorites. Mais quand je vois dans leurs petits yeux des millions d’étincelles parce que mes filles se trouvent belles dans leurs tutus roses, bin oui, j’aime ça. Si elles font de l’escalade, du karting et des sports avec moi, je ne vois pas sous quel prétexte je m’empêcherais de faire ce qu’elles aiment avec elles. Donc oui, j’ai même cumulé des médailles. Il parait que je suis le #1 pour enfiler la robe à Ariel, pour faire une tresse à la pouliche et pour colorier Doc La Peluche. Pis j’aime ça. Pis oui, tout est rose. Si ça prend une simple couleur pour faire le bonheur de mes enfants, et bien on en mettra partout, du rose !

Est-ce qu’on va se réessayer pour avoir un garçon ? Non. On va peut-être rejouer à la loterie de la vie, en priant de toutes nos forces pour avoir un dernier bébé enpapa3 santé. Juste un bébé. Rose ou bleu… On s’en fout ! Oui, on s’en fout pour vrai. Parce que nos filles deviendront qui elles veulent dans la vie. Elles atteindront leurs buts. Elles sauront se relever et persévérer. Et que nous ayons trois ou quatre filles, le résultat sera le même… Une paire de testicules ne garantit pas le bonheur… Peu importe le chemin emprunté, elles seront heureuses.

Et à toi qui pense que je ne suis pas un vrai homme, parce que je n’ai pas su donner de Y à mes enfants, je dois te demander ce qu’est un vrai homme. Parce que si, pour toi, un vrai homme doit refuser de porter du rose et jouer avec des poupées… Si pour toi, un vrai homme ne change pas de couche et ne chante pas de chanson… Si pour toi, un homme, un vrai, ne doit pas s’abaisser au niveau des filles… Et bien je préfère de loin ne pas être un homme. Pas un homme comme ça.

papa4Parce que la vérité, c’est qu’aucun homme ne saurait être aussi grandiose. Je suis impressionné chaque jour de tout ce que ma femme et mes filles savent faire. Je suis fier de voir mes filles être aussi
fortes, intelligentes, passionnées, courageuses, téméraires et fières. Parce qu’une fille, ce n’est pas que des robes, du maquillage et du rose partout. Une fille, c’est de la détermination à la puissance mille ! Et je suis fier d’être le papa de trois merveilleuses filles.

Ma fille n’est pas une princesse

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À chacune de mes grossesses, j’ai souhaité un garçon. Lorsqu’à ma troisième grossesse on m’a annoncé que c’était une fille, j’étais sous le choc. J’ai éclaté en sanglots. J’étais inconsolable.

Qu’est-ce que j’allais faire avec une fille? Moi qui joue au hockey avec mes garçons, boit à même la pinte de lait (ben quoi, c’est rapide et je sauve de la vaisselle!), pas question que je m’assois pour prendre le thé avec le petit doigt en l’air! J’allais lui apprendre qu’elle peut faire les mêmes activités que ses frères.

Ma plus grande peur est que ma fille (qui est maintenant née) puisse souffrir autant que j’ai souffert dans le passé. Je suis maintenant une femme épanouie, mais l’adolescence à été mon chemin de croix. Y-a-il un manuel pour instruire le bon jugement ainsi que le choix de l’entourage? Surtout en jeune âge, les amis sont toute leur vie.

Pourrai-je mettre un GPS sous ses espadrilles? Pourrai-je écouter ses conversations téléphoniques? Pourrai-je lire ses emails? Surement pas autant que je le voudrai parce que malheur à nous, parents, apparemment nous devons leur faire confiance!

J’ai toujours en arrière pensé la crainte que l’on puisse profiter d’elle, la crainte que l’on abuse d’elle. La vie n’est pas toujours rose, loin de là. Elle sera blessée, rejetée et remplie d’une profonde tristesse à plusieurs reprises au courant de sa vie. Mais tous ces mauvais côtés font justement parti de la vie pour que l’on apprécie encore plus les bons côtés.

Je serai là le jour où elle aura le cœur brisé. Je l’écouterai, tenterai d’alléger sa blessure, tenterai de la guider de la manière la plus réaliste qui soit. Parce que sa vieille mère sera passée par là. Je serai là lorsqu’elle sautera de joie, le cœur rempli de bonheur. Je sauterai avec elle, partagerai son bonheur contagieux. Parce que sa veille mère sera passée par là.

Ma fille a deux grands frères qui veilleront sur elle. À moins que ce ne soit elle qui veillera sur eux? Avec le caractère qu’elle semble développer, sans même le savoir, elle me rassure. Maintenant âgée de 15 mois, elle veut jouer avec ses frères au hockey. Fuck les poupées, elle ne veut rien savoir! Telle mère, telle fille! Juste le mot « princesse » me donne la nausée! Nous ne vivons ni dans un château et les princes charmants n’existent pas. Désolé pour le manque de délicatesse mais je préfère la réalité à ce que ma fille vive un rêve désabusé.

Les mariages, les showers et tous ces tralalas me puent au nez. Je payerais une organisatrice quelconque avant même de me mêler de quoi que ce soit! Je plaint ma fille si jamais elle rêve d’un gros mariage car je n’aurais AUCUNE idée comment dealer avec ça! (Ah oui c’est vrai, le vin…) Pauvre fille, j’imagine déjà l’histoire : la mère de la mariée en fuite! Je ne crois pas en cette dépense démesurée qui se finit bien souvent en séparation.

Lorsque les gens disent à ma fille « comme tu es belle! » C’est plus fort que moi, je me dois de rajouter « et tellement intelligente! » Je sais, c’est pathétique. Mais l’intelligence est tellement plus importante que la beauté. Et ça, ma fille DOIT le savoir! Elle ne pourra pas toujours plaire à tout le monde. Je veux qu’elle s’aime telle qu’elle est, qu’elle se foute du jugement des autres!

Si elle se sert de sa tête, elle ira où elle voudra dans la vie, ne dépendra de personne et ne devra rien à personne. Je lui souhaite de devenir une femme forte, indépendante, accomplie et heureuse.

Je fais l’éducation de ma fille au jour le jour, identique à celle de mes garçons. Je déteste toujours le rose, les froufrous et je ne mets pas de films de princesses. Je suis dure et réaliste avec une tendresse inégalée. J’enseignerai à ma fille que l’amour n’a pas de sexe, pas de couleur, pas de nationalité. Je lui enseignerai l’ouverture d’esprit, le non jugement. Simplement pour qu’elle puisse s’épanouir complètement.

J’aime mes enfants de façon égalitaire. Jamais je ne demanderai plus ou moins à un de mes enfants. Si je deviens trop vieille et sénile, je paierai quelqu’un pour qu’il prenne soin de moi. Ce n’est pas parce que ma fille est une fille qu’elle héritera du fait de devoir torcher sa mère! Je refuse catégoriquement. Qu’elle torche mes futurs petits enfants à la place! (Si elle en veut, bien sur!)

Je suis cru, peut-être déplacée pour certains mais ceci est ma vision des choses.

Pour l’instant, tout va super bien. Ma fille est la cerise sur notre gâteau à deux étages. Élever une fille est finalement la même chose qu’élever un garçon. Et une seule chose me vient alors à l’esprit :  « quand elle me prend dans ses bras, elle me parle tout bas, je vois la vie en rose… »

La fois où… j’ai fait pleurer la caissière

On est vendredi soir. Les boutiques ferment dans quelques minutes. M

On est vendredi soir. Les boutiques ferment dans quelques minutes. Ma fille de 10 ans m’accompagne et on jase en attendant notre tour à la caisse. L’atmosphère est joyeuse, un moment de complicité pas compliquée.

Je lui montre une paire de mini pantoufles que j’ai choisies pour son tout nouveau cousin, né le matin même. Elle s’étonne quand je lui dis que je ne sais pas encore le prénom du petit garçon.

« Mais maman, comment on fait pour choisir le nom d’un bébé ? On fait quoi, pour ne pas se tromper ? Pour éviter qu’il se fasse niaiser dans la cour d’école ? Pour qu’il n’ait pas toujours à épeler son nom ? C’est une énorme responsabilité ! »

Et je me rappelle qu’on était quatre Nathalie dans ma classe au secondaire… Je me souviens aussi des longues discussions avec mon conjoint pour décider du prénom de nos enfants. Au premier, ça va, mais rendu au quatrième, on a pas mal épluché le bottin. On ne veut pas opter pour un nom qu’on a rejeté pour un autre enfant, au cas où, ô drame ! cela le traumatiserait au nom de Freud et de ses théories. Une liste en rose, une liste en bleu, une sur le frigo, une dans la sacoche, une autre officielle pour la parenté, et la liste secrète des coups de cœur. Jusqu’au jour de l’illumination, qui détermine en partie ce que sera notre enfant.

« Alors, maman, comment on choisit le nom d’un enfant ? On lui regarde la binette et on se dit “Voilà, il a une face de Georges”, ou “Ah ! Mais il a le sourire de Brad Pitt, appelons-le Brad !” ? »

« Parfois, oui. Et parfois, on choisit le prénom avant la naissance, à cause de sa signification ou de sa sonorité. Mais ne t’inquiète pas, ma Cocotte. Si tu as des enfants plus tard, tu sauras choisir le nom parfait avec ton amoureux ou ton amoureuse. »

Et c’est là que la caissière entre en jeu.

« Oh ! Madame ! (ça me fait toujours un choc de me faire appeler Madame, mais j’imagine que c’est ce que je suis…) J’aime tellement ce que vous venez de dire à votre fille ! Lui parler de son amoureux ou de son amoureuse… Wow ! Tout le monde devrait parler comme ça à ses enfants. »

Elle avait les larmes aux yeux, un sourire ébahi étiré jusqu’aux sourcils. Elle a partagé le moment avec sa collègue, comme si je venais de révéler le secret de la Caramilk (qui n’est plus vraiment secret, on s’entend).

Je ne m’attendais pas à cette réaction intense. Je discutais tout simplement avec ma fille. Je répondais à ses questions comme je le fais toujours, avec sincérité et humilité. L’émotion que la caissière a exprimée m’a fait prendre conscience d’une évidence : la façon de nommer les personnes et les choses change notre manière de les percevoir.

Quand j’ai nommé ma fille aînée Alexane, nous la voulions déterminée comme Alexandre le Grand et imaginative comme Anne et sa maison aux pignons verts. Nous sommes servis ! Nous souhaitions plus de douceur et de rêve pour notre Lenya : demande acceptée. Félix-Olivier porte un prénom qui rappelle la joie et la sagesse, et en hébreu, Izaac veut dire « rire », ce qui décrit parfaitement leur personnalité. Donner un nom, c’est un peu jouer à la bonne fée dans Cendrillon.

Quand je parle à mes enfants de leur futur partenaire s’ils en ont un (parce que le célibat aussi est une option viable et acceptée), je parle au féminin et au masculin, autant à mes filles qu’à mes garçons : ta future épouse ou ton futur mari, ta blonde ou ton chum. Parfois, ils me répondent qu’ils seront amoureux d’une personne du sexe opposé, que c’est « certain-évident-absolument-sûr-sûr-sûr-plus-que-coulé-dans-le-béton ». Je leur dis alors que peu importe leur préférence, ce sera la bonne parce que ce sera la leur, et aussi que nos choix peuvent changer en cours de vie.

J’ai été élevée dans l’ouverture à l’autre et aux différences, dans le respect et l’acceptation de ce qui fait de chacun un être unique. Je veux transmettre cette valeur à mes enfants. Je veux que peu importent l’orientation sexuelle ou les choix de vie, ce soit considéré comme naturel et accepté. On n’aurait pas idée de leur reprocher la couleur de leurs yeux ou de les renier s’ils ont les cheveux frisés. Alors pourquoi ce serait différent pour leurs attirances physiques ?

Nommer les êtres et les choses autrement est une façon d’arriver à détruire les tabous et les préjugés. Mais parfois, ça fait pleurer la caissière !

Lettre à ma fille : Si jamais tu étais gaie

Au cours de ton développement, il y aura beaucoup d’impasses et d

Au cours de ton développement, il y aura beaucoup d’impasses et d’obstacles que nous allons surmonter ensemble. D’autres fois, tu devras grandir et surmonter les épreuves sans moi ni ton père. Dans ta vie, il y aura peut-être un moment stressant, une parcelle de ta vie que tu n’avais jamais dévoilée et qui devra faire surface. Tout sera rendu beaucoup trop évident dans ta tête pour penser que ce n’est qu’une phase comme la plupart des parents disent. Tu choisiras une date, une heure. Tu espionneras nos comportements pour être certaine que le moment parfait est arrivé pour nous en parler.

Sache que si cette journée existe dans notre famille, ce moment où tu décideras de nous exprimer ton choix d’être gaie ou trans, ce sera le plus beau jour de ma vie. Pour moi, mon travail de maman sera accompli avec succès. Tu seras une femme accomplie, une personne forte qui ne vit pas dans la peur ni selon les intentions de la société. J’accueillerai avec joie tes copines ou je t’accompagnerai dans tes changements.

J’espère que d’ici ce temps la société aura évolué et que le choix de vie de chacun sera accepté. Que les termes « sortir du garde-robe » ou « coming out » seront désuets et qu’à partir du plus jeune âge nous accepterons la différence. Je souhaite de tout mon oceur qu’il y ait en abondance des contes de princesse-qui-tombe-amoureuse-d’une-autre-princesse et que nous aurons le réflexe de dire ‘’Quand tu vas être plus grande et que tu vas avoir un chum OU une blonde…’’ plutôt que d’imposer une idée qui met des doutes dans la tête alors que ça ne devrait pas.

D’ici là, si les tabous ne sont pas tombés, pour nous, tu seras toujours notre raison de vivre et nous serons heureux peu importe ton choix. Ton orientation sexuelle ne changera pas qui tu es ni la manière dont je te perçois. Tu es et resteras toujours notre petite fille que nous aimons inconditionnellement. Les gens qui t’entourent pourront être cruels avec tes décisions, mais sache que si un jour tu dois nous faire ce type de révélation, nos bras, grands ouverts, t’attendront pour t’encourager, te consoler et t’aimer. Petite-fille, la façon dont tu décides de vivre ta vie est la tienne. Ne laisse jamais personne te dire le contraire. Tu feras déjà face à beaucoup d’épreuves difficiles à surmonter, ton orientation sexuelle ne devrait pas faire partie de ceux-ci mais devrait plutôt être une célébration. Nous t’acceptons comme tu es et comme tu seras.

Té tu fif ?

Je suis une fille coquette et je l’avoue, j’aime ça les ti-

Je suis une fille coquette et je l’avoue, j’aime ça les ti-kits. À la maison, mes enfants ont l’habitude de me voir porter du vernis à ongles ou du maquillage. Bien sûr, il fallait m’attendre à ce que ma fille m’en demande un jour. J’ai résisté un moment; j’avais un bogue avec l’idée de mettre du vernis à une petite fille. Finalement, un moment bien plus embêtant est arrivé…

C’était le genre de matin qu’on passe ne ligne mou. Le genre où papa est à la pêche depuis plusieurs jours et nous, on prend ça relax devant des films. J’en profite pour faire mon vernis. Ma fille choisit ses couleurs et, surprise, mon fils aussi. Huuuummmm ok. Ma fille lui répond en riant que le vernis « c’est pour les filles! ». Voilà, ça y est; je dois m’en mêler, moi, grande défenderesse de la liberté, de la justice et de légalité. Pas question que je laisse passer cette phrase-là. Parce que dans le fond, qui a décidé que le cutex c’est juste pour les filles? Ça doit être encore le fameux Y, tsé celui de « y disent… »

Je suis sortie à l’épicerie pleins de fois avec mon fils déguisé en Hulk ou encore avec ma fille vêtue de manière douteuse (tsé l’usage abusif de motifs…) Mais là, mon fils avec du cutex rouge et mauve, je ne l’assumais pas tant… J’avoue qu’au départ, j’ai accepté de lui en mettre pour acheter la paix (oui, ce genre de matin-là). Au fond de moi, j’espérais qu’il change d’idée. Mais loin de là! La fierté sur son visage et la joie d’avoir lui aussi du vernis ont chassé tout espoir. Dans le fond, il demande juste à faire comme sa sœur… Pis, il aime ça la couleur, lui! À ses yeux, le vernis est un privilège de grand et l’argument « c’est pour les filles », n’a aucune valeur.

J’anticipais quand même les commentaires des autres et craignais qu’il fasse rire de lui. Les enfants ont rarement de filtre. Oh boy, si je m’étais attendue à ça… Des commentaires moches nous en avons eu, des répliques douteuses aussi. Le pire est que ça sortait de la bouche des adultes et même parfois de la part de purs inconnus! J’ai même entendu quelqu’un dire à mon fils de 3 ans « Hein, t’as-tu du cutex?? Té tu fif? » SÉRIEUX? Est-ce que j’ai vraiment entendu ÇA, DIRE ÇA à un enfant de cet âge-là. On est en 2016 et c’est toi, l’adulte?

Malgré tout ça, mon petit bonhomme continuait de montrer fièrement son vernis à tous ceux qu’il croisait. Tandis que moi, maman loup, je restais derrière lui à observer, prête à bondir en cas de besoin. Heureusement, il ne comprenait pas vraiment ce que les gens voulaient dire.

Cet épisode m’a fait réaliser à quel point il restait beaucoup de travail à faire, collectivement. On parle ici d’un enfant et de vernis à ongle. Point. Est-ce qu’une fille de 2 ans vêtue en spiderman susciterait autant de réactions? J’pense pas, non. Ne perdons pas de vue que l’époque des femmes à la cuisine et des hommes dans leur garage est révolue. Il n’est donc plus possible de tout faire entrer dans de petites cases. Et c’est pourquoi, oui, mon homme, je vais t’en remettre du vernis si t’en veux.