Archives mars 2017

Aime ton corps, point.

J’ai lu un texte qui m’a donné le vertige d

J’ai lu un texte qui m’a donné le vertige dernièrement. Un texte portant sur l’estime de soi et qui, finalement, donne presque envie de finir avec une corde au cou ou de pleurer en boule dans un petit coin.

Donne-moi la chance de t’expliquer quelque chose de très simple.

Ton corps est ton enveloppe corporelle, c’est ce que l’on voit chez une personne avant tout. Ton corps, c’est celui qui te suit chaque jour de ta vie, celui qui t’aide à te transporter. Souvent, il a même porté la vie et il t’aide d’autant plus à transporter tes enfants. Ton corps est la base de ta personne. Il te suit partout. Partout. Apprends à l’aimer. À le chérir. À le caresser. Aime-le. Aime-toi.

Que tu pèses à peine cent livres ou que tu en pèses trois cents, personne ne peut se permettre de te dénigrer. Ton enveloppe corporelle a besoin de soins, c’est tout à fait vrai. Il faut se prioriser en tant que maman. Il faut prendre du temps pour nous. Mais ça ne veut pas dire que tout ton temps libre, tu dois le passer au gym.

Je te comprends de parfois t’écraser dans ton divan un dimanche soir pour écouter un film tranquille après que tes enfants t’ont crié dans les oreilles toute la fin de semaine. Je comprends que tu es épuisée de tes journées folles à courir métro-boulot-devoirs-loisirs-souper-bain, name it! Que ton petit trois heures qui te reste, de vingt heures à vingt-trois heures, tu n’as pas le goût de quitter pour t’entraîner. Que tu es peut-être même seule et que tu n’as pas de petite gardienne pour t’aider. Personne qui ne peut venir prendre la relève. Que toi, ton petit plaisir coupable, c’est un bon bain chaud moussant. Fais-le. S’il te plaît, fais-le. Tu ne vaux pas moins qu’une autre personne, tu ne dois pas culpabiliser. Ça te fait du bien? Go for it!

En 2017, il faudrait commencer à mettre de côté les préjugés. Une femme ronde peut avoir une meilleure estime d’elle-même qu’une femme mince. Rien n’est dans le poids d’une personne! Évoluons un peu. La fille qui traîne de la patte et qui ne s’aime pas n’a définitivement pas besoin de se faire crier des insultes. Elle a besoin d’une main tendue qui l’aidera à trouver des solutions afin de mieux s’aimer. Chaque chose en son temps.

À toi, chère femme, je te donne la petite tape dans le dos pour continuer à persévérer. Je sais que si tu es mal dans ton corps, peu importe ta situation physique, tu réussiras à te retrouver et à faire les efforts pour te plaire à toi-même! Que tu iras chercher les ressources nécessaires quand tu seras prête. C’est à toi que tu dois plaire, pas aux autres! Tu es belle, et ça, personne ne peut te l’enlever! Tu es une super maman qui veut le meilleur pour ses enfants et qui fait le meilleur pour toi en même temps. Tout ira bien.

Ne lâche pas prise, aime ton corps tel qu’il est. AIME-TOI.

 

 

Maggy Dupuis

 

Cordonnier mal chaussé…

Je suis éducatrice à l’enfance depuis plus de dix ans. De l’ex

Je suis éducatrice à l’enfance depuis plus de dix ans. De l’expérience, j’en ai cumulé pas mal. De surcroît, j’enseigne en Techniques d’éducation à l’enfance depuis quelques années. J’enseigne aux futures éducatrices à devenir les meilleures… la crème de la crème ! Je leur transmets ma passion, des théories fascinantes et des anecdotes croustillantes. Les enfants, ça me connaît ! Pis en plus, il parait que j’en ai trois à moi ! Oui oui, trois.

Quand j’ai accouché, je me sentais confiante et compétente. Je savais quoi faire et comment le faire. L’arrivée du deuxième a un peu compliqué les choses. Ça nous a demandé un certain temps d’adaptation, mais je gérais encore très bien. Puis ma petite dernière a remis en doute mes certitudes sur mes compétences parentales et éducatives.

À un an, elle ne marchait pas ni ne parlait. « Pffff, rien d’inquiétant », que je me disais. Mais son pédiatre ne cachait pas son air inquiet… « Elle refuse de se mettre debout… Elle refuse de déposer ses pieds par terre… Elle perd encore souvent l’équilibre… Je n’aime pas ça. », qu’il disait. Moi, je le trouvais trop alarmiste. Mais je ne faisais quand même pas du déni… hein !? Parce que c’est ça, ma job : je stimule les enfants pour assurer leur bon développement dans toutes les sphères. Je n’avais quand même pas échoué pour mon propre enfant ? Et une bonne partie de mon travail consiste à démontrer aux parents concernés les retards de développement de leurs enfants, afin qu’ils aillent consulter le plus tôt possible. Je n’allais quand même pas me mettre moi-même la tête dans le sable, hein ? Si.

J’ai choisi de fermer les yeux et d’attendre. J’ai fait du déni. Moi ça, j’ai fait l’autruche… Puis, six mois plus tard, j’ai dû regarder la réalité en face. Ma fille, mon dernier bébé, était « en retard ». Une fois la claque en pleine face passée, j’ai fait ce qu’il fallait. On s’est serré la ceinture, on a coupé dans toutes les dépenses qu’on pouvait réduire, et on est allés « au privé ». Parce que le système public étant ce qu’il est, je déclare qu’il est hors de question que ma fille entre à l’école avec des retards parce qu’il n’y a jamais eu de place pour les suivis dont elle avait besoin.

On a commencé en ergothérapie. Puis en physiothérapie. On a rencontré des gens humains, compréhensifs et d’une douceur inouïe. Quelques semaines après seulement, mon bébé marchait. Ça a l’air facile, dit de même, mais comme ça a été ardu ! On a fait des exercices, tous les jours, trois à quatre fois par jour. On l’a soutenue, encouragée, poussée toujours plus loin. Elle avait un retard moteur diagnostiqué. Environ trois stades de retard. Un an plus tard, elle est à moins d’un stade de retard et on continue de travailler très fort. Ici, monter un escalier prend dix minutes, mais on y arrive !

On poursuit maintenant les tests et les diagnostics en audiologie et en orthophonie. Dans le système public, en cas de retard de langage, on offre des cours de stimulation du langage aux parents. On leur apprend comment faire un bon modèle verbal et comment bien intervenir pour aider leurs enfants. Ils font aussi des ateliers parents-enfants pour stimuler les enfants de façon amusante… Mais moi, c’est ça, ma job : faire constamment en sorte que les enfants soient stimulés et qu’ils apprennent par le jeu. Alors encore une fois, je dois me diriger vers le système privé si je veux réellement aider ma fille. Elle aura un suivi plus spécifique et mieux adapté à son état.

Je ne suis pas en train de me plaindre. Je suis parfaitement consciente que des milliers de parents font face à des diagnostics mille fois pires que ceux de ma fille. Des enfants souffrent de syndromes et de maladies inconcevables qui nous fendent tous le cœur en mille miettes. Je sais que ma fille est en santé. Je sais qu’elle est heureuse. Je sais que tout va bien aller. Mais je sais aussi que rien ne sera facile dorénavant.

Un enfant qui a des besoins particuliers, ça rime avec des suivis onéreux et des rendez-vous qui se multiplient plus vite que des petits lapins en chaleur. Ça veut aussi dire que chaque petit progrès mérite un gâteau et une fête, parce qu’on le mérite tous au bout du chemin. Chaque marche de l’escalier montée mérite la danse de la réussite. Pis maudit qu’on est fiers !

Parce que je refuse de chialer sur les combats au quotidien avec les spécialistes, les médecins, la garderie, les amis et la famille qui ne comprennent pas toujours notre réalité. Moi je veux me concentrer sur chaque fierté, sur chaque petite victoire et sur tous les petits bonheurs qu’on réussit à attraper au vol. Parce que ma fille est en santé. Parce que ma fille est heureuse. Et parce que c’est tout ce qui compte.

 

Joanie Fournier

Moi, maladroite?

Il y a des jours où on pense que ça ne peut aller plus mal et puis

Il y a des jours où on pense que ça ne peut aller plus mal et puis là, le cerveau se met à aller tout croche. Il ne sait plus comment coordonner la réflexion et le mouvement ou il décide tout simplement de faire une pause parce que lui, des pauses, il peut prendre ça quand il veut.

10 h 15, il se met en pause pendant que moi, je veux m’assoir à la table, évidemment, dans la cafétéria sur mon lieu de travail devant tout le monde. Au lieu de déposer ma bouteille d’eau sur la table, mon cerveau me dit que la table est un peu plus proche que ce qu’elle est en réalité… Je dépose donc ladite bouteille, dans le vide, SPLASH! Elle tombe par terre en prenant grand soin d’arroser tout le monde et surtout le plancher. Bien sûr, je passe plus de la moitié de ma pause à nettoyer. Un coup terminé, je peux m’assoir.

10 h 28, je m’assois enfin sur ma chaise pour profiter des deux dernières minutes qu’il me reste.

10 h 28 et 4 secondes, je me relève aussitôt, la maudite chaise est pleine d’eau. Je me retrouve le derrière tout mouillé… et je dois retourner travailler. Génial!

… J’aurais dû rester couchée.

12 h. La cloche sonne, je sors de mon bureau, m’enfarge dans mes souliers. Mon cerveau a oublié de me dire qu’il fallait placer un pied devant l’autre pour avancer correctement. Ouf, personne ne m’a vue!

16 h. La journée est finie. J’embarque dans mon auto, ceux et celles qui me connaissent savent que j’ai les cheveux longs. C’est beau… mais pas pratique. Je m’assois dans mon auto et ferme la porte. Oui, ça n’arrive qu’à moi… Mes cheveux restent pris dans la porte! Je vous mets au défi d’essayer de vous retourner pour ouvrir la porte sans vous arracher la moitié de la tête!

17 h. La fameuse heure du souper. Je déteste faire le souper! C’est sûr qu’il arrive quelque chose d’inattendu. Bref, ce soir, on fait de la pizza. On respire, tout va bien. Les ingrédients sont en place et on prépare nos pizzas! Oups, je dois râper du fromage. Je déteste râper le fromage! Je m’imagine toujours dans un film d’horreur où la râpe me bouffe le doigt en laissant des traces de sang partout et… Aaaaoutch! Le rêve devenu réalité! Vite, ça saigne, je veux épargner ma pizza, accroche la râpe, accroche la maudite bouteille d’eau qui me suit partout, il y a de l’eau partout sur la table. Pas encore?! Merde, ma pizza! Je cours aux toilettes sous le regard découragé de ma fille.

17 h 8. De retour à la cuisine. On la finit-tu, cette maudite pizza-là?

17 h 15. Enfin, on est prêtes pour la cuisson. Ma fille me donne nos pizzas, j’ouvre le four et les glisse dedans. Il n’y a pas une maudite fois où j’ouvre le fourneau et que je ne me brûle pas! PAS UNE MAUDITE FOIS! Résultat : une brûlure, c’est bien, mais deux, c’est mieux?! C’est bien plus simple ne pas mettre de mitaine et de se brûler sur le poignet, faire le saut, bouger trop vite et se rebrûler juste à côté! Ça va de soi, t’sais.

20 h 30. Tout le monde dort. Je peux enfin relaxer. Je vais boire mon thé pour décompresser. Il paraît que c’est la mode de boire du thé. Ça décompresse, oui, jusqu’à ce que je me brûle la lèvre, fasse le saut, renverse la tasse brûlante sur moi et inonde le divan. C’est vraiiiiiment relaxant du thé!

Finalement, j’abandonne la bataille. Je vais me coucher moi aussi. Je me rends à mon lit, de peine et de misère, et me cogne le petit orteil en passant, c’est bien évident! Lâchant quelques sacres, je me laisse tomber dans mon lit, me cogne la tête sur le mur et je m’endors, knockée d’une journée de fous!

Tania Di Sei

 

Les points positifs d’avoir des enfants

Je remarque qu’autour de moi, en m’incluant, qu’il est plus fa

Je remarque qu’autour de moi, en m’incluant, qu’il est plus facile de chialer sur tout ce qui nous dérange de vous, petites créatures que l’on appelle enfants. Mais j’ai envie de vous partager l’autre côté de la médaille parent.

J’le sais, ce n’est pas toujours évident, mais il doit bien y avoir des raisons AGRÉABLES d’avoir des petits mousses. Sinon la planète commencerait à se dépeupler.

Bon, je commence. Pour moi, avoir des enfants est une expérience belle et enrichissante. Mes deux poulets m’apportent de l’amour en quantité industrielle. J’ai droit, TOUS LES JOURS, à des câlins, des bisous, des « Je t’aime maman. » Wow! Jamais je n’aurais espéré autant d’amour dans ma vie! Je regarde leurs yeux émerveillés quand je parle. Ils réussissent à me faire croire que je suis plus hot que Superman. Ils me font réaliser que j’ai du talent. « Maman, ton dessin est vraiment beau, tu n’as plus le droit de dire que tu es poche. » Ça remonte une confiance parce que comme on dit, « la vérité sort de la bouche des enfants. »

J’ai de l’aide au ramassage de la maison (bon, le bordel est souvent créé par eux, mais c’est un léger détail). J’ai plus de bras pour laver la vaisselle, passer le balai (même s’il y reste des miettes), plier le linge. Mes journées sont moins longues. Elles sont toujours bien remplies. Ils me tiennent occupée avec des jeux auxquels je n’ose pas jouer toute seule. Bref, je m’emmerde rarement!

Je peux parler de sujets très intéressants avec mon plus grand. J’ai même droit à un point de vue, parfois beaucoup plus objectif que le mien. J’apprends tous les noms des tracteurs possibles, également ceux des poissons, les noms scientifiques d’animaux et plein de choses divertissantes. Je dois avouer que son intelligence me jette par terre.

Je peux me permettre de m’émerveiller devant un papillon, un avion, un brin de gazon, une fleur, ou n’importe quoi qui me semble banal en tant qu’adulte, car petite crevette est devant et dit « Wow maman beau! » Alors, pourquoi ne pas en profiter pour l’apprécier à mon tour? Je vous jure que ça enlève au stress quotidien de regarder pendant dix minutes un pissenlit.

Parfois, les gros problèmes semblent moins pires aux yeux des enfants. Dans ce cas-ci, ça m’aide à les résoudre plus facilement. Ben oui, ce n’est pas grave quand je n’ai rien pour souper, car mes petits cocos en sucre d’orge me réclament, tout simplement, des céréales pour souper. Why not Peanut! Ne soyez pas inquiets, je ne dis pas toujours oui. Avec eux, il n’y en a pas de problèmes, il n’y a que des solutions.

Bref, avoir des enfants est ma plus adorable expérience à vie, la plus belle réussite que j’ai accomplie et ma plus grande fierté.

Les garçons, maman vous adore XOXOXOXOXOXOX

Karine Larouche

Épuisement à l’horizon!

En tant que pare

En tant que parents, soyons honnêtes, on est pas mal tout le temps à la course. Qu’on travaille à l’extérieur ou qu’on se dévoue à temps plein à nos petits monstres chérubins, la vie, ça va vite. Les nuits sont courtes, les rendez-vous se succèdent, les microbes nous collent au derrière, les activités et les fêtes d’amis se multiplient. Sans compter les devoirs des plus vieux, les commissions (faut bien nourrir cette marmaille-là et leur trouver des vêtements pour remplacer le pantalon qui a de l’eau dans la cave et les souliers troués), les lifts par-ci, les imprévus par là…

Mais à un certain moment, il faut savoir faire « WO! Les nerfs! » avant de péter au frette. À go, on se regarde dans le miroir de notre conscience pour détecter les signes que la broue qu’on a dans le toupet est en train de se transformer en guimauve toxique.

          Tu fais comme dans la toune des BB et tu sales ton café. Le lait dans l’armoire est aussi un bon indicateur.

          Tu pars travailler avec ton linge à l’envers. Quoique… j’ai déjà enseigné toute une journée avec mes poches arrière de jeans en avant… et chaque mois, je « teste » mes collègues pour savoir s’ils se rendront compte que je porte mon chandail à l’envers, ou deux souliers différents…

          Tu oublies encore plus de choses qu’avant. Les clefs, le cellulaire, le lunch sur le comptoir, c’est de la petite bière. Si tu es rendu à oublier où tu habites (et qu’il n’est pas 4 heures du matin après une soirée trop arrosée), il est peut-être temps de faire un long, long dodo. On va faire un test. Complète les phrases suivantes : Je m’appelle _____. Je suis né le _____. Mes enfants s’appellent _____ et leurs dates de naissance sont le _____.

Et la question qui tue : J’ai rencontré mon conjoint/ma conjointe le _____. Si tu as répondu correctement à tout ça, ça ne veut pas nécessairement dire que tu n’es pas à bout. Ça veut juste dire que tu es une femme.

          Tu perds tout, en commençant par ta propre personne. Dans une période de ma vie où j’avais deux emplois à temps plein, j’ai passé deux heures à chercher ma voiture dans les rues de Limoilou à la fin de ma double journée de travail. C’est aussi pendant cette période que je suis rentrée au travail sans chaussures… après avoir conduit pendant vingt minutes. Perdue, la médame.

Ça peut être plus subtil : sacoche, papiers importants, carte de crédit ou d’assurance-maladie (toujours quand tu en as désespérément besoin). Ce faisant, tu perds aussi beaucoup de temps à chercher et à t’en vouloir.

          Tu souris moins et moins facilement. Les super chatouillis magiques de ton plus jeune t’impatientent. Les blagues douteuses de ton chum ou de ta blonde te font soupirer (pour vrai). À bien y penser, tu ne te souviens même plus de ton dernier fou rire digne de décrocher un dentier. Faudrait y remédier.

          Tu attrapes toutes les bibittes qui gravitent à l’intérieur des vingt kilomètres qui t’entourent. Rhume, grippe, gastro, bronchite, feu sauvage s’agrippent à toi comme des sangsues. Tu savais que tu avais un immense pouvoir d’attraction (dont tu doutes de plus en plus à force de voir tes cernes se creuser), mais de là à magnétiser les virus de tout acabit…

          Tu t’endors partout. Rien de mieux que de te réveiller au bout de la ligne de transport en commun à minuit et d’être obligé de revenir chez toi à pied parce que c’était le dernier autobus… fait vécu! Si tu t’endors derrière le volant ou sur un chantier de construction avec une scie à chaîne dans les mains, arrête. Va te coucher. Là maintenant tout de suite. Pas des blagues. Entre une sieste de deux heures et une sieste éternelle… le choix est évident.

          Ou au contraire, tu ne dors plus. Trop de listes de tâches urgentes en tête. Moins de sommeil = plus de stress = plus d’insomnie = sommeil plus agité = plus de fatigue = plus de stress… Oui, tu peux prendre un somnifère quelques soirs pour t’aider à retrouver une routine de sommeil normale. Mais le but, ce n’est pas de prendre des pilules, c’est de dormir de façon saine. Si tu ajoutes du yoga, de la méditation, une tisane à la camomille, un diffuseur d’huile essentielle de lavande, une lecture relaxante avant le dodo ou quelques soirées sans écran, tu vas probablement arriver au même résultat. Si tu élimines des tâches de ton horaire, que tu les reportes à plus tard ou que tu les délègues (à des collègues, à ton conjoint, à tes enfants, à une compagnie d’entretien…), tu te coucheras avec la tête plus légère.

          Parfois, de plus en plus souvent, tu te surprends même à penser, pendant un millionième de seconde, que tu ne t’en sortiras jamais. Que la montagne est trop haute pour toi. Que tu n’es pas équipée pour l’affronter. Que tu ferais mieux de tout laisser tomber. Que tu ne vaux rien…

Si tu es rendu là, ce n’est plus juste de la broue dans le toupet que tu as, c’est de la boue dans le cœur, du béton sur les épaules. C’est peut-être le temps de laisser tomber un ou deux engagements avant de te laisser tomber toi-même? Une mise en question de tes priorités, de tes buts à court, moyen et long termes serait sûrement appropriée. Quelques discussions sincères avec ton conjoint, tes parents, des amis de confiance, ton patron, un psychothérapeute… ça semble nécessaire à mettre au programme de ton horaire déjà trop chargé. C’est un choix que tu dois faire.

En avoir beaucoup (trop) sur les épaules, ça peut faire un bout. On passe tous par là. Période de pointe au travail, fin de session à l’école, épidémie de gastro à la garderie, nouveau-né qui pleure toutes les nuits, enfant ou parent hospitalisé : des circonstances peuvent expliquer un rush ponctuel.

Mais attention : si ça devient chronique et qu’on vit constamment sur la corde raide de l’épuisement, ce n’est plus seulement à cause de raisons extérieures. Ça devient une question de choix. Même si on se répète « J’ai pas le choix ». On a toujours le choix. STOP, avant que la vie trouve une façon plus raide de te forcer à arrêter.

Nathalie Courcy

Une place pour moi

Bonjour,

Bonjour, je m`appelle Samuel et j`ai onze ans. Je fais partie de ceux qui ne sont pas motivés par l’école. Ceux qui ne se sentent à leur place nulle part. Je vous parle de cela, car il n’y a pas longtemps, je voulais tout lâcher. J’ai imaginé une place qui aiderait les jeunes comme moi à découvrir leurs forces, ce qui les passionne. Un endroit où on ne serait pas obligé d’être comme les autres et d’entrer dans un moule. Une place où on ne serait pas jugés.

 

J’ai essayé de trouver une place avec ma mère où je pourrais me retrouver, faire le point et me connaître moi-même. Malheureusement, ces endroits ne sont pas pour moi. Je suis soit trop jeune ou je ne suis juste pas considéré comme un cas qui en a vraiment besoin. Pourtant, je dois passer mes journées tranquille, assis à ma place à écouter mon professeur. Pour y arriver, ça me prend beaucoup d’énergie parce que je dois me contrôler. Donc, à la longue, je me tanne et j’en viens à ne plus aimer aller à l’école.

 

Je sais que je ne dois pas lâcher et que c’est important d’aller à l’école. Sauf que j’ai l’impression que rien n’est pour moi là-bas. Je ne peux pas faire aller mon imagination comme je voudrais. Plus tard, j’aimerais créer un endroit pour les jeunes comme moi. Les jeunes qui ont besoin d’une pause et de faire le point. Certains ne sont pas faits pour aller s’enfermer dans un bureau pour parler de leurs émotions à un psy. Juste parler autour d’un jeu à quelqu’un qui nous comprend et qui ne nous juge pas peut faire une grande différence.

 

Dans la place que je voudrais bâtir, les jeunes pourraient se confier. J’aimerais aussi pouvoir offrir des ateliers volontaires pour que les jeunes puissent peut-être découvrir une passion. Ça pourrait être un atelier de cuisine, de photographie, de fleuristerie, de mécanique… Tellement de possibilités. Nous sommes préparés à l’école pour le cégep et l’université, et je me sens poussé vers une voie que je ne veux pas. Peut-être que j’irai, mais pour le moment, je suis surtout découragé et perdu.

 

Pour finir, j’espère un jour trouver ma place. J’aimerais que la société s’ouvre les yeux et fasse une place aux jeunes comme moi. Que des mesures soient mises en place, car pour le moment, plusieurs ont juste le goût de baisser les bras.

 

Samuel

 

 

 

 

Gauche-Droite, le Manoir

Cet automne, j’ai eu le privilège de participer à un focus group

Cet automne, j’ai eu le privilège de participer à un focus group et de tester un jeu vidéo très intéressant : Gauche-Droite, le Manoir. Ce jeu de mémoire est maintenant disponible sur l’Apple Store et arrivera sur Android dans les prochains jours.

Gauche-Droite, le Manoir est né d’une idée originale de Karl Tremblay (chanteur des Cowboys Fringants). Il a travaillé avec la gang de Triple Boris (un studio de développement indépendant spécialisé en jeux vidéo et en applications mobiles, basé à Varennes).

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Dans ce jeu, le personnage principal Billy doit retrouver son chien Gigi qui s’est enfui dans un mystérieux Manoir. Il doit choisir entre deux portes : gauche ou droite. C’est simple, basique et vraiment difficile, car ça fait travailler la mémoire ! Il faut se souvenir de la séquence des portes. Quand il se trompe de porte, Billy voit toutes sortes de personnages, que ni les enfants ni les chiens n’apprécient (des légumes, un bain, un dentiste, des monstres…)

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Les décors, magnifiques, ont été créés sous la direction artistique de Valérie Dupras et nous aident au fur et à mesure des tableaux à nous souvenir des séquences. La musique est signée par Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine (multi-instrumentaliste) Jérôme Dupuis-Cloutier (trompettiste). Ce jeu est une œuvre d’art de poche. C’est très agréable d’y jouer et c’est addictif ! On veut aller plus loin et trouver Gigi !

Gauche-Droite, le Manoir me rappelle les jeux simples de mon enfance, dont on se souvenait des séquences longtemps ! Il est, à mon sens, un excellent outil pour travailler sa mémoire.

Lancez-vous ! Allez-vous oser tester votre mémoire et mettre votre famille et vos amis au défi ?

Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles, vous allez adorer Billy et son univers !

Gauche-Droite : Le Manoir par Triple Boris inc.

http://apple.co/2msHO1M

https://play.google.com/store/apps/details?id=com.tripleboris.leftright

Gwendoline Duchaine

On sait bien, toi, ça va toujours bien!

Oui, on me la se

Oui, on me la sert souvent ces jours-ci. Je suis bien CHANCEUSE. Bien sûr, ce sont surtout les négatifs qui m’étiquettent de cette façon. Tu sais, les négatifs qui ont tendance à regarder leur nombril plus souvent qu’autrement? Ou les « amis » Facebook qui ont, selon eux, une vie de chien ou ceux qui vivent toujours le jour de la marmotte où une catastrophe n’attend pas l’autre? Ouin, j’y ai droit au « Comment ça se fait que tu vas toujours bien, toi? »

 

En fait, ce n’est pas vrai que cela va toujours bien dans ma vie. J’ai même très longtemps été celle qui voyait le verre à moitié vide. Celle qui notait à quel point il avait plu. Celle qui voyait le négatif dans tout. Mais maintenant, je suis convaincue que le négatif attire le négatif, donc je ne passe pas trop de temps à le partager. Quand je vais moins bien, que j’ai une dure journée, je ne le dis pas. Je travaille à ce moment-là à ne plus rester dans ces émotions.

 

Tony Robbins, qui est une légende du dépassement de soi, saute à répétition en disant « Je vais bien, je vais bien, je vais bien,… » lorsque ça ne va pas. Il saute jusqu’à ce que ce sentiment négatif soit sorti de lui et qu’il se mette à se trouver drôle de sauter! Alors je fais pareil parfois. Ou je mets mes lunettes roses. Elles me permettent de ne pas donner trop d’importance à une situation. Ou je récite le mantra Ho’oponopono, qui me permet de me nettoyer intérieurement de ce qui me ronge.

 

J’ai décidé que ma vie ne serait pas négative. Que je mettrais d’énormes (oui, oui, je dis bien énormes) efforts pour voir le beau et le bon de la vie. Quand un truc me dérange, je fais comme Dan Bigras pis « je revire ma chaise de bord ». Je ne suis pas obligée de rester là à vivre mon inconfort. Je ne suis pas obligée d’être écœurée de ma vie ou de mon chum ou de mon travail ou de mes enfants. J’ai décidé que ma vie, je ne la subirais pas. Que je verrais du beau dans chaque échec. De la joie dans chaque tristesse (croyez-moi, j’en ai passé des bouts difficiles). J’ai ce choix-là, de faire de ma vie ce que je veux.

 

Alors, quand vous regardez mon profil Facebook, que vous me croisez dans la rue et que vous vous dites que «  je suis trop CHANCEUSE que ma vie soit parfaite », dites-vous que je mets bien du travail émotionnel à vivre une vie POSITIVE! La chance n’a rien à voir là-dedans…

Trouver l’amour à quarante ans…

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraim

Se retrouver seul à quarante ans avec des enfants, ce n’est vraiment pas évident. Le but de trouver l’âme sœur est très différent de quand on est dans la vingtaine. Les contraintes familiales aussi sont des obstacles pour trouver LA personne pour nous accompagner au quotidien. Dans la quarantaine, bien souvent, aspirer à fonder une famille est chose du passé. On se cherche quelqu’un pour partager nos petits bonheurs ou nos petits malheurs. Sortir dans les bars ou les clubs pour rencontrer, ce n’est vraiment pas évident, alors on se rabat sur cet engin qui est facilement accessible et derrière lequel on n’a pas besoin de se mettre sur notre 36 pour rencontrer, notre ordinateur.

Des sites de rencontre, il y en a des tonnes. Alors, lequel choisir? Tinder, Réseau Contact, Zoosk, Badoo, Plenty of Fish, EHarmony… Il y en a comme ça des centaines. Moi, j’ai gravité sur quelques-uns. J’ai essayé Zoosk, Réseau Contact, Mon Classeur et Plenty of Fish. C’est sur ce dernier que j’ai fait le plus de rencontres. Pas toujours des rencontres plaisantes par contre. Il faut savoir que sur tous les sites, il y a des gens mal intentionnés. Des gens qui sont là pour les mauvaises raisons. Ces gens testent votre vulnérabilité et cherchent à profiter de cette dernière. Dans mon cas, c’est même allé jusqu’à un vol chez moi. Un beau réseau bien ficelé d’hommes qui se créent plusieurs profils différents avec une photo floue pour attirer la pauvre petite madame vulnérable. Une fois les discussions entamées, on prend le playboy du groupe pour discuter sur Skype avant d’offrir une date. La journée de la date, on annule pour une raison quelconque. Après plusieurs autres discussions via Skype, on convainc la pauvre petite madame d’aller la visiter chez elle. Là, on spot la marchandise. On laisse passer quelque temps en lui faisant croire qu’on est à l’extérieur du pays et puis hop, au moment opportun, un autre appel Skype. On pose des questions sur les allées et venues et puis un soir, pendant qu’on sait que madame n’est pas à la maison, on frappe. Ensuite, c’est le calme plat… Plus aucune nouvelle du dit charmeur.

Bien sûr, il y a les traditionnels « Je veux te voir par appel vidéo ». On commence ça tout doucement et après quelques minutes, le monsieur demande à la gentille demoiselle de lui montrer un peu plus de peau. Ou carrément, le monsieur montre lui-même beaucoup trop de peau. Il y a aussi les messages super gentils du genre « Tu veux baiser » quand on n’a pas encore rencontré la personne. Les dates super désagréables où la personne a placé sur le site une photo d’elle qui remonte à une dizaine d’années et où la personne a plusieurs dizaines de livres en trop. La personne avec un handicap physique, mais qui ne le mentionne pas avant la première rencontre. La personne qui est prête à s’engager immédiatement et qui insiste, mais qui se fâche et te dit que tu as un problème quand tu lui dis que ça va trop vite.

Par contre, il y a aussi de belles histoires de rencontre. Des gens qui se rencontrent via les sites et qui sont ensemble depuis plusieurs années et même qui fondent une famille. Le but de chacun est bien différent, mais une chose est certaine, on recherche tous la même chose au bout du compte, le prince charmant ou la femme idéale. Alors que cette personne soit rencontrée dans un bar, dans un club ou sur un site de rencontre, comme le dit si bien le dicton, un jour ou l’autre, chaque torchon trouve se guenille!

Annie Corriveau

Mon p’tit bonheur

 

Mon p’tit bonheur, c’est votre sourire.

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Mon p’tit bonheur, c’est votre sourire.

C’est quand je vous vois jouer et rire ensemble.

C’est de vous voir courir dans le gazon, libres de toutes pensées dans votre tête.

C’est de vous voir manger vos popsicles dégoulinants.

C’est d’avoir le temps de vous voir faire du vélo pendant que papa lave notre minivan de course et qu’il vous arrose au passage. Ou juste d’avoir le temps de vous voir faire du vélo; la minivan peut rester sale longtemps des fois…;)

C’est de nous voir sauter dans les feuilles.

C’est de vous voir courir avec la langue sortie, essayer d’attraper des flocons de neige, tout emmitouflés dans vos habits d’hiver.

C’est de vous voir inventer des jeux qui sortent de votre imagination débordante.

C’est quand j’ai des fous rires avec vous. T’sais, des vrais là; quand on a mal aux joues et au ventre à force de rire. Ces moments de complicité qu’on vit sont indescriptibles.

C’est quand j’ai le temps de vous regarder vous amuser à votre insu. Si en plus, je peux immortaliser ces moments-là en vous prenant en photo sans me faire prendre, c’est le summum.

Mon p’tit bonheur, c’est quand on prend le temps, papa et moi, d’écouter une série télé ensemble, collés.

C’est quand on prend le temps de se parler de vous, de nous, de rien pis de tout.

C’est quand papa me fait rire.

C’est quand on décide de se faire une bonne bouffe ou qu’on va se chercher du junk ou des sushis après vous avoir couchés.

C’est quand, si on est seuls en auto, on se tient la main et qu’on écoute de la musique très fort. T’sais, on a encore 16 ans.

C’est quand je regarde avec fierté tout ce qu’on a accompli, malgré les années de fous.

C’est quand je pense aux gens qui ont été là pour nous.

C’est d’avoir mamie et papi, tout court.

Mon p’tit bonheur, c’est aussi quand, pendant votre sieste, je prends le temps de ne rien faire, d’écouter le silence et de boire un café ou un thé CHAUD.

C’est quand je prends le temps de lire.

C’est quand je me verse un p’tit verre de vino en préparant le souper.

C’est quand on met la musique très fort et qu’on danse vous et moi, ensemble. Oui, maman a encore douze ans, souvent.

C’est quand vous êtes enfin endormis et que je m’allume des chandelles, tout en prenant un bain bouillant beaucoup trop long (au point de devoir rajouter de l’eau chaude en cours de route), avec de la musique. (Ben oui, encore de la musique, mais pas forte cette fois. T’sais, vous dormez.)

C’est quand, si je suis seule en auto, je mets la musique très fort (oui, encore!) et que je chante.

Je vous ferai honte un jour.

C’est quand je passe un moment avec une amie.

C’est quand la table est remplie de gens qu’on aime et qu’on se fait des soupers sans flafla.

C’est de regarder et de re-regarder sans cesse vos photos et vidéos.

C’est de vous embrasser, vous câliner, de vous dire je t’aime. Quand vous dormez, je me paie tellement la traite! Si vous saviez!

Surtout, c’est quand les Je t’aime et les câlins viennent de vous, gratuitement.

Mon p’tit bonheur, finalement, il est pas mal grand.

Il est partout, mais essentiellement, il est en vous.

Mon plus grand souhait, c’est que votre vie soit toujours remplie de p’tits bonheurs.

Mais surtout, que vous arriviez toujours à les voir.

Des fois, ça ira mal.

Mais avec eux, ça va toujours un peu mieux.

Promis.

Maman

Caroline Gauthier

 

Pourquoi encore revenir sur les droits des femmes?

Ouin, pourquoi, hein? Pourquoi chaque année, doit-on revenir sur le

Ouin, pourquoi, hein? Pourquoi chaque année, doit-on revenir sur les droits des femmes, sur l’égalité des sexes, la lutte contre la violence faite aux filles et aux femmes? Depuis le temps, il me semble que le message a dû passer?…

Eh! Bien… non. Dans la loterie de la vie, j’ai tiré le bon numéro. Je suis née dans un pays qui traite les filles et les femmes à peu près de la même manière qu’il traite les garçons et les hommes. Bien sûr, on n’est pas tout le temps payées autant pour un travail équivalent; plusieurs petites filles grandissent avec l’idée que leur vagin leur interdit de viser les postes de pouvoir politique ou économique ou même les jobs « de gars ». Et pourtant, je connais des soudeuses passionnées, des mécaniciennes hyper compétentes, des opératrices de grue qui battraient n’importe quel opérateur dans n’importe quelle compétition professionnelle.

Mais tout de même, ici, dans notre coin du monde, on naît « égales » aux détenteurs de pénis. On peut jouer au ballon, aller à l’école, graduer de l’université ou apprendre un métier, faire du fric, devenir première ministre. On peut rester célibataire, se marier, divorcer; si on devient veuve, notre vie n’est pas finie et on n’est plus obligée de marier le frère de l’autre pour survivre. On EST, qu’on soit femme ou homme. Et je suis reconnaissante d’être née dans un pays et dans une famille qui prônent l’humanité avant tout, d’avoir rencontré des hommes qui ont pris soin de moi, qui m’ont traitée comme un être humain et non comme un punching bag.

Mais autour de moi, il y en a qui n’ont pas eu ma chance.

Des amies qui se sont fait battre par leur chum. Le couteau sur la gorge, la menace dans l’œil, le nouveau-né dans les bras. Elles ont dû se sauver de chez elle comme si c’était de leur faute. Elles ont dû se cacher comme si elles étaient les coupables. Elles ont dû payer pour pouvoir garder et protéger leurs enfants. Elles ont dû se reconstruire, comme si elles avaient donné le droit à leur ancien amoureux de les détruire à grands coups de mots et de claques.

La fille d’un ami qui a été tuée en 1989, parce qu’elle voulait devenir ingénieure. Et parce que le tueur en voulait à toutes celles qu’il pensait féministes. Il se trompait entre femme et féministe, entre droit de s’exprimer et droit de tuer.

Des amies à qui on a réussi à faire croire que la vie se déroulait en rose ou bleu, à qui on a coupé les ailes : « Tu veux apprendre à jouer au hockey? Ben non, c’est pour les gars. Toi, tu peux jouer à la ringuette. Ou à la Barbie. »; « Toi, ta place, c’est à la maison. Tu as voulu des enfants? C’est à toi de les élever. Pis ça te sert à rien d’essayer de me contacter, je pars pour la semaine. »

Des amies qui ont dû frencher ou se laisser pognasser pour monter les échelons. Dans un monde où la Journée internationale des femmes serait devenue inutile, on n’aurait pas besoin de se laisser toucher et de faire semblant de jouir pour obtenir une promotion. La compétence devrait suffire. Le salaire ne devrait pas être proportionnel au décolleté. La violence et l’abus ne devraient pas être tolérés, ne devraient pas exister. Les chromosomes XX qui nous font femmes, ne devraient pas être synonymes de XXX.

Des fillettes burkinabé qui ont été affamées et forcées de se promener nues pendant des jours devant tout le quartier parce qu’elles avaient volé quelques dollars. Et quand toi, la Blanche occidentale choquée par tant de cruauté, tu essaies de dire ton mot, on te répond de te la fermer. Toi, tu n’existes pas. Ta blancheur te donne le droit de parole si et seulement si tu es d’accord avec les hommes du clan. Et si tu acceptes de te faire vendre contre des dromadaires ou des chèvres.

Une jeune femme rencontrée en Égypte, qui devait cacher à son père que son futur époux était catholique, au risque de se voir interdire de se marier avec celui qu’elle aimait. Sans compter ces trop nombreux endroits dans le monde où les filles n’ont aucune chance de recevoir une éducation scolaire ou un diplôme, où le clitoris des filles se fait charcuter et où le droit de vote est assassiné avant même d’avoir existé. On considère les femmes comme amputées de cerveau et de volonté, simplement du fait qu’elles sont nées avec deux chromosomes X.

Alors, en ce 8 mars, je choisis de rappeler à mes filles qu’elles ont les mêmes droits que les garçons, qu’elles ont le devoir de se respecter (et de respecter les autres), qu’elles ont une histoire à honorer et un avenir à faire briller. En ce 8 mars, je choisis de rappeler à mes garçons que les filles ont les mêmes droits qu’eux, qu’ils ont le devoir de les respecter (et de se faire respecter), qu’ils ont une histoire à connaître et à changer.

En ce 8 mars, je suis fille, femme, sœur, épouse, mère, tante, cousine, amie, marraine, entrepreneure, auteure, fonctionnaire, rêveuse, fière… Je SUIS.

Nathalie Courcy