Archives août 2017

Ils vécurent heureux…

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Ils vécurent heureux et eurent… beaucoup deux enfants. Mais pour être heureux, ils le sont! J’aimerais vous écrire une histoire captivante, remplie de divers malheurs, et émouvante à souhait. Cependant, ce serait mentir. Alors voilà un court texte dans lequel j’ai envie de vous présenter mes parents, parce que oui, nos enfants nous occupent et nous préoccupent souvent, mais que serions-nous sans nos parents? Ils étaient là dès le début et pour certaines chanceuses comme moi, ils sont toujours là.

Ils sont loin d’avoir vingt ans et n’ont rien des mannequins apparaissant dans les publicités et les revues. Même celles qui s’adressent au troisième âge. Pourtant, ils sont vraiment beaux! N’est-ce pas?

Lorsque je me suis séparée il y a plusieurs années, j’ai pleuré ma vie. Entre autres parce que je ne pourrais jamais offrir à mes enfants le modèle tel que vu plus haut. Mes enfants connaîtraient les difficultés de la famille monoparentale et la saga des familles reconstituées…

Ma sœur et moi avons été choyées, sans être trop gâtées. Grâce à l’amour de mes parents, notre enfance a été parsemée de beaux souvenirs. Des dimanches matin à se tirailler en pyjama avec notre papa, au magasinage avec notre maman. Des pique-niques dans les haltes routières en route pour les vacances d’été, au congé de Noël avec les cousins et cousines. Mes parents étaient là, ensemble. Ils ont su nous inculquer le goût d’apprécier les petits bonheurs.

Ils étaient tout aussi présents dans le quotidien moins emballant, comme les devoirs et le ménage du samedi matin. Chacun avait son rôle et sa place. À certains moments, ils se complétaient et à d’autres, ils marchaient main dans la main. Bien sûr, ils avaient leurs différends et leurs disputes, mais ils ont su les surmonter et surtout, se pardonner.

Ma sœur et moi sommes adultes majeures et vaccinées depuis longtemps, mais ils continuent de veiller sur nous à distance et sur leurs petits-enfants, sans toutefois s’imposer et surtout, sans juger nos vies et nos décisions. Quelle chance nous avons! Ils ont pris soin de nous tous et ma mère se plaît à dire que bientôt, ce seront ses petites-filles qui s’occuperont d’eux😉.

En juin, ils ont célébré leur quarante-huitième anniversaire de mariage. Ils profitent de la vie et veillent l’un sur l’autre, non sans s’obstiner et se critiquer, mais toujours avec sollicitude et respect de l’autre. Ce qu’il y a de plus beau, c’est que malgré les traces de la vie autour de leurs paupières, il est toujours possible d’apercevoir une lueur d’amour briller au fond de leurs yeux. Ce genre d’amour en voie d’extinction mérite d’être souligné.

Merci, papa et maman pour ce que vous êtes.

Isabelle Lord

 

Lettre à mon ex-beau-frère

Ça fait des années que je ressens un malaise envers toi. Des anné

Ça fait des années que je ressens un malaise envers toi. Des années à ne pas t’apprécier sans mettre le doigt sur ce qui cloche. Pourquoi mon sixième sens est en alerte en ta présence, je ne le sais pas, mais j’ai appris à toujours me fier à mon sixième sens. On m’accuse de juger trop vite, d’être de mauvaise foi, d’être bête et sauvage, mais quelque chose cloche, je le sens. Neuf années à me poser des questions pour que finalement, le chat sorte du sac : tu es un délinquant sexuel, rien de moins!

Le secret a été bien gardé par ta conjointe, maintenant ex-conjointe, pendant des années. Elle t’a appuyé dans les démarches judiciaires, elle a eu un suivi psychologique, puis finalement, elle a craqué et t’a laissé. Ce n’est qu’alors que tout a été révélé au grand jour. En 2014, tu as été reconnu coupable d’incitation à des actes sexuels et d’attouchements sur une adolescente de moins de seize ans. Le jugement de la cour est clair : tu ne dois pas être seul en présence de mineurs.

TU as contrevenu à cette règle à maintes reprises dans des réunions de ta belle-famille. TU savais que tu ne devais pas être le seul adulte présent avec des enfants et ta conjointe de l’époque aussi le savait. MES enfants ont été seuls en ta présence à maintes reprises et TU savais que cela ne devait pas arriver, mais TU as quand même agi comme si de rien était. Ton ex-conjointe le savait aussi et elle t’a laissé faire. Son neveu et sa nièce, MES enfants, ont été en contact avec toi, seuls, et ils n’auraient jamais dû l’être.

Tu es toi-même père d’un petit garçon. Comment réagirais-tu à ma place en ce moment? Peux-tu imaginer toute la colère que j’ai envers toi? MES enfants, la prunelle de mes yeux, ont été en contact avec toi, ils ont joué seuls avec toi dans un sous-sol loin de tout le monde. As-tu une idée de ce qui me passe par la tête? Tu connais mon caractère, tu sais que je ne suis pas douce dans mes propos, alors tu peux très bien te faire un portait plus ou moins exact de ce qui se passerait si jamais tu croisais mon chemin.

Je vais être honnête avec toi, depuis que je sais ce que tu as fait, je suis torturée entre l’idée d’appeler ton agent de probation pour lui dire que tu n’as pas respecté certaines conditions et me taire. Une once de sympathie envers toi? Pas du tout! Si je me tais, c’est parce que ton fils de cinq ans est déjà assez affligé par la séparation de ses parents. Si je te dénonce, sa mère aussi va être dans l’eau chaude et ton fils sera seul et placé dans une famille d’accueil. Si je me tais, c’est pour lui qui a assez souffert de la situation, aucunement pour toi.

Je manque de mots et pourtant, j’ai le verbe facile. Je me félicite de n’avoir jamais abdiqué lorsque tout le monde me disait que j’exagérais et que tu étais un bon gars dans le fond, juste un peu trop naïf, et que je devais te donner une chance. J’ai un sale caractère, je ne donne pas ma confiance facilement et je me félicite aujourd’hui pour cela. Refais ta vie si tu le peux, et ne me croise jamais, encore moins mes enfants.

Eva Staire

Le langage des signes avec bébé, une belle façon de communiquer!

C’est bien connu, la communication avec bébé commence dès sa vi

C’est bien connu, la communication avec bébé commence dès sa vie intra-utérine. Plusieurs parents parlent fréquemment au bébé dans le ventre tout chaud qui le porte. Ils lui chantent des chansons, racontent des histoires, touchent le ventre qui l’abrite. Bébé le leur rend bien en donnant un petit coup de pied, en se calmant ou encore en s’agitant. Cette communication se façonnera tout au long de la vie de bébé. Dès son arrivée dans le monde, il communiquera ses besoins. D’abord par ses pleurs, puis par ses réactions faciales, ses sourires et ses babillements. Comme parents, nous apprenons à comprendre ses besoins et à y répondre afin d’assurer son bon développement. Bien que cela se passe généralement bien, il est parfois difficile pour bébé de bien nous communiquer ce qu’il ressent, surtout quand les mois ont passé et que ses besoins sont plus clairs pour lui, mais qu’il n’a pas encore à accès à la parole pour s’exprimer.

Le langage des signes peut alors être une bonne option pour optimiser la communication avec bébé. C’est un principe simple : on associe un mot à un geste simple. Il s’agit d’un langage de transition qui permet au bébé de dire ses envies par des gestes jusqu’à ce qu’il puisse les dire en mots par la suite. Comme bébé peut faire des gestes bien avant de parler, il arrive donc plus rapidement à exprimer ce qui se passe pour lui. On évite ainsi les crises de pleurs et les confusions sur les désirs de bébé.

En Amérique de Nord, spontanément, on a déjà tendance à enseigner le « bye-bye » avec la main qui se promène de gauche à droite ou de haut en bas, le bisou soufflé avec la main sur la bouche, puis vers la personne à qui on l’envoie, ainsi que le « oui » et le « non » avec la tête qui hoche. Le principe est exactement le même, avec un peu plus de vocabulaire. En fait, on enseigne à bébé les mots courants de son vécu : encore, terminé, pipi, caca, j’ai froid, j’ai faim, besoin d’aide, etc. À partir d’environ six mois, chaque fois que le parent prononce le mot à son enfant, il fait le geste en même temps. Bébé fait l’association et quand il sera prêt, il pourra lui-même l’utiliser. La transition des signes à la parole se fera alors naturellement, comme quand bébé apprend à nommer ce qu’il veut plutôt que de le pointer.

Pour les gestes, il est recommandé d’utiliser les signes déjà standardisés. Au Québec, il s’agit de ceux de la Langue des Signes Québécois (LSQ). Pour connaître les signes associés à chaque mot, il existe quelques possibilités : se rendre sur le site de la Fondation des sourds du Québec, suivre un cours dans un organisme de votre région, acheter un livre sur le sujet, faire des recherches sur Internet via Google image puisqu’il existe de belles affiches résumées.

Personnellement, c’est ma belle-sœur qui m’avait offert un livre sur le sujet à la naissance de bébé. J’ai tout de suite aimé l’idée et j’ai commencé à enseigner très tôt quelques signes à bébé. Au début, je trouvais ça un peu étrange, et comme bébé n’avait aucune réaction, je me demandais si cela allait fonctionner. J’ai bien fait de continuer, car au courant de son dixième mois, bébé nous a fait son premier signe. Notre chat a quitté la pièce et mon bébé m’a regardée en signant « parti », comme je le lui montrais quand son papa ou quelqu’un qu’il aimait partait. J’ai été tellement étonnée et tellement émue de le voir s’exprimer ainsi si jeune. Bébé a continué à nous signifier qu’il avait froid, qu’il voulait encore quelque chose, qu’il voulait manger, etc. Ses grands-parents ont aussi appris à reconnaître ses signes et cela lui permettait de bien s’exprimer avec eux aussi. À l’occasion au parc, il y avait même quelques autres enfants qui, comme lui, utilisaient le langage des signes. Ce n’est pas magique, il y a quand même des bouts où je ne comprenais pas ce qu’il voulait, mais c’était vraiment rare. Lorsqu’il a commencé à parler, il a lui-même cessé de faire les gestes.

Alors voilà, c’est un petit outil de plus pour se faciliter la vie côté communication. Le langage des signes avec bébé prend quand même de la patience et de la constance, mais je crois que ça vaut le coup, ne serait-ce que pour s’émerveiller de tout le potentiel de nos enfants.

Roxane Larocque

Comment survivre gratuitement à l’été?

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Premièrement, la gratuité est relative.

 

Quand on pense que même l’eau nous coûte, pour de l’eau qui a le goût de… l’eau! Donc, allons‑y pour « à petits prix » plutôt que gratuitement.

 

Vous avez des enfants, il fait chaud, vous n’avez pas de piscine ni le temps de vous y rendre?

 

Sortez un bac d’eau (à remplir à plusieurs reprises en cours de route, mais quand même, déléguez au plus vieux la responsabilité de remplir le bac et le bac seulement!)

 

Vous n’avez pas de fusils à eau? Qu’à cela ne tienne, prenez de simples sacs à sandwich à glissière faciles à ouvrir et à fermer.

 

Faites un petit trou dans un coin inférieur du sac… et voilà! Des heures d’arrosage simple!

 

Vos enfants vous harcellent pour aller faire du camping, mais vous détestez cela?

Aller vous faire dévorer par les moustiques, endurer l’humidité de la tente sans compter tous ces bruits étranges la nuit… Ça vous donne de l’urticaire? 

 

Alors, pour l’occasion, créez la tente-maison avec des draps, faites des brochettes de fruits et grillez quelques saucisses d’avance à la poêle, et improvisez une soirée et une nuit sous la tente à l’intérieur!

 

Vous pouvez ajouter quelques effets sonores, les lampes de poches, un peu d’encens et si votre chère tête blonde vous matraque de coups de pieds en pleine nuit, quittez doucement la tente pour retrouver votre lit!

 

Ou encore mieux, réveillez l’aventureux en votre enfant en lui créant la mission de « dormir en tente comme un grand : seul »!

 

Aujourd’hui même, je voulais un peu de temps pour vous écrire. Les enfants voulaient des ballounes d’eau.

 

Oui je sais, c’est légion cet été les « gugusses » pour les batailles de mini-ballounes d’eau. Mais j’avoue humblement que je n’avais pas envie de leur remplir cent boules qui auraient duré environ trois minutes et quart!

 

Alors je leur en ai rempli UNE SEULE!

 

Mais une grosse et ils ont joué pendant environ quarante-cinq minutes à la patate chaude avec la poche d’eau!

 

(La patate chaude, pour ceux qui n’ont pas connu ce vénérable jeu que vous pouvez aussi utiliser, consiste en quelque sorte à promener un ballon d’une personne à l’autre à la manière de la chaise musicale le plus rapidement possible… Le ballon est une patate chaude après tout : ça brûle!)

 

Vous allez sûrement me dire que je n’ai pas réinventé la roue et vous aurez raison! Mais comme j’ai parfois la fâcheuse manie d’oublier ces idées lorsque j’en ai besoin, j’ai décidé de vous en faire une petite liste exclusive.

 

Voyons la suite :

 

Les craies! Celles que nos enfants auront bien du plaisir à utiliser dehors à même le sol pour dessiner. Peut-être en profiter pour leur apprendre la marelle?

 

Ce jeu faisait fureur dans ma jeunesse… Ouf le coup de vieux!

 

Parlant de ma jeunesse (c’est-à-dire il y a très, très longtemps évidemment!) Vous souvenez-vous du jeu de l’élastique? Vous savez qu’il s’en vend toujours de nos jours? Si si!

 

Ça vous dit de vous y remettre?

 

Pourquoi ne pas inventer un tout nouveau jeu de poches? Prenez de vieilles chaussettes (pas de trous aux orteils si possible!) Mettez-y quelques haricots non cuits (des pois ou d’autres légumineuses non cuites peuvent aussi bien faire l’affaire) et vous avez plusieurs choix pour les fermer : faire un nœud, mettre un élastique ou si vous avez temps, envie et dextérité, une couture.

 

Ensuite, à vous de décider quelle sera la cible. Des cerceaux sur le sol, un escabeau ouvert (avec interdiction d’y monter bien entendu… un bras cassé, ça c’est « poche »!)  N’oubliez pas d’allouer des points à chaque « case », parce que oui, la saine compétition, c’est bon aussi dans la vie!

 

Pour reprendre l’idée du bac d’eau… Vous pouvez y mettre de la mousse de bain et les enfants s’amuseront à disparaître sous des montagnes de mousse de façon rigolote.

 

Une activité que mes enfants ont toujours aimée est la course à obstacles. Ici, les possibilités sont infinies! Entre les cercles de cordes à danser ou les cerceaux, les objets à contourner, la table de pique-nique à escalader ou simplement les serviettes de plage entre deux chaises servant de tunnel, faites aller votre imagination. Vous pouvez même demander aux enfants des idées d’obstacles, vous serez surpris de leur ingéniosité!

Fabriquer un jeu de bowling avec des bouteilles de plastique et un ballon. Simple mais efficace!

 

Mettre des canettes vides (vous savez, celles qu’oncle Arthur a vidées au dernier party de famille?) en pyramide et lancer des projectiles pour les faire tomber. (Les fusils à eau si vous en avez peuvent être très utiles!)

 

Bref, je vous ai partagé certaines de mes idées, j’espère que vous en essayerez quelques-unes. Mais entre nous, mon texte est aussi une demande que je vous fais :

Vous, amis lecteurs, que faites-vous « à petit prix » pour faire plaisir à votre progéniture?

S’il vous plait, partagez-nous vos secrets en commentaires!

P.S. Je nous rappelle de ne pas oublier le port du chapeau, la crème solaire sécuritaire ET l’hydratation.

 

Simplement, Ghislaine

 

Le retour qui fait mal

Ce fameux matin-là, nous mettions fin à une attente d’un an pour

Ce fameux matin-là, nous mettions fin à une attente d’un an pour le suivi cardiaque de notre cocotte. Déjà deux ans depuis son opération à cœur ouvert! Le temps passe à une trop grande vitesse de croisière, je n’en reviens toujours pas. Du haut de ses quatre ans, elle a passé à travers cette tempête avec brio. Physiquement du moins…

Ce qui n’est pas mon cas.

Je ne suis pas encore remise de mes émotions. J’y réfléchis très, non trop, souvent. Dans ma tête, je retourne au moment de la quitter pour l’intervention chirurgicale et je revis ma détresse et mon impuissance. La boule dans mon ventre se reforme, ma respiration accélère et le sentiment de perdre le contrôle m’envahit. Je n’avais jamais pensé consulter de psychologue à ce sujet. Par contre, un jour, mon corps à tout simplement lâché. Il a décidé qu’il en pouvait plus. Il m’a tout bonnement dit : « Il est temps de te faire soigner, la grande! » Comment l’ai-je compris? J’ai fait une attaque de panique.

Je pensais mourir

À ce moment précis, je croyais sincèrement que j’allais mourir. Je n’avais jamais rien vécu de tel! Mais sérieux, quessé ça! Tu ne sens plus ton corps tellement il est engourdi et tu trembles au point d’en être étourdie. Bref, j’ai fini mon spectacle en ambulance, direction l’hôpital le plus proche (je ne peux pas faire ça comme tout le monde, chez nous… ben non! C’est bien mieux à la pharmacie entourée de plein de curieux!) C’est le médecin de l’urgence qui m’a annoncé que je venais de faire une solide crise de panique. Et qu’à m’écouter, cette crise était due à un choc post-traumatique. Ben voyons… J’ai pas fait la guerre en Afghanistan! T’sais, quand tu penses que ça arrive juste aux autres…

J’ai fait ce qu’il faut

J’ai dû trouver de l’aide pour passer à travers ce malaise qui me hantait régulièrement. J’ai dû aussi accepter de prendre des antidépresseurs. Que veux-tu? Si c’est pour le mieux. Lorsque tu dis à ton doc que tu n’as presque pas dormi depuis quatre ans, il ne s’étonne pas que tu en sois rendue là. Je commence à aller mieux depuis maintenant quatre mois…

Je suis plus réaliste que positive

En général, je suis plus négative et réaliste que positive. Je ne vis pas dans un village de licornes roses. J’appelle un chat un chat. Mais ce matin-là, j’étais beaucoup plus détendue que d’ordinaire. J’avais la conviction que les résultats seraient numéro 1. Que la cardiologue féliciterait ma fillette et lui dirait : « Beauté, on se voit l’année prochaine. » Ce matin-là, j’étais dans mon univers de poupées. Lorsque le médecin m’a détaillé le résultat des examens, j’ai senti le plancher se dérober sous mes pieds… Les oreilles me bourdonnaient… Tout ce que j’ai entendu clairement, c’est : « Malheureusement, le cœur de votre fille coule encore et une membrane s’est formée autour de l’aorte. Si dans quatre mois, il y a évolution, nous la remettrons sur la liste pour une nouvelle opération. »

Depuis ce jour, je revis mon cauchemar. Les nuits sont redevenues difficiles et ma fatigue me lasse. Je sais que je passerai au travers, car je le dois. Je le lui dois à elle. Je suis sa maman. Je suis son enclume. Elle pourra toujours compter sur moi. Mais honnêtement, je ne sais pas l’air que j’aurai lorsque je sortirai du bateau après la deuxième tempête. Je suis fière d’avoir fait les démarches d’aide pendant qu’il était encore temps. Cette fois-ci, j’ai décidé de le vivre autrement. Et en attendant la prochaine visite, je profite de chaque minute que la vie me donne pour dire à ma fille à quel point je l’aime.

Alexandra Loiselle-Goulet

La maudite suce

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Depuis mon entrée dans le monde de la parentalité, j’ai pu, comme plusieurs d’entre vous, constater que certains sujets causent bien des émois. Allaitement, co‑dodo, 5‑10‑15 : salut les blogues de mamans et les nombreux commentaires enflammés !

Par contre, rien comme la suce n’a fait autant réagir les inconnus croisés un peu partout et n’a attiré de commentaires désobligeants. J’insiste ici sur le terme « désobligeant ». Certains font des commentaires et donnent des conseils en étant bien intentionnés. Bien que ça puisse être lourd parfois, je ne mettrais pas ces gens dans le même panier que ceux qui se permettent le petit ton hautain, comme s’ils savaient tellement mieux que nous comment éduquer nos enfants.

« Ah! Tu as encore une suce toi? », dégoulinant de dédain.

« Une suce? Je ne vois pas ton beau visage! », tout en se permettant de la lui retirer!

De quoi je me mêle, illustre inconnu qui ose toucher mon enfant sans mon consentement?

J’ouvre une parenthèse personnelle ici : comme pour plusieurs aspects de la grossesse, de l’accouchement et de la maternité, j’ai mes idéaux, mais je reste ouverte à m’ajuster à la réalité. On aurait aimé ne pas donner de suce à notre bébé, mais la vraie vie nous a fait revoir nos plans. À sa naissance, notre fils avait le poignet droit (ou le gauche… fichue mémoire de maman!) bleu marin à force de l’avoir tété dans mon ventre. En 38 heures à l’hôpital, il a eu les doigts ou le poignet dans la bouche sans arrêt quand je n’étais pas en train de l’allaiter. Nous avons discuté, chéri et moi, et avons fait le choix de lui donner une suce. Nous considérons qu’il est plus facile de faire disparaître ce fameux objet du diable que de faire disparaître ses doigts. Choix tout à fait assumé, soit dit en passant.

La suce est donc devenue l’objet de réconfort numéro un de notre fils. Nous avons bien tenté le chandail avec l’odeur de maman dans son lit, les couvertures, peluches et autres doudous. Rien à faire. Quand il est triste ou anxieux, c’est la suce qui le réconforte. Il allait même jusqu’à en avoir une dans la bouche et les autres (celles qui traînent dans le lit la nuit pour nous éviter de nous lever pour lui redonner) dans les mains quand il pleurait. Malgré la grande valeur sentimentale de son objet de réconfort buccal (il fallait bien trouver un autre nom, il reconnaît très bien le mot « suce »!), on trouve qu’il évolue bien. À dix‑huit mois, la suce est utilisée la nuit et dans la voiture seulement. Il y a encore quelques exceptions quand il est très fatigué ou très fâché, mais ces moments s’espacent doucement. Nous, on le trouve ben bon, notre grand bébé d’amour!

Fin de ma parenthèse.

Est-ce que ça justifie les jugements de ceux que je croise? Absolument pas. C’est simplement pour illustrer le fait que derrière une simple suce, il y a un petit être humain et ses parents qui font les choix qui leur semblent les plus appropriés pour leur famille.

Je n’entends plus de commentaires du genre, car comme mentionné plus haut, il n’utilise plus vraiment sa suce le jour.

Par contre, il y a quelques mois, choquée par une de ces situations, j’ai annoncé à chéri que le prochain qui me disait, en passant par mon bébé, quelque chose comme : « Ah! Quand vas-tu arrêter d’avoir une suce, toi? », je lui répondrais : « La journée où vous aurez du savoir-vivre et où vous vous mêlerez de vos affaires. »

J’étais sérieuse. Je suis presque déçue de ne pas en avoir eu l’occasion.

Je garde ma réplique pour bébé 2, si jamais c’est un autre grand téteux!

 

Jessica Archambault

 

 

Cinq avantages que vous soyez tous en vacances et pas moi?

L’été…

Chaque année, c

L’été…

Chaque année, c’est pareil. Je vous regarde vous réjouir, partir, revenir, vous plaindre… Vous partez en vacances chacun votre tour, et je me sens sur le banc de touche… Moi, je ne pars pas. Je travaille. Je me lève chaque fichu matin.

Alors j’ai décidé de trouver cinq avantages que vous soyez tous en vacances et pas moi!

  1. Pas de trafic!

C’est incroyable comme les routes sont désertes le matin! Du lundi au vendredi, on a l’impression d’être un dimanche. Je peux donc me lever quarante minutes plus tard chaque jour! Merci d’avoir quitté les routes et de me laisser tranquille!

  1. Pas d’inquiétudes!

Je n’ai pas le blues de la reprise du travail ni le chialage de retourner à la routine. En ne partant pas, je n’ai pas besoin de revenir! Pas d’angoisse ni de tonnes de courriels en retard! Je suis à jour dans tout!

  1. Pas d’attente!

Quel que soit le magasin où je mets les pieds, je suis servie instantanément! Même les courses d’effets scolaires des enfants, je peux les faire sans la cohue et le brouhaha! J’ai la paix!

  1. Pas de stress!

On dirait que la société tout entière s’est mise en mode zénitude. Les gens sont détendus, souriants, le ventre plein de houblon ou de crème glacée, la peau hâlée par le soleil. Tout est plus… serein!

  1. C’est calme…

Le nombre de décibels est incroyablement bas. Même en ville, il y a tellement moins de bruits de voitures, de vacarme de camions, d’enfants qui hurlent, de chiens qui jappent, de trains qui sifflent, de voisins qui crient… c’est calme! C’est reposant!

Oh! que oui, quand vous êtes en vacances, c’est reposant! Alors, continuez de partir, profitez-en bien et revenez en forme! Mais ne revenez pas trop vite, car je profite de cette vie un peu… au ralenti!

Gwendoline Duchaine

Lory répond à vos questions sur l’image corporelle

Le 18 juillet dernier, nous avons lancé la chronique de questions-

Le 18 juillet dernier, nous avons lancé la chronique de questions-réponses en lien avec la psychologie. Merci à ceux et celles qui ont participé, tant sous la publication que par courriel! Voici les questions que nous avons retenues!

Mélanie P. nous a écrit :

« J’ai trois jeunes filles, j’ai terriblement peur qu’un jour, elles souffrent de troubles alimentaires. On les bombarde tellement d’images de filles parfaites. Comment les aider à s’accepter, s’assumer? Quels signes à surveiller pour déceler un trouble alimentaire? »

Émilie G. nous a également écrit :

« J’ai une jeune fille de onze ans et elle se “trouve grosse”, veut maigrir et se compare énormément à ses amies. C’est normal de se comparer, mais comment l’aider à s’accepter sans parler de régimes et autres? Également, elle a récemment commencé à comparer son visage et ses sourcils à ceux des mannequins que l’on voit à la télé et qui ont des sourcils parfaits! Comment l’accompagner à ce sujet? »

 

Ce sont deux excellentes questions qui regroupent plusieurs aspects importants.

  • La prévention

D’abord, Émilie et Mélanie, vous semblez toutes les deux conscientes que vous pouvez jouer un rôle aidant auprès de vos enfants! En effet, le contexte dans lequel les enfants évoluent peut influencer leur image corporelle.

Ma première question serait donc : quel genre de discours est véhiculé à la maison par les adultes? Parfois, des messages sans mauvaises intentions laissent des traces : « Mon Dieu, j’ai pris du poids! Je ne rentre même plus dans ma robe! »; « Ben voyons, je ne mettrai pas de bikini à la plage! »; « Papa commence à avoir une grosse bedaine de bière! ». Ce genre de phrases qui met l’accent sur le poids peut laisser entendre à l’enfant que l’apparence du corps a une grande place au sein de la famille. Parfois, ce ne sont pas des phrases, mais plutôt des actions qui sont parlantes, comme lorsque le souper est de la lasagne et qu’un membre de la famille mange uniquement la salade pour respecter une diète. Les enfants sont très alertes à tous ces petits signes et les interprètent à leur façon. Il faut donc prendre conscience de votre contexte.

Quant à l’entourage social, comme les amies de la fille d’Émilie, il est vrai que les enfants se comparent entre eux. Toutefois, en maintenant une relation harmonieuse avec vos enfants, vous pourrez avoir accès aux messages qu’ils entendent. Vous pourrez ainsi être alertes aux signes et ajuster vos interventions pour que votre voix, qui prône l’acceptation de soi, soit également entendue.

  • Les troubles alimentaires

 

En ce qui concerne l’inquiétude de Mélanie concernant les troubles alimentaires, je crois qu’elle est partagée par plusieurs parents! D’emblée, il est important de savoir qu’un trouble alimentaire, c’est complexe. Il n’y a pas de cause unique. C’est plutôt un cumul de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux qui peut les expliquer. Cela veut donc dire qu’il n’y a pas de façons de faire précises et universelles pour éviter qu’un enfant ou un(e) adolescent(e) en souffre.

Dans le même ordre d’idée, les signes à cibler sont différents d’un cas à l’autre. Toutefois, soyez alertes à tout changement dans le discours ou le comportement de votre enfant. Semble-t-il très, voire trop, préoccupé par son apparence, son poids ou son alimentation? S’isole-t-il lors de la période des repas? A-t-il un regard sur lui-même qui semble déformé par rapport à la réalité? Réagit-il fortement lorsque vous lui exprimez vos observations? Bref, faites confiance à votre voix intérieure. Si quelque chose vous chicote, n’hésitez pas à vous référer à des ressources professionnelles pour faire le point sur vos inquiétudes.

D’ailleurs, pour plus d’informations, je vous conseille fortement de faire un tour sur le site web d’ANEB Québec (https://anebquebec.com). Cette association a entre autres une ligne d’écoute et le site est une mine d’or d’informations sur les troubles alimentaires.

  • L’accompagnement vers l’acceptation

 

Comme énoncé plus haut, il n’y a pas de procédure généralisée permettant de garantir que nos enfants ne se préoccuperont pas de leur image corporelle à un moment ou un autre de leur vie. Ceci dit, voici quelques idées pour faire de la place à l’acceptation de soi :

1)      Soyez des modèles pour vos enfants, tant dans votre discours que dans vos actions!

2)      Sensibilisez vos enfants à l’image véhiculée dans les médias et aidez-les à développer leur esprit critique à ce sujet.

3)      Valorisez leur personnalité, leurs efforts et leurs idées pour qu’ils intègrent ce message plutôt que l’importance de l’apparence.

4)      Exposez vos enfants à des modèles, des médias et des messages qui mettent en valeur la diversité corporelle.

5)      Entretenez une relation d’ouverture avec vos enfants pour qu’ils s’ouvrent à vous en cas de besoin.

Finalement, dans votre message Mélanie, vous indiquez avoir « terriblement peur » que vos filles souffrent de trouble alimentaire. Comme doctorante en psychologie, je m’intéresserais également à cette émotion. D’où vient-elle et surtout, comment s’inscrit-elle dans votre quotidien quant à l’image corporelle? C’est une bonne chose de vouloir être alerte tout en s’assurant que cela ne devient pas trop envahissant ou central.

J’espère que ces pistes de réflexion sauront vous aider! Merci encore à tous d’avoir participé à cette chronique, et à bientôt pour le prochain thème!

Lory

Veuillez noter que les pistes de réflexion partagées dans le texte ne remplacent en aucun cas le suivi personnalisé avec un professionnel. Veuillez vous référer à votre CSSS ou encore au service social d’Info-Santé (8-1-1) pour obtenir de l’aide.

Celles qui savent

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Un petit plus sur un bâton. Un cœur qui bat. Une silhouette parfaite sur un écran d’hôpital. Quand on tombe enceinte, pour la toute première fois, on ne le sait peut-être pas encore, mais on se situe entre deux mondes. On est une pas-tout-à-fait-maman. Une maman… qui ne sait pas encore. Parce que quand on met un enfant au monde, là, et seulement là, on bascule du côté de «celles qui savent». Et tout ce que nous avons pu observer chez les déjà-parents et qui nous semblait étrange jusque-là, tout ça, prend subitement un sens incroyable. Parce que maintenant, on sait.


On sait ce que ça fait d’accoucher. Peu importe la manière. Maintenant, on sait. Parce que même si on avait assisté à des accouchements en personne, et même si on avait lu tous les livres sur le sujet, je vous assure qu’on ne savait pas encore.


On sait qu’il est possible de passer des nuits blanches, des jours et des jours sans dormir… des semaines et des semaines sans dormir… des mois et des mois en carence totale de sommeil. Pas juste parce qu’on doit répondre aux besoins d’un petit être totalement dépendant de nous, mais parfois tout simplement parce qu’on passe des heures en parfaite admiration à regarder ce petit être dormir paisiblement.


On sait que les sujets de conversation qui nous passionnent peuvent parfaitement passer de la couleur d’une selle, à sa consistance et à sa fréquence… Et on sait que parler de caca peut tout à coup nous rendre très fières, oui, sans aucune honte.


Il fut un temps où on s’habillait à la dernière mode des magasins, et où on prenait le temps de se coiffer et de se maquiller au réveil. Et tout à coup, on sait à quel point tout cela est futile. On sait qu’on retire toute la fierté du monde à habiller et à coiffer ce petit être plus que soi-même.


Avant, on pensait qu’une paire de souliers et un sac à main suffisaient pour pouvoir sortir de la maison. Maintenant, on sait que toute sortie est impossible sans une valise contenant un nécessaire de survie, des vêtements pour une semaine et le magasin Costco au complet. J’exagère à peine.


On pensait qu’on savait bien manger. Jusqu’à ce qu’on révise notre guide alimentaire, pour être sûre de donner à notre enfant tout ce qu’il faut. Jusqu’à ce qu’on cuisine des purées, sans sel, sans sucre, et dans l’ordre indiqué sur le guide.


On pensait qu’on connaissait bien la vie et tous les petits trucs du quotidien. Maintenant qu’on a mis un être humain au monde, on sait qu’on ne connaissait rien à la vie. Rien du tout.


On ne savait pas à quel point un sourire pouvait nous faire fondre. On ne savait pas que le rire de notre bébé nous ferait pleurer à coup sûr. On ne savait pas que la Terre arrêterait de tourner et que le temps se figerait lors de ses premiers pas. On ne savait pas qu’un bisou donné de bon cœur, aussi baveux soit-il, pouvait nous inonder d’une émotion si forte.


On pensait qu’on ne se souvenait plus d’aucune chanson. Puis tout à coup, notre cœur se rappelle comment chanter. Il se rappelle comment offrir les mots les plus précieux à notre enfant pendant qu’on le berce le soir.


On ne savait pas ce que c’était l’amour. On pensait qu’on savait. Mais on a appris jusqu’où il était possible d’aimer. On a réappris ce qu’était l’amour et le bonheur.


On a appris que le plus beau cadeau de la Terre, c’était nous-mêmes qui pouvions nous l’offrir. Peu importe les trophées gagnés et les diplômes obtenus, on se couche maintenant le soir en se répétant qu’on a offert au monde la plus belle chose qui soit. On a créé un être humain, et c’est ça, le plus bel accomplissement d’une vie. Parce que maintenant, on sait.

 


Joanie Fournier

À travers tes yeux

À travers tes yeux d’enfant, tout est beau, tout

À travers tes yeux d’enfant, tout est beau, tout est fascinant, tout est passionnant! Tu admires chaque détail que la nature offre, tu pars en expédition à la poursuite d’un insecte et tu t’émerveilles en courant derrière un papillon…

Je suis toujours impressionnée par ta capacité à passer des heures à observer une colonie de fourmis, alors que nous autres, on les chasse et on les détruit… Toi tu enquêtes, tu regardes et tu apprends. Tu apprends de tout et tout le temps.

À travers tes yeux, depuis ta venue sur terre, je redécouvre le monde. La joie de sauter dans l’eau des flaques, le plaisir de creuser le sable chaud au soleil, le bonheur de suivre un crabe sur les rochers, la beauté des feuilles qui se détachent des arbres à l’automne, l’euphorie des premiers flocons de neige, les rires en cherchant des formes dans les nuages, la magie des étoiles dans le ciel…

À travers tes yeux, je me souviens de mon enfance et de mon insouciance… Je revis ces petits instants qui font que tout est si beau. Quand tu me présentes cette sauterelle au creux de ta main, comme si c’était la plus grande merveille du monde… Quand tu t’extasies devant une roche trouvée au bord du chemin parce qu’elle est si belle : « Wow! Regarde, m’man! C’est magnifique! Je peux la garder? »…

À travers tes yeux, j’admire à nouveau la planète. Je suis dans l’instant. J’oublie hier et je ne me soucie pas de demain. Je caresse les champs de blé avec la paume de ma main et je savoure le moment. Je redécouvre tout ce que j’avais oublié.

À travers tes yeux, tout est simple et léger. Merci, mon enfant, de me remettre sur le bon chemin.

 

Gwendoline Duchaine