Archives juillet 2018

Ben oui je pleure !

Jusqu’à cette année, les larmes et moi, ça faisait deux. Deux e

Jusqu’à cette année, les larmes et moi, ça faisait deux. Deux entités dans une relation à la limite de la guerre froide. Sauf que si on s’était rendues là, elles auraient gelé.

Enfant, aux dires de ma mère, je n’étais pas une pleureuse. Mes frères aînés n’ont probablement pas la même opinion. Devant eux, j’avais peu de mots, mais beaucoup de cris et de larmes. On s’exprime comme on peut.

Quand mon père est décédé, j’aurais pu pleurer. T’sais, j’avais sept ans. Ça aurait juste été « normal ». Au salon funéraire, je m’empêchais de regarder son visage dans le cercueil pour ne pas fondre en larmes (au sens propre du terme : me liquéfier entièrement sous l’emprise d’une peine trop vaste pour mon corps d’enfant). Lorsque mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, mes cousins et cousines sont décédés, l’envie de pleurer n’y était juste pas. Je ressentais une tristesse, parfois une incompréhension ou un désir de lutter contre l’injustice de leur départ et de notre souffrance. Mais polluer mes joues avec du H2O mélangé de NaCl ? Bof. Pas nécessaire. Ça n’aurait ramené personne. Ça n’aurait consolé personne. Même pas moi.

En fait, je me souviens d’avoir pleuré pour un oncle, mon choucou. Mort soudaine. La corde. Le choc. Quelque temps avant mon mariage. J’aurais tant voulu qu’il y soit. Je me suis laissée aller. Je me suis laissé consoler. Aucune surprise, ça n’a rien réglé, mais au moins, c’était exprimé (comme dans « extériorisé »).

Je n’ai pas pleuré, non plus, quand j’ai quitté mes cadets après quatre ans à les accompagner et, vraiment, à les aimer. J’ai accepté l’immense bouquet de fleurs qu’ils m’ont offert, mais j’ai refusé de faire un discours. Le motton se faisait sentir dans ma gorge serrée et me faisait mal. Physiquement. À l’idée de m’effondrer, de ne plus savoir m’arrêter, de me transformer en sanglot gigantesque qui ne trouve plus de vallée pour se calmer, j’ai préféré cacher mon visage et respirer jusqu’à tant que ça passe. Afuuu afuuu.

À mon mariage ? Pourquoi pleurer ? C’était joyeux, non ? À mes accouchements ? J’avais si mal que je n’avais plus de larmes. Même la joie de tenir mes bébés dans mes bras ne portait pas de larmes, qu’un sourire béat. Quand j’ai perdu le fœtus jumeau de mon fils ? Je me suis ressaisie rapidement : il y avait cet autre être qui avait besoin d’une maman forte pour rester accroché. Mon cerveau cherchait déjà comment l’expliquer à mes filles, comment les protéger d’une trop grande peine. Et pourtant, une partie de moi s’en était allée…

J’ai pleuré dans l’intimité devant ma difficulté d’enfanter. Devant l’évidence grandissante d’une vie de couple qui frôlait le bord de la falaise sans que je puisse la retenir. Pleuré, aussi, embourbée que j’étais au milieu des dédales d’une parentalité qui ne trouve plus de solutions ni d’aide. Je me souviens même d’avoir osé pleurer devant mes enfants. Ça les avait ramollis, convaincus (temporairement) qu’ils devaient se calmer le pompon.

Si j’avais plus pleuré dans le passé, j’aurais probablement moins souffert de rétention d’eau et j’aurais évité la pourriture intérieure des souvenirs.

Garder le contrôle… c’est bien beau, mais ce n’est pas ça, la vie. En tout cas, ce n’est plus la vie que je veux. J’ai choisi de me laisser aller. D’ouvrir les robinets quand le besoin se fait sentir. Depuis la séparation, je passe plus de temps en tête à tête avoir moi‑même. J’enlève des couches de passé non réglé. J’apprends à me sentir en sécurité dans le spectre de mes émotions et de mes pensées.

Parfois, je me fais surprendre par des larmes, même par des sanglots. Au travail, devant une publicité d’autos, en regardant la beauté d’un oiseau, sur l’autoroute 20 (t’sais, les tounes qui font brailler ?), en chantant une berceuse à mes enfants ou entre le repas principal et le dessert. Plus besoin de faire passer ça sur le dos des oignons à couper. C’est mon cœur à moi que j’accepte d’éplucher pour atteindre son centre et lui laisser de la place.

Je ne suis pas nécessairement prête à faire confiance à quelqu’un d’autre pour le laisser prendre mon cœur, mais je commence (finalement !) à me faire assez confiance pour laisser parler mon cœur. Comme m’a dit une amie (qui m’a fait pleurer !) :

Le principe même du lâcher-prise.

Nathalie Courcy

Vacances j’oublie tout?

Vraiment…

Bien avant le salai

Vraiment…

Bien avant le salaire, la première préoccupation qui nous traverse l’esprit est : « Combien de semaines de vacances? » Avec l’expérience, c’est même « le » critère; placé en haut de la liste, juste sous celui des dollars.

Quel beau mirage de notre société moderne!

Pendant les études, les vacances sont l’équivalent de travailler pour les payer… les études.

Récupérer un peu, nous le ferons ensuite en cours d’année. Ensuite, un premier emploi. On retrousse ses manches et on travaille fort. Une carrière à bâtir. Un soir, une fin de semaine à la fois. L’orgueil de pouvoir dire qu’on est dans ceux qui font le plus d’heures. Se mentir que le citron… c’est pas nous!

Je me souviens très bien de ma première négociation annuelle. J’étais prêt. Une certaine attente salariale. Mais, surtout, quelques bonbons à obtenir. Lorsque l’élastique sera blanc. Cerise finale… une semaine de vacances de plus. Et, normalement, ça fonctionne si le citron a fourni ses méga litres de jus.

Avec le temps, et les responsabilités, les mathématiques de base nous sautent aux yeux : V = (E+T)². Chaque semaine de vacances devient hors de prix. Comme la formule est de mon cru, la voici décortiquée : Vacances = (Épuisement + Travail)². Où l’épuisement est aussi multiplié par le nombre d’enfants (famille conjuguée souvent au passé recomposé).

On est le dernier vendredi, votre tête y est presque. Le stress augmente. Ai-je oublié quelque chose? Les valises seront-elles prêtes à temps? Et alors ˗ même si on s’y attend ˗ le courriel de 16 h 30 — 16 h 45. Celui qui demande une réponse immédiate ou qui sent seulement le transfert du singe d’un dossier important.

L’intervention de toutes ces personnes pour qui le travail… c’est de le faire faire par d’autres. Ceux qui ont très bien noté votre date de départ. Ces ânes, broutant dans l’enclos vert, qui rient des quelques-uns qui sont attelés à faire tourner la roue.

Comme nous sommes presque tous branchés, pas trop de choix. Sans doute du travail à distance. Mais, le ménage de ses messages, ce n’est pas vraiment décrocher.

Des vacances, comme la majorité les souhaiterait. Relax, sur le bord de la mer. Le petit vino de 16 h 30. La petite bière froide bien méritée. Un lâcher prise total sur l’agenda qui nous mène toute l’année par le bout du nez.

Pendant que vous avez ce sourire béat… Bang! « Maman/Papa/Chose… j’ai rien à faire! » « Je veux ceci, mais pas ma sœur/mon frère! » « Il/elle m’énerve! » La vie familiale, elle, ne prend jamais de vacances. Et, comme les heures sont étendues, la plage de fatigue augmente aussi pour vous. C’est sans doute aussi la plage… dont vous profiterez le plus!

Au bureau, au retour, vous entendrez les collègues dire qu’ils en sont presque heureux… que les vacances soient terminées. Paradoxe! Vous n’aurez pas le temps de confirmer. Les bottines d’alpiniste aux pieds, vous attaquerez déjà la montagne qui s’est accumulée.

Après tout, les prochaines vacances viendront si vite…

michel

 

Te savoir mourir

Ce soir mon amie, tu as annoncé ton décès imminent. Un message si

Ce soir mon amie, tu as annoncé ton décès imminent. Un message simple sur ta page Facebook. De nos jours, la fin passe par les médias sociaux.

Ton corps est épuisé, amaigri. Envahi par des cellules que tu n’as pas invitées. Tu choisis de passer la douane vers l’autre vie pendant que ton œil étincelle encore, pendant que ta tête est encore lucide, avant que la maladie t’effrite encore plus. Tu prends la décision de revêtir tes ailes d’ange pendant que tu en as encore la force.

Laisse-moi te dire, mon amie, que tu as changé ma vie. Je ne sais pas si c’est le hasard ou le destin qui a provoqué notre rencontre, mais ce qui est certain, c’est que je devais croiser ta route à ce moment. Tes paroles et ta lumière contagieuse ont répondu à des questions que je me posais depuis longtemps. Tu m’as accompagnée dans un projet de vie qui m’interpelait depuis si longtemps, mais pour lequel il me manquait des outils et la confiance de quelqu’un qui sait. Tu m’as permis de mettre au monde des livres, des mots, des rêves. Et tu l’as fait pour tant d’autres avec autant de foi et de sourire.

Mon amie, lorsque les derniers flocons tombaient au sol, tu me parlais encore de nouveaux projets, de passions, de bibliodiversité et de créativité. Je t’avais trouvée amaigrie, mais ton air joyeux et enjoué a masqué ce cancer qui ne s’était pas encore révélé. Il avait pourtant déjà fait ses ravages. Le diagnostic t’a probablement encore plus surprise que nous qui t’aimons tant. Qui aurait pu croire…

J’ai le goût de te dire que tu avais encore tant à faire et à vivre! Que tu es si jeune, si toi, que c’est injuste! Mais tu as vécu à fond. Tu as porté ton message jusqu’au cœur de ceux qui avaient besoin de l’entendre. Tu continueras de vivre en tous ceux que tu as inspirés, à qui tu as donné l’élan pour se réaliser.

Lorsque l’aube se lèvera au bout de la nuit, tes yeux se fermeront. Tu diras un dernier au revoir à tes enfants, à tes petits-enfants, à ceux qui te tiendront la main dans cette maison de soins palliatifs qui a accueilli tes derniers moments. Te connaissant, tu remercieras le médecin qui te soulagera de ta souffrance. Qui te permettra de laisser dans l’esprit de ceux qui t’aiment l’image d’une femme souriante, énergique, lumineuse, belle. Tu remercieras la vie de t’avoir donné du temps et de l’amour. Et tu entameras cet autre voyage, souriante, toujours. Aucune trace de désespoir dans ton geste légal, seulement un réalisme qui sait qu’il n’y a aucun retour possible.

Mon amie, tu n’as probablement pas reçu la carte postale que je t’ai envoyée la semaine dernière. Je me sentais sereine au milieu d’une nature paisible, et j’ai voulu te communiquer mon dernier adieu sans déranger tes derniers moments de vie. Tes enfants la liront un jour et ils sauront que tu étais aimée, admirée. Ils le savent déjà.

Prends ton élan. Je te retrouverai quand ce sera mon tour. Mais pas tout de suite. Avant, je veux continuer de me laisser inspirer par toi. Je vais vivre pour deux, je vais vivre pour mille.

 

Nathalie Courcy

Histoire de camion jaune

On vient de déménager. Un nouveau chez-nous, plus petit, plus tran

On vient de déménager. Un nouveau chez-nous, plus petit, plus tranquille, plus chaud en hiver, plus économique pour votre papa, mais surtout plus familial. Ici, les espaces vous permettront de jouer à la cachette, de courir partout en jouant à la tag et d’inviter plein d’amis.

Déjà, vos jouets s’accumulent, traînent et s’empilent. Reçus de vos cousins, cousines et amis. Il y a en tellement que je ne sais plus où les mettre. Et je trouve difficile de m’en défaire, pour certains du moins, car j’y ai tissé des toiles de souvenirs. Mais il faudra. Je crois que tous les jouets essentiels devraient être gratuits. On ne devrait pas payer pour une première bicyclette, un premier ballon, un premier cerf‑volant et surtout un premier livre. C’est essentiel à tous les enfants comme l’oxygène dans les poumons, les arbres dans les parcs, l’ombre un jour chaud d’été et le sable sur une plage.

Assis sur le balcon, vous dégustez vos glaces faites maison pendant que je termine ma sixième tasse de café. En regardant tous ces jouets, je réalise que nous ne manquons de rien. Il y en a assez pour amuser une garderie tout entière pendant une année. Ok j’exagère. Six mois! Et si nous en avions trop? Donner fait toujours du bien. Le geste humain multiplié par l’intention. Un camion jaune, payé 50 sous, traîne près de nous et souffre dans sa solitude. Délaissé, inanimé et aussi malheureux qu’un personnage du film Histoire de jouets. Il nous implore de lui offrir une nouvelle vie. Soudainement, une famille de quatre enfants, nos nouveaux voisins fraîchement débarqués du Burundi, se pointe dans notre champ visuel.

J’entends la demande du camion jaune et il me vient une idée : « Ouin, ok. Mon fils, s’il te plaît, prends le camion et va l’offrir au petit garçon là‑bas. Celui que tu vois au coin qui a les mains vides ». Les enfants doivent jouer et aucun d’eux ne devrait faire exception. Et j’aime vous lancer des défis mes chers enfants, vous amener ailleurs. Alors, tu me regardes droit dans les yeux pour bien valider ce que je viens de te dire. Je vois une bulle imaginaire sortir de ta tête comme celle qu’on voit dans les bandes dessinées : « Quoi, à eux? La grande famille que je ne connais pas? » Sous mon regard attentif et l’œil protecteur de ta sœur cadette qui te suit, tu t’exécutes, convaincu après tout du bien-fondé de ton geste. Ton nouvel ami, celui qui viendra cogner à notre porte pour apprendre les joies de l’hiver, celui qui élargira ton esprit, était content. J’ai vu de loin ta surprise de recevoir un gros câlin de sa maman que tu ne connais même pas. Et puis tu es revenu vers moi et nous avons pris conscience de ce qui venait de se passer. Dans un monde devenu trop virtuel, on peut encore serrer des mains et faire des accolades. Notre champ visuel restera le même, nous aurons l’occasion de mieux les connaître. Ça viendra.

Plus tard, à la pataugeuse, question de combattre cette canicule qui crache du feu, tu me poseras bien humblement LA question parmi les millions de questions que tu as en tête du haut de tes six ans. Elle était naïve et bien sincère. « C’est-tu vrai papa que les Noirs sont plus pauvres? » « Ben non mon fils. La couleur de la peau n’a rien à voir avec la richesse. Ce qui compte, c’est celle du cœur. Et d’être gentil. Tu sais, les enfants que tu as rencontrés pour la première fois ce matin ont sans doute laissé tous leurs jouets là où ils vivaient avant d’arriver ici. Ça prend beaucoup de place des jouets dans un avion ». Et je sais oh! combien tu aimes les défis, à quel point ton esprit compétitif est aiguisé. Et j’ajoute « Et en passant mon fils, je pense que nos nouveaux voisins courent très vite. Je pense aussi qu’ils font de la magie avec un ballon de soccer. Tu verras bien ». Allumé, tu captais le message aussi vite que tes mains sur un bol de jujubes. « Ils courent vite? » me demandes-tu. « Ils courent très vite. Tu vas aimer. Tu auras bien besoin de toutes les flammes des souliers offerts par ton grand cousin. Je te le dis! Et puis tu sais quoi? Je pense aussi qu’on vient de trouver les joueurs de hockey de ruelle qu’il nous fallait, tu sais, ceux que tu me demandais déjà de dépister avant d’arriver ici. Va te pratiquer à courir vite maintenant ».

Si nous le leur permettons, les enfants font tomber des barrières qu’ils utilisent pour bâtir des ponts d’or, sur lesquels pourra rouler le camion jaune à 50 sous. Notre chez-nous est soudainement devenu plus grand, plus chaleureux et surtout plus amical.

Marc-André Bergeron

Au Pain Doré ORIGINE

Avez-vous déjà d

Avez-vous déjà découvert des produits culinaires qui ont totalement changé votre vision d’un produit? Moi, ça m’est arrivé.

Bref, c’est rare que je vous parle de cuisine… mais aujourd’hui, j’ai envie de vous partager une recette super simple et goûteuse que j’ai découverte (inventée) il y a environ quinze ans. 🙂

Peu de gens le savent, mais ma grand‑maman maternelle a eu un restaurant pendant quarante ans. Toute ma famille y a travaillé : mes oncles, ma mère… et moi! J’ai donc commencé à travailler comme plongeuse et comme serveuse à l’âge de quatorze ans.

Savez-vous ce qu’il y a de plus plaisant à être la petite fille d’une restauratrice? Avoir une cuisine de restaurant afin de faire tous les essais culinaires possibles! 🙂

Bref aujourd’hui, j’ai envie de vous faire découvrir la recette la plus facile et la plus merveilleuse de….. GRILLED CHEESE!

On s’entend que le grilled cheese fait partie des incontournables en ce qui a trait au comfort food et c’est facile à faire.

Sauf qu’une fois, alors que j’étais au restaurant de ma grand‑maman, j’ai essayé d’ajouter des oignons à l’intérieur et des tomates.

OH MY GOD, je venais de changer totalement l’allure et le goût de mon grilled cheese.

Je vous jure, même les clients du restaurant demandaient le fameux grilled cheese que je me faisais en cuisine haha!

Et puis, la semaine passée, j’ai élevé le degré de goût de mon sandwich au fromage en utilisant le pain MULTIGRAIN de la gamme Au Pain Doré Origine (si jamais vous les cherchez, ils sont faciles à reconnaître avec leur nouvel emballage ♥️). À noter qu’ils sont offerts en exclusivité chez IGA. Je vous jure, ce pain n’a rien de comparable avec les pains que vous avez déjà goûtés.

Je sais que ça ressemble à une pub grosse comme le bras, mais en fait, je vous jure que je suis réellement tombée en amour avec la compagnie Au Pain Doré.

Ils m’ont envoyé plusieurs pains afin que j’y goûte et j’ai essayé ma fameuse recette de grilled cheese avec le pain multigrain.

AYOYE… t’sais, quand un pain est juste assez goûteux et que la mie est aussi bonne que la croûte? Pour moi, c’est automatiquement gagnant.

Comme j’étais curieuse, je me suis dit que tant qu’à sortir mes oignons, mes tomates et mon pain… je pourrais essayer une recette de bruschetta sur un pain baguette Breizh tranché.

J’ai donc fait rôtir des tranches de baguette sur ma plaque à cuisson et je les ai garnies de bruschetta avec plein de copeaux de parmesan et de la ciboulette du jardin.

J’ai DÉ-VO-RÉ le grilled cheese tomates et oignons et j’ai terminé le pain baguette au complet haha!

Sérieusement, c’était FOU!

En plus de ça, ce qui m’a le plus surprise, c’est que comme je travaillais beaucoup la semaine passée, j’ai fait congeler le pain pour être certaine de ne pas le perdre. En le décongelant, je me suis dit qu’il serait moins bon que frais… mais ça n’a pas été le cas!

Le pain était moelleux comme si je venais de l’acheter… AMEN!

Pour ceux qui sont comme moi et qui regardent les ingrédients de ce qu’ils mangent, vous serez agréablement surpris et heureux de savoir que les pains Au Pain Doré ne sont pas seulement bons au goût, mais aussi pour la santé.

Premier point que je regarde avant d’acheter et de manger du pain : la farine. Celle utilisée par la compagnie est de la farine non blanchie et non traitée, et il n’y a pas de sucre inutile ajouté dans le pain. C’est donc déjà gagnant pour moi.

Et dernier point qui, selon moi, est aussi très important : tous les pains de la gamme sont certifiés Projet sans OGM. Ce qui veut dire que vous pouvez enfin manger du pain goûteux sans culpabilité.

Juste pour ce point… vous devez essayer mes recettes avec ce pain! 🙂 (Oh et si jamais vous voulez essayer d’autres recettes… allez sur le site. Vous y retrouverez dix recettes originales! 🙌🏻)

Donnez-moi des nouvelles quand vous aurez essayé!

Recette de grilled cheese

Vous aurez besoin d’oignon, de tomates (si vous pouvez en avoir directement de votre jardin, vous allez voir, c’est encore meilleur), de fromage jaune (ou celui que vous voudrez).

Personnellement, je préfère les oignons coupés en petits morceaux plutôt que des lanières d’oignons, mais ça dépend des goûts.

Mettez les oignons et le fromage entre les deux tranches de pain multigrain et faites rôtir jusqu’à ce que le fromage soit fondu. Ensuite, ajoutez les tranches de tomates. Personnellement, je n’aime pas le goût des tomates cuites alors je préfère les mettre à la fin.

Vous allez adorer, c’est certain à 100 %

Recette de bruschetta

Faites rôtir les tranches de la baguette Breizh. C’est important qu’elle ne soit pas trop cuite sinon ce ne sera pas aussi bon. Le fait est que le pain moelleux fait toute la différence.

Une fois que le pain est juste assez doré, ajoutez le mélange à bruschetta avec plusieurs gros copeaux de parmesan et juste un peu de ciboulette.

Pour le mélange à bruschetta, vous pouvez le faire vous-même avec des tomates, des oignons, de l’huile d’olive et des herbes… ou vous pouvez simplement acheter un mélange déjà fait. Je vous jure, ce qui fait la différence dans ce cas, c’est le choix et le goût du pain. 🙂

Le père qui ne se croit pas exemplaire

Je connais des papas de différents acabits. Il y a des papas plus présents que d’autres à un

Je connais des papas de différents acabits.

Il y a des papas plus présents que d’autres à un moment ou un autre de la vie de leur(s) enfant(s).

 

Il y a des papas « poules » qui font rire parfois devant leurs actions de protection que l’on prête en général plus à la maman.

Il y a des papas solides, que rien n’ébranle, du moins selon ce qu’ils laissent paraître.

Il y a des papas qui se déguisent, qui jouent autant à la lutte qu’à la flûte. Qui n’ont pas peur du ridicule en buvant le thé de quinze heures, coiffés d’un diadème brillant. Qui d’ailleurs, aux yeux de bien des mamans, ne deviennent point risibles mais au contraire, revêtent alors une aura de héros.

 

Il y a des papas qui chantent, qui dansent ou pas.

Il y en a qui montrent à cuisiner, d’autres qui se contentent de participer.

Il y a des papas qui écoutent, qui conseillent, qui ouvrent leurs bras lorsque ça ne va pas.

Ceux qui savent quoi dire et quoi taire.

Puis ceux qui ne savent pas, mais qui sont, simplement, là.

 

Toi le papa qui fait de son mieux.

Toi qui sèches de ton enfant les yeux, tout en lui disant qu’il ou elle a le droit de pleurer. De vivre son sentiment.

Toi le papa qui l’aide et lui apprend à lacer ses souliers, autant qu’à devenir cet adulte que nous observons.

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Le papa qui a cette ouverture d’esprit et de cœur qui fait en sorte que sa marmaille, petite ou grande, ira lui parler n’aura jamais peur.

Tu ne juges pas.

Tu ne critiques pas.

Tu entends oui, mais surtout tu écoutes!

 

Tu as ri, pleuré, grondé aussi.

Tu aides encore et le feras toujours autant que tu le pourras.

Ta progéniture sait que peu importe ses choix, une porte est ouverte chaque fois, au même titre que tes bras.

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Toi le papa qui montre à ses enfants à respecter les autres, à se respecter soi-même. À aimer de la bonne façon, celle qui élève et transporte dans les petits bonheurs de chaque jour.

 

Tu as réussi à créer cette complicité, et ce, même si ton enfant est rendu grand.

Tu es devenu son ami, tout en gardant cette distance qui te différencie en tant que père.

Oui, je te vois. Oui toi, ce papa…

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Je sais que ces papas me répondront que ce qu’ils font ne sont que banalités, normales, la base, voir qu’ils n’imaginent pas les choses autrement.

Mais OUI ça existe des agissements qui, au lieu de créer, déséquilibrent.

Ça existe des enfants qui ne parlent pas ou trop peu à leur papa, n’ayant pas développé la discussion depuis leur naissance.

Alors que toi, tu l’as fait, papa exemplaire.

 

Tu sais ce qui te donne ce titre de papa exemplaire?

 

Ton enfant. Tout simplement.

 

Vous les papas, continuez à assumer pleinement votre identité paternelle.

C’est la société de demain que nous construisons en partenariat.

Nous les femmes, nous avons beau les porter, avoir avec eux un lien physionomique certain… mais sans vous, ils n’y seraient pas!

 

Ils sont des deux parents la continuité, alors autant que la maman, le papa doit s’y affirmer.

 

 

Simplement Ghislaine

Écran solaire et vitamine D

Si vous ne le saviez pas déjà, il y a un an, on m’a découvert un grain de beauté atypique (næ

Si vous ne le saviez pas déjà, il y a un an, on m’a découvert un grain de beauté atypique (nævus dysplasique) qu’on m’a enlevé afin de faire une biopsie.

C’est là que j’ai appris que mon fameux grain de beauté était en fait un mélanome.

En quelques semaines, j’ai subi trois opérations mineures afin de faire des biopsies et je suis surtout restée avec une peur atroce du soleil. En fait comme dans tout, le soleil peut apporter autant de positif que de négatif.

Avec ma peur du soleil est aussi arrivée une tonne de questions autant concernant le cancer de la peau que les crèmes solaires et l’exposition au soleil.

Aujourd’hui, je ne suis pas là pour vous agacer encore avec le fait qu’il faut faire attention au soleil… je pense que vous le savez tous!

Je veux surtout vous partager un fait que j’ai appris et qui m’a vraiment surprise.

En faisant des recherches concernant le cancer de la peau, je suis tombée sur le site web de la compagnie JAMIESON qui s’est associée avec la Société canadienne du cancer afin de sensibiliser les gens au besoin de suppléments de vitamine D.

Depuis toujours, je sais que le soleil est nécessaire à la formation de vitamine D par l’organisme. On peut bien sûr en retrouver dans notre alimentation, mais une fois que le soleil du printemps arrive, il aide à augmenter considérablement la production de cette vitamine qui est créée par les rayons UVB du soleil.

Comme j’ai dorénavant un peu peur de l’exposition au soleil, j’ai fait des recherches en me questionnant sur les crèmes solaires qui contrent les rayons UVA et UVB…

Eh bien saviez-vous que la crème solaire empêche aussi l’organisme de créer de la vitamine D? Et Dieu seul sait que la vitamine D est essentielle!

Selon Wikipédia, la Vitamine D intervient dans la minéralisation osseuse du squelette et des articulations, ainsi que sur la tonicité musculaire.

Une quantité suffisante de vitamine D est particulièrement nécessaire durant la petite enfance afin d’éviter le rachitisme. Une quantité suffisante est également nécessaire chez l’adulte afin d’éviter l’ostéomalacie [réf. nécessaire]. Elle diminue le risque d’ostéoporose [4].

Saviez-vous aussi que le fait d’augmenter votre apport en vitamine D aide votre système immunitaire? Plus le temps avance et plus les chercheurs découvrent que cette vitamine est un vrai bijou pour votre santé.

C’est pour ça que j’ai aussi poussé mes recherches et que j’ai appris que prendre des suppléments de vitamine D peut faire toute une différence dans votre vie. Personnellement, je prends déjà des multivitamines et des probiotiques de la compagnie Jamieson, alors j’ai opté pour un surplus de Vitamine D de la même compagnie.

 

On oublie souvent que la vie est fragile et on tient tout pour acquis.
Prenez soin de vous cet été et prenez soin de votre organisme. On n’a qu’une vie après tout. 🙂

 

Vague à l’âme

Cette année, je croyais pouvoir m’en passer…

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Cette année, je croyais pouvoir m’en passer…

Les enfants n’y tenaient pas. L’une est à l’étale. Quand on quitte l’enfance et qu’on est immobile. Amarrée solidement à son groupe d’amies. Juste avant de pouvoir comprendre et de replonger dans le bonheur que ça procure. L’autre, il ne voulait surtout pas manquer les séries de fin de saison du baseball. Peur de laisser tomber l’équipage…

Le taux de change transforme également tout intervenant en pirate assoiffé. La fluctuation qui étouffe le chant des sirènes américaines. Vouloir alors dépenser ses billets multicolores sans les échanger pour des monochromes.

La côte Est, j’y vais depuis que je suis gamin. Wells et ensuite Cap Cod. Jusqu’à Cape May. Là, quelques jours. Le temps de réaliser qu’une tente, ce n’est pas climatisé! Depuis 2011, Olle’ochade! La banlieue sud du 514/450…

Jadis, le périple se faisait à la dure. Président-Kennedy jusqu’aux douanes dans la Beauce. La queue leu leu dans les montagnes. À la merci du fardier chargé de bois. Quand, petit et naïf, on ne sait pas qu’ils sont payés au voyage. Que dormir est, pour eux, une option trop coûteuse. Avant qu’il n’y ait des vibreurs, pour tenter d’en réchapper quelques‑uns à temps. Tout autant à la merci de la lanterne rouge — celui ou celle qui prend toute limite de vitesse comme une maladie honteuse. Dont il ne faut jamais même s’approcher.

Ce qui laissait beaucoup de temps pour apprécier le paysage. Sauvage, isolé et même un brin menaçant. Villages et les locaux inclus. Depuis, je comprends mieux où Stephen tire toute son imagination. Vivre là, ça me donnerait sans doute l’idée de trucs extraterrestres qui nous sortent du c…

L’état de cette route, qui nous fait réaliser que l’effet du gel et dégel, il s’arrête comme par magie à la frontière. Puis l’autoroute. Les péages. La bouffe des Howard-Johnson. L’arrivée, habituellement en fin de journée.

Moi, j’ai changé la recette… Départ vers 4 h 30 et arrivée avant 11 h 30. La course, pour tenter de profiter de la première journée les pieds dans le sable!

Enfant, la symbiose totale avec l’océan et la plage. Rester des heures dans l’eau. Malgré le bris, dès le deuxième jour, de la « planche de surf » de styromousse… Adulte, je comprends mieux pourquoi ma mère restait le plus souvent au sec. Les glaçons, c’est bien mieux dans un drink!

Mais tout s’est sans doute alors programmé en moi.

L’odeur. Le salin, la crème solaire et, malheureusement, souvent l’excédent de parfum cheap. Vous savez, la grosse matante habillée de la tête aux pieds sous le parasol. À se plaindre avec son accent de la métropole que les enfants… sont des enfants! À fumer ses américaines en continu, pour nous faire profiter pleinement de la volatilité du taux de change.

Les châteaux de sable. Art que je maîtrise toujours. Activité qui nous fait désormais constater qu’une position, soutenue, ça donne des courbatures. Ça donne aussi des coups de soleil à des endroits qui s’exposent malgré nous.

Le son précis des vagues. Envoûtant. Qui bat la mesure du farniente. Comme pour bercer nos rêves. J’ai même pris mon iBidule, pour enregistrer la mélodie…

michel

 

Ode aux mouches et aux ouaouarons

Je déteste les mouches mortes écrapoues par terre. Ça m’écœur

Je déteste les mouches mortes écrapoues par terre. Ça m’écœure tout autant que les vers de terre imbéciles qui sortent sous la pluie et qui crament sur l’asphalte. Ça pue la mort, ça me fait friser les orteils.

Mais, mais. Le zzzzz des mouches dans une maison, bien que fondamentalement gossant, me rappelle mes nuits en colonie de vacances (et la fois où j’étais entrée par accident dans le dortoir des gars pour demander mon chemin… alerte générale !), mes soirées sous la tente, mes marches sur les sentiers d’hébertisme. Bref, ça me replonge dans mes souvenirs danielboonesques (oui, c’est un mot) où seuls la nature et le bonheur importaient.

J’ai grandi en campagne. Derrière la maison centenaire de mes parents, un immense champ dont la seule fonction était de faire pousser des cadeaux pour les mères (c’est-à-dire des fleurs sauvages). On observait les oiseaux (rien de plus beau qu’un rouge-gorge qui cueille son ver de terre pour nourrir ses petits !) On courait après les papillons juste pour voir jusqu’où ils nous amèneraient. On se servait de la sève des plantes pour coller nos bricolages. On passait nos soirées à décoller les pic-pic des chardons sur nos vêtements.

Derrière le champ, qu’y avait-il ? Une forêt. Qui, je crois, n’appartenait à personne. Maintenant, les bouts de terre qui n’appartiennent à personne et sur lesquels on a le droit de s’aventurer sans permission se font rares. J’ai grandi en allant me promener dans ce champ et dans cette forêt, raquettes aux pieds ou motoneige aux fesses. Bizarre que j’étais, j’allais passer des heures dans le bois pour y écrire mon journal. Oui oui, en plein hiver.

Ado, j’ai eu l’idée tout aussi bizarre de fuguer. Pas longtemps. À quel endroit me suis-je réfugiée ? Dans le bois. Même chose quand j’ai fui un hôtel miteux à Chypre parce que j’avais un mauvais pressentiment : j’ai dormi à la belle étoile au milieu de la forêt, seule. C’est là que je me sentais le plus en sécurité.

Alors voulez-vous bien me dire ce que je fais en ville ? Ben vous savez, les bureaux du gouvernement sont… en ville. Et ça adonne que c’est là que je travaille. Alors, go pour la ville. Heureusement, j’habite Gatineau, dans laquelle les rivières, les forêts, les lacs, les pit‑pit ailés et la nature sont bien présents. En dix minutes de voiture, je suis rendue dans le Parc de la Gatineau ou à la plage. Quarante minutes et je n’entends plus les klaxons urbains. Je n’entends que le coassement (intense, ma foi !) des ouaouarons.

La semaine dernière, c’est ce que j’ai fait revivre à mes enfants. C’est ce que je me suis permis de revivre, comme un ressourcement. La nature, les parfums d’arbres, les multiples teintes de vert et de bleu, la simplicité d’une vie en forêt. J’étais si heureuse de pouvoir présenter à mes enfants la couleuvre dont il ne faut pas avoir peur. Le splash d’un poisson qui sautille à la surface du lac. La sérénité d’une journée de pluie sans jeux vidéo (que j’ai baptisée une journée « relaxe-patate »). L’horaire « pas d’horaire » qui fait qu’on se lève à la fin des rêves et qu’on se couche quand le feu est éteint et les Smores digérés.

Un jour, je retournerai vivre loin de la civilisation (que dis-je ! Dans une civilisation naturelle !) et des bruits urbains. En attendant, je veux continuer de faire des saucettes en nature, seule et avec mes enfants, pour leur faire connaître autre chose que le quotidien qui est le nôtre présentement, pour leur faire aimer et respecter la nature, pour prendre ce temps précieux avec eux, avec moi.

Nathalie Courcy

 

Carmen Campagne est décédée. Et alors?

Carmen (si je peux me permettre cette familiarité, l’ayant côtoy

Carmen (si je peux me permettre cette familiarité, l’ayant côtoyée durant des décennies à travers mon téléviseur et mon radiocassette) avait encore un long chemin devant elle que nous aurions aimé la voir emprunter. Elle nous a quittés, emportant avec elle des générations entières. Des générations à avoir entonné ses ballades, ses rythmes, son dynamisme, son humour et ses reprises de notre folklore et de nos traditions. Des générations à avoir eu les cassettes audio jusqu’à en casser le ruban. Des générations entières qui chantent encore ses chansons encore aujourd’hui. Ma génération entre autres.

J’étais éducatrice, en plein début de carrière lorsque j’ai entendu puis chantonné les airs animés de Carmen pour la première fois. Il n’y avait pas une seule chanson que nous n’entamions pas dans mes stages pour ramener nos petits groupes à l’ordre. Les enfants dansaient sous ses airs. C’était magique pour nous, les chansons amenaient au rassemblement. Nous pouvions passer d’une activité à une autre grâce à ses paroles invitantes. Nous avons gestuellement bougé sur ces hits. Tout était prétexte à chanter du Carmen Campagne. Tout était prétexte à se lever le popotin et bouger avec énergie. Encore aujourd’hui, ses chansons ont leur place au sein de mes groupes d’enfants. J’aime son accent qui amène à bien prononcer et articuler notre si belle langue française.

Puis, sont apparues les vidéocassettes. Les VHS… Le bonheur. Nous pouvions mimer sans cesse le siiiiiiiii « Bon chocolat chaud », « La moustache à papa », « La soupe à mon ami » et bien d’autres. Pas surprenant qu’elle ait remporté des prix honorifiques. On la louangeait dans les foyers! Bien des chaumières ont dû faire jouer en boucle ses vidéocassettes. Au même moment, dans les maisons, il y avait des générations d’enfants absorbées par le téléviseur et des générations de parents qui pouvaient vaquer plus librement à leurs tâches ménagères (tout en chantant, on ne se le cachera pas). Sachant que Carmen veillait sur les enfants dans le salon. Les parents n’étaient sollicités que pour rembobiner la vidéocassette.

Carmen Campagne est décédée. Et alors?

Et alors? À l’annonce de son décès, ce sont des souvenirs enfouis par le temps, par nos occupations d’adultes, qui sont ressurgis de nos cœurs, de nos mémoires. Je me suis revue, le temps que l’animateur termine de nommer cette bouleversante information à la télé, bercer mes filles lorsqu’elles étaient bébés, en chantant, murmurant même, tout doucement les ballades de « Rêves multicolores » avec sa « Poule aux œufs d’or ». J’ai d’ailleurs encore le CD dans des cartons. J’ai aussi, du même coup, revu mon mari sur la scène d’un spectacle offert par le CPE où je travaillais à l’époque. Il dansait avec d’autres papas fiers d’avoir « La moustache à papa ». Le spectacle était rempli de cris d’amusements de centaines d’enfants et de parents ébahis de voir leur progéniture si survoltée. Carmen avait sa place sur scène pour les enfants, comme celle qu’avaient les Beatles pour d’autres. Des salles de spectacles littéralement déchaînées.

Tout au long de la journée de l’annonce de son décès, j’ai lu les mille et un commentaires écrits sur les différents médias. Tous, unanimement, témoignaient de souvenirs positifs. Carmen a passé dans nos vies pour différentes raisons, à différents moments. Elle a passé pour calmer les petits corps excités. Pour animer jusqu’à l’effervescence les plus apaisés. On l’a vue, on l’a entendue et on se souviendra longtemps de cette femme remplie à la fois de calme, d’histoires animées, d’enseignement, de créativité et d’amour pour les enfants. Pour nos enfants. Elle a, en plus d’avoir fait swigner des gens du Québec jusqu’à la France, fait une carrière d’enseignante; je souris en pensant qu’il devait y avoir tant d’imagination dans ses enseignements.

De là-haut, toi cette amoureuse des comptines, des chansons et des tout-petits, laisse-toi bercer par l’écho de tes airs que nous ne cesserons d’entonner. Pour toi, pour moi, pour nous. Sois pleinement satisfaite de tout. Tu m’as marquée, pour toujours et à jamais.

Et vous? Quel souvenir vous aura laissé cette habile auteure-compositrice-interprète?

Mylène Groleau

 

C’est ton histoire

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Je te vois patauger dans la détresse, ma grande, et je m’inquiète. Les premières années de l’adolescence, les premières années au secondaire, la quête identitaire, les hormones affolées, l’intimidation, la transition entre le moi-enfant et le moi-pas-encore-adulte, ce n’est pas facile. Et ça prend le temps que ça prend.

Je te regarde aller et je me vois, à ton âge, avec mon désespoir que ne dépassait que mon désir d’en finir. Je n’ai pas quitté la vie, mais j’ai quitté ma vie et ma famille, temporairement. J’ai fui, en courant, en sourdine. Tu sais quel fil m’a retenue sur terre? Je ne voulais pas faire de peine aux gens que j’aimais. J’avais peur de décevoir. J’avais peur de laisser derrière moi plus de mal que celui que je ressentais en dedans.

J’aimerais te dire qu’avec le temps, tout s’est arrangé, que je suis parfaitement et tout le temps heureuse. Mais ce serait un mensonge. Ça me rassurerait de pouvoir te dire ça, de pouvoir t’en convaincre en étant moi-même l’exemple évident que la vie est belle et lumineuse et bienheureuse. Mais encore maintenant, avec toutes mes années de vie adulte derrière la cravate et plusieurs formations en mieux-être sur mon curriculum vitae, je plonge, souvent. Je vois noir même quand je perçois la lumière. Même quand je consacre toute ma volonté à créer de la lumière pour ne jamais la perdre de vue.

Je te vois te battre contre la gravité émotionnelle qui te tire vers les bas-fonds. Je le sais, moi, ce que tu y rencontres quand tu me dis « Maman, ça ne va pas ». J’ai si longtemps et si souvent séjourné dans ces cavernes remplies de mes démons… Je ne peux que te comprendre et t’écouter. Et espérer qu’à force de partager mes outils et mon espoir avec toi, tu vas toi-même construire tes propres outils et ton propre espoir.

Mon vécu m’appartient et je veux m’en servir pour t’épauler dans ton quotidien, mais je dois me souvenir que c’est mon histoire, pas la tienne. Tu as beau me ressembler, tu n’es pas moi et tu ne vis pas la vie comme moi. Je te souhaite que ton histoire s’adoucisse très bientôt et de façon durable.

Te voir sourire, t’entendre rire me fait du bien. Ça me rassure que tu me parles autant, que tu recherches mon affection, que tu te confies à ta meilleure amie, que tu fasses confiance à ta mamie. Tu me rassures quand malgré tout, tu me parles de tes passions, de tes rêves d’avenir, de la carrière que tu souhaites. Mais je ne suis pas dupe. Je sais bien que derrière tes mots ouverts, il y a parfois un cœur renfermé qui n’ose pas dire sa peine de peur de la réveiller. De peur de faire de la peine.

Je ne peux pas te dire que tout ira parfaitement, que le bonheur est juste là à la portée de tes doigts. Mais je peux te dire que le temps avance et toi aussi. Je peux te dire que l’âge ne règle pas tout, mais il dénoue des fils emmêlés dans notre cerveau et libère le cœur. Je peux te dire, ma fille, que je suis là. Et que je comprends ton histoire.

 

Nathalie Courcy