Il faut que tu partes
Belle amie,
Tu es tombée amoureuse, pis d’aplomb. Qui peut t’en vouloir? Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe en amour.
Même si ton instinct t’envoyait des signes à ce moment‑là, tu as foncé. Qui peut t’en vouloir? Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe en amour.
Peu à peu, ton sourire s’est effacé.
Peu à peu, ta joie de vivre s’est effacée.
Peu à peu, tu t’es effacée.
D’un œil intérieur, il n’y a rien d’évident, alors tu t’es abandonnée et ça lui rend service.
D’un œil extérieur, tout est si évident, alors je ne t’abandonne pas, parce que ce serait de lui rendre service.
Je sais que je peux te faire du mal avec ma vérité toute crue, mais je continue. Ça fait son bout de chemin dans ton esprit, et c’est la seule chose que je peux réellement faire pour t’aider. Je ne veux pas te faire de mal, mais je n’ai pas le choix parce que j’ai peur pour toi.
Je ne me pardonnerais jamais de voir ta p’tite face aux nouvelles avec, en dessous, écrit : drame conjugal. Alors je persiste…
Il s’est assuré d’être ton oxygène pour que sans lui, tu aies l’impression de ne plus pouvoir respirer. N’oublie jamais que la fille que j’ai connue respirait toute seule, alors je sais que tu n’as pas besoin de lui pour ça.
Tu ne peux le sauver, arrête d’essayer. Mets cette énergie‑là pour te sauver toi‑même.
Tu ne peux l’excuser, arrête d’essayer. Mets cette énergie‑là à être plus douce envers toi‑même.
Alors je te le répète :
Quand tu seras prête, pour ton toi, ton bonheur, ton bien‑être, ta santé mentale et ta sécurité… il faudra que tu partes.
Ce ne sera pas facile, mais je serai là, ta famille sera là et tous les autres qui tiennent à toi aussi. Peu importe le temps que ça te prendra, je serai là.
Surtout, souviens-toi : la lune de miel ne dure jamais bien longtemps.
Je t’aime.
Pour toutes les femmes vivant cette situation, peu importe la forme, vous n’êtes pas seules.
Appelez : Ligne S.O.S. Violence conjugale : 1 800 363-9010
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Eva Staire