Papi
Papi pensait que le Bon Dieu l’avait oublié.
Ma mère m’a dit qu’il y a tout juste quelques semaines, il Lui avait demandé de se rendre jusqu’à son anniversaire et qu’après, Il pouvait venir le chercher. Il faut dire qu’à 102 ans le temps semblait sûrement s’étirer indéfiniment.
1224 mois et 20 jours exactement entre le samedi où il est arrivé et celui où il est parti.
Ceux et celles qui ont eu le privilège de le connaître savent que c’était un homme bon, généreux et qui ne demandait jamais rien pour lui. Toujours en tenue impeccable, sa plus grande joie était de passer du temps en famille. De voir grandir ses petits-enfants (Véronique, Étienne, Marianne, Julie, Mathilde et moi) et ensuite ses arrière-petits-enfants (Jean-Olivier, François-Étienne, Hayden, Luca, Anna, Livia, Nathan et Finley).
Je ne suis pas religieuse, mais je crois aux anges. Ces êtres nous rendent visite et nous inspirent par leur bonté. Parfois on a la chance d’en connaître un. En leur présence, l’humanité s’anoblit.
Moi j’en ai connu un.
Papi a gagné ses ailes hier.
Il est donc parti accompagné d’une pluie d’étoiles filantes, les Eta Aquarides, et la dernière Super Lune de l’année parce que, évidemment, il méritait un étincelant cortège de départ.Mais il était modeste, Papi, et il voudrait que j’arrête ça là. Il voudrait aussi que nous nous remémorions des bons moments.
Grand-papa, j’espère que tu te trouves maintenant dans les bras de ta belle Judith. Sur une plage d’Espagne à l’image des nombreuses belles vacances que vous y avez passées. Transmet mon amour à Mamie, François, Françoise, Jacques et tous ceux et celles qui t’ont accueilli là-haut.
Ce n’est pas un adieu, Papi. Nous nous reverrons dans les étoiles.
À la mémoire de Philéas Boulay (1918-2020)
Geneviève Brown