Apprendre à dire non
À l’aube de mes quarante années, je me suis enfin fait ce cadeau : dire NON!
Tu passes ta vie à vouloir faire plaisir aux autres, à tes enfants, à ton chéri, à tes amis, à ta famille, à ton patron, à tes collègues… et tu t’oublies… tu te mets entre parenthèses trop souvent…
Récemment, j’ai appris à dire NON.
Ce fut un long cheminement. Il a fallu que l’on abuse de ma gentillesse de si nombreuses fois. J’ai mis du temps à ouvrir les yeux, à me réveiller et à crier haut et fort : C’EST ASSEZ! NON, NON et NON! Quelle délivrance! Quelle liberté! Celle de refuser! Et mieux encore, je dis NON sans me justifier. Juste NON. Rien de plus.
Ton enfant qui veut le jouet dernier cri : NON!
Ton ado qui demande un centième lift cette semaine : NON!
Ton patron qui te propose de faire des heures supplémentaires : NON!
Ta collègue qui souhaite que tu la remplaces : NON!
La caissière qui te demande si tu vas faire un don pour telle ou telle association : NON!
Les amis qui t’invitent à souper alors que tu as juste le goût de te coller avec ton chum dans le canapé et d’écouter des séries en rafales en mangeant du popcorn : NON!
Les amis qui te sollicitent pour une activité qui ne te tente pas : NON!
Quand on te demande de venir dépanner et que tu manques de temps pour ta petite famille : NON!
Le chien qui veut aller marcher alors qu’il pleut et vente : NON!
Le dentiste qui te harcèle pour ton nettoyage tous les six mois : NON!
Tes souliers de course qui te narguent dans l’entrée : NON!
Le coach de soccer qui souhaite que tu sois son assistant : NON!
Les repas tous les dimanches avec belle-maman : NON!
Les fêtes d’amis qui vident le porte-monnaie : NON!
Les heures passées à arracher les pissenlits dans le jardin : NON!
Le tas de linge devant la table à repasser : NON!
L’enfant qui veut jouer à la console alors que sa chambre n’est pas rangée : NON!
Ta fille qui te demande de l’emmener (encore!) magasiner : NON!
Le jour où tu trouves cette force de dire NON et que tu arrives à te faire passer TOI en premier… ce jour-là, tu accèdes à la paix, à la liberté. Et bizarrement, tu te sens beaucoup plus disponible pour les autres, car tu as pris le temps d’enfin te considérer, comme mère, comme femme, comme amie, comme fille, comme sœur…
Gwendoline Duchaine