Cette fatigue désagréable qui nous afflige trop souvent ! Texte : Marie-Nancy. T

Depuis quelque temps, j’ai l’impression que mon corps m’abandonne. J’ai ce sentiment que mon corps n’a plus la capacité de suivre le rythme de vie effrénée que je lui impose. Pourtant, je suis encore jeune et je suis en santé.

Dimanche dernier, pour l’occasion de la fête des Mères, après avoir transmis mes souhaits aux femmes de mon entourage, je me suis demandé ce que je pourrais bien faire pour MOI en cette journée « spéciale maman ». J’ai eu le goût et j’ai ressenti le besoin de « juste rien faire ». Vous savez, une journée à regarder la TV et à « végéter ».

Est-ce que je me suis autorisée à « juste rien faire » selon vous ? Ben non ! Pas de danger ! Je n’avais pas le luxe de me permettre un tel « caprice ». Une brassée de lavage, les lifts des enfants, le dîner, du travail sur le terrain, les lunchs pour le lendemain et j’en passe. De mon point de vue, je n’avais pas vraiment le choix d’entamer toutes ces corvées, car les laisser de côté aurait signifié que j’allais être encore plus débordée pour la semaine à venir. Pourtant, mon corps m’envoyait des signaux et me disait que j’avais besoin de repos. « Mon corps va suivre comme à l’habitude, ce n’est pas lui qui va décider », que je me répétais.

Est-ce que vous avez déjà eu cette impression que votre corps vous abandonnait ? Cette sensation que votre corps n’a plus la capacité de suivre le rythme de vie déchaîné que vous lui imposez ? Cette impression de ne pas avoir assez d’énergie pour assumer la gestion du quotidien ? Cette petite voix intérieure qui vous rappelle constamment que vous devez prendre une pause, autant mentale que physique ? Vous savez, quand le corps ne veut plus suivre, mais qu’on le traîne de force par culpabilité ou par obligation ?

Récemment, j’ai dû me rendre à l’urgence en ambulance suite à une chute de pression et une perte de conscience. « Êtes-vous plus fatiguée ou stressée ces temps-ci, madame ? », que me demande le médecin. Ça veut dire quoi, être plus fatiguée ou stressée ? « Je crois que je le suis en effet, mais comme à l’habitude », que je lui réponds. « Reposez-vous dans les prochaines semaines », qu’elle me dit. Votre corps vous parle !

Me reposer ? D’accord ! Je veux bien me reposer, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. On fait ça comment, « se reposer », quand on occupe un emploi à temps plein et qu’il est difficile de prendre congé, que les enfants sont là et qu’ils ont besoin de soins, de lifts et de notre présence ? Ou que la maison doit être propre pour le bien-être de tous ? On m’a déjà dit : le lavage et le ménage peuvent attendre. Peut-être que ça peut attendre en effet, mais jusqu’à quand, sérieux ? Parce que peu importe, il va devoir se faire, le lavage. Les enfants vont devoir se vêtir de vêtements propres dans un avenir pas si lointain. Qui plus est, pendant que tout est encore à faire, je n’ai pas l’impression du devoir accompli et je culpabilise. J’ai donc un choix à faire entre la culpabilité de ne pas faire les tâches ou de les faire et d’être encore plus fatiguée. Le choix m’apparaît évident, non ? Je choisis la fatigue encore une fois. Pourquoi pas ? Mon corps va suivre si je le pousse. Il est habitué de se faire pousser de toute façon. Il fonctionne comme cela depuis plusieurs années déjà. Quand on y pense, cela peut être très dommageable pour la santé de se pousser et de demander à notre corps d’obtempérer quand il est épuisé. Je le sais très bien que ce n’est pas l’idéal.

Je n’ai pas encore trouvé, malencontreusement, de recette miracle pour m’imposer du repos. Je crois que je ne sais tout simplement pas comment faire pour me reposer. Mis à part me coucher tôt et faire une sieste quand les rares occasions se présentent, je ne suis pas très habile dans la notion de repos et je ne trouve pas le temps. J’ai l’impression que c’est une cause perdue. C’est ainsi qu’en ce beau dimanche de la fête des Mères, je me suis résignée à être une maman et une femme fatiguée. Malgré tout, je garde le sourire (pas toujours) et je suis pleinement investie dans toutes les sphères de ma vie. J’imagine que je ne suis pas la seule à me sentir plus souvent fatiguée qu’autrement ? C’est probablement le lot de toutes les mamans. Loin de moi l’idée de me plaindre (je le fais pareil un tout petit peu) car ma famille est en santé, j’ai moi aussi la santé et j’ai beaucoup plus encore. Mais malgré tout, cette fatigue désagréable est lourde à supporter lorsqu’elle se pointe le bout du nez. Elle affecte mon quotidien.

Alors à toutes les mamans et femmes éreintées, je vous lève mon chapeau. Vous êtes formidables et remarquables. Nous sommes peut-être fatiguées mais nous pouvons être fières de nos accomplissements au quotidien.

P.-S. La santé, c’est aussi le repos il paraît. Je nous souhaite de trouver la recette miracle du repos dans un avenir rapproché, pour garder la santé.

Marie-Nancy. T



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