Comment cesser de répéter, répéter, répéter
Chez nous, à l’heure du bain (un exemple parmi tant d’autres), on a essayé…
- La consigne claire : “Arrête d’arroser partout!”
- Le rappel mais formulé différemment (au cas où ce n’était pas si clair que ça finalement)
- Les explications : “N’arrose pas partout dans la salle de bain, ça fait des dégâts et on peut glisser.”
- À la positive au lieu de la négative: “L’eau doit rester DANS le bain.”
- On a essayé d’ignorer, de se fâcher, de mimer, de parler chinois et même de faire une devinette… “L’eau doit rester dans leeeeeeee???”
Et donc tout ça fonctionnait une fois sur dix…pendant cinq minutes. C’est à croire qu’on parlait pour rien. Que pour lui, on était des perroquets avec une mémoire de poisson rouge. Jusqu’à ce qu’on AGISSE. Mot-clé ici à entourer de flèches clignotantes. Ne pas confondre avec punir ou sévir. Par exemple : “Fiston, pour être dans le bain, tu dois être assis et l’eau doit rester dedans. Ça veut dire que tu ne te lèves pas debout et je ne veux pas d’eau sur les murs. Si les règles du bain ne sont pas respectées, tu ne peux pas être dans le bain. À partir de maintenant je ne répète plus (juste dire cette phrase me fait du bien!). Compris?”
Évidemment, sa réponse est oui… Et évidemment, en tant que Céline Dion du “testage” de limites, il a fait son travail. On a dû le sortir du bain une première fois. Puis la deuxième fois, c’était terminé le bain pour cette soirée-là. On ne se perdait plus dans les explications. Tout ce qu’on a ajouté d’un ton calme et ferme était: “La consigne était claire. Tu as choisi de sortir du bain.” C’est tout. Maintenant il nous écoute de lui-même quand on donne une consigne et il les respecte beaucoup plus. Qu’il pleure, rit, crie, fasse le bacon…c’est comme ça. Je ne me fâche même plus. Avez-vous déjà vu un procureur dire à un juge après l’annonce de la sentence: “Mais monsieur le juge, ça ne lui dérange pas d’aller en prison, on devrait choisir une autre sentence…” Moi non plus. Nous sommes le reflet de la société pour nos enfants. Nous nous devons d’assumer nos choix, les bons comme les mauvais avec les conséquences qui en découlent. J’accroche une voiture avec la mienne, je m’excuse et je paie les réparations. Je cours sur le bord de la piscine, je dois sortir. Je donne un coup de bâton pendant une partie de hockey, j’ai une punition. Je brise un livre de la bibliothèque, je le répare. J’arrive en retard au travail, je termine plus tard. Je fais la file à la caisse et je me rends compte que j’ai oublié un item, je refais la file. Je fais de la peine à quelqu’un, je m’en excuse et je fais quelque chose de gentil. Je fais un dégât, je le ramasse. J’oublie mon parapluie, je serai mouillé, etc. Ce sont des conséquences de la vie et non des punitions. Ça fonctionne à l’inverse aussi: j’arrive toujours à l’heure à mon arrêt d’autobus, j’arrive à temps au travail, j’ai ma paie. Je fais mon travail de façon efficace, j’ai plus de temps pour mes loisirs. Je respecte les limites de vitesse, je conserve mon argent. Je mets mes vêtements d’hiver, je reste au chaud. Je suis polie, j’ai droit à des sourires. Et toutes ces règles, pas besoin de me les répéter constamment.
Alors, gardons notre voix et notre énergie pour autre chose que de répéter constamment et prenons un bon bain relaxant! 😉