J’ai mal pour elle et j’ai les mains liées — Texte : Eva Staire

Il y a quelque temps, quelques semaines, quelques mois, j’ai appris que tu devais te faire hospitaliser pour troubles alimentaires. Surprise, oui ! Mais lorsque l’on y réfléchit. Est-ce que c’était vraiment une surprise ?!
J’avais remarqué ton anxiété… à l’adolescence, c’est commun non ?!
J’avais remarqué tes questionnements… à l’adolescence, c’est commun non ?!
J’avais remarqué tes complexes… à l’adolescence, c’est commun non ?!

Il a fallu que tu te rendes à un stade de faiblesse physique pour que l’on remarque tout. Tu n’allais pas, nous étions perdus !

J’aimerais être la petite toi, qui regardes son reflet dans le miroir et te dit juste…. rien ! Pourquoi émettre un commentaire ou autre ? Je suis habillée ? Confortable ? That’s it, je débute ma journée !

J’aurais aimé modifier ta manière de te voir pour que tu sois bien avec le corps que tu as.
J’aurais aimé te donner la confiance en toi que tu penses ne pas avoir.
J’aurais aimé que ton anxiété se verbalise autrement que par des gestes destructeurs envers toi.

Avec l’âge vient un lâcher-prise sur bien des choses dont le physique, j’aurais aimé te transmettre plus jeune que si j’ai un pli de bedaine en maillot… eh ! Bien, on s’en fout.

Ça ne part pas juste de moi, de nous. Les troubles alimentaires sont très complexes, je le sais, mais en écrivant ces lignes, je souhaite te dire que je t’aime et que tu es importante.

Tu es importante, ce sont ces mots auxquels j’aurais dû accorder plus d’importance.

Tu es importante et je t’aime.
Je serai là, même si c’est moins beau même si c’est laid, je serai là !
Après on fera les folles et s’amusera.

Eva Staire



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