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Ce soir d’angoisse posttraumatique — Texte : Jessica Thériault

Ce soir, c’est un soir difficile. Un soir d’angoisse épouvantable, un soir où je n’ai pas en

Ce soir, c’est un soir difficile. Un soir d’angoisse épouvantable, un soir où je n’ai pas envie de dormir sachant que demain arrivera trop rapidement.

Je m’explique, demain est le jour que papa et moi nous repoussons depuis tant de temps, par peur, par angoisse. Demain, notre garçon doit ENCORE passer un test pour son avenir.

Il y a 5 ans, notre superhéros a dû subir une chirurgie qui s’est passée plutôt drôlement. Il a fait un arrêt respiratoire de 7 minutes devant nos yeux de parents qui ne savaient comment réagir sauf par l’hystérie et l’incompréhension.

Ce petit bout d’homme va mieux aujourd’hui, je vous l’assure. Il réussit à être détestable à ses heures, oui, oui ! Mais il y a 2 ans, son ophtalmo nous a dit qu’il devait être opéré à nouveau. (Je vous laisse imaginer le sentiment).

Je vous épargne les crises de larmes, les incompréhensions, les paniques, les remises en question.

Nous allons dans un hôpital de la Montérégie pour ne pas la nommer, notre enfant fait le préopératoire… Trois rendez-vous pour qu’au final, on nous retourne au Children’s Hospital de Montréal.

« Dossier trop compliqué », « Pas évident à évaluer », ce qui voulait dire au fond : « On ne veut pas être responsable de son état trop complexe ».

Vive la covid, je crois être une des seules à le vénérer, parce qu’elle m’a donné un peu plus de temps pour me faire à la situation.

Après consultation avec son ORL au Children’s, ils obligent d’avoir un test d’apnée avant opération. T’sais, le test que lorsqu’il a fait quand il avait 3 semaines et qu’on nous a dit qu’il devrait rester à l’hôpital avec toutes ces maudites machines « pluguées » pour le bien-être de notre enfant jusqu’à ce qu’on l’opère puisque c’était dangereux pour sa vie.

Demain soir, c’est ce nouveau rendez-vous préop. Ce rendez-vous qui me rappelle que mon fils a failli mourir dans mes bras, ce même rendez-vous qui pourrait me dire que mon fils ne doit plus être opéré, mais qui pourrait lui causer des problèmes ophtalmiques.

J’angoisse avec le fait de revivre tous ces évènements, ceux qui me repassent en tête jour après jour.

À quel point l’angoisse devrait être présente ?

Aucune idée. Ce que je sais, c’est que l’angoisse, ce n’est pas une partie de plaisir, et que l’on devrait focaliser sur le présent et non sur le passé et l’avenir.

Demain, je passerai cette soirée par obligation, mais pas sans angoisse ni appréhension. L’angoisse sera là, mais une angoisse positive.

D’une maman qui essaie de ne pas trop y penser, mais pour qui, malheureusement, le choc posttraumatique est trop grand.

Jessica Thériault

J’ai mal pour elle et j’ai les mains liées — Texte : Eva Staire

Il y a quelque temps, quelques semaines, quelques mois, j’ai appris que tu devais te faire hospita

Il y a quelque temps, quelques semaines, quelques mois, j’ai appris que tu devais te faire hospitaliser pour troubles alimentaires. Surprise, oui ! Mais lorsque l’on y réfléchit. Est-ce que c’était vraiment une surprise ?!
J’avais remarqué ton anxiété… à l’adolescence, c’est commun non ?!
J’avais remarqué tes questionnements… à l’adolescence, c’est commun non ?!
J’avais remarqué tes complexes… à l’adolescence, c’est commun non ?!

Il a fallu que tu te rendes à un stade de faiblesse physique pour que l’on remarque tout. Tu n’allais pas, nous étions perdus !

J’aimerais être la petite toi, qui regardes son reflet dans le miroir et te dit juste…. rien ! Pourquoi émettre un commentaire ou autre ? Je suis habillée ? Confortable ? That’s it, je débute ma journée !

J’aurais aimé modifier ta manière de te voir pour que tu sois bien avec le corps que tu as.
J’aurais aimé te donner la confiance en toi que tu penses ne pas avoir.
J’aurais aimé que ton anxiété se verbalise autrement que par des gestes destructeurs envers toi.

Avec l’âge vient un lâcher-prise sur bien des choses dont le physique, j’aurais aimé te transmettre plus jeune que si j’ai un pli de bedaine en maillot… eh ! Bien, on s’en fout.

Ça ne part pas juste de moi, de nous. Les troubles alimentaires sont très complexes, je le sais, mais en écrivant ces lignes, je souhaite te dire que je t’aime et que tu es importante.

Tu es importante, ce sont ces mots auxquels j’aurais dû accorder plus d’importance.

Tu es importante et je t’aime.
Je serai là, même si c’est moins beau même si c’est laid, je serai là !
Après on fera les folles et s’amusera.

Eva Staire

Dégénérative – Texte : Audrey Boissonneault             

  J’ouvre mes yeux, mes mains se dépêchent à couvrir ma bouche contre la toux qui s’Ã

 

J’ouvre mes yeux, mes mains se dépêchent à couvrir ma bouche contre la toux qui s’élève. Le chatouillement se fait aller dans la profondeur de mes bronches. La toux se fait de plus en plus forte et mes jambes se dépêchent de se poser sur le sol pour prendre la pompe qui se trouve à quelques mètres de mon lit. Une et puis deux bouffés. J’enfile mes bas chauds pour éviter que le froid se faufile tout le long de mon corps. Je m’installe à la table, la routine commence. Pilules, traitements, désinfection, pompes.

En inspirant le médicament, je n’arrive plus à détourner mes pensées. Chaque jugement, chaque mot, chaque insulte, je m’en souviens. À toi, la personne qui osait me dire que je me servais de ma maladie. À toi, celle qui disait que je me trouvais des défaites. À toi, celle qui disait que jamais je n’arriverais à trouver quelqu’un avec qui partager le restant de mes jours. À toi, cette personne qui m’a détruite. Si on se fiait à toi, la fibrose kystique n’est pas importante. On ne la voit pas physiquement, ça ne doit pas créer de vraie douleur. « Ça ne paraît pas qu’est malade », « A profite de sa maladie », « Ce n’est pas important, ça ne se voit même pas », « A devrait se calmer, ce n’est pas comme si a va mourir demain », « A l’aime ça parce qu’a se fait prendre en pitié », « C’est la préférée des professeurs, on le sait bien », « A fait rien de sa vie. », « Elle a toute son temps », « A travaille même pas pis elle chiale ». À toi qui as osé penser une de ces phrases. À toi qui as osé les dire. À toi qui penses que je vais bien et que j’aime être « malade ».

La fibrose kystique est une maladie dégénérative. Elle atteint les poumons et le système digestif principalement, bien que cela varie d’une personne à l’autre. Plusieurs organes peuvent s’ajouter à la liste. La fibrose kystique attaque l’organisme. Aucun traitement curatif n’existe. En ce moment même, je dois, déjà, avoir pris le double de vos respirations. Elle est la maladie mortelle la plus répandue chez les enfants et les jeunes adultes. Les infections chroniques et la constance de la maladie amènent une dégradation et une destruction des poumons et des capacités pulmonaires.

À toi qui oses prendre cette maladie à la légère. Qui oses affirmer que je suis heureuse d’avoir eu les gènes. À toi qui penses que vomir mes sécrétions me fait plaisir. À toi qui penses qu’être prise en pitié me rend confortable. J’aimerais te dire que tu as tort. J’aimerais te dire que, si j’avais eu la chance, jamais je n’aurais accepté cette maladie dans ma vie. J’aimerais te dire que même si je n’en ai pas l’air, j’ai mal. La gorge qui serre, l’air que je cherche, la toux qui m’irrite, les larmes de découragement ; je ne le souhaiterais même pas à mon pire ennemi. J’aimerais te dire que ce n’est pas ma faute si je n’arrive pas à travailler en allant à l’école et qu’au final, le verdict venait de mon médecin. J’aimerais te dire que tousser gruge mon énergie. Une nuit d’insomnie à tousser amène l’accumulation de fatigue. Le nombre d’heures que je dois dormir est essentiel à mon rétablissement. J’aimerais te dire que ce n’est plus un choix, c’est une roue qui n’arrête plus. Après chacune de ces années, on apprend, on comprend ce qui nous fait du bien ou non. J’aimerais te dire que c’est beaucoup plus que juste une condition défavorable. Cette maladie apporte tellement d’incompréhension. Elle apporte tant de douleurs invisibles, de questions sans réponse. Je ne suis pas heureuse d’avoir cette maladie, mais je suis fière de dire que je me bats depuis mon diagnostic. Je suis fière d’avoir surmonté chaque épreuve sur mon chemin, je suis fière de dire que je travaille fort pour continuer les routines et prendre soin de moi.

Un jour, sans que tu le réalises, je serais à mon plus bas. Cette journée-là, j’aurais, peut-être encore tes commentaires désagréables à écouter. Donc à toi qui n’acceptes pas la vérité, ce n’est pas parce que tu n’arrives pas à la voir que la douleur n’est pas présente. Le nombre d’heures passées à l’urgence, dans des rendez-vous rapprochés, hospitalisée, à me faire réveiller trois-quatre fois pour changer d’antibiotique, pour une prise de sang ou un taux de sucre, pour le cardiogramme ou même l’oxygène. J’aimerais te dire que ce n’est pas un choix d’apprendre à vivre avec et prouver à chaque personne que je vaux beaucoup plus que vos commentaires.

Audrey Boissonneault

 

Quand la vie s’épuise – Texte : Marie-Eve Massé

La mère de mon chum est en phase terminale. Nous avons reçu le dia

La mère de mon chum est en phase terminale. Nous avons reçu le diagnostic du cancer mi‑janvier : phase 4, non opérable et guérison impossible. Le coup a été pas mal brutal. Elle a été hospitalisée deux semaines… Deux semaines épuisantes comme pas possible. Je passais tout mon temps à l’hôpital, mes journées entières à rencontrer des spécialistes, des médecins de tout genre, à répéter à ma belle-mère ce que le personnel lui expliquait, à expliquer encore et encore quel serait le prochain test, à vulgariser son dossier, à la réconforter et à l’accompagner dans tout ça. Je me suis découvert une force et des talents que je ne connaissais pas… et mon dieu que je me suis épuisée à la tâche.

Avant tout ça, elle était en forme malgré qu’elle soit affaiblie suite à un petit AVC et une pneumonie, nous avons bon espoir qu’elle sera admissible à certains traitements. Il lui reste entre six mois (sans traitements) et deux ans à vivre. Nous attendons impatiemment le rendez-vous avec l’oncologue dans deux semaines pour connaître la suite des choses. Elle s’affaiblit de jour en jour à cause de la pneumonie, mais nous gardons tous l’espoir d’une fin de vie relativement longue et dans le confort de son foyer. Son conjoint et elle parlent de se marier au printemps.

…

Le rendez-vous était censé être aujourd’hui. Samedi dernier, après notre départ de chez elle, elle se sentait très mal. Vers 8 h, elle est partie en ambulance parce que son taux d’oxygène était très bas et elle commençait à être déshydratée malgré que nous sommes aux petits soins. La roue de l’hospitalisation a recommencé à tourner. Mais elle s’est mise à tourner tellement vite ! Dimanche, nous parlions d’une infection au poumon et d’un retour à la maison avec de l’oxygène d’appoint. Puis lundi, les médecins sont venus nous dire que le cancer évoluait trop vite, qu’il y avait trop de dégâts. Lundi midi, j’ai expliqué à ma belle-mère qu’elle serait partie avant l’été. Qu’on pouvait à peine espérer le printemps. Qu’elle ne pourrait plus jamais retourner chez elle. J’ai annoncé à mon beau-père que les médecins estimaient qu’elle avait moins que trois mois à vivre… J’ai appris à mon chum que d’ici une petite poignée de semaines, il serait orphelin.

Hier, nous avons décidé de passer aux soins palliatifs. Ma belle-mère m’a demandé d’être présente avec son fils pour la discussion. J’ai essayé de faire garder ma puce, mais je ne suis pas arrivée à trouver quelqu’un. J’avais prévu l’installer avec un film et des écouteurs pour la protéger de la lourde discussion qui s’en venait mais, sous l’émotion, des bouts de phrases et des mots compliqués et lourds ont fusé avant que je sois prête. Finalement, je me suis isolée dans le couloir avec ma fille pour tenter de lui expliquer ce qui se passait. J’avais peur qu’elle reste seule à jongler avec des bouts d’information et qu’elle fasse sa propre interprétation en silence.

Hier soir, je me suis accroupie près de ma fille de huit ans à côté du bureau des infirmières pour lui expliquer ce qu’est un arrêt de traitement et ce que veut dire « aide médicale à mourir ».

Ce vendredi, c’est la Saint-Valentin, l’anniversaire de ma belle-mère et sa journée préférée dans l’année. Aujourd’hui, après avoir passé une longue entrevue pour un poste permanent au boulot, j’ai couru les magasins à la recherche des ingrédients parfaits pour fabriquer un miracle.

Vendredi, mon beau-père va demander à la femme qui partage sa vie depuis dix ans de l’épouser. Le miracle sur lequel je travaille, c’est de leur organiser un mariage splendide… malgré la jaquette d’hôpital, les cheveux en bataille et la possibilité qu’elle n’arrive pas à se lever du lit. Mon miracle, c’est d’arriver à faire oublier à ma belle-mère, l’espace d’un instant, qu’elle va mourir bientôt. Plus que tout, mon miracle c’est d’arriver, l’espace d’un instant, à chasser du regard de mon chum cet air d’enfant perdu qui l’habite depuis des jours. C’est de lui fabriquer un petit bout de souvenir doux et heureux à travers l’océan de détresse qui le submerge…

Je suis épuisée… Tellement épuisée… mais si j’arrive à le voir sourire vendredi, ça vaudra toutes les nuits blanches du monde.

…

Nous voilà dimanche, ma belle-mère est décédée cet après-midi, entourée des deux hommes de sa vie. Elle est partie paisiblement dans les bras de son fils, son bébé. J’espère de tout cœur qu’elle emportera avec elle les souvenirs de cette journée. J’espère avoir réussi à fabriquer une dernière image de bonheur à mon homme pour que ces souvenirs soient un peu plus doux.

16 février 2020

Marie-Eve Massé

Mes chéries, Maman est en psychiatrie

Des mots trop lourds à écrire sur une feuille de papier recyclé.

Des mots trop lourds à écrire sur une feuille de papier recyclé. Des mots trop lourds à entendre pour vos petites oreilles. Même aligner les lettres transperce mon cœur tellement ça me semble irréel.

Mais ce soir, Maman ne sera pas à la maison.

Maman a trempé son doigt et touché la dernière goutte d’un vase déjà trop plein. Une sensation de vide a envahi Maman et même vos rires rebondissent sur ma chair. L’envie de me sentir saoulée par les notes aiguës qui sortent de vos petits corps a toutefois donné l’arme secrète dont Maman avait besoin pour aller demander de l’aide, alors qu’elle tenait une fine lame entre ses doigts, prête à commettre l’irréparable.

Maman est à bout de souffle. Maman ne se comprend plus. Maman n’entend plus le bonheur vibrer autour d’elle. Il n’existe qu’une vague tonalité neutre qui la guide pour avancer, un pas après l’autre, comme un zombie. Juste assez de puissance pour se rendre à l’hôpital. Juste assez d’amour pour savoir que ça va passer. Juste assez de force pour accepter qu’il faille recommencer.

Chéries, maman est en psychiatrie. Pour que vous sachiez que ça peut arriver, un breakdown. Que c’est humain. Que vous allez certes perdre des plumes au passage, mais vous en aurez d’autres qui pousseront doucement. Parce que Maman sait qu’elle est une battante.

Mais surtout, parce que Maman sait qu’elle n’est pas une personne horrible. Mais bien une bonne personne qui a vécu des horreurs.

Kim Boisvert

Mon fils

Ça y est, c’est fait ! Mon fils a fait un pas de plus pour que

Ça y est, c’est fait ! Mon fils a fait un pas de plus pour que son corps soit compatible avec qui il est vraiment. Mon fils est transgenre. Sa transition sociale est faite et sa transition physique est commencée depuis 3 ½ ans. Son prénom a été changé et la mention du sexe aussi. Il est en couple avec une belle jeune femme depuis 2 ans et ils sont heureux d’être ensemble.

Dernièrement, il a eu l’opération qu’il souhaitait tant. Faire disparaître ses seins. L’opération devait avoir lieu en mai, mais avec la COVID, la mastectomie a été remise au mois d’octobre.

Ça m’a laissé un peu plus de temps pour m’y faire, un peu plus de temps pour stresser aussi. Mais bon ! J’ai quand même réussi à me gérer.

Nous sommes allés le reconduire en famille à la clinique GRS de Montréal, en plein trafic un mercredi matin d’octobre. Dès qu’il est descendu de l’auto, j’ai pleuré pour la première fois depuis des mois. Je le regardais marcher seul vers la clinique, un jour gris, un jour de pluie, et le flot de larmes s’est déversé.

Je ne pouvais pas l’accompagner. Je ne pouvais même pas être présente avant et après l’opération. Je sais que c’est maintenant un adulte, un homme de 20 ans, mais c’est toujours mon bébé. J’avais le cœur en miettes et la morve au nez.

Mon chum et ma fille se sont demandé pourquoi je pleurais ainsi. Pour eux, c’était enfin une affaire de faite ! Et on allait tous pouvoir passer à autre chose. Mathis serait encore plus heureux. C’est ce que je souhaitais moi aussi !

Mais il allait vivre cette expérience tout seul sans moi. Je voulais être près de lui, lui donner la main, le rassurer au besoin, mais non ! Mausus de COVID ! J’avais l’impression d’abandonner mon enfant. Mon cœur de mère se sentait encore une fois coupable.

Il est sorti le jour même, c’est son père qui est allé le chercher, j’en étais incapable. Lorsqu’il a passé la porte, il avait le teint gris, encore un peu sous l’effet de la médication, mais heureux que ce soit fini.

J’ai pris congé pour être auprès de lui. Au CLSC de ma région, on m’a dit que nous devions enlever les bandages nous‑mêmes. Je me suis donc pointée à ma pharmacie et j’ai demandé un rendez-vous avec l’infirmière. Je ne voulais pas du tout enlever les bandages. Oh ! Que non ! J’avais trop peur de me remettre à brailler comme une Madeleine. J’avais besoin du soutien de quelqu’un, d’être accompagnée, juste au cas où !

Un choc ! Mais plus petit que ce que je croyais. C’est comme si ça devait être comme ça depuis longtemps. On a ri, on a eu les yeux pleins d’eau. L’infirmière était remplie d’empathie et de bienveillance envers nous deux.

Maintenant, Mathis se promène en chest au sortir de la douche, fier comme un paon.

Line Ferraro

Ce soir, tu n’es plus là

Le 17 novembre dernier, nous nous préparions à passer une petite

Le 17 novembre dernier, nous nous préparions à passer une petite soirée tranquille pour fêter notre anniversaire de couple. Huit ans, déjà. Le téléphone sonne, on me demande de venir chercher ma fille et de se rendre à l’urgence. La nuit à l’hôtel s’est transformée en une nuit à l’hôpital.

Après seulement vingt minutes, déjà trois personnes différentes me demandaient si nous acceptions la réanimation en cas de complications. J’ai dit non à la réanimation ! Après quelques tests, résultats : pneumonie et plusieurs problèmes reliés à sa maladie neurodégénérative.

Nous sommes le lendemain matin, 18 novembre. Nous transférons la petite à la maison de soins palliatifs pédiatriques en soins de confort sans trop savoir si c’est la fin. On commence la médication pour enlever la douleur. 19 novembre, son état est stable, on a encore des chances qu’elle s’en sorte. Elle ne reçoit que de la médication, plus rien dans l’estomac, il l’a lâché depuis maintenant deux jours. 20 novembre, on augmente très rapidement les doses pour enlever la douleur. La famille proche doit faire vite. Son état se détériore rapidement.

21 novembre, 8 h 15. Son dernier souffle. Je la regarde, j’attends, j’espère qu’elle reprendra un autre respire, j’attends… Je dépose ma main sur son cœur, il ne bat plus. C’est la fin. La fin de sa vie sur terre, la fin de son combat, la fin de mes inquiétudes, mais surtout, la fin de ses douleurs.

Ce soir, je suis étendue, sur un matelas dans le sous-sol de mes beaux-parents. Un soir de plus où les larmes coulent sur mes joues et où je crie intérieurement. Encore un soir où j’essaie d’écrire quelques mots pour revenir sur le mois qui vient de se passer. Ces mots qui ne peuvent être assez puissants pour dire avec justesse comment je me sens.

Ce soir, je t’aurais appelée par vidéo pour prendre des nouvelles de toi comme je le faisais chaque fois que tu allais dormir chez tes grands-parents. Mais ce soir, je dois aller dans un cimetière pour savoir comment tu vas. Il neige, j’ai froid, très froid, et pourtant je suis habillée chaudement. J’aimerais tant me coucher là, et te réchauffer comme toutes les mamans le font quand leurs enfants ont froid. Mais moi, je ne peux pas, je ne peux plus…

La vie m’a arraché ma vie. Et ce n’est pas peu dire. Lorsque tu as pris ton dernier souffle, mon cœur devait battre deux fois plus pour me permettre de rester en vie. Ce soir, je dois encore me battre contre la vie. Je réalise qu’il y aura toujours des larmes qui couleront sur mes joues. Je devrai vivre avec ce que la vie m’a enlevé, TOI.

Noël arrive à grands pas et comme des milliers d’autres, je ne pourrai être avec l’une des personnes qui me sont le plus chères. Sauf que moi, c’est pour tous mes prochains Noëls.

Tu es mon soleil, ma lune et toutes mes étoiles. Rayonne de tout ton amour.

Tu seras à jamais dans mon cœur !

Repose-toi où il n’y a plus de douleur.

Carolanne Fillion

Ma première fausse couche

Mon conjoint et moi venions d’acheter et d’emménager dans notre premiÃ

Mon conjoint et moi venions d’acheter et d’emménager dans notre première maison. Ça faisait quatre ans que nous étions ensemble, j’étais impatiente à l’idée de devenir maman. Après un mois dans notre maison, nous avons décidé d’essayer d’avoir un enfant. Après neuf mois, j’étais enceinte, mais la grossesse me semblait off ; une petite voix me disait que quelque chose clochait.
J’ai passé une échographie vers cinq semaines, mais on ne voyait pas bien. Mes hormones n’étaient jamais stables, donc les médecins ne savaient pas ce qui se passait. La journée de mes onze semaines, j’ai commencé à faire du spotting rendue au travail, mais aucune douleur. Je suis allée à l’urgence avec mon conjoint. Nous avons attendu quatre heures avant de passer l’échographie. Sur l’écran, on voyait un petit sac noir. Quand nous sommes sortis de la pièce, mon conjoint semblait rassuré, mais j’ai dû lui expliquer qu’à onze semaines de grossesse, nous serions censés voir un petit bébé. J’ai vu son visage se décomposer devant moi. J’avais le cœur brisé. Le médecin m’a expliqué que je faisais une grossesse chimique (ou œuf vide). C’est un ovule qui a été fécondé sans qu’aucun fœtus ne se développe. Par contre, le placenta grossit. J’avais même commencé à avoir un petit bedon. Le médecin m’a prescrit des médicaments pour déclencher l’évacuation.
De retour à la maison, j’ai dit à mon chum que je voulais prendre 24 heures pour digérer la nouvelle avant de m’insérer ces foutues pilules. Il a accepté et soutenait totalement ma décision. Le lendemain, nous avons décidé d’aller chez mes beaux-parents pour nous changer les idées.
Rendue là-bas, j’ai commencé à me sentir bizarre, je suis donc allée me coucher. Quelques heures plus tard, je me suis réveillée avec des vagues de douleur dans le ventre. Je suis allée à la toilette et j’ai mis une serviette hygiénique par précaution, même si je n’avais aucun saignement. Une heure plus tard, les vagues de douleur devenaient de plus en plus intenses et fréquentes, alors j’ai demandé à retourner à la maison. La route entre Repentigny à St Eustache ne m’a jamais semblé aussi longue. À Mascouche, je ne supportais plus les douleurs, je hurlais dans la voiture. Nous avons décidé d’aller directement à l’hôpital de St Eustache.
Arrivés à l’hôpital, on m’a amené une chaise roulante, mais quand j’ai essayé de me lever, un flux de liquide est sorti de mon vagin. Je me suis assise super vite dans la chaise. Nous sommes allés dans la salle d’attente du triage. Les vagues de douleurs étaient aux minutes, je n’avais pas de pause, je ne pouvais m’empêcher de crier. Quand mon tour est arrivé, mon conjoint a expliqué que nous étions ici la veille et que je faisais une fausse couche. Quand l’infirmière m’a demandé de me lever, je lui ai dit que c’était impossible, dès que je forçais un minimum, ça coulait à flots entre mes jambes. Elle m’a demandé de voir mes pantalons, j’ai ouvert les jambes, un peu de sang était sur mes pantalons. Elle m’a donné un lit à l’urgence.
Quand je suis arrivée, l’infirmière qui finissait son shift m’a demandé brusquement de m’installer dans le lit. Je lui ai répété à plusieurs reprises que je ne pouvais pas forcer sinon ça coulait vraiment beaucoup. Elle a roulé des yeux et a finalement demandé à des préposés de venir m’aider. Les préposés étaient hyper gentils et délicats. J’étais installée juste devant le bureau de l’infirmière, elle racontait sa journée à celui qui allait la remplacer. J’ai vu que c’était un homme. Je vous jure, mon cœur s’est brisé en deux. Si une femme avait du dégoût pour moi sans même m’avoir examinée ou même questionnée, comment cet infirmier allait il pouvoir s’occuper de moi sans éprouver du dédain ? Je voulais rentrer chez moi tellement j’avais honte. L’infirmière a dit à l’infirmier avant de partir : « Bonne chance avec elle, c’est une fausse couche, mais ça semble être exagéré son affaire ! » Elle pensait sûrement que je n’avais rien entendu, mais c’était ses mots s’étaient rendus jusqu’à moi.
Finalement, l’infirmier est venu me voir. Il a fermé le rideau, ce que l’autre infirmière n’avait pas fait. Au contraire, elle l’avait ouvert au complet. Il s’est approché de moi, il m’a pris la main et m’a dit super doucement : « Me permets tu de t’examiner ? Au besoin, je vais te changer. J’ai déjà avisé le médecin de ta douleur, on prépare ta morphine bientôt. » Je me suis mise à pleurer et j’ai dit oui. J’étais stupéfaite de sa gentillesse. Il m’a demandé de soulever mes fesses, je lui ai expliqué que je ne pouvais pas forcer. Il a alors demandé à une préposée de venir l’aider. Ils ont soulevé mon bassin, descendu mes pantalons. J’ai vu le visage de l’infirmier changer. Il a demandé à la préposée d’aller chercher de l’aide, des serviettes chaudes, de nouveaux draps et plusieurs piqués.
Plusieurs infirmières sont arrivées, ils m’ont lavé et ont changé mes draps deux fois de suite. Pendant qu’on me lavait, une infirmière me faisait une prise de sang et un test pour connaître mon groupe sanguin. Le médecin est arrivé très rapidement. J’étais en hémorragie. J’avais du sang du nombril jusqu’au milieu du dos. Chaque fois que je forçais, un flot de sang sortait. Ensuite, ce furent des caillots gros comme des clémentines. Je perdais conscience ou presque chaque fois qu’un caillot sortait.
Ma situation qui avait été jugée exagérée était en fait une situation de vie ou de mort. J’étais littéralement en train de me vider de mon sang. Ils ont été capables d’arrêter l’hémorragie juste avant que j’aie besoin d’une transfusion sanguine. Ce fut un des pires moments de ma vie, mais cet infirmier a été un pilier pour moi. Il a pris soin de moi avec tellement de bienveillance, de douceur. J’avais si honte qu’un homme s’occupe de moi durant cette épreuve, mais finalement, il a été pour mon conjoint et moi un soutien incroyable. Il était à l’écoute et très attentif. Il a fait en sorte que cette épreuve soit un peu plus tolérable.

Cindy LB

Dans ma valise d’hôpital, j’emporte…

Étant une maman 2.0, qui se sert beaucoup du web, j’ai deman

Étant une maman 2.0, qui se sert beaucoup du web, j’ai demandé il y a quelque temps à mes abonnés Instagram de me donner leurs essentiels pour la valise d’hôpital.

On ne réinventera pas la roue, plusieurs des choses mentionnées étaient déjà sur ma liste pour ma valise.

Voici donc, avec l’aide de bien des gens, ce que j’ai mis dans ma valise (oh! et malheureusement, il n’y aura pas de photos, parce que j’ai officiellement fait ma valise. hier (à 37 semaines 3 jours, pas stressée la madame… Haha!).

Pour maman :

  • Plusieurs sous-vêtements au moins une taille plus grande que ce que je porte habituellement. Pour mes deux dernières grossesses, j’ai perdu les eaux et malgré les énormes couches et les genres de pipi pad qu’ils nous mettent dans les bobettes, ça débordait TOUJOURS! Alors j’ai mis une bonne dizaine de sous-vêtements au cas où. Oh! Et je les ai achetés en solde dans un magasin grande surface, parce que je ne compte pas les garder par la suite (je risque de ne plus rentrer dedans dans un mois puisque je n’aurai plus de ventre haha!).
  • Brassière d’allaitement si vous comptez allaiter.
  • Compresses d’allaitement si vous pensez allaiter.
  • Un gros sac bien plein de serviettes sanitaires extra absorption. Pas celles de d’habitude, celles qui sont ben ben ben épaisses. Parce que les règles après l’accouchement sont ben ben ben intenses.
  • Pyjamas hyper confortables (j’en ai emporté trois).
  • Vêtements pour la sortie (j’ai emporté une robe super ample, sinon un pantalon jogging de maternité avec un chandail lousse. Parce que je vais avoir l’air molle et j’ai pas envie de faire face à la réalité directement en sortant de la maternité. J’ai envie de me sentir bien).
  • Une bouteille d’eau réutilisable XL parce qu’à l’hôpital, les verres sont bien petits et qu’après l’accouchement, on est totalement déshydratée.
  • Un baume pour les lèvres : encore une fois, il paraît que c’est super nécessaire à cause de la déshydratation.
  • Mon soin de peau, sinon je fais me sentir dégueu.
  • Shampoing sec (on ne sait jamais si nos cheveux seront propres ou pas quand le travail va commencer).
  • Une brosse à cheveux avec plusieurs élastiques (imagine que ton seul élastique pète pendant que tu es là-bas. OMG! Pousser avec les cheveux tout mouillés, dans le visage. Oh! Et recevoir ta famille avec la crinière du Roi Lion… well no thanks! Haha!).
  • Si vous êtes du genre à vouloir vous maquiller, emporter votre trousse et des lingettes démaquillantes. Pour ma part, je pense que c’est le moment de lâcher prise, mais on est tous différentes. 🙂
  • De l’eau en spray (soit les bouteilles qui se vendent en pharmacie ou une petite bouteille que tu peux aussi remplir d’eau. Paraît que c’est génial quand tu es en douleur de contractions).
  • Des écouteurs. Pour mes deux derniers accouchements, quand les contractions étaient insupportables, je mettais de la musique et je me concentrais solidement sur celle-ci tout en tentant de respirer. Ça m’aidait de ne pas entendre les gens à l’extérieur.
  • J’emporte mon ordi… parce qu’il y a des moments où ce sera long après l’accouchement ou pendant les contractions. Je pourrai écouter Netflix avec papa et me changer les idées.
  • Si vous prenez des médicaments quotidiennement, n’oubliez pas de les emporter.
  • Lunettes, verre de contact et liquide à verres de contact. T’sais… question de voir votre bébé quand il arrivera. Haha!
  • Déodorant, brosse à dents, les essentiels dont vous vous servez tous les jours à la maison.
  • Mon oreiller.
  • Robe de chambre et pantoufles. Pendant le travail, vous pourrez vous promener afin d’accélérer les choses. Par contre, vous ne pouvez porter que la blouse bleue d’hôpital. La robe de chambre est parfaite pour se sentir confortable et les pantoufles idéales parce que les planchers ne sont pas toujours hyper propres, ce qui est normal!
  • Des bas chauds… pendant l’accouchement on a souvent froid!
  • Des collations santé… ou pas! Parce que vous aurez faim.

Pour bébé :

  • 10 pyjamas. Personnellement, j’ai opté pour les pyjamas en bambou KYTE BABY (achetés au petit cocon) et Zac et Zoe (une compagnie d’ici). Pourquoi le bambou? Parce que je suis une freak de tout ce qui est doux. Je me dis que sa petite peau d’amour a passé neuf mois dans un milieu de vie super hydratant. Je veux absolument que sa peau de bébé soit confortable, que le tissu respire et glisse sur sa peau.
  • Des doudous… beaucoup trop de doudous! Haha! Mais ça, c’est un problème psychologique que j’ai. J’ai une dépendance aux doudous.
  • Des couches grandeur nouveau-né + stade 1 (on ne sait pas quelle grandeur votre bébé portera).
  • Lingette pour les fesses ou débarbouillettes pour les changements de couche.
  • Spray honest pour les fesses de bébé. Bio et à base d’aloès. J’aime mieux ça pour des fesses de nouveau-né. En vente chez Walmart, Amazon, Babies R Us et dans quelques pharmacies.
  • Chapeau pour garder sa chaleur corporelle (encore une fois, j’ai opté pour du bambou).
  • Suces bien désinfectées si vous souhaitez tenter de lui donner la suce.
  • Des petites mitaines pour que bébé ne se grafigne pas.
  • Des bouteilles stérilisées et du lait pour celles qui ne veulent pas allaiter.
  • Pour ma part, j’ai acheté une dormeuse en bambou dans une boutique aux États-Unis. Je pouvais aussi acheter la robe avec le tissu identique pour Anna. Je mets donc la dormeuse dans la valise de bébé et la robe s’en va dans la valise d’Anna pour chez Mamie. Ça fait des mois qu’elle attend avec impatience de pouvoir la porter. Et le deal, c’était : seulement quand ta sÅ“ur arrive… vous serez habillées pareil! (Ça donne aussi un sentiment de fierté à la grande sÅ“ur).

J’ai fait un sondage concernant le Snuggle me et je dirais que le 3/4 des mamans m’ont précisé ne pas en avoir eu besoin à l’hôpital… surtout qu’il prend beaucoup de place.

Il est important d’avoir votre siège d’auto prêt et bien installé dans l’auto. À noter que les sièges d’auto ont une date d’expiration. Si vous en achetez un de seconde main, regardez la date sous le siège.

Les infirmières de la maternité vérifieront aussi que votre siège est conforme avant de vous laisser partir. Ce serait plat de réaliser que votre siège n’est pas conforme et que qu’elles ne vous laissent pas partir!

Et surtout, profitez bien de ces premiers moments avec bébé! 🙂

 

Et le prix citron pour l’année 1979 revient à: MOI!

Oui, oui, moi! Je ne me plains pas... en fait, je ne me plains jamai

Oui, oui, moi! Je ne me plains pas… en fait, je ne me plains jamais. Je fonce et je regarde en avant. Je passe par-dessus tous les obstacles sans rien dire, en allant chercher un peu de positif dans tout ce qui m’arrive. Je suis comme une belle voiture qui semble tellement bien aller, mais en dedans, tout s’arrête un morceau à la fois.

Je ne me plains pas. J’ai trois beaux enfants, une carrière que j’adore, une maison où je me sens tellement bien, des amis précieux et une famille en or. Bon, je me suis séparée deux fois des papas de mes enfants et j’habite seule. Mais je suis bien, je suis en paix avec cette vie et zen avec moi-même.

La seule chose qui ne fonctionne pas bien, c’est mon intérieur. Il a commencé à me lâcher quand j’avais quinze ans. Depuis ce temps, un mauvais karma s’acharne sur moi sans pitié.

J’ai commencé mon adolescence en ayant des migraines qui ont empiré d’année en année, au point de faire un petit AVC il y a deux ans. Maintenant, j’ai un traitement efficace et mes migraines ont réduit en fréquence et en intensité. Je peux enfin être fonctionnelle.

J’ai aussi eu un gros problème d’endométriose pour lequel je me suis fait opérer quatre fois. Chaque fois, un congé de six semaines s’imposait. J’ai aussi attrapé le H1N1 et je me suis encore absentée deux semaines de mon travail. J’ai eu un début de cancer du col de l’utérus. La gynéco a brûlé les cellules atteintes, mais elles sont revenues deux ans plus tard.

Entre-temps, je suis tombée enceinte par miracle, car avec l’endométriose que j’avais, c’était quasi impossible. Durant cette troisième grossesse, j’ai été alitée et à partir de la vingtième semaine, je dormais deux nuits par semaine à l’hôpital pour faire stopper mes contractions.

Après la naissance de mon dernier, la gynéco m’a opérée à nouveau, car les cellules cancéreuses étaient de retour et j’avais beaucoup trop d’endométriose. Bye bye l’utérus et un ovaire. Un autre coup dur à accepter! À Noël dernier, je ne me sentais pas bien. J’avais mal au ventre assez intensément. Va à l’hôpital pour finalement être sur la table d’opération trois heures plus tard. J’avais une appendicite. Alors, go pour une sixième opération dans le ventre. Imaginez les cicatrices que j’ai!

Après trois jours à l’hôpital, je sors et je retourne à la maison pour commencer à ne pas me sentir bien une journée seulement après mon arrivée. J’avais tellement mal au ventre que je perdais connaissance. On retourne à l’hôpital… Non, mais, ils ont peut-être oublié quelque chose en dedans de moi? Ben non… J’ai attrapé le C. difficile pendant mon opération. Donc, en isolement pour une semaine sans pouvoir voir mes enfants.

Dernièrement, j’ai commencé un nouveau médicament en essai clinique pour les migraines. Il m’a coupé l’appétit, fait perdre mes cheveux et j’ai encore fait un séjour à l’hôpital. J’ai fait une colite probablement due à ce nouveau médicament.

Là, c’est terminé ce mauvais karma. Je vous le dis, une nouvelle vie s’offre à moi. Je n’ai pas le choix d’être positive pour continuer à aimer la vie et pour transmettre cette valeur à mes enfants.

À toutes les personnes, qui comme moi, souffrent sans arrêt, je vous le dis, regardez en avant, foncez, souriez, entourez-vous de gens positifs, appréciez chaque petit moment de la vie, faites des projets, prenez soin de vous et de vos proches, dites non quand ça ne vous tente pas, faites-vous plaisir et apprenez à vivre à fond.

« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, aie confiance en ce qui sera. » Bouddha

 

Karine Filiatrault

Ma grossesse : tomber enceinte sous stérilet

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que p

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que peu importe ce qui arriverait, un bébé, ce n’est jamais négatif… au contraire! C’est certain que ça allait CLAIREMENT prendre une meilleure routine et qu’on allait devoir aller chercher un peu d’aide, mais l’important, c’était qu’un petit être avait décidé de se loger en moi et nous avait choisis comme parents. 🙂

Par contre, ce que je ne savais pas, c’est qu’une grossesse avec un stérilet… c’est tout sauf plaisant. Oubliez la grossesse sans tracas!

Première étape, appeler son médecin afin de faire faire des prises de sang. Pourquoi? Pour s’assurer que le taux HCG (l’hormone de grossesse) augmente normalement.
Habituellement, le taux HCG doit doubler aux deux jours. Dans le cas d’une grossesse non évolutive ou d’un début de fausse couche, le taux ne double pas ou stagne.
Dans mon cas, on voulait aussi s’assurer que le taux doublait bien puisque le port du stérilet fait souvent en sorte que les femmes font des grossesses ectopiques (en dehors de l’utérus). Dans ce cas, encore une fois, le taux HCG ne double pas normalement.
Tout ça pour dire qu’au bout de deux semaines de stress à faire des prises de sang, j’ai enfin pu être soulagée lorsque ma doc m’a appelée pour me dire que tout semblait bien normal et que ma grossesse évoluait bien.

J’étais à sept semaines, et je savais très bien que rien n’était joué avant le fameux douze semaines. Par contre, J’ÉTAIS ENCEINTE! Un bébé miracle… un bébé stérilet!
Je me souviens m’être dit qu’Étienne devait carrément aller se faire vasectomiser après l’accouchement, parce que j’étais beaucoup trop fertile! Hayden étant un bébé pilule, Anna un bébé qui est arrivé le premier mois d’essai et bébé no 3 avec un stérilet, c’était hors de question d’avoir une famille de dix, haha!

Alors que je commençais à prendre conscience de tout ce qui se passait, j’ai réalisé que ma grippe ne passait pas, j’avais des douleurs au ventre et ma fièvre continuait… Après discussion avec mon médecin, je me suis dirigée à l’hôpital puisque mes symptômes faisaient partie de ceux d’une grossesse ectopique. En arrivant devant l’infirmière et en lui expliquant que j’étais enceinte sous stérilet NOVA T, et en lui racontant mes symptômes… j’ai vu dans ses yeux une petite lueur de tristesse. En sortant du bureau, elle m’a dit : « Bonne chance… ».

Psychologiquement, je ne savais pas trop quoi penser.

J’ai une façon bizarre d’agir quand j’ai peur d’avoir mal… je préfère voir le négatif! De cette façon, je ne peux pas être triste ou déçue. Sauf que dans ce cas‑ci, c’était probablement la pire chose à faire. Je me souviens m’être assise dans la salle d’attente, avec deux amis qui étaient venus me tenir compagnie, et m’être dit « Bon et bien, je ne suis pas enceinte finalement! Je vais attendre que la fausse couche arrive. »

Le médecin m’a appelée dans la salle et m’a expliqué qu’il y avait peu de chances que la grossesse soit viable à cause du stérilet, que peu de grossesses l’étaient.
En fait, le stérilet peut parfois laisser passer des spermatozoïdes qui sont redirigés vers le mauvais endroit, soit les trompes de Fallope. C’est lorsque le spermatozoïde s’implante à cet endroit que survient une grossesse extra-utérine.

Là, entendons‑nous, je ne suis pas médecin, alors je manque peut-être un peu d’infos sur le sujet, mais je tente tant bien que mal d’expliquer le mieux possible ce qu’on m’a dit et ce que j’ai vécu. 🙂 Au pire, pour toutes autres questions, il y a GOOGLE haha!

Donc, après ma conversation avec la doc, elle m’a envoyée passer une échographie pour voir si ma grossesse était assez avancée pour la voir en écho et surtout pour voir si l’embryon s’était implanté à la bonne place. Étienne étant à la maison avec les enfants, c’est ma meilleure amie qui était avec moi dans la salle d’échographie.

Heureusement qu’elle était là, parce que je tentais tant bien que mal de garder mon calme, mais tout ce que j’avais en tête c’était « OK, je me suis fait un scénario, peu de femmes tombent enceintes avec un stérilet et il y a encore moins de grossesses viables, fais‑toi à l’idée ».

Je me souviens avoir entendu le docteur parler comme si tout était beau et ma meilleure amie lui demander si c’était le cœur qu’on voyait. Dans ma tête, je leur en voulais de parler de mon bébé comme ça, comme si tout était beau. Parce qu’en fait, même si la grossesse est extra-utérine, le bébé est en vie. Certains vont me dire que ce n’est pas un bébé, mais bien un embryon… Mais pour moi, c’était un bébé, MON bébé! Tout ce que je me disais, c’est que mon bébé était là, que son petit cœur battait normalement, mais que j’allais devoir me faire avorter puisque la vie avait fait en sorte qu’il ne s’était pas niché à la bonne place.

Et c’est là que j’ai entendu un « Madame, votre grossesse est totalement normale. L’embryon s’est implanté dans votre utérus, vous pouvez voir ici………… » et j’ai cessé d’écouter parce que les larmes coulaient sur mes joues.

C’est le cœur léger que je me suis redirigée vers la salle d’attente puisque je devais revoir la gynécologue avant de quitter. Vous imaginez mon état d’esprit? C’était totalement irréaliste, mais les mots du radiologue raisonnaient dans ma tête « Vous êtes bel et bien enceinte » et c’est tout ce que ça me prenait pour enfin flotter!

Une fois dans la salle avec la gynécologue, elle m’a reconfirmé ce qu’on m’avait déjà dit, mais elle a ajouté que le port du stérilet mettait ma grossesse à risque. Que j’allais devoir être suivie de près si je décidais de garder mon bébé et que les fausses couches étaient nombreuses pour celles qui avaient un stérilet.

Elle m’a donc conseillé d’enlever le stérilet puisque ma grossesse était jeune. C’est donc ce qu’elle a fait… en me spécifiant que les prochains jours, même la prochaine semaine, seraient déterminants à savoir si je perdrais le bébé ou pas. Vous avez bien lu… en quelques heures, j’étais enceinte, enceinte sûrement, enceinte d’une grossesse extra-utérine non viable, oh et de nouveau enceinte pour terminer ma journée avec le retrait de mon stérilet et le stress d’une fausse couche.

C’est là que mon cerveau a décidé de fermer boutique concernant la grossesse. J’ai arrêté d’y penser et d’espérer.

Heureusement pour nous, bébé d’amour est encore là et comme ses frères et sa sœur, c’est une vraie battante!
Je suis heureuse, vraiment!
Sauf qu’on dirait que mon corps et ma tête sont en mode protection. Qu’est‑ce qu’on peut encore m’annoncer qui pourrait me stresser hein?

Bref je me souhaite une belle fin de grossesse et surtout, que mon cœur et ma tête se réconcilient haha! Et à vous toutes qui tomberez enceintes avec un stérilet, gardez toujours espoir, parce que je suis la preuve que nos bébés sont bien plus forts qu’on le croit. 🙂