Le langage des signes avec bébé, une belle façon de communiquer!
C’est bien connu, la communication avec bébé commence dès sa vie intra-utérine. Plusieurs parents parlent fréquemment au bébé dans le ventre tout chaud qui le porte. Ils lui chantent des chansons, racontent des histoires, touchent le ventre qui l’abrite. Bébé le leur rend bien en donnant un petit coup de pied, en se calmant ou encore en s’agitant. Cette communication se façonnera tout au long de la vie de bébé. Dès son arrivée dans le monde, il communiquera ses besoins. D’abord par ses pleurs, puis par ses réactions faciales, ses sourires et ses babillements. Comme parents, nous apprenons à comprendre ses besoins et à y répondre afin d’assurer son bon développement. Bien que cela se passe généralement bien, il est parfois difficile pour bébé de bien nous communiquer ce qu’il ressent, surtout quand les mois ont passé et que ses besoins sont plus clairs pour lui, mais qu’il n’a pas encore à accès à la parole pour s’exprimer.
Le langage des signes peut alors être une bonne option pour optimiser la communication avec bébé. C’est un principe simple : on associe un mot à un geste simple. Il s’agit d’un langage de transition qui permet au bébé de dire ses envies par des gestes jusqu’à ce qu’il puisse les dire en mots par la suite. Comme bébé peut faire des gestes bien avant de parler, il arrive donc plus rapidement à exprimer ce qui se passe pour lui. On évite ainsi les crises de pleurs et les confusions sur les désirs de bébé.
En Amérique de Nord, spontanément, on a déjà tendance à enseigner le « bye-bye » avec la main qui se promène de gauche à droite ou de haut en bas, le bisou soufflé avec la main sur la bouche, puis vers la personne à qui on l’envoie, ainsi que le « oui » et le « non » avec la tête qui hoche. Le principe est exactement le même, avec un peu plus de vocabulaire. En fait, on enseigne à bébé les mots courants de son vécu : encore, terminé, pipi, caca, j’ai froid, j’ai faim, besoin d’aide, etc. À partir d’environ six mois, chaque fois que le parent prononce le mot à son enfant, il fait le geste en même temps. Bébé fait l’association et quand il sera prêt, il pourra lui-même l’utiliser. La transition des signes à la parole se fera alors naturellement, comme quand bébé apprend à nommer ce qu’il veut plutôt que de le pointer.
Pour les gestes, il est recommandé d’utiliser les signes déjà standardisés. Au Québec, il s’agit de ceux de la Langue des Signes Québécois (LSQ). Pour connaître les signes associés à chaque mot, il existe quelques possibilités : se rendre sur le site de la Fondation des sourds du Québec, suivre un cours dans un organisme de votre région, acheter un livre sur le sujet, faire des recherches sur Internet via Google image puisqu’il existe de belles affiches résumées.
Personnellement, c’est ma belle-sœur qui m’avait offert un livre sur le sujet à la naissance de bébé. J’ai tout de suite aimé l’idée et j’ai commencé à enseigner très tôt quelques signes à bébé. Au début, je trouvais ça un peu étrange, et comme bébé n’avait aucune réaction, je me demandais si cela allait fonctionner. J’ai bien fait de continuer, car au courant de son dixième mois, bébé nous a fait son premier signe. Notre chat a quitté la pièce et mon bébé m’a regardée en signant « parti », comme je le lui montrais quand son papa ou quelqu’un qu’il aimait partait. J’ai été tellement étonnée et tellement émue de le voir s’exprimer ainsi si jeune. Bébé a continué à nous signifier qu’il avait froid, qu’il voulait encore quelque chose, qu’il voulait manger, etc. Ses grands-parents ont aussi appris à reconnaître ses signes et cela lui permettait de bien s’exprimer avec eux aussi. À l’occasion au parc, il y avait même quelques autres enfants qui, comme lui, utilisaient le langage des signes. Ce n’est pas magique, il y a quand même des bouts où je ne comprenais pas ce qu’il voulait, mais c’était vraiment rare. Lorsqu’il a commencé à parler, il a lui-même cessé de faire les gestes.
Alors voilà, c’est un petit outil de plus pour se faciliter la vie côté communication. Le langage des signes avec bébé prend quand même de la patience et de la constance, mais je crois que ça vaut le coup, ne serait-ce que pour s’émerveiller de tout le potentiel de nos enfants.
Roxane Larocque