Moi, je l’aime ta fraise
Moi, je l’aime ta fraise 🍓
Avant d’avoir un bébé, on nous avertit de la majorité des problèmes de santé qu’il pourrait avoir :
Les fesses rouges, la fièvre, les coliques, les otites, etc.
Cependant, il y a quelque chose dont on ne parle que très rarement, mais qui est fréquent : l’hémangiome infantile.
Selon le site de Merck, on décrit l’hémangiome comme ceci :
Les hémangiomes infantiles sont des lésions vasculaires relevées, rouges ou violacées, hyperplasiques qui apparaissent au cours de la première année de vie. Ils régressent le plus souvent spontanément ; dans certaines localisations, durant leur phase de croissance, ils peuvent affecter la vision, les voies respiratoires. Le traitement idéal varie en fonction de nombreux facteurs spécifiques du patient.
À un mois de vie, j’amène ma petite fille à la clinique pour une autre raison et je demande par la même occasion au médecin ce qu’est cette tache rouge sur le nez de ma fille. Il me répond seulement : « Ça va partir tout seul ».
Aucun autre détail.
La rougeur continuant d’augmenter, je vais voir mon médecin de famille et elle me dit que c’est un hémangiome, mais ne me donne pas plus d’informations excepté le fait que ça va partir d’ici deux à cinq ans et que ça va continuer de grandir dans la prochaine année. Je repars attristée parce que j’ai déjà entendu régulièrement les phrases :
« Tu t’es grafignée ma belle, il faut te couper les ongles! »
« C’est quoi ça sur son nez? »
« Est‑ce qu’elle va avoir ça dans la face pour toujours? »
Je sais que depuis la création de l’être humain, on veut tout savoir et comprendre.
La plupart du temps avec de bonnes intentions. Toutefois, à la longue, ça devient blessant. Ne pas pouvoir sortir dans de nouveaux endroits sans se faire poser de questions. Pour moi, que l’enfant comprenne ou non, ce n’est pas une raison pour émettre un commentaire négatif sur sa personne.
Pour en revenir au deuxième rendez-vous, j’avais le goût de m’effondrer. Dans mon cœur, ma chérie était parfaite avec sa jolie fraise au nez, ça faisait son charme, comme disait ma cousine Marianne. Par contre, je me suis mise à avoir peur que les autres enfants rient d’elle et qu’elle comprenne un jour en vieillissant. Je me suis dit que si moi, ça me déchirait le cœur, je n’osais pas m’imaginer à sa place.
Fin décembre, une amie me dit que sa plus vieille avait aussi un hémangiome et qu’il existe des traitements. Je décide donc de demander une référence pour une consultation, mais entre temps, nous sommes allées au CHEO (Children’s Hospital of Eastern Ontario), car notre fille faisait une bronchiolite.
Les spécialistes constatent également sa belle particularité et nous offrent un suivi. Ils nous disent qu’ils pourraient la traiter si on le désirait.
Moins d’un an plus tard, son hémangiome est presque complètement disparu.
J’avoue qu’il me manque. Ça faisait sa différence, mais pour nous, c’était la meilleure solution pour son avenir.
Pour ceux qui préfèrent que la vie suive son cours et qui croient que cette particularité est merveilleuse parce qu’elle rend leur enfant unique, je suis tout à fait d’accord avec vous également.
La meilleure chose pour nos enfants, c’est de faire ce que nous en tant que parents, considérons comme la meilleure chose.
Je termine ce texte en souhaitant que la société soit plus informée et que les hémangiomes deviennent une belle normalité.
C’est beau, des fraises! 🍓🍓🍓
Marilou Savard