Laisser ou ne pas laisser pleurer bébé

Plusieurs articles intéressants ont été publiés récemment sur la grande question que les parents d’un poupon se posent à l’heure du dodo : on le laisse pleurer ou pas?

Personnellement, j’ai été de la deuxième école. Comme certains spécialistes le conseillent, je n’ai pas laissé Fiston s’endormir au bout des ses pleurs avant l’âge de…. En fait, jamais! Et ce n’est pas faute d’avoir essayé…

Je me souviens avoir tenté l’expérience de la technique de l’attente progressive, mieux connue ici sous le nom de méthode 5-10-15, préconisée par l’hôpital Ste-Justine. Méthode selon laquelle on laisse bébé pleurer pendant cinq minutes, puis 10 et 15 minutes avant l’aller le réconforter simplement en le caressant et en lui parlant doucement. J’avais même lu le livre que le célèbre hôpital pédiatrique publie sur le sujet. Si Sainte-Justine le dit, ça doit être vrai! Fiston-qui-ne-faisait-pas-ses-nuits avait environ cinq mois. Oh boy! Ce ne sont pas seulement mes tympans qui n’en pouvaient plus. Ça me faisait mal en dedans. Comme une sensation de brûlure dans la poitrine. Bref, malgré ma lecture assidue et le support de mon conjoint, j’ai été incapable de laisser Fiston pleurer. Et donc, je me suis levée plusieurs fois par nuit pendant près de deux ans. Pour le nourrir. Le bercer. Le rassurer. J’étais épuisée mais en parfaite harmonie avec ma décision. C’était ma façon à moi de lui inculquer une bonne hygiène de sommeil. Et quand je constate les résultats aujourd’hui avec Fiston-qui-s’endort-rapidement-et-fait-de-bonnes-nuits, b’en j’me dis que j’ai pas pire réussi! 🙂

Mais ça, c’est mon expérience personnelle. Sous un angle plus objectif, voici ce que disent les plus récentes études sur le sujet :

Ce n’est pas bon de laisser pleurer bébé!

Selon plusieurs spécialistes du développement de l’enfant, laisser pleurer un bébé lui causerait énormément de stress. Le fait de ne pas le consoler ou de répondre à un besoin (douleur, faim, soif, affection, etc), alors qu’il est totalement dépendant de nous, engendrerait de la peur. Ces séances de pleurs intenses, que certains vont même jusqu’à qualifier de maltraitance, modifieraient le système nerveux central du bébé et auraient des conséquences à long terme sur son développement psychologique et cognitif. Le fait d’ignorer l’enfant et de le priver des soins et/ou de la chaleur humaine dont il a besoin lui ferait craindre rien de moins que la mort. Résultat : ce sont des enfants qui auraient plus de risques de souffrir d’anxiété, de dépendances, de troubles du sommeil et de dépression rendus à l’âge adulte.

Selon ces mêmes spécialistes, la recette du succès ce sont les câlins! Les enfants qui ont été les plus souvent portés et cajolés s’en tireraient beaucoup mieux dans la vie.

Ce n’est pas mauvais de laisser pleurer bébé!

Enfin! Vous pouvez arrêter de vous sentir coupable de laisser pleurer votre bébé. Une étude effectuée par l’Université d’Adelaide en Australie en arrive à la conclusion que ce n’est pas si grave que ça! Pendant trois mois, ils ont suivi 43 couples et leurs enfants âgés de 6 à 16 mois ayant des problèmes de sommeil. Les familles ont été réparties en trois groupes. Un groupe qui devait laisser pleurer l’enfant selon la méthode 5-10-15. Un groupe qui devait adopter la technique du fading qui consiste à attendre l’heure où l’enfant s’endort naturellement avant de le mettre au lit. L’heure du coucher est ensuite devancée de 5 minutes chaque jour jusqu’à ce qu’on atteigne une heure raisonnable. Et le dernier groupe qui ne devait rien changer à sa façon de faire.

Résultats : dans les trois cas, le taux de cortisol (l’hormone du stress) était normal chez tous les enfants. Et un an plus tard, aucun enfant ne semblait être au prise avec de graves problèmes comportementaux ou émotionnels. Autre fait réconfortant, les enfants dont les parents avaient eu recours à une technique d’entraînement (méthode 5-10-15 ou technique du fading) s’endormaient plus rapidement que les autres et se réveillaient moins souvent la nuit!

Mais comme l’étude porte sur un nombre limité de familles pendant seulement un an, l’auteur de l’étude, le docteur Gradisar, demeure prudent même s’il considère que les résultats sont encourageants.

C’est à vous de décider!

Finalement, ce même docteur Gradisar en arrive à la conclusion que la meilleure méthode est celle qui vous convient! Et une étude publiée, en 2012, dans la prestigieuse revue Pediatrics abonde dans le même sens. Le niveau de stress et la santé mentale des enfants avaient alors été étudiés pendant six ans. Conclusion : il n’y avait aucune différence entre les enfants qu’on avait laissé pleurer selon la méthode 5-10-15 et les autres. Ce qui est important, selon plusieurs experts, c’est d’être confiant peu importe la méthode choisit. Que des parents inquiets, stressés et peu confiants en leurs moyens perturbent fort probablement davantage les enfants que leurs pleurs. Si votre petite voix intérieure vous dit que de laisser pleurer votre bébé est la bonne chose à faire, allez-y! Et si, comme moi, vous ressentez le contraire, prenez votre bébé dans vos bras et laissez faire ceux qui affirment que vous êtes en train de trop le gâter.



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