Youkaïdi… youkaïda!

La fin de l’année scolaire, ça vient aussi avec les voyages et les camps…

L’école en a encore décidé pour vous. Une année d’études et de travaux, ça mérite une récompense. Si vous êtes chanceux, vous n’aurez pas à payer les frais du voyage extrême. L’Asie ou tout autre endroit hors de tout budget raisonnable. Ces destinations exotiques, qui doivent obligatoirement accompagner une formation élitiste. Un programme international, ça le vaut, non?

Non!

Pour la majorité, ils partiront vers une ville plus rapprochée. New York, Boston, Toronto ou Ottawa. Plusieurs iront dans un camp de plein air. Comme c’est le cas de mon fils cette année.

Je prends la liste du matériel obligatoire. Je suis perplexe, j’ai confondu la région de Shawinigan pour… Bout-de-brousse creek, Australie. Un sac de couchage, un oreiller (avec taie), une couverture, une serviette, des bottes de pluie, etc. Une liste de 26 items obligatoires. Bien identifiés. Trois trucs facultatifs. Cinq objets prohibés, dont les très dangereux « crayons permanents »!

Ils ont le culot de demander que le tout entre dans un seul bagage. J’ai trouvé bien drôle, dans la file d’attente pour donner la présence, de voir un adolescent avec un sac à dos d’expédition himalayenne. Le tout dépassait de plus de trente centimètres sa tête de sherpa. Le dos bien courbé, il respectait la consigne.

Déjà, les bottes de pluie sont un cas problématique. Connaissez-vous plusieurs adolescents qui en portent? Vite, l’aller-retour à la grande surface, pour un achat qui ne sera utilisé, et encore, que pour cette seule occasion. Dernier item de coché.

Nous sommes prêts.

J’ai eu de la difficulté à fermer le tout. Je pense déjà à celle de mon fils. Je lui ai suggéré de demander à un ami de s’assoir dessus, pour comprimer un peu. J’espère qu’il s’en souviendra encore le dernier jour.

Comme parent, j’ai un gros malaise. Les activités de mes enfants, surtout quand elles coûtent autant, j’aimerais en avoir la pleine latitude. Sans gruger autant dans mon budget « vacances ». J’ai aussi une pensée pour les quelques enfants laissés derrière. Qui doivent sans doute se trouver bien des raisons; pour expliquer à leurs amis pourquoi, eux, ils resteront à l’école.

Je sais aussi ce qui nous fait sortir le chéquier, année après année. J’ai bien senti toute l’anticipation de mon fils. Depuis des mois. Son empressement à, même, aller magasiner les bottes de pluie. J’ai bien vu toute la joie du matin. Même s’il fallait se lever très tôt. Tout comme j’ai constaté celle de ses amis.

Je m’imagine, à son âge, passer deux nuits dans une immense salle commune. Dans un bâtiment à l’écart. Avec onze de mes amis d’école. Le bonheur. Des souvenirs qu’ils auront en commun, pour toujours. Ça, c’est tout ce qui compte.

Plus vieux, ils ne penseront jamais aux bottes de pluie inutilisées…

michel

 



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