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Lettre à ma fille unique

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a ai

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a aidé Dr Elizabeth à te sortir et te voilà toute petite sur mon ventre. Les yeux grands ouverts dès tes premières heures de vie. Tu fais ton premier sourire à un mois jour pour jour et depuis ce temps, tu ne cesses de sourire et d’attirer le regard des gens.

Mais d’où te viennent ces cheveux roux et ces yeux verts? Moi qui attendais une petite fille blonde comme les blés… Partout où nous allons, les gens te sourient, te remarquent avec tes cheveux flamboyants et ta personnalité charismatique.

Tu étais debout à sept mois et demi, mais tu décides de prendre ton temps pour marcher. À seize mois et demi, un certain Vendredi saint, tu te décides à te lever debout et tu te mets à marcher sans aucune hésitation. Tu parlais peu et tout à coup, tu nous fais des phrases incroyables et nous dis : c’est magnifique! Tu nous suis partout, tu raffoles des sushis, des olives, des huîtres… Tu veux tout goûter! Même ton papa madelinot réussit à te faire manger du fort de homard et tu adores.

Vers tes deux ans, tu me dis : « Je t’aime maman » au moins vingt fois par jour. Tu t’inquiètes dès que je ne souris pas et me dis : « Maman, sois heureuse ». Comment ne pas fondre devant ces phrases? Quelques fois, je te regarde et me dis que tu grandis trop vite. Tu me dis que tu as hâte de prendre le gros autobus jaune, d’aller à l’école.

Tu me demandes un ordinateur rose pour tes trois ans. Tu veux un gâteau de fête à la vanille avec du rose et La Belle au bois dormant sur le dessus. Tes demandes sont précises et tu me parles souvent d’hier et de demain. Tu te souviens de petits détails comme la couleur du pyjama que ta tante portait lors de sa visite chez nous six mois plus tôt quand tu me vois avec un pyjama semblable. Comment peux-tu te souvenir d’aussi petits détails qui sont arrivés il y a des mois quand tu étais incapable de te déshabiller toute seule le soir pour prendre ton bain ou de monter sur la toilette?

Déjà à trois ans, tu remarques tout. Tu as même fait un commentaire sur le changement de couleur de mes ongles d’orteils pendant les vacances à Cape Cod dès que je suis entrée dans le chalet loué pour les vacances. Tu adores Madonna, me demande du Cabrel dans la voiture et tu veux que papa te fasse écouter du Jack Johnson. Tu leur donnes même des qualificatifs très précis : Francis Cabrel est vieux, Jack Johnson est malade et Nicolas Ciccone pleure en chantant. Mon dieu, mais d’où te viennent toutes ces images de ces artistes que tu n’as jamais vus de ta petite vie et qui pourtant sont souvent si près de la réalité.

Vers l’âge de quatre ans, tu me regardes sérieusement et me lances avec une confiance en toi inébranlable : « Maman, sais-tu que tu es vraiment chanceuse toi? (silence) Bien oui, car moi je suis très rare avec ma couleur de cheveux roux, je suis unique! ». Une autre fois où je te demande de ranger tes crayons et tes cartons de couleur sur le sol de la cuisine, tu te lèves et me regardes avec les deux mains sur les hanches en me disant que ramasser des choses, ce n’est pas grave, car ce qui est TRÈS grave dans la vie, c’est le cancer!

Vers six ans, ta vie change du jour au lendemain quand ton papa et moi décidons de nous séparer. Tu réagis fortement sur le coup en nous disant que nous devrions attendre que tu sois en appartement! Malgré tout, tu t’adaptes rapidement et à la fin de ta maternelle, on nous dit que tu as été un rayon de soleil pour ta classe, que tu aides beaucoup les plus petits et les amis qui ont besoin d’aide en classe.

Puis déjà huit ans… durant l’été, tu pars pour la première fois pendant une semaine au camp de vacances. Tu reviens avec les genoux écorchés, mais les yeux remplis d’étoiles. Tu écoutes de la musique populaire, me demandes d’installer Instagram, tu choisis tes vêtements et me parles que tu aimes bien le look « boho ». Tu me répètes encore très souvent : « Je t’aime maman ou I love you more! » Tu es encore très affectueuse. Nous partons ensemble sur un voilier en Grèce et réaliserons un de tes rêves durant cet été.

Puis-je arrêter le temps? Tu auras onze ans et demi en mai prochain. Tu me fais découvrir de la musique chaque semaine, tu as ton style, des lunettes que tu portes avec fierté, tu cuisines de plus en plus. Tu adores voyager et me parles souvent de retourner au Costa Rica où nous sommes allées il y a deux ans. Récemment en voiture, tu m’as dit que tu aimais vraiment ta vie avec tes deux maisons, ta famille avec papa, Kat, les jumeaux, tes chiens et tes amies du Lac-Beauport. Tu es passionnée de théâtre, tu adores la décoration et tu es d’une créativité sans bornes. Tu es soucieuse de l’environnement et tu me parles souvent de ne plus acheter de sacs de plastique (finis les petits jus pour tes lunchs!) et tu aimes essayer plein de recettes végétariennes.

J’espère que notre vie sera encore remplie de doux moments, de voyages, de confidences, de rires et de bonheur. Je t’aime de tout mon cœur ma grande Charlotte, et oui tu es une fille unique à mes yeux!

Véronique Hébert

Mon ado dans l’accélérateur de particules

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois ma

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois maintenant t’appeler « ma grande fille »… même si, par veto, je conserve le droit de t’appeler « mon bébé », tant que ce n’est pas devant tes amis. Après tout, ça ne fait pas siiiiiiiii longtemps que tu es sorti de ma bedaine!

Bien sûr, dans les dernières années, ton corps s’est transformé. Dans le temps, on se faisait expliquer que le corps se préparait à enfanter… Ne prends pas ça pour une mission urgente! La grossesse peut attendre plusieurs années, tu sais! (Ben oui, je le sais que tu le sais! Tu sais toute la théorie, tu sais comment te protéger, tu sais même que tu ne veux pas être enceinte aujourd’hui ou plus tard, que tu adopteras… mais j’espère que tu sais aussi que la pensée magique n’est pas suffisante pour éviter la grande rencontre utérine ou l’ITS…)

Le chemin que ton corps a pris des années à faire, ta tête le fait en quelques semaines. Comme si les hormones venaient de s’emboîter dans un bloc Lego à grands coups de maillet. Cloc! Nouveau (premier) chum, le printemps qui invite les jupettes, « maman, j’aurais besoin d’un nouveau maillot de bain… je peux choisir un bikini? ». Tu t’ouvres au monde social, tu cherches un emploi à temps partiel, tu donnes des rendez-vous à des amis à l’heure des activités en famille. Ton passage à l’adolescence vient de passer dans un accélérateur de particules et je te le dis, c’est un peu étourdissant pour ta maman (et en même temps, ça me rappelle plein de souvenirs! Les mamans aussi ont été ado avant d’être des mamans!).

J’aimerais ça, moi, pouvoir te garder un peu plus longtemps tout près, mais j’ai tellement espéré que tu serais prête un jour à couper le cordon! Et voici que je dois me rendre compte que tu as trouvé une méchante grosse paire de ciseaux pour faire la coupure! Ta pile de toutous envahit encore ton lit, mais je sais que tantôt, tu les tasseras pour découvrir des plaisirs qui t’étaient inconnus. Tu me donnes encore des méga colleux, mais maintenant, je ne suis plus la seule à en recevoir. Et c’est très sain, tant que tu prends ton temps.

C’est ça, être maman : on joue souvent à l’équilibriste sur son fil, à mi-chemin entre notre rôle maternel et votre autonomie.

Je te regarde aller et je suis fière de toi. Je vois tes valeurs, je vois notre communication, je vois la confiance que tu as en moi et que j’ai en toi, et je suis fière. Mais s’il te plaît, donne-toi quand même la chance de freiner à l’occasion pour que tu redeviennes ma petite fille encore un peu.

Eva Staire

La montée du WOW!

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait o

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait offert de lire : Un burnout en cadeau. Je n’étais pas prête tout de suite à voir ça comme un cadeau. Quand je travaillais à me remettre sur pied, il y a une chose à laquelle je tentais d’arriver : apprendre à me déposer. C’était ça, le cadeau.

Ma psychologue m’avait répété si souvent de prendre le temps de me déposer. Voilà qu’après deux séances, je m’assoyais à nouveau devant elle. Bien que je pensais me sentir mieux, je me suis assise et j’ai pleuré. Je pleurais et je cherchais les mouchoirs sur son bureau. J’étais découragée de pleurer encore. Avant d’arriver, j’avais le désir très fort de lui montrer que j’allais mieux et juste cette idée me procurait une certaine fierté. Mais non, c’était loin d’être le cas. Elle m’a alors dit : « Tu ne t’es pas encore déposée? » et j’ai répondu en sanglotant : « Je sais pas comment ».

Se déposer

Je ne pouvais pas savoir comment, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Tu l’aurais su, toi? Je ne savais même plus comment reconnaître mes besoins. Décidée à avancer et à apprendre à me déposer, j’ai appelé mon amie Manon Jean en renfort. Elle est fondatrice des ateliers Arbre en cœur, je sais qu’elle sait comment se déposer. Je lui ai dit en pleurant : « Il faut que je me dépose, mais je sais pas comment. » Elle a tellement ri. Elle a ri d’un rire rempli d’Amour et de Compassion qui m’a fait chaud au cœur. J’ai senti que j’étais accueillie et surtout comprise. Merci encore, mon amie.

Voici ce qu’elle m’a dit :

« D’abord, réjouis-toi, de désirer prendre soin de toi pour aimer davantage ta famille et tes amis. Réjouis-toi de constater que tu ne vas pas super bien et que par Amour, tu apporteras des changements à ta vie. Le but de la vie, c’est de trouver REFUGE dans son propre cœur et de lui faire confiance, et ce, sans attentes… Pas facile, car c’est un peu contradictoire avec tout ce qu’on voit. Prendre conscience que notre vie est brûlante, stressante et épuisante, c’est accepter que c’est nous qui en sommes les responsables. Ensuite, il faut laisser monter un sentiment de compassion tellement fort pour soi-même que tout se dépose ensuite. Peu importe comment les choses se déposent, c’est la réussite du sentiment de compassion envers soi… Rien de plus, rien de moins. Comme Bouddha l’a si bien dit : Le bonheur véritable est dans l’apprentissage de savourer ses propres vertus… savoir aimer, partager, être patient, compatissant, au moment même où nous les appliquons dans notre vie. Je te connais peu et beaucoup à la fois, mais tu es une fille UNIQUE avec un cœur AIMANT, tu es généreuse et radieuse… Ferme simplement les yeux et savoure ce que tu es… et une vague de wow montera en toi et ce wow est ta vraie nature. Faire confiance à cette vraie nature et en faire son chemin de vie, c’est ÇA, s’aimer pour vrai. »

Elle a fait naître en moi le début de cette Compassion et de cet Amour pour moi. Aujourd’hui, l’expression « Se déposer » prend tout son sens. C’est maintenant le chemin que je prends pour me retrouver dans un état de calme. C’est ma capacité de reconnaître les moments de stress pour m’arrêter et reprendre contact avec mes forces. C’est cette capacité de cesser de forcer pour me laisser porter par la vague qui me vient naturellement.

J’ai tellement forcé dans ma vie. J’ai forcé comme s’il fallait que je me batte pour réussir et que tout se réalise comme je le voulais et quand je le voulais. J’avais oublié un allié important dans la réussite : le T.E.M.P.S. La patience et la foi sont devenues mes alliées. J’ai appris que toute chose est bonne à cueillir lorsqu’elle est mûre.

En me déposant, j’ai appris à m’aimer et j’ai appris à profiter de chaque moment. « Se déposer », ça demeure une expression jusqu’à ce qu’on y ait donné du sens. Aujourd’hui, je connais le chemin que je dois prendre pour me déposer et il prend tout son sens chaque fois que j’y suis.

Je t’accompagne afin de te déposer sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

Sabotage

Je suis partie de chez toi le cœur gros, samedi. Pas à cause de qu

Je suis partie de chez toi le cœur gros, samedi. Pas à cause de quelque chose que t’as dit. Pas à cause de quelque chose que t’as fait. Je suis partie de chez toi le cœur gros parce que pour la première fois depuis qu’on se connaît, j’ai pleinement réalisé que de t’avoir dans ma vie, ça me faisait du bien. Ça me faisait sourire. Ça me rendait heureuse.

Assise sur le divan, je te regardais t’agiter, danser, parler fort, et tout ce dont j’avais envie, c’était d’aller vers toi. Ce désir tout simple et sincère de vouloir m’approcher est devenu trop insécurisant parce que je ne savais pas s’il était partagé. J’arrivais pas à te lire.

Pendant que t’étais all-in dans ton moment présent, léger et sans questionnement, moi, j’me sentais complètement démunie. J’étais comme les chats paniqués qu’on voit dans les vidéos sur YouTube : le cœur qui bat la chamade pis les pattes qui spinent dans l’fond du bain. Vieille minoune, en mode panique dans mes deux pouces d’eau, j’hyperventilais pour plein de raisons extérieures à toi. J’te jure, j’ai essayé de me donner une swing pour me sortir du bain, mais j’étais incapable de bouger, incapable de faire quoi que ce soit. Je suis partie sans te dire pourquoi.

J’ai pris peur parce que c’est ce que je fais quand mon désir d’être avec quelqu’un grandit. Quand je sens que je m’ouvre, quand je me sens vulnérable, quand l’incertitude kick in, mes sutures prennent le bord. Je me protège, je me pousse.

Je m’en vais, je coupe les ponts, je me fais un faux reset et, la fois d’après, je choisis l’homme qui entre dans ma vie avec plus de raison. J’atterris dans du tiède ou du connu. Je trouve quelqu’un de poqué comme moi qui recherche l’amour sans le risque ; la vie à deux sans facteur de dangerosité.

Pour m’assurer de ne pas avoir mal, je me cherche un partenaire pour une entente convenue où on se dit à peine à mots couverts : « Si on gratte pas trop où ça me fait mal, on va pouvoir faire un bout ensemble. Toi pis moi, on va s’entendre ben comme’faut. Pas de flammèche, mais pu d’bobos. On va s’aimer juste un peu, mais pas trop. Ça t’tente-ti? Signe ici, moi je signe là. »

La beauté dans tout ça, c’est que l’entente va fonctionner. Un mois, six mois, deux ans. Jusqu’à ce que je croise un couple de vrais amoureux, jusqu’à ce que je réalise que c’est vraiment ça que je veux. Pas le partenaire parfait. Pas les vies parfaites. Pas le sexe instantanément parfait. Mais le désir sincère et parfait d’être entièrement avec quelqu’un. Le désir de m’abandonner, de réapprendre la confiance et le laisser-aller. Ce désir me fera sourire à nouveau et simultanément, la chamade va recommencer parce que le désir d’aimer vient aussi avec la peur de perdre. Pis là, j’vais encore être fourrée. Sauf que.

Y a pas vingt mille choix possibles en amour à ce qu’on dit. On continue de faire ce qu’on connaît : on essaie, on gaffe, on se protège, on arrête, on recommence, on se sabote ou on apprend. On vit avec l’inconfort. On avance. On se donne une vraie chance.

Si, comme dans les films d’amour, j’ai envie de me réveiller en pleine nuit avec un fou rire adolescent pour ensuite faire l’amour ; si j’ai envie de voyager à travers le monde à deux pour nous créer des souvenirs et des moments précieux, je suis aussi partante pour les matins de marde pis les chicanes connes du jeudi soir. Je suis clairement pas outillée pour gérer tout ça avec aisance et spontanéité, mais je suis prête à signer.

Pas de mariage, pas de vœux d’éternité, mais prête à réapprendre à me laisser aller. Prête à sortir de ma tête, à refaire entrer un rond dans mon carré. Je signe ici et, si ça te tente, toi, tu peux signer là. Je vais remplacer mon besoin de certitudes par un besoin de compréhension et de patience. Parce que j’ai besoin de temps pour me reseter. Parce que j’ai besoin de temps pour apprendre à connaître quelqu’un qui va accepter, des fois, de respirer pour nous deux quand mon air va bloquer à l’entrée. Quelqu’un qui va comprendre pourquoi j’entre dans mon mode « vieille minoune » pis qui va se contenter de me dire d’une voix sincère et réconfortante : « Heille, dégonfle Harkio. Va domper ton p’tit manteau de peurs pis d’insécurités dans l’foyer, pis viens t’coller. L’printemps est arrivé. »

Liza Harkiolakis

 

Adulte et intimidée

Vivre de l’intimidation quand on est adulte, je le vis comme si je fais un retour en arrière pend

Vivre de l’intimidation quand on est adulte, je le vis comme si je fais un retour en arrière pendant mes années de secondaire.

 

Comme dans les films.

 

Quand celle qui est ultra populaire décide de s’acharner sur une autre.

 

Ce qui est fou, c’est que quand cela t’arrive à l’âge adulte, cela fait aussi mal.

 

C’est direct dans le cœur.

 

Cela prend toute la place dans notre tête, dans nos pensées.

 

Il y a des jours où je pense presque que ce que cette personne dit ou pense est vrai.

 

L’instant d’après, monte en moi un « punisher » prêt à venger ma réputation, ma personne et toutes celles qui vivent ce genre de chose.

 

La seconde suivante, j’ai juste le goût de me rouler en boule dans mon garde-robe et de tout abandonner.

 

Abandonner tout ce pour quoi je me lève chaque matin.

 

Dans le fond, c’est juste un travail.

 

Dans le fond, je peux vivre de ma mission autrement.

 

Je me sens littéralement comme une bipolaire émotionnelle!

 

Chaque seconde diffère de l’autre et c’est juste quand je n’ai pas à croiser la « reine du bal ».

 

Si je dois la croiser, je me sens redevenir enfant et je tombe dans la peur.

 

L’instant d’après, je suis une « warrior » et rien ne peut m’atteindre.

 

Mais mon désir profond, c’est juste que cela arrête.

 

J’aurais pu choisir d’exposer tout ce que j’ai contre la « reine du bal ».

 

J’aurais pu faire parler mon « ego » et faire taire la « reine du bal ».

 

Je le sais comment faire, j’ai déjà été une « reine du bal » par le passé.

 

J’ai bien passé des journées à me demander comment faire arrêter ce cancer.

 

Cancer qui ne ronge pas que moi.

 

J’ai choisi de prendre un chemin qui n’est pas très fréquenté.

 

Quand on vit de l’intimidation, on a souvent près de nous des gens qui nous aiment et qui ne veulent que notre bien.

 

Qui veulent nous défendre bec et ongle devant l’injuste réalité qui est la nôtre.

 

Qu’est-ce que j’enseigne à mes filles si j’agis ainsi?

 

À m’abaisser au même niveau et à frapper plus fort pour dominer comme dans les films de superhéros?

 

On va rester authentiques ici : il y a toujours des suites ou des vengeances inattendues par la suite dans les films de superhéros et je n’en veux pas dans ma vie.

 

Cette tactique n’est pas pour moi, car je vais redevenir en faisant cela « une reine du bal ».

 

C’est tellement facile de devenir l’intimidé intimidateur, mais…

 

J’ai demandé à tous ces gens qui m’aiment et ne veulent que mon bien de ne rien faire.

 

Je suis folle?

 

Peut-être que seul l’avenir nous le dira!

 

J’ai choisi de rester dans l’amour.

 

Oui parce que comme j’ai déjà été une « reine du bal », je le sais que j’étais brisée en dedans à ce moment-là.

 

Je crois foncièrement que ce qui sort de notre bouche vient souvent de la manière dont on se sent intérieurement.

 

Je suis ce que je dis, pense ou ressens.

 

Sauf que quand je le dis, les autres en sont témoins.

 

J’ai déjà été si brisée que je ne souhaitais qu’une chose : ne pas être la seule à souffrir.

 

Je le sais que quand quelqu’un me dérange ou me déplaît, c’est trop souvent que c’est en moi qu’il se passe quelque chose.

 

Les autres sont des acteurs qui viennent déclencher une bombe qui est en moi.

 

Cette bombe qui me fait prendre conscience de ce que je dois travailler à l’intérieur de moi.

 

J’ai donc choisi de rester dans l’amour.

 

Je me suis mise à écrire des lettres d’amour.

 

Pas seulement à moi, mais aussi à cette personne.

 

Chaque matin, j’écris à cette personne et à moi de bons mots. Des mots remplis de bienveillance. Des mots que j’aurais aimé qu’on écrive pour moi.

 

Ce n’est pas toujours facile, j’ai parfois le goût de vider mon sac à colère, mais je me ramène à la façon dont j’ai choisi de vivre cela.

 

Car si j’ai été la « reine du bal » un jour, je sais que j’aurais eu besoin d’amour à ce moment-là et je tiens à en offrir à cette personne.

 

J’offre l’empathie dont j’aurais bien eu besoin dans le passé.

 

Aussi fou que cela puisse sembler, depuis que je fais cela, je vais beaucoup mieux!

 

Parce que ce qui est le plus important pour moi, c’est de ne plus me sentir attirée vers un tourbillon négatif.

 

Ce n’est plus important pour moi de réparer la situation.

 

Ce n’est plus important pour moi de mettre mon attention sur ce que cette personne dit ou fait contre moi.

 

Je sais que je ne suis en fait que l’actrice qui déclenche la bombe en elle ; sa façon de gérer son bout de foulard ne m’appartient pas.

 

Je ne dis pas que j’ai trouvé LA solution à l’intimidation, mais j’ai trouvé MA solution.

 

Je reste authentique à moi-même, à ce que je veux créer de ma vie, et cela passe par l’amour!

 

 

Martine Wilky

 

Mon enfant, ne dis plus jamais « je t’aime »

J’ai pris conscience que d’une certaine manière, quand je disai

J’ai pris conscience que d’une certaine manière, quand je disais « je t’aime » à mes filles, il y avait une sorte d’attente.

Celle qu’elles me répondent « moi aussi, je t’aime ».

On s’entend qu’en vrai, en plus de m’attendre à cette réponse, si elle n’arrive pas, c’est un peu reçu comme un manque de politesse.

J’ai été élevée avec comme bagage que quand on reçoit, on redonne.

Le truc, c’est que cela me chicote, je n’aime pas cela.

Et puis cela m’a frappée!

Ce que je mets sur le compte de la bienséance est en fait une façon bien intégrée depuis des générations de valeur et de respect quand en fait, une des seules raisons pour lesquelles on s’y attend est…

… que cela répond à NOTRE besoin d’affection.

Outch!

Ce sont des mots surutilisés.

Et c’est tout un fardeau à laisser à mes enfants, celui de combler dans mes besoins affectifs.

Je souhaite tellement que mes enfants ne sentent jamais qu’elles ont l’obligation de dire « je t’aime » à quelqu’un, et j’étais celle qui cultivait cela.

J’ai donc demandé à mes filles de ne plus me dire « je t’aime ».

Vous dire le travail sur moi que cela a demandé!

Chaque fois que je sentais monter le besoin de dire « je t’aime » pour en recevoir un, je devais apprendre à me donner cet amour, mais je n’en avais pas toujours en stock.

Je n’ai pas été dans la culpabilité de ce que j’avais peut-être créé en mes enfants par ces insécurités.

Je crois profondément qu’on peut à chaque instant se bonifier émotionnellement.

C’est toute une normalité générationnelle que je suis en train de défaire dans ma famille.

Par contre, j’ai tellement appris à dire « je t’aime » par amour d’offrir ces mots si tendres!

C’est un si beau cadeau que d’aimer et de pouvoir le partager à l’autre.

J’ai même recommencé à le dire à ma mère et aux gens que j’aime.

Parce que maintenant, je le vois comme un cadeau, aussi précieux que cela.

Et si je revenais à mes filles…

Comprends-moi, elles ont le droit de le dire elles aussi, mais uniquement quand monte en elles.

Plus d’obligation ni d’amour conditionnel à une réponse de leur part.

Martine Wilky

 

Ce soir

Je suis présentement assise à côté de toi. Je te regarde et j’

Je suis présentement assise à côté de toi. Je te regarde et j’ai le cœur gros.

Toi, tu dors paisiblement dans le milieu de mon lit. Habituellement, je ne suis pas enchantée à l’idée que tu passes la nuit entre papa et moi. Aujourd’hui, c’est moi qui te l’ai offert. Le sourire sur ton visage représentait bien ta joie. Maman qui te demande de faire dodo avec elle et papa. WOW! On pourrait même te dire d’aller t’acheter un 6/49 (bon juste le dire en expression, car tu n’as pas l’âge).

Ce soir, j’ai décidé que je passais par-dessus mes idées préconçues. Tu sais, celles qui me font dire que si tu fais dodo avec nous, tu ne seras plus capable de dormir seul et ce genre de truc. Oui c’est vrai, je ne dors jamais aussi bien quand nous sommes trois dans un lit queen. Mais, là, présentement, j’avais envie de sentir ta respiration, de voir ta petite bette endormie, de sentir ton bras d’enfant autour de moi. Je te regarde et j’apprécie ce moment, probablement plus que tu ne peux l’imaginer.

Ce soir, un ami nous parlait de l’enfant d’un collègue. Un petit garçon de cinq ans. C’est presque ton âge ; toi, tu as quatre ans. Ce petit garçon s’apprête à quitter ses parents. Non pas pour aller faire dodo chez sa grand-maman. Non, lui, il deviendra une étoile. Il veillera sur sa famille de là‑haut. Ce petit garçon, il allait bien, très bien même. Comme toi, il adorait jouer. Puis un jour, la vie a décidé que la sienne se terminerait plus rapidement que prévu.

Ce soir, mon cœur de maman saigne. Je ne le connais pas, mais je ne peux m’empêcher de penser à lui et à ses parents. Je ne sais pas comment un parent peut survivre à une épreuve comme ça. J’ai l’impression qu’une partie de ton cœur meurt à tout jamais. Juste l’imaginer, je manque d’air. La seule chose que je peux faire est de compatir avec eux et de leur envoyer une grosse dose d’amour et des ondes positives.

Puis, c’est là que je te regarde et que je me dis qu’on ne sait jamais ce que demain nous réserve. Alors, le mieux que je peux faire est de profiter des moments que nous avons ensemble. Ce n’est pas quelque chose de facile pour moi de vivre le moment présent sereinement. Je suis plus du genre à te dire : ne fais pas ci, ne fais pas ça, dépêche-toi et patati et patata. Je veux tellement que tu sois parfait que j’oublie parfois que tu n’es qu’un enfant. Un enfant qui doit apprendre de ses erreurs.

Aujourd’hui, je me fais la promesse de profiter plus de la vie avec toi, ton frère et ta sœur. De ne pas vous rendre parfaits, mais heureux. Oui, je tiens tout de même à faire respecter mes valeurs, mais je veux accepter que la perfection ne soit pas de ce monde.

Ce soir mon coco, je m’endormirai à tes côtés, je te regarderai avant de sombrer dans les bras de Morphée et je remercierai la vie pour les moments qu’elle nous offre ensemble.

À toi qui lis ce texte, que dirais‑tu d’aller faire un gros câlin à tes enfants, leur dire combien tu les aimes et remercier la vie des moments que vous pouvez vivre ensemble?

Karine Larouche

Le petit frère fatigant

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Pendant plus de dix ans, mes filles ont été en guerre. Ouverte et violente. On a travaillé extrêmement fort pour réparer leur relation et bingo! Ça a fini par fonctionner. Mon cœur se ramollit devant chaque câlin, devant chaque parole douce entre elles. Et en même temps, ces gestes tendres me replongent dans des souvenirs que j’aimerais oublier. Toutes ces journées où j’ai eu peur autant pour la plus jeune que la plus vieille.

Quand j’ai compris que l’histoire serait différente avec mes garçons, j’ai vécu un choc. La complicité entre mes enfants, je ne connaissais pas. C’était une notion inconnue que je n’espérais plus. J’ai dû apprendre à simplement croire qu’une relation fraternelle pouvait être simple. Et douce. Et bienfaisante.

Quand j’entends mes garçons jouer ensemble de 6 heures le matin jusqu’à l’heure du dodo, je fonds. Quand j’entends le plus vieux dire que son frère est son « camafrère » parce qu’il est à la fois son meilleur camarade et son frère adoré, je fonds. Quand j’entends le plus jeune exprimer sa gratitude chaque soir en disant « Je veux remercier mon frère d’être un aussi bon ami pour moi et de toujours vouloir jouer avec moi », je fonds. Quand je m’aperçois qu’entre eux, il n’y a pas de hiérarchie, pas de petit ou de grand frère, pas de « petit frère fatigant » ni de « grand frère terreur », pas de prises de bec ni de pouvoir, je me sens rassurée sur ma compétence parentale et sur le pouvoir de l’amour.

C’est bien l’amour fraternel et maternel qui a permis à mes garçons de reconnaître l’âme frère en eux. C’est bien ce même amour qui a permis à mes filles de faire renaître l’âme sœur entre elles. C’est bien l’amour qui nous unit et qui donne vie à tous les colleux, les « je t’aime », les bisous et les pardons.

 

Nathalie Courcy

À toi, mon papa monoparental

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation se

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation semblable à la mienne. Une âme un peu perdue, en questionnement, en adaptation. Un moment de ta vie marquant, bouleversant venait de se produire, tout comme pour moi. Nous avons commencé à nous voir, nous parler. J’ai découvert en toi quelque chose d’inattendu, mais en même temps, de tellement espéré.

Nous apprenions à nous connaître tout en vivant respectivement, chacun de son côté, notre déception vis-à-vis notre séparation, notre échec de cette idée parfaite que nous avions d’une famille unie.

Nous nous sommes épaulés, rassurés. Nous avons pleuré ensemble. Nous avons partagé nos peines, nos joies et nos inquiétudes.

Je me suis dit à ce moment-là que rien n’arrive pour rien et que si nous devions seulement être que de passage dans la vie l’un de l’autre, ce passage ne serait que bénéfique pour nous deux.

Mais, ce n’est pas ce qui s’est produit. Nous n’avons pas été que de passage… Nous y sommes encore aujourd’hui. Nous sommes tombés amoureux à une vitesse impressionnante.

Certains diront que la rapidité avec laquelle nous avons foncé à vive allure dans cette relation était trop intense… trop rapide… trop ci… trop cela… Ça t’a blessé, toi qui ne veux tellement pas décevoir les gens autour de toi. À ces personnes, je leur souhaite de rencontrer quelqu’un d’aussi merveilleux que toi. Ainsi, elles me comprendront.

Je me souviens exactement du moment où je me suis avoué que j’étais totalement sous ton charme. Le moment où j’ai compris que tu allais tôt ou tard faire partie de ma vie et de celle de mon enfant.

Tu riais avec ta fille malgré les moments difficiles que tu vivais. Tu l’enlaçais dans tes bras en lui disant à quel point tu l’aimais. C’était beau, c’était rassurant. Peut-être que personne ne te l’a jamais dit, mais ces moments que tu prends pour lui dire à quel point tu l’aimes et qu’elle est importante pour toi auront un impact important dans son futur.

Je te vois agir avec elle comme père et je suis fière de toi. Je sais que ce n’est pas évident pour toi de jouer le rôle du papa monoparental. J’ai vécu tes doutes avec toi, mais crois-moi, ta fille ne manque de rien avec toi. Elle est plus que bien et, malgré que parfois, tu peux te sentir inquiet dans ce rôle de père, tu fais un travail remarquable.

La façon dont tu agis avec elle et avec les gens qui t’entourent me fascine. Ta sensibilité, ton écoute, ton respect, ta douceur… ces qualités ne font qu’augmenter la gratitude que j’ai envers la vie, d’avoir mis un homme aussi admirable sur mon chemin.

Nous avons vécu des émotions indescriptibles ensemble depuis notre rencontre. Nous avons eu des doutes, des émotions à la tonne, des frustrations.

Je peux dire que de nous voir ensemble aujourd’hui me rend fière. On ne s’est pas laissé impressionner. On y a cru.

Je te remercie d’être toujours là, à mes côtés.

Je t’admire d’être un aussi bon ami pour ma fille.

Je t’acclame d’avoir accepté que le père de ma fille et moi soyons amis et en bons termes pour notre fille. Ce n’est pas tout le monde qui aurait la capacité de vivre avec cette chimie entre « ex ».

Je te dis de rester qui tu es même si parfois, ton insécurité crée des doutes sur ta façon d’être et d’agir.

Crois-moi, tu es tout simplement unique.

Et je souhaite que chaque père monoparental aussi merveilleux que toi, malgré les inquiétudes et les doutes, continue de croire qu’il est capable de faire briller les yeux de son enfant, et ce, chaque jour.

Isabelle Nadeau

 

Deuxième grossesse : quand la culpabilité fait place à l’amour

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de 230 jours. Il nous reste encore quelques semaines à partager l’espace de mon corps et ensuite, tu seras parmi nous. Cette deuxième grossesse, elle est bien différente de la première. Comme lorsque je portais ton frère, je me sens bien, je suis en santé et toi aussi. Par contre, pour ton frère, je devais m’occuper que de ma bedaine.

Je connaissais tout ce qui se passait pour lui et pour moi à chaque semaine de grossesse qui passait. Les ongles qui poussent, l’ouïe qui se développe, la peau qui s’épaissit. Chaque semaine, je lisais religieusement à quel stade ton bébé frère était rendu. Pour toi des fois, on me demande le nombre de semaines de ma grossesse et je dois y réfléchir. Parfois, je me mélange même d’une ou deux semaines avant de me rectifier. Jamais je n’aurais cru cela possible.

Quand ton frère est arrivé au creux de mon ventre, je pensais à sa place dans notre famille. Il avait toute mon attention, toutes mes pensées ou presque. Cette fois, avec toi, j’étais plus inquiète de ne pas arriver à te faire une place, de manquer de temps, de manquer d’énergie. Je me suis sentie coupable de ça, j’espérais que tu ne te sentais pas rejeté.

Puis, un jour, l’une des sages-femmes qui assurent notre suivi m’a dit : « Au fond, cette grossesse‑là est plus normale. » Elle ne le disait pas de manière péjorative, mais me faisait plutôt valoir que c’est peut-être tout le surinvestissement de la première grossesse qui est hors norme. Ça m’a apaisée. C’est vrai, au fond, que la vie continue même si tu es dans mon ventre. Je ne suis pas moins attachée à toi, j’ai simplement d’autres obligations qui seront encore là à ton arrivée.

Le temps ne s’arrêtera pas, ton frère va continuer sa routine et notre famille aussi ; au fond, c’est ce qui est beau. Notre famille, elle existe déjà et tu vas la rejoindre. Ta place y est déjà faite. Je me dis aussi que tu auras droit à une maman beaucoup plus détendue. Avec ton frère, j’ai tout appris, tout remis en question et je me suis tellement donnée à fond dans mon rôle de mère que j’ai failli m’épuiser.

J’avais l’impression que chaque action, chaque décision pouvait marquer sa vie à jamais. Comme si tout devenait plus gros, plus important. Avec toi, je sais le beau chaos qui s’en vient, je sais que tout passe, le bon comme le mauvais, et je sais que je suis une maman suffisamment bonne. Ça, tu vois, c’est un avantage que ton frère n’a pas connu tout de suite. J’ai appris avec lui et tu pourras en bénéficier.

Même chose pour ta venue au monde. Avec ton frère, je ne savais pas si je fabulais, si mes souhaits étaient réalistes ou naïfs. Maintenant, je sais que c’est possible. Je sais que je suis capable d’accoucher chez moi, dans le calme et l’amour. Je sais que je peux faire confiance à mon corps et je connais le chemin que nous aurons à traverser ensemble pour que tu puisses venir au monde. Il reste encore des surprises évidemment! À chaque bébé son histoire, mais je n’ai pas peur et ça aussi, tu dois le sentir.

C’est vrai, j’ai dû me forcer pour avoir des petits rituels avec toi, prendre le temps de prendre le temps, mais je ne me sens pas moins attachée à toi pour autant. J’ai compris qu’une fois de plus, la vie m’enseignait à ralentir, à changer de rythme et à prendre conscience de mes priorités, de mon temps et de ce que j’en fais. Un bel enseignement que tu m’apportes, comme un cadeau.

Mon bébé, j’apprends à te connaître par tes mouvements et tes réactions intra-utérines. Je t’imagine, je t’espère, je te fais confiance. Un petit bébé tout doux et curieux qui s’étire doucement dans mon ventre. Un petit bébé qui interagit déjà beaucoup avec les mains qui le touchent, surtout celles de ton frère et de ton père.

Bref, je te porte avec bonheur tout près de mon cœur en espérant que tu ressens tout l’amour que j’ai pour toi malgré le tourbillon de la vie. Prends toute la place qui te revient, viens bousculer notre routine, nous en apprendre encore plus sur nous. Nous sommes prêts et quand le moment sera venu, nous t’accueillerons avec tout l’amour que tu mérites.

Roxane Larocque

C’est si difficile d’aimer

Depuis toute petite, comme beaucoup d’autres petites filles, je mâ

Depuis toute petite, comme beaucoup d’autres petites filles, je m’imaginais déjà avoir un amoureux à l’âge de vingt ans, je me voyais planifier mon mariage, avoir des enfants, une maison, une voiture et un chien. À l’aube de mes 26 ans, je me rends compte que la vie en a voulu bien autrement.

Je n’ai jamais eu de chum. Un vrai de vrai. J’en ai souvent voulu à la Terre entière pour cela. Je me suis demandé si c’était parce que je n’étais pas assez belle, pas assez gentille, pas assez brillante ou encore trop grosse, trop gentille, trop brillante. Je me comparais constamment aux autres, je me disais que ça ne se pouvait pas que tout le monde finisse par rencontrer SA personne et que moi, je n’y arrive jamais.

Puis, j’ai fini par me dire que je faisais peur aux hommes : une femme indépendante, audacieuse et de carrière, ce n’est pas ce qui attire tous les hommes (alors que c’est pourtant tout le contraire !) J’ai longtemps blâmé les autres alors que je ne m’étais jamais arrêtée à me questionner : suis‑je difficile à aimer ou bien ai‑je de la difficulté à aimer ?

Bam ! La vérité en pleine face, qui m’assomme comme un deux par quatre. C’est moi qui ne suis pas capable d’aimer. Je ne veux pas m’engager. Ça me fait peur. Je suis très exigeante dans mes choix et mes critères face à la personne avec qui je partagerai ma vie. Les gars de mon âge que je rencontre ET qui sont célibataires, eh bien, ils ne me plaisent pas. Il y a un an, j’ai rencontré un garçon. On s’envoyait des messages, et malgré les nombreuses fautes d’orthographe, je le trouvais tout de même sympathique et agréable. J’ai décidé de lui donner une chance, je n’y perdais rien. Quelle erreur.

Le gars avait 27 ans, il habitait chez ses parents, était sans emploi et a osé me dire (il fallait quand même avoir du cran pour me dire ça) : « Yo non, moi j’me cherche pas d’emploi, j’men fous man, le gouvernement me paye pour habiter chez mes parents, c’est chill. » Tu vois le portrait ? C’est évidemment le pire cas que je te raconte, mais c’est aussi celui qui ne me donne pas envie de m’engager dans une relation avec les yeux fermés. Les bons gars, avec qui je pourrais avoir plusieurs aspirations et valeurs communes, sont déjà en couple. J’ai l’impression d’être la niaiseuse qui arrive à 16 h au Best Buy pendant le Boxing Day pour avoir la télévision en spécial. Comme si je venais d’allumer qu’un homme avec qui partager ma vie, ça pourrait être bien.

Malgré tout, même si parfois, je me surprends à être jalouse de mon amie qui se mariera bientôt, ou de l’autre qui part en fin de semaine d’amoureux au chalet, je ne regrette pas mon éternel célibat. Oui, j’aimerais avoir quelqu’un dans ma vie, mais j’ose espérer que la raison pour laquelle je n’y arrive pas, c’est que j’attends vraiment la bonne personne pour moi, celle qui créera des étincelles de bonheur dans tous nos petits moments au quotidien. Je suis aussi heureuse de constater que je me suis choisie avant tout, puisque je ne me suis pas jetée dans les bras du premier venu, chose que j’aurais pu faire il y a bien longtemps et que j’aurais pu regretter.

Je passe ma 25e Saint-Valentin célibataire, mais je suis maintenant en paix avec cela.

Stéphanie Parent