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Quand la grossophobie s’invite à l’école

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Vous connaissez la grossophobie ? Selon Wikipédia, cela se définit comme étant l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses. Elle a pour origine des préjugés et des stéréotypes négatifs selon lesquels le fait d’être gros est une question de volonté personnelle et que les personnes grosses seraient ainsi les seules responsables de leur surpoids, en négligeant les autres facteurs à l’origine du surpoids.

Mon fils est en cinquième année du primaire et récemment, il est revenu de l’école dans tous ses états. Quand je lui ai demandé pourquoi il était fâché, il m’a expliqué qu’en cours d’après-midi, des élèves de sixième année sont venus dans sa classe faire une présentation sur le corps humain. Qu’est‑ce qui a pu causer ce changement d’humeur dans une telle présentation ? Une mention sur les gens présentant un surpoids. En effet, selon leur exposé oral, les personnes ayant un surplus de poids ne peuvent être heureuses dans la vie. Cette section de la présentation était appuyée par un support visuel montrant une personne obèse s’empiffrant de junk food sur un divan.

Comme vous le savez peut-être déjà, mon grand garçon est autiste. Les autistes sont réputés pour ne pas avoir de filtre et dire ce qu’ils pensent tout de go. Mon fils ne fait pas exception. Toutefois, cet après‑midi‑là, il n’a rien dit. Après la présentation, il a demandé au professeur pour aller au local d’apaisement pour se calmer. Au retour en classe, quand on lui a demandé ce qui s’était passé, il a été capable de dire que les propos sur les personnes avec un surplus de poids l’avaient fâché. Pas parce qu’il est gros, loin de là, mais parce moi sa mère, je le suis. Pour la première fois, il a réalisé que ce que je lui disais sur les moqueries possibles sur les gens avec un surplus de poids, sur les propos méchants qu’on entend souvent et les jugements des autres sur l’apparence physique était vrai. Soudainement, il a compris mon quotidien et ça lui a fait de la peine. Il a eu de la peine de penser que sa mère ne pouvait, selon une présentation, être heureuse dans la vie si elle avait un surpoids.

Ses mots exacts ont été : « Le bonheur ne se mesure pas sur une balance, voyons ! C’est donc ben niaiseux ce qu’ils ont dit. Pourquoi ils ont dit ça, maman ? » J’ai vu ses yeux se remplir de larmes. J’aurais aimé lui dire de faire comme moi et de ne pas les écouter, de voir les gens autrement que comme une image qu’ils projettent. Que oui, les gens sont effectivement bien plus qu’une série de chiffes sur une balance. Tout ce que j’ai pu lui dire, c’est que les gens sont parfois méchants et blessent les autres parce qu’ils ont malheureux eux-mêmes. Que toute personne qui est différente, que ce soit parce qu’elle a un handicap, une condition neurologique, une différence corporelle va être pointée du doigt par certains individus. Il faut être fort et ne pas les écouter.

La vérité ? Oui, 90 % du temps, je crois fermement ce que je lui ai dit. Mais il y a toujours un 10 % du temps, ce damné 10 %, qui vient nous chercher droit au cœur et qui nous fait mal. Personnellement, hormis la réaction de mon fils, ce qui m’a fait le plus fait mal dans cette histoire est qu’un professeur de sixième année a cautionné ces propos et n’a pas demandé à ses élèves de retirer ce segment de la présentation. Après toutes les campagnes effectuées pour l’acceptation de la diversité corporelle. En 2018, dans nos écoles, un professeur a encouragé des élèves à tenir des propos grossophobiques.

J’aurais aimé voir ces élèves et les inviter chez moi à brûle-pourpoint et leur demander de regarder mon garde-manger, mon frigo et mon congélateur, puis de me regarder, moi, monter sur la balance devant eux. Leur montrer mes résultats d’analyses sanguines et mon bilan de santé général. Leur demander si je représente selon eux la « belle image stéréotypée » qu’ils ont mise dans leur présentation. Les gens ont un surpoids pour diverses raisons et blâmer une mauvaise alimentation est trop facile. On dit souvent de ne pas juger une personne sans avoir marché dans ses souliers. Cela s’applique aussi au poids d’une personne.

Je suis une adulte et un parent et en tant que tel, je ne peux agir de la sorte. Je ne peux pas aller apostropher un enfant qui n’est pas le mien et lui dire que ce qu’il a dit dans un exposé n’a aucun sens. Par contre, en tant que société, en tant que parents, nous avons le devoir d’éduquer nos enfants à être tolérants envers les autres et à voir au‑delà des différences. Nous sommes tous des êtres beaux, uniques et différents. C’est ce qui donne de la couleur à la vie !

Annie St-Onge

Petits messages qui rendent heureux

Chaque soir, je prends quelques minutes, au calme, et je lis quelque

Chaque soir, je prends quelques minutes, au calme, et je lis quelques messages inspirants sur le bonheur. J’ai décidé de vous en partager quelques‑uns…

Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux. Mère Teresa

L’homme le plus heureux est celui qui n’a dans l’âme aucune trace de méchanceté. Platon

Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs. Montaigne

Tourne-toi vers le soleil, l’ombre sera derrière toi. Proverbe maori

Tu oublieras peut-être les paroles aimables que tu as dites aujourd’hui, mais la personne à qui tu les as dites peut les aimer pendant toute une vie. Dale Carnegie

Le bonheur est une petite chose que l’on grignote assis par terre, au soleil. Jean Giraudoux

Si tu veux être heureux, ne sois pas trop sage. Thomas Carlyle

Faites le bien, par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. Desmond Tutu

Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. Oscar Wilde

J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. Voltaire

Gwendoline Duchaine

 

Si on essayait d’être heureux?

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Vous avez sûrement souvent entendu la phrase « Être parent, c’est faire passer le bonheur de son enfant avant le sien ». On a souvent entendu cette phrase aussi en amour : « Être amoureux, c’est faire passer le bonheur de son conjoint avant le sien ». Est-ce vraiment cela la vie? Faire passer le bonheur de tous et chacun avant le sien?

 

Depuis que je suis enfant, j’ai développé le syndrome du « Si les autres sont heureux autour de moi, alors je le serai aussi ». Pourquoi? Je n’en ai sincèrement aucune idée. J’avais vraiment l’impression que si je rendais tout le monde heureux autour de moi, si tout le monde était content de moi, alors je serais heureuse. Pendant des années, j’ai pensé comme ça. Des années, que dis-je, la majeure partie de ma vie à penser comme ça!

 

À 43 ans et ¾, je suis épuisée de tenter de plaire à tout le monde. Premièrement, c’est juste carrément impossible de le faire, je le sais : j’ai essayé ! Est-ce que tout le monde me plaît? Bien non et c’est juste normal! Il y a des gens dont le visage ne me revient juste pas, pour zéro raison donc l’inverse doit être vrai aussi : des gens à qui « ma face » ne revient pas pour zéro raison aussi. Donc ok, plaire à tous, c’est impossible, on raye ça de la liste.

 

Plaire à la famille, aux amis, et aux gens plus près de moi, est-ce que cela va me rendre heureuse? Encore une fois, c’est impossible de rendre tout ce monde‑là heureux. Il y a toujours une décision que je vais prendre qui ne plaira pas à l’un ou à l’autre. Je pense seulement aux avis contradictoires que je reçois quand j’essaie de nouveaux vêtements en magasin et que je demande un avis parce que je ne suis pas certaine de ce que le miroir me montre. Pour certains, c’est trop décolleté, pour d’autre c’est trop conservateur, ça ne met pas mes courbes en valeurs ou alors, on ne voit que mes bourrelets (à bien y réfléchir, je devrais aller magasiner seule à l’avenir).

 

Plaire à tout prix à mes enfants? Plaire à des enfants se résume souvent à dire « oui » à tout ce qu’ils demandent, ce qui n’a honnêtement aucun sens. Pensez‑y une seconde : à quoi ressemblerait une journée où vous allez plaire du matin au soir à vos enfants? Déjà, si vous en avez plus d’un, bonne chance, car c’est contre nature que deux enfants veulent la même chose en même temps! Je suis leur mère, pas leur copine; je vais inévitablement avoir le rôle de « méchante qui dit non » plus souvent qu’à mon tour!  

 

Hier soir, j’ai fait une introspection. Ça fait des années que je suis épuisée de me fendre en quatre pour répondre aux attentes des gens autour de moi et réaliser qu’au final, très peu de gens répondaient aux miennes. Est-ce que mes attentes étaient déraisonnables? Pas vraiment, enfin je ne crois pas… Une psychologue m’a dit que pour que l’on réponde à mes attentes, je dois les exprimer clairement. Ça semble élémentaire comme principe, non? Je dois humblement avouer que je souhaitais dans la vie que des personnes voient au fond de mes yeux que ça ne va pas même si j’affirme le contraire, voient les larmes qui se cachent derrière les sourires. Je m’attendais à ce que les gens devinent ce dont j’ai envie, ce qui me fait plaisir, sans avoir que j’aie à l’exprimer. Bref, je voulais que les gens portent attention aux détails ou aux indices que je donnais de la même façon que je porte cette attention envers eux. Les gens me déçoivent, mais moi, je ne me donne pas le droit de les décevoir, espérant que le vent tourne.

 

Hier soir, j’ai réalisé que c’est cette image que mes enfants ont de moi : une maman qui est épuisée et qui pleure parce que déçue des gens et de la vie. Hier soir, j’ai réalisé que mes enfants s’engageaient sur le même chemin que moi en voulant plaire à tout prix et ne pas décevoir. Ils ont peur de me dire qu’ils n’aiment pas un aliment que je glisse dans leur lunch. Ils me donnent plein d’excuses valables pour expliquer que la compote revient intacte tous les soirs depuis deux semaines. Ils ont peur de me dire qu’ils n’ont plus envie d’avoir des compotes dans leurs lunchs, de peur de me déplaire. Alors hier soir, je leur ai dit ceci : « Dites toujours ce qu’il y a au fond de votre cœur même si ce n’est pas ce que l’autre personne veut entendre. Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et vous allez être malheureux ou avoir des lunchs poches si vous n’exprimez pas les choses comme elles sont par peur de décevoir les autres. C’est trop tard pour réaliser cela une fois adulte ». Mon fils de presque 10 ans et ¾ et qui est autiste m’a répondu : « C’est de toi aussi que tu parles maman? »  Hier soir, j’ai décidé que si j’étais heureuse, les gens autour de moi le seraient aussi et non l’inverse. À 43 ans et ¾, j’ai finalement compris!     

 

 Annie St-Onge

Entretenir de bonnes relations!

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C’est un autre sujet facile de discorde…

Selon la croyance populaire, un mariage sur deux ne résistera pas. Si on ajoute les conjoints de fait, ça doit même être pire. Le seul point positif, c’est qu’une majorité d’enfants le vivra désormais. Qu’ils ne seront plus dans l’exception. Isolés.

Sur les causes, je dirais que la vie moderne est à l’image de la société de consommation. Une relation de couple, c’est comme un électroménager. Durée de vie moyenne de dix ans. Si on est chanceux. Le vieux modèle, on finit toujours par s’en lasser. La nouveauté semble irrésistible. Quel détachement. Sinon, il finira bien par nous lâcher. Parfois quand on s’y attend le moins.

Ça, c’est sans compter toutes les relations fondées sur le plus superficiel. L’argent. L’aspect physique. L’amour, de tomber en amour. La peur d’être seul.

Sur les impacts, j’ai du vécu. J’ai aussi constaté que, réalité oblige, l’information foisonne. Mon fil de nouvelles me souligne constamment les éléments d’un après couple réussi. Me met en garde sur les indices du contraire. Les comportements néfastes. Les situations à éviter. La psycho‑pop à son meilleur.

Et les courriers du cœur de s’en donner à cœur joie.

Dois-je rester ami(e) avec mon ex?

Évidemment, les réponses semblent toujours mettre l’enfant à l’avant-plan. C’est si rassurant, de ne pas prendre de décision pour soi. Ce qui donne, souvent, dans le très contradictoire. Surtout si la relation s’est mal terminée ou que la séparation est mal vécue par un des conjoints. Ouvertement ou non.

Je vais être différent. Je crois qu’il faut faire pour le mieux. Être soi-même. Tenter de donner toutes les chances à son nouveau bonheur. Tout au plus, adopter une certaine hypocrisie publique partagée. Après tout, même les couples les plus unis ont des différends. Pourquoi les couples séparés seraient-ils distincts? L’éducation et les règles de vie, une route déjà minée.

Il faut surtout rester réaliste. Les enfants, tôt ou tard, feront un choix. Le leur. Ils ne sont pas la propriété des parents. Juste en location mineure. L’adolescence devra se vivre. Naturellement, à l’âge adulte, ils auront leur vie. Qui n’impliquera sans doute plus leurs parents. Une autonomie qu’on leur souhaite. Le succès de la responsabilité.

Il faut se donner rapidement le droit au bonheur. Le sien, autant que le leur. Je parle des enfants. Je parle du vôtre. Rarement l’ex aura en tête le nôtre. Encore pire si vous êtes la pièce ajoutée. La nouvelle personne dans la vie de l’un des deux. L’autre.

Tous doivent constater le lâcher-prise mutuel.

Je crois que ça prend toujours une affirmation ferme, claire et publique : Nous ne sommes plus ensemble. Je tente (vais tenter) de refaire ma vie. J’aime (j’aimerai sans doute) une autre personne que toi. Mon bonheur est ma priorité. Celui de mes enfants n’est qu’une des variables. Je ne ferai aucun sacrifice, ni pour eux ni pour moi.

Le couple est une notion sociale partagée, la séparation doit être sans ambiguïté. Ce qui, avant un délai d’une vingtaine d’années, veut aussi dire ne pas être ami(e) avec son ex sur les réseaux sociaux.

La jalousie est un sentiment complexe. Elle se nourrit de besoins insatisfaits. D’attentes irréalistes. De situations non réglées. De non-dits. D’intrusions. Surtout d’incompréhensions. Heureusement, le temps apporte un certain recul. Une prise de conscience. Un respect de l’autre. Mais surtout de soi.

Le bonheur est tributaire de certains choix. Facile à dire, si vous n’êtes pas échangiste…

michel

Ton envol

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La porte s’ouvre. Je découvre avec stupeur cet endroit si petit, si loin, si laid et qui sent si mauvais… Toi, tu souris. Tu es heureuse. Tu frétilles de joie en visitant ce futur logement qui sera le tien…

Je te regarde aller, si légère et enjouée. Tu es passionnée. Tu planes de bonheur. Le campus te plait et cette minuscule chambre, tu l’adores.

– Je vais la rendre chaleureuse! Je vais mettre des lumières et des rideaux! On pourra peindre les murs hein?! Et des tapis! Ça va être full beau! OMG maman! J’ai hâte!

Tu es si joyeuse!

Moi, j’ai envie de hurler.
17 ans.
Tu t’en vas.

Je sais que c’est normal et que c’est la vie. Je sais que tu es prête. Une partie de mon cœur est si fière et si heureuse pour toi. Mais l’autre morceau de mon cœur de mère, il saigne…

Parce que, ma fille, tu as fait de moi une maman. Depuis 17 ans, nous partageons ce quotidien, cette maison… et tu remplis ma vie avec passion.
Tu vas laisser un grand vide…

Y’aura personne pour me faire chialer quand j’ai besoin de la salle de bain. Y’aura personne pour préparer des gâteaux au chocolat les dimanches après-midi trop froids. Y’aura personne qui écoutera de la musique trop fort. Y’aura personne qui accaparera le téléphone pendant des heures. Y’aura personne qui fera bruler ces bougies qui sentent si bon.

Comment je vais faire pour ne pas trembler chaque seconde de chaque minute de ta nouvelle vie? Comment je vais faire sans entendre le bruit de tes pas le matin? Comment je vais faire sans te dire bonne nuit le soir? Comment je vais faire sans toi?

Tu prends ton envol…

En dedans je pleure… mais je ne te le dirai pas…
C’est ça aussi être maman…

Tu me manques déjà…

Gwendoline Duchaine

 

Ta maman en version plus heureuse

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des mo

Les fins d’années et les débuts de nouvelles années sont des moments propices pour faire le point, faire le bilan et travailler sur nos aspirations pour la nouvelle année. Comme maman, je prends toujours un moment vers la mi-janvier pour voir où j’en suis dans mon rôle de mère. Pourquoi la mi-janvier, me direz-vous ? C’est simple, j’ai commencé à sentir ma fille dans mon ventre en janvier alors qu’elle est venue au monde en juin.

Suis-je la meilleure mère du monde ? Ah ça, c’est difficile à dire. Je sais, ma fille, que dans ton cœur, je suis la mère la plus hot du monde… sauf quand je te dis non. Là, je suis évidemment super poche.

Je vous livre donc une partie de ma réflexion comme si j’avais ma fille devant moi et que je lui lisais le texte.

Chère Élya,

La dernière année fut remplie de montagnes russes pour maman. J’ai vécu une profonde remise en question et je serais menteuse de dire que cela n’a pas eu de répercussions sur toi. J’ai été plus souvent triste, plus souvent dans ma tête, plus impatiente, plus stressée et j’en passe. Cependant, j’ai essayé tant bien que mal de me trouver des moments pour laisser le reste de côté et ne m’occuper que de toi. Les deux semaines que nous avons passées ensemble pendant l’été furent un des moments où j’ai été le plus présente pour toi. J’étais remplie de bonheur d’être avec toi.

Cet automne, avec le recul, je constate que c’était tout sauf drôle. J’étais là mais je n’étais pas là. Mon corps y était mais mon cœur non. J’avais mal, ma grande. Je vivais une grande remise en question. J’avais besoin de m’ouvrir sur des projets autres que ce qui tourne autour de la vie familiale, non pas parce que je ne t’aime pas, mais mon intérieur en avait besoin.

Une occasion s’est présentée en novembre ; en moins de deux, j’ai sauté dessus et ma carrière a pris un virage à 180. Est-ce mal de vouloir se réaliser sur d’autres fronts que seulement à la maison et avec la famille ? J’ai longtemps cru que oui, mais plus tu vieillis, plus tu prends ton indépendance. Mon rôle de mère se transforme avec les années. J’ai compris que oui, je pouvais avoir de l’ambition pour ma carrière. Je veux que tu comprennes là, ici et maintenant, que c’est bon d’avoir de l’ambition et que tu te dois ce respect pour toi-même.

Cependant, cela amène des changements importants dans la routine. Encore là, la vie s’est chargée de nous donner un coup de pouce pour nous aider à comprendre. Il y a quelques jours, l’école était fermée à cause du verglas. J’ai dû t’amener au travail. Je sais que tu as saisi que maman avait des responsabilités.

Depuis que tu es venue, parce que tu as vu, ta compréhension de notre nouvelle routine est tout autre. C’est vrai que parfois, tu passes plus de temps au service de garde de l’école qu’avant. Il y a quelques années, j’en aurais été incapable, mais maintenant, ça fait partie de notre réalité. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens, mais il reste une chose : une maman heureuse, c’est une famille heureuse. Merci à toi, ma belle fille, d’être qui tu es. Nous avons un lien qui est unique autant pour toi que pour moi.

Evelyne Blanchette

 

Mes valeurs GPS

- Nathalie, quelles sont tes valeurs à toi ? Qu’est-ce qui guide tes décisions et tes actions

– Nathalie, quelles sont tes valeurs à toi ? Qu’est-ce qui guide tes décisions et tes actions en tout temps pour ta famille ?

– Euh… tu me demandes ça là, là ? Quand j’ai le cerveau englué par un rhume et des neurones d’escargot sur le valium ?

Mon psy appelle un chat un chat, et c’est ce que j’aime chez lui. Pas de niaisage. Il pose les questions directement, sans passer par Freud et sa clique.

Mes valeurs… Je les connais, mais les expliquer en quelques mots, c’est une autre histoire. Surtout que « quelques mots » et « Nathalie », ça fait deux. Trois… mais bref. Mes valeurs.

– La liberté. Mais pas une liberté qui autorise à faire tout ce qu’on veut n’importe quand sans se soucier des autres. Plutôt une liberté qui dit qu’on peut tout faire si on y met les efforts. Une liberté qui dit qu’on est libre pour autant qu’on assume les impacts positifs et négatifs de nos choix.

– Donc, une liberté responsable. Tu veux responsabiliser tes enfants, c’est bien ça ?

– Oui… mais pas dans le sens de leur donner une liste de tâches à accomplir. Mes enfants n’ont jamais eu de liste de tâches accrochée au mur. Par contre, ils prennent des initiatives, ils aident dans la maison, ils prennent soin les uns des autres, par choix.

Pas facile, trouver la bonne nuance pour expliquer une valeur sur laquelle on construit tout son style de parentalité.

– Ok, donc, une liberté responsable, qui encourage tes enfants à choisir librement ce qu’ils veulent faire et à faire des choix pour y arriver.

– Oui, c’est ça. Une liberté responsable. Une invitation à déployer leurs ailes, à croire en eux et à agir.

– D’accord, et tu guides tes actions là-dessus. Quelle autre valeur est primordiale pour toi ?

– Euh…

La liberté responsable, c’était évident. J’ai été élevée là-dedans. On peut être tout ce qu’on veut, mais il faut s’arranger pour que ça arrive. La technique de la visualisation positive et de la prière à l’Univers, ça marche, mais juste à condition de ne pas se croiser les bras.

– L’amour ?

– Hein ? Ah, ben oui !

– Tu aimes tes enfants ? Tu le leur montres ?

– Tout le temps ! Et eux aussi, ils expriment beaucoup d’amour. Envers moi. Entre eux. Envers eux‑mêmes. Essentiel.

Et là, je souris. Je revois le câlin bisou-doux que mon Tiloup me donne chaque matin dès qu’il se lève. Je revois ma Cocotte qui me prend dans ses bras et flatte mes cheveux en disant : « Ma belle maman, j’espère que tu vas guérir bientôt et te sentir bien… » J’entends mon comique de cinq ans qui a le bouton « Je t’aime » sur Repeat plusieurs fois par jour. Je vois ma grande Peanut qui offre de préparer le souper quand je suis fatiguée.

– Oui, l’amour. Je n’y avais pas pensé. Pour moi, c’était juste normal d’aimer et de le montrer. Mais c’est vrai qu’il faut choisir d’aimer et accepter d’être aimé.

Mes enfants sont très affectueux. Pas trop, pas du genre gossant ou dépendant affectif, pas du genre « saute sur tout ce qui bouge ». Mais affectueux et démonstratifs. Ils expriment leur amour par des mots, par des gestes, de petites attentions qui font du bien, une empathie qui guérit.

Quand je vois mes garçons donner un câlin à leurs amis, je me souviens que « dans mon temps », les gars, ça ne se collait pas. Je me souviens que dans la famille dans laquelle j’ai grandi, les contacts physiques étaient discrets, plutôt rares. Je me sentais aimée, mais j’ai dû apprendre à le dire et à le montrer. Et visiblement, j’ai transmis cette valeur à mes enfants. Ça leur arrive d’être passés maîtres dans le tirage de couettes. Mais le plus souvent, ils se complimentent, s’entraident, se font sentir importants les uns, les autres.

Amour + liberté responsable = humains lumineux.

S’ils continuent de fonder leurs choix sur l’amour qu’ils ont pour eux-mêmes, pour les autres et pour la Terre, s’ils continuent de se sentir libres d’être et de faire ce qu’ils veulent et responsables de leur liberté, mes enfants continueront d’être de bonnes personnes. Et ils continueront de m’é-mère-veiller, d’éveiller en moi la meilleure mère que je peux être pour eux.

Oui, mes valeurs me servent de GPS et guident mes actions. Et mon GPS me guide tout droit vers le bonheur.

Si vous prenez une minute pour vous demander « Sur quelles valeurs est-ce que je fonde mes actions comme parent ? », quelle est votre réponse ?

Nathalie Courcy

Petits plaisirs

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Le quotidien est fait de petits plaisirs… Prendre le temps de s’y arrêter c’est réaliser que le bonheur, c’est là, maintenant, et que c’est par petits morceaux qu’il se déguste…

 

Voici de petits plaisirs qui embellissent mes journées… Quels sont les vôtres?

 

– Admirer un rayon de soleil qui perce sur l’oreiller un jour de congé.
– Entendre le bruit du café qui coule le matin.
– Me coller sur la joue chaude de mon enfant au réveil.
– Manger la mousse du café avec une cuillère.
– Enfoncer mon visage dans les poils de mon gros chien.
– Mettre mes fesses devant une cheminée.
– Croquer une première fois dans une gomme et sentir toutes ses saveurs envahir mon palais.
– Manger une gaufre au chocolat.
– Toucher la peau d’un nouveau-né.
– M’enrouler dans une couverture devant la télé.
– Entrer doucement dans un bain brûlant.
– Regarder trop longtemps un oiseau dans le jardin.

– Entendre le bruit de la neige qui craque sous mes pas.

– La lune qui illumine le noir les soirs d’hiver.
– Le soleil qui se lève et embrase le ciel.
– L’odeur et la douceur de la crème sur mon visage le matin.
– Me blottir dans le linge qui sort de la sécheuse.
– Croquer doucement dans une arachide salée.

 

Gwendoline Duchaine

 

 

 

Essai sur le bonheur

Il y a de cela plusieurs mois, l’une d’entre vous m’a demandé

Il y a de cela plusieurs mois, l’une d’entre vous m’a demandé ma définition du Bonheur. Une question qui m’a laissée sans mots et sans réponses. Mais pas sans réflexions et maux de tête !

D’aussi loin que remonte l’Humanité, la question du Bonheur a souvent été au centre des préoccupations des hommes et des femmes. Cette question et les réflexions qui en découlent ont fait couler beaucoup d’encre déjà, donnant naissance à de nombreuses théories ou définitions.

Cette quête incessante du Bonheur a aussi été à l’origine de nombreuses désillusions et de prescriptions d’antidépresseurs.

Alors avant d’aller plus loin dans cet essai sur le Bonheur et avant de vous partager mon point de vue, il faudrait d’abord s’entendre sur ce qu’est le Bonheur.

D’après Wikipédia (celle du Larousse est trop sommaire), la définition du Bonheur est : « Un état durable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité. État agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents ». Le bonheur n’est pas seulement un état passager de plaisir, de joie, il représente un état d’équilibre qui dure dans le temps.

Donc pour être heureux, il ne suffit pas de ressentir un bref contentement. Une joie intense n’est pas le Bonheur. Un plaisir éphémère non plus. Pouvons-nous nous entendre sur ce point ?

Maintenant, je pense que tout le monde s’est posé cette question au moins une fois dans sa vie, si ce n’est pas tout au long de sa vie : comment parvenons-nous à ce Bonheur ? Ou plus simplement : comment être heureux ?

Certains penseurs sages disent que le Bonheur est en chacun de nous.

Ok. Dans ce cas, il est donc bien aisé à chacun d’être heureux et d’atteindre cet état de plénitude et de sérénité, en tout temps. Arrêtons de courir et de le chercher dans un ailleurs : notre Bonheur est à portée de main. Alléluia !

Sauf que si j’adhère à ce principe selon lequel le Bonheur est en nous, je ne peux cesser de me demander si nous sommes tous égaux génétiquement et socialement pour trouver et maintenir cet équilibre durable entre l’esprit et le corps?

Après tout, ne dit-on pas que certains ont le gène du Bonheur ? Ce qui voudrait dire que d’autres ne l’auraient pas…

Certains auraient-ils plus de facilité à vivre ce Bonheur tant espéré parce qu’ils ont gagné à la loterie génétique ?

Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai un malaise avec ça !

Revenons à la définition Wikipédia du Bonheur. Si je me contente de me référer à cette définition, cela veut dire que je n’ai JAMAIS été heureuse. Et que je n’ai alors peut-être pas le fameux gène du Bonheur. Attention là, ne vous méprenez pas ! J’ai vécu de nombreux moments de plaisirs, remplis de joie. J’ai aussi connu un état de sérénité et de satisfaction à certains moments de ma vie, mais… je n’ai jamais expérimenté un équilibre sans stress, sans souffrances et sans inquiétudes.

Qui, d’ailleurs, peut vraiment prétendre avoir éprouvé cet équilibre de façon durable ? Levez la main, pas tous en même temps.

Personne ?!

C’est bien ce que je pensais. Le mot clé dans cette définition est DURABLE !

On a TOUS, à différents niveaux et à différents moments, connu des épreuves difficiles dans la vie, que ce soit une peine d’amour, un deuil, la maladie, la peur ou la souffrance…

Je vous le concède, la vie est plus douce avec certains d’entre nous. Tandis que pour d’autres, qui auraient pourtant génétiquement les mêmes aptitudes et les mêmes droits au Bonheur, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille.

Mais une chose certaine, tous ces événements — quelles qu’en soient la cause, l’ampleur ou la durée — ont fait basculer, ou du moins vaciller, cet état d’équilibre du Bonheur.

C’est ce qui fait de nous des êtres humainement constitués.

D’autres philosophes prétendent que le Bonheur est une quête. La quête d’une vie. La fin ultime. Que c’est à chacun de se le construire et de se donner les moyens de l’acquérir. Mais dans ce cas, n’est-il pas risqué de tomber dans une définition matérialiste du Bonheur ?

Alors, nous ne l’atteindrons jamais, ce Bonheur tant désiré, puisque dans nos sociétés de surconsommation, nous ne sommes jamais satisfaits de ce que nous avons. Nous en voulons toujours plus. Nous repoussons la barre du Bonheur toujours plus haut, toujours plus loin.

Et de toutes les façons, cette quête du Bonheur parfait ne peut se faire sans stress, sans peur ou sans souffrances. Nous sommes bien loin de l’équilibre recherché. Je dirais même qu’en cherchant en permanence ce Bonheur absolu, nous nous en éloignons. Il nous échappe. Pourtant, nous continuons à passer notre vie à le rechercher, sans jamais vraiment le trouver.

L’être humain est-il condamné à ne jamais connaître le Bonheur ? Le vrai.

Alors, pourquoi encore et toujours définir le sens et la qualité de notre vie selon cet état de Bonheur ?

Parce que le Bonheur est vital pour chaque individu. Il est aussi une question de santé : quand nous vivons un moment heureux, la chimie du corps s’améliore, la tension et le rythme cardiaque diminuent. Et quand nous avons goûté à cet état de bien-être, nous voulons le maintenir pour toujours. « Les hommes veulent être heureux et le rester », disait Freud.

Une chose est sûre, le Bonheur nous motive. Il nous stimule. Plus que la satisfaction qu’il nous apporte.

Le Bonheur n’est plus juste un état. Il est devenu l’étalon de mesure de nos désirs, de nos projets et de nos actes. Nous sommes naturellement conditionnés pour tendre vers cet idéal de Bonheur. Il est l’objectif ultime qui régit nos comportements et nos décisions de vie.

Nietzsche disait que « le Bonheur est une femme ». Vraiment ?

Alors je suis le Bonheur. Et pourtant, je ne suis pas heureuse. Pas tous les jours. Pas à chaque instant. Pas dans le temps. Non pas parce que certains de mes désirs ne sont pas encore comblés. Non pas parce que je suis insatisfaite des choses qui m’entourent. Non pas parce que j’en voudrais encore plus. NON.

Je ne suis pas heureuse en tout temps parce que je ne me (re) connais pas encore entièrement et que je ne m’accepte pas encore complètement pour ce que je suis.

Selon moi, le Bonheur ne tient pas au fait d’être aimé. Le Bonheur, c’est d’avoir assez d’amour pour soi. Car le Bonheur ne peut être constant que s’il est indépendant des gens qui nous entourent ou de l’environnement dans lequel nous évoluons.

Et ça — ce Bonheur — c’est le travail d’une vie !

Le Bonheur n’est pas juste un état, pas plus qu’il est inné. Le Bonheur ne s’achète pas, ne se conquiert pas et ne s’impose pas.

Le Bonheur — mon Bonheur — est de cultiver une manière d’être, de penser, de vivre et d’aimer, dans la durée. Et comme les manières s’apprennent, le Bonheur aussi.

Mon Bonheur, c’est d’apprendre à me connaître, à me découvrir, à m’aimer, chaque jour, au fil des événements de la vie, pour ce que je suis. Me choisir. Être heureuse, alors que rien ni personne n’en est la cause.

Vanessa Boisset

La perfection…

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Toute cette histoire de perfection m’a frappée au visage un soir de semaine. J’arrivais au CPE de ma grande fille, dans le but évident de la ramener à la maison (ben oui, t’sais, je suis une mère-extraterrestre, mais j’ai toujours hâte d’aller retrouver mes enfants rapidement après le boulot). L’éducatrice me voit arriver, tout sourire, et me parle de la belle journée de ma grande. «Belle journée. Belle fille. Sage fille. Toujours sage… parfaite.»

Et là, ça me frappe. De plein fouet. Un coup de massue su’l’nez! Parfaite? Elle a quatre ans! Je ne veux pas qu’elle soit parfaite! Je veux qu’elle tombe, pour apprendre à se relever. Je veux qu’elle crie, pour apprendre à parler. Je veux qu’elle frappe, pour apprendre à câliner. Je veux qu’elle ait le droit d’être en colère, en colère noire. Attention, je lui souhaite tout le bonheur du monde. Mais un bonheur vrai, et senti. Un bonheur parsemé de petites colères, qui nous font simplement apprécier davantage les petites joies. CE genre de bonheur!

Et l’éducatrice restait là, devant mes grands yeux écarquillés et mon expression bouche bée (parce que je venais de recevoir un coup de massue, vous vous rappelez?) Elle ne semblait visiblement pas au courant de la cause de mon malaise… Alors elle continua. «Ben ouiiii… Elle est si parfaite cette enfant-là! On se demande bien de qui elle tient?!» Et, à ce commentaire rempli d’un fascinant mélange de jugement et de bonne volonté, elle ajoute un clin d’œil suggestif, me désignant comme l’exemple de perfection?!

J’ai réalisé à ce moment-là, et seulement à celui-ci, ce que je pouvais dégager comme maman. Il faut tout faire n’est-ce pas? Et d’un point de vue extérieur, c’est vrai que ça peut avoir l’air «parfait». Je remettrai donc les choses en perspective :

• De l’extérieur, j’ai une carrière florissante. La réalité, c’est que j’ai ouvert ma propre entreprise parce que je ne cadrais plus dans cette société où il fallait tout concilier. J’ai donc travaillé cinquante heures par semaine pendant des années. À la maison, certes, mais je vous jure que les journées semblaient parfois interminables. Aujourd’hui, j’ai un fabuleux poste à trente heures par semaine, et ça me convient par-fai-te-ment.

• De l’extérieur, j’ai suivi des formations pour rester toujours «au top»! La réalité, c’est que finir un baccalauréat, de soir et de fin de semaine, en travaillant cinquante heures par semaine, avec trois enfants de moins de cinq ans, c’est… suicidaire. Possible, mais suicidaire.

• De l’extérieur, j’ai un mariage inébranlable. La vérité, c’est que mon mari, je l’adore. Et que oui, on s’engueule. Oui, il dort parfois sur le divan. Oui, je fais des scènes monstres. Et que non, ce n’est pas facile tous les jours de rester soudés dans cette vie de fous!

• De l’extérieur, mes enfants sont si bien élevés ! La réalité, c’est que non, ça ne s’est pas fait tout seul, les élever. Et non, ce n’est pas non plus évident tous les jours (même avec les formations, t’sais!). Comme tous les enfants, les miens font des crises de bacon, me crient par la tête que je suis une mauvaise mère et refusent leur déjeuner parce que, t’sais, c’est pas la bonne couleur d’assiette ce matin-là. Je ne suis pas meilleure que personne.

Et le pire dans l’histoire, c’est que chacun d’entre nous dégage cette perfection, puisque l’herbe est toujours plus verte chez le voisin! Sinon, les réseaux sociaux n’auraient jamais eu autant de succès…

Là où je veux en venir, c’est que ça peut être agréable, voire flatteur, de sentir qu’on est l’idéal de quelqu’un. Mais là où le bât blesse, c’est que nos enfants aussi voient en nous cette image de perfection! Et j’ai réalisé ce jour-là que je refuse d’être une mère-parfaite. Pas juste aux yeux des autres. Aux yeux de ma fille. Je veux qu’elle me voie échouer et persévérer. Je veux qu’elle sache que la réussite n’est pas gratuite et qu’on n’obtient rien sans efforts. Je veux qu’elle entrevoie mes failles… et les siennes. Et je veux que ma fille sache qu’elle est humaine, et que si elle est parfaite, c’est bien dans toutes ses imperfections.

Je veux qu’elle se donne le droit d’être en colère et de le crier haut et fort. Je veux qu’elle se donne le droit d’être triste et de pleurer comme une madeleine. Je veux qu’elle se donne le droit d’échouer, sans se taper sur la tête indéfiniment. Je veux qu’elle vive sa vie à fond et sans regrets. Pas pour plaire aux autres, pas pour avoir une vie parfaite. Juste pour ressentir le bonheur, CE genre de bonheur.

Et je devrais sûrement écouter mes propres conseils, juste des fois.

 

Joanie Fournier

Maman, tu dois réaliser ton rêve

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâ

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâteau de fête et je n’ai aucune idée de ce qu’il va goûter, c’est fantastique! Devant une sculpture, j’ai ri aux éclats avec mon coco de six ans qui venait de remarquer « qu’ils ont caché le pénis du monsieur avec une feuille d’érable ». Je fais le plein de soleil sous le climat méditerranéen. J’ai l’impression que je fonctionne à l’énergie solaire et que mes batteries étaient déchargées depuis des années.

Je suis heureuse et, curieusement, je trouve ça plus dur à décrire que le malheur. Pourquoi est-ce si difficile de capter la beauté d’un moment alors que le sombre, lui, semble couler de source? Saigner sur le papier, le mouiller de ma peine ou l’imbiber de mon anxiété me semble naturel. Le bonheur, lui, est comme un papillon fugitif que je cherche à attraper pour pouvoir le raconter. Probablement que la différence est là. Je le cherche à l’extérieur alors que mes larmes, elles, viennent de moi. C’est peut-être aussi une question de pudeur. Étaler sa joie devant les autres, est-ce que c’est manquer de délicatesse envers ceux qui souffrent, ceux qui n’ont pas notre chance?

Beaucoup de gens font un bilan au jour de l’An. Moi, c’est toujours au moment de mon anniversaire que j’ai l’humeur au questionnement. Cette année, devant ma banderole « Buon compleano », j’ai vraiment l’impression d’être à l’endroit (mental et physique) où je dois être.

Et pourtant, il y a un an, j’avais officiellement renoncé à vivre en Europe. Le moment de poser notre candidature pour ce poste à Naples était arrivé. Ce moment qu’on attendait depuis dix ans. Les étoiles étaient alignées. Il était l’heure de mettre notre nom dans le chapeau, mais nous venions de décider de passer notre tour. Notre rêve, nous l’avions mis de côté. Pourquoi? Parce que notre fils aîné ne voulait pas en entendre parler. Oui, j’avais envie de déménager en Italie. Mais non, je ne voulais pas l’imposer à mon 9 ans. Et ce n’était probablement pas la meilleure décision. Mais c’était une décision de survie. Nous choisissions la paix familiale (qui est loin d’être sans valeur en passant).

Quand j’ai expliqué à une amie que j’avais abandonné l’idée de l’expatriation et que je vivais le deuil d’un rêve, mon fils a entendu notre conversation. Lorsque ma copine est partie, il m’a dit « Maman, tu dois réaliser ton rêve. » Il n’avait pas vraiment plus envie de déménager de l’autre côté de l’océan, mais il avait cessé de se braquer contre l’idée. Il acceptait de chercher le positif dans cette expérience au lieu de se concentrer sur le négatif. C’était tout ce qui nous manquait pour nous lancer.

C’est donc grâce à cette petite phrase que je me retrouve ici, un an plus tard. Est-ce que c’était si important que ça de réaliser ce rêve-là? Je ne le sais pas encore. Mais ça me fait me sentir vivante (ce n’est pas rien quand même!) Il était facile pour moi, au milieu de la trentaine, de naviguer dans ma zone de confort. La vingtaine m’avait balancé défi après défi : trouver l’homme qui partagerait ma vie, graduer de l’université, débuter ma carrière, acheter ma première maison, me marier, avoir des enfants… J’avais créé la vie que je voulais et maintenant, je me permettais de surfer là-dessus. Déménager en Europe, c’est un plongeon dans l’inconnu. Une nouvelle occasion de vivre tout plein de premières fois. Ça fait peur, mais c’est exactement cette peur qui rend l’expérience si excitante. Je suis reconnaissante envers mon grand garçon de m’avoir encouragée à quitter ma routine. Et même si c’est plus difficile à exprimer, je vais continuer à essayer de décrire et partager, du mieux que je peux, toute la joie que je peux ressentir ici.

Elizabeth Gobeil Tremblay