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Le deuil de la famille rêvée — Texte : Stéphanie Dumas

Comme beaucoup de femmes, j’ai commencé à imaginer et à rêver de ma future famille très tôt

Comme beaucoup de femmes, j’ai commencé à imaginer et à rêver de ma future famille très tôt à l’adolescence.

Comme beaucoup, je me fixais un âge idéal pour mon premier enfant, pour l’achat de ma maison, etc. Je prévoyais avoir trois enfants avant d’atteindre 35 ans. Et mon premier assez tôt après mes études et l’achat de ma maison.

Mais que faire lorsque nos projets de famille ne se concrétisent pas ? Lorsque notre corps est « défectueux » et qu’il est impossible de tomber enceinte naturellement ? Encore pire, que faire lorsque notre corps n’est pas en mesure de mener une grossesse à terme et que les pertes s’accumulent ?

C’est un grand deuil à vivre lorsqu’on prend la difficile décision de fermer la porte à la maternité biologique de manière définitive. Il existe d’autres moyens de fonder une famille, mais tous ne désirent pas prendre un autre chemin.

Il est aussi surprenant de constater le manque de ressources pour accompagner les gens faisant face à cette épreuve ou à celle de la fausse couche.

C’est aussi encore un sujet tabou qui rend bien des gens inconfortables. Il peut même être presque impossible d’en discuter avec nos parents et nos amis ou membres de la famille proches. Nous avons pourtant besoin d’oreilles et même parfois d’épaules pour traverser cette épreuve.

Si vous vivez ce deuil, ne pensez pas que vous devez pleurer seulement lorsque les lumières sont fermées chez vous le soir venu. Ne fermez pas la porte définitivement si vous sentez un malaise avec certaines personnes, car d’autres seront prêts à vous écouter et à vous accompagner dans votre peine. C’est en mettant en lumière ce deuil que nous pourrons un jour espérer que ce ne soit plus tabou dans notre société.

Stéphanie Dumas

 

La vérité, je ne suis pas enceinte – Texte: Arianne Bouchard

Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu des enfants. Je me disais quâ€

Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu des enfants. Je me disais qu’à l’âge mature, quand j’aurais fini mes études, que j’aurais un emploi stable mais aussi, bien sûr, une relation durable, je mettrais en marche la machine à bébés.

Quand finalement, je suis arrivée à l’âge adulte, je me suis rapidement rendu compte que vouloir, c’est pas TOUJOURS pouvoir. T’as beau avoir fini l’école, t’as beau avoir un bon salaire et toute la stabilité du monde, c’est pas toute. Il faut que ton corps veuille lui aussi.

J’ai toujours pensé que ce serait facile de tomber enceinte. Ma mère a eu six enfants, qu’elle a pratiquement pondus comme une portée de chatons, si tu vois ce que je veux dire. Ensuite, ma sœur elle aussi a eu des enfants, tout aussi facilement. Je me disais forcément que nous avions une bonne prédisposition, tu comprends ?

Mais non.

Et ça, on ne l’apprend pas à l’école. Ce n’est pas parce que ta mère, ta sœur pis toutes tes amies tombent enceintes aussi facilement que de respirer, que ce sera forcément le cas pour toi. On ne te dit pas non plus à quel point ce sera difficile à vivre. On te parle juste des dangers de tomber enceinte en respirant trop proche d’un garçon et des joies de devenir maman à l’âge convenable. On ne te parle pas de l’entre-deux. On ne te parle pas du fait que chaque mois, tu croises les doigts, les orteils pis tout ce qu’il est humainement possible de croiser pour finalement tomber enceinte ; et on ne te parle pas non plus de la déception de ne jamais être enceinte.

C’est un tabou.

Tu te sens obligée de garder cela pour toi, parce que personne n’en parle. Pourtant, tous les jours, quand tu ouvres ton téléphone, tu vois des photos de bébés partout. C’est comme si le reste du monde se liguait contre toi, pour te narguer un peu. Tout le monde a des bébés, mais pas toi. T’as beau être contente pour tes amis, t’as ben beau trouver leur bébé mignon à en crever, ça t’empêche pas d’avoir une petite pointe d’amertume à chaque fois. Toi aussi t’en veux un, de toutes les fibres de ton être.

Tu te demandes ce qui cloche chez toi, parce que forcément, y’a quelque chose qui ne fonctionne pas. Tu fais tous les tests possibles avec ton médecin de famille. Tout est beau. Sauf que ton médecin, ce n’est pas non plus un spécialiste de la fertilité. Et ça, c’est une autre affaire ! Faut attendre un an avant de pouvoir consulter en fertilité ! C’est long pis c’est stressant ! Et le stress, c’est pas bon pour concevoir, qu’ils disent… un cercle vicieux !

En attendant, tu fais ce que tu peux, tu essaies de surveiller ton cycle, mais si t’es comme moi, t’es irrégulière, pis ça ne fonctionne pas plus que de demander à un cheval de pondre un œuf. Tu peux avoir un cycle de trente, de soixante et même des fois de quatre-vingt-dix jours ! Alors tu essaies d’autres choses. Tu notes tout dans une application qui est censée t’aider, ou pas, mais qui dans tous les cas te stresse parce qu’y a toujours pas de régularité dans ton cycle et même l’appli ne comprend pas.

Tu prends des vitamines, tu lèves les jambes en l’air après l’amour, tu fais des tests d’ovulation juste pour voir si au moins tu ovules, parce que t’as pu tellement confiance en ton corps, bref, tu fais TOUTE ! Pourtant, encore là, ça marche pas.

Chaque mois, t’es déçue quand tu regardes le test de grossesse et que la cigogne n’est pas passée et t’essaies de te consoler avec des phrases positives, pas réconfortantes du tout finalement de style : « Pas grave, je suis encore jeune », « Pas grave, j’ai plus de temps pour me préparer à tout ce changement », « Pas grave, essayer c’est mieux que rien et si ça fonctionne pas dans quelques mois, je vais pouvoir consulter en fertilité » et la meilleure : « Ça va bien aller ». C’est drôle, parce que de mon point de vue, ça va pas pantoute !

Finalement, t’as pas le choix, tu lâches prise avant de tomber dans la dépression. Tu te dis que tu vas arrêter d’y penser, tu ne peux rien y faire de toute façon.

Alors tu t’endors le soir, dans un sommeil peuplé de rêves de couches sales, de régurgits et de pleurs, mais pourtant, t’as toujours autant envie de devenir maman.

Mais en attendant… ça craint !

Arianne Bouchard

 

Le petit dollar de sable : une histoire de préconception

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Et si on jasait un peu de la préconception? Cette période qui précède la grossesse. Ce moment où l’on fait le choix d’enfanter. Pour certains, le désir d’avoir un enfant est très clair; pour d’autres, cette période est remplie de remises en question, de doutes et de réflexions. Il arrive parfois qu’elle ne soit pas consciente puisque la grossesse arrive en surprise. On s’attarde souvent trop peu à cette période, cet espace-temps où les gens se préparent parfois plus physiquement (prendre des vitamines, cesser de fumer, arrêter la consommation d’alcool, etc.) que psychologiquement. J’avais envie de vous partager mon histoire de préconception, car avec ma petite dernière, elle a été particulièrement significative. Si le cœur vous en dit, j’aimerais bien connaître vos histoires en commentaires.

 

Alors voilà, mon plus vieux venait d’avoir trois ans. Mon mari et moi étions presque certains que nous voulions un autre enfant, mais j’hésitais. J’avais peur de ne pas savoir partager mon temps et mon cœur avec l’arrivée d’un autre bébé. Je me demandais si c’était le bon moment, si nous étions prêts. Je sentais, par contre, une grande envie de revivre une grossesse et un accouchement. J’avais envie que mon fils puisse connaître le bonheur de la fratrie, ce lien particulier qui est tantôt agréable, tantôt déplaisant, mais qui nous fait grandir. J’avais envie de recommencer cette aventure avec mon amoureux, de le revoir être père à nouveau, de voir grandir un autre enfant sous nos yeux fatigués, mais admiratifs. Bref, j’étais indécise.

 

Nous étions en vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Une partie de la famille de mon mari s’y trouve. Un voyage familial qui me donnait le goût d’agrandir la mienne. Un jour, nous sommes allés à la plage marcher sur le bord de l’eau avec l’espoir de trouver des dollars de sable. La température chaude et calme était idéale pour profiter des îles, mais plutôt défavorable à notre but, puisque les dollars de sable se trouvent plus facilement après les tempêtes et la pluie.

 

Je marchais en silence, les pensées bien occupées par mes réflexions. J’ai respiré profondément et j’ai parlé à mon enfant futur, celui que je désirais. Je lui ai dit intérieurement : « On fait un marché : si je trouve un dollar de sable, ce sera ma confirmation que c’est le bon moment ». C’est un peu étrange, limite ésotérique, mais c’était mon inspiration du moment.

 

Après un bon quarante‑cinq minutes de marche, aucun dollar de sable ni pour moi ni pour ceux qui m’accompagnaient. J’étais déçue et je rationalisais tout ça en me disant que c’était un peu bête comme façon de décider de faire un enfant ou non. Nous étions sur le point de partir quand, à mes pieds, j’ai vu le plus petit mini dollar de sable que j’avais vu de ma vie. Quand je l’ai vu, j’ai souri en regardant le ciel, le cœur rempli d’excitation. J’avais l’impression que mon bébé me donnait le OK, qu’une petite âme m’avait fait un clin d’œil. J’avais trouvé un petit dollar de sable, magnifiquement parfait, tout petit et fragile… tout comme le petit bébé qui a grandi dans mon ventre le mois suivant.

 

 

Roxane Larocque

J’ai 25 ans et je ne veux pas d’enfants

Eh oui. Ça peut choquer, mais je ne veux pas d’enfants. Du moins,

Eh oui. Ça peut choquer, mais je ne veux pas d’enfants. Du moins, pas pour l’instant. C’est un sujet tabou pour une femme de dire qu’elle ne désire pas avoir d’enfants. Comme si nous devrions nous sentir obligées d’enfanter. Mais non, j’ai amplement le droit de choisir de ne pas avoir d’enfants.

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours désiré avoir une progéniture. Je m’imaginais tout plein de scénarios sur ma future vie de maman. Puis, la vingtaine est arrivée. Je me suis mise à avoir des aspirations différentes que celle d’avoir des enfants. La liberté de vivre seule et de n’avoir que comme responsabilité mon bien-être m’a fait un grand bien. Le désir de ne pas avoir à me priver de quoi que ce soit, de pouvoir voyager comme je le désire, de pouvoir partir de chez moi pour rejoindre quelqu’un sur un coup de tête sans avoir besoin d’un diplôme en ingénierie pour organiser mes sorties en famille. Un bon jour, je me suis posé la question suivante : est-ce que je veux vraiment des enfants?

Soudainement, j’ai compris : j’ai déjà des enfants. Plusieurs dizaines, même. Je suis devenue enseignante. Je côtoie des enfants six heures par jour, ce qui est probablement plus que ce que la majorité des parents passent avec les leurs. Je comble leurs besoins sociaux, affectifs, cognitifs et même physiques (t’sais, mettre un pansement sur un bobo QUE JE NE VOIS MÊME PAS…) Je les aime de l’amour le plus pur, ces enfants. Même le p’tit Kevin super énervant dans le fond de la classe, je l’aime quand même; n’est-ce pas cela, être maman?

Je ne veux pas d’enfants finalement. Je suis bien heureuse et satisfaite de ma vie présentement. Je vis un équilibre parfait entre le travail et la maison, et mes besoins « maternels » sont comblés aisément par la petite Alice qui a perdu son efface sous son pupitre et par le petit Michaël qui s’est fait friendzoner par Sophie (ah! les premières amours à onze ans).

Certaines mauvaises langues iront peut-être dire que c’est égoïste de ma part de penser ainsi : vous avez totalement raison. Je suis heureuse de terminer le travail et ne pas avoir à aller chercher la petite dernière à la garderie et le plus grand au service de garde de l’école pour ensuite les faire souper, puis reconduire le plus grand à sa pratique de soccer pendant que la plus petite va faire de la natation. Pas que je ne serais pas capable, bien au contraire, je sais que je pourrais le faire; je suis une fille quand même bien organisée après tout. Mais j’ai choisi de ne pas m’imposer cela. Je suis égoïste parce que je pense à moi. Je veux pouvoir acheter mon condo de rêve bientôt, faire tout plein de voyages tous plus fous les uns des autres, pouvoir me coucher à l’heure que je veux et ne pas avoir de comptes à rendre à personne.

Peut-être que dans quelques années, mon discours sera différent. Toutefois, je ne veux pas d’enfants pour l’instant. Et je suis bien heureuse avec cette décision. Anyway, ça prendrait un géniteur, non?

Stéphanie Parent

Tic-tac, tic-tac, c’est ton horloge biologique !

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours su que je voulais d

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours su que je voulais des enfants. J’ai même joué à la poupée jusqu’à l’été précédant mon entrée au secondaire. Oui, vous pouvez rire !

Puis, vinrent le début vingtaine et la rencontre de mon homme. C’était clair pour nous deux dès le début qu’on aurait des mini-nous. On a même beaucoup pratiqué avant !

Elle était bien là, elle sonnait, souvent. Mais nous attendions le bon moment. Quoiqu’il n’y a pas vraiment de « bon moment » pour avoir des enfants. Être mariés, avoir une grosse maison, une job payante, une voiture neuve, avoir voyagé, c’est bien beau, mais s’il fallait attendre tout ça avant de se décider, on serait probablement à la retraite.

Quand elle sonne pour nous les femmes, on voit des bedaines et des poussettes partout, au restaurant, au centre d’achat, et on meurt d’envie de se « garrocher » chez Carter’s et de tout acheter (je passe minimum une heure dans le magasin quand j’y vais et ça finit toujours que mon chum est fru parce qu’il m’attend dans l’auto, oups !)

Bref, pour celles pour qui l’horloge sonne, je vous souhaite tout le bonheur du monde dans le début de la maternité ! Ce n’est pas toujours rose, c’est parfois un arc-en-ciel d’émotions chaque jour, mais ça reste le plus beau cadeau de la vie !

Pour ma part, deux filles plus tard, dont une de huit mois qui a fait UNE nuit complète depuis sa naissance, mon horloge se trouve au même endroit que la marmotte qui nous annonçait la fin de l’hiver il y a un mois : dans le fond de son trou à ronfler ! Mais qui sait ? Elle se réveillera peut-être au printemps !

Julie Lampron-Désaulniers