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Ce que tes murs murmurent – Texte : Sophie Barnabé

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement…

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement… L’instinct maternel, c’est fort. Tellement que ça fait peur. Ça fait un an maintenant que tu nages à contre-courant de ces foutues vagues jugées trop fortes pour d’autres que toi. Oui, à contre-courant parce que normalement à ton âge, on suit les flots, on se laisse bercer par les vagues, on plonge, on apprend la vie contre vents et marées…

Inquiète, je lis sur la détresse des adolescents depuis le début de cette foutue pandémie. L’adolescence… cette période de transition, à la base compliquée quand tout va bien. Cette période où tu apprends qui tu veux devenir à l’aide de routines, de gaffes et de ces repères dont tu as tant besoin. Depuis un an, tu n’as plus de routine, plus de repères, et si tu fais une gaffe, ça pourrait tuer ta grand-mère !

Hier, quand t’es partie, j’suis entrée dans ta chambre. Juste ouvrir ta porte, ça a été compliqué ! Il m’aurait presque fallu un GPS pour trouver ton lit. J’me suis frayé un chemin entre tes souliers, ton coffre à bijoux renversé, des assiettes sales et une serviette mouillée. J’ai fait à peine trois pas avant de me frapper l’orteil sur ton ordi laissé au sol entre deux piles de vêtements froissés. J’te dis, en voyant ton bordel, j’avais juste envie de crier : « Ramasse-toé ! », de prendre toutes tes traîneries et de les jeter.

À la place, j’ai pris une grande inspiration. C’est bizarre, je sais, mais on dirait que ta chambre m’invitait à prendre un moment pour m’arrêter, observer et comprendre ta réalité… Elle semblait vouloir me parler. J’me suis assise sur ton lit dans la même position que celle dans laquelle je te retrouve parfois vingt-trois heures sur vingt-quatre depuis plus d’un an. J’ai regardé autour de moi. Ta toile était baissée. En un instant, je me suis sentie seule. Ça m’a serré dans l’ventre en t’imaginant, toi, à 16 ans. On dirait que les murs de ta chambre me chuchotaient un peu de ce que tu gardes en dedans.

Ton plancher, on n’en voit pas un pouce carré. Pourquoi autant de vêtements éparpillés alors que tu restes enfermée ? Depuis un an, pas de party ! Tes soirées se passent uniquement sur Snap ou sur TikTok. Les modèles qui te sont accessibles sont sur Insta… La meilleure façon de te valoriser rapidement auprès de tes amis, c’est par les photos… Tes vêtements au sol témoignent de tes dizaines de changements avant de trouver le bon kit. Celui qui te permettra de recevoir des likes, celui qui te donnera l’impression que tu fit. Parce qu’à ton âge, même si ce n’est que virtuel, on a besoin de sentir qu’on fait partie d’une gang. Ta chambre m’a fait comprendre pourquoi tu carbures tant aux réseaux sociaux et aux photos. Afficher ton look parfait est ton passeport pour rencontrer d’autres jeunes. Pour combler ton besoin d’appartenance, il faut prendre la pose…

Sur ta table de chevet, des fils pour charger. Ton téléphone, ta tablette, ton ordi… Encore une fois, ça ne ment pas. T’as besoin de communiquer, d’être en contact, de t’évader. Les fils sont entremêlés. Y’a tout plein de nœuds ! Probablement comme ceux que tu ressens dans ta gorge et qui t’empêchent de crier depuis qu’on t’a volé ta liberté.

Tu commençais tout juste à déployer tes ailes. À ton âge, on pète des bulles, on ne vit pas dedans. Depuis un an, la liberté, celle dont tu rêves, se trouve de l’autre côté d’un écran et c’est entre tes quatre murs que tu l’attends patiemment. La vraie liberté est de l’autre côté de ta fenêtre. Ce doit être pour ça que tu gardes ta toile baissée. Pour ne pas voir ce que tu manques. Les fils entremêlés servent bien plus qu’à charger… Ils servent à te connecter avec les autres, avec qui tu veux. Ils te permettent de voyager, d’oublier… parce qu’en ce moment, c’est ça, ta liberté. Ta chambre me l’a dit, ça aussi…

Sous ton oreiller, des papiers de bonbons. Je n’ose pas les compter, mais c’est clair que tu en as beaucoup mangé. Compulsivement. C’est vrai que c’est long, rester seule, sans sortir. On mange souvent par ennui… C’est angoissant aussi de penser qu’après tout ce temps sans les avoir vus, tes amis auront peut-être changé. Ton quotidien sécurisant, on l’a dérobé sous tes pieds sans t’y préparer ! T’aurais tant besoin de câlins et bien plus que juste les miens. En pleine pandémie, ta chambre me le dit, c’est entre ses quatre murs que tu te réfugies et ton réconfort s’alimente à grandes doses de sucreries.

Ton pupitre est recouvert d’une montagne de feuilles froissées, de bouchons de marqueurs mâchouillés, de coups de crayons remplis d’agressivité. Des travaux bâclés. Aucun parfum de fierté. Ça sent la démotivation à plein nez ! Pour apprendre, ça prend un encadrement global que seule l’école peut fournir. Certains pensent peut-être que les quatre murs d’une chambre forment un cadre suffisant… La pandémie aura réussi à te faire haïr l’école ! Quand t’as aucun phare pour te repérer, quand t’as aucune bouée pour t’accrocher, tu finis par décrocher…

Hier, pendant que j’étais assise sur ton lit, ta chambre m’a fait comprendre que ton bordel qui m’exaspère n’est en fait que le reflet de ta réalité… Depuis un an, ta vie est désorganisée, comme ta chambre. Comme toi. Respire un grand coup, la troisième vague arrive. J’le sais, c’est de plus en plus tough de rester la tête hors de l’eau. Tu descends de plus en plus creux. Nager à contre-courant, c’est épuisant. T’as besoin de sortir et voir le soleil, rigoler, boire en cachette et frencher… La troisième vague est là… Accroche-toi… Je ne sais pas à quoi, mais accroche-toi… à moi…

Sophie Barnabé

Résilience 2.0.2.0

L’année 2020 aura été, pour de nombreuses personnes, très dif

L’année 2020 aura été, pour de nombreuses personnes, très difficile. En effet, l’arrivée de la pandémie aura chamboulé les plans et l’avenir de bien des gens. Mais, si au lieu de focaliser sur tout le négatif que ça a créé, on en profitait pour apprendre la résilience et de surcroît, transmettre cet enseignement à nos enfants ?

Loin de moi l’idée de banaliser les conséquences physiques et mentales que ce virus a causées. Au contraire, j’ai énormément d’empathie pour les gens qui ont développé de l’anxiété, une dépression, qui ont perdu leur emploi, qui ont été gravement atteints par la maladie ou qui ont perdu un proche. C’est une réelle catastrophe humaine qui, jusque‑là, était inimaginable.

Cependant, pour le reste de la population, nous avons encore le choix de la façon dont nous pouvons réagir face à la situation. Certes, nous vivions une grande période d’incertitude. Mais nous vivons encore. Et malgré le fait que nous soyons, pour une grande majorité, confinés au niveau social, il ne faut pas oublier que nous sommes malgré tout choyés.

Certes, nous ne pouvons plus voir nos familles et amis. Nous ne pouvons plus aller au restaurant, au cinéma, au gym ou voir des spectacles. Les sports d’équipe sont interdits. Mais tout ceci n’est que temporaire. On ne sait pas quand, mais nous avons la certitude que nous pourrons retrouver cette normalité dans un avenir quand même rapproché. Entre temps, nous avons toujours l’essentiel.

Ça a l’air facile, vous me direz. Mais pas tant que cela. La résilience, ça s’apprend dans toute situation. Il y a cinq ans, notre famille a vécu un incendie. Du jour au lendemain, on se retrouve sans rien. On n’a plus de vêtements, plus de jouets, plus de maison, plus de nourriture. Les enfants sont complètement déracinés de leur milieu. On sait que nous retrouverons tout cela, et qu’entre temps, nous ne sommes pas à la rue. Mais on sait aussi que plus rien ne sera comme avant. Il a fallu s’adapter, se serrer les coudes et apprendre la résilience. On ne pouvait rien changer, sauf notre attitude face à la situation.

Nous avons eu la chance d’avoir des gens qui ont fait preuve de grande générosité. Nous avons reçu des vêtements pour toute la famille, de la nourriture et des jouets pour les enfants. Au-delà du matériel, ça nous a tellement touchés. Ces dons ont été pour nous une grande source de réconfort. Ce fut l’occasion d’apprendre que l’on n’est jamais vraiment seul dans la vie et qu’il faut partager avec les autres quand on a la chance de vivre confortablement. Il faut aussi accepter de recevoir quand c’est le temps et mettre notre orgueil de côté. Parfois, un simple geste peut faire toute la différence pour la personne qu’on aide.

J’ai donc envie de vous dire : voyez le positif dans votre vie actuelle. Si vous vivez dans votre bulle familiale, que vous avez un emploi, un toit, de la nourriture, des jouets pour les enfants et des appareils électroniques pour vous divertir, vous êtes extrêmement chanceux.

Profitez‑en pour faire du bien autour de vous. Contactez des personnes seules. Un appel téléphonique ou vidéo à vos parents avec les enfants leur fera tellement plaisir. Faites un peu d’épicerie pour une personne âgée et allez la lui porter. Juste vous voir sur le bord de la porte pourra faire une différence dans son état mental.

Vous connaissez une personne qui vit une difficulté ? Offrez-lui votre aide. Prenez le temps de l’écouter et peut‑être de l’aider à trouver les bonnes ressources pour s’en sortir.

Vos enfants trouvent cela difficile de ne plus avoir trois millions d’activités ? Montrez-leur à cuisiner, à ranger, à nettoyer la maison. Après avoir chialé (c’est sûr qu’ils le feront), ils seront heureux de vous avoir aidés et ce sera bon pour leur autonomie. Vendez-leur l’idée que quand tout cela sera fait, vous aurez du temps pour jouer en famille. Allez faire du sport en famille à l’extérieur plutôt que seul au gym, ça n’en sera que plus bénéfique.

On se plaint souvent qu’on manque de temps pour profiter de nos enfants. Nous l’avons présentement ce temps et il ne reviendra pas. Faites en sorte que cette période en soit une où l’on emmagasine de précieux souvenirs.

Soyez positifs, prenez le temps d’expliquer à vos enfants que vos habitudes sont modifiées, mais que cela peut aussi être agréable. Vous en ferez des êtres résilients. C’est, à mon avis, un très bel outil à mettre dans leur bagage de vie.

Annick Gosselin

Jokes de gros

À l’âge de 11 ou 12 ans, alors que je dansais dans la cuisine sur

À l’âge de 11 ou 12 ans, alors que je dansais dans la cuisine sur l’air de Beat it, mon frère m’a lancé à la blague : après Michael, Janet et Tito, voici Jumbo Jackson. C’était drôle. On a ri.

Au début de l’adolescence, alors qu’Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler étaient au sommet de leur gloire, ma cousine et moi tentions des doubles axels dans le salon en les imitant. Ma mère, à la blague, nous a dit que nous avions davantage le physique pour faire de la lutte gréco-romaine que du patinage artistique. C’était drôle. On a ri. 

Quand j’étais enceinte, assise sur le bord de la piscine, hésitante à sauter dans l’eau froide, mon amie m’a dit : « Ah ben, c’est pratique d’être enceinte. Avant, t’avais juste l’air grosse ; maintenant, t’as une excuse pour avoir une bedaine. » C’était drôle. On a ri.

Cet hiver, en parlant du légendaire porté de Patrick Swayze dans Dirty Dancing, mon humain de proximité m’a dit : « Eh boy, tu m’casserais ben le dos si on essayait de faire ça ensemble. » C’était drôle. On a ri.

J’ai ri de beaucoup de commentaires et de blagues qu’on m’a faits sur mon apparence. 

J’ai ri parce que j’ai un bon sens de l’humour.

J’ai ri pour éviter les malaises.

J’ai ri pour ne pas dire que j’étais blessée.

Les blagues de gros ou les blagues sur l’apparence des gens, même déplacées, vous avez raison, ce n’est pas la fin du monde. Le truc, c’est que lorsqu’on est différent ou non conforme, ce n’est pas LA blague lancée sans méchanceté qu’on ne trouve pas drôle, mais plutôt la 3448e blague qui ne nous fait plus rire. Ce n’est pas LE commentaire déplacé qui nous blesse, c’est le 2567e qui s’ajoute aux 2566 autres commentaires déplacés qui nous blesse. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’aux blagues de gros ou sur le poids, s’ajoutent tous les autres commentaires, remarques et regards blessants.

Oh wow, t’es vraiment belle depuis que tu as maigri ; ou Imagine comme tu pourrais être belle si t’étais plus mince.

T’es cute, mais je suis pas sûr que je banderais avec une fille qui a du poids en trop.

Si tu avais cette shape‑là, je passerais mes journées à te faire l’amour.

T’es sûre que tu as encore faim pour un dessert ? 

Si tu veux rester grosse, c’est ton choix.

Et j’en passe. Et j’en passe. 

Ceci, c’est un échantillon de ce que j’ai entendu de la bouche de gens qui avaient de l’affection pour moi. Ça vous donne une idée de ce qu’on peut entendre de la bouche des gens qui n’ont aucun lien affectif avec nous. Et c’est encore bien plus soft que ce que les gens obèses vivent au quotidien. Une blague de gros, ça fait écho à toutes les blessures qu’on porte en soi et ça nous rappelle qu’on ne fit pas dans le moule — encore une fois. 

J’ai souffert de troubles alimentaires plus de la moitié de ma vie. Encore aujourd’hui, ça reste quelque chose de très fragile. La relation que j’entretiens avec mon corps et le regard que les autres posent sur lui viennent avec un lot de tristesse et de défis. Et je ne suis pas socialement marginalisée à cause de mon poids. J’imagine difficilement ce que peuvent ressentir ceux qui le sont, mais l’empathie, ça sert à ça. À se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre ce qu’il vit, pense, entend, ressent.

Se fâcher les uns contre les autres, ça ne sert à rien. Ça nourrit les stéréotypes, ça ajoute de l’huile sur les bobos qui font déjà mal et ça ajoute encore plus de distance entre les gens qui sont différents. Aujourd’hui, je vais avoir de l’empathie pour Martin Matte qui doit vivre quelque chose à quoi il ne s’attendait pas. Je vais avoir de l’empathie pour tous les gens qui n’ont pas compris la tristesse ou l’indignation de ceux qui n’ont pas ri de la pub de Maxi. Et je vais avoir de l’empathie pour les gens qui ont été profondément blessés. Pas par CETTE blague‑là précisément, mais par les 3448 d’avant.

Liza Harkiolakis

Comment vas-tu?

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bi

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bien et la conversation se poursuit normalement. Elle sourit, elle est attentive et empathique aux propos de son interlocuteur qui ne lui adresse la parole que pour se plaindre de problèmes et lui demande de trouver des solutions. En dedans d’elle, par contre, c’est le chaos. Mais ça, elle ne le laisse pas paraître.

Plus simple de répondre « ça va » en souriant que de dire que ça fait deux jours qu’elle ne dort pas parce que ses enfants font des terreurs nocturnes et qu’elle doit les consoler au détriment de son propre sommeil. Elle ne dort pas non plus parce qu’il y a des petits rhumes à la maison et que ça se réveille en pleurs à cause d’un mal de gorge ou d’un nez bloqué. À quoi bon aller se recoucher ? Dès que la tête sera sur l’oreiller et que les yeux se fermeront, un « mamaaaaaaan » se fera de nouveau entendre et la tirera du sommeil.

Entre les appels des enfants, elle calcule son budget, trop serré à son goût. Elle est monoparentale et essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts en travaillant à temps plein. Elle ne peut pas toujours payer des sorties ou des activités à ses enfants la fin de semaine par manque de budget. Du coup, pour les enfants, leur papa est tellement un meilleur parent qui leur offre mille et une sorties lorsqu’il est avec eux.

Elle calcule aussi le budget pour la nourriture, pour s’assurer que les enfants ne manquent de rien, quitte à se priver elle-même. Elle perd du poids parce qu’elle ne mange qu’un repas par jour, mais personne ne le remarque. Elle est malade, elle est affaiblie, elle est inquiète, mais elle sourit et répond que ça va. Son cerveau roule à cent milles à l’heure et va dans toutes les directions.

Elle console ses amies qui viennent lui raconter leurs gros chagrins d’amour pour des amourettes qui ne durent que depuis quelques semaines. De son côté, son amoureux à elle se bat quotidiennement pour sa vie, mais ça, elle le passe sous silence. La médecine ne peut plus rien pour lui, il attend la fin. Elle essaie de trouver ce qui pourrait renverser ce verdict qu’elle n’accepte pas. Elle espère un miracle qui, elle le sait, ne viendra pas.

Elle écoute les autres parents se plaindre de leurs weekends surchargés alors qu’ils jouent au taxi pour les mille et une activités de leurs enfants et se plaignent de ne pas joindre les deux bouts. Ça coûte cher les activités des enfants, mais ils vont tout de même dans le Sud deux ou trois fois par année. Elle, elle n’a pas pris de vraies vacances depuis des années. Elle les écoute et elle sourit, et compatit avec leur « malheur ».

Elle ne se confie pas et garde tout pour elle. Ses yeux n’ont plus de vie. Elle est cernée, elle est épuisée. Elle calcule sans cesse et essaie de tout régler seule puisque l’aide ne vient pas. Lorsqu’elle pile sur son orgueil et admet qu’elle en a trop sur les bras, son interlocuteur s’empresse de lui dire qu’il changerait bien de vie avec elle question de relaxer parce que sa vie à lui est beaucoup plus chargée. Eux ont raison d’être essoufflés, pas elle. À quoi bon gaspiller de la salive ? Elle n’a pas le luxe de gaspiller quoi que ce soit.

Nous avons tous une personne comme elle dans notre entourage, mais nous ne la voyons pas. Nous la voyons avec des yeux occupés. Des yeux qui ne prêtent pas attention aux gens qui les entourent. Des yeux et des cerveaux trop pressés de retourner consulter le cellulaire parce qu’un texto vient d’entrer ou pour naviguer sur les réseaux sociaux. Si elle ne « poste » pas sa peine sur Facebook, Twitter ou YouTube, personne ne l’entendra. Et même si elle le faisait, est‑ce que quelqu’un y prêterait vraiment attention ?

Pour 2019, je souhaite que nous ouvrions collectivement les yeux. Que nous redevenions humains avec toute l’empathie que ça implique. Que nous prenions le temps de réellement écouter la réponse de notre interlocuteur quand nous lui demandons « comment ça va ? », et que nous décelions si ça ne va pas. Je nous souhaite de nous intéresser aux autres, réellement. De faire en sorte que ces personnes ne soient plus isolées. De faire en sorte que d’autres vies humaines ne seront pas perdues parce que la seule solution perçue est de s’enlever la vie pour que celle‑ci arrête de faire mal.

Eva Staire ….. mais elle ne fermera pas les yeux.

La p’tite tape dans le dos

Peu importe ton métier, les encouragements, ils sont toujours bienv

Peu importe ton métier, les encouragements, ils sont toujours bienvenus.

Dans un monde où tout va si vite, tout le temps, que quelqu’un reconnaisse ton dévouement, ça ne s’achète pas.

Les bons mots, la p’tite tape dans le dos, ça donne le goût de continuer.

Il peut s’agir d’un geste de bonté, d’un collègue qui t’offre son soutien, d’une main posée sur ton épaule.

Quel que soit ton métier, tu es humain.

Quand la vie va trop vite, quand tu te sens dépassé, tu peux si vite te mettre à croire que tu n’es pas au bon endroit, que tu n’as peut-être pas fait le bon choix.

La p’tite tape dans le dos, elle peut pourtant déplacer des montagnes…

La p’tite tape dans le dos, c’est un merci, c’est un service rendu, c’est l’empathie.

La p’tite tape dans le dos, elle peut faire la différence.

Faisons la différence.

Eva Staire

 

Quand la jalousie l’emporte sur l’amitié…

Depuis mon entrée au secondaire, j’ai pu remarquer des comporteme

Depuis mon entrée au secondaire, j’ai pu remarquer des comportements qui sont bien étranges selon moi. Parmi ces habitudes, la jalousie entre amies ressort.

Dès ma première année dans cette école, je me suis rendu compte qu’il était possible d’avoir de vraies amies. Vous savez, ces amies qui vous consolent lorsque votre moral est à zéro ou qui connaissent exactement vos rêves et vos ambitions. Eh bien, j’ai constaté que la jalousie faisait aussi partie de cette belle amitié. C’est quasiment inévitable et je me demande pourquoi. Pourquoi lorsque votre amie obtient un emploi, n’êtes-vous pas heureuse pour elle? La seule chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous apprenez la bonne nouvelle, c’est de lui dire que vous aussi, vous auriez pu obtenir cet emploi haut la main.

J’ai alors constaté que la jalousie pouvait provenir de l’égoïsme. Lorsqu’une fille est jalouse, elle ne pense pas à ce que l’autre ressent. Elle pense seulement à ses sentiments. Elle se dit qu’elle aurait aimé que ce soit elle qui ait réussi cet exploit. Elle est frustrée et répond sèchement à une de ses meilleures amies. C’est alors que cette jalousie entraîne la fin d’une précieuse amitié et on passe de l’égoïsme à la jalousie et de la jalousie à la chicane.

Parfois, cela nous arrive d’être jalouse parce que notre meilleure amie a de nouveaux vêtements ou parce qu’elle a obtenu une note de 100 % au dernier contrôle de grammaire. La chose que l’on oublie lorsqu’on est sous l’effet de la jalousie, c’est que cette personne a dû faire des efforts pour en arriver là, ce que vous n’avez peut-être pas fait. Tout le monde éprouve de la jalousie et c’est tout à fait normal, mais il faut savoir contrôler ce sentiment et avoir de l’empathie pour l’autre.

Donc, depuis mon entrée au secondaire, je vois des tonnes d’amitiés s’écrouler pour des raisons qui ne me paraissent pas logiques. Je vois des filles qui changent de camps chaque semaine et cela me rend triste. Il y a un mois, elles étaient inséparables. Cette semaine, elles n’arrivent plus à s’adresser la parole, car la jalousie s’est installée, ne laissant plus de place à l’amitié. J’ai beau me questionner, je ne comprends pas ce phénomène.

Pourquoi laisser sa meilleure amie parce qu’elle a été meilleure que soi dans un domaine en particulier? Pourquoi seulement penser à sa propre personne? Tout simplement parce qu’on est jalouse, ce qui n’est pas une bonne raison selon moi.

Soyez empathiques, car l’amitié, c’est précieux…

Juliette Roy

Chez le vétérinaire

Quand on entre chez le vétérinaire, il se passe instantanément qu

Quand on entre chez le vétérinaire, il se passe instantanément quelque chose de magique; tout le monde se comprend. Et personne ne juge personne.

Les amoureux des bêtes ont le cœur grand comme la Terre et de l’empathie à revendre.

Ce soir, j’en ai encore été témoin. Mon chiot tout neuf s’est infligé une blessure à la mâchoire. J’ai pensé que je n’allais jamais le voir grandir.

Mon chiot sous le bras, mes deux filles autour. Moi, en larmes, malgré tous mes efforts pour demeurer solide. L’histoire se termine bien, je préfère le dire tout de suite.  Je retrouverai mon toutou demain…

Cependant, j’avais envie de prendre un moment pour souligner les marques de gentillesse dont j’ai été témoin et qui, tristement, se font rares de nos jours.

Les sourires échangés, une femme qui m’offre de surveiller mes filles le temps de sortir mon petit Gilbert pour ses besoins, le partage d’expériences… Si spontanément, sans gêne aucune!

Ça fait du bien de se sentir compris. Pleurer en public, perdre le contrôle est loin d’être agréable. Chez le vétérinaire, c’est fréquent.

Merci à vous, inconnus amoureux des bêtes. Vous avez rendu mon attente plus sereine.

Et si vous me racontiez vos petites histoires coup de cœur, chez le vétérinaire… Je suis certaine qu’elles se comptent par dizaines!

Karine Lamarche

Ces femmes

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été,

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été, depuis toujours, une lutte sans fin. Ces femmes, mon métier m’amène à les côtoyer. De loin. J’enseigne à leurs enfants; souvent, ils sont anxieux.

 

Ces femmes, on les imagine, à l’aube de leur vie, se contentant de presque rien…

 

Elles sont des adolescentes fragiles à l’influence des gens qu’elles croisent.

Vient un jour où elles tombent amoureuses. Curieusement, elles choisissent (ou sont choisies) par des hommes manipulateurs et parfois violents.

Vient un jour où elles se libèrent, de leur mieux, où elles choisissent (et cette fois, c’est bien vrai) de repartir à zéro.

Pour certaines d’entre elles, ce sera en fugitives. Elles quitteront leur environnement, leurs amis, leur emploi (celles pour qui il était permis d’en avoir un).

 

Ce sera un nouveau départ

 

Ces femmes, je les trouve si fortes, capables de se priver pour tout offrir à leurs petits. Prêtes à accepter un horaire et un salaire presque indécent pour subvenir aux besoins de leur marmaille.

 

Ces femmes, souvent, on les juge

 

Et si on tentait d’aller plus loin? De percevoir la souffrance plutôt que la négligence dans leur façon de prendre soin de leurs enfants? Elles sont seules pour chaque étape de la vie d’une mère…

 

Et si on se mettait à leur place, un instant ?

 

Hier, j’ai croisé une de ces femmes. Elle ne le sait pas, mais je l’ai regardée avec beaucoup d’admiration.

 

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