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La fatigue – Texte : Cynthia Bourget

La fatigue est bien présente ces temps-ci. Elle me gruge de l’intérieur. Elle est là du matin a

La fatigue est bien présente ces temps-ci. Elle me gruge de l’intérieur. Elle est là du matin au soir à aspirer mon énergie en ne me laissant que des miettes pour passer au travers de ma journée. La nuit ne la satisfait guère pour disparaître. Elle aime mieux me rendre insomniaque pour augmenter en force. Elle me laisse parfois des petits moments d’énergie, mais c’est pour mieux se rattraper plus tard. Pour mieux frapper sur le clou déjà enfoncé, comme on dit. Pour me rappeler à quel point elle ne disparaîtra pas du jour au lendemain.

La fatigue m’empêche de bien fonctionner. Elle m’épuise tellement que les tâches quotidiennes sont maintenant devenues de vraies corvées. À mon plus grand regret, simplement le fait de m’occuper de mes enfants me prend l’ensemble de mon peu d’énergie. Le simple fait d’aller au parc est rendu difficile. Chose qui était des plus faciles avant que j’atteigne ce stade. Ce stade de fatigue intense est bien logé dans mon corps et semble bien s’y plaire.

La fatigue m’a envoyé des signaux avant de s’installer aussi solidement. Plusieurs fois, mon corps me disait non, mais puisque ma tête me disait oui, j’ai continué. Continué à 100 milles à l’heure sans m’accorder de repos. Sans même m’accorder des petites parcelles de tranquillité avec moi-même. De faire des choses pour moi. Des choses pour être douce avec moi. Des choses pour m’aider à relaxer. J’ai continué…

Continué à tenter d’être une super-maman et une super-blonde. Tenter de répondre au standard de la société. Tenter de ne décevoir personne dans toutes les sphères de ma vie. Tenter d’exceller partout et d’être appréciée de chacun, autant sur le plan physique que sur le plan de ma personnalité. Cette pression sociale que je mets moi-même m’a rendue à un point de rupture…

Point de rupture, qui heureusement, n’est pas éternel. J’ai confiance qu’en prenant davantage soin de moi je vaincrai. La fatigue se dissipera et le soleil brillera de nouveau à travers les nuages. Tout redeviendra plus facile et je pourrai à nouveau mordre dans la vie et m’écouter, cette fois-ci, davantage…

Cynthia Bourget

Entendez-vous la voix des vacances ? Texte : Nathalie Courcy

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi pour être dépaysée, mais pas pour me ruiner.

J’y vois le blanc de la neige à perte de vue. La rivière gelée. Les arbres, le ciel, l’espace.

J’y entends le silence. La jasette des coyotes. La voix basse des propriétaires.

J’y sens le parfum des chandelles, le repas libanais qui cuit. La mousse du bain que je me fais couler.

Je m’y dépose, avec mes livres, mes cahiers, ma balle de laine, mon tapis de yoga. J’y ai apporté la partie de moi qui voulait prendre soin de moi. J’ai laissé derrière les responsabilités, les tracas, les urgences. Ils y seront encore à mon retour, mais moi, je les verrai un peu différemment, comme s’ils étaient devenus un filigrane pâle sur une page.

Enceinte, on cohabite à temps plus que plein avec notre enfant, pendant neuf mois, plus ou moins quelques semaines. On est loin des gestations éléphantesques de 22 mois, mais quand même, cette fusion persiste même après la sortie de l’utérus. La survie humaine est ainsi programmée : bébé a besoin d’un adulte, d’un parent, et si possible de sa mère, pour rester en santé et en vie et pour devenir autonome.

Vient un temps où c’est à la maman de sortir de la bulle construite avec son enfant. C’est sain pour lui, c’est sain pour elle. Comme pour toute transition, il peut y avoir une impression d’être « arraché », de se lancer dans l’inconnu, de tomber dans le vide. Ne plus savoir ce que fait notre bébé (nos ados aussi sont nos bébés…) en tout temps, ne plus savoir qui on est sans notre bébé.

Même si je m’absente à l’occasion de la maison pour le travail, je constate que je l’ai peu fait pour prendre soin de moi ou par pur loisir. Ce n’est pas naturel pour moi de m’éloigner de mes enfants, je dois m’y entraîner, développer l’habitude pour la rendre plus confortable. Je le fais par nécessité, mais aussi parce que je les vois, eux, s’éloigner tranquillement. Ils grandissent et les pas qui les éloignent de moi s’allongent de plus en plus. Ainsi va la vie qui va…

Donc plutôt que de me rebeller et de tout faire pour les retenir, je préfère me pratiquer à les laisser s’éloigner… en m’éloignant une fois de temps en temps. J’existais avant eux, j’existerai après ! En version modifiée, améliorée. Quand je prends soin de moi, je prends soin d’eux et bonus : je leur donne l’exemple.

Nous recommençons bientôt un blitz école-activités-amis-rendez-vous jusqu’à la fin de l’année scolaire. Ce n’est pas moi qui suis assise devant les profs, mais quand même, je suis derrière, en soutien, en encouragements, en « go, t’es capable », en réveil le matin. Donc la relâche, c’était pour moi aussi !

J’avais besoin de petites vacances pour être plus présente à moi, plus présente à eux. Je me suis entendue. Je me suis écoutée.

Pourquoi attendre que l’épuisement, la maladie ou la dépression nous soufflent à l’oreille d’arrêter quand on peut choisir le meilleur moment et la meilleure façon de le faire ?

Entendez-vous ? Il y a une petite voix qui me dit de reprendre des mini vacances bientôt…

 

Nathalie Courcy

 

Frapper le mur — Texte : Gwendoline Duchaine

Je me souviens précisément de cet instant. Seule dans une petite chambre du sud de la France, m

Je me souviens précisément de cet instant.

Seule dans une petite chambre du sud de la France, mon esprit a bloqué là. J’ai frappé le mur. J’ai crié en silence « PLUS CAPABLE ». « Je ne suis plus capable, je n’en peux plus ».

Le virus de la Covid-19 avait déjà commencé à m’épuiser mentalement depuis plusieurs mois, et j’avais vraiment besoin d’un break pandémique pendant mes vacances. Sauf qu’arrivée dans mon pays natal, tous mes proches ont testé positif au variant Delta. Le virus a volé les retrouvailles que l’on attendait depuis deux ans.

Alors que j’étais si seule dans cette petite chambre, j’ai reçu un courriel du travail. La goutte d’eau qui a fait déborder mon âme…

C’est à cet instant que j’ai frappé le mur. Je l’ai frappé tellement violemment qu’il m’a garrochée à terre.

À cet instant précis, l’espoir s’est éteint dans mon ciel : « Tout ne fait qu’empirer, je n’en peux plus, je n’ai plus envie »… Je ne verse aucune larme. Je suis juste en état de choc, je me sens prise au piège par cette pandémie. Je n’y arrive plus.

Par miracle, je n’ai pas contracté la Covid-19. Mais elle m’a frappée d’une manière…

De retour chez moi, chaque jour je pleure, mais je pense que c’est normal et que ça va passer.

Mais ça ne passe pas. Et mon ciel s’assombrit un peu plus chaque journée qui me rapproche de mon retour au travail.

Je suis infirmière. Ma job, c’est de composer chaque seconde avec la pandémie. Mais je n’ai plus cette force. Je pleure presque tout le temps.

Poussée par deux humains qui me connaissent bien, je contacte mon médecin. « Aide-moi, je ne suis plus capable, je n’en peux plus ». Au pied du mur, j’ai appelé au secours. Incapable de continuer à avancer. Clouée au sol.

J’ai eu l’immense chance d’être prise en charge très rapidement. Et d’être très entourée.

Depuis, j’essaie chaque jour de remettre du bleu dans mon ciel. Il y a des hauts et des bas. Il y a beaucoup de moments sombres. Il y a aussi des rires et du bonheur. Je me sens comme dans un océan en pleine tempête. Mon humeur ressemble aux vagues. Des fois, ça va pis, des fois ça va pas. Je suis ballotée dans cette eau tumultueuse. Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas comment je vais.

Je crois que j’ai retrouvé un peu d’espoir parce que, poussée par mes proches, j’ai recommencé à vivre, à sortir. Je ne veux plus jamais perdre cette liberté. Je ne veux plus jamais qu’on m’interdise de prendre des humains dans mes bras… L’être si social que je suis reprend vie doucement. Je marche dans la nature, je cours, j’essaie fort…

Pourtant l’étincelle en moi est fragile. Pourtant l’envie, « la drive » que j’ai toujours eue, n’est pas revenue.

Je me sens perdue dans l’océan.

Je me sens éteinte.

Et je ne sais pas comment rallumer la lumière.

 

Gwendoline Duchaine

 

La charge mentale — Texte : Jessica Thériault

Je vous entends déjà dire : « Encore un autre texte là-dessus ? » Bien, je vous expli

Je vous entends déjà dire : « Encore un autre texte là-dessus ? »

Bien, je vous explique aujourd’hui la charge mentale à ma façon.

Pour moi la charge mentale, c’est de m’assurer que mes trois mousses ne manquent de rien, en aucun temps, aucun moment.

Je suis monoparentale une semaine sur deux, avec le travail 40 h/semaine, ma grande fille de 12 ans au PEI (programme d’études internationales), un garçon de 11 ans qui finit sa dernière année au primaire et qui joue au hockey deux à trois fois par semaine, d’un petit-grand bonhomme issu d’une autre relation qui va à l’école anglophone. Donc vous comprendrez, trois enfants, trois écoles différentes. Ça implique : voyagement matin et soir d’un côté à l’autre de la ville (environ 45 min.) matin et soir. (Je profite de cette tribune d’ailleurs pour remercier mon voisin fantastique qui amène mon « milieu » tous les matins, merci Alex pour l’entraide). Mais comprenez, chaque jour, un parent mono n’a pas qu’à se soucier de ses 40 heures au travail… je vous fais le topo.

6:00 Levée du corps

6:05 Douche

6:15 Lunchs

6:25 Réveil des enfants (pas toujours heureux de se lever, soit dit en passant)

6:25 @ 7 h Gérer les habillements, la grande qui n’est pas satisfaite de son linge, le grand et le p’tit qui se cherchent mutuellement.

7:10 Dépôt du premier à l’école

7:20 Dépôt du deuxième à l’école

7:45 Dépôt de la grande au secondaire

8:00 Arriver ENFIN au travail et faire sa journée.

12:00 Ben coudonc, tout le monde part manger ? Déjà ? J’ai pas le temps, je vais dîner à mon bureau pour être à l’heure à la cloche. Les cloches qui sonnent toutes en même temps sauf celle de la grande.

15:15 Quitter la job, faire le chemin du retour… pas besoin de vous donner les détails…

16:45 Arriver à la maison, faire les devoirs des trois pas dans le même niveau pour assurer leur réussite scolaire en même temps que faire le souper.

17:30 On soupe, ça finit souvent en champ de bataille…

18 : 15 On commence les bains, histoires, film en famille, brossage de dents.

19:00 L’heure de commencer la routine du dodo.

**Ça, c’est s’il n’y a pas de hockey**

…… (vous savez tous comment ça se passe)

21:00 Enfin je prends un bain, mais la tête est toujours en train de fonctionner à 300 milles à l’heure ! (Ahhh merde, j’ai pas ramassé la vaisselle, j’ai pas passé le balai).

22:00 Je me couche, mais la tête fonctionne toujours à SPIN… à penser aux millions d’activités parascolaires, les examens que j’ai pas signés…

Tout ça, c’est sans parler de tout le reste. Les RV au Children’s pour mon p’tit dernier en attente de deux opérations, alors qu’on doit passer une nuit au Children’s pour un test d’apnée avant tout parce que la dernière fois, ça s’était mal passé.

Ces petits stress de la vie.

Que tu sois papa, maman… je crois que ça te rejoint.

Alors, votre charge mentale ? Comment elle va la vôtre ? Parce que la mienne est épuisée.

 

Jessica Thériault

Une relance du réseau… Texte : Mélanie Paradis

Je dois être une personne beaucoup trop optimiste. Chaque fois quâ€

Je dois être une personne beaucoup trop optimiste. Chaque fois qu’il y a une conférence de presse sur le réseau de garde au Québec, j’imagine qu’enfin, nous les éducatrices en place, serons reconnues. Celles qui ont un DEC de technique d’intervention à la petite enfance, celles qui ont derrière la cravate des années d’expérience (RSG inclus).

On lance de beaux cadeaux aux nouvelles venues, je n’ai rien contre cette mesure. Elles nous aideront et nous serons heureuses de les accueillir.

Mais je vois aussi une charge supplémentaire. Nous devrons être là pour les soutenir, les guider et mettre notre expérience à leur profit.

Nous en faisons déjà tellement pour tenir à bout de bras ce réseau. Répondre à toutes les exigences du ministère de la Famille et du nouveau programme éducatif. On se bat pour revaloriser notre profession. On se bat pour un salaire respectable.

On oublie aussi les éducatrices formées qui quittent, épuisées. Qu’est-ce qui nous retient ? Un amour de la petite enfance immense… oui, mais un amour qui s’effrite de plus en plus pour certaines d’entre nous.

On manque de valorisation de la part de M. Lacombe. De beaux mots, pour nous dire à quel point on est essentielles. On l’était bien avant cette crise, mais il aura fallu une pandémie pour qu’il le réalise. Triste, n’est-ce pas ?

Allez former des éducatrices qui quitteront au bout de quelques années, par manque de reconnaissance.

Parce que, oui, ça passe par un meilleur salaire, de meilleures conditions.

La qualité de service, la qualité, c’est nous. Les éducatrices en place, chaque jour, pour accueillir nos mini humains. Pour leur offrir la qualité dont vous êtes si fier.

Le ministre a l’impression d’avancer, mais nous, on a l’impression de reculer.

Des délais inimaginables pour ouvrir de nouvelles installations, des RSG qui ferment sans arrêt, des éducatrices fatiguées de se battre pour une valorisation que le ministre nomme, mais sans mettre en œuvre de véritables solutions pour nous qui sommes en place.

Encore une fois oubliée… et toujours aussi fatiguée.

Mélanie Paradis, éducatrice

Votre réseau de services de garde en hémorragie

M. Lacombe, appuyer sur le site de l’hémorragie, ça fait un temps, mais ça ne règle pas le pro

M. Lacombe, appuyer sur le site de l’hémorragie, ça fait un temps, mais ça ne règle pas le problème.

Monsieur Lacombe, j’ai presque envie de vous appeler Mathieu, tellement vous faites partie de mon quotidien depuis le début de la pandémie, mais je vais me garder une petite gêne parce que vous êtes quand même notre ministre de la Famille.

Je fais partie des éducatrices tombées au combat. En arrêt de travail depuis deux mois, à me reconstruire, à m’armer de tous les outils possibles et inimaginables pour ne pas crouler sous la pression une autre fois.

Je vous ai écouté lors de votre dernière conférence de presse. J’y croyais, vous savez. Je croyais vraiment que vous aviez compris. Honnêtement, je suis contente de penser que bientôt, il y aura de la relève, parce que nous sommes épuisées.

Mais une relève à quel prix ? Vous nous demandez l’excellence, de nous ajuster constamment à vos nouvelles recommandations. Vous demandez de connaître notre programme éducatif quasiment par cœur, pour donner ce que nos enfants méritent de meilleur. Là‑dessus, je vous suis, c’est vrai nos mini humains, c’est l’avenir.

J’aimerais vous dire, vous le savez peut-être déjà, que vous ne faites qu’appliquer une pression sur le site de l’hémorragie. La pénurie de main-d’œuvre, nous la voyons venir depuis longtemps, même avant la COVID-19. Cette cochonnerie n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase, et qui vous a fait voir que notre super réseau, comme vous aimez le nommer, s’effondre. Nous le portons depuis beaucoup trop longtemps à bout de bras. Nos gestionnaires ne sont malheureusement pas magiciennes et de toute façon, même Houdini ne réussirait pas.

Permettez-moi de vous dire ce que moi, éducatrice, je vois. Je vois des collègues épuisées, qui continuent de se battre au détriment de leur santé mentale, de leur famille. Pourquoi ? Parce qu’elles ont peur pour nos petits, parce qu’elles croient encore à un réseau même s’il nous oublie.

Ce dont nous avons besoin, c’est que vous soyez là derrière nous, pas seulement avec de bons mots, mais avec des actions concrètes. Nous avons besoin d’une valorisation sociale. Nous sommes encore pour beaucoup trop de monde de simples gardiennes qui jouent avec les enfants chaque jour. Nous avons besoin de meilleures conditions de travail. S’il vous plaît, arrêtez vos coupures. Arrêtez de nous demander de faire toujours plus avec moins. Reconnaissez que notre salaire est insuffisant. Nous faisons partie de la longue chaîne d’éducation de nos petits. Alors, pourquoi notre salaire est‑il si éloigné de celui de nos professeurs ?

Je vous souhaite sincèrement que votre recrutement fonctionne, nous en avons besoin. Mais combien resteront ?

Vous savez, j’aime beaucoup cette citation : « J’aime la goutte qui fait déborder le vase, puisque c’est à ce moment que débutent les changements les plus positifs. »

Allez-vous saisir la goutte COVID pour comprendre que votre si beau milieu de la petite enfance s’effondre lentement, une éducatrice à fois ?

Mélanie Paradis, éducatrice

J’essaie fort, maman

En revenant de l’école, tu m’as annoncé que le monde allait sâ

En revenant de l’école, tu m’as annoncé que le monde allait s’arrêter pour deux semaines.

Que l’école était fermée, la garderie aussi. Tout simplement à cause d’un virus.

J’étais contente, mais je ne savais pas toute la charge que ça impliquait.

J’essaie fort, maman, je te promets.

Tu m’as dit que ton travail, par contre, n’allait pas changer. Que tes patients avaient toujours besoin de toi. Que tu devais continuer à travailler, que tu étais devenue un ange à présent.

Papa, aussi, est un ange. Son travail ne lui permet pas de rester à la maison avec nous quatre et le chien.

J’essaie fort, maman.

Puisque vous êtes des anges de la société, vous ne pouvez être nos anges et rester à la maison. S’occuper de nous, vous êtes incapables.

C’est donc à moi, la grande sœur de maintenant dix-huit ans, de m’occuper du troupeau.

Ce n’est pas la première fois que tu me demandes cette faveur. Loin de là.

Ça me fait toujours plaisir d’aider.

Mais cette fois, je crois que c’est trop.

J’essaie maman, je te le jure.

Lorsque tu m’as demandé, j’ai accepté avec plaisir, pour aider, comme d’habitude.

Je ne m’attendais pas à autant.

Tu m’as donc annoncé que nous partions au chalet.

Ça faisait plus de deux mois que je n’y étais pas allée. J’étais très heureuse de passer du temps avec vous en famille pour la dernière fois avant je ne sais combien de temps.

Mais lorsque la fin de semaine s’est terminée, papa et toi deviez retourner au travail, servir la population et être des anges.

C’est donc avec un congélateur rempli et du wifi piètrement fonctionnel que tu m’as laissée avec trois enfants de douze, neuf et quatre ans.

Deux semaines, ça va bien aller, pensais-je.

La plus jeune veut jouer. C’est normal, je la comprends. À la garderie, elle est over stimulée avec plein de jeunes de son âge. Les deux autres ne veulent pas aider pour aucune tâche.

Je te jure, maman, que j’essaie fort.

Je dois jongler avec les repas, surveiller pour qu’ils arrêtent de grignoter entre les repas et qu’ils mangent assez de légumes pour avoir du dessert.

Je dois surveiller leur santé. La plus vieille est asthmatique, c’est elle qui est le plus à risque.

Je dois veiller à ce que tout le monde se brosse les dents, prennent sa douche, joue assez dehors et à ce que personne ne s’entre-tue.

C’est vrai qu’il serait facile de les planter devant leur tablette à longueur de journée, mais notre wifi ne le permet pas. Et éthiquement non plus, ça ne se fait pas.

Être pris au fin fond des bois ne sert qu’à nous isoler. Du dangereux virus qui nous empêche de voir notre famille et qui pourrait mettre en danger la vie de ma sœur.

Je dois donc jouer à la mère 24/7.

J’essaie fort, maman, je te le jure.

Mais là, c’est trop.

Nous avons terminé la deuxième semaine et j’ai craqué.

Devant les enfants en plus. La voiture a brisé. Elle n’avance plus.

J’angoisse comme ça ne se peut pas. Je sais que j’ai un super talent pour le cacher, mais ce matin, c’était trop. Comment je vais faire s’il y a une urgence?

En plus, le cégep recommence. Comment vont se dérouler les cours? En ligne? Non, mon wifi ne me le permet pas. Des vidéos capsules, ça non plus. Comment je vais faire?

J’ai trois enfants à ma charge et un chien.

La jeune de quatre ans retient toute mon attention : je joue aux Playmobil, aux Barbie, aux casse-têtes et plus encore…

Celui du milieu doit être stimulé : être sur sa tablette le rendra légume d’ici la fin du mois. Donc j’organise des activités pour lui : maths, jardinage, tours de magie, quiz géographique. Je veux qu’il continue à apprendre.

Et la plus vieille, elle a terminé son année scolaire, mais son anglais… Elle l’a à peine pratiqué. J’essaie somme je peux d’écouter des films en anglais, de lui parler en anglais.

Je dois prendre aussi des marches, m’occuper du chien, lui apprendre des tours pour qu’il ne s’ennuie pas.

Je dois faire à manger, le ménage, le lavage, l’éducation et les activités. Parce que toujours des exercices, je comprends que ça peut être ennuyant à la longue. J’organise des repas thématiques, des chasses au trésor, des rallyes photo…

Où sera mon temps alloué pour mes études?

Quand vais‑je rédiger ma dissertation de 500 mots sur l’idéologie de Platon? Quand vais‑je avoir le temps de regarder un vidéo de trois heures sur la dissolution du cuivre en chimie? Quand vais‑je pouvoir lire mon livre d’anglais?

Ça fait déjà deux semaines et je suis épuisée. Je tourne en rond, j’angoisse quand je reçois un nouveau courriel de mes professeurs.

Je n’en peux plus.

Mais je dois rester, c’est la vie de ma sœur asthmatique qui est en jeu. Je ne peux pas l’abandonner.

On dit que c’est en situation de crise que nous voyons la vraie personne qui se cache en nous.

Eh bien, la voilà la vraie moi : épuisée, angoissée et incapable.

J’ai vraiment hâte que tout ça finisse et que vous reveniez à la maison.

Pouvez‑vous être mes anges au lieu d’être ceux de la société?

Ta fille qui vous aime et qui a besoin de vous.

Clara

Finis, les suivis!

Pendant des années, mes enfants ont eu des rendez-vous trrrrrrrès

Pendant des années, mes enfants ont eu des rendez-vous trrrrrrrès régulièrement. De toutes sortes. Et quand ce n’étaient pas des rendez-vous, c’étaient des appels de l’école pour que j’aille les chercher pour X-Y-Z raisons. C’était presque un emploi à temps plein.

Chaque année, le décompte des congés restants créait du stress. Chaque semaine, je devais quitter le bureau en catastrophe à cause d’une urgence. « Bye boss, je t’explique par texto! ». Juste aller à la salle de bain était devenu stressant, parce que je savais que le téléphone risquait de sonner pendant les deux minutes d’absence. Ma voisine de bureau était habituée : si elle entendait sonner, elle regardait qui appelait et si c’était l’école ou le CLSC, elle me textait pour que je revienne rapidement des toilettes. Dépêche-toi, fais pipi, ça presse!

Rentrer des congés d’une ou deux heures, le temps des rendez-vous, faisait partie de ma définition de tâche. Méchante perte de temps! Pars en courant, va chercher l’enfant à l’école, va au rendez-vous, ramène l’enfant à l’école, retourne au bureau clencher une heure de travail, sinon, tu vas dépasser le nombre d’heures auxquelles tu as droit dans ton année. Étourdissant, épuisant. Pas évident, se concentrer, quand on travaille en constante interruption. Tu as beau être une championne de la contorsion temporelle, mais ça tire du jus.

Mon calendrier familial ressemblait à celui des parents de joueurs de hockey, sauf que les pratiques et les tournois étaient remplacés par des rendez-vous. Et quand il n’y avait pas de rendez-vous, j’en profitais pour appeler pour prendre des rendez-vous, ou pour chercher de l’information pour aider mes enfants. Le cerveau constamment à ON, l’appréhension tout le temps dans le piton.

Et là, dans la dernière année, les rendez-vous se sont espacés. Des dossiers ont été fermés parce que la situation s’était stabilisée, le besoin n’était plus là. On a retiré des médicaments devenus inutiles (t’sais, quand la pharmacienne connaît ton numéro de téléphone par cœur…). On a finalement repris le dessus! Le travail acharné a fini par payer et on est rendus une famille autonome, qui vole de ses propres ailes.

J’ai encore le réflexe de rouler des yeux quand le téléphone sonne pendant le jour, convaincue qu’il y a un problème à l’école, une crise, une panique, une tête dans le bol de toilette. Mais non, c’est un collègue qui appelle, tout simplement. Ou le dentiste, pour confirmer le rendez-vous de suivi annuel, comme il le fait avec toutes les familles normales.

Je m’habitue tranquillement à cette normalité. Je me remets tranquillement de l’épuisement parental. Je retrouve ma concentration. Je soigne mes appréhensions. Je constate la baisse d’anxiété, le sommeil qui s’améliore, le plaisir qui augmente. J’apprends à avoir confiance que la stabilité persistera. Toute une reprogrammation du cerveau, ça, je vous jure!

Mais le plus beau, ce sont mes enfants. Eux aussi ont maintenant le temps de prendre du recul. Ils ne sont plus constamment sortis de l’école pour un rendez-vous ou une urgence. Ils n’ont plus à expliquer leur cas à un autre spécialiste. Ils ne sont plus toujours en train de marcher sur le bord d’une falaise à se demander de quel bord ils vont pencher. Ils prennent conscience de notre vécu des dernières années et du fait que la tête de cochon (d’autres appellent ça de l’amour inconditionnel) de leur mère les a aidés sauvés. Ils remercient ceux qui les ont soutenus, ceux qui ne les ont jamais abandonnés. Ceux qui ont fait la différence.

« Merci, maman, de toujours avoir été là pour nous. Nous aussi, on sera toujours là pour toi. » : N’est-ce pas la plus belle parole guérisseuse de la terre?

 

Nathalie Courcy

Remonter dans le train de la vie (ou le regarder passer)

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en <e

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en burnout. C’est drôle parce que dire burnout, épuisement professionnel ou trouble d’adaptation, c’est pas mal pareil. L’utilisation de ce terme était remplie de préjugés. Aujourd’hui, je me rends compte que l’usage de l’un ou l’autre de ces termes éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état. Une de mes amies m’avait demandé : « Comment tu te sens? ». J’ai répondu : « Je suis épuisée, tellement épuisée. ».

C’était comme si j’avais manqué le train, parce que mes pieds restaient collés au quai d’embarquement. J’étais épuisée.

Je suis restée longtemps sur le quai de la gare, déconnectée. Je savais que je devais prendre le train. Je ne savais plus lequel je devais prendre. Je ne savais plus où je devais aller. Du bout du quai, je l’ai vu arriver. Je pensais que c’était le bon. Puis, je ne savais plus. Comme il ralentissait, je me disais : « Je dois me préparer à embarquer ».

Puis, je regardais les portes. Laquelle était la bonne? Je ne savais plus. Il me semblait toujours que c’était celle qui venait de me passer sous le nez. Puis, le train s’est arrêté. Je suis restée immobile à regarder la porte et mes pieds. À regarder encore la porte et mes pieds. Je n’arrivais pas à savoir laquelle était la bonne. Les portes se sont refermées. Le train commençait à repartir. Et comme je n’étais toujours pas embarquée, j’ai alors cru que ce n’était pas le bon, tout comme les trois trains précédents que j’avais vu arriver et partir sans bouger.

Mais, si celui-ci était le bon? Qu’allait-il se passer? Ma respiration était courte. L’air était difficile à trouver. Mes yeux étaient inondés de peurs, de déception et de culpabilité. Je ne bougeais pas. Je ne respirais pas trop non plus. Je n’étais qu’une ombre, une ombre de moi, l’ombre de mes aspirations déchirées. J’étais devenue sans trop m’en rendre compte une passagère qui ne savait plus où elle devait aller pour faire quoi et être qui pour quelle raison qui était de toute façon écrite où et par qui?

C’est à ce moment précis que j’ai constaté que mon rire ne riait plus, que mon désir ne se faisait plus sentir. J’étais envahie par le sentiment d’avoir vendu ma vie. Parce que le temps qui composait ma vie était occupé par du vide. Du vide passé sur trop d’autoroutes étroites, occupées par trop de gens pressés. Du vide dans mes yeux qui ne voyaient que de l’eau. Ça donne un effet déformé à tout ce que je regardais même lorsque mon regard se déposait sur mon mari et sur mes enfants. C’est pourquoi tant de culpabilité. Comment ai-je pu me rendre là? Me rendre au point où je regarderais ma famille sans y voir cette si belle lumière qui y jaillissait et sans pouvoir y porter une meilleure attention.

Tout à coup, je reviens à moi ; un train arrive. Le train s’arrête. Le train passe. Et j’accepte de le laisser partir. Une petite lueur d’espoir me dit que je saurai sûrement dans lequel embarquer après avoir bu un bon café… Un deuxième café et après avoir médité, après avoir dormi, puis après m’être déposée pour retrouver l’amour de moi, l’estime de moi, la confiance en moi qui s’étaient envolés je ne sais trop quand. Peut-être que je dois d’abord retrouver mes valeurs et mes priorités. Peut-être que c’est après avoir médité à nouveau. Je me suis dit que je le saurais probablement après quelques sorties avec des amies fantastiques et après avoir lu 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 excellents livres pour nourrir mon esprit. Enfin, je comprends que ce n’est qu’après avoir retrouvé le sourire, la joie de vivre et l’espoir qui m’habitent pour reprendre confiance en la vie, l’accueillir et la chérir à nouveau que je saurai dans quel train embarquer.

Aujourd’hui, je suis remontée dans le train. Et dans les moments où je me sens moins bien, j’ai besoin de me retrouver. Si tu as besoin de te retrouver ou si tu as simplement envie de nourrir ton estime de toi, je te propose un exercice sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

La montée du WOW!

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait o

J’ai fait un beau burnout. À l’époque, on m’avait offert de lire : Un burnout en cadeau. Je n’étais pas prête tout de suite à voir ça comme un cadeau. Quand je travaillais à me remettre sur pied, il y a une chose à laquelle je tentais d’arriver : apprendre à me déposer. C’était ça, le cadeau.

Ma psychologue m’avait répété si souvent de prendre le temps de me déposer. Voilà qu’après deux séances, je m’assoyais à nouveau devant elle. Bien que je pensais me sentir mieux, je me suis assise et j’ai pleuré. Je pleurais et je cherchais les mouchoirs sur son bureau. J’étais découragée de pleurer encore. Avant d’arriver, j’avais le désir très fort de lui montrer que j’allais mieux et juste cette idée me procurait une certaine fierté. Mais non, c’était loin d’être le cas. Elle m’a alors dit : « Tu ne t’es pas encore déposée? » et j’ai répondu en sanglotant : « Je sais pas comment ».

Se déposer

Je ne pouvais pas savoir comment, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Tu l’aurais su, toi? Je ne savais même plus comment reconnaître mes besoins. Décidée à avancer et à apprendre à me déposer, j’ai appelé mon amie Manon Jean en renfort. Elle est fondatrice des ateliers Arbre en cœur, je sais qu’elle sait comment se déposer. Je lui ai dit en pleurant : « Il faut que je me dépose, mais je sais pas comment. » Elle a tellement ri. Elle a ri d’un rire rempli d’Amour et de Compassion qui m’a fait chaud au cœur. J’ai senti que j’étais accueillie et surtout comprise. Merci encore, mon amie.

Voici ce qu’elle m’a dit :

« D’abord, réjouis-toi, de désirer prendre soin de toi pour aimer davantage ta famille et tes amis. Réjouis-toi de constater que tu ne vas pas super bien et que par Amour, tu apporteras des changements à ta vie. Le but de la vie, c’est de trouver REFUGE dans son propre cœur et de lui faire confiance, et ce, sans attentes… Pas facile, car c’est un peu contradictoire avec tout ce qu’on voit. Prendre conscience que notre vie est brûlante, stressante et épuisante, c’est accepter que c’est nous qui en sommes les responsables. Ensuite, il faut laisser monter un sentiment de compassion tellement fort pour soi-même que tout se dépose ensuite. Peu importe comment les choses se déposent, c’est la réussite du sentiment de compassion envers soi… Rien de plus, rien de moins. Comme Bouddha l’a si bien dit : Le bonheur véritable est dans l’apprentissage de savourer ses propres vertus… savoir aimer, partager, être patient, compatissant, au moment même où nous les appliquons dans notre vie. Je te connais peu et beaucoup à la fois, mais tu es une fille UNIQUE avec un cœur AIMANT, tu es généreuse et radieuse… Ferme simplement les yeux et savoure ce que tu es… et une vague de wow montera en toi et ce wow est ta vraie nature. Faire confiance à cette vraie nature et en faire son chemin de vie, c’est ÇA, s’aimer pour vrai. »

Elle a fait naître en moi le début de cette Compassion et de cet Amour pour moi. Aujourd’hui, l’expression « Se déposer » prend tout son sens. C’est maintenant le chemin que je prends pour me retrouver dans un état de calme. C’est ma capacité de reconnaître les moments de stress pour m’arrêter et reprendre contact avec mes forces. C’est cette capacité de cesser de forcer pour me laisser porter par la vague qui me vient naturellement.

J’ai tellement forcé dans ma vie. J’ai forcé comme s’il fallait que je me batte pour réussir et que tout se réalise comme je le voulais et quand je le voulais. J’avais oublié un allié important dans la réussite : le T.E.M.P.S. La patience et la foi sont devenues mes alliées. J’ai appris que toute chose est bonne à cueillir lorsqu’elle est mûre.

En me déposant, j’ai appris à m’aimer et j’ai appris à profiter de chaque moment. « Se déposer », ça demeure une expression jusqu’à ce qu’on y ait donné du sens. Aujourd’hui, je connais le chemin que je dois prendre pour me déposer et il prend tout son sens chaque fois que j’y suis.

Je t’accompagne afin de te déposer sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

Portrait d’un « congé » pour épuisement professionnel

J’étais en burnout. J’utilise aujourd’hui ce mot que

J’étais en burnout. J’utilise aujourd’hui ce mot que je n’osais pas prononcer parce qu’il éveillait en moi beaucoup de préjugés. L’épuisement professionnel, le burnout ou le trouble d’adaptation éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état. Il y a une question à laquelle j’ai voulu répondre. Une question ne m’a jamais été directement posée : qu’est-ce que tu fais pendant un arrêt de travail pour t’en sortir?

En mode survie

J’ai commencé par faire des téléphones et j’ai accepté de pleurer en ligne avec un inconnu parce que c’est juste comme ça que j’étais à ce moment. Oui, j’ai fait des appels en mode survie ou « sur le radar », comme on dit. J’ai commencé par traiter mon dossier d’assurance salaire (besoin de sécurité financière).

Puis, j’ai cherché et trouvé un(e) psychologue qui fait partie du Programme d’aide aux employés (PAE) en passant par l’Ordre des psychologues. J’avais besoin de soutien psychologique.

J’ai informé mes amies de mon état. Plusieurs sont venues me voir et m’ont sortie. J’avais besoin de socialiser et d’être entourée de plaisir (même si on ne nage pas dans le plaisir, ça fait du bien de baigner dedans).

Quand je suis sortie du bureau de mon médecin, j’avais un certificat médical et une prescription en poche. Ma prescription : 1) Routine de vie 2) Exercice 3) Plaisirs quotidiens. J’ai donc mis ces trois choses au cœur de mon horaire en accordant une attention particulière au repos et en ne me mettant aucune pression de performance reliée à la reprise de mes activités physiques.

J’ai commencé par marcher seule dans le quartier, puis je suis allée dans des endroits plus inspirants comme le bord du fleuve ou le Vieux-Québec avec une amie. Mon médecin m’a prescrit de l’exercice physique et ma psychologue de l’exercice mental. J’ai essayé plusieurs choses : la méditation, la cohérence cardiaque, l’écriture, la lecture et le bricolage.

Vous avez peut-être déjà pensé que pendant qu’une personne est en arrêt de travail, elle met son cerveau à off, qu’elle reprend son retard dans ses séries télé préférées ou bien qu’elle dort toute la journée. Bref, qu’elle se paie de belles vacances sur le dos des assurances collectives du bureau. Si c’est le cas, vous vous trompez tellement.

Dans la réalité, on est en rendez-vous chez notre psychologue, on tente de méditer, de faire de l’exercice physique, de se reposer et quand on sent qu’on reprend du mieux, on reçoit un appel de notre assureur qui veut être certain qu’on ne prend pas un congé payé pendant trop longtemps. Ben non! On fait juste de notre mieux pour prendre du temps pour se comprendre et se retrouver.

En résumé, ce qu’on fait, c’est :

  • Envoyer promener les sentiments qui nous rongent et qui ne sont pas aidants (culpabilité, colère, impuissance…).
  • Faire fuir la tentation de vouloir savoir ce qu’on pense de nous parce qu’on est en arrêt de travail.

Rendu là, si ça nous travaille, on doit se rendre à l’évidence qu’on a un ménage à faire par rapport à l’importance qu’on accorde au regard des autres. Tout ce qui compte, c’est d’aller mieux! Pis ceux qui jugent, ils devront un jour ou l’autre travailler leur empathie. Laissons-les vivre leur expérience.

  • Accueillir et accepter notre situation.

Quand bien même on voudrait, c’est ça qu’on vit, on peut toujours résister, mais ça n’aidera pas à s’en sortir. Choisir d’avancer, ça passe par l’accueil et l’acceptation de cet état pour le transformer en autre chose.

  • Faire de son mieux et prendre soin de soi.

Sans pression, simplement prendre le temps de se déposer et de reconnaître son besoin « ici et maintenant », puis en prendre soin. Ma psychologue me l’a assez répété et j’ai tellement pratiqué!

  • Envisager la vie qu’on souhaite et faire des choix cohérents.

Se demander ce qu’on souhaite vraiment nous permet de prendre conscience de ses valeurs et contre-valeurs, de ses priorités et de ses limites. Cela permet de faire des choix de vie éclairés.

À travers tout ce que j’ai mis en place, il y a un exercice qui m’a beaucoup aidée. Un exercice pour nourrir l’estime de soi. Je t’accompagne afin de le réaliser sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne