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Tirer sur la plug

Mon corps a tiré sur la plug. Tout seul. Sans prévenir. J

Mon corps a tiré sur la plug. Tout seul. Sans prévenir. J’enchaînais les patients, les appels, les requêtes, les messages, les enfants, les activités, les concerts, les sorties, les corvées, les chiens, la maison, les kilomètres, les entraînements… Il a dit STOP, d’un coup. Mon corps a tiré sur la plug. Et je me suis effondrée…

J’aurais pu m’en douter. J’aurais dû écouter les signes… Mais la fatigue, à force de la cumuler, on ne la sent même plus… Tu dis « oui » à tout parce que ton cœur est trop grand et tu t’uses… Mon trop-plein d’énergie est anéanti. Mon corps a tiré sur la plug.

Ce matin-là, ma salle d’attente était pleine. J’ai voulu me lever. Je ne voyais que des éclairs lumineux. J’ai frotté mes yeux, avalé une gorgée d’eau, passé un appel… ma vue empirait. Je ne voyais plus rien, tout scintillait. Je sentais mon esprit s’en aller. J’ai pris ma pression. Rien n’allait bien.

Mon corps a tiré sur la plug. Il m’a lâchée. Il m’avait prévenue, pourtant…

Je ne voyais plus, j’entendais mal, tout tournait et tanguait. J’avais de la difficulté à respirer, mes signes vitaux partaient dans tous les sens, rien n’était logique. Le médecin essayait de me rassurer. J’ai cru que j’allais mourir là. Que c’était fini. Mon corps a tiré sur la plug.

J’ai pensé à mes enfants, j’ai appelé mon amoureux, j’ai eu peur. On a eu peur. Je continue de trembler… parce que nous n’avons pas encore trouvé ce qui s’est réellement passé…

Je me suis relevée tout doucement, les jours ont passé, mais je n’arrive pas à me retrouver complètement. Chaque fois, mon organisme trouve un moyen de me ralentir encore. Je l’ai trop poussé. Je lui ai demandé l’impossible pendant presque quarante ans et il n’en peut plus. C’est ça, vieillir ? Je me sens abandonnée par moi-même… et depuis je suis… lente. J’ai peur que ça recommence. J’ai peur que ma santé me lâche. Je ne peux plus faire de sport. Je suis au ralenti. Tout le monde se demande où est passée la femme dynamique et hyperactive.

Son corps a tiré sur la plug.

C’est quand tu perds un morceau de ta forme que tu réalises à quel point c’est un luxe d’être en santé, que c’est si précieux et si beau.

Comme mon corps m’a débranchée, j’ai décidé de lever le pied. C’est un signal que je ne peux me permettre d’ignorer. Ce corps qui a porté trois enfants, qui les a nourris et élevés, n’est même plus capable de les accompagner. Ce corps qui n’arrive plus à aimer son amoureux comme je le souhaiterais… Ce corps qui n’a plus la productivité attendue au travail et dans la société… Il a tiré sur la plug.

Alors, il se peut que j’écrive un peu moins et que je lise plus. Il se peut que je coure moins et que je marche plus. Il se peut que je m’entraîne moins et que je me repose plus. Il se peut que je sorte moins et que je dorme plus. Il se peut que je donne moins et que je prenne plus. Il se peut que je travaille moins et que je relaxe plus. Il se peut que je réponde moins et que j’ignore plus. Chers enfants, amis, collègues, lecteurs, voisins, soyez indulgents… Soyez patients…

Mon corps a tiré sur la plug. Et moi, j’essaie de le rebrancher sans faire sauter les plombs…

Gwendoline Duchaine

 

Parfois maman est fatiguée

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M’étant sauvée de la folie urbaine le temps d’une courte journée, accompagnée de mes trois enfants, je suis appuyée contre la rampe du balcon, le regard vers les montagnes. C’est magnifique. Les larmes me montent aux yeux. Je suis exténuée, vidée, j’ai la simple envie de m’écrouler par terre.

Je regarde cette vue incroyable et j’ai peine à croire que je peux me sentir ainsi. J’ai envie d’éclater en sanglots afin de laisser ce trop-plein de stress, de responsabilités et de fatigue sortir de mon corps. J’ai envie de me recroqueviller en position fœtale l’espace d’un moment et d’être complètement vulnérable. Lamentable. Faible.

Parce que le temps semble s’être arrêté pendant cinq minuscules minutes, je prends conscience de tout ce poids que j’ai sur les épaules. Je suis sur le point de craquer. J’ai la folle envie de délaisser ce fardeau, que nous, adultes, traînons de nos épaules malmenées. Les factures, l’hypothèque, l’école, les rendez-vous, les responsabilités vis-à-vis nos enfants, l’éducation, le travail et j’en passe. Vous savez, ce putain de fardeau qui vient avec le fait d’être un adulte responsable.

Les larmes se mettent à couler silencieusement le long de mes joues. Je n’ai aucune raison valable de pleurer. Mes enfants sont en santé, j’ai un conjoint merveilleux et un toit pour ma famille, mais pourtant, j’ai une boule d’épuisement qui brûle en moi. Je me sens me consumer à petit feu.

Le regard vers le vide, j’essaie de me rappeler ce sentiment de légèreté. Je vois mon fils passer et j’envie tout à coup cette belle naïveté des enfants. Cette ignorance de bonheur. Je voudrais être dans ces petits souliers salis de boue, à chasser les monstres imaginaires. Tout comme ma fille, je voudrais faire virevolter ma jupe dans tous les sens simplement parce que je la trouve jolie. Au diable les fesses à l’air!

Mais je dois donner l’exemple. Même fatiguée, il faut continuer d’avancer.

Mon aîné vient me voir et me dit : « Tu pleures, maman? » Et je lui réponds tendrement : « Non mon chéri, maman est simplement fatiguée. » Et c’est vrai, je suis juste fatiguée, si fatiguée…

Ai-je le droit de dire que je suis fatiguée d’être fatiguée? Je voudrais avoir toute l’énergie du monde pour faire tout ce que je veux faire. Je voudrais avoir toute l’énergie du monde pour suivre mes enfants dans chaque activité qu’ils désirent faire. Je voudrais avoir toute l’énergie du monde pour prendre soin de chéri. Pour prendre soin de moi.

Voilà que ma plus jeune crie : « Maman! » Alors j’essuie mes larmes et je cours la retrouver. « Attrape-moi, maman! » Me voilà repartie. Malgré la fatigue, je cours après ma puce. Elle me fait rire, elle est magnifique. Mes garçons se mêlent au jeu. Un mélange de rires, de cris, de chatouilles, de pur bonheur me fait complètement oublier ce moment d’épuisement.

Mes enfants sont heureux, en santé et c’est tout ce qui compte réellement au fond.

 

Geneviève Dutrisac

Guide de survie pour la mère que je suis

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Les enfants. Mes enfants que j’aime tant. Je les louangerai une autre fois. Ce qui m’occupe ici ce sont toutes les fois où dans ma tête, je les aurais mis au chemin. Vendus sur Kijiji. Pire : toutes ces fois où je les aurais donnés ou échangés contre un voyage dans le Sud. Super maman me direz-vous. Ça n’a aucune importance. L’effet est là. Ça m’apaise, me libère et vous aurez compris : je ne l’ai pas fait. Ils sont toujours vivants. Et moi aussi.

Toutes ces crises au supermarché, ces refus tenaces de collaborer, les pleurs à ne plus finir, les engueulades avec le frère ou la sœur, la moue qu’ils font quand on leur présente le souper qui bien sûr ne leur plaît pas et les terribles argumentaires avec nos ados où on se croirait en plein plaidoyer. Toutes ces fois où elle a largement dépassé l’heure de rentrée — et qu’on s’imagine déjà qu’elle a été enlevée — attachée dans une sombre cave — seule; criant notre nom — qu’on passera à Denis Lévesque en réclamant notre bébé… Toutes ces fois où il nous répond par des grognements, ayant oublié le langage humain; tous ces mensonges éhontés et surtout mon dieu, surtout leur sourire arrogant et triomphant.

J’en peux plus.

Faudrait pas non plus oublier cette fantastique invention, mais ô combien terrible pour des parents. La voiture. Milieu fermé et diaboliquement hermétique. Quatre portes. Deux enfants à bord qui se chamaillent, crient et pleurent. Lequel je laisse sur le bord du chemin? Dilemme confrontant parfois. Je me suis même surprise à chantonner ma petite vache qui a mal aux pattes en les pointant du doigt. Mais non; ils ne m’ont pas vue…

Tout y est passé dans ma tête. Pour chacun d’entre eux. Dix-sept ans que ça dure par intervalles. Du bac de récupération jusqu’à une pancarte au cou dans une vente de garage. Mais ça me fait un bien fou. Les images se bousculent, je ferme les yeux et je respire un grand coup. Et après tout cela, je serai la première à accourir à mon bac imaginaire en m’excusant d’avoir pu penser toutes ces obscénités, ces choses dont on ne parle pas, car il ne faut pas lorsqu’on est une bonne mère.

Maudite culpabilité.

J’entends déjà crier au scandale. Ça m’importe peu. D’avoir mes fantaisies, de me permettre de les vivre par en dedans, de les écrire fait de moi une meilleure mère. Je ne leur donne pas vie. Je ne les actualise pas si cela peut vous rassurer sur ma santé mentale. Afin d’être une mère assumée et aimante, afin de désirer être un phare dans leur vie, une lumière si petite soit-elle, je dois composer avec ma zone d’ombre. Et avec la leur.

Est-ce que je suis en train de me justifier, là?

Pas toujours facile d’être mère. Pas toujours facile d’être père. Pas toujours facile la vie de parents. Pas toujours facile la vie d’enfants.

Mais bon dieu que je les aime.


Isabelle Bessette

 

Quand les larmes sonnent l’alarme

Dans deux semaines, mon militaire de mari reviendra de sa troisième

Dans deux semaines, mon militaire de mari reviendra de sa troisième mission à l’étranger. Six mois au Kosovo. Je ne suis pas une ennuyeuse de nature, alors je savais que l’éloignement ne serait pas trop souffrant pour moi. Mais l’épuisement parental, lui, devient rapidement douloureux quand on est seul pour gérer une marmaille intense qui, elle, réagit à l’absence.

Les premiers temps, la vie se gérait bien. L’adaptation à la vie monoparentale s’est déroulée bien mieux que je l’imaginais. Entre la rentrée scolaire, l’entrée en maternelle et au secondaire et les préparatifs d’Halloween, les journées se déroulaient dans la joie et la facilité. J’étais fière de moi, j’étais soulagée, et j’étais tellement fière de mes enfants! Ils semblaient plus stables, peut-être parce que l’autorité émanait d’une seule personne.

Puis, le party a commencé. Pas dans le sens de party où on se fait du fun et qu’on n’a pas le goût de quitter. Plutôt le genre « open house » : tu sais quand ça commence, mais tu ne sais plus comment y mettre fin. Tu sais que tu es la personne qui a lancé le OK pour faire le party, mais ça devient trop, trop vite. Tu perds le contrôle, tu perds les pédales, tu vois les dégâts qui s’accumulent et tu ne sais plus comment mettre un stop à tout ça. Et tu penses à appeler la police ou à t’auto-amener à l’urgence psychiatrique avant que ça ressemble à Hiroshima.

L’hiver a été pénible. Pas pour le pelletage, ça, j’aime ça et mon gentil voisin s’est occupé de la bordure de glace que je n’étais pas capable de pelleter. L’hiver a été pénible parce que les voitures ont brisé à tour de rôle (mille mercis, CAA! Je vous dois ma santé mentale!) Mais surtout parce que certains de nos enfants ont complètement dérapé malgré les filets de sécurité qu’on avait mis en place : psy, communication avec les profs, horaire dégagé de tout ce qui n’était pas nécessaire, Skype régulier avec papa.

Souvent, j’avais l’impression de me tenir sur le bout d’un seul orteil au bord du Grand Canyon. La respiration, les massages et quelques bons amis m’ont empêchée de tomber malgré toutes les fois où mes enfants me poussaient vers le précipice à grands coups de « T’es folle » et de « Je vais te tuer ». Chaque nouvelle obstination inutile (« Ça sert à rien de ranger mes vêtements, il va falloir que je recommence la semaine prochaine »; « Il est 9 : 02, pas 9 : 00 ») me mettait dans tous mes états. Ma carapace était usée, élimée. Je marchais sur le fil auquel ma famille s’accrochait en le brassant de tous les côtés. Chaque refus de collaborer m’amenait plus près du trou noir dans lequel le stress, la fatigue physique et mentale et l’absence de soutien m’entraînaient. Je ne compte pas les fois où j’ai eu le goût de mourir pour tout arrêter. Mais quand on est le seul soutien pour ses enfants, on ne peut pas mourir. On doit rester fort pour garder le fort.

La semaine dernière, j’ai éclaté. Ce n’était pas la première fois. Mais c’était la première fois devant les enfants. J’avais beau mettre toutes les chances de notre côté, tout faire pour intervenir de la bonne façon, prendre soin de moi pour prendre soin d’eux (ajuster mon masque à oxygène en premier pour ensuite ajuster celui des autres…), la situation familiale se dégradait. La mission était trop avancée pour exiger que mon mari soit rapatrié. Il restait un mois et je n’étais pas certaine de survivre.

À bout de ressources et de souffle, je me suis mise en time-out. Je me suis assise en position fœtale dans le coin du divan, une doudou douce autour des épaules, un coussin dans les bras. Et j’ai pleuré. Non. Sangloté. Je me suis vidée du trop-plein d’émotions sombres que je contenais. Je l’écris et le nez me pique tellement le souvenir est émotif.

Ma grande fille est venue me prendre dans ses bras, flatter mon dos, me répéter des « Je t’aime, maman ». Ma deuxième cocotte me parlait comme si de rien n’était. « Pourquoi tu ne réponds pas? Maman, je te parle! » Jusqu’à ce qu’elle voie que je pleurais. Si je ne répondais plus, c’est que j’en étais incapable. Toute mon énergie était réservée pour survivre à ces minutes de panique intérieure où tout en moi était à bout d’espoir. « Maman, pleure pas! Sois pas triste comme ça! », ce à quoi ma plus vieille a répondu : « Laisse-la pleurer. Elle a toutes les raisons de pleurer, et elle a le droit de pleurer. Ça fait tellement longtemps qu’elle se retient! »

Puis, mes deux garçons se sont approchés. « Pourquoi tu pleures, maman? »; « Tu as mal, maman? » Ma grande fille a trouvé les mots pour leur expliquer que maman était épuisée. Que maman n’était plus capable d’endurer les chicanes constantes, les « non » incessants et les menaces. Que maman avait besoin que chacun collabore à l’harmonie familiale. Que maman avait tout donné depuis des mois et que là, il était plus que temps qu’elle reçoive, elle aussi. Que maman avait besoin de ses enfants.

« On est là, maman. On a fait beaucoup d’erreurs. On aurait dû t’écouter depuis longtemps. Ça fait longtemps que tu nous demandes de faire notre part dans la maison et d’arrêter de se chicaner. On s’excuse. Ça va changer. Maintenant. On t’aime, maman! »

Ce soir-là, mes filles ont raconté l’histoire du dodo aux plus jeunes. Elles les ont bordés. « Maman, les garçons aimeraient que tu ailles leur donner un bisou. Mais ils comprennent que tu le feras juste quand tu auras repris des forces. Nous aussi, on va se coucher. On espère que tu dormiras vraiment bien même si tu as beaucoup de peine. Tu as raison d’être épuisée et de nous le montrer. On aurait dû comprendre plus tôt. Bonne nuit, maman. »

J’ai pris du temps pour moi, comme je le fais chaque soir. Mais ce soir-là, quelque chose en moi s’est reconstruit. Des briques qui s’effritaient de jour en jour depuis l’automne se sont recollées. Un peu. Quand je suis allée me coucher, j’ai trouvé sur mon oreiller un pendentif en forme de cœur que ma fille avait confectionné. Et une note : « Ma chère maman, j’avais pensé te donner ce collier pour la fête des Mères, mais je pense que c’est maintenant que tu en as besoin. Je t’aime. »

Depuis ce soir-là, je n’ai presque plus à répéter, à gérer de conflits, à empêcher la troisième guerre mondiale d’éclater sous mon toit. Je n’ai plus entendu de « Tu es la pire mère de la Terre » ni de « C’est de ta faute! » Je n’ai plus entendu mes enfants dire « Je veux mourir ». Ni moi.

Il arrive que les larmes qui dévalent lavent les traces de désespoir et de colère. Il arrive que les larmes sonnent l’alarme.

Nathalie Courcy

Maman est usée

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« Vous êtes une bonne maman! », qu’on me disait parfois quand j’allais au parc ou au restaurant avec mon enfant. Je répondais alors gentiment « Merci », avec un sourire rempli de fierté, parce que je me trouvais bonne aussi. Je n’avais d’yeux que pour mon bébé, mon premier. Je découvrais l’instinct maternel, aussi fascinant que puissant. Quand je parlais à ma fille, chaque mot contenait une telle tendresse, un débordement d’amour. J’étais certes fatiguée, mais comblée par ce petit être qui venait, quelques mois auparavant, quelques années à peine, d’arriver dans ma vie. J’étais pleine d’énergie, débordante d’un bonheur nouveau et inespéré. Je me sentais pleinement compétente et à la hauteur, j’étais fière d’être la maman que j’étais.

Quand je croisais des mamans impatientes, dépassées, surmenées, je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas comprendre. Je les jugeais et je me lançais des fleurs en me disant que moi, je l’avais donc l’affaire. Je regardais mon enfant, fière de lui offrir mieux, et j’étais triste pour ces petits qui se retrouvaient coincés dans l’impatience d’une maman de moindre qualité, qui criait pour un rien, qui ne jouait pas au parc, qui finissait par écouter son enfant au bout d’une dizaine de « Écoute-moi maman! »

Les années ont passé, d’autres enfants sont venus, les petits ont grandi. Les congés de maternité se sont prolongés, les « Mamans! » ont débordé, les crises et les disputes se sont multipliées, le bruit s’est intensifié, les mauvaises nuits et les mauvaises journées se sont succédé. Les cernes ont grossi sous mes yeux, de nouvelles rides sont apparues, quelques cheveux gris également et avec eux, les moments de solitude ont disparu.

Un jour, j’ai réalisé que j’étais devenue cette mère que je trouvais si mauvaise. J’étais celle qui, fatiguée et impatiente, criait après ses enfants pour se faire entendre. Celle qui, lors d’une sortie au cinéma avec ses petits, avait du mal à sourire parce que ce jour-là, c’était une mauvaise journée, une de plus. J’étais devenue cette maman à la tolérance malmenée parce qu’usée par toutes les heures de sommeil en retard, les chicanes à gérer, les comportements à analyser et les tâches à accomplir.

Ce jour-là, j’ai pleuré. J’ai pleuré parce que je refusais d’être cette maman-là. Moi, j’étais pourtant une bonne maman : tendre, aimante, qui trouvait les bons mots, qui savait réagir simplement par instinct. J’ai pleuré parce que je connaissais pourtant mes enfants par cœur et je savais faire toutes sortes de folies pour les faire rigoler, pour désamorcer. J’avais été la maman que j’admirais et je ne voulais pas être l’autre; celle qui se met en colère pour un rien, qui a du mal à écouter les histoires remplies d’imagination de ses enfants parce qu’elle a la tête saturée et qu’elle voudrait juste cinq minutes pour ne penser à rien.

Soudain, j’ai repensé à cette mère impatiente du parc et je l’ai vue d’une tout autre façon. Bien qu’épuisée de tout donner à ses enfants, je sais maintenant qu’elle était remplie d’un amour inexprimable et inébranlable pour eux. Cette maman était usée par les années, par le manque de sommeil, le manque de solitude et peut-être même par le manque de soutien. Ce jour-là, elle serait volontiers restée à la maison, mais elle était au parc parce qu’elle savait que cela rendrait ses petits heureux. Puis, je me suis rappelé ce moment où elle était accourue à une vitesse folle vers son enfant lorsqu’il avait failli tomber en courant, poussée par l’inquiétude et la culpabilité à l’idée qu’il ait pu se blesser avant qu’elle ne puisse intervenir.

Je sais maintenant qu’une fois de retour à la maison après la sortie au parc, cette maman avait préparé un dîner au goût de ses enfants, pour leur faire plaisir. Elle avait mis plus de fromage dans l’assiette de son garçon parce qu’elle savait que cela le ferait sourire. Elle s’était assurée de choisir les plus petites carottes pour sa fille puisque c’est comme ça qu’elle les aimait. Et bien sûr, elle avait versé leur lait dans leurs verres préférés. Quand ses plus jeunes s’étaient couchés pour la sieste, elle avait laissé de côté ses tâches quelques instants pour jouer un peu avec sa grande qui, depuis quelque temps, avait un grand besoin de son attention.

Quand son fils était redescendu, elle l’avait bercé, parce qu’elle savait comme il avait du mal à se réveiller. Puis, la sieste de son bébé s’était terminée. Elle était allée le chercher, en souriant tendrement. Le calme était resté jusqu’à la prochaine dispute, jusqu’à la crise suivante, jusqu’à l’incontournable avalanche de demandes. L’impatience était alors revenue rapidement, les cris probablement aussi. Cette tension de plus l’avait laissée de mauvaise humeur. Tout le reste de la journée, elle n’avait pas pu sourire, elle n’avait pas pu être douce et attentionnée. Il y en avait juste eu trop… trop souvent.

Comment vous dire, mes enfants, que maman est fatiguée, que ma tête et mon corps sont usés, mais que je vous aime un peu plus chaque jour?

 

Eva Staire

 

           

           

             

Épuisement à l’horizon!

En tant que pare

En tant que parents, soyons honnêtes, on est pas mal tout le temps à la course. Qu’on travaille à l’extérieur ou qu’on se dévoue à temps plein à nos petits monstres chérubins, la vie, ça va vite. Les nuits sont courtes, les rendez-vous se succèdent, les microbes nous collent au derrière, les activités et les fêtes d’amis se multiplient. Sans compter les devoirs des plus vieux, les commissions (faut bien nourrir cette marmaille-là et leur trouver des vêtements pour remplacer le pantalon qui a de l’eau dans la cave et les souliers troués), les lifts par-ci, les imprévus par là…

Mais à un certain moment, il faut savoir faire « WO! Les nerfs! » avant de péter au frette. À go, on se regarde dans le miroir de notre conscience pour détecter les signes que la broue qu’on a dans le toupet est en train de se transformer en guimauve toxique.

          Tu fais comme dans la toune des BB et tu sales ton café. Le lait dans l’armoire est aussi un bon indicateur.

          Tu pars travailler avec ton linge à l’envers. Quoique… j’ai déjà enseigné toute une journée avec mes poches arrière de jeans en avant… et chaque mois, je « teste » mes collègues pour savoir s’ils se rendront compte que je porte mon chandail à l’envers, ou deux souliers différents…

          Tu oublies encore plus de choses qu’avant. Les clefs, le cellulaire, le lunch sur le comptoir, c’est de la petite bière. Si tu es rendu à oublier où tu habites (et qu’il n’est pas 4 heures du matin après une soirée trop arrosée), il est peut-être temps de faire un long, long dodo. On va faire un test. Complète les phrases suivantes : Je m’appelle _____. Je suis né le _____. Mes enfants s’appellent _____ et leurs dates de naissance sont le _____.

Et la question qui tue : J’ai rencontré mon conjoint/ma conjointe le _____. Si tu as répondu correctement à tout ça, ça ne veut pas nécessairement dire que tu n’es pas à bout. Ça veut juste dire que tu es une femme.

          Tu perds tout, en commençant par ta propre personne. Dans une période de ma vie où j’avais deux emplois à temps plein, j’ai passé deux heures à chercher ma voiture dans les rues de Limoilou à la fin de ma double journée de travail. C’est aussi pendant cette période que je suis rentrée au travail sans chaussures… après avoir conduit pendant vingt minutes. Perdue, la médame.

Ça peut être plus subtil : sacoche, papiers importants, carte de crédit ou d’assurance-maladie (toujours quand tu en as désespérément besoin). Ce faisant, tu perds aussi beaucoup de temps à chercher et à t’en vouloir.

          Tu souris moins et moins facilement. Les super chatouillis magiques de ton plus jeune t’impatientent. Les blagues douteuses de ton chum ou de ta blonde te font soupirer (pour vrai). À bien y penser, tu ne te souviens même plus de ton dernier fou rire digne de décrocher un dentier. Faudrait y remédier.

          Tu attrapes toutes les bibittes qui gravitent à l’intérieur des vingt kilomètres qui t’entourent. Rhume, grippe, gastro, bronchite, feu sauvage s’agrippent à toi comme des sangsues. Tu savais que tu avais un immense pouvoir d’attraction (dont tu doutes de plus en plus à force de voir tes cernes se creuser), mais de là à magnétiser les virus de tout acabit…

          Tu t’endors partout. Rien de mieux que de te réveiller au bout de la ligne de transport en commun à minuit et d’être obligé de revenir chez toi à pied parce que c’était le dernier autobus… fait vécu! Si tu t’endors derrière le volant ou sur un chantier de construction avec une scie à chaîne dans les mains, arrête. Va te coucher. Là maintenant tout de suite. Pas des blagues. Entre une sieste de deux heures et une sieste éternelle… le choix est évident.

          Ou au contraire, tu ne dors plus. Trop de listes de tâches urgentes en tête. Moins de sommeil = plus de stress = plus d’insomnie = sommeil plus agité = plus de fatigue = plus de stress… Oui, tu peux prendre un somnifère quelques soirs pour t’aider à retrouver une routine de sommeil normale. Mais le but, ce n’est pas de prendre des pilules, c’est de dormir de façon saine. Si tu ajoutes du yoga, de la méditation, une tisane à la camomille, un diffuseur d’huile essentielle de lavande, une lecture relaxante avant le dodo ou quelques soirées sans écran, tu vas probablement arriver au même résultat. Si tu élimines des tâches de ton horaire, que tu les reportes à plus tard ou que tu les délègues (à des collègues, à ton conjoint, à tes enfants, à une compagnie d’entretien…), tu te coucheras avec la tête plus légère.

          Parfois, de plus en plus souvent, tu te surprends même à penser, pendant un millionième de seconde, que tu ne t’en sortiras jamais. Que la montagne est trop haute pour toi. Que tu n’es pas équipée pour l’affronter. Que tu ferais mieux de tout laisser tomber. Que tu ne vaux rien…

Si tu es rendu là, ce n’est plus juste de la broue dans le toupet que tu as, c’est de la boue dans le cœur, du béton sur les épaules. C’est peut-être le temps de laisser tomber un ou deux engagements avant de te laisser tomber toi-même? Une mise en question de tes priorités, de tes buts à court, moyen et long termes serait sûrement appropriée. Quelques discussions sincères avec ton conjoint, tes parents, des amis de confiance, ton patron, un psychothérapeute… ça semble nécessaire à mettre au programme de ton horaire déjà trop chargé. C’est un choix que tu dois faire.

En avoir beaucoup (trop) sur les épaules, ça peut faire un bout. On passe tous par là. Période de pointe au travail, fin de session à l’école, épidémie de gastro à la garderie, nouveau-né qui pleure toutes les nuits, enfant ou parent hospitalisé : des circonstances peuvent expliquer un rush ponctuel.

Mais attention : si ça devient chronique et qu’on vit constamment sur la corde raide de l’épuisement, ce n’est plus seulement à cause de raisons extérieures. Ça devient une question de choix. Même si on se répète « J’ai pas le choix ». On a toujours le choix. STOP, avant que la vie trouve une façon plus raide de te forcer à arrêter.

Nathalie Courcy

Ben oui, je t’aime inconditionnellement! Mais j’ai mes limites!

Quand tu étais petite, tu m’as chié dessus des dizaines de fois.

Quand tu étais petite, tu m’as chié dessus des dizaines de fois. J’ai passé des mois à sentir le lait prédigéré parce que tu régurgitais plus que tu buvais. J’ai usé mes planchers et mes dessous de pieds à force de te promener en chantant « Partons, la mer est belle » : c’est tout ce qui arrivait à calmer tes coliques et tes angoisses.

J’en ai passé, des nuits blanches à te bercer. Parfois parce que j’étais incapable d’arrêter de t’admirer. Parfois parce que tu faisais le party. Parfois parce que je ne pouvais cesser de m’inquiéter ou de me torturer.

J’en ai passé, des journées complètes au téléphone et sur Internet, à essayer de trouver LA personne qui allait m’écouter et me croire, à chercher LA ressource qui comprendrait jusqu’à quel point on était à bout. « Ben non madame, une petite fille de cinq ans, ce n’est pas violent ». Et les vingt-cinq ecchymoses qu’elle m’a faites sur les avant-bras, sans compter les cheveux arrachés, la dent cassée, le cœur écrabouillé… « Vous faites ce qu’il faut, madame… il faut juste attendre que son cerveau se développe »; « Elle apprend à gérer ses émotions. C’est difficile, elle ressent tout de façon extrême. Mais elle y arrivera. » ; « On ne médicamente pas une enfant si jeune »; « C’est trop tôt pour diagnostiquer une problématique mentale. On ne veut pas mettre d’étiquette »; « Je comprends que vous êtes à bout, mais elle réussit bien à l’école, elle a quelques amies. C’est bon signe! »

Sans compter les discours culpabilisants, les miens et ceux des bien-pensants : « Ses deux parents sont intenses, ça ne peut pas faire autrement : elle est intense, elle aussi! » (oui, mais nous, on ne lance pas des chaises pour sexprimer.); « Petits enfants, petits problèmes; grands enfants,… » Non. Ça ne m’encourage pas. Et si ça se voulait drôle pour détendre l’atmosphère si lourde qu’on pourrait le hacher à la tronçonneuse, désolée, ma patience fanée m’empêche de rigoler. « Toi aussi, ça t’arrive de péter un plomb… les enfants apprennent par l’exemple ». En effet, et pendant très, très longtemps, je me suis contenue, j’ai parlé calmement, mais fermement. Pis un bon moment donné, le presto a sauté. Depuis, c’est vrai, j’appréhende les crises et je réplique aux cris. Pas la bonne méthode, mea culpa. La récipiendaire du trophée de la tolérance a démissionné.

« Ben oui, mais là, à quoi tu t’attendais?! C’est l’adolescence! Les hormones! Les SPM! Tu étais sûrement pareille à son âge! » Je. M’ex. Cu. Se. Je n’ai pas été une ado facile. Mais je n’ai pas battu mes parents. Je n’ai pas détruit la maison. Et mon adolescence n’a pas commencé à dix-huit mois. Faque, quand je suis arrivée à l’adolescence, le piton « patience » de ma mère n’était pas encore arraché.

Je ne suis plus à l’heure des « T’aurais donc dû » et des « À quoi t’as pensé? ». Si j’avais écrit chacune des solutions testées et des ressources appelées en renfort depuis les douze dernières années, je rendrais jaloux Marcel Proust avec sa recherche du temps perdu. Quand même ses profs admettent n’avoir jamais, jamais rencontré quelqu’un d’aussi entêté et intense, tu comprends que les conséquences, les récompenses, les homélies, la discipline constante et les gestes de réparation, ça marche avec tes autres enfants et avec les enfants des autres, mais pas avec ta grande fille. Elle a la rébellion tatouée dans ses gènes.

Un jour, cette détermination se transformera en qualité incroyable. Elle fera de grandes choses. Elle changera le monde. Elle ira sur la Lune si ça lui tente. Mais d’ici là, elle traverse ma limite au quotidien. Ses pétages de coche qui surviennent à tout instant, au détour d’un refus ou d’une demande de compromis ou juste parce que, je n’en suis plus capable. Je n’ai plus la couenne assez dure pour endurer ou ignorer la liste d’insultes qu’elle me crie par le cœur. Elle peut être si douce, si merveilleuse, si reconnaissante, puis en une seconde, me faire sentir comme une merde de la pire espèce, comme une moins que mère, une mère de rien, comme la pire des mères. Et après, quand elle se calme, elle se confond en excuses, en « je suis désolée, tu es la meilleure maman du monde, j’ai perdu le contrôle ». Oui, tu as perdu le contrôle. Encore une fois. Une millionième fois.

Et moi? Moi, je n’ai pas le droit de perdre le contrôle. Interdit par la loi. Interdit par ma foi en toi. Interdit par ma vision de moi. Un ultimatum. Devrai-je vraiment appeler la DPJ pour qu’ils viennent te chercher, qu’ils nous éloignent l’une de l’autre le temps que ça passe? Ça fait des années que j’attends que ça passe. Que j’espère la fin du terrible two, du fucking four, de toutes ces phases plates qui devraient t’aider à grandir, mais qui font rétrécir notre relation. Ma fille, je t’aime inconditionnellement multiplié par un million, gros comme mille univers à l’infini. Mais je m’aime aussi. J’aime aussi mon couple amoureux. J’aime aussi mes autres enfants que tu terrorises et qui apprennent par notre exemple. L’état de crise et l’état d’urgence sont devenus notre réalité, et je refuse de vivre ça encore et encore. Je refuse de le faire vivre à toute la famille. Je refuse que les autres se sentent intoxiqués par cet air malsain, rempli d’insultes et de chaises qui revolent.

P.S. Depuis l’écriture de ce texte, les choses se sont replacées. Merci, ma fille, d’avoir choisi de recommencer la médication qui t’aide à gérer ton surplus d’émotions fortes.

Eva Staire

On a volé ma libido

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette ex

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette expression : « Je suis fatiguée…pas ce soir… ». Souvent.  Probablement trop souvent.

Pourtant, tout allait très bien avant l’arrivée des filles. Ma libido était toujours au rendez-vous, prête à tout moment de la journée et même plusieurs fois par jour. Je te jure, nous n’avions rien à envier aux lapins. Comme tout jeune couple, nous avions une excellente moyenne. Nous aurions peut-être même pu faire rougir M. Grey (bah! OK, pas tant que ça tout de même…).

Même après mes deux premières cocottes, tout allait relativement bien. Oui, il y avait beaucoup de tentatives et d’interruptions (est-ce que les enfants ont un sixième sens pour savoir?), mais on s’en sortait. Notre moyenne avait un peu diminué, un peu beaucoup, mais selon les sondages, nous avions une vie sexuelle normale.

Et là, la petite dernière est arrivée… Et pouf, comme dans un tour de magie digne du grand Harry Potter, ma libido s’est éteinte, disparue, envolée… Peut-être me l’a-t-on volée ?!?

Depuis près de trois ans, je la cherche. Parfois, elle se pointe sans vraiment trop avertir et dans un moment mal choisi, mais disparaît aussitôt. J’adore mon chum, on est le team parfait lui et moi. Le problème ne vient pas de là.

Je me sens comme un vieux BBQ : celui qu’on essaie d’allumer avec le foutu bouton d’allumage, mais qui ne fonctionne plus… La job, le lavage, le ménage, la cuisine, les activités parascolaires, les devoirs, les crises des enfants, alouuuuuuettttttteeee! Tout ça m’épuise et je n’ai qu’un seul désir le soir venu: dormir.

J’ai même pensé aller voler la libido de la voisine. Tu sais, cette voisine de 25 ans toute pimpante, sans enfant, qui porte des talons hauts comme si c’était des espadrilles. Celle qui étend, sur la corde à linge, ses sous-vêtements en dentelle qui match alors que moi, je me sens plus comme si je portais de vieilles pantoufles avec des kits dépareillés et pas très sexy. Si on a volé la mienne, je pourrais peut-être voler la sienne! Le temps d’un week-end d’amoureux…

Existe-t-il une pilule miracle? Un sortilège? Une banque de libido? Si oui, je me la transfuse pour qu’elle reste en moi pour toujours. J’aimerais bien redevenir ce beau BBQ en stainless steel qui démarre à la première pression. Peut-être me suis-je oubliée dans tout ce chaos? Peut-être aie-je oublié que je n’étais pas seulement une maman? J’ai perdu de vue la femme, la conjointe, l’amante, l’amie… Lentement, mais sûrement, j’essaie de me retrouver.

Je ne perds pas espoir… les visites de ma libido deviennent de plus en plus régulières (après trois ans, il était plus que temps). OK, peut-être pas aussi régulièrement qu’au début, mais petit train va loin…

 

 

Trucs pour avoir plus d’énergie!

Ah la la que le temps des fêtes nous épuise. Que dis-je, l’automne et l’hiver contribuent beau

Ah la la que le temps des fêtes nous épuise. Que dis-je, l’automne et l’hiver contribuent beaucoup à ce sentiment d’épuisement! Si vous ressentez une baisse d’énergie, une envie de dormir ou tout simplement une attitude de « meh, ça m’tente pas », c’est normal. La baisse de luminosité nous affecte tous biologiquement, même si certains le ressentent plus que d’autres. Évidemment, il est possible que ce blues saisonnier ait des répercussions sur vos enfants. Vous êtes plus fatigués, plus irritables, moins patients et pourtant vous devez tenter de garder le même niveau d’énergie pour le bien-être de votre famille. Voici quelques idées qui pourraient vous aider à en retrouver un peu:

  1. Profitez de la lumière : à votre pause de travail, un grand bol d’air frais pourrait vous faire le plus grand bien. Encore mieux si c’est une journée ensoleillée! Prévoyez donc des bottes et des habits chauds pour que votre marche soit agréable. Si vous êtes en mesure d’aménager votre bureau proche d’une fenêtre qui laisse entrer le soleil, n’hésitez pas à le faire.
  2. Mangez santé!: Un bon « Mac’n’cheese » et un gros gâteau au chocolat ne vous ont jamais semblé aussi appétissants que maintenant. La toile regorge de nouvelles recettes de « comfort foods » plus santé. Pourquoi ne pas en essayer quelques-unes? Vous satisferez ainsi votre envie tout en fournissant à votre corps les ingrédients nécessaires pour puiser son énergie.
  3. Passez du temps en famille et avec vos amis : votre objectif est de briser l’isolement. Allez rire autour d’un jeu de société, suivez un cours de danse avec une amie, bref toutes les idées sont bonnes pour utiliser votre réseau social au cours de cette période plus difficile.
  4. Soyez actif : les effets de l’activité physique sur la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer. Cependant, il est fort probable que la dernière dont vous ayez envie est de vous engager dans une activité de plus. Une des façons de vous aider à le faire est de planifier d’avance les activités que vous ferez, et ce dès l’été. En l’inscrivant ainsi dans votre agenda, ou en vous inscrivant à un cours, vous augmentez vos chances de respecter ce rendez-vous.
  5. Prenez soin de vous, et aider votre famille à le faire également : si vous êtes fatigués, écoutez-vous. Nul besoin d’inviter 20 personnes pour le brunch si vous sentez que vous avez besoin de repos. Aussi, le ménage sacré du samedi peut attendre. Demandez aux grands-parents de vous apporter de bonnes soupes ou de bonnes sauces à spaghetti pour vous alléger de quelques soupers. Finalement, dites à votre conjoint(e) et vos enfants comment ils peuvent vous aider à vous reposer. Ils doivent savoir que vous avez besoin de répit.
  6. Allez chercher de l’aide professionnelle : il y a une grande différence entre le blues de l’automne/hiver et la dépression saisonnière. En intensité par exemple, les gens en dépression ressentiront les symptômes de façons beaucoup plus envahissantes sur leurs vies. Faites appel à un professionnel de la santé (CSSS, médecin de famille, psychologue, etc.) si vous en ressentez le besoin. Ils seront les mieux placés pour vous guider vers les outils et les ressources appropriées pour vous et votre famille.

Quand maman est malade…

Soyons franc, personne n'aime être malade. Quand on est parent, c'est encore pire! C'est comme si l

Soyons franc, personne n’aime être malade. Quand on est parent, c’est encore pire! C’est comme si le président des États-unis (Maman) tombait dans le coma (Oui, Oui, je viens de me comparer au président des États-Unis…mettons ça sur le dos de la fièvre). Bref, c’est ce qui nous arrive présentement. Je vous fais une histoire courte.
Vendredi dernier, Étienne est parti avec plusieurs personnalités afin de rendre visite à nos troupes (J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les soldats, mais avec ce qu’il m’a raconté, mon respect s’est multiplié par 1 million. Mais ça, c’est une autre histoire!). Et vous connaissez les enfants, ils choisissent toujours ce moment bien précis pour tomber malade. J’ai donc dû gérer une Anna qui faisait 39 de fièvre et qui refusait de manger. Merci pieds-mains-bouche. Heureusement, ma mère s’est occupée du plus vieux pendant que je m’occupais de la petite malade. Comme elle se réveillait aux heures, bah.. mon système n’était pas très fort! Tout ça pour dire qu’à peine 24 h après le rétablissement d’Anna, j’ai à mon tour commencé à faire de la fièvre. Avec ça vient bien sûr les étourdissements, les maux de coeur, les bouffées de chaleur et j’en passe. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir une maman et une grand-maman très présentes qui m’ont toujours aidée avec les enfants (Oui, Oui, je suis une petite nature souvent malade). Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir de la famille proche. Alors on fait quoi dans ce temps-là? Parce que, soyons franc, on a beau vouloir être la wonder woman des films, celle qui s’occupe des enfants et qui travaille malgré un virus inconnu et, oh combien difficile pour le système, on réalise qu’un film, ça reste un film. Alors quand on a seulement envie de s’étendre par terre avec notre pyjama le plus grand et nos bas de laine, et de ne plus bouger de la journée. Nos enfants eux ont faim et ont besoin de…. MAMAN!!!!
Voici donc un petit guide de survie pour toutes les mamans malades, à bout de ressources (d’énergie, de nerf, de patience et j’en passe haha).

NOURRITURE
De un, même si vous ne mangez pas, eux ont besoin de manger. Voici quelques recettes faciles et rapides qui vous aideront.
1- Le grilled-cheese. Celui-là, on ne peut s’en passer! À la maison, on adore y mettre des petits morceaux d’oignons et des tranches de tomates! Vous pouvez aussi ajouter du sirop d’érable dessus, les enfants vont adorer!! Voici d’autres recettes qui pourraient vous plaire:
http://www.lapresse.ca/vivre/gourmand/cuisine/2014

2- La fameuse soupe LIPTON!!! On y ajoute des tomates et du jus de tomate avec des oignons On fait bouillir le tout et c’est succulent!! Vous pouvez aussi tout simplement ajouter des morceaux de poulet ou.. RIEN ( Tout dépendant de votre degré de maladie, vous pouvez seulement la déguster telle quelle.
3- Le potage. Ma mère et ma grand-mère ont le don de faire les meilleurs crèmes et potages au monde. Selon elles, vous pouvez simplement prendre pas mal tout ce qui est dans votre réfrigérateur ( fruits et légumes ). Mais comme je n’ai pas hérité de leur don culinaire, voici un bon site web pour des recettes complètes –>http://www.recettes.qc.ca/recette/potage-aux-carot…
ACTIVITÉS
Je sais, je sais. Vous n’avez envie que d’une chose, NE RIEN FAIRE, juste rien, laisser passer le temps et ne pas avoir à occuper vos enfants qui eux, ont beaucoup trop d’énergie. Alors, on fait quoi dans ce temps-là? Un dernier sprint et ils seront fin prêts à aller dormir… go go!!!
1- Du coloriage format géant. Sortez des feuilles blanches que vous allez coller avec du papier collant. Ça leur fera un immense espace afin de dessiner, et surtout, afin de ne pas faire de dessins sur la table et/ou le plancher. Il est à noter que toute forme de bricolage est une MAUVAISE idée. Rappelez-vous qu’il faut par la suite ranger et qu’il y aura des confettis et des brillants partout. Je répète, c’est une MAUVAISE IDÉE!
2- Les films, c’est toujours gagnant. Ça vous permet de dormir alors qu’il pense que, comme eux, vous écoutez attentivement La reine des neiges, dans l’espoir de savoir si Hans arrivera à sauver Anna. Entre vous et moi, la seule chose que vous espérez c’est que le marchand de sable arrive plus vite qu’à l’habitude et qu’il endorme vos petits amours.
3- Si rien ne fonctionne, il y a ce site qui contient une foule d’idée de jeux. Vous arriverez sûrement à en trouver des bons!! http://www.educatout.com/activites/themes/les-jeux

PRENEZ SOIN DE VOUS!
On ne le dira jamais assez, il faut aussi prendre soin de soi. Un bon bain chaud, des tylenols et.. des remèdes de grands-mères!
1- Grippe: J’aime beaucoup l’infusion de miel-gingembre et citron. Pour d’autres recettes voir cette page:http://www.sagesses-et-dietetiques.com/etats-gripp

 

2- La gastro: Du riz blanc, des bananes et du pédialyte. Si vous voulez, vous pouvez congeler vos bananes et les passer au mélangeur. Ça vous donnera une crème glacée faite entièrement de bananes. Ça fait changement de la banane habituelle!

 

Comme boisson? 12 onces de jus d’orange non sucré sans pulpe 20 onces d’eau bouillie 1/2 c. à thé de sel
Et n’oubliez pas qu’on est humain, quand ça ne va pas, il n’y a rien de mieux qu’un médecin pour nous aider à remonter la pente!

Alors à go, on remonte la pente!!! 🙂

PS : Merci maman d’être toujours là pour tes petits enfants.. et pour moi!! ♥︎