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La nouvelle moi

La vie nous lance parfois des signaux. Parfois doux, parfois forts. Ce fut

La vie nous lance parfois des signaux. Parfois doux, parfois forts. Ce fut le cas pour moi en 2019. Un cancer est venu tout chambouler. « Le même que tout l’monde » m’a gentiment rappelé une réceptionniste à l’hôpital il n’y a pas si longtemps. J’ai failli m’étouffer. Généraliser si simplement un tel épisode de vie, il ne faut pas l’avoir vécu pour en parler ainsi. Mais c’est correct, je comprends. J’ai compris.

Je ne m’en fais plus avec de tels détails. J’ai choisi de rire, de m’amuser et de voir le plus souvent possible le positif dans ce qui m’arrive et m’entoure. J’ai décidé de m’amuser et d’être ma priorité. Je m’accorde maintenant le droit de refuser une invitation parce que « ça ne me tente pas ! », même si je n’ai pourtant pas de projets. Pourquoi s’imposer des moments obligés ? Je n’ai plus de temps à perdre ainsi et ça n’apporte rien à personne, bien au contraire.

Je m’éloigne des chicanes, des frustrations et des malentendus. Je choisis mes batailles et croyez-moi, elles n’en valent pas toutes la peine ! Si je suis à un évènement et que je n’éprouve aucun plaisir, je remercie et je quitte. Simple, me direz-vous ? Possible, mais je ne m’accordais pas cette possibilité avant, trop mal à l’aise, avec la peur de décevoir qui m’habitait constamment. Je me suis si longtemps obligée à dire oui à tout par peur de déplaire et de décevoir. J’ai toujours voulu faire plaisir aux autres.

J’ai désormais adopté un principe : « La réaction des autres ne m’appartient pas, je n’en suis pas responsable. » Ainsi, si je refuse une invitation et que la personne se sent vexée, blessée, fâchée, ça la regarde et ça lui appartient. Je ne me casse plus la tête (ou presque plus !). La vie est beaucoup trop courte pour s’imposer quoi que ce soit qui ne nous convient pas. Les gens qui nous aiment devraient d’ailleurs comprendre.

J’ai envie de douceur, de légèreté, de simplicité et de bonheur. J’ai envie d’être la maîtresse de chacun des moments de ma vie restante. De ne rien devoir faire par obligation, de ne plus rendre de comptes. Encore aujourd’hui, je grandis, je chemine, je progresse vers une meilleure moi. Une moi avec plus d’assurance et à l’écoute de ce qu’elle veut et désire vraiment. Une moi plus positive, plus légère, plus douce avec elle-même. Je me respecte et je m’écoute. Ma priorité, c’est moi. Une moi beaucoup plus sereine et heureuse.

Marie-Claude Larivière

Cette nouvelle vie…

Il y a quelques mois, nous avons pris la décision de tout quitter p

Il y a quelques mois, nous avons pris la décision de tout quitter pour partir vivre plus près de la grande ville… Pourtant, on adorait notre vie là-bas. Entourés d’arbres gigantesques, d’amis fabuleux et d’une tranquillité incroyable, on était vraiment bien. Mais nous étions arrivés à des moments de nos vies où la grande ville nous promettait de meilleurs emplois, plus d’avancement et de grandes écoles pour les enfants… alors on a tout quitté pour se rapprocher de ces promesses.

On a eu tellement peur de regretter! On a voulu tout arrêter et rebrousser chemin plusieurs fois. On avait tellement peur de se réveiller un beau matin dans un triplex sans cour arrière où on manquerait d’air pour respirer… On avait peur que nos enfants ne s’adaptent pas et soient malheureux à cause de nos choix… On avait peur de se laisser prendre dans cette vie de fous, dans ce métro-boulot-dodo rempli de trafic et de presse… On avait peur de perdre nos valeurs en se fondant dans la masse…

Alors, pour ne pas se perdre, on a orienté nos choix. La Rive-Sud, au lieu de la grande ville directement. Des emplois entre 20 et 40 heures par semaine, jamais plus. Une maison avec de l’espace et une cour pour les enfants. Un quartier résidentiel et familial… Des choix qui nous ressemblaient. On a tout quitté pour se rapprocher de ces promesses. On a lancé les dés et prié pour que la vie nous entende.

Et la vie a tenu sa parole. On a trouvé un petit village pas trop loin. On s’est fait des horaires en dehors des heures de pointe. On a donné de l’espace aux enfants et mis de la verdure dans la cour. Oui, nous sommes trop loin de nos amis. Mais nous sommes plus près de nos familles. On ne gagne pas une fortune, on ne se paye pas de luxe, mais on ne manque de rien.

Hier soir, je revenais de l’épicerie et je contemplais les champs de blé. Pis je me suis trouvée chanceuse en maudit. Je finis de travailler tous les jours à 15 h. Je vais chercher les enfants, on cuisine ensemble notre souper et j’ai le temps en masse de les contempler jouer. L’ancienne moi serait jalouse de ma nouvelle vie. Parce que j’ai travaillé de 50 à 60 heures par semaine pendant plus de dix ans. Parce que j’ai bûché pour obtenir un diplôme universitaire avec des cours de soir et trois jeunes enfants. Parce que j’en ai mangé des pâtes pas chères pendant des années. Pis je continuais, les poings fermés et les dents serrés, persuadée que tout cela aurait un jour un sens.

Ben aujourd’hui, ça prend tout son sens. Pis j’espère passer le reste de ma vie dans cette grande maison, à prendre le temps de cuisiner avec mes enfants, à les contempler jouer et à admirer les champs de blé en revenant de l’épicerie.

Alors je m’adresse à toi qui te plains de la vie. Tu n’aimes pas ta job? Change de job. Tu aimerais une meilleure job? Retourne aux études. Tu travailles trop? Travaille moins. Tu n’aimes pas ta vie? Tu n’aimes pas la personne que tu deviens? Alors, change! Le changement fait peur. Se lancer dans le vide n’a rien de rassurant. Mais en faisant des choix qui te collent à la peau, même si tu bûches pendant des années, sache que la vie t’entend et qu’elle tient toujours ses promesses.

Il est là le bonheur, gang.

Joanie Fournier

 

Choisir ses priorités

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J’aime tellement de choses! Que ce soit la lecture, l’écriture, la danse, scroller mon feed Instagram à la recherche d’inspiration, les moments passés à l’extérieur, m’intéresser à de nouvelles tendances, les repas en famille, les partys entre amis, et j’en passe. Je me considère chanceuse d’être une fille passionnée avec la tête remplie de projets. Cela me permet de m’établir des objectifs et d’être pas mal fière, quand je les atteins. Le hic, c’est qu’il m’arrive souvent de ne plus savoir où donner de la tête. J’aimerais tout faire. Malheureusement, les vingt-quatre heures dans une journée ne le permettent pas.

Il y a un moment déjà, je me suis donc avoué à moi-même (c’était pas mal des recommandations de mes proches aussi t’sais, ils voyaient que je m’épuisais à vouloir être partout, tout le temps) que je devrais faire des choix. Qu’est-ce qui, parmi l’école, mes deux emplois, ma passion, ma vie sociale ainsi que ma santé, tout autant physique que mentale, était le plus important pour moi? De ce point de vue, c’est facile de choisir. Mais dans ma tête, ce l’était moins.

« J’ai pu assez bien réussir pendant plusieurs années en ayant ce train de vie. Si je me défais de quelque chose, j’aurai l’air plus faible. Mes moments libres ne seront plus productifs. » Pendant un long moment, cette pensée m’occupait souvent l’esprit. Chaque jour, je me répétais donc (et je me répète encore) qu’une santé mentale, ça se travaille. Booker ses journées complètes nous empêche de pouvoir penser, de nous développer en tant qu’individus. C’est correct d’avoir le goût de passer une journée plus relaxe aujourd’hui et c’est encore plus satisfaisant de savoir que, le lendemain, on pourra trouver les moments nécessaires pour les tâches que nous avons à exécuter.

Des priorités, ça se détermine avec le cœur. C’est en se basant sur les choses qu’on apprécie vraiment qu’il est possible de mesurer l’importance des aspects de notre vie, pour nous. Il y a de cela plusieurs semaines, j’ai démissionné d’un de mes emplois. Le plus payant. Oui, ça a fait mal à mon portefeuille depuis, mais mon esprit, lui, se sent tellement plus libre. Mon espace cérébral réservé aux projets et aux objectifs à venir n’est plus saturé. J’ai le temps, maintenant, de penser. Et maudit que ça fait du bien de pouvoir penser en n’ayant pas le stress de devoir prendre une certaine décision, ici, maintenant. D’investir encore plus d’énergie dans ce qui compte vraiment.

Choisir de s’embarquer dans une quelconque situation, c’est renoncer à s’embarquer dans une autre. La plupart du temps, les choix font peur. Mais la seule manière de savoir si cette décision sera la bonne, c’est d’essayer. Au pire des pires, ça aura été une expérience de plus à ajouter au CV de sa vie.

Marie-Claudel Bolduc

 

Chapeau à toi, parent imparfait

Pourquoi voulons-nous toujours que tout soit parfait? La maison parf

Pourquoi voulons-nous toujours que tout soit parfait? La maison parfaite, le job parfait, la maman parfaite, le papa parfait. Et si on s’enlevait un peu de poids sur les épaules?

Les plus beaux souvenirs que les enfants garderont de nous ne seront pas notre plancher immaculé. Ce sera la fois où vous aurez dansé comme des fous dans la cuisine. La fois où vous aurez bu un verre de lait bleu afin de vous transformer en Schtroumf! J’essaie bien de me le rappeler moi même, mais je suis un cordonnier bien mal chaussé.

Vos enfants se rappelleront la fois où vous avez mangé le dessert comme entrée, non pas de la fois où vous aurez fait ce fameux souper qui vous a pris cinq heures à préparer. Et pourtant, encore une fois, jour après jour je me casse la tête à trouver de nouvelles recettes que mes rejetons pourraient apprécier.

À toujours vouloir que tout soit parfait, nous perdons de précieux moments. Je me sens souvent coupable de ne pas assez jouer avec mes enfants, alors je mets tout sur pause et m’assieds par terre pour simplement PROFITER. Profiter du fait que mes enfants VEULENT jouer avec moi, profiter de l’amour que mes enfants manifestent envers moi, profiter des crises de chatouilles pour entendre ce rire d’enfants si précieux à mes oreilles.

Parce que dans quelques années, ce sera terminé. Je ne suis pas inquiète, je trouverai ce petit bonheur en d’autres occasions avec mes enfants devenus grands, mais je tiens à me souvenir de chaque étape précieusement. Dans chaque étape, j’accompagne mes enfants avec plaisir pour tenter d’apercevoir cette petite lueur d’accomplissement que l’on voit parfois passer. Cette lueur de fierté que j’espère de tout cœur restera au fond de leur pupille tout au long de leur vie.

À ceux dont la maison est toujours impeccable, et bien bravo! Mais cela ne m’impressionne pas. Chapeau à toi la maman imparfaite qui vit dans une maison imparfaite, dans un parfait bordel parce que je suis convaincue que tu profites beaucoup plus de ta progéniture que celles qui ne cessent de frotter. Tu assumes les jouets qui trainent par terre, tu assumes les petits doigts que l’on voit dans les miroirs de ta maison, tu assumes les lits qui ne sont pas faits. Parce qu’au fond, tu sais que tu fais de ton mieux et que ce n’est pas la fin du monde. Une chose à la fois.

À bas les maisons Pinterest! Avec des enfants, si c’est beau pendant trente minutes, mission accomplie. Alors toi, la maman qui s’assume dans sa maison propre mais sens dessus dessous, je t’aime!

Combien de fois, je réponds : Attends, maman lave la vaisselle! Attends, maman passe la balayeuse! Et soudain, je me dis : Attends une minute, la vaisselle peut bien attendre cinq minutes. Encore une fois, je lâche tout pour aller à côté de mon enfant. Je ne parle pas de répondre à ses moindres caprices, mais bien de choisir de petits moments qui nous glissent parfois entre les doigts.

Lorsqu’on me dit : « Désolé, je n’ai pas le temps! », je réponds : Maintenant âgée de trente ans, je sais que prendre le temps est un choix. Pas toujours évident bien sûr, mais tout est une question de priorité. Quelles sont vos priorités? Votre emploi, vos enfants, votre partenaire? Et dans quel ordre les placez-vous?

Si vous voulez faire un casse-tête avec votre petit dernier, mais qu’il vous faut aussi faire la vaisselle, arrêtez-vous un instant et faites le foutu casse-tête! À bas cette foutue pression de perfection. Faites ce que vous pouvez, selon vos priorités. L’imperfection dans toute sa splendeur!

Geneviève Dutrisac