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Marier Sexualité et Parentalité

Les enfants sont debout. Il est tôt, je veux dormir. J’ai mal à

Les enfants sont debout. Il est tôt, je veux dormir. J’ai mal à la tête. J’ai mal au cœur. Je suis fatiguée. Il a pris un peu de gras de mou cette dernière année. Oh ! La petite m’appelle !

Toutes des raisons qui font en sorte que la routine s’installe et que tu te colles de moins en moins souvent avec ton amoureux, qu’il n’y a plus autant de sexe qui se passe dans ta chaumière. Puis quand t’as le goût, ben, c’est ben plus vite et ben moins fatigant de te toucher toi-même, tu connais la bonne façon pour que ça fasse du bien, mais au plus sacrant, parce que… ben parce que t’es fatiguée, bon.

Pis, si au contraire, tu te forçais un brin ? Pas te forcer dans le sens que tu fais quelque chose qui te tente plus ou moins. Non, non, te forcer dans le sens de te donner le droit d’en parler avec ton partenaire de vie. Te forcer dans le sens de mettre toutes les chances de ton côté pour vivre une vie sexuelle épanouie.

Quand tu as le goût, quand tu as une bonne libido et que ton homme t’attire, les enfants qui font du bruit, c’est juste une musique de fond à tes oreilles. Ce n’est pas une raison pour pas jouir ce soir ! Parce qu’on s’entend-tu pour dire que si tu as eu un orgasme ce soir‑là, tu viens d’avaler de la patience en même temps ?!

Quand tu as le goût, même si tu es stressée par la rencontre de demain au travail ou par le premier cours de danse de ton plus jeune, le soulagement qu’un orgasme te procure en vaut cr**ment le cri qui vient avec !

Le manque d’hygiène, le « pot » qui s’accumule autour de la belle taille de Brad Pitt, ça se discute avec ton partenaire de vie. C’est délicat, mais il n’y a rien qui ne se discute pas.

Y a un bout de cela, j’ai rencontré un mec qui me faisait triper, mais vraiment beaucoup. Je le regardais et je lubrifiais. La chimie sexuelle était vraiment au rendez-vous ! Mais… il était un brin beaucoup plus confiant que moi tout nu. Eh bien, avec ses conseils, ses trucs, en le regardant aller, j’ai acquis de la confiance. Parce que j’ai réalisé que c’est ma responsabilité de lui dire ce que j’aime et comment j’aime ça.

Il n’y a personne qui peut te faire jouir aussi vite que toi-même, on s’entend !

Je suis une maman. Le sexe, ça me soulage, ça me déstresse, ça me console, ça me change les idées et ça me rend bien plus patiente avec ma marmaille. Allez ! Quelle maman ne s’est jamais enfermée dans la salle de bain pendant un Passe-Partout ou un pat Patrouille pour se toucher et se soulager avant de faire un petit roupillon de vingt minutes pour, ensuite, commencer le souper, bien tranquille avec un petit verre de vin ?! Orgasme + Sieste + Petit Verre de Vin = WOW !

Bien, garde cette idée en tête et transpose‑la dans ta vie de couple. Si tu enseignes à ton conjoint comment te faire plaisir au plus vite, la vie va être bien plus simple, bien plus drôle et bien moins stressante. Parce que des petites vites sur le bord du comptoir de la salle de bain, c’est bon. Parce que des petites séances de masturbation individuelle l’un à côté de l’autre, le soir, après une grosse journée de travail, c’est bien plus plaisant que de se cacher avec la douche-téléphone. Il y a moyen d’aimer le sexe, d’en profiter et de vivre avec des enfants… tout ça dans la même Vie! 😊

Roxy Ka, une maman à l’esprit sexuel bien éveillé.

Mamaaaan! Toi et papa, faites-vous encore l’amour?

Hier soir, je relaxais paisiblement dans mon lit. Mon chum est venu

Hier soir, je relaxais paisiblement dans mon lit. Mon chum est venu me rejoindre. Pour une fois, nous pouvions discuter tranquillement, sans trop d’interruptions de la part de nos trois filles. Nous profitions vraiment du moment, nous étions habillés…

Je ne comprends pas pourquoi, lorsque notre plus vieille est entrée dans la chambre, elle a figé et a poussé cette question sur un ton suraigu : « Maman! Toi et papa, faites-vous encore l’amour? »

« Oui ma grande, c’est normal pour un couple d’amoureux de faire l’amour. »

« Ok! Ça veut dire qu’on va avoir un petit frère ou une petite sœur. »

« Heu non! »

« Ben pourquoi vous le faites, d’abord? »

C’est à ce moment que j’ai vu non pas ma vie défiler, mais bien la sienne. Du moment où je l’ai tenue dans mes bras pour la première fois, jusqu’à ce moment exact où, plantée devant nous, les yeux grands ouverts, elle attendait ma réponse.

J’avais un petit sentiment de panique au creux du ventre. Je me demandais honnêtement ce que je pouvais répondre à une petite fille de neuf ans.

Mon cerveau réfléchissait à un rythme fou. Toutes les réponses possibles se présentaient à moi. Presque comme un choix de réponse, qui nous faisait paniquer dans un examen au secondaire, car toutes les réponses semblaient possibles. Et en plus, il y avait dans ces choix « Toutes ses réponses » et « Aucune de ses réponses ».

Je voyais dans les yeux de mon chum la panique. Je ne pouvais donc pas compter sur lui. Il semblait muet et tout son non-verbal me suppliait de répondre.

C’est là que mon cerveau a choisi la plus poche des réponses dans toutes celles qui s’offraient à lui.

« Parce que c’est le fun! ».

Ma fille m’a regardée, stupéfaite.

« HAAAA ! Dégueux, je ne veux pas en savoir plus! »

Le soulagement m’a envahie tel un tsunami. Cependant, j’ai réalisé que je n’étais pas du tout prête à répondre à ce genre de questions. J’ai aussi compris avec angoisse que ma fille grandissait.

Grandissait trop vite pour mon cœur de maman…

Mélanie Paradis

 

Papa, maman, est-ce que mon chum peut dormir à la maison?

Elles étaient si petites. Le temps a passé plus vite que le simple

Elles étaient si petites. Le temps a passé plus vite que le simple temps de le dire. Le printemps de leur vie a fait place aux papillons dans le ventre. Aux mains tenues dans la cour de récré. Aux soupirs de penser à l’être aimé. Aux prénoms écrits dans le cahier de notes de cours ou dans l’étui à crayons. On était rendus là. Le désir charnel. Celui où l’envie de l’autre était devenue plus présente que la simple idée de juste y penser. On l’avait vu venir. Les petits « Fruits of the Loom » avaient changé de look, disons. Mon homme m’avait alors chargée de plier les brassées de nos ados; trop facile pour un papa de tomber dans les idées saugrenues de défendre ses petites à la Jean-Claude Van Damme. Tiens-toé! Papa 1, nouveau copain 0

Dans le début des amours qui se sont déroulées sous nos yeux, demander de dormir chez l’amoureux ou à l’inverse, l’inviter à la maison nous a poussés à nous questionner. Si ce n’est pas chez nous que ça se passe, ça risque de se faire dans le fond d’une bagnole?… Ou pire, à notre insu sous notre propre toit! Et là, ça les aurait poussés à nous mentir, faire les choses en cachette et sous le poids de la réprimande de notre part. Le simple effort qu’elle avait fait en nous le demandant nous demandait d’être francs, sincères et surtout cohérents avec notre réponse. Pour eux, il s’agit d’une telle banalité, mais pour nous, c’était l’entrée en la matière. Notre petite vie tranquille et sans dérangements qui allait prendre le bord.

On s’était crus bien au‑dessus de nos affaires, mais là, ça nous a déstabilisés un peu. Nous en avions parlé en nous trouvant bien hot, mais jamais en prenant le temps de songer aux conséquences. On va faire quoi quand on va se ramasser avec trois amoureux en même temps dans la maison? Et oui, trois filles, ça doit bien donner trois amoureux (Dieu merci, ce n’est jamais arrivé!) À les entendre, tous les parents acceptent! Il n’y a que nous qui tardons! Nous sommes des archaïques, des vintages en matière de permissions! Nous sommes nés à l’ère des dinosaures. De vrais « Parentspochesausores »!

Nous avons éduqué nos filles dans l’optique qu’elles devaient apprendre à être autonomes. Que la vie, c’est du sérieux. Qu’il faut prendre ses responsabilités. Faire l’amour avec un conjoint (un copain, ici), ça relève d’une grande dose de sérieux. Ça prend un (et deux) moyen(s) de contraception svp! Loin d’être prêts à être grands-parents. (En parlant de contraception, nous avons choisi qu’il était important de nous assurer qu’il y avait VRAIMENT utilisation de contraception! Jusqu’à l’âge de la maturité, nous les avons aidées à bien choisir ce qui leur convenait. Nous nous sommes engagés à les soutenir financièrement et les avons amenées à se responsabiliser par rapport aux moyens choisis. Par la suite, nous sommes toujours présents, mais il en va désormais de leur propre responsabilité.)

Nous avons opté pour le « OK », mais avec conditions.

  • Ce n’est pas parce que l’on dit oui que cela s’applique toutes les fois.
  • Ce n’est pas parce que nous disons oui que c’est un libre accès pour tous les mâles qui croiseront ta route.
  • On veut voir le sérieux de la relation et surtout celui du garçon. Notre demeure n’est surtout pas une « open house »; nous tenons encore à nos petits levers du weekend en mou, nous aussi.
  • Je ne veux en aucun cas « ramasser » en arrière de l’être aimé. Tu l’invites, tu le ramasses.
  • Je m’organise pour ne pas que tu m’entendes, fais pareil! Le respect de la sexualité, c’est dans les deux sens.
  • Tu videras ta poubelle. Alléluia! Y’a des trucs que ça ne me tente pas de voir ni de savoir.
  • Vos préliminaires se passent dans l’intimité de ta chambre. Pas sur le canapé du salon.
  • Et, le PLUS IMPORTANT : s’il n’y a pas respect des conditions : CIAO l’amour sous notre toit. Étrangement, ce fut toujours respecté.

La plus vieille a naturellement brisé le moule de l’enfance vers l’âge adulte. Elle a ouvert la voie à ses sœurs. Elle fut (et encore aujourd’hui) un exemple auquel nous nous attendions.

Nous sommes peut-être des parents moins « ouverts », plus « Parentspochesausores », mais nous considérons que dans une famille, il importe que chacune des parties soit respectée. J’aime voir mes filles heureuses, mais pas sentir que leur amour m’envahit.

Mylène Groleau

 

Allez vous coucher, on veut faire l’amour…

Il arrive un âge dans la vie de nos enfants, et la nôtre, où l’

Il arrive un âge dans la vie de nos enfants, et la nôtre, où l’intimité prend le bord. Au début de leur vie, on est trop fatigués pour faire l’amour. On en parle, on valorise l’amour et l’envie que l’on ressent pour l’autre, mais le corps ne suit plus. On fait l’amour oral, on ne fait qu’en parler!

Vient ensuite une période de liberté. Oui, la fatigue est présente, mais la routine nous permet davantage d’ébats. Le coucher tôt, les siestes d’après-midi, bref on a du temps! Si vous avez des enfants entre cinq et huit ans, c’est le top ! Mais souvent, on ne s’en rend même pas compte car…

Un moment donné, tu te retournes et tes enfants sont préados. Le vendredi, tu te couches avant eux. Papa se délecte de temps avec grande fille.  Moi et mini, on tente bien de résister à Morphée avec eux, mais on finit par s’endormir ensembles collées (je profite de mes derniers moments…) Grande fille endort même très souvent son père!

Alors là, ce n’est plus nous qui tombons de fatigue, mais bien notre enfant qui ne se couche plus. On avait le choix : soit on était clairs ou on mentait. On a choisi la vérité….

« Bon, mes amours, ce soir, vous vous couchez tôt car maman et papa veulent faire l’amour ! »

Bon d’accord, c’est cru un peu mais en même temps, je crois que c’est sain. C’est normal que deux êtres qui s’aiment et se respectent fasse l’amour. Je crois que mes enfants doivent comprendre que c’est grâce à nos moments intimes que nous restons amoureux. Que nous sommes aussi attentionnés un envers l’autre. Que cela fait partie de la vie.

Terminée, l’ère tabou où on se questionnait sur ce que faisaient nos parents. Terminé, de se faire pogner par des petits yeux curieux!

Les filles savent que parfois, on se réfugie dans notre chambre et on se tape des séries télé collés. Parfois, on jase de nos projets. On planifie nos prochaines vacances. Mais elles savent que parfois, on fait l’amour. Ces moments nous sont réservés à nous uniquement et elles respectent cela.

Martine Wilky

Ze conversation sur le sexe

« Maman, j’ai une question. Qu’est-ce que ça veut dire, fair

« Maman, j’ai une question. Qu’est-ce que ça veut dire, faire l’amour? »

Je vous vois déjà blêmir. Si vous êtes sur le bord de perdre connaissance, prenez le temps de vous asseoir, ça ne fera pas mal. Une simple conversation. Des mots, c’est tout. Une belle complicité. Même des fous rires. Et ça se termine avec un doux câlin mère-fille. Prenez une grande respiration. Voilà. Vous êtes revenus de vos émotions? On peut continuer?

Alors, je disais donc : c’est quoi, faire l’amour?

Cette question se fait toujours entendre à un moment où on ne l’attendait pas. Je m’estime chanceuse que ma fille de onze ans me l’ait servie sur un plateau d’intimité, dans la chambre parentale, tout de suite après le bain. Ça aurait pu être pendant un souper de parenté ou dans l’autobus, entre une petite vieille scandalisée et un jeune ado aux grandes oreilles indiscrètes. Mes plus jeunes mettaient leur pyjama dans leur chambre, ma plus vieille était dans sa bulle au sous-sol : on avait donc quelques minutes à consacrer à cette discussion. Parce qu’il faut quand même s’assurer d’avoir suffisamment de temps. On ne voudrait surtout pas s’arrêter au milieu de la saga du spermatozoïde et que tout ça vire en coït interrompu.

Vous comprenez par mon ton que j’ai accueilli la question de ma cocotte avec plaisir. Pour moi, ce n’est pas gênant de parler de sexualité avec mes enfants. En grande partie parce que la sexualité n’est pas cachée chez nous. Ils savent à quoi ressemble un corps humain, ils voient leurs parents s’embrasser et se faire des mamours (du niveau de l’acceptable en société familiale, wo les nerfs!), on a toujours nommé un chat, un chat. Et un pénis, un pénis. (D’ailleurs, c’est plutôt récent que mes enfants se sont donné le mot pour réclamer qu’on appelle l’engin masculin un « tagadapouettepouette ».)

J’ai toujours dit à mes enfants qu’ils pouvaient se sentir libres de nous poser des questions sur tous les sujets, que si on n’avait pas la réponse, qu’on les aiderait à la trouver. J’ai toujours répondu à leurs questions avec respect, en gardant un peu d’humour pour détendre les conversations plus délicates. Alors quand ma grande de onze ans, qui commence à s’intéresser aux garçons mais qui est encore dans un cocon de fées et de licornes, me pose une question simplement, au bon moment, avec les bons mots et en me faisant confiance, je n’ai aucune raison de redouter ce qui va suivre.

Ça va de soi, je lui ai retourné la question : « Toi, qu’en penses-tu? » « Dans quel contexte as-tu entendu l’expression “faire l’amour”? » Puis, les félicitations de routine : « Ça me touche que tu me fasses assez confiance pour poser cette question. Je suis fière de toi, tu as osé mettre des mots sur une question qui pourrait être gênante. »

Mais bon. Ça ne répond pas à sa question. « Faire l’amour, c’est quand deux personnes s’aiment d’une façon bien spéciale et ressentent beaucoup d’attirance l’un pour l’autre. »

–          Ah, comme quand j’ai des papillons en pensant à A…?

–          Oui, mais en mille fois plus fort. C’est quand on a tout le temps le goût d’être collé sur l’autre personne, qu’on a le goût de se faire des caresses spéciales, des baisers.

–          Ah, comme quand papa et toi, vous vous donnez des câlins?

–          Oui, c’est vrai que papa et moi, on ressent beaucoup d’attirance l’un pour l’autre. Mais on peut se faire des caresses et des bisous sans nécessairement faire l’amour. Quand deux personnes font l’amour, souvent, elles sont couchées ensemble et elles sont nues.

–          Mais qu’est-ce qui se passe exactement?

(J’avoue que là, j’ai eu une petite hésitation à entrer dans les détails. Mais j’ai comme principe qu’un enfant qui pose une question aussi précise est prêt à entendre la réponse. J’ai pris le temps d’aiguiser mon œil de lynx maternel pour détecter tout malaise ou bouchage d’oreilles soudain, et j’ai continué.)

–          Tu sais comment on fait les bébés, n’est-ce pas?

–          Oui, il y a le pénis, les spermatozoïdes et les ovules, les cellules se multiplient jusqu’à ce que le bébé soit prêt à naître…

–          C’est ça. Ben, la plupart du temps, les personnes qui font un bébé, c’est parce qu’ils ont fait l’amour. Le pénis de l’homme entre dans le vagin de la femme pendant qu’ils font l’amour. Mais faire l’amour, ce n’est pas juste une question d’organes, c’est toute une relation d’amour et de tendresse. Et faire l’amour, ça ne fait pas toujours des bébés. Mais ça peut.

–          Tu sais maman, j’ai vu l’autre jour que dans un autre pays, une petite fille de huit ans avait donné naissance à un bébé…

Ici, il y a eu une parenthèse sur le fait que normalement, il y a un âge acceptable (flexible, certes, mais huit ans, même onze ans, c’est tôt en titi pour ressentir le désir de faire l’amour) pour commencer à avoir des relations sexuelles, et qu’il y a aussi des risques. Comme les infections transmissibles sexuellement.

–          Ah, c’est à ça que ça sert, les petits ronds en genre de plastique-caoutchouc un peu transparent avec un anneau autour… mais comment ça marche? Je ne comprends pas…

Une question menant à une autre, j’étais bien contente que ce soir-là, mes garçons aient choisi de jouer tranquillement dans leur chambre plus longtemps qu’à l’habitude. Dans mon cœur de maman, je ressentais un amour infini pour cette petite puce prépubère qui découvre le monde avec un filet de sécurité, en choisissant de s’informer auprès de nous au lieu de se fier à ce qu’elle entend à l’école ou ce qu’elle voit sur Internet (pas de panique, c’est surveillé! Mais on ne peut pas filtrer 100 % de ce qui arrive aux oreilles et aux yeux de nos enfants!) J’étais immensément fière de ma fille qui a mis des mots sur ses interrogations et qui a pris le temps d’écouter mes explications. Et j’étais fière de nous, ses parents, qui avons bâti le socle de sa confiance en nous.

On aura encore des conversations de ce genre. Ma fille me l’a promis. Après qu’elle ait déclaré haut et fort à ses petits frères : « Pas de souci, les gars. Maman et moi, on parlait juste de sexe! »

Et je sais aussi qu’il y aura une suite à ze discussion parce que, quelques jours plus tard, en regardant un film, elle a allumé qu’il y avait sûrement eu une histoire impliquant un tagadapouettepouette entre le père et la mère pour que leur enfant vienne au monde :

« Hey! Ses parents, ils ont sûrement fait l’amour! »

Bruit de criquet dans la maisonnée (et rire étouffé).

« Mais maman, comment ils ont fait pour faire l’amour? Ça ne peut pas marcher, elle porte une robe! »

Ça, ma cocotte, ça ira dans le deuxième tome de l’explication! Il faut bien garder un peu de mystère…

P.S. : Ne cherchez pas le terme « tagadapouettepouette » dans le dictionnaire. Mon logiciel de correction m’indique que ce n’est pas encore accepté par l’Académie française…

Nathalie Courcy

Je n’étais pas prête

Sans voir rien venir, je me suis retrouvée parachutée dans le sexe des adolescents

Sans voir rien venir, je me suis retrouvée parachutée dans le sexe des adolescents. C’est comme si ma fille de quinze ans m’avait envoyé un gros coup de poing dans le ventre. Le souffle coupé, le corps plié en deux et l’âme en détresse, je criais à l’aide…

Mon bébé n’était plus. Elle avait franchi le cap, si vite. Trop vite pour moi. Je n’étais pas prête. J’ai eu envie de hurler à ces mains qui la touchent, à ce sexe qui lui a enlevé sa virginité : tu étais trop vite! Je n’étais pas prête!

Je sais bien que c’est sa vie, qu’elle était rendue là et qu’elle est heureuse. Je n’aurais jamais pensé que la vie sexuelle de ma fille pourrait me rendre si triste.

Je n’aurais jamais pensé avoir si peur. L’angoisse étouffante d’avoir un être qui pousse dans son ventre… La crainte des maladies… La trouille de voir son cœur entier se briser quand l’amour fera mal…

Je n’étais pas prête à faire un test de grossesse avec elle. Toutes deux, nous regardions l’urine monter tranquillement le long du bâtonnet. Nous avons arrêté de respirer pendant toutes ces longues secondes… Puis nos larmes quand nous n’avons vu qu’une seule barre mauve…

Je n’étais pas prête à lui faire installer un stérilet : cet objet étranger dans son petit corps… Je l’ai pourtant accompagnée, soutenue, écoutée. Mais mon âme tout entière hurlait…

Je n’ai pas eu le temps de me préparer. C’est allé trop vite. Tout passe si vite.
J’ai devant moi une femme. Des amoureux. Qui font l’amour. Deux corps brûlants d’hormones sous mon toit…

Il est où le mode d’emploi de maman dans ces moments-là? Qu’est-ce que je peux tolérer, encourager, comprendre, accepter?

Je me suis retrouvée parachutée dans la vie sexuelle des ados, avec des tests, des rendez-vous médicaux, des traitements, des doutes, des peurs, de la colère… mais surtout… avec beaucoup d’amour…

 

Eva Staire

Lettre d’un vieux couple qui fait encore l’amour

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Quand on lit des articles sur la sexualité des nouveaux parents, on voit tout de suite que c’est loin d’être évident et simple pour tous… Baisse de libido, absence de vie sexuelle, manque d’intimé… Ce n’est pas pour rien que les non-parents croient dur comme fer que les parents ne baisent plus…

Mon problème, c’est que ça ne colle pas à ma réalité. Beau problème, me direz-vous. Ce n’est pas faux! C’est donc pourquoi je baisse tous les tabous sur la réalité d’un couple épanoui qui fait l’amour encore comme des adolescents… Et tant mieux si, enfin, vous vous y reconnaissez. Et tant mieux si ça peut en aider plusieurs! (Maman : c’est à ce moment-là que tu arrêtes de lire. Sérieux.)

Je m’assume à 100 %. Nous sommes un vieux couple, un vrai. Ça fait treize ans qu’on se réveille aux côtés de l’autre, tous les matins. Nous avons trois enfants, de six ans et moins. Et on fait l’amour. Souvent. Chaque fois qu’on le peut. Et j’en suis fière. C’est dit.

Premièrement, chez nous, il y a certains principes. Des règles simples apprises à nos enfants depuis la nuit des temps. Ces règles semblent banales, mais sans elles, nous n’aurions assurément pas cette fabuleuse complicité de couple. Ce cadre est le premier ingrédient clé.

1— «Tu restes dans ton lit. C’est l’heure de dormir. JE vais venir te le dire quand tu pourras te lever.» Résultat : Aucune chance de se faire surprendre! Aucune possibilité de se lever à toute heure de la nuit ou encore de décider que le matin commence à 4 h. Pensez-y… C’est valable pour la nuit et pour les siestes… Faque… Ben on fait l’amour quand on veut entre 19 h 30 et 7 h et entre 13 h et 15 h. Du temps juste pour nous tous les jours.

2— Quand une porte est fermée, ça veut dire que la personne derrière cette porte veut de l’IN-TI-MI-TÉ. Ça vaut pour la salle de bain, la douche et la chambre à coucher! Enseigner l’intimité à vos enfants, c’est leur inculquer le respect de l’autre et ça signifie que vous renouvelez votre propre intimité du même coup. Tentant, non? (Des serrures aux portes, c’est aussi un investissement à long terme sur votre qualité de vie sexuelle…)

3— «Papa et maman s’aiment. Papa et maman font l’amour. Vous avez été faits et vous êtes nés dans l’amour.» C’est dit ouvertement ici. Résultat : Pourquoi avoir peur que les enfants nous entendent? Fait-on quelque chose de mal? NON! Alors on ne retient pas nos ébats. On veut que nos enfants vivent une sexualité saine, empreinte de respect et remplie d’amour. Le principe parle de lui-même.

Si vous avez envie de retrouver une intimité avec votre partenaire de vie, c’est à vous de faire en sorte que ça fonctionne. Il n’est jamais trop tard pour instaurer ces règles à la maison.

Ensuite, dans la recette d’une vie sexuelle active, ça prend un gallon de complicité. Tout le temps. On doit la voir dans chaque clin d’œil bavard, dans chaque sourire sous-entendu, dans chaque coup de main attentionné… Mon mari, c’est un ami, un partenaire, un coéquipier… On s’entraide, on s’épaule, on s’écoute. Être à l’écoute de son partenaire a beaucoup d’avantages… dans tous les sens du terme. On ne se tient pas pour acquis, on se reconquiert un peu chaque jour. Cliché, mais vrai.

Sexuellement, on s’entend à merveille. Sérieusement. Il jouit. Je jouis. Nous jouissons. On prend tout le temps qu’il faut, pas de presse, pas de stress. Juste de l’amour, des caresses et du plaisir. On fait l’amour aussi souvent qu’à l’adolescence, mais on le fait mieux. C’est l’avantage d’être un vieux couple! Honnêtement, même quand rien ne va plus entre nous, il nous reste toujours le sexe. Y’en a pour qui c’est la première chose qui tombe. Nous, ça nous a permis de tenir dans les bouts plus difficiles. Parce que quand ton partenaire prend le temps de te faire jouir, tu te dis que tout n’est pas perdu. Et quand tu lui tapes sur les nerfs au quotidien, mais que tu places son plaisir dans tes priorités, ben t’es déjà pardonnée. Faque y’en a qui pensent qu’on garde un homme par l’estomac. Moi je dis que ça se passe plus bas.

Ça fait longtemps que tu n’as pas fait l’amour. Tu te demandes par où commencer… Je vais te donner un conseil : fais l’amour. Prends le temps. Pour recommencer à faire l’amour, il faut… faire l’amour! Le reste va suivre naturellement… Ne faites pas garder les enfants pour une nuit d’amour par année. Ramenez le sexe dans vos maisons. Tous les jours.

Et aux non-parents qui pensent encore que les parents n’ont pas de vie sexuelle… Aux célibataires qui pensent qu’un one-night, c’est du bon sexe… Je vous promets que vous n’avez encore rien compris. Avoir un partenaire qu’on aime, dont on prend soin et qui sait nous faire jouir au bon moment, ÇA, c’est du bon sexe. Et ça ne se crée pas en un seul soir! Être capable de jouir en même temps que son amoureux, arriver à regarder l’autre dans les yeux et vivre l’extase en même temps que lui, c’est le ciment d’un couple. Le nôtre.

Sur ce, je viens de recevoir un clin d’œil bien bavard de mon homme. Et je cours le rejoindre.

 

La contraception n’est pas seulement une affaire de femmes!

On est deux pour faire l'amour. Deux.

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On est deux pour faire l’amour. Deux.

Pourtant, ce sont trop souvent les femmes qui sont responsables de la contraception. Si cette dernière est un échec : ce sont elles qui sont prises avec de quoi qui pousse dans leur bedaine et se retrouvent confrontées à la plus grande décision de leur vie.

On peut bien me dire que les hommes sont présents pour nous accompagner, nous encourager, nous tenir la main, nous rappeler de prendre notre pilule, nous flatter le dos quand on a mal, mais… c’est notre corps à nous, femmes, qui doit subir la contraception…

Prise d’hormones, installation d’un corps étranger dans notre utérus, injection de spermicide dans notre vagin, etc… Toutes ces méthodes ont des effets secondaires que seuls notre corps de femmes doit encaisser… Sans parler des risques cardio-vasculaires et des fortes probabilités de développer un cancer du sein…

Je suis heureuse, fière et terriblement reconnaissante envers nos hommes qui décident de subir une vasectomie définitive, nous permettant d’avoir une vie sexuelle épanouie, sans avoir à gérer ce risque d’avoir un autre bébé. Ils font ainsi de la contraception une affaire de couple! MERCI!

Mon corps a subi trois césariennes en moins de quatre ans. Les médecins ont été unanimes : avoir un autre enfant serait impossible, extrêmement dangereux… J’ai donc pris la décision de me faire ligaturer les trompes. En France, à l’époque on ne connaissait pas la vasectomie. Quand le gynécologue nous en a parlé, mon chéri a dit :

– Tu as beaucoup donné. On t’a ouvert trois fois le ventre. Je ne veux pas que tu subisses une autre chirurgie. C’est mon tour. La vasectomie est une chirurgie mineure. Je vais faire ça. Pour toi. Pour moi. Pour nous.

À vingt-neuf ans, il a donc décidé de nous offrir cette sérénité-là. De nombreuses questions se sont posées :

– Et si je meurs avec les enfants, tu n’auras jamais la chance de fonder une autre famille?

– Vous êtes ma famille, je ne veux pas d’autres enfants.

– Et si on se sépare, que tu tombes amoureux et que tu souhaites des enfants à nouveau?

– Me lever à nouveau la nuit aux deux heures, non merci, j’achète MA paix!

– Et si on change d’idée?

– Tu ne peux plus avoir d’enfants, je refuse de te mettre en danger.

– Oui mais si on veut un autre enfant?

– On adoptera un enfant qui est si seul, on l’aimera aussi fort.

Il a eu réponse à TOUTES les questions. Il n’a jamais hésité une seconde. Et malgré les moqueries de ses amis, malgré l’incompréhension de notre entourage, malgré ce sujet un peu tabou : il a eu cette chirurgie appelée vasectomie!

Pour tous les gars qui s’inquiètent : non, ça ne goûte pas le décaféiné, non, ça ne donne pas de troubles de libido ni de problèmes d’érection et non, ça ne fait pas de vous des « castrés » ou des faux hommes! Au contraire! Quelle liberté de pouvoir faire l’amour sans stresser, sans se soucier de la contraception, et ce, à vie! Quel honneur de savoir que mon homme est assez viril pour prendre ça en main et nous donner ce merveilleux cadeau!

Alors non, la contraception n’est pas seulement une affaire de femmes! Bravo messieurs!

 

On a volé ma libido

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette ex

Je ne sais même plus le nombre de fois où j’ai utilisé cette expression : « Je suis fatiguée…pas ce soir… ». Souvent.  Probablement trop souvent.

Pourtant, tout allait très bien avant l’arrivée des filles. Ma libido était toujours au rendez-vous, prête à tout moment de la journée et même plusieurs fois par jour. Je te jure, nous n’avions rien à envier aux lapins. Comme tout jeune couple, nous avions une excellente moyenne. Nous aurions peut-être même pu faire rougir M. Grey (bah! OK, pas tant que ça tout de même…).

Même après mes deux premières cocottes, tout allait relativement bien. Oui, il y avait beaucoup de tentatives et d’interruptions (est-ce que les enfants ont un sixième sens pour savoir?), mais on s’en sortait. Notre moyenne avait un peu diminué, un peu beaucoup, mais selon les sondages, nous avions une vie sexuelle normale.

Et là, la petite dernière est arrivée… Et pouf, comme dans un tour de magie digne du grand Harry Potter, ma libido s’est éteinte, disparue, envolée… Peut-être me l’a-t-on volée ?!?

Depuis près de trois ans, je la cherche. Parfois, elle se pointe sans vraiment trop avertir et dans un moment mal choisi, mais disparaît aussitôt. J’adore mon chum, on est le team parfait lui et moi. Le problème ne vient pas de là.

Je me sens comme un vieux BBQ : celui qu’on essaie d’allumer avec le foutu bouton d’allumage, mais qui ne fonctionne plus… La job, le lavage, le ménage, la cuisine, les activités parascolaires, les devoirs, les crises des enfants, alouuuuuuettttttteeee! Tout ça m’épuise et je n’ai qu’un seul désir le soir venu: dormir.

J’ai même pensé aller voler la libido de la voisine. Tu sais, cette voisine de 25 ans toute pimpante, sans enfant, qui porte des talons hauts comme si c’était des espadrilles. Celle qui étend, sur la corde à linge, ses sous-vêtements en dentelle qui match alors que moi, je me sens plus comme si je portais de vieilles pantoufles avec des kits dépareillés et pas très sexy. Si on a volé la mienne, je pourrais peut-être voler la sienne! Le temps d’un week-end d’amoureux…

Existe-t-il une pilule miracle? Un sortilège? Une banque de libido? Si oui, je me la transfuse pour qu’elle reste en moi pour toujours. J’aimerais bien redevenir ce beau BBQ en stainless steel qui démarre à la première pression. Peut-être me suis-je oubliée dans tout ce chaos? Peut-être aie-je oublié que je n’étais pas seulement une maman? J’ai perdu de vue la femme, la conjointe, l’amante, l’amie… Lentement, mais sûrement, j’essaie de me retrouver.

Je ne perds pas espoir… les visites de ma libido deviennent de plus en plus régulières (après trois ans, il était plus que temps). OK, peut-être pas aussi régulièrement qu’au début, mais petit train va loin…