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Mon père m’a appris

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères et j’aimerais en profiter pour

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères et j’aimerais en profiter pour faire un petit bilan de ce que mon père m’a apporté.

Mon père est le genre d’homme qui a fait sa chance dans la vie. C’est le garçon qui a lâché l’école et qui est devenu, avec le temps, gestionnaire des archives et de la numérisation dans un grand hôpital. Il a travaillé extrêmement fort toute sa vie pour se rendre où il voulait. Mon père m’a appris le travail, l’endurance et la persévérance.

Mon père a toujours défendu les plus démunis du mieux qu’il pouvait. Que ce soit en s’impliquant dans les syndicats ou en allant aux manifestations de tous genres, il est toujours là pour défendre ceux qui en ont besoin. Il m’a souvent dit : « Qui ne dit rien consent » et ça m’a marquée. Mon père m’a appris l’acceptation et la solidarité.

Mon père a toujours mis les femmes de sa vie à l’avant-plan. Il a traité et traite encore ma mère comme un trésor. Pour lui, le respect et l’amour sont très précieux. Mon père m’a appris à connaître ma valeur et à ne pas attendre moins des autres que ce que je mérite.

Mon père a vaincu un cancer des poumons. Il vit avec des problèmes d’emphysème et se bat depuis quelques années contre un cancer de la prostate incurable. Malgré tout, il ne voit que le positif dans la vie et continue de faire rire tous les gens qu’il croise. Mon père m’a appris la force et la résilience. Il m’a appris que l’humour ne sauve pas des vies mais en soulage beaucoup.

Mon père a eu trois enfants de deux femmes différentes. Jamais il ne nous parlait de mon frère comme étant mon demi-frère. Nous ne sommes qu’une fratrie et nous ne nous aimons pas moins pour ça. Mon père m’a appris que les liens du sang ne veulent rien dire quand on parle de famille et d’amour.

Mon père est toujours prêt à aider. Que ce soit pour faire des commissions pour une personne, amener une autre voir le médecin, laver le linge sale de ses filles, faire des plats pour d’autres et j’en passe. Malgré le fait qu’il soit fatigué et que son corps souffre, il répond toujours présent. Mon père m’a appris l’entraide et le soutien.

Malgré le fait qu’il n’a pas eu le meilleur des exemples, mon père a été et est toujours le meilleur père du monde. Merci pour tous les apprentissages et toutes les belles valeurs que tu m’as transmis. Je t’aime très fort et je suis contente que Béa puisse t’avoir dans sa vie.

Le plus fort, c’est mon père.

Anouk Carmel-Pelosse

Je te choisirais encore

En cette fête des Pères, tu auras sans doute une tonne de pissenli

En cette fête des Pères, tu auras sans doute une tonne de pissenlits et de dessins que tu feras trôner fièrement sur la table de cuisine. Entre ça, les cris d’enfants et le chaos quotidien, j’ai le sentiment que je passerais à côté de l’essentiel si je ne prenais pas le temps de te dire…

De te dire que, la première fois que je t’ai vu les tenir, si petits, dans tes bras si forts, j’ai ressenti un énorme soulagement. Ta façon de les regarder, de nous regarder, m’aura apporté un sentiment de paix intérieure parce que j’ai su à cet instant précis qu’on pourrait toujours compter sur toi. Il y aura eu une multitude d’événements et d’épreuves depuis, et chaque fois, tu as largement dépassé les attentes.

Dans ta façon de m’aimer et de me traiter au quotidien, tu les influences. Ils observent, ils enregistrent et ils vont s’inspirer de toi, et cela va les influencer dans leur façon de traiter les femmes. Grâce à ton modèle, ils deviennent les hommes de demain, et je pense que ça va être ben beau. Tel un scout, tu es toujours là! Malgré le quotidien, la routine et la charge de travail, ils peuvent compter sur toi en tout temps et ils le savent. La vérité, c’est que parfois, tu m’écœures un peu, juste un peu. Dans leurs yeux de petits garçons, Captain America peut aller se rhabiller à côté de toi. J’sais pas hein, si à côté de moi, Wonder Woman… laisse faire!

Je ne veux pas qu’ils vivent avec la pression d’atteindre la perfection dans leur vie. Ça les rendrait si malheureux de tenter d’atteindre l’inaccessible. Toi, tu es parfaitement imparfait (tu pensais toujours ben pas que j’allais passer tes défauts sous le radar?). À travers tes erreurs et tes excuses, tu leur enseignes que ce n’est pas d’être parfait qui est important, mais d’être vrai.

Ils deviennent hommes dans un monde stéréotypé et quelques fois arriéré et toi, tu les laisses devenir qui ils sont sans leur imposer de cadres débiles. Même si on souhaiterait que ce soit une normalité, ce n’en est pas une, alors ça te rend encore plus beau à mes yeux. J’ai bon espoir qu’ils s’imprègnent de toi et d’autres hommes en ton genre afin qu’ils propagent ce modèle dans les générations d’hommes à venir.

Sache que si un jour, il n’y a plus de nous deux, j’aurai tout de même choisi pour eux un papa d’exception. Je t’ai choisi pour plusieurs raisons et celle-ci est la plus importante. Si je devais retourner dans le passé et tout recommencer, je veux que tu saches que je te choisirais encore. Merci de les faire rire, de les inspirer, de les aider, de leur enseigner, de les encadrer, mais surtout merci pour cette belle aventure. Ce n’est pas toujours facile, mais avec toi à nos côtés, tout va tellement mieux.

Merci d’être là, pis t’es beau à voir.

P.S. Ah, pis mon amour, les gars et moi, on veut vraiment un chien.

P.P.S. Réjouis-toi pas trop vite avec le « si un jour il n’y a plus de nous deux », ce n’est pas dans les projets.

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Quand un enfant décide de dire « papa » à un homme, cela est bien plus fort que tout lien de sang. Alors aux papas, beaux-papas, grands-papas : bonne fête des Pères, vous êtes si importants pour eux!

 

Marilyne Lepage

La fête de tous les Pères

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Lorsque je suis venue au monde, il y a 31 ans de cela, deux hommes impatients attendaient de voir la binette du petit miracle que j’étais. Le premier, tellement fébrile devant l’accomplissement de l’impossible grâce à l’insémination artificielle par un donneur inconnu. Celui qui allait devenir mon précieux papa et cela contre toutes attentes et après une grosse dizaine d’années d’espoir.

Et un deuxième, un jeune homme fringant aux portes de la vingtaine qui allait devenir mon oncle. Je n’étais pas encore là que notre belle et grande histoire en était déjà à ses premières pages. Cet homme n’était en rien lié à moi par le sang, mais son amour serait de toute façon plus fort que n’importe quelle parenté. Il était le chum de ma tante, la sœur de ma maman.

Dans la plupart de mes souvenirs, il est là, avec ses folies, ses larmes de bonheur et ses grands élans de tendresse. Il m’a toujours protégée comme si j’étais sa propre fille et ce, même après la naissance des deux siennes. Je suis simplement devenue « sa plus vieille ». Jamais, au cours de ma vie, son attachement envers moi n’a changé : il avait été là à mon premier souffle et il continuerait d’être présent toute ma vie comme s’il l’avait promis à l’univers.

Quand ma fille est née, il est devenu fou d’amour. Son amour a simplement doublé à l’arrivée de mon fils et il est devenu pour eux le même oncle précieux qu’il était pour moi. Quand mon père nous a quittés, il a pris une place encore plus spéciale, son amour pour nous s’est une fois de plus multiplié pour combler tous les petits trous laissés par ce grand départ.

Mon onc’ Charley, c’est le clown musical de service, spécialisé en éclats de rire sincères. C’est un homme de musique, de passion et de bonheur, c’est un homme vrai et tous ceux qui le connaissent ou le côtoient sont d’accord. Ses folies sont rassurantes et ses câlins sont authentiques. C’est le plus sensible des comiques ; d’ailleurs, il ne réussira certainement jamais à lire ce texte, et quand ma tante essaiera de le lui lire à voix haute, il risque de ne pas s’en remettre, étouffé dans ses sanglots.

Mais comme la fête des Pères est la fête de tous les hommes importants dans la vie d’un enfant, c’est la fête de tous les hommes présents et aimants. Et mon onc’ Charley, comme tu es exactement ça, je ne pouvais simplement pas passer à côté de cette occasion de te dire : je t’aime.

 

Karine Arseneault

J’ai grandi sans père

J’ai grandi sans père, le mien étant décédé lorsque j’avais

J’ai grandi sans père, le mien étant décédé lorsque j’avais un an. J’ai grandi en ne sachant pas ce que c’est de vivre avec cet homme superhéros dont mes amis me parlaient. À la fête des Pères, on fêtait dans ma famille les autres pères. Je ne comprenais pas ce que cela voulait dire, « fêter mon père ». Ma tendre mère qui jonglait avec toutes les sphères parentales sans relâche, était « ma » fêtée du jour. Elle n’arrivait pas, bien sûr, à nous offrir le contact d’un père malgré tous ses efforts pour ne pas que nous en souffrions. Par contre, je n’ai jamais ressenti qu’il me manquait un père, car….

J’avais Gilles. Il est (était) le frère de ma mère. Cardiaque de son état. Il avait tellement bon cœur et généreux que son cœur avait des failles. Il était propriétaire d’un chalet en Estrie. Le vendredi, il terminait tard et venait nous chercher, ma mère et nous, pour aller passer des fins de semaine fantastiques au chalet. L’hiver, Gilles se couchait dans notre lit en arrivant pour ne pas que nous ayons froid. Je pouvais passer des heures le dimanche, assise sur le bol de toilette, à le regarder se raser. Son odeur de preferred stock était pour moi un réconfort à humer. Quand il me gardait, il m’emmenait à mon restaurant préféré, même s’il trouvait ce qu’on y servait « pas ben bon pantoute ». Il était là, pour nous, comme un père. Si bien qu’un jour…

Lorsque mon frère s’est enlevé la vie, il a été le seul à qui j’avais besoin de parler. Il ne parlait pas toujours, Gilles, mais il était tellement sécurisant par sa présence. Je savais qu’il saurait s’occuper de moi et de ma mère.

Il est décédé il y a quelques années… du cœur. Son départ a été pour moi comme si mon père était décédé. Il m’a permis de savoir ce que c’est qu’un père, même si je n’ai réalisé cela qu’après son départ. Merci Gilles !

On dit que cela prend un village pour élever un enfant. J’y crois tellement, car on ne sait jamais quelle différence nous pouvons faire pour les autres. Il n’y a pas que les pères de sang qui portent la cape de superhéros paternels…

Martine Wilky

Au nom du père

Aujourd’hui c’est la fête des Pères. De TOUS les Pères.

Aujourd’hui c’est la fête des Pères. De TOUS les Pères.

Les jeunes, les vieux, les nouveaux, les bons, les beaux, les absents.

Oui, c’est ta fête aussi, toi, le père de mon enfant. Toi qui ne l’as jamais voulu. Toi qui, maintenant, revendiques tes droits au nom du Père, du Fisc et du Mâle démis.

Oui, toi! C’est ta fête aussi. Du moins, selon le calendrier…

Alors pour ta fête, j’ai quelque chose à te dire, à toi que j’ai choisi pour être le père de mon enfant. Ou devrais-je dire que la vie a choisi, car quand j’y repense, ce n’est pas TOI que j’ai choisi, c’est la vie de notre enfant, en refusant d’avorter alors que ce petit bout de nous avait décidé de s’installer dans mon ventre sans être désiré. Une conception maculée de parjures au nom du Père, du lit et de ton Sacrosaint pénis.

Oui, je le confesse sans honte désormais. Notre enfant n’est pas le fruit de notre amour. Il est le pêché originel qui a donné le coup de grâce à ce qui me restait d’amour-propre. Il est à la fois ma damnation et ma rédemption pour les souffrances que cette relation toxique a stigmatisées dans mon être, au nom du Père, du Vice et du Mal appris.

Je t’entends déjà me dire que je confonds encore conjugalité et parentalité. Que nos histoires de couple et la violence que tu m’as fait subir pendant nos dix ans de vie commune n’ont rien à voir avec notre enfant. Que c’est pour qu’il ne soit plus témoin de cette violence que tu m’as quittée dans une autre démonstration de la puissance de ta colère à laquelle notre enfant a encore assisté, au nom du Père, du Vil et du Sang vomi.

Tu m’as quittée, mais cela n’a pas mis fin à ton comportement violent envers moi, parfois encore devant notre enfant. Mais plus souvent, de façon sournoise et tout aussi efficace, sous couvert de la loi. Je suis soulagée, cependant, que notre enfant soit moins directement exposé à tes instincts destructeurs envers sa mère. Mais ne t’attends quand même pas à ce que je te donne ma bénédiction au nom du Père, du Fils et de l’ex soumise.

M’avoir quittée ne fait pas de toi un meilleur père. Même si tout au long de ces années de vie commune, tu as tenté de me convaincre que tout était de ma faute, et en particulier ton comportement envers moi. Que c’était moi qui faisais ressortir le méchant en toi. Que je suis une mauvaise mère parce que je tente de protéger notre enfant de son père. À t’écouter, je devrais me faire exorciser au nom du Père, du Psy et du Satirique.

Je te l’accorde, je suis maudite, car je partagerais toujours l’autorité parentale de cet enfant avec toi. Pour le meilleur et surtout pour le pire. Tu es son père. Légalement et biologiquement. Cela ne fait pas de toi un Saint-Père pour autant. Le titre n’est pas la fonction. Mais au regard de la fête des Pères, je m’en remets au jugement dernier de notre Fils, au nom de la Mère, du Lys et du Sain d’esprit.

 

Eva Staire

 

Papa m’a donné la vie deux fois!

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Début de l’hiver 2014, mon père et moi sommes admis à l’hôpital pour une expérience qui allait changer nos vies à jamais. La mienne, puisque j’allais retrouver une qualité de vie perdue depuis des années et une santé si essentielle à mon bien-être quotidien. La sienne, parce qu’il s’apprêtait à poser le plus grand geste de générosité et d’altruisme qu’un humain puisse réaliser de son vivant. Le lendemain, au terme de deux interventions chirurgicales indépendantes et complexes, il allait me faire don d’un de ses reins pour me sauver la vie. Mon papa allait me redonner la vie pour une deuxième fois.

Ce grand jour, il était attendu depuis longtemps. Mais à l’intérieur de moi, je ne l’espérais presque plus. Au moment précis où j’ai su que c’était vrai, qu’il allait me faire ce cadeau de vie, j’ai vraiment eu peur pour lui. J’étais inquiet pour sa condition future et pour les risques qu’il prenait pour moi. Je ne pensais plus à moi mais juste à lui. Allait-il hypothéquer sa vie pour tenter d’améliorer la mienne? Cette générosité inestimable me rendait mal à l’aise. J’étais incapable de m’imaginer toutes les répercussions positives que cette greffe allait avoir sur ma vie. J’étais au cœur de la maladie, je m’étais habitué à vivre avec des conditions très diminuées et c’était la vie que je connaissais depuis plus de sept ans. Je ne me rappelais même pas ce que c’était de vivre en santé. Ma vingtaine a été complètement affectée par les conséquences d’un virus bête attrapé quelque part sur la route de ma vie. Une situation anodine et non identifiable, mais avec de grandes conséquences : celles d’affecter mon système immunitaire et de développer une maladie auto-immune s’attaquant à ma fonction rénale.

Le diagnostic est tombé à la fin de l’automne 2006. Je n’avais que 23 ans et je vivais désormais avec une maladie affectant mes organes vitaux. Ma fonction rénale a diminué progressivement jusqu’à envisager une greffe rénale dans un futur inconnu. Étant à ce moment étudiant universitaire, j’étais forcé de remettre toute ma vie en perspective et surtout d’affronter l’épreuve que la vie m’envoyait avec courage, fierté et détermination. Au fil des années se sont succédé des rendez-vous réguliers avec des médecins spécialistes, des traitements médicaux et une médication régulière afin de ralentir la progression de la maladie. Malgré tous les efforts, le résultat allait être le même, j’allais avoir besoin d’un don pour me sauver. Un don de vie.

Au cours de ces années, malgré les embûches rencontrées et ma vie qui changeait, j’ai toujours affiché une énergie positive exemplaire. Une attitude qui me permettait de relativiser ce qui m’arrivait et surtout de ne pas m’apitoyer sur mon sort. Je faisais tout ce qu’il était possible de faire pour m’aider et surtout pour vivre le bonheur malgré la maladie. Être positif, voir la vie du bon côté, se parler, se convaincre, utiliser la force du mental, se mettre une face : ce sont tous des dictons qui fonctionnent si nous faisons les efforts de les appliquer vraiment. J’en suis l’exemple réel. C’est principalement grâce à ce que mes parents m’ont enseigné, aux valeurs qu’ils m’ont transmises et à l’énergie avec laquelle ils abordent la vie qu’aujourd’hui, je suis en mesure d’appliquer concrètement ce mode de vie. Que j’ai surmonté cette épreuve de ma vie.

Être parent, c’est énormément de responsabilités qui sont assurément sous-estimées ou incomprises au moment où le désir d’enfants fait surface. À l’occasion de la fête des Pères, je veux rendre hommage à l’homme qu’est mon papa. À travers la maladie que j’ai vécue, il m’a toujours soutenu mais surtout, il s’est maintenu en excellente condition physique avec l’idée qu’il pourrait peut-être faire une différence encore plus grande dans ma vie. Les années sont passées et lorsque la décision de procéder aux premières étapes de recherche d’un donneur compatible, il était prêt. Il était déterminé et n’avait qu’un objectif en tête. Pendant plus de quatorze mois, il a été soumis à une batterie de tests ainsi qu’à des examens physiques et psychologiques. L’objectif du personnel médical était de s’assurer que le donneur soit compatible, que le greffon soit de qualité et que le geste en soit un d’altruisme pur. Il a avancé d’étape en étape à travers le processus avec l’immense stress de ne pas pouvoir réaliser ce geste de me donner son rein. La question qui l’angoissait : est-ce que le personnel médical allait trouver quelque chose qui empêcherait le don? Étant l’homme fier, fort, positif et déterminé qu’il est et surtout grâce à son attitude irréprochable, il a réussi à atteindre son but ultime : être un donneur compatible pour moi son fils et ainsi m’offrir une vie meilleure grâce à la santé. Quel père!

Mon père Richard vous dira que pour lui, c’était naturel et que tous les parents agiraient ainsi. Ça fait partie de ce qui naît en nous le jour où l’on devient parent. Je vous confirme que c’est vrai maintenant que je suis papa.

Chose certaine, mon père est maintenant dans la catégorie de ceux qui sont passés à l’action. Il est un homme d’action et il l’a prouvé toute sa vie. Jamais je ne serai assez reconnaissant pour ce qu’il a fait pour moi ce matin d’hiver 2014. Mon père est un grand homme et j’ai l’immense privilège d’être son fils. Mon seul souhait maintenant est que l’on puisse continuer de partager nos vies ensemble pour de nombreuses années à venir…

Bonne fête des Pères Papa!

 

Marc-Antoine Lavallée

 

 

Pas de vacances pour le deuil

Depuis 1985, je traverse les fê

Depuis 1985, je traverse les fêtes des Pères sans mon père à moi. Heureusement, maintenant, le père de mes enfants occupe ce siège réservé aux paternels. Mon beau-papa, aussi, joue un rôle important dans notre vie. Mais il reste que le trône glorieux, celui du papa qui m’a donné la vie et qui devait m’accompagner à l’autel lors de mon mariage, est vide. Rempli par son silence de mort. Par son invisibilité de disparu.

Et son absence se fait sentir tout l’été. Une ombre sous le soleil.

Ça commence avec la fête des Pères, ça va de soi. Une fête qui n’en est pas une. Quand j’étais petite, je participais à la procession des offrandes à la messe de la fête des Pères. J’avais choisi d’offrir une carte de fête pour mon papa. Le pauvre curé à lunettes qui avait enterré mon père l’année précédente a bien failli aller le rejoindre tellement il était choqué. Le deuil d’une fillette s’exprime comme il peut…

Traditionnellement, le 23 juin, c’est fête. La saison estivale est commencée (b’ah, cette année, on n’en est pas encore certains!), on dit adieu à l’année scolaire et coucou aux vacances. Mais par chez nous, le 23 juin, c’est aussi la date de naissance de mon papa. Un Cancer, comme moi. Mais lui, il a joué le jeu jusqu’au bout et il est mort d’un cancer. Le cerveau qui a été touché, gangrené, ravagé.

Puis, c’était le tour de la fête de tous les enfants, mes frères, moi. Tous devenus grands depuis belle lurette. Même mon mari est né en août. Même mon mariage est né en août. Même mon bébé pas né, est né en juillet. Ça en fait, des journées à célébrer ou à se remémorer. Et maintenant, ça en fait, des journées à se souvenir.

Me souvenir que lui, il n’y est pas. Le vide est là, mais il n’y est plus tant que ça. Il fut des années, de trop nombreuses années, où l’absence occupait toute la place. Une absence omniprésente. Je n’étais pas en deuil, j’étais un deuil.

Contre sa volonté de vivre, mon papa a quitté la santé et la maison quand j’avais cinq ans. L’âge de l’Œdipe dans le piton. L’âge où c’est si facile d’idéaliser l’homme de la famille. Puis, quand j’avais sept ans, cet homme, ce héros, cet idéal masculin (son seul défaut n’était-il pas d’être mourant?), un 15 mai, il est parti pour de bon. Ou plutôt pour de mal. Ça fait mal, chercher son papa pendant trente ans. Stromae n’est pas le seul à chercher son père… Où t’es, Papa, où t’es?

Je savais que l’été de mes trente-trois ans passerait comme un hameçon tordu dans ma gorge. Il était décédé à cet âge. Si jeune, si peu vécu! Il y a sept ans, la femme que j’étais avait alors une fille de sept ans, mon âge au moment où j’ai dû assister aux funérailles de mon papa. Trop de circonstances anti-atténuantes.

Mais la beauté de la chose, c’est que je me suis préparée mentalement et émotivement à vivre cette portion du deuil. Certains diront que je me suis piégée dans la pataugeoire du manque pendant trop longtemps. Mais le deuil, il fait son temps, il revient de temps en temps, il s’effrite, il se reconstruit, et il avance. Cette année-là, j’ai fait un grand bout de chemin. Plutôt que de m’effondrer, j’ai pris mes cartons en patience et j’ai bricolé.

J’ai refait un parcours de la vie de mon père, de notre vie de père-fille, à travers les pages d’un album de collage. Des photos en noir et blanc, en couleurs, des articles de journaux, ses diplômes, des lettres, l’homélie prononcée lors de ses funérailles, des souvenirs partagés par ses frères, ses sœurs, sa marraine… En trente-trois pages, j’ai rebâti un souvenir que la maladie m’avait volé. J’ai récupéré auprès des siens des paroles, des blagues (oui, j’ai découvert en lui un farceur), des prières, des ambitions. Et à travers leurs témoignages, j’ai compris, un peu, d’où je venais.

Et maintenant, je sais. Je suis née un jour de juillet, au cœur d’un été à peine entamé mais déjà rempli de promesses et de fêtes, sous les rayons d’une famille qui allait m’entourer pendant un temps, le temps que chacun allait durer. Mon père n’a duré que trente-trois étés. Son corps s’est fané, sa présence s’est étiolée, mais son souvenir est resté et reste gravé.

Quelles sont les personnes qui vous manquent, et que faites-vous pour traverser les étapes du deuil?

 

Nathalie Courcy

Remplacer la Fête des Mères et des Pères par la Fête des Gens qu’on aime

Famille recomposée. Homoparental

Famille recomposée. Homoparentalité. Pères absents. Mères monoparentales. Beaux-pères. Belles-mères. Gardes partagées. Parents décédés… La famille d’aujourd’hui n’a plus grand chose de “traditionnelle”.

C’est pourquoi, cette année, une école du sud-ouest de la France a préféré remplacer les traditionnelles Fêtes des Mères et des Pères par la “Fête des Gens qu’on aime”.

Le but est de ne pas froisser les enfants qui vivent dans une famille non-traditionnelle. L’initiative donne également aux élèves la possibilité de pouvoir remercier un adulte significatif dans leur vie, que ce soit une belle-mère, un beau-père, un oncle, une tante, un grand-parent ou encore une éducatrice.

En réponse à l’étonnement d’un parent suite à cette décision, voici ce qu’on lui a répondu : “Certains enfants ont un parent décédé ou ne sont pas reconnu par un des deux parents. D’autres ne voient plus du tout un parent suite à un divorce… Par ailleurs, ces fêtes ne sont pas inscrites au programme de l’éducation nationale. Merci de votre compréhension.”

Et vous, qu’en pensez-vous? Faites nous part de vos commentaires ou répondez à notre Sondage sur la Fête des gens qu’on aime, en haut à droite de l’écran 🙂

La fête des mères et des pères devient la « fête des gens qu’on aime »