Tag Gras

Le gras de bébé — Texte : Stéphanie Dumas

Un petit message à vous qui commentez le poids de mon bébé qui n’a même pas encore 2 ans. À

Un petit message à vous qui commentez le poids de mon bébé qui n’a même pas encore 2 ans. À vous qui le faites à voix haute devant lui en lui tripotant le ventre ou les bras.

Nous avons régulièrement droit en tant que parents à des phrases comme « Il est bien nourri cet enfant ! » ou encore « Il est bien dodu » et même « Il n’est pas mince avec son petit gras ». Ces remarques sont énoncées devant lui qui comprend très bien le sens de vos paroles. Mon enfant comprend ce que vous dites même si vous ne vous adressez pas directement à lui. Cela pourrait faire en sorte qu’il développe une image de lui-même et des normes sociales.

Pour vous, ces paroles semblent anodines comme s’il était normal de dire devant lui qu’il est gras alors que cela ne se fait pas devant les adultes et les enfants plus vieux.

De plus, vous le touchez sans retenue afin de témoigner du sens de vos paroles alors qu’il ne vous connaît même pas ! Ces « petites » remarques sont parfois désagréables et n’ont pas lieu d’être face à l’enfant.

Bien sûr, vous tentez d’adoucir vos paroles en ajoutant qu’il s’agit de gras de bébé et qu’il va le perdre avec les années et que le gras de bébé est mignon. Malheureusement, cette technique ne fonctionne pas vraiment.

Évidemment, rien ne vous empêche de le penser, mais vous pouvez pour retenir de les verbaliser ouvertement.

 

Stéphanie Dumas

 

Muffin top

Tous les jours, les réseaux sociaux me demandent si mon corps est

Tous les jours, les réseaux sociaux me demandent si mon corps est prêt pour l’été. L’hiver, tu peux te permettre d’être grosse, mais l’été… L’été, tu dois demander à ton corps d’être parfait. Alors, si tu me demandes si mon corps est prêt pour l’été, je te répondrai ceci.

OUI ! Il l’est. J’afficherais fièrement ce corps sur la plage. Ce corps qui porte les traces de mes quatre grossesses. Ce corps qui a maintenant un surplus de poids. J’aurai probablement le petit muffin top qui débordera par-dessus le bas de mon maillot.

Ma petite bedaine sera sûrement évidente lorsque je serai assise sur ma serviette de plage.

Mes fesses prendront le double de place sur ma serviette de plage. Le gras de mes cuisses se laissera aller à faire la vague lorsque je courrai pour attraper mes trois cocottes qui se dirigent vers l’eau sans ma permission.

Mes triceps, muscles clairement disparus de mon corps, ont laissé leur place à mes gras de bingo. Ce petit gras qui s’agitera lorsque je t’enverrai la main.

Cet été, mon corps sera prêt pour un enseignement majeur auprès de mes trois filles. Je leur enseignerai que je suis fière de la femme que je suis. Que je suis fière du corps que j’ai. Je ne parlerai pas en mal de ce corps. Elles comprendront que derrière le corps de chacune des femmes qu’elles rencontreront, se cache une histoire.

Une histoire qui a fait d’elles les femmes qu’elles sont avec le corps qu’elles ont. Je n’ai pas envie que plus tard, elles détestent leurs corps parce qu’elles m’ont vue le faire. Je n’ai pas envie qu’elles se détestent d’avoir mangé une portion de gâteau au chocolat parce qu’elles m’ont vue tenter des dizaines de régimes pour perdre du poids. Je ne veux pas qu’elles tombent dans les excès de l’entraînement parce qu’un jour, maman s’est défoncée à maigrir, à suer sa graisse.

Je veux qu’elles comprennent que chaque corps est imparfait. Que c’est cette imperfection qui les rendra différentes et belles.

Je veux qu’elles comprennent que tout passe par l’équilibre. Je veux qu’elles apprennent à s’aimer beaucoup plus rapidement que moi. Je ne veux pas qu’elles attendent trente-huit ans pour enfin se trouver belles.

Mélanie Paradis

Ton p’tit gras de bedaine

<span lang="FR" style="margin: 0px; color: #333333; font-family: 'Ge

Il est là et ne part pas. Ton p’tit gras de bedaine… Tu as pourtant essayé fort : le sport, l’alimentation, les massages, l’arrêt des boissons alcoolisées… Rien n’y fait… Il est tenace, accroché, pendouillant… Il t’énerve et te pourrit la vie. Ta petite brioche, souvenir de tes grossesses…

Quand tu regardes ces mamans, belles et fines, qui exhibent leur corps de rêve sur les réseaux sociaux, tu te sens molle et flasque. Pourquoi n’ont-elles pas ces marques que tu portes? Tu as beau te trouver des excuses (trois césariennes en moins de quatre ans, ta bedaine ne peut pas être comme avant!), tu te sens poche. Parce que tu n’as pas ce joli ventre plat. Tu te caches sous des vêtements un peu plus amples et tu détestes les bikinis…

Comme tu n’as pas réussi à t’en débarrasser, tu essaies de l’accepter, ton petit bedon. La plupart du temps, il ne t’embête pas vraiment, sauf quand tu essaies des vêtements, sauf quand tu vois ton reflet dans un miroir, sauf quand tu te mets en maillot, sauf quand tu es dans ta semaine, sauf quand… C’est comme une ombre dans ta vie, un nuage dans ton ciel bleu. Tu n’as pas le choix de faire avec.

Tu l’entretiens à petits coups de houblon et de morceaux de chocolat… Il devient une véritable attraction quand ton bambin s’amuse à taper dessus ou à le brasser comme du Jell-0.

Ton p’tit gras de bedaine, c’est la marque que t’ont laissée tes enfants. Si tu arrêtes un instant de te regarder le nombril (anyway, il a quasiment disparu!) et que tu admires ta progéniture, tu oublies ces tracas et tu portes fièrement ces vestiges du temps. Car tu es une maman. Et jamais plus ni ton corps ni ton cœur ne seront comme avant.

 

Gwendoline Duchaine

 

Mon corps d’avant

Et trois filles plus tard...

Mon chum,

Et trois filles plus tard…

Mon chum, lui, me dit que je suis belle, comme je suis, que j’ai eu trois enfants, que j’en ai porté quatre, que je ne peux plus avoir le corps de mes vingt ans…

Ben moi, je le veux, ce corps là! Celui qui me permettait de porter mon jean ajusté sans avoir le muffin top bien en évidence. J’osais même mettre ce petit chandail qui, quand je levais mes bras, découvrait mon petit ventre.

Maintenant, lorsqu’on découvre mon ventre, on voit l’abus de poutine lors de ma première grossesse (ben oui c’était ce trip-bouffe-là… Vive la grossesse). On voit les traces des trois autres grossesses qui ont suivi rapidement. Mon corps n’a pas eu le temps de se remettre. Et oui, c’est ça, l’excuse que je me donne. Pathétique, n’est-ce pas?

Ce corps qui me permettait de porter fièrement le bikini sur la plage. Avec ma poitrine à la bonne place, pas quelques centimètres trop bas. Mes seins disant fièrement «Youhou on est là!»

Maintenant, je suis rendue cette femme. Cette femme qui porte un gros one piece caché sous une camisole slaque. Cette femme de qui je disais, dans mon petit corps de j’ai pas encore eu d’enfant: « Voyons, c’est quoi c’t’idée de cacher son corps. Assume, la grande! » Maintenant, je te comprends tellement… J’ai la même peur dans les yeux. Celle qui nous fait tirer sur notre camisole lorsque l’on rencontre une connaissance pour être certaine qu’elle ne voit pas l’étendue des dégâts.

J’ai cette même haine dans le regard, en voyant cette jeune fille qui porte un soit-disant bikini. Maintenant, j’appelle ça des triangles de tissus avec des lacets. Et oui, je me retiens pour pas les couper, les foutus lacets… En même temps, je serais sûrement une coche au-dessus de la haine lorsque je constaterais que même sans le minime soutien que t’apportait ton top,  tes seins n’auraient pas bougés.

Tsé, ce corps où j’aurais dû prendre mes deux cuisses ensemble pour combler l’espace que prend une seule de mes cuisses maintenant. Dans le temps où j’avais encore des triceps. Quelqu’un aurait dû me dire qu’on les expulsait avec le placenta. Maintenant, j’ai juste le petits gras qui shake lorsque je fais de gros Bye Bye de la main, alors je me limite au bye bye timide ou encore au signe de la tête.

Tsé, ce corps où ta petite robe noire glissait et t’allait comme un gant. Maintenant, c’est plus un combat pour mettre ta foutue gaine beige (c’est-tu affreux ces trucs là, un peu). Cette gaine qui te fait envisager de passer la soirée debout, car tu ne sais pas si c’est encore possible de t’asseoir. La même qui te convainc de ne pas trop te déplacer lors de la soirée pour ne pas que tout le monde voit ton élégante démarche robotique.

Je ne compte même plus les fois où je me suis reprise en main avec plein de bonnes intentions. Qui se sont terminées par des abonnements au gym avec deux ou trois présences de ma part. Des régimes qui m’affamaient. J’ai même cru aux info-pubs de crèmes régénératrices gainantes. Argent jeté par les fenêtres… Eh! oui, je suis parfois désespérée à ce point-là!

Je retombais rapidement dans mes bonnes vieilles pantoufles d’excuses. Je suis fatiguée, je n’ai pas le temps, j’ai mal à tête, je crois que je pourrais peut-être avoir une commotion si je me frappais la tête sur la barre de poids…

Que veux-tu? Jimmy Sévigny, c’est pas mon cousin! J’ai pas le moyen de me payer un entraîneur privé ou un motivateur qui me botterait les fesses lorsque j’ai envie d’abandonner. Ben non, je suis pas sur mon X. Je dois être plus du genre Y Z.

Peut-être ce texte m’aura-t-il donné le goût d’une autre tentative de reprise en main ou peut-être irais-je me consoler en mangeant une bonne poutine…