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Les trésors de la chambre de bébé

Une des premières choses qu’on fait et qui souligne réellement l

Une des premières choses qu’on fait et qui souligne réellement l’arrivée de bébé, c’est sa chambre.

Avouez que c’est ce qui rend vraiment tout ça concret : créer un environnement pour un petit être qu’on ne connaît pas encore. Un environnement dans lequel il évoluera, mais aussi où toute la famille profitera de moments privilégiés avec lui.

La première question que je me suis posée, c’est : quand est-ce qu’on commence la chambre? Personnellement, je l’ai commencée graduellement à partir de 25 semaines et je l’ai officiellement terminée à 34 semaines et demie.

Par « officiellement terminée », je veux dire que j’ai terminé de poser la porte-moustiquaire anti-chat (je pense que c’est sincèrement un must pour s’assurer que notre boule de poils affectueuse n’ira pas faire dodo sur le visage de notre cocotte).

Comme j’ai eu beaucoup de questions sur mes photos Instagram de chambre de bébé, je n’écrirai pas un long texte, mais je vais plutôt vous montrer des photos et indiquer où j’ai pris les articles. Parce qu’en fait, c’est pas mal ce que vous voulez savoir, non? Haha!

  • Le lit de bébé est un lit seconde main que j’ai acheté à une cliente. 🙂

  • La courtepointe dans le lit de la cocotte provient de la compagnie Bullou (Bullouetcie sur Instagram). C’est exactement le même modèle que celui qui sert de tapis d’entraînement au sol. Quand on commande, on a la possibilité de faire faire des modèles sur mesure. C’est ce que j’ai fait. La propriétaire est un amour et prend bien le temps de nous aider et de nous écouter. Le tapis par terre peut servir de tapis de jeux, d’entraînement ou simplement pour les dodos à l’intérieur ou à l’extérieur. C’est effectivement dispendieux, mais c’est un gros must. En plus c’est fait au Québec.

  • Le module de jeux en bois est un Minika. Disponible en ligne.

  • Le meuble de rangement blanc vient d’Ikea.
  • Le panier à langer provient de la boutique Le Petit Cocon.

  • Le rangement à coucher/produits/lingette vient d’Amazon (je l’ai acheté sur airmilesshops.ca. Tant qu’à dépenser, aussi bien avoir des milles Air Miles, haha!).

  • Le porte doudou en bois au mur est un Minika acheté chez Le Petit Cocon. Les doudous proviennent de la boutique Émilie Jolie (la rose) et du Petit Cocon (la bleue). La serviette de bain et le Sling Kyte (vieux rose) proviennent aussi du Petit Cocon.

  • Le transat en bois est un Charlie Crane, acheté chez Le Petit Cocon. La doudou crème avec de la dentelle rose vient du même endroit. La rose a été achetée sur Internet… mais j’ai un blanc de mémoire, oups! Oh! Et le lapin sur le transat est un lapin avec le bruit du cœur de notre puce. 🙂 Nous l’avons acheté quand nous sommes allés faire l’échographie 3D.

  • Le panier en osier et le porte doudou en osier proviennent de chez HomeSense

 

Il ne faut pas oublier le berceau dans la chambre pour les premières semaines. 🙂

Celui que je me suis procuré est de la marque HALO.

 

Je suis tombée en amour avec le fait que le Snuggle Me entre dedans et, selon plusieurs mamans, c’est un indispensable pour les dodos de bébé. En plus, il vibre, bouge de gauche à droite, se lève, fait de la musique… Bref, j’ai bien hâte de savoir si bébé dormira bien dedans. Je sais qu’ils vendent ce berceau dans plusieurs magasins, mais personnellement, je l’ai commandé encore une fois sur le site airmilesshops.ca de façon à cumuler le plus de milles possible. Je le dis toujours, tant qu’à dépenser un montant X, aussi bien qu’il me rapporte en fin de compte!

En espérant que j’ai pu vous aider un peu pour vos futurs achats!

Hey! N’oubliez pas de vous amuser, c’est trippant ce moment! 🙂

Maika

 

Vasectomisé, surpris et heureux

Mon mari est vasectomisé, c’est officiel. J’ai déjà écrit su

Mon mari est vasectomisé, c’est officiel. J’ai déjà écrit sur le dilemme qui nous hantait au moment de prendre cette décision… On a fait ce choix parce que la raison a pris le dessus. Il fallait qu’on apprenne à faire notre deuil. La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. Je n’étais pas tombée enceinte durant les huit mois précédents alors que nous ne nous protégions pas, alors une fois de plus ou de moins, ça n’aurait pas changé grand-chose… Après une vasectomie, il faut quand même attendre quelques mois pour passer un spermogramme et ainsi confirmer le succès de l’intervention.

Quelques semaines plus tard, l’heure des vacances familiales a sonné. On se fait tout un planning de vacances. On part au chalet, on fait du bateau, on se baigne, on s’amuse. Au retour, je trouve la route longue et sinueuse, j’ai toujours eu le mal des transports, je connais bien ces nausées. Mais quand même, une petite idée s’insinue dans ma tête… et si… non. C’est sûr que non. La vie ne nous a pas donné de bébé quand on lui en a donné la chance, ce n’est sûrement pas là que ça arrivera…

J’ai un vieux test de grossesse dans l’armoire. Je décide de le passer. Résultat : négatif. Je le savais. C’était sûr que je n’étais pas enceinte. Je lis la boîte du test de grossesse et une information retient mon attention… J’ai acheté ce test l’an passé, il était en spécial et je n’avais pas pris la peine de bien lire la boîte. Il est bien spécifié de passer le test seulement APRÈS le retard des règles. Là, je me dis que c’est bien stupide comme test, puisque le retard des règles indique clairement une grossesse pour moi, donc il me semble totalement inutile, ce test… et le doute continue de planer…

Le lendemain, on décide d’aller au parc d’attractions avec les enfants. Ma plus vieille a vraiment hâte de faire les plus gros manèges avec sa mère… Le doute m’a empêchée de dormir cette nuit-là. Je sais que je ne ferais pas de manège si j’étais enceinte. Je suis certaine de ne pas l’être. Mais le doute me dérange. Je décide que je vais en douce à la pharmacie dès l’ouverture. J’achète un test, fiable et reconnu cette fois. Juste pour me rassurer.

Je reviens à la maison. Je m’enferme dans la salle de bain et je passe le test. Je me trouve bien ridicule, je sais qu’il sera négatif et que je viens de dépenser 20 $ pour rien, mais j’ai besoin d’avoir le cœur net. C’est un test numérique, donc il faut attendre les trois minutes règlementaires avant que le résultat ne s’affiche. Aucun indice avant. De toute façon, il sera négatif. On est en vacances, mon mari est vasectomisé. On va boire de l’alcool, faire du bateau, monter dans les montagnes russes…

Je patiente en pliant des serviettes chaudes qui sortent de la sécheuse. Une serviette. Deux serviettes. Trois serviettes. Je remarque que le test affiche le résultat. Je le prends, convaincue que je vais le jeter à la poubelle dans deux secondes, après avoir confirmé que le résultat est négatif. « YES + ». Yes +? Yes +?! C’est écrit Yes +! Je. Suis. Enceinte.

C’est impossible. Ma plus grande a neuf ans! Mon bébé entre à l’école! Mon mari est vasectomisé! Puis, le souvenir d’une douce soirée refait surface… « La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. » Je. Suis. Enceinte.

Je monte à l’étage. Mon mari est sous la douche. La porte de la salle de bain est barrée. J’ai la tête qui tourne et le cœur qui bat à une vitesse impossible. J’ai chaud, je frissonne. Je me couche dans notre lit, le test encore dans la main. Mon mari sort de la douche… J’ignore encore comment je vais lui annoncer ça… Je suis heureuse, mais j’ai aussi peur de sa réaction…

Moi : « Tu te souviens de ce que je t’ai demandé il y a dix ans? ».
Lui : « Quoi ! Tu m’as demandé de réparer quelque chose il y a dix ans, pis je ne l’ai pas encore fait!? ».
Moi : « Bin non! Il y a dix ans, je t’ai demandé si tu m’aimais assez pour avoir un enfant avec moi… et aujourd’hui, je te repose la même question… ».

Il a compris tout de suite et ma petite peur s’est vite envolée. Aucune crainte, aucune colère, ni aucune déception. Juste beaucoup, beaucoup d’amour.

Alors voilà. C’est officiel. Je suis enceinte de notre quatrième enfant. La veille de la vasectomie, on a laissé nos corps s’unir et la vie décider. Et la vie a décidé de nous offrir le plus beau des cadeaux.

Joanie Fournier

 

Ma grossesse, mon corps (qui change!)

Je me suis toujours dit que si un jour, je retombais enceinte, je se

Je me suis toujours dit que si un jour, je retombais enceinte, je serais totalement différente et tellement plus assidue dans mes objectifs qu’à mes deux autres grossesses.

Parce que j’ai vieilli et que depuis, j’ai eu le temps d’analyser les femmes enceintes qui ne prenaient pas soin d’elles. Les femmes qui prenaient du poids, ne s’arrangeaient pas… JAMAIS je ne serais ce genre de femme. Je m’étais donc dit que SI jamais je tombais enceinte, moi je serais différente.

Parce qu’à Anna, je mangeais pour enlever mes nausées, et ça… c’est pas l’idéal quand on veut garder un super poids.

Je n’ai jamais fait de sport de ma vie, mais t’sais… Si je retombais enceinte, j’en ferais. Parce que c’est important de faire du sport enceinte… T’sais comme les filles sur Instagram!

Je m’étais aussi dit que je ne prendrais pas plus que 25 livres, parce qu’à mes deux autres grossesses, j’en avais pris 35.

Je m’étais dit que je serais belle. Le genre de filles qui s’arrangent et qui rayonnent… oui, oui… Allons-y tous en cœur… « Comme sur Instagram ». Ha! Ha!

Alors dans mon gros jugement facile, assise devant mon ordinateur, j’ai jugé. Et vous savez ce qui se passe quand on juge? La vie nous confronte afin de nous faire évoluer. Appelez ça le karma, si vous voulez… Reste que… j’ai appris! 🙂

Je suis donc tombée enceinte, comme plusieurs le savent, sous stérilet alors que j’avais pris quinze livres à force de ne pas faire attention à mon alimentation. Jusque-là, quinze livres, c’est quand même pas la fin du monde, non? Mon but était de le reperdre après les fêtes. Admettons que mes plans ont été chamboulés par une petite crevette qui est venue faire son nid dans mon utérus. À partir de là, pas question de faire un régime… j’étais enceinte!

Et puis, les nausées sont arrivées. Les OST*** de nausées.

J’avais beau essayer tous les trucs de grands-mères possibles, mon corps ne voulait qu’une chose… de la scrap!

Comme Hayden passait ses fins de semaine dans les arénas pour le hockey, j’ai mangé des grosses poutines extra fromage environ deux fois par semaine en plus des pogos et des hot-dogs.

Ah! Et ne me parlez pas d’entraînement. Sérieusement, j’ai jamais été aussi fatiguée de toute ma vie. C’est une fatigue que tu ne connais pas tant que tu n’as pas été enceinte. T’sais, le genre de fatigue qui se trouve derrière tes yeux. C’est pas ton corps qui est fatigué, c’est clairement ton cerveau. Tout est lourd… au point où je n’avais AUCUNE patience.

J’étais beaucoup trop directe et beaucoup trop impatiente.

Mes amies trouvaient ça ben drôle, parce que j’étais l’opposée de qui je suis habituellement!

Par contre, moi j’avais tellement d’agressivité en moi et de fatigue! Ça en était insupportable. Et ça a duré jusqu’au quatrième mois de ma grossesse. Gros party pour les gens autour de moi haha!

J’oubliais : je m’étais aussi dit que je me crèmerais matin et soir afin de n’avoir AUCUNE vergeture. Sérieusement, je pense que je me suis crémée… dix fois en huit mois!

Et vous savez quoi? Je n’ai jamais eu autant de vergetures sur les fesses et les cuisses. Je me considère chanceuse de ne pas en avoir sur le ventre!

Ça fait que, je suis maintenant à 35 semaines.

J’ai fait l’opposé de tout ce que je m’étais dit que je ferais.

Je suis passée de 125 livres à 180 livres.

J’ai les jambes loadées de vergetures et de cellulite (photos à l’appui).

J’ai un double menton, des fesses similaires à mon ventre et je ne m’arrange que très rarement.

Et vous savez quoi? J’ai décidé d’en rire.

Parce qu’on ne contrôle pas tout dans la vie.

J’ai la chance d’avoir un chum qui ne m’a jamais dit un mot sur mon apparence, et je le remercie du fond du cœur!

Probablement que s’il avait agi différemment, j’aurais eu beaucoup plus de difficulté à accepter les changements sur mon corps.

Par contre, il faut savoir lâcher prise.

Il m’arrive de me sentir belle et de m’arranger. Ce sont ces photos que vous voyez sur le net. Je ne suis pas toujours souriante ni toujours bien habillée… Ça m’arrive, oui, mais la vraie vie, ce n’est pas toujours ça.

Bref je voulais surtout vous écrire et vous montrer ces photos, parce que c’est ce dont moi, j’aurais eu besoin : voir ce que la grossesse peut réellement apporter comme changements chez une personne 🙂

Et surtout, réaliser qu’on en meurt pas de ces changements.

Profitez de votre grossesse, vous créez la vie!

Maika

Notre vasectomie

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu le mois prochain.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu le mois prochain.

On a décidé d’avoir nos enfants quand nous étions encore très jeunes, pour pouvoir profiter d’eux encore plus longtemps. Nous avons eu plusieurs enfants et formé une belle grande famille. Malgré tout, on n’a jamais eu le déclic qui nous confirmait que c’était fini pour nous.

Vous savez, LE déclic… Quand on demandait à nos amis s’ils désiraient d’autres enfants, peu importe qu’ils soient parents de 1, 2, ou 3 enfants, ils nous répondaient sur un ton ferme et assumé : « Ho non! On en a assez, c’est fini les bébés pour nous! ». Et nous, on n’a jamais ressenti ce déclic-là, ce sentiment que nous étions rendus ailleurs…

Mais le temps a passé et l’eau a coulé sous les ponts. Les enfants ont grandi et nous, on a vieilli. Notre aînée aura neuf ans… La plus jeune entre à l’école… et la raison a commencé à prendre le dessus tranquillement…

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu dans deux semaines.

Les enfants sont grands, c’est fini la poussette, la coquille dans l’auto, les couches et les nuits blanches. Les enfants sont de plus en plus autonomes et les matinées de plus en plus tardives. On profite d’une nouvelle liberté. On peut faire des sorties amusantes, des voyages plus longs et plus éloignés…

On prépare les repas en amoureux pendant que les enfants jouent dehors, seuls. On n’a plus besoin de garder un œil constant sur eux, de peur que l’un d’eux déboule les escaliers, avale un raisin-pas-coupé ou décide de tester les prises de courant…

Je vous l’avais dit, la raison prend le dessus… Mon corps ne tolère plus les hormones et les pilules contraceptives, on a donc besoin d’un moyen plus définitif pour assumer notre décision. Je dis ça comme si on avait vraiment pris une décision, et comme si on l’assumait… Ce n’est pas vraiment le cas pourtant. On se range du côté de la raison tranquillement et on fait taire nos cœurs de parents.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu dans une semaine.

Parce que pour nous, les couches, les nuits blanches, les sorties, la poussette et tout-le-tralala, ce ne sont pas des enjeux réels… Mon cœur de maman rêve encore secrètement d’allaiter, de bercer, de border et de prendre soin d’un petit nous… Mon cœur de maman sonne l’alerte bien fort, mais c’est encore la raison qui prend le dessus…

La société québécoise actuelle n’est pas conçue pour les familles nombreuses… Les enfants ont grandi et nous, on a vieilli. J’ai arrêté de prendre la pilule il y a huit mois et je ne suis pas tombée enceinte depuis… Je pense que la vie se range aussi du côté de la raison. La vie veut peut-être nous faire comprendre que c’est bel et bien fini, pour nous aussi. Et nous, on a toujours fait confiance à la vie. Si quelque chose doit arriver, ça arrivera. Sinon, c’est que ça ne devait pas se produire.

Le rendez-vous pour la vasectomie est prévu demain.

Nos cœurs de parents crient à l’unisson ce soir. Mais la raison a pris le dessus. Il faut qu’on apprenne à faire notre deuil. Je dois faire mon deuil de la grossesse, de l’allaitement, du portage, des berceuses… Ce soir, on laisse nos corps s’unir et la vie décider.

Je suis au travail. L’amour de ma vie est allé à son rendez-vous seul. Il me texte. L’intervention s’est bien déroulée. Il est déjà de retour à la maison. C’est vrai cette fois… C’est fini pour nous aussi. Je le réalise tranquillement et mon cœur fait un gros bond. Je sais que je vais appréhender ce deuil en douceur. Le soir venu, il me prend dans ses bras et je sais que nos cœurs raisonnent encore à l’unisson.

Les jours passent, son corps cicatrise et le deuil commence à se faire… Dans quelques semaines, le spermogramme nous confirmera que tout est bel et bien fini. C’est l’une des décisions les plus difficiles que nous ayons eu à prendre dans nos vies. Une décision où la raison a pris toute la place et où les sentiments ont été mis de côté. Parfois, c’est juste la bonne chose à faire. Ma tête comprend, mais mon cœur est encore en apprentissage…

 

Joanie Fournier

 

Tu es enceinte, tu ne rayonnes pas… et tu as le droit.

Mise en contexte : j’en suis à la fin de ma troisième grossesse

Mise en contexte : j’en suis à la fin de ma troisième grossesse. J’ai déjà fait deux fausses couches qui m’ont anéantie. J’ai deux merveilleux garçons et j’adore les enfants. Je suis très consciente qu’être enceinte est un privilège refusé à plusieurs. Mais pour être honnête, quand je suis enceinte, je ne rayonne pas. En fait, plusieurs me font de beaux compliments et c’est vraiment gentil, mais je ne me sens pas rayonnante. Vraiment pas. Le seul glow que je peux avoir, c’est en m’achetant le parfum de J-Lo du même nom. Je sais que je ne suis pas là seule dans cette situation qui peut être quand même culpabilisante.

La maternité, c’est comme un voyage. Dans mon cas, être enceinte, c’est prendre l’avion pour aller en voyage : c’est à dire la partie la moins agréable du processus, mais en même temps essentielle pour arriver au pays des bébés.

Ça commence quand même avec une joie immense de pouvoir aller en voyage, une excitation et un vertige de bonheur. Ensuite viennent les saignements, le spotting ou pour bien résumer : le syndrome du papier de toilette. Tu vérifies chaque fois à en saigner des yeux, et tu connais maintenant toute la palette de couleurs des rouges et des marrons. Tu dois faire des efforts surhumains pour gérer ton anxiété de perdre ce minuscule pépin qui grandit en toi. Tu fouilles jour et nuit sur le Web à la recherche de réponses à des questions que tu sais très bien que ça ne changera rien à ta situation et à ton anxiété, mais tu le fais pareil.

Ça se peut que ça vienne aussi avec l’arrêt de plein de choses que tu aimais. Certains sports, voyage, alcool, cigarette, manèges, pause de « rapprochements » et médication. La médication dans mon cas était en lien avec le TDAH, ce qui fait que mon petit hamster mental sent la fumée à force de courir dans sa roue. Ça draine de l’énergie que tu n’as pas en surplus avec la grossesse. Tu suis les recommandations du médecin avec force et vigueur au début. Tu t’y attendais et tu feras tout pour que ton bébé soit en santé. Un moment donné, ça se peut que ça te manque beaucoup quand même.

Ensuite viennent les maux de cœur et les vomissements. Ce feeling que tu as vécu la plus grosse brosse de toute ta vie la veille… quand tu t’es couchée à 19 h en même temps que les enfants. Tous les jours. Tu peux facilement passer pour une figurante zombie dans Walking dead. Et ça se peut que ça dure au‑delà des douze semaines tant attendues.

À travers ça, tu vis des grands bonheurs. Un cœur qui bat, c’est magique. Une échographie où tout est positif, c’est le plus grand bonheur. Ça te donne un boost! Tu sens ton bébé bouger, c’est merveilleux, il va bien. Tu ne vis pas ça pour rien, ton enfant vit en toi et c’est merveilleux.

Le voyage en avion continue. Des turbulences ici et là. Des sautes d’humeur, le nerf sciatique qui coince, des brûlures d’estomac, des vomissements spontanés! Tu as peut‑être du diabète de grossesse… Manger était ton seul luxe du moment, c’est tellement injuste. Tu te sens lourde! Tu as l’impression d’avoir mangé trois tonnes de roches. Tu es une tortue sur le dos. Tu as une seule position pour dormir. Tu as des crampes. Tu fais quatre pipis par nuit. Tu as de fausses contractions. Tu as besoin d’aide pour plein de choses anodines, comme ramasser un papier par terre ou enlever tes bottes. Ça se peut aussi que tu vives des complications, que tu doives être alitée. Tu pleures beaucoup, de peine et aussi de joie.

Ce sont des inconforts normaux de la grossesse on te dira, ça vient avec. Comme si tu l’avais cherché en quelque sorte. On te racontera pire que ce que tu vis. On te racontera mieux que ce que tu vis… surtout sur Instagram.

Moi, je veux que tu saches que c’est normal de se sentir comme tu te sens en ce moment. Tu es normale. Tu as le droit d’être tannée. D’être écœurée, même. Que ça fasse dix ans que tu essaies d’être enceinte ou que tu portes un bébé surprise. Je sais que tu n’es pas tannée de ton bébé. Que tu l’aimes du plus profond de ton cœur depuis ce + sur le bâton. Tu n’as pas à te justifier, je te comprends. Tu as le droit d’être tannée de vomir, d’être stressée, de ne plus reconnaître ton corps, d’avoir l’impression d’avoir 108 ans dans ton corps et deux ans dans ta tête. Tu as le droit d’avoir peur. Peur de ne pas y arriver, peur d’être une mauvaise mère. Peur de ne pas retrouver ton corps d’avant. Bien oui, c’est normal, même si tu n’es pas une personne superficielle ça fait peur de voir son corps changer à vitesse grand V.

Tes peurs et ton chialage ne font pas de toi une personne qui n’apprécie pas le fait de porter la vie. Ça n’enlève pas le fait que tu es pleine d’empathie pour celles qui n’arrivent pas à tomber enceintes. Ça ne fait pas de toi une mauvaise mère. Tu le vis comme ça, c’est tout, et tu as le droit. Tu as de bonnes et de moins bonnes journées. Certaines adorent prendre l’avion, d’autres non.

Si tu rayonnes et que tu adores être enceinte, parce que j’en connais plusieurs femmes qui seraient enceintes toute leur vie, sincèrement je suis heureuse pour toi. Continue de ventiler ton bonheur et tes bonnes expériences, on a aussi besoin de positif! Ça nous rappelle que chaque grossesse est différente et qu’il y a de l’espoir.

Par contre, si tu ne rayonnes pas du tout, je veux dire, vraiment pas, que dans ta tête ou dans ton cœur, c’est gris et nuageux constamment, n’hésite pas à en parler. Va voir ton médecin ou un spécialiste, ça arrive à plein de mamans. Ne reste pas seule avec cette culpabilité de ne pas rayonner, il y a de l’aide pour toi.

Ne lâche pas, l’avion finira par atterrir et une autre aventure débutera pour toi.

Krystal Cameron

 

Ma grossesse : tomber enceinte sous stérilet

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que p

Après avoir encaissé le choc de la grossesse, on s’est dit que peu importe ce qui arriverait, un bébé, ce n’est jamais négatif… au contraire! C’est certain que ça allait CLAIREMENT prendre une meilleure routine et qu’on allait devoir aller chercher un peu d’aide, mais l’important, c’était qu’un petit être avait décidé de se loger en moi et nous avait choisis comme parents. 🙂

Par contre, ce que je ne savais pas, c’est qu’une grossesse avec un stérilet… c’est tout sauf plaisant. Oubliez la grossesse sans tracas!

Première étape, appeler son médecin afin de faire faire des prises de sang. Pourquoi? Pour s’assurer que le taux HCG (l’hormone de grossesse) augmente normalement.
Habituellement, le taux HCG doit doubler aux deux jours. Dans le cas d’une grossesse non évolutive ou d’un début de fausse couche, le taux ne double pas ou stagne.
Dans mon cas, on voulait aussi s’assurer que le taux doublait bien puisque le port du stérilet fait souvent en sorte que les femmes font des grossesses ectopiques (en dehors de l’utérus). Dans ce cas, encore une fois, le taux HCG ne double pas normalement.
Tout ça pour dire qu’au bout de deux semaines de stress à faire des prises de sang, j’ai enfin pu être soulagée lorsque ma doc m’a appelée pour me dire que tout semblait bien normal et que ma grossesse évoluait bien.

J’étais à sept semaines, et je savais très bien que rien n’était joué avant le fameux douze semaines. Par contre, J’ÉTAIS ENCEINTE! Un bébé miracle… un bébé stérilet!
Je me souviens m’être dit qu’Étienne devait carrément aller se faire vasectomiser après l’accouchement, parce que j’étais beaucoup trop fertile! Hayden étant un bébé pilule, Anna un bébé qui est arrivé le premier mois d’essai et bébé n3 avec un stérilet, c’était hors de question d’avoir une famille de dix, haha!

Alors que je commençais à prendre conscience de tout ce qui se passait, j’ai réalisé que ma grippe ne passait pas, j’avais des douleurs au ventre et ma fièvre continuait… Après discussion avec mon médecin, je me suis dirigée à l’hôpital puisque mes symptômes faisaient partie de ceux d’une grossesse ectopique. En arrivant devant l’infirmière et en lui expliquant que j’étais enceinte sous stérilet NOVA T, et en lui racontant mes symptômes… j’ai vu dans ses yeux une petite lueur de tristesse. En sortant du bureau, elle m’a dit : « Bonne chance… ».

Psychologiquement, je ne savais pas trop quoi penser.

J’ai une façon bizarre d’agir quand j’ai peur d’avoir mal… je préfère voir le négatif! De cette façon, je ne peux pas être triste ou déçue. Sauf que dans ce cas‑ci, c’était probablement la pire chose à faire. Je me souviens m’être assise dans la salle d’attente, avec deux amis qui étaient venus me tenir compagnie, et m’être dit « Bon et bien, je ne suis pas enceinte finalement! Je vais attendre que la fausse couche arrive. »

Le médecin m’a appelée dans la salle et m’a expliqué qu’il y avait peu de chances que la grossesse soit viable à cause du stérilet, que peu de grossesses l’étaient.
En fait, le stérilet peut parfois laisser passer des spermatozoïdes qui sont redirigés vers le mauvais endroit, soit les trompes de Fallope. C’est lorsque le spermatozoïde s’implante à cet endroit que survient une grossesse extra-utérine.

Là, entendons‑nous, je ne suis pas médecin, alors je manque peut-être un peu d’infos sur le sujet, mais je tente tant bien que mal d’expliquer le mieux possible ce qu’on m’a dit et ce que j’ai vécu. 🙂 Au pire, pour toutes autres questions, il y a GOOGLE haha!

Donc, après ma conversation avec la doc, elle m’a envoyée passer une échographie pour voir si ma grossesse était assez avancée pour la voir en écho et surtout pour voir si l’embryon s’était implanté à la bonne place. Étienne étant à la maison avec les enfants, c’est ma meilleure amie qui était avec moi dans la salle d’échographie.

Heureusement qu’elle était là, parce que je tentais tant bien que mal de garder mon calme, mais tout ce que j’avais en tête c’était « OK, je me suis fait un scénario, peu de femmes tombent enceintes avec un stérilet et il y a encore moins de grossesses viables, fais‑toi à l’idée ».

Je me souviens avoir entendu le docteur parler comme si tout était beau et ma meilleure amie lui demander si c’était le cœur qu’on voyait. Dans ma tête, je leur en voulais de parler de mon bébé comme ça, comme si tout était beau. Parce qu’en fait, même si la grossesse est extra-utérine, le bébé est en vie. Certains vont me dire que ce n’est pas un bébé, mais bien un embryon… Mais pour moi, c’était un bébé, MON bébé! Tout ce que je me disais, c’est que mon bébé était là, que son petit cœur battait normalement, mais que j’allais devoir me faire avorter puisque la vie avait fait en sorte qu’il ne s’était pas niché à la bonne place.

Et c’est là que j’ai entendu un « Madame, votre grossesse est totalement normale. L’embryon s’est implanté dans votre utérus, vous pouvez voir ici………… » et j’ai cessé d’écouter parce que les larmes coulaient sur mes joues.

C’est le cœur léger que je me suis redirigée vers la salle d’attente puisque je devais revoir la gynécologue avant de quitter. Vous imaginez mon état d’esprit? C’était totalement irréaliste, mais les mots du radiologue raisonnaient dans ma tête « Vous êtes bel et bien enceinte » et c’est tout ce que ça me prenait pour enfin flotter!

Une fois dans la salle avec la gynécologue, elle m’a reconfirmé ce qu’on m’avait déjà dit, mais elle a ajouté que le port du stérilet mettait ma grossesse à risque. Que j’allais devoir être suivie de près si je décidais de garder mon bébé et que les fausses couches étaient nombreuses pour celles qui avaient un stérilet.

Elle m’a donc conseillé d’enlever le stérilet puisque ma grossesse était jeune. C’est donc ce qu’elle a fait… en me spécifiant que les prochains jours, même la prochaine semaine, seraient déterminants à savoir si je perdrais le bébé ou pas. Vous avez bien lu… en quelques heures, j’étais enceinte, enceinte sûrement, enceinte d’une grossesse extra-utérine non viable, oh et de nouveau enceinte pour terminer ma journée avec le retrait de mon stérilet et le stress d’une fausse couche.

C’est là que mon cerveau a décidé de fermer boutique concernant la grossesse. J’ai arrêté d’y penser et d’espérer.

Heureusement pour nous, bébé d’amour est encore là et comme ses frères et sa sœur, c’est une vraie battante!
Je suis heureuse, vraiment!
Sauf qu’on dirait que mon corps et ma tête sont en mode protection. Qu’est‑ce qu’on peut encore m’annoncer qui pourrait me stresser hein?

Bref je me souhaite une belle fin de grossesse et surtout, que mon cœur et ma tête se réconcilient haha! Et à vous toutes qui tomberez enceintes avec un stérilet, gardez toujours espoir, parce que je suis la preuve que nos bébés sont bien plus forts qu’on le croit. 🙂

Ma grossesse : l’annonce

Depuis que j’ai annoncé ma grossesse surprise, j’ai reçu des t

Depuis que j’ai annoncé ma grossesse surprise, j’ai reçu des tonnes de questions concernant ma réaction, quel genre de stérilet je portais, etc.

Toutes vos questions sont restées sans réponse et j’en suis désolée.

La raison est fort simple : encore aujourd’hui, à l’approche de mes six mois de grossesse, tout ça est encore super abstrait pour moi.

Je vous vois déjà plisser les yeux en vous disant que je suis un peu beaucoup bizarre. Quoi? Six mois de grossesse, trente-cinq livres de prises et un bébé qui donne des coups depuis mes dix-huit semaines. Sauf que la vérité, c’est que tout ça se passe entre mes deux oreilles. Et que mon cerveau a décidé de ne rien ressentir face à ma grossesse.
Bizarre hein?

Laissez-moi vous expliquer…

Au début du mois de janvier, j’étais vraiment épuisée. Le genre de fatigue qu’on ressent jusque dans nos tripes. J’avais un peu mal au cœur et aux seins, mais rien de dramatique.
En plus, j’étais vraiment grippée. J’ai donc mis les symptômes sur le dos de la grosse méchante grippe.

Comme j’avais eu mes règles une ou deux semaines avant, je n’ai jamais pensé que je pouvais être enceinte. Tout ça sans oublier qu’en plus, j’avais un stérilet! Alors la grossesse était loin dans mon esprit.

Par contre, ma santé m’inquiétait. Je savais très bien que mon horaire chargé et mon stress des dernières années étaient néfastes pour ma santé et je me suis mise à me demander si je n’étais pas plus malade que je ne le pensais.

En tant que femme, on a quand même un sixième sens en ce qui a trait à notre corps, et j’avais une mini mini partie de moi qui se disait « Ben voyons, est-ce que c’est possible que je sois enceinte? ». Avant de consulter un médecin et pour enlever le doute de mon esprit, je suis allée acheter un test de grossesse.

Ouin, ce fameux test de grossesse « juste au cas où » qui est devenu positif après quelques secondes et qui allait changer totalement ma perception de la fiabilité d’un stérilet haha!

Une annonce du genre, c’est un peu comme une gifle au visage. En tout cas, pour moi, c’est comme ça que j’ai vécu le moment, surtout qu’Étienne et moi avions pris la décision trois ou quatre mois plus tôt de ne pas agrandir la famille et de nous départir de toutes nos choses de bébés.

Soyons francs, un bébé c’est une nouvelle incroyable, mais quand ce n’est pas prévu, tu vois défiler ben des affaires dans ta tête… comme : comment tu vas annoncer ça à ton chum! J’étais VRAIMENT stressée, surtout qu’on était dans une passe où on était brûlés physiquement et mentalement et qu’on venait d’avoir une belle grosse engueulade la veille (ben oui, on se pogne souvent, comme des gens normaux haha!).

J’ai donc fait cinq tests de grossesse de suite pour m’assurer que tout ça était VRAIMENT vrai et que je n’étais pas folle. Après le cinquième positif, j’ai appelé Étienne et je lui ai donné rendez-vous dans un café. J’aurais pu faire ça à la maison, mais je voulais surtout être dans un endroit neutre où les enfants ne pouvaient pas nous entendre.

Au moment de l’annonce, Étienne m’a regardée avec de grands yeux et m’a dit « Ah ouin hein? Comment tu vas? »… pour finir avec un « Ayoye! Comment on va faire? ».

Et c’est là que les montagnes russes ont commencé.

À suivre…

L’écho qui fait peur

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un pet

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un petit cœur en formation qui clignote. Je t’ai tellement rêvé, et te voici qui grandit en moi! Mon bébé, mon fœtus! Deux bras, deux jambes, une belle tête ronde, un cerveau qui a déjà commencé à apprendre la vie intra-utérine. Tout y est! La joie intense de mes premiers pas dans la maternité dessinée en noir et blanc sur un écran.

Mais j’ai peur de ce que cette échographie pourrait révéler. Certaines mamans et certains papas ont peur d’un chromosome ou du nombre d’embryons. Moi, mon bébé, j’ai peur que tu sois un garçon. Oser le dire m’horrifie et me soulage. J’adorerais que tu sois un petit bonhomme, te bercer, jouer avec toi, te bécoter et te chatouiller, t’amener à ta première journée d’école… comme je le ferais avec une petite fille!

Mais j’ai peur, parce que tu es mon premier bébé. J’ai peur que le premier enfant que je mettrai au monde soit un garçon. J’ai peur parce que moi, j’ai grandi avec un garçon plus vieux. Un frère qui n’a pas pris soin de moi de la bonne façon. Qui m’a aimée (ouin…) comme il n’aurait pas dû. Donc aujourd’hui, je suis étendue sur une table d’échographie et mon immense joie est teintée par ma peur de voir un petit bout qui dépasse entre tes jambes.

Je n’ai pas peur de ne pas t’aimer, je sais que je saurai, sans aucune retenue. J’ai peur d’avoir peur. Si tu es un petit garçon qui deviendra grand, j’ai peur de ne pas être capable de prendre le risque de redevenir enceinte et que ce soit une fille. J’aurais peur de te faire une petite sœur. J’aurais peur que cette petite fille devienne la petite sœur que j’ai été. J’aurais peur que tu deviennes le grand frère que j’ai subi.

Ma peur n’a rien à voir avec toi. Ça n’a même rien à voir avec le fait que tu aurais un pénis et des testicules : plein de garçons et d’hommes en ont et sont tout à fait gentils avec toutes les filles et les femmes qui les entourent. Ton sexe ne définira pas ce que tu feras avec. Mais s’il était masculin, il réveillerait en moi de mauvais souvenirs et des craintes de ne pas pouvoir protéger mes autres enfants, si j’en avais.

Mon bébé, mon fœtus, je te fais une promesse : peu importe ce que l’échographie montrera, je t’aimerai de tout mon cœur. Toi, ton papa et moi, on prendra les décisions une à la fois, et jamais je ne te ferai sentir que tu dois porter le poids de nos choix concernant des petits frères ou des petites sœurs à venir. Mais d’abord, je prendrai le temps de t’aimer et de te connaître pour tout ce que tu es. Et ma petite voix de maman me dit que tu me donneras la force de croire que ton histoire ne sera pas un écho de la mienne.

 

Eva Staire

Mon ado dans l’accélérateur de particules

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois ma

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois maintenant t’appeler « ma grande fille »… même si, par veto, je conserve le droit de t’appeler « mon bébé », tant que ce n’est pas devant tes amis. Après tout, ça ne fait pas siiiiiiiii longtemps que tu es sorti de ma bedaine!

Bien sûr, dans les dernières années, ton corps s’est transformé. Dans le temps, on se faisait expliquer que le corps se préparait à enfanter… Ne prends pas ça pour une mission urgente! La grossesse peut attendre plusieurs années, tu sais! (Ben oui, je le sais que tu le sais! Tu sais toute la théorie, tu sais comment te protéger, tu sais même que tu ne veux pas être enceinte aujourd’hui ou plus tard, que tu adopteras… mais j’espère que tu sais aussi que la pensée magique n’est pas suffisante pour éviter la grande rencontre utérine ou l’ITS…)

Le chemin que ton corps a pris des années à faire, ta tête le fait en quelques semaines. Comme si les hormones venaient de s’emboîter dans un bloc Lego à grands coups de maillet. Cloc! Nouveau (premier) chum, le printemps qui invite les jupettes, « maman, j’aurais besoin d’un nouveau maillot de bain… je peux choisir un bikini? ». Tu t’ouvres au monde social, tu cherches un emploi à temps partiel, tu donnes des rendez-vous à des amis à l’heure des activités en famille. Ton passage à l’adolescence vient de passer dans un accélérateur de particules et je te le dis, c’est un peu étourdissant pour ta maman (et en même temps, ça me rappelle plein de souvenirs! Les mamans aussi ont été ado avant d’être des mamans!).

J’aimerais ça, moi, pouvoir te garder un peu plus longtemps tout près, mais j’ai tellement espéré que tu serais prête un jour à couper le cordon! Et voici que je dois me rendre compte que tu as trouvé une méchante grosse paire de ciseaux pour faire la coupure! Ta pile de toutous envahit encore ton lit, mais je sais que tantôt, tu les tasseras pour découvrir des plaisirs qui t’étaient inconnus. Tu me donnes encore des méga colleux, mais maintenant, je ne suis plus la seule à en recevoir. Et c’est très sain, tant que tu prends ton temps.

C’est ça, être maman : on joue souvent à l’équilibriste sur son fil, à mi-chemin entre notre rôle maternel et votre autonomie.

Je te regarde aller et je suis fière de toi. Je vois tes valeurs, je vois notre communication, je vois la confiance que tu as en moi et que j’ai en toi, et je suis fière. Mais s’il te plaît, donne-toi quand même la chance de freiner à l’occasion pour que tu redeviennes ma petite fille encore un peu.

Eva Staire

Moi : Mère porteuse

Il arrive régulièrement qu’on me pose des questions au sujet de

Il arrive régulièrement qu’on me pose des questions au sujet de mon expérience de mère porteuse. Les gens sont parfois méfiants, souvent intrigués, pratiquement toujours curieux. Pour la majorité d’entre eux, c’est une belle histoire de générosité. Mais certains froncent les sourcils en croyant encore, à tort, que le processus est illégal*, alors que d’autres n’ont en tête qu’un scénario déchirant où une mère en larmes abandonne son enfant à la naissance. Aujourd’hui, c’est mon cœur de cigogne qui aimerait vous partager un petit bout de mon vécu, en toute transparence. Parce que les tabous entourant la gestation pour autrui sont encore bien présents et, surtout, parce que les belles histoires méritent d’être racontées…

En 2015, j’ai fait le choix de devenir mère porteuse pour un couple d’amis. Il existait entre nous un fort lien de confiance et beaucoup de respect. Évidemment, je ne savais pas avec précision ce qui m’attendait. J’avais posé des questions et obtenu des réponses, dans la limite de ce qui pouvait être souhaité, prévu ou planifié. Il restait quand même une bonne part d’inconnu, sur laquelle je n’avais aucun contrôle. Comme pour toutes les grossesses, il y avait des risques. Comme pour n’importe quelle fécondation in vitro et n’importe quel transfert d’embryon aussi d’ailleurs. Mais j’étais préparée. Prête. Dans mon cœur, dans ma tête, dans mon corps. J’avais bien réfléchi — longtemps — j’avais même eu à rencontrer une psychologue. Je voulais que tout soit clair dans mon esprit, parce que c’était bien le seul endroit où je pouvais avoir un minimum de contrôle. J’avais bien fait mes devoirs.

Quand le premier essai s’est avéré une réussite, j’étais vraiment heureuse et excitée. C’était un rêve qui devenait réalité. Un rêve que je partageais, auquel je prenais part, mais qui était surtout celui d’un couple qui désirait un enfant. Les mois ont filé, mon ventre a grossi, plein d’une nouvelle vie. Une vie que je savais fragile, que je me suis surprise à craindre de perdre sans raison, parce que lorsqu’on porte le trésor d’un autre, on dirait qu’il est encore plus précieux. Parce que j’avais presque dix ans de plus qu’à ma première grossesse, et qu’avec le temps, on perd un peu d’innocence et de naïveté. Puisque je suis d’un naturel optimiste, j’ai quand même vécu cette grossesse dans la joie, dans l’espoir.

Avec l’accouchement a pris fin la grossesse. Et avec la naissance de ce petit être, si ardemment désiré, a pris fin notre histoire. Je l’ai racontée souvent, mais on a rarement cru que je disais vrai. Dans la tête de bien des gens, il y avait l’idée que je « donnais mon enfant » et que cette séparation devait être douloureuse, voire déchirante. Rien ne pouvait être plus loin de la réalité…

Il faut comprendre que mon cœur de cigogne n’est pas tout à fait le même que mon cœur de maman. Bien sûr, j’ai accueilli cette vie avec tendresse et amour. J’ai pris toutes les précautions nécessaires pendant la grossesse, j’ai respecté mes engagements à la lettre. J’ai flatté mon ventre et j’ai parlé à ce bébé comme je l’avais fait avec mes propres enfants. J’ai tissé des liens invisibles et partagé mon corps avec cet enfant à venir, mais pendant tout ce temps, j’étais pleinement consciente qu’il n’était pas le mien. Et c’était parfait ainsi.

Au moment de la naissance, cet être que j’avais porté pendant neuf mois arrivait enfin à destination et pouvait rencontrer sa mère, son père. Mon rôle à moi consistait à aider cette famille à devenir, pas à en faire partie. En aucun cas, je n’ai considéré cet enfant comme le mien : je n’ai donc pas eu l’impression de le « donner ».

Pour être honnête, j’ai immédiatement fait une nette distinction entre le bébé vigoureux qu’on a posé sur moi et celui qui donnait des coups de pied dans mon ventre quelques heures plus tôt. La grossesse, c’était le prologue et je jouais un rôle important. Mais la vraie histoire commençait au chapitre 1, après l’accouchement, dans les bras de papa et maman. Je suis reconnaissante d’avoir eu le privilège, d’être témoin d’instants magiques et d’émotions fortes et d’y prendre part. Mais je peux vous assurer que mon cœur de cigogne n’a jamais eu le moindre pincement lorsque, débordante de fierté, de soulagement et du sentiment du devoir accompli, j’ai pris dans mes bras cette petite fille pour lui souhaiter une vie pleine et belle avec ses parents.

Et mon cœur de cigogne ne saignera pas non plus lorsque, dans quelques mois, je mettrai au monde son petit frère ou sa petite sœur…

* « Même si ce n’est pas un crime de faire porter un enfant par une mère porteuse, la payer pour ses services est une infraction, tout comme il est interdit de demander ce service à une personne de moins de 21 ans. En outre, la loi prévoit que l’entente conclue avec une mère porteuse n’a aucune valeur au Québec. » https://www.educaloi.qc.ca/capsules/la-procreation-assistee

Marie-Hélène Marleau

Deuxième grossesse : quand la culpabilité fait place à l’amour

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de

Mon bébé, mon deuxième petit trésor, je te porte depuis plus de 230 jours. Il nous reste encore quelques semaines à partager l’espace de mon corps et ensuite, tu seras parmi nous. Cette deuxième grossesse, elle est bien différente de la première. Comme lorsque je portais ton frère, je me sens bien, je suis en santé et toi aussi. Par contre, pour ton frère, je devais m’occuper que de ma bedaine.

Je connaissais tout ce qui se passait pour lui et pour moi à chaque semaine de grossesse qui passait. Les ongles qui poussent, l’ouïe qui se développe, la peau qui s’épaissit. Chaque semaine, je lisais religieusement à quel stade ton bébé frère était rendu. Pour toi des fois, on me demande le nombre de semaines de ma grossesse et je dois y réfléchir. Parfois, je me mélange même d’une ou deux semaines avant de me rectifier. Jamais je n’aurais cru cela possible.

Quand ton frère est arrivé au creux de mon ventre, je pensais à sa place dans notre famille. Il avait toute mon attention, toutes mes pensées ou presque. Cette fois, avec toi, j’étais plus inquiète de ne pas arriver à te faire une place, de manquer de temps, de manquer d’énergie. Je me suis sentie coupable de ça, j’espérais que tu ne te sentais pas rejeté.

Puis, un jour, l’une des sages-femmes qui assurent notre suivi m’a dit : « Au fond, cette grossesse‑là est plus normale. » Elle ne le disait pas de manière péjorative, mais me faisait plutôt valoir que c’est peut-être tout le surinvestissement de la première grossesse qui est hors norme. Ça m’a apaisée. C’est vrai, au fond, que la vie continue même si tu es dans mon ventre. Je ne suis pas moins attachée à toi, j’ai simplement d’autres obligations qui seront encore là à ton arrivée.

Le temps ne s’arrêtera pas, ton frère va continuer sa routine et notre famille aussi ; au fond, c’est ce qui est beau. Notre famille, elle existe déjà et tu vas la rejoindre. Ta place y est déjà faite. Je me dis aussi que tu auras droit à une maman beaucoup plus détendue. Avec ton frère, j’ai tout appris, tout remis en question et je me suis tellement donnée à fond dans mon rôle de mère que j’ai failli m’épuiser.

J’avais l’impression que chaque action, chaque décision pouvait marquer sa vie à jamais. Comme si tout devenait plus gros, plus important. Avec toi, je sais le beau chaos qui s’en vient, je sais que tout passe, le bon comme le mauvais, et je sais que je suis une maman suffisamment bonne. Ça, tu vois, c’est un avantage que ton frère n’a pas connu tout de suite. J’ai appris avec lui et tu pourras en bénéficier.

Même chose pour ta venue au monde. Avec ton frère, je ne savais pas si je fabulais, si mes souhaits étaient réalistes ou naïfs. Maintenant, je sais que c’est possible. Je sais que je suis capable d’accoucher chez moi, dans le calme et l’amour. Je sais que je peux faire confiance à mon corps et je connais le chemin que nous aurons à traverser ensemble pour que tu puisses venir au monde. Il reste encore des surprises évidemment! À chaque bébé son histoire, mais je n’ai pas peur et ça aussi, tu dois le sentir.

C’est vrai, j’ai dû me forcer pour avoir des petits rituels avec toi, prendre le temps de prendre le temps, mais je ne me sens pas moins attachée à toi pour autant. J’ai compris qu’une fois de plus, la vie m’enseignait à ralentir, à changer de rythme et à prendre conscience de mes priorités, de mon temps et de ce que j’en fais. Un bel enseignement que tu m’apportes, comme un cadeau.

Mon bébé, j’apprends à te connaître par tes mouvements et tes réactions intra-utérines. Je t’imagine, je t’espère, je te fais confiance. Un petit bébé tout doux et curieux qui s’étire doucement dans mon ventre. Un petit bébé qui interagit déjà beaucoup avec les mains qui le touchent, surtout celles de ton frère et de ton père.

Bref, je te porte avec bonheur tout près de mon cœur en espérant que tu ressens tout l’amour que j’ai pour toi malgré le tourbillon de la vie. Prends toute la place qui te revient, viens bousculer notre routine, nous en apprendre encore plus sur nous. Nous sommes prêts et quand le moment sera venu, nous t’accueillerons avec tout l’amour que tu mérites.

Roxane Larocque