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L’élève endeuillé

Transportons-nous en septembre dernier. Nouvelle année scolaire, no

Transportons-nous en septembre dernier. Nouvelle année scolaire, nouvelle routine scolaire, nouvelle prof. Les espoirs étaient grands ! Le match était parfait, mon fils était tombé sous le charme de sa prof de façon instantanée. Bang !

Rapidement, les remplacements se sont multipliés. « Ma professeure était absente ce matin, il y avait une remplaçante ». « Madame T. sera absente demain, elle a un rendez-vous. On aura un suppléant ». « Ça fait deux jours qu’on n’a pas vu notre prof. Penses-tu qu’elle est malade?… »

Ding ! Ding ! Ça, c’est la cloche qui a sonné dans le cerveau de la mère qui sait. Qui sait qu’une jeune enseignante, qui a choisi de travailler avec les jeunes enfants et donc qui les aime, qui a un seul enfant, jeune par-dessus le marché… peut vouloir un autre enfant… peut devenir enceinte… et en a pleinement le droit !

Quelques jours plus tard, la nouvelle s’est officialisée : prof enceinte, grossesse à risque, sera bientôt retirée du milieu scolaire. Remplaçant recherché. En attendant, les suppléants se succéderont pour permettre à l’enseignante de prendre soin d’elle et de la petite boulette d’amour qui grandit en elle.

Même si mon garçon de sept ans ne savait pas jusque-là que sa prof allait partir « pour vrai », il le sentait. Et il la pleurait déjà. Chaque jour, chaque soir. Ses comportements régressaient. Ses yeux s’éteignaient. Il ne voulait plus apprendre. Lui qui adorait l’école, il ne voulait plus y aller. « L’école, ça sert à rien, c’est nul ! » Comprendre, ici : « L’école sans Madame T., je ne m’en sens pas capable, je me sens nul ! »

Il a fait payer aux suppléants sa rage de perdre à petit feu une personne si significative pour lui. Comme si c’était leur faute, alors qu’ils jouaient le mauvais rôle, celui de l’adulte sur un siège éjectable, celui de l’adulte qui doit juguler la crise et adoucir la transition, sans savoir combien de temps l’hémorragie durera.

Dring ! Dring ! L’enseignante m’a appelée directement, dès qu’elle a su quelle date elle partirait pour de bon. « Madame, qu’est-ce que l’école pourrait faire pour aider votre fils à s’adapter ? Qu’est-ce que je peux faire pour le préparer ? Il a tellement de peine ! »

Oui, il portait une peine terrible, celle d’un deuil, celle du sentiment d’abandon, de la peur du rejet. L’insécurité de l’enfant qui perd un presque parent. Un repère.

« Maman, aujourd’hui, j’ai pleuré, beaucoup. Mais je ne veux pas te dire pourquoi. Pas tout de suite. »

Ce à quoi sa grande sœur a répondu : « Tu sais, même si tu ne lui dis pas ce que tu penses et ce que tu ressens, maman, elle le sait quand même. » Oui. Et maman comprend. Maman respecte ton silence. Maman est là.

La direction aussi m’a téléphoné. « Il vit un réel deuil. Il s’est attaché tellement vite à sa Madame T.! Nous ferons tout pour le sécuriser, pour créer la stabilité dont il a tant besoin. »

Le nouveau prof s’est présenté en octobre. Période d’adaptation (mon fils est très fort pour tester les gens et vérifier s’ils sont assez tough pour l’aimer inconditionnellement). Et puis, une certaine accalmie, avec quelques bas, plusieurs hauts.

S’est-il attaché à son nouvel enseignant ? Disons qu’il le respecte, mais il ne s’est pas donné le droit de créer un véritable lien. Surtout qu’il sait qu’en mars, ce prof temporaire partira. Lui aussi. Un autre deuil. Une petite mort.

Mon fils apprend. C’est aussi à ça que ça sert, l’école, même si ça peut paraître nul : apprendre à dire au revoir, parfois même adieu. Apprendre à prendre le risque de s’attacher même en sachant qu’il faudra se détacher en juin ou avant. Apprendre à aimer et à se laisser aimer. Apprendre que chaque personne qui passe dans notre vie nous apporte quelque chose, même si elle part aussi avec une part de nous.

Nathalie Courcy

Devenir maman à 18 ans

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J’ai vu ce petit + s’afficher sur ce test de grossesse, que je n’avais même pas les moyens de m’acheter. Imaginez‑vous donc que je croyais avoir une simple gastro et que ce virus allait passer au bout de quelques jours. 

 

Mais voilà que mes règles ne sont jamais arrivées et que sans même le savoir, ma vie allait changer du tout au tout. Je suis devenue maman à dix‑huit ans. Enceinte à seulement dix‑sept ans. Je vous entends déjà juger que nous, les jeunes parents, ne deviendrons rien. Que l’aide sociale allait nous faire vivre et qu’on n’avait aucun espoir pour notre avenir, mais surtout que nos enfants allaient manquer de l’essentiel. 

 

Oui, c’est vrai au début, j’ai obtenu de l’assistance sociale, non pas parce que je le voulais, mais bien parce que tout ce que je désirais était de m’en sortir. Je vivais avec peu, mais mon cœur étant bien grand. Je voulais être la meilleure maman. En fait, c’est tout ce que je savais : j’allais être une bonne maman pour ma fille. 

 

Quand on vit une grossesse à ce si jeune âge, les gens ont le jugement facile. Tu en entends de toute sorte. Merci de votre inquiétude, mais ma fille et moi allons bien. C’est comme ça que je devais voir les choses : simplement laisser passer les jugements des autres et me fier réellement à mes valeurs et à ce que je suis. 

 

Il y avait une autre solution qui était trop facile pour moi, celle de l’avortement. Mais ma fille m’avait choisie, et rien au monde n’aurait pu me convaincre du contraire. Je me devais de devenir encore plus responsable et une maman bien présente pour elle. J’aimerais spécifier que plus responsable pour moi, c’était : apprendre à faire plus de nourriture, car je n’avais pas que ma bouche à nourrir, mais aussi la sienne et s’il fallait qu’un jour, je ne mange pas pour que ma fille soit comblée alors j’allais le faire. Bien heureusement, cela n’est jamais arrivé, car j’ai toujours su bien compter, et elle n’a jamais manqué de rien. 

 

Je suis devenue une maman travailleuse autonome, qui oui a fait des études, qui a obtenu un diplôme, mais surtout qui n’a pas dit non pour agrandir sa famille. J’ai éduqué ma fille seule pendant quelques années, mais ce ne fut pas un regret. Au contraire, elle est devenue ma force et une petite fille exceptionnelle. Je n’avais pas besoin d’être riche, mais seulement de bien vivre. 

 

J’ai décidé d’écrire ce texte pour tenter d’atténuer certains jugements. C’est facile de faire un commentaire sur le ventre rond d’une très jeune femme, mais il serait tellement plus simple de lui dire qu’elle va y arriver. Que ce ne sera pas facile, mais que nous savons tous qu’elle fera de son mieux. Si c’est ton cas, moi je te dis : n’oublie pas ma petite maman, il est possible de s’en sortir. Que la grossesse soit voulue ou pas, tu fais la bonne chose pour toi. Tu as su écouter ton cœur, et peu importe, tu seras une maman formidable. Ne l’oublie jamais!


Je suis âgée aujourd’hui de vingt‑six ans, j’ai trois beaux enfants, quelques diplômes en poche, je suis travailleuse autonome, un papa extraordinaire pour nos enfants et une belle destinée. Pour moi, c’est ça la vie. 

 

Deviens le parent que tu désires être, deviens celui qui traversera toutes les tempêtes, deviens celui que personne n’aurait imaginé. Deviens celui qui est le plus près de tes valeurs, car tes p’tits, c’est de ça qu’ils ont besoin : un parent qui est vrai et propagateur d’amour et de bonnes valeurs. N’oublie jamais que cet amour‑là est indestructible. Les malheurs pourront te frapper, mais tu auras toujours la force de te relever et de surmonter ce qui, pour d’autres, est insurmontable.  

 

Jessyca Brindle

Blogue : En famille —Et si c’était ça le bonheur?

 

Mon vrai corps

Mon vrai corps

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Mon vrai corps

« Mon corps alourdi témoigne du passage des amours que j’ai portés neuf mois durant, des cicatrices d’amour. »

Je suis mère. J’ai trois merveilleux enfants. La chair de ma chair, le sang de mon sang, mes plus grandes réussites et fiertés. J’ai vécu trois grossesses tout à fait différentes les unes des autres. La première, si vous avez lu mon texte Le test, vous savez que cela m’a pris près de trois années pour enfin quitter les inquiétudes d’enfanter ou pas un jour. Trois longues années où, la peur au ventre chaque mois, j’attendais si enfin j’aurais ce petit « + ». Trois ans où je me suis jugée, où j’ai calculé, où j’ai espéré et tant pleuré.

Puis enfin, ça y était! À vingt‑neuf semaines de grossesse, j’ai failli accoucher. Ce petit homme en devenir semblait, comme en tout aujourd’hui, bien pressé de vivre. Mais ça a failli lui coûter beaucoup. Heureusement, il a patienté et n’est arrivé qu’à quarante semaines et six jours. Bien à terme. BONHEUR. Bientôt, il aura onze ans! Bien portant, intelligent, un cœur sur deux pattes empli de cette même sensibilité que sa maman et de ses propres exigences personnelles.

L’a suivi sa petite sœur, quatorze mois et des poussières plus tard. Une petite frimousse aux yeux de biche et à la bouche en cœur. Avec ses petites difficultés qu’elle surmonte chaque jour, que NOUS surmontons chaque moment ensemble, en équipe et avec amour. Elle avait à la naissance cet air sévère qui m’a tant marquée! Mais qui l’a quittée au fil de ses bientôt dix années. Elle est espiègle, douce et emplie de cette joie de vivre tranquille. Petite âme d’artiste en devenir, avec ses émotions en vrille.

Puis trois années ont passé. Mon petit loup, frénétique, empli de vie, avec les émotions et les réactions en dents de scie, s’est pointé. Complétant mon tout. Comblant mon envie de maternité. Fort, décidé, mais mordant la vie comme pas un! Du haut de ses six années, il cherche sa place en bon petit dernier. Parfois explosif dans ses émotions, mais si doux. Si amoureux de la vie, voulant tout goûter, tout essayer, et ce, sans se faire arrêter. Mon petit réactionnaire d’autorité.

Oui, comme toute maman, je suis extrêmement fière de mes enfants. Je donnerais ma vie (même si c’est cliché) pour voir leurs yeux s’illuminer.

Mon corps a bel et bien gardé les traces de leur passage. Parfois, cela ne m’atteint pas. Puis ça me frappe. Lorsque je fais le tri de mes vieux vêtements que, quelque peu masochiste, j’ai gardés dans l’espoir qu’un jour à nouveau, je les porterai… Fort est d’admettre que beaucoup continueront à dégager cette odeur de regret envers mes changements de corpulence. MAIS je ne remets AUCUNEMENT en cause ma maternité. J’en referais autant, si c’était à recommencer!

Mais.

Mais j’aurais mieux pris soin de moi. J’aurais accordé à mon corps plus d’attention. Aujourd’hui, je suis alourdie, certes j’en porte la responsabilité : à son retour en forme, je n’ai pas tant travaillé. Mais il n’est pas trop tard, ça ne l’est jamais. Mon vrai corps est un corps de mère qui s’est laissé aller, un peu. Mon vrai corps est sculpté des étirements de mes grossesses, dont la syllabe clé est « grosse »… Ne vous trompez pas! Je sais seulement être lucide.

À l’aube de mes trente‑neuf ans, je constate qu’il serait plus que temps.

Mon vrai corps se veut en santé, sans ce surplus que je peine à traîner.

Mon vrai corps veut courir à cloche-pied avec mes petites déjà si grandes boules d’énergie.

Mon vrai corps veut s’aimer, s’admirer un peu plus que je n’y arrive pour l’instant et depuis tant d’années.

Alors je lui promets à ce corps de lui rendre sa vitalité. Petit à petit, en me rattrapant de l’avoir négligé.

Le tout sous les regards de mes amours, qui trouveront que leur maman peut enfin de nouveau les suivre en courant.

Que ma santé redevienne ce qu’elle était, bonifiée de ce qu’elle pourrait et pourra!

Simplement, Ghislaine

Parlons changements corporels

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abord

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abordé. Alors, pourquoi choisir d’en rajouter? Parce qu’à travers ce qui est véhiculé et partagé, je trouve peu de nuances. Surtout, je sens qu’on ne peut pas vraiment en parler.

Certaines perdent du poids tellement rapidement que leur allaitement est remis en question ou que leurs proches s’inquiètent d’un trouble alimentaire. Certaines le vivent bien, d’autres non. Il y a celles pour qui les changements diffèrent d’une prise de poids; vergetures, bassin élargi, seins plus gros/petits/bas/pendants/mous/tout est possible, peau en trop sur le ventre, cheveux qui frisaient et ne frisent plus ou l’inverse, peau modifiée, etc.

Bien que la variation de poids soit ce qui paraît le plus et qui est le plus difficile à accepter, c’est plus complexe que ça. En fait, rares sont les femmes qui ne doivent pas apprivoiser leur corps modifié par les grossesses. Celles à qui on répète qu’elles sont si chanceuses, qu’on jalouse plus souvent qu’autrement sans trop de subtilité, doivent, elles aussi, vivre avec un corps qui n’est plus le même : du mou ou du surplus qui n’est pas aux mêmes endroits qu’avant, des vêtements dans lesquels elles entrent peut-être encore, mais qui ne leur vont pas nécessairement aussi bien qu’avant. Bien qu’on ne puisse être contre une vie saine et active, ça ne suffit pas toujours. Car après la maternité, c’est généralement beaucoup plus à gérer et à accepter que des livres en trop. Beaucoup de ces modifications corporelles ne se règlent pas en mangeant bien et en allant s’entraîner.

En plus de devoir apprendre à s’accepter, il faut malheureusement y arriver seule. C’est très difficile d’en parler sans se faire simplement répondre : « Ben voyons, arrête! T’es belle! » Parce que quand on entend certaines personnes commenter les choix alimentaires ou le poids des autres, ça nous enlève souvent le goût d’aborder la question avec elles. Parce qu’on sait bien que derrière la phrase toute faite pour changer de sujet, il y a fréquemment un jugement. Tout le monde a son opinion sur les méthodes les plus efficaces pour être plus mince et plus ferme.

Cependant, c’est si complexe à vivre pour beaucoup que nous devrions pouvoir en parler librement et être simplement écoutée. Sans qu’on nous coupe avec un compliment un peu vide par malaise ou avec un conseil déplacé. Juste écoutée. Parce qu’on peut considérer ça difficile sans être complexée ou se trouver laide pour autant.

Oui, oui, c’est possible de se trouver belle, de croire qu’un kit nous met particulièrement en valeur, mais de ne pas oser porter certains vêtements parce qu’on se trouve moche dedans. C’est possible de se trouver vraiment hot d’avoir donné la vie, mais vraiment poche de ne pas encore pouvoir sauter sur un trampoline avec ses enfants. C’est aussi possible d’être véritablement fière du poids perdu, mais d’être découragée parce que ça ne va pas assez vite à son goût.

C’est complexe et rempli de contradictions, et on devrait pouvoir en parler avec nos proches si on en a envie et ne pas le faire si ça ne nous dit rien. Ça ne devrait pas être un sujet tabou parce que ça fait partie de la maternité. Je me considère bien entourée par ma famille et mes amies. Je suis de celles qui créent des liens facilement et qui tente de les entretenir du mieux qu’elle le peut, qui parle de tout sans gêne.

Néanmoins, ce sujet-là… il passe rarement, met mal à l’aise, crée des jugements, rapporte à soi, alors que ça ne devrait pas. Je sens que je peux aborder ces préoccupations avec seulement trois personnes : mon chéri-mari et nos deux précieuses, choisies comme marraines. C’est tout. Je suis chanceuse de les avoir et j’espère leur dire assez, mais certaines ne sont capables d’en parler à personne, et c’est encore trop peu.

Il y a peu de temps, à travers ces réflexions, ces préoccupations, ces inconforts, je me suis rappelé que mon corps a donné naissance à deux êtres humains merveilleux et le fera sûrement encore; que malgré mes poumons usagés d’asthmatique, j’arrive à courir, danser, sauter et jouer avec eux, et ça c’est hot en titi. Que le regard de mon homme me renvoie l’image d’une femme désirable, pas seulement celle d’une maman, et que ça m’aide à me trouver belle. Que j’ai pu allaiter mes bébés autant que je le désirais et, ça c’est une autre chose très cool que mon corps fait. Il me permet aussi de goûter, danser, jouer, ressentir du plaisir, me sentir vivante.

Tu peux avoir des objectifs à atteindre, vouloir perdre du poids ou être plus en forme, et être fière de toi. Les sentiments contraires peuvent cohabiter. Trouve-toi hot. Tu es la seule personne qui vit avec toi tout le temps. Sois fière de toi quand tu mets tes espadrilles même si tu n’as pas encore atteint le bon nombre de kilomètres. Tu peux travailler fort pour t’y rendre et savourer les efforts nécessaires pendant, pas juste après.

Si une femme aborde ce sujet, écoute‑la.

Des fois, souvent, ça dépend, on oublie que notre corps est notre ami. C’est bien de se le rappeler plus souvent qu’autrement.

Jessica Archambault

 

Je te sens encore bouger

Je te sens encore bouger.

Ça f

Je te sens encore bouger.

Ça fait longtemps que tu n’es plus dans mon ventre, que tu respires l’air frais et que tu trottines partout dans la maison. Pourtant souvent, je te sens encore bouger.

Ça grouille dans mon bedon et la nuit, je rêve que tu es encore là. Je te sens encore bouger! Cette sensation universelle et inexplicable : quand un être vit en toi!

C’est le plus beau sentiment du monde. Je ne trouve pas les mots pour vous dire la magie qui opère quand ton bébé bouge à l’intérieur de toi. J’ai eu l’immense privilège de porter trois enfants et chaque fois, ce fut un émerveillement.

C’est incroyable à quel point mon corps se souvient. À quel point mon cerveau est capable de revivre ça alors que mon utérus ne porte plus la vie.

Je te sens encore bouger, parfois…

Te sentir bouger… Je sais bien qu’il n’y a rien de plus naturel. Et pourtant, c’est l’expérience la plus intense qu’il me soit arrivée dans la vie.

Tu étais en moi. Tu étais un peu moi.

Il suffit d’un petit gaz qui se promène dans mon bedon… et la magie opère… je te sens à nouveau bouger…

Est-ce que vous arrive à vous aussi, mamans, de sentir vos petits tout en dedans?

Gwendoline Duchaine 

M’aimer comme je t’aime

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Ma douce fille, tu es née il y a maintenant plus de trois mois. Tu es extraordinaire. Allumée, calme et tu bouges déjà beaucoup. Je sens que tu vas nous faire courir, ton père, ton frère et moi. Tu es bien dodue aussi. Déjà, tes bras sont pleins de plis et ton ventre déborde par-dessus tes couches. Tes grands sourires qui soulignent ton double menton me font craquer. Je trouve cela magnifique et je suis fière que ce soit mon lait qui te nourrisse ainsi.

 

Pourtant, quand je regarde mes plis de bras à moi, mon ventre qui déborde par-dessus mes pantalons et mes grands sourires qui soulignent mon double menton, je n’ai pas la même réaction.

 

En fait, c’est une montagne russe mon affaire. Des jours, je me trouve belle; des jours, je ne pense pas à mon corps; des jours, je suis gênée de rencontrer les gens de mon entourage par peur de leur réaction; des jours, je me compare aux autres mamans. Tu vois, tout ça, ça m’appartient. Ça n’a rien à voir avec toi ni avec ma grossesse, ces peurs‑là, elles étaient en moi avant et je n’avais jamais fait la paix avec elles.

 

Je pense que les bébés nous offrent la chance de grandir, de travailler sur nous. La période périnatale est un révélateur de notre identité la plus profonde et des tourments qui l’accompagnent. Parce qu’avec tous les bouleversements de la parentalité, tant positifs que négatifs, les masques tombent. Le plus beau comme le plus laid ressortent de nous-mêmes et j’ai décidé d’accepter les deux côtés.

 

Évidemment, il y a un contexte social, une pression de performance, une valorisation de la perte de poids postpartum. Mais ma fille, sache que nous ne sommes pas des victimes. Sache que tu as du pouvoir sur ta vie, sur tes souffrances et tes blessures futures. Mon corps, il ne sera jamais comme avant… ni comme avant la grossesse ni comme avant rien en fait. Il évolue, se transforme, s’adapte. J’ai envie de lui faire confiance à ce corps si puissant qui m’a permis de créer, de porter et de donner la vie. Manger quand j’ai faim, bouger quand j’en ai besoin et me reposer quand je n’ai plus d’énergie.

 

Je n’ai pas envie de passer la majeure partie de mon temps centrée sur moi-même, sur mes démons et mes doutes. Ta venue dans notre famille, ma fille, me permet de devenir une meilleure personne, de travailler sur moi et d’enfin m’aimer comme j’aime mes enfants : inconditionnellement.

 

Roxane Larocque

Les amitiés de maternité

Quand tu décides d’avoir un enfant, tu sais évidemment que ta vi

Quand tu décides d’avoir un enfant, tu sais évidemment que ta vie va changer, tu sais que ce petit humain t’apportera son lot de bonheur. Tu te lances dans cette grande aventure avec la conviction que ta vie sera dorénavant meilleure. Mais tu ne sais pas vraiment à quel point. Tu ne te doutes pas que ce p’tit bout de vie que tu es en train de construire te fera voir la vie sous un autre angle. Mais surtout, tu n’imagines jamais qu’il mettra sur ta route des personnes extraordinaires, dont ce p’tit troupeau de filles qui seront dorénavant « tes mom’s ».

Une amitié de maternité, c’est précieux et c’est soudain. Des filles que tu ne connaissais pas avant, des filles que tu avais perdues de vue depuis longtemps. Des filles qui comme toi portent la vie et ça, c’est quand même le plus beau point commun que peut avoir une gang de filles !

Après trois enfants, mes amitiés de maternité se sont accumulées, elles sont toutes restées précieuses, certaines plus fortes que d’autres, mais elles sont toutes demeurées chères à mon cœur. Elles ont fait de moi la femme, la mère et la blonde que je suis.

Mon p’tit denier cependant m’a liée d’amitié à des filles que je n’aurais sans doute jamais rencontrées. Un groupe de mom’s qui sont presque toutes mamans pour la première fois. Je me suis donc laissé charmer par des mamans apprenant le rôle de mère et en appréciant chaque petite facette. Des filles qui s’inquiètent, qui s’exclament, qui pleurent, qui aiment d’un amour démesuré pour la première fois de leur vie. Et elles m’ont tellement fait du bien. Elles m’ont ramenée à l’essentiel, elles m’ont fait oublier les côtés sombres du rôle le plus ingrat du monde, elles m’ont fait rajeunir.

Avec elles, tu jases de la couleur du contenu des couches que tu changes, de tes seins qui coulent, de ton entrejambe enflé et de ton accouchement dans tous ses moindres détails. Tu te plains de ton chum qui t’énerve donc ben, de ta mère pis de ta belle-mère pis de la visite. Tu les textes au milieu de la nuit entre deux boires ou en pleine après-midi entre deux brassées.

Elles te font rire fort toute seule dans ta cuisine, elles te réconfortent quand tu te ronges d’inquiétude. Elles te déculpabilisent quand tu portes le poids du monde sur tes épaules. Mais le plus important, elles ne te jugent jamais, pour la simple et bonne raison qu’elles te comprennent.

Vos bébés grandissent en même temps que votre amitié. Vous vous retrouvez pour bruncher en plein milieu de semaine et parfois même autour d’une bonne bouteille de vin le vendredi soir. Ces filles-là deviennent ton repère.

Et puis un bon matin, la première du troupeau retourne au boulot… sonnant l’alarme que bientôt, vos rendez-vous devront être planifiés. Que bientôt, ce sera ton tour à toi aussi de retourner à la vie qui va vite.

Mais malgré la vie de fou qui habite ma maison, malgré le quotidien chargé et les obligations. Malgré tout ce qui pourrait m’éloigner d’elles, je me promets, en fait non, je leur promets que pour toujours, elles resteront une des meilleures choses que mon p’tit dernier m’a apportées.

 Karine Arseneault

Le petit dollar de sable : une histoire de préconception

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Et si on jasait un peu de la préconception? Cette période qui précède la grossesse. Ce moment où l’on fait le choix d’enfanter. Pour certains, le désir d’avoir un enfant est très clair; pour d’autres, cette période est remplie de remises en question, de doutes et de réflexions. Il arrive parfois qu’elle ne soit pas consciente puisque la grossesse arrive en surprise. On s’attarde souvent trop peu à cette période, cet espace-temps où les gens se préparent parfois plus physiquement (prendre des vitamines, cesser de fumer, arrêter la consommation d’alcool, etc.) que psychologiquement. J’avais envie de vous partager mon histoire de préconception, car avec ma petite dernière, elle a été particulièrement significative. Si le cœur vous en dit, j’aimerais bien connaître vos histoires en commentaires.

 

Alors voilà, mon plus vieux venait d’avoir trois ans. Mon mari et moi étions presque certains que nous voulions un autre enfant, mais j’hésitais. J’avais peur de ne pas savoir partager mon temps et mon cœur avec l’arrivée d’un autre bébé. Je me demandais si c’était le bon moment, si nous étions prêts. Je sentais, par contre, une grande envie de revivre une grossesse et un accouchement. J’avais envie que mon fils puisse connaître le bonheur de la fratrie, ce lien particulier qui est tantôt agréable, tantôt déplaisant, mais qui nous fait grandir. J’avais envie de recommencer cette aventure avec mon amoureux, de le revoir être père à nouveau, de voir grandir un autre enfant sous nos yeux fatigués, mais admiratifs. Bref, j’étais indécise.

 

Nous étions en vacances aux Îles-de-la-Madeleine. Une partie de la famille de mon mari s’y trouve. Un voyage familial qui me donnait le goût d’agrandir la mienne. Un jour, nous sommes allés à la plage marcher sur le bord de l’eau avec l’espoir de trouver des dollars de sable. La température chaude et calme était idéale pour profiter des îles, mais plutôt défavorable à notre but, puisque les dollars de sable se trouvent plus facilement après les tempêtes et la pluie.

 

Je marchais en silence, les pensées bien occupées par mes réflexions. J’ai respiré profondément et j’ai parlé à mon enfant futur, celui que je désirais. Je lui ai dit intérieurement : « On fait un marché : si je trouve un dollar de sable, ce sera ma confirmation que c’est le bon moment ». C’est un peu étrange, limite ésotérique, mais c’était mon inspiration du moment.

 

Après un bon quarante‑cinq minutes de marche, aucun dollar de sable ni pour moi ni pour ceux qui m’accompagnaient. J’étais déçue et je rationalisais tout ça en me disant que c’était un peu bête comme façon de décider de faire un enfant ou non. Nous étions sur le point de partir quand, à mes pieds, j’ai vu le plus petit mini dollar de sable que j’avais vu de ma vie. Quand je l’ai vu, j’ai souri en regardant le ciel, le cœur rempli d’excitation. J’avais l’impression que mon bébé me donnait le OK, qu’une petite âme m’avait fait un clin d’œil. J’avais trouvé un petit dollar de sable, magnifiquement parfait, tout petit et fragile… tout comme le petit bébé qui a grandi dans mon ventre le mois suivant.

 

 

Roxane Larocque

Journée mondiale de la sage-femme

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc e

Le 5 mai est la journée mondiale des sages‑femmes. Je veux donc en profiter pour faire l’éloge de grandes femmes compétentes et dévouées qui servent humblement le monde de la naissance depuis la nuit des temps. Je le mentionne tout de suite, je suis complètement en amour avec ce service. Bien que je comprenne que c’est encore un choix de suivi qui peut faire peur, intriguer ou même rebuter certaines personnes, aujourd’hui je n’ai pas envie de convaincre qui que ce soit. J’ai juste envie de vous partager ma vision et mon expérience avec les sages‑femmes qui ont marqué ma vie. Celles qui m’ont suivie et celles qui sont passées autrement dans ma vie, mais qui m’ont tout autant influencée.

Il a bien changé, le métier de sage-femme avec les époques. Maintenant, les femmes font quatre ans d’études universitaires spécifiquement liées à la physiologie de l’accouchement, à sa normalité et à ses complications en plus des milliers d’heures de stages cliniques. Il y a également un ordre qui les régit. Elles arrivent formées, outillées, compétentes, mais surtout respectueuses de la femme qui porte la vie. Et ça, c’était présent bien avant leur formation officielle.

Le service

Je n’ai jamais eu un aussi bon service public que celui offert lors de mes grossesses. Je me suis sentie respectée, écoutée, encouragée. Les rencontres, d’au moins une heure, ne couvraient pas seulement l’aspect physique, mais aussi psychologique et la préparation mentale de la naissance. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai partagé mes peurs les plus profondes par rapport à mes grossesses et mes accouchements et toujours, j’ai été reçue avec respect et empathie. Comme un beau mélange d’approches féministes inclusives écosystémiques qui redonnent le pouvoir aux femmes et leur permettent de comprendre toute la force qui les habite. Le plus beau c’est que la place des conjoints/conjointes est très bien définie. Le bébé, la femme, le partenaire, la famille, la famille élargie, tout le monde est pris en considération.

En plus, elles sont accessibles. Elles font de la garde par cellulaire pour les urgences, 24 h sur 24 h, sept jours sur sept. Bien sûr, je n’ai jamais abusé du concept, mais savoir que je pouvais leur parler directement s’il y avait quelque chose, ça me faisait un grand bien. Et puis, les fois où je les ai appelées, elles m’ont tout de suite déculpabilisée. Parfois, j’ai eu peur pour rien, d’autres fois, elles ont préféré faire des tests supplémentaires. Jamais je n’ai senti de panique et elles m’ont toujours prise au sérieux. C’est ce qui est beau des sages-femmes, elles font confiance aux femmes et mélangent leur savoir à notre instinct maternel pour être certaines de ne rien laisser passer. Un service rigoureux, mais pas exagéré.

L’accouchement

Je vivrai bientôt mon deuxième accouchement à la maison et je repense encore au premier avec beaucoup de bonheur. Il y a certainement eu de la douleur oui, on ne s’en sort pas. Mais ce que je retiens, c’est tout le travail fait avec mon bébé vague par vague. Mon conjoint présent et encourageant. Ma mère qui veille à ce que tout le monde soit bien. La sage‑femme en retrait, mais jamais loin, confiante, rassurante, aimante. À un moment donné, j’étais découragée, elle m’a simplement prise dans ses bras et m’a dit que j’allais y arriver. Peu de mots, mais une douceur et une confiance qui m’ont fait continuer.

Elle est repartie quatre heures après la naissance de mon fils. Elle n’a rien précipité, la pesée, les mesures, tout ça a attendu à après le premier boire. Il y a bien sûr eu un examen pour s’assurer que mon bébé et moi allions bien, mais ce n’était pas intrusif. Nous avons collé notre bébé mon mari et moi, je l’ai allaité, il s’est endormi et puis on a fait le reste. Puis tout le monde est reparti et on est restés dans notre bulle d’amour à regarder notre bébé dormir et manger à son rythme sans être dérangé. J’ai mangé ma nourriture, dormi dans mon lit avec mon fils et mon mari, je me suis lavée dans mon bain. Bref, le confort de notre maison pour récupérer, c’était parfait pour nous.

Les six semaines suivantes, c’est encore les sages‑femmes qui assuraient le suivi. Un service personnalisé de la sorte, ça n’a pas de prix, surtout pour une nouvelle maman un peu perdue et sans repère. Savoir que les mêmes deux sages-femmes qui avaient assuré le suivi de ma grossesse suivaient maintenant mon petit bébé sorti du bedon, c’était hyper rassurant pour moi, car elles avaient toute ma confiance.

Le bébé

Finalement, une chose qui m’a beaucoup touchée chez les sages‑femmes outre leur vision si enrichissante de la naissance, c’est toute la place qu’elles font au bébé dès sa conception. Il est reconnu comme un être à part entière. Elles se soucient de son physique, mais de son psychologique aussi et ça, c’est extrêmement rare dans notre société. Avant de toucher ma bedaine, elle s’adresse toujours à mon bébé pour l’avertir, pour se présenter, pour prendre de ses nouvelles. Elle lui reconnaît des traits de caractère ou une humeur à la façon dont il bouge, dont il réagit.

En cette journée mondiale des sages‑femmes, je vous dis merci ! Merci de vos sacrifices, surtout merci de ne pas nous en faire porter le poids. Merci de votre respect, de votre écoute, de votre grande compétence et de votre dévouement. Merci aux sages‑femmes pionnières du Québec qui ont ouvert le chemin pour les nouvelles, et merci aux nouvelles de continuer à se battre pour être reconnues à leur juste valeur. Le Québec a besoin de plus de sages‑femmes accessibles, mais pas à n’importe quelles conditions non plus. Je vous souhaite finalement la reconnaissance que vous méritez.

Roxane Larocque

Avoir toujours un peu peur…

Je suis la première à dire qu’il n’y a pas de hiérarchie des

Je suis la première à dire qu’il n’y a pas de hiérarchie des émotions, qu’elles sont toutes légitimes.

Pourtant, j’ai vécu ma dernière grossesse dans la crainte. Plus ou moins grande selon les moments, mais toujours là, sans relâche. Je rationalisais et refoulais. Sans en parler à personne.

Après deux fausses couches consécutives, une angoisse a persisté pendant plusieurs semaines. Je guettais le moindre signe de saignements, scrutant mes sous-vêtements à tous mes passages aux toilettes. Saignements qui sont arrivés.

Peur qui monte en flèche. Ça s’est calmé.

Première échographie tôt pour dater la grossesse; un décollement placentaire explique les quelques saignements survenus précédemment. Semblerait que ce ne soit pas inquiétant, que la majorité du temps, ça se résorbe naturellement, que le fait que je ne saigne plus soit bon signe.

« Semblerait », « la majorité du temps »… Rassurant, mais rien de concret pour être certain hors de tout doute. La peur diminue, mais reste latente. Rien n’est certain.

Test de diabète de grossesse : on m’appelle. Je dois en faire un autre, plus complet, car mes résultats sont préoccupants. J’appréhende, ce sentiment qui s’éveille encore. Finalement, tout est ok. Mes inquiétudes retournent se cacher, mais ne me quittent pas.

Je prends un peu trop de poids selon mon médecin. Rien de catastrophique, je reste dans la norme, mais elle préfère qu’on vérifie à l’aide d’une échographie. La peur revient me saluer pour me rappeler qu’elle est toujours près de moi. Encore une fois, fausse alarme.

J’étais sereine face à l’accouchement, me sentant en terrain connu. Eh non, mes accouchements se suivent, mais ne se ressemblent pas. Tout a été à une vitesse fulgurante, les douleurs étaient si vives et si différentes. Elles ne s’actualisaient pas en contractions « ordinaires ». Je ne comprenais pas ces sensations, je perdais le contrôle. Encore une fois, tout s’est bien terminé, bébé et maman en santé.

Mais des émotions, tellement d’émotions. Je tremblais avec mon bébé dans les bras, heureuse bien sûr, mais un peu déconnectée. J’ai dû laisser les émotions reprendre leur place pour enfin laisser ma peur partir pour de bon et le doux s’installer confortablement.

Je n’ai parlé de mes craintes à personne. J’ai gardé ça pour moi. Même chéri-mari l’a su seulement plusieurs jours après la naissance de bébé loup.

Je n’osais pas en parler. Un mélange de peur de nous porter malchance et d’un sentiment d’imposteur. Tellement de couples vivent pire. Avais-je le droit de me sentir ainsi?

Pourtant, si une amie vivait ces émotions, je lui dirais qu’elle a le droit de ressentir tout ça, que communiquer ses angoisses permet de faire diminuer le stress.

Avec le recul, je me dis que j’aurais dû gérer ça autrement. C’est vrai que plusieurs vivent pire. Mais il y aura toujours des situations plus graves que la nôtre. Les émotions ne se rationalisent pas. Me dire que j’étais chanceuse, que je ne devais pas me plaindre n’a pas atténué mes inquiétudes.

Et verbaliser mes craintes à mes proches, ne serait‑ce qu’à chéri-mari, ce n’est pas me plaindre et ça n’enlève rien à ceux qui traversent des épreuves difficiles. Ça fait simplement du bien, ça allège le poids quand on le partage.

Je tenterai de me le rappeler lors de ma prochaine petite ou grande tempête intérieure.

Jessica Archambault

Ma tête, mon chaos

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendan

J’ai appris récemment que le cerveau des mamans rétrécit pendant la grossesse. En effet, il y a une perte naturelle et physiologique de matière grise, un mécanisme qui permettrait surtout d’aiguiser l’instinct maternel !

Mon cerveau rétrécit pendant la grossesse ? Ça explique tout ! Les pertes de mémoire, les difficultés de concentration, les oublis et l’épuisement intellectuel constant !

D’après les études, cette matière grise se remet en place lorsque la grossesse est terminée… J’ai l’impression que dans mon cas, ce n’est jamais revenu !

Avoir des enfants, c’est être sollicité sans arrêt de tous les côtés. Ça fait dix-sept ans que j’ai mis au monde mon premier bébé, et ça fait dix-sept ans que dans ma tête, ça part dans tous les sens ! C’est le chaos !

Je ne sais jamais quel jour on est, j’oublie les réunions et les rendez-vous, je passe tout droit quand il faut aller chercher les enfants (« Hey mam! Tu m’as ENCORE oublié »), je mélange les noms de leurs profs, j’oublie de brancher la mijoteuse le matin, mon café coule souvent sur le comptoir car il n’y a pas de tasse, je me trompe d’activité ou de terrain de soccer, je vais quatre fois acheter du lait pis je ramène TOUT sauf du lait !… La liste de mon déficit d’attention est longue, au plus grand désespoir de mes enfants !

Mon cerveau est en constante ébullition. Ma tête, mon chaos…

Ma progéniture n’a donc pas le choix de se prendre en charge et de s’organiser. Ils me rappellent perpétuellement les horaires et les changements… Ils sont ma matière grise perdue !

Et vous ? Est-ce le chaos dans votre tête ? Quels sont vos gaffes et vos trucs pour y remédier ?

Gwendoline Duchaine