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Mes amis de longue date : Hémo et Roïdes

Ils m’ont rendu visite pour la première fois il y a huit ans. Ce

Ils m’ont rendu visite pour la première fois il y a huit ans. Ce jour-là, je n’ai pas seulement hérité d’un tout nouveau bébé, mais aussi de cette visite. Je venais de faire leur rencontre aussi indésirable soit ‑elle. Depuis, ils apparaissent sans avertissement au gré de leurs envies.

Alors, lève la main si toi aussi, tu reçois la visite de ces indésirables depuis la naissance de ton joli poupon. Vas‑y, ne sois pas timide, tu es seule devant ton ordi, et même si tu n’es pas seule, les gens n’auront aucune idée pourquoi tu lèves la main.

Ces cochonneries profitent de chacun de tes moments de faiblesse pour apparaître. Si tu t’assois sur un sol trop froid ou trop chaud. C’est comme si tes fesses avaient maintenant besoin d’une température idéale pour s’asseoir sur le sol. Malheur à toi si une constipation te fait vivre l’enfer. Aucune chance de t’en sortir, ils popperont à coup sûr et resteront tant que ta constipation restera.

On ne parle pas d’hémorroïdes ouvertement, je te le concède. C’est tellement gênant de se promener dans la pharmacie avec la petite boîte contenant la solution à ton problème. Tu as l’impression que chaque personne que tu rencontres te regarde fixement avec un sourire en coin.

Et tu espères tellement pouvoir t’en sortir avec les médicaments en vente libre. Parce que prendre un rendez-vous chez le médecin pour lui montrer tes amis, c’est dire bonjour à la honte qui envahit chaque petit recoin de ton corps, y compris tes hémorroïdes. Et s’il te plaît, n’essaie pas les trucs de grand-mère que tu trouves en googlant « comment vaincre ses hémorroïdes ». Tu risques de souffrir le martyr en les appliquant (crois‑moi sur parole) ou encore pire de les aggraver. Et là, le mot « honte » ne sera même plus assez fort pour expliquer leur état à ton médecin.

Alors, il ne nous reste qu’à nous résigner, car après leur première visite, plus rien ne les empêchera de revenir.

À partir de maintenant, si tu vois quelqu’un devant son ordi ou son cellulaire lever la main sans raison, tu te sentiras beaucoup moins seule.

Mélanie Paradis

Le poids d’une femme enceinte

Quand une femme est enceinte, chacun y va de son petit commentaire.

Quand une femme est enceinte, chacun y va de son petit commentaire. Et pour l’occasion, un des plus grands tabous devient alors un sujet public : le poids de la maman. En temps normal, personne ne demande à une femme si elle a pris du poids. Personne. Jamais. Mais si la future mère arbore un ventre imposant, les commentaires peuvent être lancés innocemment; cependant, ils ne seront pas moins blessants! « Ouf! Tu fais des gros bébés! » ou encore : « Ouin… Ça va être dur à perdre, tout ce poids‑là! » Si, comme moi, vous avez pris des rondeurs pendant la grossesse, vous avez sûrement déjà entendu un commentaire du genre!

Les gens me regardaient comme si j’arrivais d’une autre planète lorsque je répondais fièrement, oui fièrement, que j’avais pris presque cinquante livres. Monsieur et madame Tout-le-monde ne connaissent pas mon histoire. Ils ne savaient pas que j’étais vraiment trop maigre avant de tomber enceinte. Ils ne savaient pas que mon poids avait toujours été beaucoup trop faible et que mon médecin s’inquiétait pour ma santé. Ils ne savaient pas que j’avais vomi tous les jours pendant la grossesse, rendant la prise de poids encore plus difficile.

Quand je suis tombée enceinte, mon médecin a pris le temps de m’expliquer que mon faible poids aurait un impact sur la santé de mon bébé. Moi, je pensais naïvement que le fœtus allait prendre ce dont il avait besoin. Mon médecin m’a demandé, rempli de bienveillance : « Comment peut-il prendre ce dont il a besoin, alors que ton corps ne suffit même pas à une seule personne? » Et il avait raison… Pour la santé de mon futur bébé, je me suis mise à un régime très strict. Un régime sain, contenant toutes les calories, les vitamines et les nutriments dont nous avions besoin tous les deux.

J’ai arrêté de sauter des repas. J’ai arrêté les fast food. Et pendant neuf mois, j’ai calculé chacune de mes portions, pour offrir à mon enfant ce qu’il lui fallait. Dix à quinze portions de fruits et légumes par jour. De la viande et du poisson, même si je détestais ça. Le guide alimentaire était devenu ma bible de poche.

L’objectif fixé par mon médecin était que je prenne au moins quarante livres pendant ma grossesse. À trente‑sept semaines de grossesse, j’ai accouché, après avoir pris quarante‑sept livres. Et j’étais fière de moi. J’ai ensuite allaité pendant neuf mois, parce que je voulais que mon corps continue de nourrir mon bébé.

Et vous savez quoi? Quatre grossesses plus tard, je suis toujours aussi fière de moi. Chacune de mes grossesses m’a appris à prendre soin de moi et à aimer mon corps. Chacun de mes enfants m’a montré comment être en bonne santé. J’ai réussi à atteindre mon poids santé, et surtout, à le maintenir.

Et c’est maintenant mon tour d’enseigner à mes enfants à avoir de bonnes habitudes de vie pour rester en santé. Ils mangent de tout et en bonne quantité. Ils boivent de l’eau. Ils bougent et dorment bien. Tout cela, ça peut paraître banal pour plusieurs, mais c’est toute une fierté pour moi. Parce que rien de tout cela n’était acquis dans mon quotidien, avant d’avoir des enfants.

Et quand j’entends une femme enceinte se faire dire : « Mon dieu que t’as une grosse bedaine! J’espère que tu ne vas pas rester grosse après! », je me dirige vers elle et lui dit que j’ai pris cinquante livres par grossesse et que je suis en excellente forme aujourd’hui.

Et lorsque je vois passer sur mon fil d’actualité des mini-bedaines de mamans enceintes, je souris en lisant les commentaires en dessous… parce que valoriser ou critiquer quelqu’un à cause de son poids, ça ne se fait juste pas. Et même si elle arbore une belle bedaine, le poids de la future maman n’est pas plus un sujet qui te concerne… Fais donc juste t’arrêter et lui dire qu’elle porte la vie, et ce, magnifiquement. Juste ça.

Et à toutes les futures mamans : si comme moi, vous devez prendre du poids, tout va bien aller. Et à celles qui n’ont pas besoin d’en prendre : jetez donc votre balance par la fenêtre! Mangez bien, bougez plus, et tout ira bien. Le chiffre sur la balance ne définit pas qui vous êtes.

Joanie Fournier

L’anorgasmie

Être une femme, aimer quelqu’un avec qui on a une très belle complicité et se sentir aimée et

Être une femme, aimer quelqu’un avec qui on a une très belle complicité et se sentir aimée et désirée, mais ne pas pouvoir atteindre l’orgasme. (Avec son partenaire et même seule, car oui, pour certaines, ça n’arrive jamais!) Voilà une dure réalité vécue par des femmes qui, souvent, n’osent pas en parler dans ce monde d’hypersexualisation.

 

Je n’avais pas ce problème avant. J’ai eu mon premier enfant et ça m’arrivait encore d’atteindre le septième ciel. Ensuite, un autre enfant et un autre, pour remarquer ensuite que ça ne venait plus. J’ai pleuré seule, j’ai été complexée. J’ai eu peur que mon amoureux finisse par aller voir ailleurs (les hommes aiment bien savoir que leur femme est comblée). J’ai aussi été frustrée, voire acharnée un temps, mais ça ne menait à rien. Le jour où je n’ai pas été capable de me retenir pour pleurer suite à nos ébats amoureux, j’ai décidé d’en parler à mon conjoint. Ce fut un poids de moins sur mes épaules, donc si je peux donner un conseil, en parler aide beaucoup.

 

Après en avoir parlé avec mon conjoint et que rien n’a changé malgré nos efforts, j’ai décidé d’en parler à mon médecin. Un peu gênant, mais j’étais tellement à bout que ce qu’il pouvait penser me passait bien au‑dessus de la tête. À ma grande surprise, il a été très à l’écoute et a fait au mieux de ses capacités pour m’aider : crème pour les femmes, examens… Mais voilà. On dirait qu’il n’y a rien à faire pour remédier à ma situation.

 

J’ai pensé à tellement d’hypothèses. Sur le coup, j’avais peur que mes accouchements aient changé le passage à la sortie de mes trésors. Les tests ont démontré que de ce côté, tout était beau. J’ai pensé après aux hormones vu tous mes dérèglements, mais encore là, ça ne serait pas la cause. Pour finir, on se dit que le problème est psychologique. On se met trop de pression dans la vie de tous les jours et on n’est juste plus capable de se détendre totalement…

 

Maintenant, j’essaie de lâcher prise. Après des années de blocage, quoi faire d’autre à part de vivre avec ce fait? Par moment, il m’arrive de trouver ça dur, mais au fond, ça n’enlève pas le fait, que je suis une femme qui aime son homme et qui le désire. Le plaisir est là quand même et la complicité n’est pas affectée, mais peut‑être suis‑je chanceuse de vivre relativement en paix avec cela. Le problème étant que ce sujet est tabou et ça reste un sujet très peu abordé. Alors des femmes se sentent anormales et vivent avec une certaine honte.

 

Alors pour toutes ces femmes qui ont ce problème et qui le vivent dans l’ombre par complexe, si vous avez des solutions, des suggestions, n’hésitez pas à en faire part. Peut‑être que ça en aidera quelques‑unes.

 

 

Eva Staire

L’instinct maternel qui avait oublié de se pointer le jour de ta naissance

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42 semaines… 42 semaines à cohabiter. 42 semaines à connecter. 40 semaines, c’est une moyenne, paraît-il. J’avais si hâte de te voir! Te découvrir. Te prendre. Être ta maman. 42 semaines à te bercer au sein de mon ventre. À te chanter une berceuse. Toujours la même. Comme si j’instaurais une routine. En tout cas, cette berceuse me calmait. Alors, je la fredonnais souvent. Tout le temps même.

Un accouchement que je n’avais jamais imaginé. Toute ma grossesse avait été de rêve. Tu valsais en moi. Tes mouvements étaient légers et délicats. C’était si agréable de te porter que t’accoucher serait un véritable conte de fées. Ben non! Rien de tout ça. Un accouchement pour m’ébranler un peu et me montrer que la maternité, c’est parfois autre chose que du bonbon.

On devait me provoquer, car tu semblais trop bien en moi et que tu ne faisais aucun effort pour que le travail débute. Finalement, le travail a commencé son œuvre au lever du jour. Un soleil entrait par la fenêtre de chambre pour créer une ambiance féérique. Et puis… pendant des heures, l’obstétricienne qui n’arrivait pas à crever la poche des eaux. Mal placée, semblait-il. Le col qui ne dilatait pas. Le col qui ne s’effaçait pas. Huit heures d’essais atroces et interminables pour percer cette poche. On provoquait ton arrivée. Mais comme tu as toujours été calme, pourquoi t’en faire? Tu restais là. Attendre que l’on vienne te chercher. On m’annonce finalement que ce sera une venue par césarienne. Il y en a pu de problèmes, rendu là! Je veux te voir et te sentir dans mes bras! Et que cette douleur prenne fin. Je suis légèrement confuse. Je m’abandonne aux décisions de la médecine.

J’étais à la merci d’une équipe de travail qui était bien compréhensive envers mes inquiétudes. Je n’étais plus moi-même. Pleine de médicaments pour amoindrir ma conscience de ce qui se tramait autour de ta venue. J’ai perdu le fil de ce qui se passait. J’ai vu tes pieds passer au-dessus de ma tête. Ton père est parti avec toi. On m’a refait une beauté du bas ventre et je suis montée en salle de réveil. Puis à ma chambre, papa t’a amenée contre moi. J’étais encore sous médication. J’avais mal au cœur. J’ai grommelé un : « Enlève-la de là… je vais lui vomir dessus. » L’infirmière est venue te chercher pour me laisser reprendre mes sens qui avaient assurément pris la fuite dans la salle d’opération. Ta première nuit lui a appartenu. À elle, cette inconnue pour nous deux. Cette infirmière qui t’avait toute à elle et rien pour moi. J’ai passé, tout comme toi, ma nuit sous surveillance.

À mon vrai réveil, un interne t’avait amenée dans ma chambre froide de toutes décorations. Aux murs aussi pâles que mon teint. Je n’arrivais pas à m’asseoir pour mieux te regarder dans ton petit lit de verre. Tu bougeais aussi calmement que dans mon ventre. Je t’ai reconnue, aussitôt. Tes pas de danse, nous les avions chorégraphiés ensemble, au fil des mois.

Nous avons eu quatre jours pour nous apprivoiser à l’hôpital. C’était toi. Rien pour en douter. Mais je ne connaissais rien de toi. C’était rassurant d’avoir quelqu’un à mes côtés pour prendre la relève le cas échéant. Ton papa avait le tour avec toi. Bien lovée dans ses bras, tu y trouvais la sécurité, la chaleur. Moi, frêle d’une forte anémie, je peinais à t’offrir ce dont tu avais besoin.

Nous avons quitté l’hôpital en nouvelle petite famille que nous étions devenus. Papa a dû partir dès notre arrivée à la maison. Une équipe de jeunes athlètes l’attendait sur le terrain de foot. La vie ne pouvait cesser parce que princesse Lauriane était là. Il a quitté, malgré ta peine du moment. Une peine de quoi? Je l’ignorais! J’allais rester là, plantée au beau milieu du salon un bon moment. Toi dans mes bras avec ta peine. Moi, avec mon immense peine de ne pas savoir quoi faire. Anéantie par mon incompétence! Et si je n’y arrivais pas? Et si je n’y arrivais pas? Jamais! Ce ne serait certainement pas ton seul chagrin à vie! Tu avais une couche toute propre, tu venais de boire. J’ignorais ce qui pouvait bien provoquer cette peine. Et puis…

… Alors, je ne sais pour quelle raison, je me suis mise à fredonner cet air que nous connaissions par cœur, toutes les deux. Cette chanson, fredonnée lorsque tu étais au creux de mon moi tout entier, tu l’as reconnue. Comme dans un moment de pure magie, nous nous sommes regardées dans la plus grande profondeur de nos âmes et c’est à ce moment précis que j’ai compris que j’avais en moi tous ces répertoires pour te protéger, t’accompagner au gré de ta vie, de tes embûches, de tes peines et de tes bonheurs. J’avais en moi cet instinct qui me connectait à toi.

Depuis, j’ai encore parfois douté, je douterai encore, mais jamais je ne cesserai de fredonner nos airs à nous. Ceux qui font que nous nous faisons confiance mutuellement.

 

Mylène Groleau

Lettre à mon papa

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Bonjour. Je me présente : je suis un garçon et je m’appellerai Laurent. En attendant de naître, je sommeille paresseusement dans le ventre de ma petite maman. Elle a hâte que j’arrive, car j’envahis son corps de plus en plus, mais moi je ne suis pas pressé. Il y a aussi ma grande sœur Charlotte et mon père qui m’attendent avec impatience. Je le sais, car ils me parlent chaque soir à travers le bedon de maman. Charlotte me fait des coucous et papa, avec sa voix grave, aime me raconter combien le bonheur le submerge lorsqu’il regarde maman et Charlotte jouer ensemble. Il est très fier de ma grande sœur qui court partout et qui parle autant qu’une pie, mais il est heureux que la vie lui offre un garçon. Il se sentira moins seul de mâle, me dit-il en riant.

Mes parents débutent dans cette grande aventure qu’est la famille. Ils sont souvent fatigués, car ce n’est pas facile tous les jours. Parfois, ils aimeraient récupérer un petit bout de leur vie de jeunesse, surtout papa. Mais je sais qu’il m’aime déjà. Il me le répète souvent. J’ai hâte de le connaître.

***

Ce soir, papa s’en va à une fête pour se détendre et prendre du bon temps avant mon arrivée. Maman n’y va pas. Elle est trop fatiguée et elle préfère se reposer avant mon arrivée.

***

Maman pleure ce matin. Depuis quelques heures, je ressens ses nombreux sanglots. Je rebondis chaque fois. Charlotte se colle souvent sur son bedon. Elle doit sentir qu’il se passe quelque chose, car je ne l’entends plus rire. Je n’entends pas la voix grave et chaleureuse de mon papa non plus. Il y a aussi plusieurs autres voix, dont celle de grand-maman et de grand-papa. Je ne sais pas ce qui se passe. Je m’inquiète, mais je vais continuer à profiter de mon nid douillet.

***

Je suis finalement arrivé. Je n’avais plus le choix. Le ventre de maman était devenu trop petit. Je suis heureux de rencontrer ma famille. Maman sourit enfin et Charlotte adore me bercer. Sans compter grand-maman et grand-papa qui me couvrent de baisers. Tout le monde est là… ou presque! En fait, papa n’est pas au rendez-vous. Je n’aurai pas la chance de le connaître, de réentendre sa voix, de sentir sa barbe piquante sur mes joues et la chaleur de ses bras.

Après la fête où papa est allé s’amuser, il a pris la route même si tout le monde lui disait de ne pas conduire. Il avait bu un truc qui s’appelle « alcool ». Comme il avait trop hâte de nous retrouver, il n’a pas écouté ceux qui lui conseillaient de ne pas prendre le volant. Je ne comprends pas trop, mais cela lui a fait faire un grave accident.

Dorénavant, je devrai me contenter de photos et des souvenirs que maman et mes grands-parents me raconteront. Papa ne pourra jamais me bercer et me voir grandir. Même si je suis encore tout petit, il y a déjà un grand vide dans mon cœur.

Je t’aimerai quand même papa…

Laurent

***

 

Cette lettre est inspirée d’une histoire vraie, malheureusement. Une jeune femme que j’ai côtoyée dans le passé, une petite maman toute neuve comme je me plais à le dire, a dû faire face à ce drame terrible. J’espère qu’elle pourra vous toucher et vous inciter à être prudents.

 

Isabelle Lord

 

Préparer les valises pour l’accouchement

Vous en êtes au troisième trimestre, le huitième mois approche et

Vous en êtes au troisième trimestre, le huitième mois approche et l’arrivée de bébé est imminente! Vous serez bientôt en route vers le lieu de naissance que vous avez choisi pour la rencontre avec votre trésor. Vous en êtes à l’étape des valises et vous vous sentez un peu perdue. Mais qu’est-ce qu’on apporte pour la plus grande rencontre de notre vie? Trop de choses, évidemment… comme toujours! Mais après deux accouchements, après avoir consulté plusieurs listes, des dizaines de mamans et une accompagnante à la naissance, voici un (gros) résumé des essentiels à apporter!

La valise de bébé :

  • 3 ou 4 petites couvertures légères
  • 1 ou 2 couvertures plus épaisses
  • 5 ou 6 paires de petites chaussettes
  • Mini-mitaines d’intérieur (pour éviter les égratignures au visage), mais les petites chaussettes font vraiment l’affaire et tiennent encore mieux!
  • 5 ou 6 pyjamas (vive les pyjamas à fermeture éclair qui s’enfilent et s’enlèvent rapidement, surtout au milieu de la nuit!)
  • 1 ou 2 petits chapeaux d’intérieur
  • 5 ou 6 cache-couches
  • Un ensemble pour sortir de l’hôpital, selon la saison
  • Une dizaine de débarbouillettes pour bébé
  • Un paquet de lingettes humides
  • Un paquet de couches de taille Nouveau-né et un paquet de taille 1
  • Des contenants en format voyage de shampoing, de savon et de crème hydratante non parfumés pour bébé
  • Vaseline (pour les cacas collants) et crème pour l’érythème fessier
  • Suce en format 0-6 mois
  • Petit toutou
  • Siège d’auto pour bébé (obligatoire pour sortir bébé de l’hôpital)

Dans la valise de maman :

  • Vos cartes d’hôpital et d’assurances maladie ainsi que vos documents d’assurances s’il y a lieu.
  • 2 ou 3 jaquettes de nuit (idéales pour les petites visites de l’infirmière qui vient vous examiner). Si vous prévoyez allaiter, procurerez-vous des jaquettes qui se déboutonnent sur le devant, elles seront plus pratiques.
  • 2 ou 3 pyjamas ou vêtements de détente pour le jour
  • Votre robe de chambre
  • Un cardigan ou un châle au cas où il ferait plus frais
  • Un ensemble de maternité et des souliers confortables pour les pieds enflés à la sortie de l’hôpital
  • Des bas de laine pour réchauffer vos pieds durant le travail
  • Des gougounes pour la douche
  • 7 ou 8 sous-vêtements confortables qu’on n’aura pas peur de jeter ou d’abîmer (privilégier les tailles hautes en cas de césariennes)
  • 2 ou 3 soutiens-gorges d’allaitement si vous souhaitez allaiter votre bébé
  • Certaines recommandent les soutiens-gorge sport ou même sans bretelles pour le travail
  • Les lingettes Tucks pour l’hygiène intime
  • Un paquet de serviettes sanitaires de nuit extra absorbantes
  • Un paquet de vos serviettes sanitaires régulières
  • Votre trousse de toilette (brosse à dents, dentifrice, désodorisant, shampooing sec, etc.)
  • Des contenants en format voyage de vos produits pour la douche
  • Une brosse et des élastiques pour les cheveux
  • Du baume à lèvres
  • Un coussin d’allaitement
  • Des pantoufles qui s’enfilent rapidement
  • Des coussinets d’allaitement pour les montées de lait
  • La crème du docteur Newman pour l’allaitement (à faire préparer en pharmacie)
  • Plusieurs débarbouillettes et une serviette de bain
  • Une boîte de mouchoirs

Des petits extras qui vous serons utiles :

 

  • Plusieurs petites collations (barres tendres, muffins, noix, fruits, galettes)
  • Des jus de fruits
  • Une bouteille d’eau réutilisable pour maman et une pour l’autre parent
  • Vos oreillers de la maison
  • Une couverture (et une pour votre accompagnateur)
  • Des bouchons pour les oreilles
  • Un masque ou un loup pour les yeux si vous voulez faire la sieste
  • Un sac pour les vêtements sales
  • Une chandelle à piles ou une veilleuse
  • Une liste de lecture sur votre cellulaire avec vos écouteurs ou un petit haut-parleur
  • S’il y a des frères et sœurs, un petit cadeau pour eux de la part du bébé
  • Un cahier ou le livre de bébé et des crayons (utiles pour la paperasse à remplir)
  • Un livre ou des magazines pour passer le temps
  • Du désodorisant pour la toilette
  • Des lingettes désinfectantes (style Lysol)
  • Votre chargeur de cellulaire
  • De l’argent comptant en petite quantité pour la cafétéria ou les distributrices

Bien sûr, l’autre parent ou la personne qui vous accompagne peut aussi préparer un sac. Des vêtements de rechange, des pantoufles ou des souliers confortables, sa trousse de toilette. Bref, tout ce qu’il lui faut pour être loin de la maison pendant quelques jours.

Mais dites-vous bien que peu importe à quel point vous serez prêts, il est possible d’oublier des trucs. Préparer vos valises quelques semaines à l’avance vous aidera à les peaufiner et à être prêt au cas où vous auriez un p’tit pressé de vous rencontrer!

Karine Arseneault

S’oublier dans la maladie de son enfant

À deux, le bonheur est simple. Tu prends le déjeuner au lit, tu va

À deux, le bonheur est simple. Tu prends le déjeuner au lit, tu vas au cinéma, tu vas à des spectacles, tu peux aller à l’épicerie au jour le jour si tu en as envie… En gros, tu t’occupes de toi et de ton couple. C’est ti pas beau la vie hein? Un matin en prenant ton café, tu regardes ton homme et tu ressens tellement d’amour que tu te sens tout d’un coup prête pour une famille. Tu y réfléchis, c’est certain, mais cette envie se passe dans le cœur. Tu veux qu’il soit le père de tes enfants. Plus le temps passe, plus l’envie envahit tes pensées. Tu regardes ta montre et tu te rends compte que tu as déjà trente ans passés… faut faire vite! Le temps ne pardonne pas, comme ils disent.

Alors chanceuse comme tu es (ce n’est même pas sarcastique en plus!), tu réussis à tomber enceinte après deux essais seulement. C’est la fête! Vous aurez votre petit trésor. La lune de miel est encore là! Vous continuez à être deux même si toi, tu te sens trois ou quatre au fur et à mesure que les mois passent. De quelle couleur veux-tu mettre la chambre, chéri? Ah! Tu as tellement de goût mon amour, je te laisse choisir!

Tout va pour le mieux. Un jour de pluie, à l’échographie, tu apprends que ton bébé à une malformation. Que l’équipe médicale devra te suivre de plus près jusqu’à la naissance de ta cocotte. Le choc! Et le stress ne fait que commencer.

Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre

Tu vogues de rendez-vous en rendez-vous, en espérant en savoir plus. Tu espères que cela disparaîtra comme par magie. Mais malheureusement, dans votre cas, c’est impossible. Alors la culpabilité te gruge comme un castor gruge son bois. La tension en toi monte et l’irritabilité (en plus des hormones…) augmente à une vitesse que tu ne peux plus contrôler. Tu as beau être amoureuse et communiquer, parfois, tu as besoin de prendre un break de ta tête. Respire, ce sera plus facile lorsque bébé sera parmi vous.

La planète des licornes roses

L’accouchement a été plus facile que prévu, mais après votre enfer a commencé. L’amour n’est pas facile, tu es d’accord avec moi. Je te confirme que l’amour avec un enfant malade, c’est au-delà de ce que tu peux t’imaginer. Chaque personne du couple arrive avec un bagage de valeurs, de vécu et de croyances. Et c’est exactement à ce moment que tu découvres qui tu as à tes côtés. Déjà, qu’avoir un enfant malade est une source constante de stress, imagine deux minutes si je te dis que tu as un trouble d’anxiété généralisée… Tu vis rarement le même type d’inquiétudes que ton amoureux, tu ne les verbalises pas de la même manière non plus, alors allo les conflits potentiels! Tu es franchement à mille lieues de la planète des licornes roses.

Quatre ans plus tard, vous n’avez toujours pas de bonne nuit de sommeil derrière votre cravate et vous avez passé au travers d’une malformation rénale, d’une opération à cœur ouvert et une possible ré-opération s’annonce. Vous avez compris que vous étiez une équipe. Que pour le moment, l’important, c’est votre enfant! Que vous ne pouvez pas être des parents et des amoureux comme les autres! Votre couple, vous ne l’oubliez pas. Tu sais qu’il est là pour toi et toi pour lui. Vous vous accordez quelques soirées seuls, mais est-ce suffisant? Par contre, ce que tu sais surtout, c’est que malgré les épreuves que vous traversez, l’amour que tu éprouves ne s’éteint pas. Qu’il faut s’aimer très fort pour combattre la maladie main dans la main! Lorsque vos vieux jours arriveront, vous continuerez de vous regarder dans les yeux et vous y verrez une vie remplie d’amour sans aucun regret.

Alexandra Loiselle-Goulet

Pis ? Es-tu enceinte?

D’emblée, je vous dirais que cette question ne se pose pas. Je ne

D’emblée, je vous dirais que cette question ne se pose pas. Je ne parle pas d’une personne proche de vous qui se confie et avec qui vous êtes très à l’aise. Je vous parle de toutes ces autres femmes que vous connaissez plus ou moins.

Devenir enceinte… Il ne faut surtout pas que ça arrive pendant une plus ou moins longue partie de notre vie et, tout d’un coup, il faut que ça arrive tout de suite! C’est un processus tellement complexe et tellement intime. Certains (oui au masculin, j’inclus les papas dans le processus!) vivent très bien avec tout ça et sont très zen. D’autres vivent stress et angoisse à différents niveaux parce qu’ils sont suivis en fertilité, parce qu’ils ont vécu des fausses couches ou simplement parce qu’ils sont de nature plus anxieuse.

En plus de ne pas savoir comment ces couples vivent tout ça, il y a le fameux stade des douze semaines que chacun vit différemment. Poser la question à une femme qui n’a rien annoncé, c’est lui demander de vous mentir ou lui imposer de vous en parler alors qu’elle n’est peut-être pas prête.

J’ai fait deux fausses couches. J’ai abordé la question dans un précédent texte. Je trouve très indélicat de me faire demander : « Pis? Es-tu enceinte? » par des personnes de qui je ne suis pas si proche, mais qui sont tout de même au courant de la situation. Pour que je parle d’une grossesse, je dois être enceinte ET prête à en parler! C’est certain que c’est une bonne nouvelle que je vais toujours partager rapidement avec mes proches, peu importent les circonstances. Les collègues et autres personnes que j’apprécie, mais qui ne font pas partie de mon cercle proche… au risque de sembler de mauvaise foi, je ne leur dois rien. Je devrais avoir le droit d’annoncer les événements que je vis à qui je veux, quand je veux. Eh oui, après deux fausses couches, bien que rationnellement, je sache que je suis une simple statistique triste, que je ne suis pas plus à risque qu’une autre d’en vivre une troisième, je suis malgré tout pas mal plus stressée qu’à ma première grossesse. Eh oui, j’attendrai mon échographie de douze semaines avant de faire une annonce officielle. Si je me fais poser (encore!) cette question avant, je serai seulement très inconfortable de vous faire comprendre le plus délicatement possible que vous êtes indiscrets, que je sois enceinte ou non. Ça me rend très inconfortable comme situation et j’ai beaucoup de difficulté à comprendre que ces personnes ne soient pas conscientes de me brusquer.

Ah! Et demander à une collègue bien fort qui n’est même pas votre amie Facebook dans un cadre de porte d’un endroit rempli de gens : « Aye! T’attendais pas un bébé, toi? », ça aussi, c’est non. Utilise ton fin sens de la déduction; si tu me savais enceinte il y a environ cinq mois et que je n’ai pas de bedaine… comment je te dirais ben ça pour ne pas créer de malaise? « Oui, mais plus maintenant et je n’ai pas du tout envie d’en discuter avec toi. » J’aurais aimé penser à cette réponse plus tôt, mais j’ai été grandement prise au dépourvu…

Simplement, soyez délicat. Après tout, une femme enceinte déborde d’émotions, paraît-il!

Jessica Archambault

 

Le choix du chef : cuisse ou poitrine?

Tu veux un garç

Tu veux un garçon ou une fille?

À cette question, je ne réponds pas comme la majorité des gens : un bébé en santé. Parce que c’est évident que je veux un bébé en santé! J’ai jamais entendu personne dire « Ah! Non, pour moi la santé, c’est secondaire, tant que c’est une fille, j’me fous du reste… »

 

Alors, je réponds avec humour que faire un bébé, c’est comme commander du poulet. Pour ma part, c’est un choix du chef et non à la carte. Peu importe qui est votre chef, ça reste que ce n’est pas le client qui décide quand on passe cette précieuse commande. On recevra soit une cuisse, soit une poitrine de poulet. Et quand on commande un choix du chef, on ne peut pas se plaindre de ce qu’il y a dans notre assiette après. Par contre, j’avoue que j’aurais été perplexe un certain temps de recevoir un duo cuisse et poitrine (ou deux cuisses ou deux poitrines) pour une seule commande. Je me serais dit sur le coup que ce n’était pas ce que j’avais commandé et qu’il y en a trop pour une seule femme. 

 

J’ai des amis qui attendent leur commande depuis plusieurs années et qui restent sur leur faim. Certains décident de commander à la carte. D’autres se retrouvent avec une livraison surprise. Pour avoir commandé quatre fois au restaurant de poulet et avoir eu deux boîtes sur quatre qui étaient finalement vides, j’ai compris qu’il y’a des gens chanceux qui ne le savent pas, et surtout que je suis chanceuse de ce que j’ai. J’ai eu la chance d’avoir deux repas, qui se sont avérés être deux belles cuisses de poulet. 

 

Donc, la prochaine fois que quelqu’un vous souhaite un sexe de bébé en particulier ou qu’il vous demande votre préférence, répondez que vous commandez un choix du chef et non à la carte!

 

Bon appétit! 😉

Krystal Cameron 

Le jour où j’ai découvert la béatitude

Il y a longtemps

Il y a longtemps que je souhaitais reprendre le yoga. Je devrais même dire débuter le yoga puisque tout ce que j’en connaissais était relié à mes grossesses : yoga prénatal et yoga avec bébé…

 

Bref, j’étais loin de me douter à quel point la pratique du yoga pouvait devenir un entraînement et me guider vers une remise en forme tout en me permettant de ME retrouver, de retrouver la femme en moi, la personne que j’étais avant de devenir maman. Et vous savez quoi? En plus de m’avoir permis de me retrouver, la pratique du yoga m’a transformée… J’ai gagné de la confiance en moi et beaucoup d’assurance.

 

Pour y arriver, il me fallait trouver l’endroit et une certaine proximité (j’habite en plein cœur des montagnes, loin de certaines activités 😉).

 

Et le miracle s’est produit! Yoga Lac-Beauport a ouvert ses portes en septembre 2016, au même moment où moi, je décidais de ME choisir : heureux hasard!

 

J’étais déjà vendue avant même d’y avoir mis les pieds. Mon instinct prédisait un lieu magique, un espace dont je tomberais amoureuse et duquel je ne pourrais plus me passer.

 

Et le charme a opéré…

 

Tout est pensé pour notre confort. La délicate odeur d’huiles essentielles, l’éclairage tamisé, le revêtement de sol, si invitant, l’immensité de la pièce… Une atmosphère de calme et de détente qui s’installe instantanément🌿

 

La possibilité de gérer notre horaire ajoute à mon bonheur et surtout, convient à ma réalité de maman et d’enseignante. Je peux donc espacer mes visites si le temps est compté, certaines semaines.

 

Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le sentiment de pouvoir suivre mon propre rythme, d’une séance à l’autre, selon mon niveau d’énergie, mon aisance ou mes besoins du moment. Chacun des professeurs prend soin de le rappeler fréquemment, ajoutant à notre détente…

 

J’adore la variété de chacun des cours! J’apprends à tout coup! On nous guide dans l’apprentissage et dans la maîtrise des postures, toujours dans le plus grand respect. D’une fois à l’autre, on retrouve des postures de base, mais toujours avec des variantes qui nous poussent un peu plus loin. 

 

J’ai toujours hâte à ma prochaine visite…

 

Yoga Lac-Beauport, je vous aime d’amour!

 

Il m’est impossible de passer sous silence tous les bienfaits que m’a apportés Judith Blondeau, spécialisée en yoga prénatal et avec bébé. Mes deux grossesses, je les ai vécues sous ses bons conseils, en ayant le sentiment incroyable de prendre soin de moi et à la fois, du petit humain que je créais, doucement.

 

Chez Judith Blondeau, on se sent chez soi, on se sent importante, on a l’impression d’être unique. Elle mélange à merveille l’enseignement des postures de yoga et celui des bases de l’accouchement.

 

Elle l’ignore, mais grâce à elle, j’ai vécu des accouchements sereins. J’ai appliqué ses trucs en me les appropriant et tout ce que j’ai visualisé en ces instants est à jamais gravé en moi 💜.

 

Le yoga avec bébé appelé Yogi-boogie fait aussi partie des expériences merveilleuses vécues pendant mon congé de maternité. On nous y enseigne des postures dans lesquelles notre trésor est intégré 😊. C’est magique!

 

Je me souviens que les étoiles s’étaient alignées lors de ma seconde grossesse et que tous mes cours s’étaient déroulés à l’extérieur, avec une vue sur les montagnes 🌿

 

Désormais, j’affirme sans gêne avoir développé une dépendance au yoga! J’aimerais explorer une nouvelle tendance : le air-yoga. Il s’agit de réaliser les postures suspendu à une bande de tissu… Wow!

 

Je rêve également d’une retraite de yoga, quelque part dans les Caraïbes… Je m’offrirai ce cadeau un jour!

 

Namaste 🌿

 

 

http://yogalacbeauport.com/

 

http://www.santedonnacona.com/organisateur/judith-blondeau-108/

 

Karine Lamarche

Enseignante

 

Malgré tout, je t’aurai

Avoir un enfant malade c’est très difficile. Mais en avoir un qui

Avoir un enfant malade c’est très difficile. Mais en avoir un qui pourrait potentiellement l’être, c’est une tout autre affaire. Moi j’ai décidé que malgré tout, je t’aurai.

Je suis enfant unique.

Je n’ai même pas de cousins ni de cousines. J’ai une très petite famille, tu me diras? Vraiment! Alors, tu imagineras facilement que j’aurais aimé avoir une grande tribu. En ce moment, j’ai 37 ans et je n’ai qu’une petite fille. Le cadran commence à sonner de plus en plus fort. Pourquoi attendre?

Mon bébé a quatre ans et ne fait pas encore ses nuits (pas de jugement svp avant d’avoir terminé le texte…) Nous sommes complètement brûlés. Ma progéniture a une malformation cardiaque de naissance. Nous avons couru les hôpitaux, les spécialistes et nous avons même eu droit à l’opération à cœur ouvert. T’sais, le gros kit! Nous avons foncé dans ce projet (bon, j’aime mieux appeler ça ainsi, ça fait moins dramatique) tête première sans en évaluer les conséquences.

Les conséquences sur notre santé

Durant ces quatre années, ma santé s’est détériorée. Je suis une anxieuse de nature, mais face à cette maladie, mon anxiété n’a fait que monter en flèche. Je ne pensais qu’au jour de l’opération… Notre fille allait-elle survivre? Que se passerait-il après l’avoir amenée loin de nous? Malheureusement, la vie déciderait à notre place. Et je ne pouvais rien n’y faire… Pour une control freak comme moi, c’est l’enfer sur Terre.

J’en faisais des cauchemars et de l’insomnie. Je n’avais plus de patience. Tout me ramenait à cet évènement. J’ai même perdu cinquante livres en quatre mois, car au moins, mon poids, je pouvais le contrôler! (Ne faites pas ça à la maison… C’est loin d’être sans danger!) Je n’étais pas bien… Mais ma priorité, c’était mon enfant.

Les conséquences sur notre couple

Lorsque tu as un bébé, l’entourage s’empresse toujours de te demander : « C’est pour quand, le deuxième? Le temps avance! Vous n’êtes plus des jeunesses! » Au fond de nous, nous savions que nous en voulions un autre. On s’aime! C’est bien beau, mais on le fait quand, lorsque son couple doit jongler avec la maladie du premier enfant? La fatigue, la routine, le stress, les moments de solitude rarissimes… C’est très difficile sur la relation. Faut s’aimer fort et s’épauler parce que sinon, croyez-moi, la relation finit par prendre le bord.

Les problèmes de cœur de cocotte sont génétiques

Nous avons rencontré le département de recherche de Sainte-Justine lors de notre hospitalisation. Nous avons su que la malformation cardiaque de notre bébé est génétique. Ce qui veut dire de manière simple que c’est un problème de chromosomes entre mon mari et moi. Je t’entends me demander : « Je suis bien d’accord, mais ça implique quoi dans les faits? » Ça veut dire qu’il y a 50 % de risque que notre prochain enfant ait la même maladie… BAM! Une décharge électrique m’a passé dans la colonne.

À partir de ce moment, une réflexion s’impose. Sommes-nous prêts à revivre tout ça? Avons-nous l’énergie? Ma santé mentale n’est pas encore au beau fixe, devrions-nous attendre? Comment jongler avec deux enfants malades quand l’hôpital traitant est à des kilomètres de route? J’ai réfléchi pendant deux ans…

Aujourd’hui, je suis à une étape de ma vie où je ressens le besoin de t’avoir dans ma vie. Je pense à toi de plus en plus souvent, le sourire aux lèvres. Je veux réellement prendre ce risque, car la vie est pleine de surprises. Je sais comment surmonter cette maladie et je crois sincèrement que nous serons de meilleurs parents grâce à notre histoire. Malgré tout, je t’aurai.

Alexandra Loiselle