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Fille, mets ton maillot!

C’est enfin l’été.

Fait c

C’est enfin l’été.

Fait chaud, fait beau ; fille, mets ton maillot !

« T’es tellement p’tite ! »

« Manges-tu ? »

« Comment tu fais ? »

« T’es donc ben chanceuse ! »

« Coudonc, as-tu encore maigri ? »

J’entends ça. Souvent. Vraiment. Ensuite, je lis parfois des choses comme :

« Les vraies femmes ont des courbes. »

« Les os, c’est pour les chiens. »

« Ark, “une telle” (insérer ici le nom d’une personne connue ou pas), elle est bien trop petite. C’est laid. »

… Bref. C’est n’importe quoi. Personnellement, je ne me trouve pas si chanceuse. Bon, je mange n’importe quoi et je le digère pratiquement AVANT de l’avoir ingéré. Cool !? Aussi, des fois, j’achète des vêtements dans la section « enfant » de certains magasins, et puis au final, ça me coûte moins cher.

Chouette ! Mais avant ça, j’ai braillé et je me suis détestée dans les magasins de madame parce que rien ne me faisait. J’ai trente-et-un ans après tout, pas treize.

Aussi, tant qu’à être dans les confidences, je te dirais que j’aimerais ben gros avoir des courbes. Oui, tu as bien lu. Je rêve d’avoir des hanches. J’aimerais vraiment avoir des seins. Genre que la maternité m’a rendue plus petite qu’à mes dix-sept ans et ma poitrine qui a allaité trois enfants, eh bien…

C’est ça qui est ça. Le peu qui n’a pas disparu, on n’en parlera même pas.

Oui, j’ose le dire : parfois, j’aimerais être un peu moins mince.

La seule forme ou courbe que j’ai maintenant, c’est mon nombril qui est ressorti après trois grossesses back à back. Et mon p’tit mou de bedaine. Ben oui, j’ai ça même si j’ai la shape d’un pop sicle ; un p’tit mou de bedaine.

Parfois, lorsqu’on me fait trop de remarques sur mon poids, je finis par monter sur la balance pour voir ce qu’elle va me dire. Normalement, mon pèse-personne ne sert qu’à accumuler la poussière.

Parfois, je suis fière, car j’ai gagné quelques livres.

Et parfois, après des semaines stressantes/occupées/chaotiques, je suis triste/fâchée. Allo la combustion de calories dans ce corps hyperactif ! Mais je suis comme ça, c’est tout. Ceci dit, ça ne fait pas de moi une personne plus en forme.

Qu’on se le dise, je déteste parler de poids. Du mien et du tien.

Dis-moi… Est-ce seulement ma perception, mais souvent, il me semble que la minute où l’on porte un enfant et après son expulsion, on dirait que tout le monde se permet de nous parler allègrement de notre poids, comme si ça lui appartenait. Surtout quand on est « dont ben p’tites ! ». C’est peut-être parce que c’est plus ma réalité que je pense ça, tout simplement. Qu’importe.

Tout ça pour te dire que si tu as trop de seins, trop de fesses, trop de toute et que tu n’es pas fan de ton corps, pense au fait que c’est pas mal partout pareil. True story.

On est toutes pareilles, même si on est différentes.

Ça fait que, fille, mets ton maillot, pis enjoy l’été. Sois fière de toi.

Fais-le pour toi. Fais-le pour tes enfants.

Dans mon petit body, j’ai construit trois bébés.

Ma fierté. Ma vie quoi !

Il est petit ce body, mais il en a dedans.

Avant, je pensais que la maternité m’apporterait des courbes. Mais non. Elle m’a tout pris du peu que j’avais.

D’un autre angle, elle m’a tout donné.

Les vraies femmes, ce sont celles qui ont des courbes, qui n’en ont pas, qui sont grandes, petites, minces, en chair, brunes, blanches, jaunes, vertes (?), blondes, noires, rousses…

Ce sont celles qui aiment avec le cœur, qui apprennent à aimer et à s’aimer.

Quand on s’aime et qu’on se respecte, on aime mieux et on respecte plus. Du moins, c’est ce que je crois, bien humblement.

Les vraies femmes, ce sont… les femmes. Point.

Plus tard, je veux que, peu importe son apparence, ma fille mette son maillot, la tête haute.

La vie est trop courte et l’été vraiment pas assez long.

C’est enfin l’été.

Fait beau, fait chaud, ça fait que fille, mets ton maillot, pis enjoy l’été !

Caroline Gauthier

Lauriane ou l’instigatrice du fondement de notre famille

Lorsque je me mets à discuter avec d’autres mamans sur les sujets

Lorsque je me mets à discuter avec d’autres mamans sur les sujets de la maternité, je me rends bien compte à quel point rêver d’avoir des enfants ne m’avait pas beaucoup effleuré l’esprit. Pendant que certaines en rêvaient depuis la tendre enfance ou encore que d’autres clamaient haut et fort que jamais, au grand jamais, la maternité ne ferait partie de leurs plans élaborés de vie, moi, l’éducatrice en petite enfance entourée de bambins au quotidien, je n’avais jamais soulevé la question dans mon cœur ou dans mon esprit. Je n’étais ni pour ni contre. Non, seulement pas encore arrivée à la croisée des chemins pour me poser cette question.

Et puis, sans crier gare, la question n’a pas eu le temps de se poser… elle m’était passée sous le nez à la vitesse de l’éclair… La réponse avait trouvé place en mon ventre sans que je n’aie eu le temps d’y réfléchir.

À l’époque, je venais à peine de rencontrer ton papa.  Un grand gaillard qui cumulait les heures de travail pour subvenir aux besoins de sa fille dont il avait la garde une semaine sur deux. Une blondinette aux grands yeux bleus d’à peine deux ans et demi. Nous entamions une relation remplie d’incertitudes qui ne savait trop par quel bout commencer.

Nous venions de débuter « l’officialisation » de notre couple que nous annoncions par la même occasion ta venue neuf mois pile poil après le début de notre relation. Pourquoi faire compliqué lorsque l’on peut faire si simple!

Et c’est à ce moment précis que tu as fait, à toi seule, grosse comme une crevette dans mon océan, opérer toute la magie telle une véritable Fée Clochette de Disney.  Moi qui n’étais pourtant certaine de rien face à cette vague de nouveautés dans ma vie, j’ai pourtant décidé de plonger à pieds joints dans celle-ci. Ton papa et Julia ont emménagé avec moi. Nous avons fondé, une semaine sur deux, notre petite famille, nous acclimatant ainsi à cette nouvelle réalité de temps plein qui arrivait à grands pas.

Toi si petite, qui venais de bousculer mon grand univers et mes immenses certitudes, tu restais pourtant si discrète. Une grossesse de rêve! Tu valsais dans mon ventre telle une ballerine de haut niveau. Je vaquais à mes occupations et toi, toujours, tu suivais sans grandes manifestations.

J’ai apprivoisé cette nouvelle réalité et plus le temps avançait, plus j’avais hâte de devenir TA maman. Pour nous faire languir, tu t’es pointée avec du retard : 41 semaines et trois jours.  Seize jours après l’effroyable effondrement des tours jumelles de New-York durant lequel l’idée d’accoucher en pleine guerre me terrassait. C’est par césarienne qu’on t’a fait sortir de ta réconfortante position.  Dans mon univers utérin, il n’y avait que de l’amour, que de la quiétude et de la douceur à ton égard. Pourquoi se presser? Cela n’avait tellement rien à voir avec les projections d’horreur qui nous subjuguaient les esprits.

Aujourd’hui, à l’orée de tes seize ans, papa et moi sommes toujours en amour. Nous vivons par contre notre coup de foudre à retardement. C’est maintenant que nous nous offrons la latitude de nous découvrir… Avant, nous étions trop occupés à fonder notre famille. Vous avez, tes sœurs et toi, atteint l’âge de l’autonomie et c’est tant mieux pour nous deux… Nous nous découvrons comme couple et c’est si merveilleux.

Encore aujourd’hui, chère Lauriane, tu es celle qui a le plus confiance dans ce que tu fais et dans la direction où tu vas. C’est par cette même conviction que tu devais savoir, dans mon ventre, que papa et moi allions fonder notre famille. Aussi certaine que ta grande sœur Julia ferait toujours partie de nos vies.

Tu as cédé un peu de ta place pour la venue de ta petite sœur Emmanuelle qui, malade, a pris beaucoup de notre temps, en laissant ainsi moins pour toi.  Tu t’ajustes à toutes les situations. Devenant à ton tour grande sœur, tu avais cette maturité de tout comprendre et pour toi, tout était toujours correct.

Toi, Lauriane, tu as la confiance dans tous tes gestes et tes paroles. Tu as la détermination, la douceur et la passion enfouies dans tout ton être. Tes pas sont dictés par ta volonté inébranlable. C’est tellement beau de te regarder devenir une jeune femme assumée.

Merci d’avoir bousculé mes plans. Emprunter la voie de ton assurance aura été le plus beau des chemins que j’aurai parcourus.

Grâce à toi, j’ai un mari que j’aime de tout mon cœur et qui m’aime en retour comme jamais je n’ai été aimée auparavant.

Grâce à toi, j’ai choisi d’aimer et de laisser entrer Julia dans ma vie. Quelle belle rencontre ce fut d’être sa belle-maman, et ce l’est encore chaque jour.

Grâce à toi, nous avons agrandi la famille, laissant venir au monde notre belle Emmanuelle, te permettant de jouer à la fois un rôle de petite et de grande sœur.

Ne va surtout jamais croire que tu n’as pas été désirée ou que par la force des choses, nous avons dû nous accommoder à ta présence. Non… il n’en est rien. Tu es la plus belle des surprises que la vie puisse offrir à quiconque et tu ne cesses de nous surprendre!

Par ta venue, nous sommes une famille unie et inébranlable, remplie de souvenirs et de traditions que nous tentons de recréer année après année. Une famille qui continue de cheminer et sur qui on peut toujours s’appuyer lors des coups durs. Une famille avec laquelle on peut festoyer toutes les réussites. Le reste nous appartient. Mais notre histoire débute par toi!

Ta maman qui t’aime xx

Mylène Groleau

Un p’tit massage… du périnée!

Qu’est-ce que le périnée? Un muscle situé dans le bas ventre en

Qu’est-ce que le périnée? Un muscle situé dans le bas ventre en forme de losange et qui soutient l’anus, la vessie et l’utérus, rien que ça! Toute cette zone est durement mise à l’épreuve pendant la grossesse. Et pour cause, le poids de votre utérus qui se gonfle, le liquide amniotique et le bébé pèsent sur ce hamac. Comme n’importe quel muscle du corps, il est important d’en prendre soin. L’effort pratiqué pendant l’accouchement représente l’équivalent d’un marathon. Comme n’importe quel grand sportif, préparez-vous! Le meilleur moyen est sûrement le massage périnée. Testé et approuvé lors de ma deuxième grossesse.

Le massage du périnée peut préserver votre périnée et ainsi éviter dans de nombreux cas une douloureuse épisiotomie. Lors de mon premier accouchement, j’ai eu l’impression qu’on m’avait charcutée lorsqu’ils m’ont pratiqué cette petite incision. C’est mon corps, de quel droit les médecins peuvent-ils en disposer? Je m’étais juré de ne pas revivre ça pour mon deuxième accouchement. Alors je me suis préparée. Mais comment faire? Est-ce un sujet tabou ou inconnu? Très peu de personnes parlent du massage du périnée. Il devrait être abordé dans les cours et dans certains livres au sujet de la natalité. J’ai donc entendu parler du massage du périnée par hasard. Je voyais cela comme une sorte de séance de masturbation médicale! Eh bien non, il s’agit vraiment d’une technique très précise pour assouplir votre plancher pelvien.

Il faut commencer seulement trois semaines avant la date présumée d’accouchement, jamais avant. J’ai donc acheté une huile à massage spéciale périnée à base d’huile de germe de blé, qui permet de nourrir et d’assouplir le muscle. Je me suis lancée… pas évident de voir quelque chose avec une bedaine de huit mois! Il faut introduire le pouce et faire des mouvements demi-circulaires en palpant légèrement. Il ne faut pas entrer trop loin, seulement entrer le pouce jusqu’à la deuxième phalange. À pratiquer entre trois à dix minutes tous les jours jusqu’à l’accouchement. La première fois, c’était douloureux, mais plus les jours passaient et plus je sentais une différence. La peau interne était moins contractée, plus souple.

Outre les bienfaits médicaux, le massage est aussi un moment d’intimité, de prise de conscience de son corps, de la redécouverte de ce corps qui a tellement changé, et qui restera à jamais différent après l’accouchement. C’est aussi un exercice cathartique; ça aide à s’ouvrir physiquement et mentalement au passage du bébé. Plus on se sent bien, rassurée et confiante, plus le travail sera facile et maîtrisé.

Quand le jour J est arrivé, malgré la rapidité et la violence de l’expulsion, aucune séquelle, pas d’épisio, rien! Que du bonheur! Et quelques semaines après l’accouchement, ne négligez pas non plus les exercices pour raffermir le périnée. Rééducation, exercices pour serrer/desserrer le muscle et pour retenir sa vessie…

Gabie Demers

Les hormones de grossesse pis les larmes…

Si vous avez déjà porté la vie ou si votre conjointe a déjà eu

Si vous avez déjà porté la vie ou si votre conjointe a déjà eu ses entrailles envahies par la présence d’un fœtus, vous savez fort probablement que parfois (souvent), les émotions causées par les hormones de grossesse peuvent être incontrôlables, vraiment surprenantes et… pas justifiables pour deux cents. J’ai fait le tour de nos collabos et de mes amies, pis je vous jure qu’il y a des bijoux d’histoires!

  • Karine explique qu’elle regardait un film d’horreur style « ado » et que ses larmes n’étaient pu arrêtables lorsque la brunette et l’intello sont morts dès le début du film…
  • Mélanie avoue avoir pleuré sa vie lorsque Rich dans Top Model a laissé Brooke pour la xfois! (Notre question est plutôt : « Est pas morte, Brooke?! »)
  • En pleine tempête de neige, un dimanche soir avant que l’épicerie ferme, Marie France a envoyé son chum lui acheter de la crème glacée menthe et chocolat… qu’elle a vomie quelques minutes après avoir mangé la presque totalité du pot. Son chum lui a promis de ne plus jamais céder à ses pulsions de femme enceinte et Marie France elle, pleurait la « perte » de sa crème glacée dans le fond du bol!
  • Cette même Marie France a pleuré en cachette lorsque son chum s’est fait vasectomiser. Elle venait d’accoucher de leur quatrième!
  • Iris et son chum regardaient un documentaire sur la nourriture et le traitement fait aux animaux que l’on mange. Rendue au bout où ils expliquaient le pauvre sort des porcs, elle a éclaté en sanglots en répétant sans cesse « Les p’tits cochons, les p’tits cochons, les p’tits cochons… » La fille était IN‑CON‑SO‑LA‑BLE.
  • Mélanie voulait manger des pickels pour déjeuner (!!), mais le méga pot lui a glissé des mains quand elle a tenté de le sortir du frigo et il a fini sa route éclaté par terre. On ne vous cache pas que Mélanie a BEAUCOUP pleuré…
  • Annie fait dire que les rénos durant la grossesse = terrible mauvaise idée! Brailler parce qu’il y a trop de poussière pour une femme enceinte, brailler parce que c’est trop bruyant pour le bébé (!?!) brailler parce que c’est le bordel, parce qu’elle angoisse sur ses choix de couvre-plancher, brailler parce que son chum fait pitié parce qu’elle veut qu’il arrache la céramique qu’il est en train d’installer parce qu’elle la trouve trop bleue (c’était gris finalement!)… Bref, criseS existentielleS, tellement superficielles avec du recul post-hormonal!

Pour ma part, j’ai deux anecdotes :

  • En route pour le travail, mon mari au volant de la voiture a écrasé un écureuil. J’étais tellement en larmes que j’ai rebroussé chemin et j’ai callé malade, incapable de revenir à moi-même.
  • Remarquant qu’il y avait une araignée dans le lavabo de la cuisine, j’ai pris un mouchoir et je l’ai semi-écrasée. Je dis « semi » parce qu’au milieu de ma tentative, j’ai eu pitié d’elle… Je l’ai donc mise dehors dans un tas de feuilles, en m’excusant auprès de sa famille et de ses amies araignées. J’pense que mon chandail était mouillé par mes larmes…

Si je résume, la bouffe, les animaux pis les rénos, ça fait pleurer les madames enceintes.

À votre tour! Est-ce que les hormones de femme enceinte vous ont rendue ou ont rendu votre conjointe pleurnicharde, ou colérique (douce, mais violente — contraste, allo!), ou douce, ou déchaînée…?! Allez! Racontez-nous!

 

Ta fausse couche est pire que la mienne…

Ah! C’est un concours? Eh ben… je n’avais pas reçu le mémo!

Ah! C’est un concours? Eh ben… je n’avais pas reçu le mémo! Par contre, bien honnêtement, ça ne m’intéresse pas du tout d’y participer.

Le parcours vers la parentalité est si différent d’une famille à une autre… Certains ont de la facilité à procréer alors que d’autres auront un cheminement laborieux et interminable en fertilité. Certaines feront des fausses couches à répétitions, d’autres aucune. Certaines vivront bien la perte d’un bébé et ce sera un drame immense pour d’autres, certaines vivront une grosse dépression post-partum, d’autres seront sur un nuage sans jamais en descendre. Je pourrais continuer longtemps comme ça tellement les situations sont différentes et nombreuses.

Plusieurs facteurs influencent ces réactions et ces perceptions, sans oublier que des émotions, ce n’est pas rationnel! Pouvons-nous réellement comparer ces événements et les hiérarchiser? Pour plusieurs, il semblerait que la réponse soit oui et ça me laisse sans voix.

Nous avons l’immense chance que ça fonctionne rapidement pour nous. Chéri me regarde et un petit bébé grandit dans mon ventre. Je suis tombée enceinte au deuxième cycle d’essais pour notre fils et du premier coup pour les deux grossesses qui ont suivi.

Après la première fausse couche, les commentaires étaient gentils, mais balayaient toute légitimité de tristesse.

« Vous en avez déjà un en santé, alors vous savez que vous êtes compatibles. »

« De toute façon, tu tombes enceinte vite, non? »

Sur le coup, ces commentaires ne m’ont pas fait réagir. Après tout, c’était vrai. Aussi, nous étions très rationnels et nous nous appuyions sur les statistiques. Entre 20 et 25 % des grossesses se terminent en fausse couche : c’est énorme, mais ce n’est pas grave. Nous voulons quatre enfants, c’était donc à peu près certain qu’on vivrait ça une fois.

C’est quand je suis retombée enceinte, dès le cycle suivant, que les commentaires ont commencé à me faire sourciller.

« Déjà!? Dis-le pas trop fort, c’est gênant! » Hein? Je dois être gênée de tomber enceinte facilement? Et c’est moins une bonne nouvelle parce qu’on n’a pas attendu plusieurs mois?

« Si tu fais une autre fausse couche, ce ne sera pas trop dur à prendre vu que tu sais que tu tombes enceinte facilement. » HEIN? Ce serait censé être moins triste? Pourtant, « les statistiques » ne nous seraient plus favorables. On tomberait à une grossesse heureuse sur trois. Et le stress de la grossesse suivante, il n’a pas lieu d’être?

Cette grossesse s’est aussi malheureusement interrompue beaucoup trop tôt. Mais là, c’était triste, là on faisait pitié…

Vous remarquerez que je n’aborde pas tellement nos émotions et réactions à ces diverses étapes. Simplement parce que ce n’est pas le point. En fait, ce qui me laisse perplexe, ce sont les gens qui se permettent de déterminer à notre place si nous devons être tristes ou stressés, à quel point, à quel moment et, surtout, qui se permettent de juger de la légitimité de nos émotions.

Ces constatations s’ajoutent à celles vécues et entendues par d’autres femmes et couples. Les fausses couches ne sont pas les seules visées. Juger à quel moment une femme peut angoisser à l’idée de ne pas être encore enceinte : après combien de temps est-ce acceptable? Six mois? Deux ans? Être déçue d’accoucher par césarienne alors que maman et bébé sont en santé : légitime ou non?

Il me semble pourtant que toutes les émotions sont légitimes et que je ne peux pas juger une réalité qui n’est pas la mienne… Mais peut-être suis-je trop sensible…

Jessica Archambault

L’attente, ou quand bébé se fait attendre

Je vivais dans un monde de licornes et de fées quand je pensais qu’il suffisait de glisser sur un

Je vivais dans un monde de licornes et de fées quand je pensais qu’il suffisait de glisser sur une peau de banane afin de tomber enceinte. Dans ma tête, quelques galipettes avec monsieur auraient suffi à implanter une petite crevette dans mon ventre.

Le premier mois où cela n’a pas fonctionné, je n’étais pas surprise. C’était la shot d’essai après tout. Le deuxième mois d’échec, j’ai été déçue mais sans plus. Puis, chaque mois supplémentaire où je voyais mes règles arriver a été de plus en plus difficile. Bien sûr, il y a eu quelques retards, mais la maudite ligne solitaire sur le bâton de test me disait « Sorry fille, ce mois-ci, tu participeras au profit de Tampax. »

On espère tellement un bébé, qu’on devient submergé par cette pensée. On est tellement à l’écoute de notre corps qu’on s’invente des symptômes de femme enceinte. Cela fait un an que j’ai mal au cœur et que j’ai les seins tendus. On devient vite accro aux forums de discussions. On tape sur Google « test de grossesse négatif, mais règles quand même, est‑ce possible d’être enceinte? » T’sais, les sites où on mentionne un mal de tête et que nous apprenons que nous avons le cancer des cheveux….

Puis un jour, la réalité nous rattrape. Assis dans le bureau d’un médecin, on apprend que nous aurons de la difficulté à concevoir de façon naturelle. Y’aura pas de bing bang pouf dans la pantoufle. Il y aura des médicaments, des échographies, des injections et plusieurs prises de rendez-vous. Mais surtout, un sentiment de culpabilité de la part du partenaire pour qui c’est plus difficile de concevoir.

Puisque l’infertilité est un sujet encore tabou, on ne s’empresse pas de le crier sur les toits. On ne se tag pas sur Facebook à la clinique de fertilité comme à un concert ou au dernier restaurant en vogue. Et puisque les gens ne savent pas ce que ton conjoint et toi vivez, il y aura bien sûr les remarques telles que « Arrête d’y penser et ça viendra naturellement. » Je le sais, ça fait mal à entendre. Ça fait mal, aussi, quand tes amies t’annoncent leur grossesse, surtout si elle est imprévue. Tu dis à ta face d’être contente, mais en dedans de toi, il y a une pointe de jalousie.

Heureusement, il y a l’entourage. Des personnes qui ne peuvent comprendre exactement par quoi tu passes, mais qui savent écouter et trouver à leur façon des mots pour te réconforter et t’encourager à continuer dans la mesure du possible. Il y a aussi le soutien des conjoints l’un envers l’autre. Et tu te dis que ton bébé, tu ne l’auras pas fabriqué sous la couette, mais bien en passant à travers toute une épreuve avec ton chéri. Et pour moi, c’est une chouette façon de faire un bébé : rester debout ensemble malgré les obstacles de la vie!

Aryane Gauthier

Petit cours prénatal tout en humour pour futurs papas inexpérimentés

Hello mon homme. Tu as très hâte à l’arrivée de ton b

Hello mon homme. Tu as très hâte à l’arrivée de ton bébé, mais lire les 1001 livres sur le sujet que ta femme a lus en moins de deux ça ne te branche pas vraiment? C’est pas grave! Voici une liste de faits cocasses sur la grossesse, l’accouchement et la petite vie postnatale qui pourrait t’éviter bien des surprises!

– Yo! Tout d’abord : ta blonde veut un bébé, mais tu te demandes si tu es prêt? Tu peux tester tes aptitudes en logistique familiale en te pliant à un exercice des plus simples. Promène-toi toute la journée avec une poche de farine dans un bras, et tente malgré tout de fonctionner : passe le balai, mets la table, pitonne à ton ordinateur, toujours sans jamais lâcher ladite poche… Si tu réussis malgré cette entrave à arriver au bout de ta journée (en te fixant des objectifs raisonnables), ben félicitations, tu es prêt à être père!

– Tout au long de la grossesse, mais de façon plus prononcée vers la fin, il se pourrait que ta femme ait mal à des endroits bizarres. Oui, y’a le très connu mal de dos, mais certaines femmes ont mal à des endroits plus ténébreux, comme l’aine et la vulve. C’est normal : ça pèse un bébé, un placenta et un gros utérus gorgé de liquide amniotique.

– Oh oui, pis, vers la toute fin aussi, elle risque d’avoir vraiment les lèvres enflées. Pas celles situées sous son nez, mais bien celles situées sous son nombril!

– Yo, en fin de grossesse, beaucoup de femmes ont le flux. C’est normal, leur corps se prépare à se vider de pas mal de choses, alors les selles (pour lors liquides) y passent aussi.

– Oh pis, parlant de caca, ta femme… elle risque d’en produire et d’en évacuer durant l’accouchement. Eh oui, c’est sûr que c’est dégoûtant à priori, mais impossible de forcer du bas ventre en ouvrant la valve vagin et en fermant la valve anus. Qui dit sortir un bébé dit sortir du caca.

– Yo, ton bébé, il va peut-être naître couvert d’une substance blanche bizarroïde, de sang et de caca (le sien, car certains bébés, sous le stress de l’accouchement, défèquent dans le ventre de leur mère). Don’t panic! On aspirera rapidement ses voies respiratoires pour s’assurer qu’il n’y a pas de caca dedans, et ça risque de s’arrêter là. La substance blanchâtre, appelée le vernix, sert à protéger le bébé. Et le sang (de l’utérus de ta femme), bah, s’il est là en relative petite quantité, y’a pas de raisons de s’inquiéter.

– Ton bébé, ton premier, il va peut-être avoir une tête de ballon de football en naissant. Don’t panic! C’est normal, sa tête molle a pris la forme du bassin de ta blonde. Ça va rapidement se replacer, en dedans de quelques heures.

– Oh pis, il se peut qu’il soit bleu. Tu vas peut-être avoir le temps de formuler dans ta tête « Mais c’est un schtroumpf! » avant de te rappeler que, ça va, c’est normal!

– Yo, ton fils aura des testicules deux fois plus gros que son pénis à la naissance, et c’est normal. Ta fille aura les lèvres de la vulve enflées, et c’est normal aussi. Encore une fois, weird, mais normal : P

– Ta femme, en accouchant naturellement ou avant qu’elle ne reçoive l’épidurale, elle risque de gémir, de crier. Ces cris vont peut-être te rappeler des nuits olé olé que vous aurez passées tous les deux. Don’t panic! C’est normal! Qu’elle crie de douleur durant l’accouchement ou de plaisir durant l’amour, reste que c’est la même femme qui crie. C’est donc normal que ce soit similaire, même si, on s’entend, les sensations sont diamétralement opposées.

– Ou ta femme peut aussi se mettre à faire des sons extrêmement graves que tu pensais qu’elle ne pourrait produire qu’avec un saxophone baryton. C’est normal! Faire des sons graves durant l’accouchement permet une meilleure ouverture du bassin et du vagin pour faire sortir le bébé. Ne ris pas, et même, tiens : sois solidaire, et encourage-la en émettant ces sons graves avec elle, surtout si tu sens que la douleur des contractions monte et que ta femme tend à vouloir pousser des sons plutôt aigus. Sons aigus = fermeture du bassin et du vagin. Tu ne veux pas ça.

– Même chose avec la respiration! Si tu sens que la douleur l’empêche de plus en plus de prendre de longues respirations, respire lentement (et bruyamment quand même, pour qu’elle t’entende. Pense à la respiration de ta grosse tante fumeuse depuis 1959) pour l’aider à revenir à ce rythme. Tu vas alors voir que tu as ton utilité durant l’accouchement!

– Yo, il se pourrait que ta douce moitié chiale pas mal aussi durant l’accouchement. Même si tu la trouves chialeuse et désagréable, ce qui sort de ta bouche doit lui donner l’impression qu’elle est une déesse! « Tu es merveilleuse, belle, bonne, fine, capable », n’importe quoi! : P

– Hé hé, certaines femmes ont une haleine PUTRIDE durant l’accouchement. C’est en partie hormonal et en partie aussi dû au fait qu’elles soufflent beaucoup durant l’accouchement. C’est normal, et il faudra vraiment que tu « prennes sur toi ». Si tu es proche d’elle, elle va sûrement te souffler son haleine de poisson en plein dans les narines. Il te faudra être tough, solide, et faire semblant de rien! Bonne chance 😉

– Yo, après la naissance de votre bébé, ça risque de lui prendre un p’tit bout avant de vouloir refaire des prouesses au lit. Premièrement, son cerveau va focaliser sur une seule et même chose : votre bébé. Deuxièmement, elle va se sentir probablement slaque de la noune et du ventre pendant quelques semaines, ce qui est pas mal un libido-killer. Troisièmement, elle risque d’accumuler pas mal de fatigue au fil des jours et des semaines, ce qui ne donne vachement pas envie de façon générale de s’adonner à une petite partie de jambes en l’air, aussi tendre soit-elle. Et, finalement, beaucoup de femmes ne récupèrent leur libido qu’une fois leurs menstruations revenues. C’est hormonal! Si certaines femmes ont leur retour de règles quelques semaines seulement après l’accouchement, d’autres peuvent attendre jusqu’à deux ans avant de revoir des gouttelettes de sang dans leur fond d’bobette. Deux mots : sois patient.

– Yo, une fois le bébé né (ou même parfois avant!), quand ta femme vivra une émotion forte, y’a des chances qu’elle se mette à pisser du lait (si elle allaite, bien sûr). En entendant son bébé pleurer, en pensant à son bébé resté à la maison avec toi quand elle est à l’épicerie… en faisant l’amour! Don’t panic, c’est normal. Garde le focus, ne la fais pas sentir mal de ça, surtout durant l’action. Bon, après l’amour, tu peux peut-être le mentionner avec un petit sourire en coin (car reste qu’une douche de lait, c’est cocasse) : vas-y selon le degré de susceptibilité de ta blonde. Après tout, tu la connais, tu sais si elle a un bon sens de l’autodérision. En rire gentiment peut devenir un beau moment de complicité! Tiens compte de son état général du moment aussi. Si elle déprime à cause des changements corporels qui viennent de pair avec l’arrivée d’un bébé, tiens ça mort!

– Le début de la lactation (fabrication du lait dans les boules de ta blonde) demande beaucoup à la femme. Certaines font de la fièvre, mais c’est surtout des liquides du corps dont je veux te parler. Tous les liquides produits par ta femme seront sollicités à cet effet. Par conséquent, ta blonde, elle va avoir vachement soif en allaitant, alors sois un ange et amène-lui un grand verre d’eau lorsqu’elle allaite 🙂 Ensuite, fait étonnant, il se pourrait qu’elle soit temporairement assez sèche entre les deux jambes. Si elle est willing de faire l’amour avec toi, cours donc chercher du lubrifiant!

– Yo, le baby blues (petite déprime hormonale post-accouchement) est sous-estimé. Ta blonde va pleurer comme une madeleine (à gros sanglots là) pour n’importe quoi. Laisse-la pleurer pis flatte-lui les cheveux en lui disant que tu l’aimes et qu’elle est belle (même si ça risque de la faire pleurer un peu plus!).

– Quelques semaines après avoir donné naissance à votre progéniture, ta femme aura ce qu’on appelle des lochies : des genres de turbo méga menstruations. Certaines femmes saignent sur un moyen temps, alors attention, papas sensibles!

– Si ton bébé est un garçon, il faut le changer de couches en trente-deux secondes ou moins. Sinon : POMPIER!

– Oh pis, peu importe le sexe de ton bébé, sache qu’un pet en plein changement de couches peut te repeinturer une chambre en moins de deux. Il faut être efficace!

– Et ce n’est pas parce que bébé est dans le bain qu’il ne peut pas faire caca.

– Yo, aussi étrange que ce soit, un nombre impressionnant de bébés font de l’acné durant leurs premières semaines de vie. C’est normal! C’est dû au boost d’hormones maternelles durant l’accouchement, absorbées par le bébé. Certains bébés (gars et filles si je ne m’abuse) peuvent même avoir un peu de lait dans leurs mamelons (renseignez-vous sur la bonne réaction à avoir en pareilles circonstances), et les fillettes peuvent même avoir des mini-menstruations. C’est normal! On s’entend : c’est weird, mais normal ;p

– Le bout de cordon accroché au nombril de ton bébé restera pour quelques jours. Il faut attendre qu’il s’assèche complètement et tombe de lui-même. Il faut savoir que c’est un corps en putréfaction, donc, ça peut chlinguer sur un moyen temps! Des odeurs immondes peuvent émaner de cette région, et c’est normal, tant que la région du nombril n’est pas chaude (signe d’infection).

– Ton bébé risque de loucher les premières semaines. Don’t panic! C’est juste que sa vision n’est pas encore des plus excellentes. Aussi, la forme de nez de certains bébés peut donner l’illusion d’optique que le bébé louche quand en fait, il ne louche pas.

– Et yo, étonnamment, les selles d’un bébé uniquement allaité ne sentent presque rien! Enjoy, mais prépare ton masque à gaz pour l’introduction de l’alimentation solide vers l’âge de sept mois!

Des questions?

Véronique Foisy

Petits fantasmes magiques d’une femme enceinte: confession hormonale

Mon mari a un métier qui traditionnellement vient de pair avec une

Mon mari a un métier qui traditionnellement vient de pair avec une absence saisonnière du nid familial. Il est marin, et est donc en mer de six à huit mois par année (pas consécutifs, heureusement!) Je suis donc la même période seule à la maison avec les enfants, le chien, le chat, le poisson bêta (ou plutôt LES poissons bêta, car je suis incapable d’en garder un vivant plus longtemps qu’un mois et demi!)… et, présentement, avec ma bedaine de femme enceinte.

Et qui dit bedaine de femme enceinte dit HORMONES de femme enceinte[1].

19 h 30. Je couche mes enfants. Pour occuper mes soirées dont l’ennui et la mélancolie peuvent parfois être la base, je navigue sur les internet. Un bon jour, je suis tombée sur une émission qui met en scène des illusionnistes, des magiciens. À force d’écoute, je me suis rendue à ce qui m’apparaissait comme une évidence fatale (à moins que ce ne soient mes hormones et mes hormones seules qui aient tiré pareille conclusion?)… Damn, c’est sexy, des magiciens! Ils sont charismatiques (pas le choix pour pouvoir nous envoûter et nous berner), ténébreux, détenteurs d’un savoir inaccessible… et (tant qu’à en parler, allons-y à fond) ils sont habiles de leurs mains! De quoi émoustiller et stimuler l’imagination de la mère au foyer monoparentale saisonnière tout hormonale que j’étais!

L’un de ces prestidigitateurs m’est particulièrement tombé dans l’œil et a carrément fait surgir de sa latence la petite adolescente de treize ans qui capote un peu trop sur les gars de Mixmania qui sommeillait en moi depuis une quinzaine d’années. Ses jeux d’apparition et de disparition de pièces de monnaie ou de cartes me faisaient rougir comme une fraise en saison, glousser comme un dindon en rut et baver comme un St-Bernard déshydraté en pleine canicule. Mais c’était surtout son sourire, aaaaaah, son sourire! qui me faisait tant craquer que je vivais sous la menace constante d’accoucher prématurément sous le choc brutal de la vue de cette bouche en amusement!

Il faut dire que, malgré mon ravissement, je n’étais pas bien du tout dans cette situation. D’abord, il faut savoir que je m’autocensurais beaucoup. Ainsi, lorsque je fantasmais, je ne m’imaginais pas de « grossiers » actes sexuels sans complicité, sans préliminaire, sans le moindre effet de clair-obscur. Je m’en tenais surtout à crier dans ma tête YÉÉÉ CUUUUUTE! Dans le « pire » des cas, je me suis peut-être brièvement imaginé flirter avec lui et l’embrasser, mais mon cerveau crashait indubitablement passé cette étape, comme le vieil ordinateur surutilisé d’un étudiant sur le point de graduer. Vous me direz peut-être que puisque je n’imaginais pas de scènes sexuelles avec mon muse, mon histoire n’a rien à voir avec l’hypersexualité parfois caractéristique de la grossesse. À cela, je voudrais répondre que la sexualité est bien plus complexe et englobante qu’un simple pénis qui pénètre des orifices (par exemple). Dans mon cas, ici, c’est surtout la question du désir de l’autre qui est sollicitée : de l’hyperdésir.

Je ne me sentais donc clairement pas libre dans cette fantasmatisation. Je me sentais mal d’avoir hâte de coucher mes filles le soir pour partir en quête de vidéos et d’images de lui en ricanant comme une gamine. Je me sentais ridicule d’avoir développé tout un système d’annotation des moments où il m’apparaissait plus hot que jamais (5 min 34 s wow son souriiiiire, 12 min 3 s il passe sa main dans ses cheveux, je bave!) Une vraie groupie cruche pas de vie, quoi!

Mais, surtout, je me sentais coupable face à mon mari. D’autant plus que, lors de son dernier séjour à la maison, je n’avais pas été des plus chaleureuse sous la couette, étant alors nauséeuse en début de grossesse. Fantasmer sur un autre que lui (qui plus est, alors que je portais son enfant) me donnait l’impression désagréable de lui être infidèle. Ce qui est bien sûr d’une absurdité déconcertante! Un nombre écrasant d’hommes (et de femmes aussi, il faut le dire) se masturbent en regardant des porn stars sur internet sur une base quotidienne sans qu’on crie à l’adultère, alors pourquoi est-ce que je ne m’octroyais pas le droit de virer un peu gaga pour un énigmatique magicien?

Enfin, j’étais loin d’être en harmonie avec tout ça. En huit ans d’amour, jamais mon esprit n’avait vraiment erré vers un autre homme que MON homme. Bien sûr, il m’est arrivé de prendre connaissance du charme de certains damoiseaux croisant mon chemin, mais le temps que je formule dans ma tête Tiens, voilà un beau gars que déjà, il n’existait plus pour moi. Pour me faire vivre une « première », il aura fallu que mes hormones de mi-grossesse et le manque de mon chéri fassent un pacte avec le diable, déguisé pour lors en intrigant illusionniste. J’ai par ailleurs cru, durant un instant certain de folie, qu’il n’était pas en fait un magicien, mais plutôt un hypnotiseur, ou un genre de Fantôme de l’Opéra contemporain. My power over you grows stronger yet… The Phantom of the Opera is there inside your mind…

Au sommet de l’aliénation mentale, j’ai confié mon terrible secret à une amie reconnue certes pour son ouverture, mais d’abord et avant tout pour sa légendaire franchise. Je lui ai montré des vidéos de la source de mes divagations quasi orgasmiques, et lui ai posé une question dont la réponse avait le potentiel de me damner : suis-je en train de virer folle? Mon amie a, en l’espace d’un instant, analysé la situation et m’a fourni une réponse que je n’espérais pas, même dans mes rêves les plus fous — même dans ceux avec le magicien en question!

Non Véro, tu n’es pas folle. Tu es enceinte et tu t’ennuies de ton mari, que tu recherches visiblement à travers tes fantasmes, parce que, sérieux, je trouve qu’il dégage quelque chose de ton chum… Un je-ne-sais-pas-quoi que ton mari a…

Sa réponse m’a déculottée! Je n’en revenais pas, j’étais bouche bée. Je n’avais jamais vu la chose de cet angle, mais je n’ai eu d’autres choix que de m’incliner devant mon amie et sa grande vérité. Mon beau mari et le sexy magicien avaient effectivement une bonne quantité de points communs fort repérables lorsqu’on n’est pas affligé d’un terrible sentiment de culpabilité comme je l’étais.

D’abord, les cheveux de l’illusionniste ressemblaient beaucoup à ceux de mon amoureux à nos débuts; tous les deux ont un beau sourire qui vient plus souvent qu’autrement de pair avec le gonflement d’une petite veine du front lors de moments d’hilarité (sooo sexy!); ils ne sont pas très grands tous les deux; ont une préférence marquée pour la même couleur de vêtements; sont tous les deux geeks à souhait…

Bref, fantasmer sur ce bel inconnu a débouché sur un renouvellement de mon amour et de mon désir pour mon mari. Ça m’a rappelé ce qui m’a attirée, m’attire et continuera de m’attirer chez lui. Je ne me sens donc plus aussi coupable de télécharger les émissions du beau magicien que pour admirer sa petite veine popper out de son front quand il rit. Je soupire alors d’aise et j’envoie des ondes amoureuses à « mon bel amour navigateur ». Et j’avoue bien humblement sentir ma chaleur intérieure se calmer le pompon. Je trouve toujours le magicien mignon, mais il ne me fait plus foncer dans les murs comme une poule pu d’tête! Ouf!

Alors, trinquons au cocktail hormonal!

Véronique Foisy

[1] Bon, je ne suis ni obstétricienne, ni sage-femme, ni sexologue, mais apparemment que la libido fluctue énormément durant une grossesse. Si de façon générale elle se tient plus tranquille durant le premier trimestre pour cause de nausées et durant le troisième pour cause d’inconfort, le deuxième trimestre, quant à lui, est souvent vécu comme un affranchissement. Un tas de femmes, emplies de volupté par leurs nouvelles courbes, se sentent alors comme des déesses éthérées. En plus de l’augmentation potentielle de la libido, apparemment que le désir sexuel peut même être intensifié par une plus grande circulation sanguine dans la région canoniquement impliquée dans une relation sexuelle hétérosexuelle : notre bon ami le vagin.

 

Les 10 étapes incontournables de la grossesse

Tu as déjà eu le bonheur de connaître la grossesse ou tu commence

Tu as déjà eu le bonheur de connaître la grossesse ou tu commences cette belle aventure? Voici les dix incontournables de la grossesse!

1— Être enceinte, mais ne pas pouvoir en parler tout de suite. Que ce soit pour éviter les fausses joies, par prudence ou pour des raisons professionnelles, plusieurs futures mamans attendent avant d’annoncer la grande nouvelle. Ça fait que t’es là, avec tes deux barres sur un bâton, t’aurais envie de le crier sur tous les toits, mais tu dois attendre.

2— Le fameux stade de la bedaine molle. T’sais le moment, souvent entre deux et quatre mois, où tu dois endurer ta petite bedaine molle, parce que tu rentres clairement plus dans tes jeans, mais que ce n’est pas encore l’évidence même du ventre de la femme enceinte. Alors personne ne dit rien sur ta prise soudaine de poids, soupçonnant une augmentation mammaire ou encore un accès d’alcool. Ces sujets pouvant créer des malaises, tout le monde semble éviter le sujet.

3— Le parking d’épicerie. T’sais, LE parking proche de la porte… celui pour les femmes enceintes… Ben t’es là, à te demander à combien de semaines de grossesse t’as le droit de l’utiliser. Parce qu’on s’entend que quand on se stationne là les deux premiers mois, on se fait juste dévisager comme si on abusait du système. Mais personnellement, je le trouve tentant dès le lendemain de l’apparition de la deuxième barre…

4— Les cravings de grossesse. Les envies démesurées… Les tentations culinaires incontrôlables… Le fameux cornichon dans la crème glacée aux fraises, c’est du déjà vu! Je suis certaine que tu peux te montrer plus originale que ça, chère future maman. Emmènes-en d’la petite sauce brune chimique, des sorbets à volonté, pis du melon d’eau comme si c’était le dernier fruit de la terre! Engloutis tout ce que tu veux, t’as l’excuse parfaite, anyways.

5— LE moment où tu réalises que ton corps est devenu un objet d’intérêt public. C’est connu, le ventre d’une femme enceinte a le pouvoir d’attirer toutes sortes de gens étranges, qui se réservent le droit de le toucher comme bon leur semble. Non!? La petite madame à l’épicerie, le monsieur au magasin de souliers, la voisine d’à côté… Alouette! C’est quoi cette idée de toucher les gens? Toucher mon ventre, c’est non. Non madame, même pas enceinte. Si on n’a pas déjà pris au moins trois cafés ensemble, tiens tes mains loin de mon corps.

6— Le test du diabète. Le maudit petit jus tellement sucré que t’as l’impression de boire la canne de jus congelé en concentré. Pas d’eau. T’es là à te tortiller dans la salle d’attente, parce que t’as faim et que y’a pas juste le bébé qui est pris avec un rush de sucre… Ça reste un passage obligé douteux quand même… Un docteur qui gave une patiente de sucre pour voir si son corps est capable de le digérer… ou pas. C’est comme de faire passer des tests d’allergies en gavant un enfant d’arachides… juste pour voir.

7— L’échographie. Tu penses que t’as hâte à l’échographie, hein!? Tu te trompes. Tu pensais que ce serait une rencontre fabuleuse avec ton bébé, qu’il allait te faire coucou de la main et te mimer son choix de prénom, au moins. Mais tu réalises que c’est l’épreuve olympique de celle qui arrive à retenir le plus de liquide possible dans son corps pendant que quelqu’un d’insensible lui pèse le plus fort possible sur la vessie. Oui, oui. Parce que la technologue, elle appuie tellement fort sur ton ventre que t’as peur qu’elle brise le bébé. Pis la majorité des parents ne comprennent rien à ce qu’ils voient. Ils plissent les yeux, inclinent un peu la tête, et font semblant de déchiffrer le moniteur devant eux. C’est ça, une échographie.

8— Les premiers mouvements de bébé. Comme c’est émouvant de réaliser que les bulles dans notre ventre ne sont pas que des flatulences! Bébé bouge enfin! Papa, lui, aura la chance de découvrir ça bien plus tard dans la grossesse, alors on savoure le privilège de la primeur. On adore sentir bébé bouger… pendant quelques semaines. Ensuite, on passe les dernières semaines à se demander s’il peut sortir par le nombril tellement il pousse dessus…

9— Le dernier mois. Est-ce qu’on peut avouer qu’il est pénible celui-là? On se lève trente-six fois par nuit pour faire pipi. Notre ventre prend tellement de place qu’on a peur de tomber en pleine face. On ne voit plus nos pieds. Une pression désagréable nous pèse sur le pubis quand on marche. On se rase à tâtons. Attacher des souliers est une mission périlleuse et les bottes d’hiver sont notre pire cauchemar. Bébé bouge tellement qu’on n’arrive plus à fermer l’œil. Le seul avantage, c’est que notre ventre est tellement volumineux qu’il cache le chiffre de notre poids sur la balance. Et pendant qu’on se sent à bout de patience et les hormones dans le tapis, tout le monde nous répète qu’il faut en profiter pour se reposer « avant que bébé arrive ».

10— L’accouchement. L’aboutissement de toute cette aventure. Le plus beau moment de notre vie. Celui où se chevauche la plus grande épreuve de courage, de force, d’endurance et d’amour qu’on aura à surmonter dans une vie. … Jusqu’au prochain bébé…

 

Tic-tac, tic-tac, c’est ton horloge biologique !

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours su que je voulais d

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours su que je voulais des enfants. J’ai même joué à la poupée jusqu’à l’été précédant mon entrée au secondaire. Oui, vous pouvez rire !

Puis, vinrent le début vingtaine et la rencontre de mon homme. C’était clair pour nous deux dès le début qu’on aurait des mini-nous. On a même beaucoup pratiqué avant !

Elle était bien là, elle sonnait, souvent. Mais nous attendions le bon moment. Quoiqu’il n’y a pas vraiment de « bon moment » pour avoir des enfants. Être mariés, avoir une grosse maison, une job payante, une voiture neuve, avoir voyagé, c’est bien beau, mais s’il fallait attendre tout ça avant de se décider, on serait probablement à la retraite.

Quand elle sonne pour nous les femmes, on voit des bedaines et des poussettes partout, au restaurant, au centre d’achat, et on meurt d’envie de se « garrocher » chez Carter’s et de tout acheter (je passe minimum une heure dans le magasin quand j’y vais et ça finit toujours que mon chum est fru parce qu’il m’attend dans l’auto, oups !)

Bref, pour celles pour qui l’horloge sonne, je vous souhaite tout le bonheur du monde dans le début de la maternité ! Ce n’est pas toujours rose, c’est parfois un arc-en-ciel d’émotions chaque jour, mais ça reste le plus beau cadeau de la vie !

Pour ma part, deux filles plus tard, dont une de huit mois qui a fait UNE nuit complète depuis sa naissance, mon horloge se trouve au même endroit que la marmotte qui nous annonçait la fin de l’hiver il y a un mois : dans le fond de son trou à ronfler ! Mais qui sait ? Elle se réveillera peut-être au printemps !

Julie Lampron-Désaulniers

Trois accouchements, trois expériences

Premier accouchement : Wow ! Quelle expérience !</stro

Premier accouchement : Wow ! Quelle expérience !

Ce sont les premiers mots que j’ai dits suite à l’expulsion de mon aîné. Vingt-et-une heures de travail, deux heures et demie de poussée. Je vous le confirme, j’ai travaillé fort pour rencontrer mon petit homme ! Pour chaque contraction, je poussais comme si je voulais chier un ananas (ben ! Oui, je l’ai dit, c’est vulgaire, mais c’est ça !) pendant que mon conjoint discutait du Portugal, de voyages et de bonne bouffe avec le médecin. Je vous jure, s’ils avaient débouché une bouteille de vin pour continuer leur discussion, je n’aurais pas été étonnée !

Mais bref, j’étais alors âgée de vingt-deux ans. Toute pimpante, innocente et surtout fonceuse. J’ai vécu cet accouchement comme une expérience, tout simplement. Je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais. Lorsqu’ils ont déposé le petit dans mes bras, le déclic n’a pas eu lieu. Je tenais un bébé dans mes bras pour la première fois, je ne savais pas trop quoi en faire, mais j’écoutais les directives. J’apprenais. En fait, j’apprenais à aimer ce petit être et jour après jour, mon amour grandissait.

Deuxième accouchement : Pu jamais !

Je ne ressentais aucune contraction. Rien. Niet. Nous sommes même arrêtés manger au restaurant en chemin vers l’hôpital (ben ! oui, j’avais faim et on ne contredit pas une femme enceinte !) À l’hôpital, on m’a expliqué qu’ils voyaient un cas comme le mien environ une fois par année. Le travail était bien là ; sur le moniteur, on pouvait très bien voir mes contractions, mais moi, j’étais dans un état de relaxation totale. Je ne voulais pas prendre la péridurale vu mon état, mais mon médecin me l’a fortement conseillée. C’est elle la pro, j’ai donc suivi ses conseils.

Cinq heures plus tard, lorsqu’ils m’ont annoncé que j’étais prête à pousser, je me suis fait rentrer dedans par un train ! Mon seuil de douleur est passé de zéro à dix, en cinq secondes. Sans les contractions pour me préparer, je n’étais vraiment pas prête mentalement. En seulement dix minutes, je tenais mon deuxième fils dans mes bras. J’ai alors regardé mon conjoint droit dans les yeux et je lui ai dit : PU JAMAIS !

Troisième accouchement : Ok, la troisième fois, c’est la bonne !

Je perds mes eaux et je dois m’occuper de mes deux cocos. Je me rends donc à l’école et à la garderie pour revenir à la maison, pour y attendre mon conjoint. J’ai inondé le banc du côté conducteur de liquide amniotique et j’avais les fesses toutes détrempées ! En route vers l’hôpital, nous sommes restés pris dans le trafic. Un travail « normal » : je sentais très bien mes contractions contrairement à mon deuxième accouchement. Je savais ce qui approchait et tout à coup, je ne voulais plus y aller ! Je voulais ravaler mon bébé ou bien rester enceinte à jamais. Tout sauf accoucher !

Six heures plus tard, je me suis mise à pousser. La tête est sortie, mais les épaules ne passaient pas. J’avais un bébé pris à mi-chemin de la sortie. J’étais en transe, telle la fille dans le film Exorcisme. Je me tordais de douleur quand tout à coup, j’ai entendu la voix de mon médecin me ramener à la réalité en me disant de pousser. Une fraction de seconde plus tard, je tenais ma petite dernière dans mes bras.

Pas besoin de dire quoi que ce soit à mon conjoint, il ne veut plus me voir souffrir ainsi et je ne veux plus non plus. La troisième fois était la bonne. Pour NOUS, c’est fini. Notre famille est belle et complète.

Chaque accouchement est différent et chaque accouchement est une expérience absolument spéciale. Nous vivons des sentiments incroyables qui restent à jamais dans nos mémoires. Le meilleur dans tout ça ? C’est que nous oublions vite ! Nous regardons nos chers enfants avec tant d’amour qu’on en oublie toute la douleur vécue… ou presque.

Je n’échangerais mes expériences vécues pour rien au monde. Et disons-le, entre mamans, c’est vraiment intéressant de se raconter nos histoires ! Elles sont si différentes et semblables à la fois.

Geneviève Dutrisac