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Ma vessie et moi

J’ai les trois plus belles filles du monde (à bas l’objectivitÃ

J’ai les trois plus belles filles du monde (à bas l’objectivité!). Je les ai portées toutes les trois pendant trente-sept semaines et quatre jours. J’ai accouché deux fois par voies naturelles et eu ma petite rebelle par césarienne. Je ne sais pas si c’est le total de toutes ces semaines, le poids des grossesses sur ma vessie ou encore les accouchements, mais ma super vessie n’est plus.

Avant les filles, je pouvais passer une journée entière sans faire pipi. Passer une nuit entière sans me lever, dormir douze heures en ligne. Une super vessie contenant des litres et des litres d’urine.

Et là, les filles sont arrivées. Tranquillement après chaque grossesse, j’ai senti que ma vessie perdait de sa capacité. Que ma capacité à me retenir diminuait, pour ne pas dire disparaissait.

Éternuer est devenu une épreuve olympique. Prévoir ledit éternuement, croiser les jambes et squeezer le périnée. Parce qu’éternuer sans les préalables nommés occasionne une fuite, plus ou moins importante selon le nombre d’éternuements consécutifs.

Je me suis même retrouvée dans un cours d’aérobie à faire des jumping jack d’une drôle de manière. Assez bizarrement pour que la prof vienne me voir et me demande si j’étais blessée. Et moi de répondre : « Oui, j’ai mal à un genou! » Pitoyable, car dans les faits, à chaque saut, je sentais que ma vessie expulsait une petite quantité de pipi.

Moi qui, pour faire une blague à ma mère, lui avais commandé un échantillon de serviettes d’incontinence. Parce que ses fuites et son incapacité à se retenir étaient devenues un running gag entre mes sœurs, ma mère et moi. Je me retrouvais dans une allée d’un supermarché, à contempler un mur de ces serviettes. À essayer d’évaluer à combien de gouttes équivalaient mes fuites (un peu, moyen ou merde je me pisse dessus).

J’avoue avoir pensé que les exercices de Kegels lors de mes grossesses n’étaient peut-être pas aussi nécessaires que ce que les médecins prônaient. Je les faisais parfois, sans trop de constance ni de persévérance. J’avais une vessie grande capacité, pourquoi me casser la tête avec ça? Ma vessie, elle ne m’abandonnerait jamais, on avait une relation privilégiée elle et moi.

Non! Elle a dit adieu à cette relation. Nos rapports sont maintenant houleux et remplis de surprises.

Tout ce que je sais, c’est que maintenant, le trampoline est devenu un engin de torture que j’évite. Cependant, lorsque sous les supplications de mes filles, je cède…

Je me dirige vers la salle de bain et j’enfile ce que j’ai finalement choisi dans le rayon de l’incontinence…

Mélanie Paradis

 

Les cravings de grossesse des collabos!

Des rages de nourriture lorsqu’on est enceinte, amenez-en! Nous se

Des rages de nourriture lorsqu’on est enceinte, amenez-en! Nous serions prêtes à traverser le Canada au grand complet pour avoir cette chère poutine de Chez Ti-Paul qu’on a goûtée une seule fois, il y a cinq ans! Et pas question d’en manger une de Chez Ti-Mé, no’non, EST PAS PAREILLE!

Pour rigoler un peu, j’ai demandé aux collabos leurs pires cravings de grossesses. Alors voici le résultat que j’ai divisé en trois charmantes catégories :

1 — Dérapage contrôlé

(Traduction : Je mange comme une truie, mais santé… j’ai bonne conscience!)

– Soixante sushis au concombre en quinze minutes!

– Un pied de céleri par jour.

– De la salade César en quantité industrielle.

– Des avocats à la tonne!

2 –Ok, j’ai légèrement perdu le contrôle

(Traduction : Mes goûts sont weird, mais sa passe…)

– Des olives Kalamata accompagnées d’une pinte de lait.

– Aller au buffet chinois pour manger SEULEMENT de la soupe Won Ton.

– Le classique : Pot de cornichons à l’aneth et ail!

– Une livre de steak haché cuit, assaisonné de sel et de poivre.

– Une boîte de Pop Tarts par jour.

3 –Fuck off! Je suis une baleine et j’ai faim!

(Traduction : Tassez-vous, sinon je vous mange!)

– Des olives trempées dans le Cheez Whiz.

– Des chips au ketchup trempés dans la moutarde de Dijon.

– Un pomelo trempé dans la sauce BBQ.

– Des chips au BBQ trempés dans la crème glacée à la vanille.

– Boire de la sauce brune!

Et que dire du lait?! Telle une Cléopâtre, si j’avais pu prendre un bain dedans, je l’aurais fait… pour pouvoir le boire par la suite! Bien souvent, le lait se transforme en divin nectar lorsque nous sommes enceintes, et tout à coup, il semble le match parfait à n’importe quel repas de la journée. Sans oublier les aversions pour certains aliments. Une fois que vous êtes transformée en ogresse affamée, votre repas favori peut tout à coup goûter les huîtres avariées.

N’oublions pas les chers papas! Non seulement la plupart du temps, ils doivent aller chercher de toute urgence nos quatre caprices, mais certains feront une charmante grossesse de compassion. Comme disait mon chum : Si tu manges un steak dans ma face à minuit le soir, il y a de fortes chances que j’en mange avec toi! Le seul problème : il n’a toujours pas accouché sept ans plus tard!

Si vous lisez ceci et que vous êtes présentement enceinte, je ne suis pas responsable de ce que vous irez manger suite à la lecture de ce texte!

Et vous, qu’avez-vous mangé d’étrange durant vos grossesses?

Geneviève Dutrisac

 

 

Une fille à tout prix

Je suis une fille. Le summum de la fifille. Celle qui est dédaigneu

Je suis une fille. Le summum de la fifille. Celle qui est dédaigneuse, qui ne sort pas sans maquillage et qui chiale que ses cheveux vont friser parce que c’est humide dans le sud.

Quand j’ai voulu des enfants, j’ai joué au jeu de la roulette-de-ne-pas-demander-le-sexe-parce-que-c’est-trippant à mes deux premiers enfants! Cela m’importait peu!

J’ai eu mon premier bébé garçon. Un grand prématuré qui m’a confirmé que, peu importe le sexe, tout ce qu’on souhaite au fond, c’est un bébé bien rigoureux qu’on peut prendre dans nos bras avant qu’il ait un mois. Un jour, je vous raconterai…

Ensuite, j’ai eu mon beau Elliot. J’ai repris avec lui tout le manque de ne pas avoir mon premier bébé collé sur moi dès les premiers instants. J’étais heureuse et mes boys me faisaient sentir encore plus femme. La louve de la meute, ça me plaisait!

Puis, le temps a passé et le manque de ne pas avoir ma fille s’est fait sentir. Cette fille que je désirais depuis toujours et ce, même si les boys me comblaient comme ce n’est pas possible. Je n’arrivais pas à me résigner à cette réalité de pas-de-poupées, pas-de-couettes, pas-de-mini-moi-qui-se-fait-les-ongles….

Puis, le grand saut! Un troisième bébé… Doigts croisés!

À cette grossesse-là, je n’ai évidemment pas été capable d’attendre pour connaitre le sexe. Échographie. C’EST UNE FILLE! J’ai pratiquement fait passer le détecteur de mensonges à l’infirmière pour confirmer ses dires tellement j’avais peine à y croire!

Et elle est arrivée, cette fabuleuse fille. Rose comme tout ce que j’avais acheté pour elle. Un cadeau enrubanné de rose 24/24. Mon bonbon! Elle complétait à merveille notre famille. En plus, j’adorais l’idée des grands frères protecteurs de leur petite sœur. Elle était à peine arrivée à la maison que les boys l’appelaient « la petite cocotte » et l’embrassaient à qui mieux mieux.

Mais qu’elle m’en a fait baver comparativement à ses frères! Mes deux boys d’amour si tranquilles avaient fait leurs nuits à un mois, douze heures consécutives. Je me retrouvais avec un petit monstre qui ne dormait jamais. Hurlait à la moindre contrariété. Me réclamait constamment. Avait toujours besoin de réconfort et d’affection. Je devais me réinventer en tant que mère parce que ma fille n’était rien de ce que j’avais connu. Déstabilisée, je l’étais.

Elle me ressemblait tellement! Je reconnaissais mon caractère dans plusieurs de ses traits et je doutais à savoir si j’aimais le concept.

Puis elle a grandi et j’ai eu envie de faire d’elle une version améliorée de moi-même. Question de me déculpabiliser de mon leg peut-être. Tant qu’à me ressembler, aussi bien ne garder que le meilleur! J’ai eu envie de parler à celle qui pensera un jour que je ne veux pas son bonheur parce que je lui dis non. J’ai voulu qu’elle sache qu’il y a un sens profond à mes actes. Mon amour pour elle.

Je crois sincèrement qu’elle saura et comprendra un jour. En attendant, je ne peux qu’être moi-même un bon exemple pour celle qui sera le moi 2.0 de demain. Je ne peux que lui souhaiter le meilleur en la regardant faire son chemin.

Je lui souhaite d’être elle-même et fière de ce qu’elle est. Je lui souhaite de se dépasser et d’atteindre ses propres sommets. Je lui souhaite d’avoir confiance en elle-même, mais aussi de faire confiance aux autres et à la vie. Je lui souhaite des projets, des rêves, de l’amour, de l’amitié sincère, des voyages, du beau et du bon. Je lui souhaite par-dessus tout une grande force pour affronter ce que la vie lui présentera comme visage et un grand amour de la vie pour toujours garder confiance en demain. Parce que demain arrive chaque fois avec son lot de possibilités infinies… Mais pour le moment, elle dort paisiblement lovée contre ses toutous et ses poupées. Demain saura bien l’attendre… Et Dieu sait qu’elle saura lui en mettre plein la vue!

Isabelle Rheault

Quand on a un modèle inspirant

J’ai envie de parler de mes parents. Parce qu’ils sont inspirants. Parce qu’ils nous ont toujo

J’ai envie de parler de mes parents. Parce qu’ils sont inspirants. Parce qu’ils nous ont toujours raconté leur histoire d’amour avec des étoiles dans les yeux,

Ils se sont rencontrés au cégep à l’âge de dix-sept ans. Ma mère ne voulait pas d’amoureux. Elle avait une vie bien remplie, plein d’amis et ça lui plaisait. Mais quand mon père l’a embrassée, elle a succombé…

Quand mon père s’est retrouvé au cégep de Trois-Rivières pour le football, ma mère allait le rejoindre patiemment toutes les fins de semaine, en train, avec le chat.

L’année de leurs dix-neuf ans en a été une importante : ils se sont mariés. Mon père a d’ailleurs perdu son alliance sur le terrain pendant un match. Ils nous ont raconté de nombreuses fois les lampadaires allumés ainsi que les joueurs et spectateurs sur le terrain pour la retrouver!

C’est aussi cette année-là que mon frère s’est installé dans le ventre de notre mère. Oups. Ce n’était pas prévu si tôt. Mais il était une si belle surprise! Un ami et coéquipier de mon père avait organisé une belle vague d’entraide. À chaque entraînement, mon père trouvait quelque chose pour le bébé à venir dans son casier, laissé par chaque joueur, à tour de rôle.

On a aussi eu le récit plein d’humour et d’amour de la première naissance. Une grève des autobus a presque empêché mon père d’arriver à temps. Il a finalement fait du pouce pour ne rien manquer! Le médecin a annoncé à mon père qu’il « sortirait » le bébé, que ce n’était pas compliqué, qu’il n’avait qu’à l’attraper comme un ballon de football. C’est grâce à lui que mon père l’a fait pour ses quatre enfants. À chaque accouchement, il nous « sortait » avec amour et était le premier à connaître notre sexe. C’est d’ailleurs grâce à eux que mon amoureux et moi avons fait de même à la naissance de notre bébé.

Deux ans plus tard, malgré le stérilet, c’était à mon tour de venir grandir dans le ventre de ma mère. Oups. Un peu plus rapide que prévu encore une fois, mais une autre belle surprise. Ma mère en était à sa dernière année de technique au cégep. Si elle manquait la session d’hiver, elle perdait un an. Elle s’est donc fait provoquer le 16 janvier pour pouvoir retourner à l’école. Mon père travaillait de nuit et prenait soin de nous le jour. Ma mère allait à l’école durant la journée et étudiait en me berçant la nuit. Mes parents sont des guerriers!

Cinq ans plus tard, à vingt-sept ans, après deux fausses couches, ma sœur est née. Finies les surprises! Elle était pleinement prévue et désirée!

Ensuite, ils ont décidé que la vasectomie était ce qui convenait le plus à leur réalité. Nous étions cinq. Un beau chaos à gérer!

Et, à l’approche de la quarantaine, ils se sont dit que leur famille n’était finalement pas complète et ont eu envie de se relancer dans l’aventure. Mon père est donc repassé sous le bistouri pour une « dévasectomie ». À son rendez-vous pour vérifier si l’opération était réussie, ma mère était déjà enceinte. Notre mini-sœur est née le lendemain de ses quarante ans. Mon frère avait dix-neuf ans, j’en avais dix-sept et ma petite sœur, douze.

J’ai tellement de péripéties et de souvenirs remplis d’amour qui me viennent en tête!

Bien que ma mère soit douée pour nous raconter la vie comme dans un film, je ne vis pas pour autant dans un monde de licornes et d’arcs-en-ciel. Nous avons tous traversé une crise d’adolescence, nous avons eu nos chicanes et nos points de vue divergents. Nos parents ont dû travailler fort, se serrer la ceinture pour nous offrir le meilleur, comme bien des familles.

Ce que je trouve si beau dans l’histoire de mes parents, c’est justement le chaos, le moins beau, l’imparfait. Ils ont traversé des tempêtes et ne nous les ont jamais cachées. Ils se sont surtout toujours choisis et « rechoisis » au fil du temps et des épreuves. C’est un beau modèle. Grâce à eux, j’ai rapidement compris que l’amour peut être beau, grand et magique, mais qu’il faut aussi y mettre du sien et l’entretenir pour qu’il reste fort.

Je nous trouve chanceux d’avoir eu des parents amoureux et démonstratifs, qui se tenaient la main, se bécotaient et s’ennuyaient quand ils n’étaient pas ensemble. D’avoir appris que la famille est une priorité, qu’il faut en prendre soin. Je nous trouve aussi chanceux d’avoir eu des parents qui assumaient leurs failles et leurs imperfections, qui nous ont montré à les surmonter, à vouloir toujours devenir de meilleures personnes.

Je les trouve inspirants.

Mon corps d’avant

Et trois filles plus tard...

Mon chum,

Et trois filles plus tard…

Mon chum, lui, me dit que je suis belle, comme je suis, que j’ai eu trois enfants, que j’en ai porté quatre, que je ne peux plus avoir le corps de mes vingt ans…

Ben moi, je le veux, ce corps là! Celui qui me permettait de porter mon jean ajusté sans avoir le muffin top bien en évidence. J’osais même mettre ce petit chandail qui, quand je levais mes bras, découvrait mon petit ventre.

Maintenant, lorsqu’on découvre mon ventre, on voit l’abus de poutine lors de ma première grossesse (ben oui c’était ce trip-bouffe-là… Vive la grossesse). On voit les traces des trois autres grossesses qui ont suivi rapidement. Mon corps n’a pas eu le temps de se remettre. Et oui, c’est ça, l’excuse que je me donne. Pathétique, n’est-ce pas?

Ce corps qui me permettait de porter fièrement le bikini sur la plage. Avec ma poitrine à la bonne place, pas quelques centimètres trop bas. Mes seins disant fièrement «Youhou on est là!»

Maintenant, je suis rendue cette femme. Cette femme qui porte un gros one piece caché sous une camisole slaque. Cette femme de qui je disais, dans mon petit corps de j’ai pas encore eu d’enfant: « Voyons, c’est quoi c’t’idée de cacher son corps. Assume, la grande! » Maintenant, je te comprends tellement… J’ai la même peur dans les yeux. Celle qui nous fait tirer sur notre camisole lorsque l’on rencontre une connaissance pour être certaine qu’elle ne voit pas l’étendue des dégâts.

J’ai cette même haine dans le regard, en voyant cette jeune fille qui porte un soit-disant bikini. Maintenant, j’appelle ça des triangles de tissus avec des lacets. Et oui, je me retiens pour pas les couper, les foutus lacets… En même temps, je serais sûrement une coche au-dessus de la haine lorsque je constaterais que même sans le minime soutien que t’apportait ton top,  tes seins n’auraient pas bougés.

Tsé, ce corps où j’aurais dû prendre mes deux cuisses ensemble pour combler l’espace que prend une seule de mes cuisses maintenant. Dans le temps où j’avais encore des triceps. Quelqu’un aurait dû me dire qu’on les expulsait avec le placenta. Maintenant, j’ai juste le petits gras qui shake lorsque je fais de gros Bye Bye de la main, alors je me limite au bye bye timide ou encore au signe de la tête.

Tsé, ce corps où ta petite robe noire glissait et t’allait comme un gant. Maintenant, c’est plus un combat pour mettre ta foutue gaine beige (c’est-tu affreux ces trucs là, un peu). Cette gaine qui te fait envisager de passer la soirée debout, car tu ne sais pas si c’est encore possible de t’asseoir. La même qui te convainc de ne pas trop te déplacer lors de la soirée pour ne pas que tout le monde voit ton élégante démarche robotique.

Je ne compte même plus les fois où je me suis reprise en main avec plein de bonnes intentions. Qui se sont terminées par des abonnements au gym avec deux ou trois présences de ma part. Des régimes qui m’affamaient. J’ai même cru aux info-pubs de crèmes régénératrices gainantes. Argent jeté par les fenêtres… Eh! oui, je suis parfois désespérée à ce point-là!

Je retombais rapidement dans mes bonnes vieilles pantoufles d’excuses. Je suis fatiguée, je n’ai pas le temps, j’ai mal à tête, je crois que je pourrais peut-être avoir une commotion si je me frappais la tête sur la barre de poids…

Que veux-tu? Jimmy Sévigny, c’est pas mon cousin! J’ai pas le moyen de me payer un entraîneur privé ou un motivateur qui me botterait les fesses lorsque j’ai envie d’abandonner. Ben non, je suis pas sur mon X. Je dois être plus du genre Y Z.

Peut-être ce texte m’aura-t-il donné le goût d’une autre tentative de reprise en main ou peut-être irais-je me consoler en mangeant une bonne poutine…

Bébé oups, me voilà !

T’sais, dans la vie, on n’a pas toujours le contrôle de tout. E

T’sais, dans la vie, on n’a pas toujours le contrôle de tout. Et savez-vous quoi? C’est ben correct de même! Ça ne se passe pas toujours à notre façon, selon les règles de l’art et dans les étapes que l’on s’imagine suivre… Une vie aussi parfaite que les jeux de Playmobile ou encore les films d’amour indiens où tout le monde danse autour des mariés avec des couronnes de fleurs, et cinq minutes après, ils ont une trâlée de bébés, ça n’existe pas. La vie se présente avec des surprises auxquelles on ne s’attendait vraiment pas et qui changent les pages de notre vie.

Notre histoire

Je croyais que pour fonder une famille, il y avait un guide à suivre avec un mode d’emploi et que le jour où cela m’arriverait, tout serait parfait et pensé. Le chum, une relation d’au moins deux ans, une maison en banlieue, un chien, puis POP! un bébé, puis un autre. Je me voyais suivre l’exemple de mes parents ensemble depuis plus de quarante-et-un ans et toujours amoureux.

J’ai des petites nouvelles pour toi, fille:  non seulement je suis tombée en couple au moment où je m’y attendais le moins et où je désespérais à me dire que ça ne m’arriverait jamais de trouver LE BON, mais en plus ce nouveau chum a réussi à m’ensemencer aussi rapidement qu’un éclair! C’est à peine s’il avait pénétré de deux centimètres que POUF, un petit spermatozoïde s’était réfugié sans avertir dans ma cabane. Un intrus chez moi! Mon chum était le soi-disant TITAN de la fécondation et ici, je dis que nous faisons partie du 1 % d’inefficacité de la pilule contraceptive.

J’étais la première à juger les autres en disant qu’élever un enfant dans une relation de moins d’un an avec un homme qui t’est encore inconnu était insensé. Et un jour, je suis là à regarder mon test de grossesse positif… c’était l’effet d’une bombe. Ce sentiment d’être heureuse et en même temps inquiète pour l’avenir de notre couple.

Notre couple avait traversé de dures épreuves : un avortement, mon départ vers les Philippines un mois après notre rencontre, pour me retrouver au même point de départ, enceinte de lui à nouveau malgré le contraceptif. Faut croire que mes hormones étaient très ébranlées par sa présence!

1,2, 3, GO, on est prêts!

Y a-t-il vraiment un moment où on se dit : « Ça y est, je suis prête? » Pour notre part, ce bébé était attendu évidemment, mais un peu plus tard. Oh! Que oui, l’amour était au rendez-vous, nous étions fusionnels. J’avais vingt-neuf ans, lui trente-cinq ans, on s’est dit : « C’est notre chance! » Jamais auparavant je n’aurais pu m’imaginer ce scénario : moi enceinte de l’homme que j’aime, mais que je connais à peine.

Nous étions passés par un avortement après un mois de relation et cela avait laissé un grand vide dans nos cœurs. Il n’était pas question de revivre cette situation déchirante. Cet homme-là était ce qui m’arrivait de plus beau. Jamais je n’avais rencontré quelqu’un qui me complétait aussi bien. Nous étions en symbiose, comme deux ados émerveillés par tout et rien. J’admirais cet homme pour sa détermination et sa façon de prendre soin de moi. J’avais enfin le sentiment d’avoir trouvé le bon et que peu importaient les embûches, il serait aussi un bon père pour mon enfant.

La peur…

Nous avons discuté longuement et avons choisi de voir grandir ce petit être en moi et de nous donner cette chance. Cet enfant était revenu en moi et pour les bonnes raisons. C’était notre petit miracle qui ensoleillait nos pensées et notre cœur. C’est aussi la première fois que je connaissais la peur de l’abandon, la peur de me faire juger par mon entourage, de rencontrer la famille de mon chum pour la première fois à notre shower…

Je n’avais aucun contrôle sur mes sentiments ni sur mon corps et la suite des événements, mais je savais une chose : ce bébé-là était désiré, aimé, et cet amour serait éternel. En fait, j’étais surtout choyée qu’il m’ait choisie comme maman! Attendre un enfant, que tu sois en couple depuis huit ans ou bien dans une relation depuis six mois, pour moi c’est la même chose. Personne ne peut te garantir que tout ira bien, mais chacun fait de son mieux et il faut se faire confiance. Je me suis fait confiance!

Ici et maintenant

Aujourd’hui, notre relation amoureuse a évolué à notre façon avec ses hauts et ses bas. Nous sommes toujours amoureux, mais en prime, ce petit être s’est collé à nous et pour rien au monde, nous ne changerions notre place! Déjà un an s’est écoulé depuis l’arrivée de notre fils et chaque jour, mon chum et moi nous regardons en nous disant qu’on est vraiment heureux de ce choix et de cette vie à trois!

Je vous aime, mes amours!

Arrivée de Petit Pois et vie sexuelle

Nous sommes le soir, dans notre lit à regarder la télé. J’ai en

Nous sommes le soir, dans notre lit à regarder la télé. J’ai envie de mon homme, mais je ne bouge pas. Je n’entreprends rien parce que je suis molle! Et pas juste molle parce que j’ai hypothéqué mon body en pondant trois beaux cocos. No’non! Je suis molle du petit orteil gauche jusqu’à l’hémisphère droit de mon cerveau et je ne veux même pas bouger le moindre poil de nez! C’est le seul moment de la journée où je peux fouerrer, alors je VEUX fouerrer!

Qu’est-ce qui s’est passé? Comment en est-on arrivés à ça? Voici ma version des faits. La vôtre ne doit pas être si différente…

Avant d’avoir notre premier enfant, notre vie sexuelle était complètement débridée. Je dirais même ridicule! On baisait jour, soir, nuit. Au petit déjeuner, au diner, au souper. Au réveil, à la sieste, au coucher. Tout le temps! Juste d’y penser, je suis tout irritée! Et voilà qu’un jour, le destin s’en est mêlé. Monsieur Destin a décidé d’aller mettre un drôle de Petit Pois bien au fond de mon ventre.

Grâce à monsieur Destin, nous, petits lapins que nous étions, sommes passés de trois ou quatre fois par jour à deux fois par semaine. Ouf! Quelle débarque! Mon pauvre chéri laissé à lui-même avec ses ardeurs dans le tapis pendant que moi, boulette en devenir, j’étais verte de nausée ou bien totalement exténuée par Petit Pois en train de germer.

Ont suivi les derniers mois de grossesses. Tenter avec toute la volonté du monde de trouver une position confortable durant l’acte était devenu une mission en soi. Chéri ne pouvait pas trop insister sur ma poitrine puisque j’étais temporairement devenue une barmaid en train de concocter les pina coladas sans alcool pour notre Petit Pois.

Une fois Petit Pois arrivé, j’étais totalement traumatisée. Petit à petit, je suis remontée en selle, mais tout était différent. J’avais moins confiance en moi. Je manquais littéralement de pratique! Sans avoir besoin de spécifier qu’une fois devenus parents, nous connaissions désormais la vraie définition du mot « fatigue ».

Plusieurs mois plus tard, lorsque nous avons finalement retrouvé notre couple, surprise! Petit Pois numéro deux s’est logé dans mon ventre. Encore une fois, monsieur Destin trouvait qu’on copulait trop!

Durant la deuxième grossesse, on a fait pas mal moins de sport. BEAUCOUP moins de sport. La fatigue causée par rejeton numéro un, les emplois, mon corps qui se transformait encore une fois en grosse boulette… Nous n’avions pas l’énergie pour des combats de lutte gréco-romaine.

Une fois Petit Pois numéro deux arrivé, la vie de couple a pris le bord! Papa et maman étaient fatigués! On se faisait des p’tites vites quand on avait un regain d’énergie. Lorsque Petit Pois numéro deux a enfin atteint l’âge de deux ans, tout allait mieux. Parce que soyons francs, avant l’âge de deux ans, nous n’avions aucun répit!

Et… une troisième grossesse a suivi. Je pourrais compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où nous avons fait l’amour. Je prenais soin de moi et il prenait soin de lui. Point barre! Pourquoi? Je ne sais pas trop! La fatigue, le manque de volonté… Nous avons attendu impatiemment la venue de Petit Pois numéro trois.

Est-ce que mon homme me manquait? Atrocement! Notre couple qui était basé sur le sexe était maintenant fondé sur… l’amour? Les enfants? La fatigue? Un mélange des trois, j’imagine!

Maintenant, il s’agit d’attendre que les enfants dorment. Si nous sommes encore réveillés, bien sûr. Sans avoir besoin de spécifier qu’il ne faut pas faire trop de bruit non plus! Finalement… baiser, c’est ben compliqué quand on a des enfants!

Mais blague à part, vous savez quoi? Pour en avoir discuté à plusieurs reprises avec mon homme, nous ne changerions rien au monde! Lorsque les enfants quitteront le nid familial, qu’ils ne nous cherchent pas! Maman et papa lapins tenteront de rattraper le temps perdu.

Geneviève Dutrisac

Groupes d’entraide sur le web : Quand les amitiés virtuelles deviennent réelles

Seriez-vous prête à donner votre lait maternel au bébé d’une v

Seriez-vous prête à donner votre lait maternel au bébé d’une voisine qui en a besoin? Accueilleriez-vous dans votre maison une personne que vous n’avez jamais vue? Oseriez-vous réserver une cabane à sucre pour quinze mamans et autant d’enfants atteints de terrible-two aigu?

Dans les dix dernières années, j’ai rencontré des humains magnifiques en dedans comme en dehors (le cliché n’est même pas subtil, mais c’est quand même ça) sur les pages virtuelles de forums de soutien. Pendant les années afghanes, je m’étais inscrite à un forum de discussions regroupant des conjointes de militaire. Il y a six ans, j’avais commencé à discuter avec un groupe de mamans qui allaient accoucher en janvier 2011 et qui échangeaient sur le site de Canal Vie. Ces groupes ont fermé. Les relations ont duré.

Nous sommes encore une vingtaine de femmes, conjointes de militaire, ex-conjointes de militaire ou conjointes d’ex-militaire, à rester en contact. Nous nous sommes rencontrées à l’occasion, nous avons approfondi notre relation avec certaines. Il nous est arrivé, lors d’un déploiement ou d’une mutation hors province, de développer des amitiés plus solides et un soutien concret.

Garder un bébé pendant que la maman visite des maisons dans une nouvelle ville. Apporter un sac rempli de bons petits plats pour la famille grippée. Donner une référence pour une compagnie de ménage ou pour l’homme à tout faire le plus fiable du coin. Accourir dès que le téléphone sonne : « Je ne sens plus mon bébé bouger et mon mari n’est pas là » ou « ça ne feel vraiment pas ce soir, j’ai les blues ». Clavarder sur Facebook jusqu’aux petites heures du matin parce qu’on sait qu’on est comprise sans jugement. Des femmes en or, chacune avec sa personnalité et son histoire. On ne s’entend pas bien égal avec tout le monde, bien sûr. Mais c’est une grande famille avec des liens tissés avec du barbelé.

Certaines ont perdu leur mari à cause d’un divorce, d’une mine antipersonnel ou des cauchemars provoqués par le syndrome de stress post-traumatique. Certaines se sont mariées et ont invité des amies du forum. Plusieurs nous ont annoncé en primeur qu’elles étaient enceintes, en attendant de pouvoir partager la nouvelle avec leur amoureux par Skype quand il reviendrait à la base principale. Nous avons tout vécu ensemble, mais à distance. Nous comprenons nos hauts, nos bas, nos délires d’humour et nos histoires d’amour.

Aux alentours de janvier 2011, le forum des mamans de janvier a explosé d’histoires d’accouchements, toutes uniques et touchantes. Les conseils, les questionnements et les photos se faisaient aller sur les écrans d’ordinateur! Pendant qu’une allaitait son bébé pour la vingtième fois de la nuit, le regard perdu et le sommeil oublié, une autre lui rappelait que c’était un pic de croissance et que ça passerait. Deux mamans se donnaient rendez-vous pour aller user les pneus de leur poussette plutôt que de s’isoler chacune de son côté. Un petit groupe préparait une fête au resto ou au parc, histoire de parler autrement qu’en bébé.

J’habitais en Alberta à ce moment, mais l’énergie des mamans se rendait jusqu’aux Rocheuses. Le forum, c’était comme un service d’appel vingt-quatre sur vingt-quatre. Avec en prime, des rires, des émotions (mettez cinquante mamans post-accouchement ensemble… ça se remplit d’hormones assez vite!), des idées, de l’entraide.

Nos bébés de janvier 2011 viennent d’entrer à la maternelle. Le défunt forum a laissé place à une page Facebook et à des rencontres en personne. On partage les photos de nos cocos, on constate jusqu’à quel point ils ont grandi, on annonce la première dent perdue ou le premier petit chum. C’est léger et profond à la fois.

Il y a quelques semaines, un des bébés de janvier 2011 a eu en cadeau une petite sœur, belle comme une pivoine et pétante de santé. Mais voilà, la petite sœur a été hospitalisée d’urgence il y a quelque temps. Diagnostic : malformation cardiaque. À quelques reprises, elle a failli quitter sa famille en emportant avec elle tout l’avenir qu’elle représentait. Panique. Incompréhension. Épuisement. La petite ne pouvait plus téter, la maman n’avait pas de réserve de lait, le stress diminuait sa production…


Dites-moi…

 

Ça vous étonne qu’une des mamans de janvier 2011 qui venait aussi d’accoucher ait offert de donner son lait à la petite cocotte, le temps que la maman se remette de ses émotions ?

Et que les amies virtuelles se soient cotisées pour faire livrer des repas chez les parents éprouvés ?

 

Le lien peut bien être virtuel, mais l’amitié, elle, est bien réelle.

 L’entraide va bien au-delà d’un « www. Les forumeuses. Je vous amitié! »

Ma grossesse sans échographie

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grand

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grande joie, mais aussi d’un grand besoin de protéger ce mini être humain en moi. Chaque décision a été réfléchie en long et en large par mon conjoint et moi. Nous avons fait plusieurs choix en marge des tendances actuelles dans le monde de la naissance. Une des plus marquantes : le choix de ne pas avoir recours aux échographies.

En fait, l’entente prise avec nos (merveilleuses) sages-femmes était que si de leur côté elles avaient besoin de l’information qu’apporte une échographie par souci de sécurité pour mon bébé ou moi, nous allions le faire. Par contre, nous comme parents, nous n’en ressentions pas le besoin. Nous avons préféré l’imaginer, le rêver et l’attendre patiemment.

Mes réflexions sur le sujet ont débuté bien avant ma grossesse. Grâce à ma formation d’accompagnante à la naissance, mais aussi aux nombreux témoignages entendus dans le cadre de mon travail, j’ai eu la chance de réfléchir sur le sujet de la périnatalité pendant plusieurs heures, d’entendre plusieurs témoignages et d’accumuler de belles connaissances sur les pratiques actuelles et l’histoire des naissances au Québec.

Deux constats majeurs me hantaient: les complications font partie de la vie et bien qu’il est important de tout faire pour assurer le bon déroulement de la grossesse, la mort survient parfois. Aussi, la vie intra-utérine des petits bébés est marquante pour eux, il s’agit du début de leur histoire et je voulais la vivre pleinement, loin du stress et des angoisses. De là, justement, mon envie de rester loin des échographies.

Je parle ici des échographies qui peuvent conduire à un diagnostic auquel on ne peut pas réagir en donnant des soins. En fait, je me disais que si un problème est décelé et que le développement du bébé était en danger, la seule option était d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Pour avoir accompagné des familles à travers ce processus, je savais le tsunami émotif qu’une telle décision apporte. Je ne me voyais pas capable de prendre cette décision. En fait, prendre cette décision me faisait vivre beaucoup plus de stress que le fait de ne pas avoir d’échographie . Et puis, j’ai entendu trop d’histoires où finalement, après plusieurs examens, on constate que tout est redevenu normal. Soulageant oui, mais stressant surtout.

Je n’avais pas envie que la peur guide mes choix, je n’avais pas envie d’être rassurée, j’avais envie de faire confiance à la vie, et ce, peu importe l’issue de ma grossesse. Puis, il faut dire que les mesures du développement intra-utérin m’agacent autant que celles du développement de l’enfant ou de l’adulte, en ce sens qu’elle ne laisse que peu de place à la différence individuelle, à la déviation saine de la norme et au rythme propre à chacun lorsqu’elles sont utilisées trop rigidement.

En fait, pour moi tout ce qui tournait autour de l’écho était une source potentielle de stress; le futur poids qu’on aurait prédit à mon bébé, la tache qu’on aurait vue à l’écho et qu’on aurait dû explorer plus en profondeur avec une autre écho ou pire, avec une amniocentèse. Souvent, on pense que je n’ai pas eu d’échographie parce que je suis zen. Non, je n’ai pas eu d’échographie justement parce que je voulais rester calme, parce que la moindre anomalie m’aurait affolée.

Mon bébé je savais qu’il avait des chances d’être porteur d’une maladie quelconque ou peut-être même qu’il aurait pu ne pas se rendre à terme. Je le savais, mais je savais aussi que l’échographie n’y changerait rien, que si j’étais pour lui constater une malformation, j’aimais mieux le vivre bourrée d’hormones d’amour au moment de mon accouchement. S’il était pour avoir une vie hypothéquée par la maladie, nous l’aurions accompagné à chaque instant. De toute façon, mon bébé même quand on écoutait son coeur au doppler, il n’aimait pas ça; il bougeait, se cachait, donnait des coups de pieds et j’avais envie de le respecter. Parce qu’on ne sait pas trop ce que ça leur fait à nos minis bébés d’être épiés de la sorte à répétition. Peut-être rien, peut-être pas non plus, sur ce point mes idées sont moins claires.

 

Alors voilà, ce sont les choix que j’ai pris pour cette grossesse, lors de la prochaine peut-être que je ferai des choix différents, peut-être que je ressentirai le besoin d’avoir recours à l’échographie et si c’est le cas, je le ferai sans hésiter. Je demeure fière d’avoir écouté mon intuition et d’avoir fait mes propres choix. Ceci étant dit, sachez que comme dans toutes les sphères de ma vie, je suis pro-choix. Des vrais choix, basés sur des faits, sur le respect de vos désirs, des choix faits en toute confiance et en toute conscience.

Enceinte et en retrait : la fatigue, le ménage, mon chum pis moi

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire une chambre Pinterest pour Romie, laver les rideaux, réorganiser les armoires de cuisine (classer les CRISTIES de Tupperware), faire le ménage dans le linge de la grande, préparer le linge du bébé par grandeur, allez prendre des marches avec le chien, alouette! Des projets, en veux-tu? En v’là!

 

J’prends ça relaxe au début, tsé faut que je récupère parce que je suis fatiguée. J’me tape une série de quarante épisodes, écrasée s’ul sofa, pis je la vois du salon, l’armoire de Tupperware à classer! Mais spa grave, j’ai l’temps que j’me dis. J’ferai ça demain, parce que demain, il va faire beau pis quand qui fait beau, c’est ben plus le fun faire du ménage.

J’inclus un peu de triage de linge de bébé que je lave, mais qui finit par être oublié dans la laveuse! Faque le lendemain matin, je repars la brassée. Pis là, quand la laveuse sonne, j’me dépêche! J’suis pas pour oublier la brassée deux fois. Tsé, j’ai juste ça à faire laver du linge, moi! Le linge sèche. Moi, ma job c’est d’attendre qu’il sèche en écoutant ma série. J’entends la sécheuse sonner. Je laisse le linge dans sécheuse. J’vais y aller quand ça va sonner la deuxième fois. J’m’endors s’ul divan.

J’me réveille à 15h00. Merde l’autobus. Il me reste quinze minutes pour ne pas avoir l’air trop folle à l’arrêt de bus. Heureusement qu’Axelle est là une semaine sur deux pour me garder un minimum de stabilité.

On rentre.

Première question :

-J’peux-tu écouter mon émission ? S’il te plaît!!!
J’peux-tu vraiment y dire « non » ? J’ai rien fait de la journée!
-Oui

Deuxième question :

-Veux-tu venir t’asseoir avec moi ?
-OF COURSE que j’veux mon poulet!

On écoute la p’tite émission relaxe.

 

Mon chum rentre de travailler. Il voit que j’ai rien fait. Pis il ne chiale pas. Moi, je m’excuse d’avoir rien fait parce que j’fais rien depuis deux semaines! Mais il est heureux; j’me suis reposée aujourd’hui pis c’est correct pour lui. Il va dans la salle de bain pis en même temps, il ramasse la brassée de lavage qui est dans la sécheuse et il la plie. Il sourit pis il fait des jokes. Je l’aime, pis j’veux le marier!

« Demain, j’vais en faire du ménage chéri » que j’y dis. Y me regarde pis y me dit : « C’est correct Gen. Aujourd’hui, t’as fait grandir un bébé en santé ? C’est quand même pas pire, non ? »

Faire le deuil d’un troisième enfant…

 

Il y a deux ans, je m'apprêtais à devenir mère, pour une tro

 

Il y a deux ans, je m’apprêtais à devenir mère, pour une troisième fois : quel bonheur!


Il y a deux ans, on m’annonçait que l’enfant que je pensais porter n’en était pas un : j’avais gagné à la loto. J’étais LA femme sur 200 000 qui aurait à traverser cette pénible épreuve. Une épreuve qui m’aura profondément marquée. Une épreuve que j’ai vécue toute seule.

Je portais en moi une môle hydatiforme. Mon foetus, dès la conception, avait muté en une sorte de tumeur. Restait à la retirer. Puis à faire des tests. Des tests oncologiques. Pour la première fois, dans ma vie, j’ai eu peur d’être confrontée à la maladie. J’ai pensé que peut-être, je n’allais pas voir grandir mes filles. Que j’allais laisser mon complice du quotidien poursuivre sa route tout seul.

Lorsqu’on t’annonce, dans un cubicule, que dans ton ventre, ce n’est pas l’enfant que tu aimes déjà qui s’y trouve; c’est une tumeur. Lorsqu’on t’annonce que dans tes organes, il peut s’y trouver un début de cancer; ça fait peur.

Et il faut avaler toutes ces nouvelles one shot. Ça fait beaucoup pour un petit cœur.

Je me souviendrai toujours du moment où je suis rentrée chez moi, un vendredi soir. Plutôt que d’avoir un beau relevé d’échographie en main, j’avais une prescription pour arrêt immédiat de travail et j’étais en attente d’un appel du bloc opératoire.

Dans ma vie, il y a eu l’annonce du décès de ma mère et il y a eu cette soirée-là. Sentiment inexplicable.

Il y a eu la chirurgie. Puis, les semaines d’attente pour connaître la nature de cette tumeur.

Et il y a eu tous ces mardis, pendant près d’un an, où on m’a fait une prise de sang pour s’assurer que cette môle ne se régénérait pas.

C’est long en titi.

Peu de gens savent combien cette année fut douloureuse pour moi. J’ai vécu une immense solitude. Parce que cette pathologie est méconnue, parce qu’on en entend peu parler.

Si j’écris enfin à ce sujet, c’est pour faire connaître cette maladie. Parce qu’il y a deux ans, je pleurais dans ma voiture à TOUS les mardis. Parce que je me suis sentie incomprise. Parce qu’on a banalisé ce que j’ai vécu. Par simple méconnaissance. Vraiment, sans méchanceté.

Et par-dessus tout, parce que je souhaite éveiller les gens à la grossesse molaire (on appelle cela ainsi également).

Par chance, j’ai déjà deux belles filles en santé et j’y trouve ma consolation. Mais mon deuil à moi, il trouve sa place où? Le deuil d’un enfant que je ne portais finalement pas?!?

Vous n’avez pas idée combien ça fait mal.

 

En cette soirée froide du mois de décembre, je repense à cette étape et j’aime penser qu’il y a, quelque part, une petite étoile qui veille sur ma famille 🌟…

 

 

***Merci à Karine Latulipe; la douceur qui se dégage de ta photo m’a donné envie de m’ouvrir…

Crédit photo Élie Bédard 💕 Merci!