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J’aurais voulu que tu voies ça, maman — Texte : Kim Boisvert

Je suis dans le bain, bien heureuse que ma journée soit finie. J’

Je suis dans le bain, bien heureuse que ma journée soit finie. J’aurais voulu que tu voies ça. En fait, y’a rien à voir tellement que c’est mini. Le cœur m’a serré tellement fort quand j’ai vu le leur clignoter. Ouais, ça clignote. Comme une lumière de Noël mal installée qui ne sait pas trop si elle a envie de faire l’effort de rester. C’est à peine perceptible. J’ai même dit à la dame que c’était peut-être parce que j’avais moi-même bougé. Je me suis rendu compte que c’était l’inverse et que j’étais complètement immobile. Le souffle coupé devant l’écran au plafond qui montrait que ma vie était sur le point de changer. Elle n’est déjà plus pareille. À partir de maintenant, j’ai vraiment deux petits cœurs qui battent en moi, c’est irréel. Deux petits grains de riz qui n’ont rien demandé, mais qui ont été catapultés dans mon ventre, disons-le, omniprésent.

29 mm chacun. C’est vraiment deux petits rien du tout qui chamboulent tout.

J’aurais aimé ça que tu voies ça. Ça doit être ça, l’effet papillon. Je pense que ce qui me fait le plus peur de ces deux petits cœurs qui clignotent, c’est de me rendre compte que le mien ne sera peut-être pas assez fort pour leur donner tout ce dont ils ont besoin. Comme si les voir scintiller avait arraché une partie du mien. Deux mini moi qui s’entêtent à rester.

Au début ils étaient trois ; au moins maintenant, tu ne pourrais plus faire de blagues de triplés. Y’en a un qui a bien compris que c’était pas son heure. Quand on m’a dit que c’était une bonne nouvelle, j’aurais aimé ça être 100 % satisfaite d’entendre ça, mais étrangement, je ne l’étais pas tant. Ça vient peut-être du fait que je ne mange déjà rien de vivant, alors d’avoir perdu un petit bout d’étoile, ça m’a pincé le cœur quand même.

J’aurais voulu que tu voies ça. Mais t’sais, tu les verras jamais.

Kim Boisvert

Qu’est-ce qu’ils feraient l’un sans l’autre… Texte: Nathalie Courcy

Mon grand doudou d’une décennie est arrivé dans mon ventre comme

Mon grand doudou d’une décennie est arrivé dans mon ventre comme un jumeau, mais quand il a été prêt à peser sur le piton Eject à quarante semaines, il faisait cavalier utérin seul depuis six mois. Je me revois à l’échographie confirmant qu’un des fœtus avait été expulsé et que l’autre avait 50 % de risque d’être évacué malgré son petit cœur en santé boum-boum. Méga freeze émotif. Triste de ne pas avoir la chance de connaître mon bébé et l’expérience gémellaire. Soulagée en imaginant une vie peut-être un peu plus simple à gérer avec un bébé à la fois. Heureuse qu’un des deux bébés soit encore bien accroché. Inquiète qu’il ait le réflexe de suivre l’exemple de son jumeau.

Et je me vois en train de me dire « mais qu’est-ce que mon bébé vivant retiendra de ce traumatisme ? » Perdre son frère ou sa sœur avec qui il partageait l’espace depuis plus de trois mois. Perdre son complice des premiers instants. Perdre la seule personne qui le côtoyait vraiment depuis sa conception. Comment un bébé même pas né vit-il ce deuil ? Comment ça s’exprime, quand le subconscient et la recherche identitaire se mélangent ?

Notre bébé étoile a sa place dans notre famille et nos conversations. Il fait partie de la gang, comme grand-papa décédé beaucoup trop tôt pour rencontrer ses petits-enfants. Il existe dans notre cœur à défaut d’exister dans nos souvenirs. Une seule photo en noir et blanc, mais toute sa place.

Né après lui, mon grand bonhomme sera tout de même toujours son grand frère. Lui, il a continué à grandir. Il a depuis longtemps dépassé les quelques centimètres que notre bébé étoile ne dépassera jamais. Mon grand, il a conscience qu’il manque une partie de lui. Et il a longtemps cherché cette partie.

Quand mon petit (plus si petit que ça, quand même !) dernier est arrivé, fiston a trouvé un ami. Et plus le temps passe, plus le confinement perdure, et plus ils se rapprochent puisque l’amitié n’est pas diluée à travers d’autres. Une fusion fraternelle. L’un ne va pas sans l’autre. L’un ne VA pas sans l’autre, dans le sens où ils ne se sentent pas tout à fait eux-mêmes quand leur douce moitié ne se trouve pas dans le centimètre carré à côté.

Quand je cherche une photo de l’un, c’est mission impossible. L’autre a toujours sa face, un pied, une main, dans la photo. Ou son corps complet par-dessus son frère. Ils perdent leurs dents en même temps, ils sont malades en même temps, ils sont bougonneux en même temps. Ils ont le même humour, le même accent qui ne vient pas des parents. Même à l’heure du dodo, après quatorze heures à jouer ensemble, ils ont encore besoin de se coller, de se chatouiller, de se raconter leur vie. Comme s’ils ne la savaient pas déjà par cœur ! Comme s’ils n’étaient pas déjà le personnage principal dans l’histoire de l’autre.

Mes boys, que feriez-vous l’un sans l’autre ? De quoi auraient l’air vos journées depuis que la société s’est refermée sur elle-même il y a presque un an ? Comment auriez-vous vécu les déménagements, les changements d’école, les grandes émotions ? Qui seriez-vous en version solo ?

Éventuellement, les amis ne seront plus virtuels mais bien présents dans votre quotidien. Vos deux ans de différence se feront sentir. L’entrée au secondaire laissera le plus jeune derrière. Et le plus vieux devra s’adapter à une nouvelle vie tout seul comme un grand. Vous devrez défusionner, au moins quelques heures par jour. Décoller la crazy glue des siamois. Mais vous le savez, je n’ai même pas besoin de vous le dire : vous resterez toujours complices. Des infinis banounous, comme vous le dites si bien, dans votre langage juste à vous. Des jumeaux dont la plus grande différence est la date de naissance…

Nathalie Courcy

Jumeau perdu, jumeau vécu (première partie)

Nous écrivons ce texte à quatre mains en souvenir des deux cœurs

Nous écrivons ce texte à quatre mains en souvenir des deux cœurs que nous avons portés. Nous avons toutes deux vécu une grossesse gémellaire qui s’est soldée par le décès in utero d’un des jumeaux et la naissance d’un bébé vivant.

L’annonce d’un bonheur multiplié par deux

Nathalie : En clinique de fertilité, j’avais annoncé au médecin que j’étais en train de devenir enceinte de jumeaux. Il ne me croyait pas. Le jour même de la prise de sang confirmant la grossesse, le médecin m’envoyait passer une deuxième prise de sang dès le lendemain. Je savais intuitivement que le taux de HCG était dans le piton et le lendemain, il atteignait l’Everest. Huit semaines après l’insémination, l’échographie nous montrait deux cœurs et deux mini embryons.

Mélanie : Premier mois d’essai, première grossesse. Je tenais le test de grossesse dans mes mains, fébrile, un mélange de toute sorte de sentiments virevoltait en moi. J’étais heureuse, inquiète, j’avais peur, j’avais hâte. J’ai su tout de suite que cette grossesse était spéciale. J’avais tous les symptômes puissance dix et très tôt. Déjà à neuf semaines, j’avais un petit bedon. J’ai dû aller m’acheter des pantalons de maternité. Les gens qui me rencontraient me disaient : « Mon Dieu! Tu grossis vite! Tu attends sûrement des jumeaux. » Je ne savais pas, dans le temps si tout se passait bien. On n’avait pas d’écho avant dix-neuf semaines, mais quelque chose en moi savait. Une première intuition de maman, je suppose.

Adieu, mon bébé

Nathalie : Le lendemain de l’échographie de huit semaines, je partais enseigner en France pendant un mois. Comme pour mes grossesses précédentes, j’avais peu de symptômes, mais la fatigue était plus grande. En lisant à propos des grossesses gémellaires, j’ai appris qu’il pouvait arriver qu’un seul fœtus se rende à terme. (Je sais maintenant que ça arrive très souvent, mais que la plupart du temps, le jumeau disparaît sans que personne n’ait connu son existence. Il peut même être « absorbé » par l’autre bébé). Une semaine avant de revenir au Canada est née en moi l’intuition que je ne donnerais naissance qu’à un seul bébé. Cette idée s’est transformée en certitude.

À treize semaines d’aménorrhée, je séjournais chez ma mère avec mes deux filles. J’ai commencé à avoir mal au ventre et au cœur, comme si j’avais une indigestion. Après quelques jours, je suis partie seule au cinéma. La noirceur et la solitude m’ont fait du bien et m’ont remise sur pied. Mais la nuit suivante, à cinq heures, j’ai senti un liquide couler entre mes jambes.

Je suis allée à la salle de bain et j’ai accueilli dans mes mains un caillot d’une longueur de dix centimètres. Je ne voulais pas réveiller mes filles. Je ne voulais pas qu’elles voient cette boule sanglante. J’avais peur de les traumatiser, alors j’ai déposé mon bébé dans l’eau froide de la toilette et j’ai fait partir l’eau. Comme si je le baptisais.

Quelques heures plus tard, un médecin confirmait par échographie qu’un des fœtus avait laissé derrière lui un hématome de quelques centimètres. Sur l’écran noir et blanc, je voyais un bébé, un seul, étendu de tout son long puisqu’il avait soudainement beaucoup d’espace. Alors que je sentais déjà les mouvements des bébés dans mon ventre avant la fausse couche, j’ai dû attendre la vingt-quatrième semaine avant de recommencer à sentir mon bébé bouger. J’étais inquiète, j’avais peur d’être dans le 50 % malchanceux de celles qui perdent le deuxième fœtus même s’il est en santé.

Pourtant, je n’ai eu aucune hémorragie. La grossesse s’est poursuivie comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas perdu la moitié de mes espoirs.

Mélanie : J’avais fait le voyage jusqu’à Québec pour faire les boutiques de maternité. Le lendemain de mes achats, mon gros bouvier bernois est tombé malade. Très malade. J’ai dû prendre la décision de le faire euthanasier. Pourquoi je vous raconte ça? Parce que c’est là que le destin a frappé. Je pleurais beaucoup, je l’aimais tellement, ce chien-là! Je pleurais même sans arrêt. J’ai commencé à avoir mal au ventre, je me suis dit que je pleurais trop, que ça devait être ça. Un peu plus tard, j’ai su que quelque chose n’allait pas.

En allant faire pipi, je me suis relevée et l’eau de la toilette était rouge, beaucoup trop rouge. Je paniquais, j’étais à Québec, je ne savais pas où aller. J’ai pensé téléphoner à une amie qui était dans la région. Elle m’a dit : « J’arrive ». Elle m’a conduite à l’hôpital. Je saignais beaucoup. Au triage, l’infirmière, avec toute sa délicatesse, m’a dit : « Ton bébé, tu l’as perdu, il y a beaucoup trop de sang. Le médecin te verra plus tard, retourne dans la salle d’attente ».

Assise sur la petite chaise droite de la salle d’attente, je pleurais en silence. J’attendais que le médecin confirme la nouvelle. J’ai attendu longtemps. La salle était bondée. J’ai finalement vu le médecin urgentiste. Il m’a examinée et a confirmé beaucoup plus gentiment que je n’étais probablement plus enceinte. Il m’a envoyée passer une écho pour être certain qu’il ne restait plus rien. Encore de l’attente, avec un peu d’espoir… Je flottais dans une sorte de bulle je ne voulais juste pas croire que tout ça était vrai.

Finalement installée sur la table d’échographie, le technicien en radiodiagnostic a posé le petit machin sur moi. Il m’a dit : « Je ne comprends pas, tu es toujours enceinte ». Un profond soulagement s’est installé en moi. « Mais il y a un hématome plus bas. Tu étais enceinte de jumeaux, maintenant il n’en reste qu’un. »

J’étais toujours enceinte, mais un des bébés avait repris ses ailes d’ange sans que je puisse le tenir dans mes bras… Un mélange de désespoir et d’espoir s’était installé en moi. Je pleurais mon bébé perdu, mais j’étais soulagée pour le bébé qui se battait toujours pour rester.

À suivre…

http://jumeauxandco.com/grossesse-gemellaire-2/le-syndrome-du-jumeau-perdu/

http://jumeauxandco.com/interviews/conseils-dexperts/devenir-parents-de-jumeaux-quels-impacts-psychologiques/

Nathalie Courcy et Mélanie Paradis

La nuit la plus longue

J'ai toujours eu une relation spéciale avec les dates. Même très jeune, je savais par coeur les d

J’ai toujours eu une relation spéciale avec les dates. Même très jeune, je savais par coeur les dates de naissance de toute la parenté et de tous mes amis. Les choses me marquent, les souvenirs se fossilisent dans mon cerveau.

 

C’est le 17 mai, qu’assis sur notre grande véranda, mon mari Travis et moi avons échangé une longue suite de courriels avec celle qui allait devenir la mère de nos enfants. Une longue nuit, mais pas la plus longue. Une vie triste, moche, sans queue ni tête, une vie de droguée à fumer de l’héroïne et du crystal meth, enceinte de 7 mois.

 

C’est le 31 mai qu’elle est descendue de l’avion, high as fuck, perdue mais soulagée d’avoir trouvé une famille pour les enfants qu’elle portait. Nos enfants. Ça m’a toujours dégoutée de songer à ces femmes qui procréent si facilement et qui ne le méritent pas alors que moi, avec mes ovaires désechés et mes trompes en forme de rien du tout, je ne peux pas donner d’enfant à mon mari. Mais ce jour là, lorsqu’elle a déposé sa grosse valise dans la chambre d’amis et qu’elle s’est nichée dans le premier lit propre que sa vie d’itinérante lui a fait voir depuis 2 ans, je me suis dit que peut-être qu’au fond ces mères qui enfantent le font pour nous, ces mères qui en sont incapables.

 

C’est le 8 juin que les enfants sont nés. Je me souviens de la date comme de la voix de Dédé Fortin qui chantait Beaudelaire “comme il est doux, à travers les brumes, de voir naître l’étoile”. Nous avons passé la nuit avec elle, jusqu’à ce que les médecins sortent les petits de ses vilaines entrailles et les posent dans les incubateurs où ils allaient passer presque les deux premiers mois de leurs vies, mais ce n’était pas la nuit la plus longue.

 

Ça s’est passé le 24 juillet. L’an dernier. Je me rappelle de la date comme on se rappelle de celle de notre première vraie rupture, douloureusement, maladroitement et surtout, déchirée. J’ai reçu le coup de fil du docteur à 3:15. Je le sais parce que j’étais en train de nourrir son frère jumeau et je prévoyais téléphoner l’hôpital dès le boire terminé, comme tous les jours, tous les 3 heures, quand je n’étais pas déjà à son chevet. La ligne étant mauvaise, ça m’a pris quelques minutes pour comprendre ce que le docteur me disait, mais à son ton, ça ne m’a pris qu’une seconde pour comprendre que quelque chose n’allait pas. C’est le coeur serré que j’ai écouté le bon docteur m’expliquer que Félix avait mal réagi aux antidouleurs qu’on venait de lui administrer suite à son opération de la veille pour une hernie. J’ai cru que j’allais perdre conscience lorsqu’il m’a dit, la voix tremblotante, que mon bébé de sept semaines avait cessé de respirer et qu’on avait dû le placer sous respirateur. J’ai serré son frère, Oscar, si fort contre moi que je l’ai entendu couiner. Félix qui ne respire plus par lui-même, qui ne garde pas sa température corporelle à la normale et qui est léthargique.

 

J’ai pensé mourir. Là, sur place, mon fils dans les bras.

 

Il m’a fallu attendre cinq heures pour aller le voir, parce que toute ma famille était chez moi, au Texas, et que ma grand-mère Lucie était du voyage et que je ne voulais pas la troubler. Je ne voulais pas qu’elle souffre, elle qui, à son âge et en rémission d’un cancer, avait pris un avion “en cachette” et était débarquée avec mon père et mon frère pour me faire la surprise. Je leur ai dit doucement que Félix n’allait pas bien et que j’allais devoir m’y rendre sous peu.

 

Depuis la seconde où le médecin m’a expliqué que la morphine l’avait rendu comme ça, je n’ai pas pu m’empêcher d’haïr l’infirmière qui la lui avait administré. N’avait-elle pas lu sa charte? Ne savait-elle donc pas que mes fils avaient passé 31 semaines à l’intérieur de quelqu’un qui se droguait du matin au soir? Pourquoi ne pas m’avoir appelée pour me dire de venir parce qu’il avait mal? Je serais venue et je l’aurais pris contre ma poitrine des heures durant. Je l’aurais bercé et j’aurais embrassé son mal jusqu’à ce qu’il disparaisse et puis il serait disparu.

 

Il était étendu sur le dos et il avait son aiguille de soluté au milieu du crâne, en plus de tous les tubes qui lui sortaient de partout. On fait comment, pour ne pas transmettre son mal à son enfant? On fait comment pour ne pas qu’il sache qu’on est mort de trouille? Je n’ai pas su comment et je me suis écroulée de chagrin. Il n’était pas lui. Mon bébé était ailleurs.

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Il nous a fallu quitter, parce qu’il avait besoin de repos et cette nuit là, je n’ai pas été capable de nourrir Oscar. Je pleurais chaque fois que je posais les yeux sur lui. Sept semaines. Cinquante jours à les apprivoiser, à les aimer, à leur dire à l’oreille que je les ai portés dans mon coeur et non dans mon corps, mais que ma grossesse a duré quinze ans et non neuf mois. Cinquante jours à caresser leurs fronts, à faire le relais entre l’hôpital et la maison pour aller les voir et les aider à devenir assez forts pour entrer à la maison. Cinquante jours à les aimer plus que je ne me suis jamais aimée moi-même.

 

Cette nuit là a durée trois jours. Trois jours à attendre, à me la fermer pour ne pas inquiéter personne, à pleurer dans les bras de leur père et à promettre que j’allais manger, que j’allais me doucher, que j’allais dormir. Trois jours à veiller sur son corps inerte comme on veille sur nos parents qui se meurent ou sur un animal blessé. À lui dire que je l’aime, à lui promettre un motocross et des Noël au Québec. Trois jours à lui lire le petit prince et à tenir sa main froide dans la mienne. Sa minuscule petite main de bébé.

 

Dans la nuit du 26 au 27, Oscar s’est réveillé en sursaut, affamé. Je me suis levée pour lui préparer son biberon et le téléphone a sonné. On n’appelle pas les gens à cinq heures du matin à moins que quelqu’un meurt; aie-je pensé tout bas.

 

“He’s back!”

 

L’infirmière ne pouvait pas attendre, elle ne voulait pas attendre et elle m’a appelé pour me chanter la bonne nouvelle. Sans aucune explication, en même temps que son frère, il s’est réveillé, affamé et puis, le soleil s’est levé sur Bartlett, emportant avec lui la nuit la plus longue.

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Samedi le premier août, nous quittions l’hôpital avec Félix afin qu’il vive avec nous pour de bon. Son frère avait préparé le terrain, lui qui avait emménagé trois semaines avant lui.

 

Le 1er aout. Je vais me rappeler de la date comme on se rappelle de l’anniversaire de mariage de nos grands-parents, comme on se souvient de la première fois qu’on a embrassé l’amour de notre vie. Amoureusement, délicatement, fièrement.

 

Et pour toujours, cette date voudra dire que mes fils sont plus forts que moi.

L’incroyable histoire d’Oscar et Félix – 1ère partie

[gallery bgs_gallery_type="slider" ids="2636,2637"] Félix et son frère Oscar sont nés prématu

Félix et son frère Oscar sont nés prématurément à 32 semaines, le 08 juin 2015. Dès leur naissance, nous les avons adoptés. Leur mère toxicomane a consommé de l’héroïne et des méthamphétamines durant la grossesse. À la naissance, Félix pesait à peine un peu plus d’une livre et Oscar un peu plus de trois livres. Ils sont tous les deux non-voyants et souffrent de multiples handicaps et de problèmes de santé physique et mentale.

Pour voir l’histoire de leurs premières semaines de vie, cliquer ici.

Pour voir comment l’huile de chanvre a fait des miracles pour Félix, cliquer ici.

 

Comment survivre aux jumeaux – 1ière partie: Mini pyjama & Routine infernale

Premièrement, oubliez tout de suite absolument tout ce que vous savez à propos des bébés, ça n'

Premièrement, oubliez tout de suite absolument tout ce que vous savez à propos des bébés, ça n’a rien à voir! La plupart des grossesses multiples ne se rendent pas à terme non plus! Se « rendre à terme » pour une maman enceinte de jumeaux, ça veut dire 36 semaines et demie… Pas 40! Qui plus est, la moitié de ces femmes accoucheront entre la 31e et la 36e semaine…

jumeauxUn bébé prématuré, c’est un bébé qui poursuit le développement qu’il devait faire « in utéro » à l’extérieur du corps de la mère et donc, d’une façon « forcée ». Mes fils sont nés presque qu’à la 32e semaine de grossesse (nous avons adopté les garçons et étions présents à l’accouchement, mais ça, c’est une autre histoire!). Oscar pesait 3lbs7 et Félix 1lbs15. Ce n’est pas gros ça! Un bébé, ça perd du poids dans les deux premières semaines de sa vie, ça perd de l’eau surtout, avant de se donner un élan et d’en prendre rapidement. Donc, à un moment donné, Félix pesait 1lbs4. Ça fait peur, un minuscule bébé!

Ce n’est pas parce que vous attendez des jumeaux que vous allez nécessairement accoucher de façon prématurée, mais vaut mieux être PRÉPARÉE! Et puis de toute façon, règle générale les jumeaux sont plus petits que les bébés uniques!

Tous les vêtements qui sont de taille « nouveau-née » font à des bébés de 6 à 9 livres. En dessous de 6 livres, il faut regarder dans les tailles pour prématurées. Si vous faites le tour des magasins, vous allez vous apercevoir très rapidement que c’est une denrée rare! On a couru les magasins seconde main, les Target, Wal-Mart et autres magasins à rayons pour finalement payer le plein prix en ligne (en plus des frais de livraison accélérée!) En parlant à votre médecin, suivez de très près la courbe de leur prise de poids… si vous avez des doutes sur leur grosseur à la naissance (ou votre plutôt leur petitesse), c’est une bonne idée d’acheter des trucs plus petits. Dans le meilleur des cas, vous aurez des vêtements trop petits en stock, mais vous ne serez pas pris au dépourvu! Qui plus est, un bébé prématuré, ça a la peau HYPER SENSIBLE.

Des caresses ça leur fait l’effet d’ongles dans la peau, il faut donc appuyer plus fermement… avez-vous déjà essayé d’enfiler fermement un pyjama à un  nouveau-né vous? Ce n’est pas d’la tarte! Procurez-vous la gamme de produits et soins pour la peau sensible de Johnson&Johnson, idéal pour les massages, le bain et les petits soins!

Si l’enfant passe du temps aux soins intensifs, l’un risque de sortir avant l’autre. Nous avons passé deux mois à l’hôpital… Oscar est sorti à sa 6e semaine et Félix à la 8e. C’est difficile, surtout pour le couple. Pensez à un plan d’urgence et entrevoyez toutes les possibilités. Si vous avez d’autres enfants, qui sera à la maison avec lui/elle? Qui fera l’épicerie? Qui s’occupera des factures? Il ne s’agit pas de s’attendre au pire, mais bien d’entrevoir les situations particulières et de s’organiser en conséquence, à l’avance!

Des jumeaux, ça fait tout en double, mais rien de la même façon! Ils ne sont pas toujours d’accord sur le moment idéal pour avoir faim, faire caca ou même dormir! Lorsque nous étions à l’hôpital, toutes les infirmières me demandaient si j’allais avoir de l’aide et je ne comprenais pas trop pourquoi… Ca m’a pris environ une semaine comprendre!!! MY GOD que c’est d’la job! J’ai juste deux bras moi tsé! S’il y avait une option pour s’en faire poser un troisième, je serais la première dans la file à attendre qu’ils m’opèrent!  J’ai trouvé en ligne des coussins d’allaitement double, que je vais utiliser dès que l’occasion se présente pour les faire boire ensemble. Comme des bébés naissants boivent aux trois heures, et que le boire idéal dure entre 25 et 45 minutes, si vous ne les faites pas boire en même temps, vous allez courir un marathon que vous allez perdre! Il faut ABSOLUMENT qu’ils boivent en même temps! Comme je n’allaite pas, ils boivent l’un après l’autre. Encore trop petit pour pouvoir boire dans un coussin de nourrisson ou sur un oreiller (les muscles de leurs cous ne sont pas encore assez fort pour le permettre), je dois les faire boire dans mes bras… Calculez comme vous voulez, mais à 45 minutes chacun, je dispose d’une heure trente à chaque 3 heures pour faire ce qui me plait (manger, me doucher, dormir, you know!). D’ici un mois, Oscar pourra boire près de moi sur un oreiller, alors que je donnerai la bouteille à Félix. C’est du sport maudit que c’est du sport! Puis les bébés prématurés ne doivent pas passer plus de trois heures sans boire… NUIT INCLUSE. Donc hop on réveille les bébés la nuit aussi, mais c’est plus facile dans mon cas puisque mon conjoint travaille durant la journée donc la nuit j’ai de l’aide. Qu’ils soient prématurés ou non, si l’un boit L’AUTRE AUSSI!!! Si l’un se réveille et que vous le nourrissez, vous vous devez de réveiller l’autre… même s’il dort comme un ange chéri et que vous vous dites que vous devriez en profiter pour faire de même… Erreur! Il se réveillera impérativement au beau milieu de la sieste du premier et leur routine sera complètement chamboulée! Pour avoir un semblant de vie, du moins pour les premiers mois des bébés, la routine du boire est cruciale, importante et TRÈS difficile à maintenir. N’hésitez pas à demander de l’aide! Les trois premières semaines où ils étaient à la maison, je jouais à Wonder Woman. Je ne manquais pas un boire et je somnolais partout tout le temps. Puis, mon conjoint a pris le relais des deux boires qui suivent son retour à la maison, donc j’ai un 5-6 heures quotidien pour me reposer!

peauPetit bébé = reflux! Plus le bébé est petit, plus le reflux est grand. Il y a aussi un lien important entre l’intubation de bébé et une crise de ‘terreur’ lorsque le lait coule dans sa gorge, parce qu’il n’y est pas habitué, qui est souvent confondu avec le reflux. Oscar boit dans mes bras sans problème, mais comme Félix a été intubé pour le gavage durant plus de 5 semaines, il hurle dès qu’il boit. Je dois le blottir dans mes bras dans une doudou, coller son visage contre ma poitrine, marcher (non-stop) et lui parler/chanter/fredonner (non-stop). Les bouteilles et le lait en poudre sont les grands responsables la plupart du temps, parlez-en à votre pédiatre des les premiers signes d’agitation lors du boire. Par contre, les médicaments ne sont pas toujours la solution… Il y a tellement d’avenues à explorer, thank god for the internet! Pour Félix, nous avons décidé de ne pas donner de médicaments et de ‘travailler avec lui’. Les résultats commencent à porter fruit, il crie maintenant un boire sur trois et dans son cas c’est tout un progrès! Oscar lui est un « buveur paresseux ». Il boit bien, mais il devient trop confortable et s’endort sur la job! Donc, on enlève la doudou, on parle fort, on caresse les oreilles et les tempes et on essaie de le garder éveillé! Il n’y a pas deux bébés de pareils, même s’ils sont jumeaux! Prenez des notes et ne tenez rien pour acquis! Ce que l’un aime, l’autre déteste peut-être qui sait!

À suivre…

Des jumeaux prématurés vraiment attachant!

Depuis la semaine dernière, plus de 13 millions de personnes ont visionné cette vidéo. Il s’agi

Depuis la semaine dernière, plus de 13 millions de personnes ont visionné cette vidéo. Il s’agit de deux petits jumeaux pesant à peine 2 livres chacun dû à leur naissance prématurée. En effet, Kristiana et Kristian sont nés à 28 semaines et 1 jour. La nouvelle maman de l’Australie, Anthea Jackson-Rushford a filmé et publié sur facebook une vidéo de ses poupons, qui posés sur la poitrine de leur papa, se tiennent par la main. Même aussi petits, leur relation est déjà très forte!

Des jumeaux qui ne sont pas nés la même année !

Nés à trois minutes d’intervalles, des jumeaux ne partagent pas la même année de naissance. Es

Nés à trois minutes d’intervalles, des jumeaux ne partagent pas la même année de naissance. Est-ce que c’est possible ? Eh bien oui ! Voici l’explication : à l’hôpital « Zion Médical Center », une petite fille nommée Jaealyn est née à 23h59 le 31 décembre 2015 tandis que son frère jumeau Luis est né à 12h02 le 1er janvier 2016. Ce duo de bébés se partage le titre de dernier bébé de l’année et celui de premier bébé de l’année de San Diego. À la naissance les bébés mesuraient 18,5 pouces (47 cm) et Jaelyn pesait 4 livres et 15 onces (2,24 kilos) et son frère 5 livres et 9 onces (2,52 kilos). Les deux bébés et la maman sont en santé. Félicitations et nos vœux de bonheur à la famille ! Voici des photos des nouveaux nés :

 

Un amour sans limite

On dit que le battement d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, qu'un engrenag

On dit que le battement d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, qu’un engrenage subtil d’infimes causes entraîne d’incroyables conséquences. J’ai parfois l’impression qu’il m’a fallu traverser un Univers de noir, de gris et de triste, pour pouvoir enfin vous serrer contre moi, et que si je n’étais pas tombée enceinte à 17 ans, je ne serais pas en train d’écrire ces mots, le dos appuyé sur votre bassinette. Je me souviens avoir lu voilà de cela quelques années, un article sur l’instinct maternel. L’auteur tentait d’y démontrer que l’instinct maternel n’existe pas, puisqu’une femme qui ne veut pas d’enfant sera incapable d’aimer le sien, tandis qu’une femme qui veut un enfant à tout prix, aimera n’importe quel enfant comme si c’était le sien. Je me souviens m’être interrogée, et en avoir conclu que ce que l’auteur tentait de dire, était que l’instinct maternel n’était pas en fait un lien exclusif entre une femme et son enfant biologique. Si je n’étais pas tombée enceinte à 17 ans, Mika n’aurait pas comblé une famille, qui attendait depuis 15 ans, de bonheur. 15 ans. C’est la différence d’âge qu’il y a entre vous et votre frère ainé. J’aurai donc moi aussi attendu durant 15 longues années avant de vous serrer contre moi. Le battement d’aile du papillon, ça devait être la naissance de votre frère, qui m’a conduite dans une dépression profonde dont je ne pensais jamais me sortir. Des années à me répéter que j’avais fait le bon choix, que je n’étais pas une mère horrible et qu’il est heureux. Des années, c’est long. C’est long et c’est lourd de conséquences, la lourdeur.
Vous savez moi, j’ai toujours voulu une grosse famille, avec une table désordonnée et pleine d’enfants qui sourient et qui crient. J’ai toujours eu ça en moi, cet appel incessant, ce vide à combler que rien ni personne n’arrivait à remplir. Quelques temps après la naissance de votre grand frère, je suis tombée amoureuse du mauvais garçon et puis, je vous passe les détails, je me suis retrouvée dans le bureau du médecin, à me faire gronder comme une fillette de 4 ans parce que j’aurais dû prendre mes précautions, et que le dommage que la ITS avait fait, avait des chances de me rendre stérile. J’ai eu beau prier, crier, souhaiter, supplier, c’était déjà trop tard. Lorsque votre papa et moi avons entrepris le long chemin qui nous a mené jusqu’à vous, il nous fallait inéluctablement passer par la fécondation In Vitro. L’endométriose s’en est mêlé, puis la trompe qui a survécu à l’opération que j’ai du subir il y a de cela 6 ans pour soulager mon mal, s’est retrouvée entremêlée comme prise dans une toile d’araignée géante qui me pourrit les entrailles. Lorsque le médecin nous a dit qu’il nous faudrait probablement plus d’un essais, et nous a demandé si nous avions considéré l’adoption, je suis sortie du bureau en larmes. Jamais, je n’avais même une seconde imaginé adopter. Je voulais sentir en moi un être grandir, lui parler, l’apprivoiser, l’aimer durant 9 mois. Je voulais pousser avec toute la force que j’ai pour le sortir de moi et l’accueillir à bras ouvert. Je voulais qu’il ressemble à mon amoureux, je voulais que mon sang coule dans ses veines. Je me répétais que je n’étais femme qu’en surface et qu’à l’intérieur, j’étais creuse, vide et incapable. Puis, je ne savais pas du tout comment j’allais faire pour expliquer à Mika pourquoi je n’avais pas été en mesure de le garder près de moi, alors que j’avais choisi un enfant que je n’avais pas mis au monde pour accompagner mes journées. J’avais l’impression dans mon cœur, qu’il verrait ça comme un acte de trahison, en plus de l’abandon. Les mois qui ont suivi ont été difficiles pour nous. ‘Essayer’ de faire un bébé, ça sonne toujours bien, sauf lorsque l’on sait que nos efforts seront vains. On a tout essayé. Les jambes en l’air, l’acupuncture, les suppléments, le régime. Rien. Toujours vide.

Puis, le papillon a battu des ailes à nouveau. La sœur d’une amie était enceinte, de jumeaux. La sœur d’une amie avait des problèmes de drogues dures et était sans domicile fixe. La sœur d’une amie allait confier ses enfants en adoption. La sœur d’une amie allait accoucher deux mois plus tard. En confiant ce drame à votre père, parce que tout ce qui touche de près ou de loin l’adoption me bouleverse énormément, je me suis entendue lui dire ‘veux-tu qu’on les adopte’? Je me souviens du regard qu’il a posé sur moi. Amoureux, attendri, comme s’il était soulagé que je le propose avant lui. Il a dit oui d’un seul souffle. Positif, excité. Puis tout a été très vite. Lorsqu’on lui a offert de vous accueillir, de vous adopter, de vous aimer, elle aussi elle a dit oui toute suite. J’avais tellement peur ! Peur de ne pas être capable de ressentir la même chose que ce que j’avais ressenti pour Mika, peur de ne pas être prête, peur de perdre à jamais l’amour que mon fils aîné aurait pu avoir pour moi. Peur de le décevoir. Peur de tout. Peur dans mon cœur et dans mon âme, dans chaque recoin de tout mon être, peur. Et puis, comme une tornade au Texas, vous êtes arrivés deux mois plus tôt que prévu, avec tambours et trompettes et puis, toute la peur, l’appréhension, l’anxiété a fait place à un amour si grand et si inconditionnel que j’ai pleuré pendant toute votre première semaine de vie. Lorsqu’après 6 jours en incubateur, le personnel infirmier m’a demandé de m’assoir dans un des gros fauteuil d’allaitement et qu’ils m’ont dit qu’ils allaient vous déposer contre ma poitrine, mon cœur s’est mis à battre très fort et la tête s’est mise à me tourner. Je répétais dans ma tête ‘faites qu’ils m’aiment, faites qu’ils m’aiment’.
Comme un beau grand rêve doux, on vous a déposé ensemble sur ma poitrine dénudée et vos yeux se sont agrippés aux miens. J’ai caressé votre tête le plus doucement possible, du bout des doigts, pour ne pas vous faire de mal. J’ai touché vos mains et caressé votre dos durant deux heures. Vous m’avez apporté plus de bonheur durant ces deux heures que n’importe qui avant vous. Toute ma vie. Toute ma vie je vous ai portés dans mon cœur. Une longue grossesse, une grossesse difficile mais qui m’a menée jusqu’à vous. J’ai compté et recompté vos doigts et vos orteils, émerveillée. Toutes les infirmières pleuraient, nous disaient félicitations. Votre père a pris place dans le grand fauteuil à mes côtés et il vous a promis la lune. Il vous aimait déjà, lui aussi. Il disait ‘mes garçons’ avant même votre naissance et a appris le refrain du” Petit bonheur ” de Félix Leclerc, en français, juste pour pouvoir vous le chanter. Ce jour là, j’ai décidé que je ne pouvais pas laisser ma peur de décevoir Mika me guider. J’ai trois enfants. Trois beaux grands garçons et puis, vous êtes des frères. J’ai compris ce jour là, que mes vœux avaient été exaucés à travers votre adoption, et que j’étais la seule qui ne le voyait pas. Vous allez ressembler à votre père, parce qu’il vous aime, parce qu’il prend soin de vous et parce que vous avez déjà son caractère de cochon. Je vous ai portés. Je vous ai portés de par mon désir de vous toucher, de vous voir, de sentir votre odeur. Je vous ai portés longtemps, mes garçons. Je vous ai portés dans la manière que j’ai de toujours vouloir être près des enfants, peu importe ou on va. Je vous ai portés chaque fois que j’ai regardé les vêtements pour enfants, dans les grands magasins. Je vous ai portés en achetant une maison avec cinq chambres, bien avant votre venue. Je vous ai portés et mes proches le savaient, que je vous portais dans mon cœur et dans ma tête, et c’est pour ça que votre tante m’a parlé de vous, parce qu’elle savait que nous étions fait pour être ensemble.

Le soir, lorsque je vous lis votre histoire, je pense à tout le chemin que nous avons dû faire pour nous trouver et je me surprends à sourire, en vous voyant tomber endormis blottis l’un contre l’autre dans mes bras. Je n’aurais jamais pu être plus heureuse qu’avec vous, jamais, et je ne peux imaginer mon existence sans vos yeux accrochés aux miens et vos mains dans les miennes. Je vous aime d’un amour profond, pur et sans secret. Je vous aime de la même façon que j’aime votre frère, avec les mêmes mots et sur le même ton. Je vous aime comme une mère aime ses enfants et toute ma vie, je vous dirai merci lorsque vous vous endormez contre moi. Merci, de nous avoir fait confiance. Merci, de vous être accrochés. Merci, de nous avoir choisis.