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Mon papa, il s’est auto-tué

C’est comme ça que ma petite sœur expliquait le suicide de mon p

C’est comme ça que ma petite sœur expliquait le suicide de mon père à ses amis. Elle avait huit ans et c’était il y a un peu plus de quatre ans maintenant.

Mon père s’est suicidé en lien avec de l’intimidation en milieu de travail. Si les circonstances et le sujet du harcèlement psychologique vous interpellent, je laisse les bons mots, précis et avec juste ce qu’il faut d’émotions de Patrick Lagacé vous le raconter ici , ici et ici

Ce sur quoi j’ai envie d’écrire, c’est nous. Ceux qui restent.

On nous a dit, quand c’est arrivé, que nous étions en choc post-traumatique. Moi qui étais en mode gestion-de-crise-efficace-je-m’occupe-de-tout-le-monde-sauf-de-moi, je trouvais ça exagéré. Avec le recul, je crois que c’était juste. C’est tellement surprenant, tellement gros, tellement violent comme douleur, tellement inattendu, tellement…

On nous avait aussi dit que le deuil dans des circonstances particulières comme un suicide prend en moyenne entre dix-huit mois et trois ans. À l’époque, je trouvais ça décourageant. Force m’est d’admettre que c’est vrai. Cependant, ce n’est pas trois ans dans le noir. Ce sont trois années à affronter les vagues en tentant de ne pas s’y noyer. Petit à petit, les vagues sont moins intenses, les creux moins bas et plus espacés. Doucement, très doucement.

À travers ce drame indescriptible, il y a nous, la famille, et nous, les individus : ma mère, mon frère, mes deux sœurs et moi, sans oublier l’amoureuse de mon frère et celui de ma sœur qui nous sont précieux à tous.

Pas évident de prendre soin de nous en tant que personnes à part entière tout en prenant soin les uns des autres, parce que tous ne réagissent pas de la même façon à la mort. Les uns ont besoin de parler de l’être perdu avec tendresse et l’idéalisent. D’autres se questionnent sans cesse et veulent en discuter pour comprendre le pourquoi du comment. Alors que certains gèrent ça tout autrement, sans trop en parler. Comment répondre aux besoins de ceux qu’on aime tout en respectant les nôtres?

Je n’ai pas la réponse. On est passé au travers. Ça fait quatre ans. On va bien maintenant. En fait, c’est la première année qu’on traverse les dates (anniversaire de mon père, anniversaire de mariage de mes parents, date du décès, etc.) sans que personne ne redescende. On n’a pas oublié. On est encore triste. Mais ça va.

Il y a aussi les autres, ceux qui nous entourent, la famille et les amis. Comment accompagner des proches dans un deuil par suicide? Avec amour et ouverture, c’est la seule réponse. Parfois, Il n’y a rien à dire ou à faire, il faut juste être là. Si ça vous met trop mal à l’aise, essayez de ne pas trop nous le faire sentir. Nous sommes encore là et n’avons pas choisi cette situation. De grâce, évitez toutes les phrases sous-entendant plus ou moins subtilement qu’il a fait un choix. Le suicide n’en est pas un. C’est une absence de choix. Pour ceux qui font une tentative, il n’y a pas d’autre option.

Soyez compréhensifs. On n’est pas à notre meilleur. J’ai moi-même été assez intense par moments. Bien que je sois très chanceuse d’être si bien entourée d’amis précieux et de collègues au grand cœur, certaines personnes m’ont jugée pour des réactions que j’ai eues et des maladresses que j’ai pu commettre dans les mois qui ont suivi. Bien que ça m’attriste parce que je considère que ça ne me représente pas, je dois accepter que ces gens m’ont rangée dans une petite boite et ont pris leurs distances. Je me concentre donc sur ceux qui ont su être là, sans me juger, et qui peuvent aujourd’hui apprécier le fait que je suis pas mal plus relaxe! Heureusement, ils représentent la grande majorité.

Il n’y a pas de recette miracle ou de formule magique. On s’aime très fort et on a tenté du mieux qu’on pouvait de se respecter. Ce serait mentir que de dire que nous ne nous sommes jamais écorchés en traversant ce long processus de deuil, mais l’amour que nous nous portons a été plus fort. On comprenait. Cet amour et ce respect que nous nous portons, nous le ressentons encore aujourd’hui et notre famille est tissée encore plus serrée! Ceux qui nous ont le plus aidés sont ceux qui ont utilisé la même formule : amour, respect et ouverture.

Jessica Archambault

Être un parent orphelin de père

Quand j

Quand j’étais enfant, tout ce que je voulais, c’était avoir un jour ma propre famille. Et aussi ma carrière.

Voyant les conditions dans lesquelles ma mère nous élevait (pauvreté, aide sociale avec des fins de mois difficiles, drogues, alcool, négligence, et j’en passe), je me disais que lorsque j’aurais des enfants, ils ne manqueraient de rien. Et surtout pas d’un père.

Mes sœurs avaient leur père, moi non. Moi, j’avais des oncles ou les chums de ma mère. Les deux seules figures paternelles que j’ai eues un certain temps dans ma vie ont été le père de mes sœurs (bien qu’il me traitât comme sa propre fille à plusieurs égards, il n’en restait pas moins le père de mes sœurs) et le mari de ma tante. Les deux sont morts alors que j’étais adolescente et ont fait partie de ma vie par intermittence, selon la bonne ou la mauvaise volonté de ma mère.

Donc, quand j’ai appris que j’étais enceinte, je tenais à ce que cet enfant ait son père. Par contre, je pensais qu’il fuirait comme le mien, d’autant plus qu’il n’arrêtait pas de dire qu’il ne voulait pas d’enfants!

Deux enfants (garçons) et quinze années plus tard, leur père est toujours là, et ils ont une belle complicité.

La difficulté, quand tu viens d’une famille de femmes indépendantes qui ont toujours clamé haut et fort qu’elles n’avaient pas besoin d’hommes dans leur vie, c’est de laisser la place à cet homme et de le laisser gérer quand il le faut. Par exemple, pour ce qui est de la discipline, ça a pris quelque temps avant que je sois d’accord avec sa façon de faire… qui somme toute, fonctionne bien!

Aussi, voir l’aspect masculin qui peut parfois être plus rude, entre gars surtout, alors que je n’ai pas vraiment eu de repères, c’est plutôt déconcertant. J’ai bien vu mes cousins et leur père se «tirailler». Parfois, je trouvais que ce dernier jouait de façon un peu trop raide à mon goût, mais c’était encore l’époque où le jeune devait devenir un «vrai homme»… donc encore là, est-ce que c’est toujours valide ou d’actualité? Est-ce que, si j’avais eu un père, j’aurais pu comprendre cet aspect chez l’homme, pour avoir passé toute ma vie auprès de mon père? Je me pose souvent la question…

Mes enfants ont toutefois deux grands-pères, les parents de mon conjoint s’étant remariés (ce qui est mieux que rien, j’en suis tout de même consciente). Par contre, ils ne connaîtront pas l’héritage et le bagage que mon père aurait pu leur transmettre et souvent, c’est difficile à accepter. Mon père était grec et j’aurais aimé, au même titre que mes enfants sûrement, connaître cet aspect de ma culture.

Je sais qu’on peut aussi choisir sa famille et se constituer un modèle familial avec des personnes et des amis de toutes les générations qui sauront influencer nos enfants au même titre qu’un vrai grand-papa, ou qu’un père pour moi. Malgré tout, le vide est bel et bien présent…

 

Karinne Bouchard

Tu aurais été un grand-papa si précieux

J’ai toujours su que je voulais des enfants. C’était fort, je l

J’ai toujours su que je voulais des enfants. C’était fort, je le sentais à l’intérieur de moi. Cependant, mes histoires d’amour étaient catastrophiques. Alors, j’ai décidé que j’aurais des enfants quand même.

 

J’allais fonder une famille toute seule

Je me disais que mes enfants n’auraient pas de papa, mais qu’ils auraient de magnifiques modèles masculins, surtout grâce à mon père qui serait un grand-père précieux.

 

 Mais il n’en a pas été ainsi… 

J’ai rencontré mon futur mari sur Tinder (oui, Tinder peut fonctionner) et il est un papa merveilleux. Ce qui est pour le mieux, car mon idéal était de fonder une famille à deux, de pouvoir partager les joies et les défis de la vie familiale avec lui. Je croyais sincèrement que ce n’était pas pour moi et je suis très heureuse de ce changement de plan.

Entre mon idée d’avoir un enfant seule et la rencontre de mon chéri, mon père est décédé. Je ne lui avais pas parlé de mon projet. J’avais peur qu’il croit que je ne considérais pas important la présence d’un papa dans la vie d’un enfant. Alors que c’est tout le contraire, que c’était en grande partie parce qu’il était un papa si bon et si présent et qu’il serait un grand-papa extraordinaire que j’ai pu faire ce choix.

 

Aujourd’hui, je pense souvent à mon père

 

Une partie de moi aime imaginer qu’il connait mon fils, qu’ils se sont rencontrés avant sa naissance, qu’il l’a bercé et qu’il vient encore le voir parfois. Du moins, j’en rêve et ça me fait du bien d’y croire.

Ma mère et moi nous disons souvent à quel point il aurait adoré être grand-père, quelle blague ou quel commentaire il aurait fait. Nous sommes certaines qu’il aurait versé une larme en prenant son petit-fils pour la première fois, qu’il aurait joué avec lui, qu’il aurait su le réconforter facilement; il était si bon avec les bébés, qu’il lui aurait fait faire des culbutes et qu’il lui aurait donné des « vitamines » à profusion (il nommait les câlins ainsi).

Ce sont de beaux souvenirs qui remontent, nous y pensons et en parlons avec joie. Je pense souvent à ce qu’il me dirait, ce qu’il penserait. J’aime que mon fils me permette de penser souvent à mon père avec amour et douceur.

D’un autre côté, ça me rend triste et nostalgique de savoir que mon bébé ne connaîtra pas son grand-père. Je me demande comment je réussirai à lui transmettre un peu de son grand-papa même s’il ne pourra jamais être dans ses bras, découvrir ses goûts musicaux, jaser de super héros, apprivoiser son humour et argumenter avec lui.

J’ai l’impression que je ne trouverai jamais la réponse, mais j’espère que mon père continuera de m’habiter et qu’à travers moi, ma mère, mes sœurs et mon frère, il aura aussi un impact sur son petit-fils.

 

Le bébé marketing

« Approuvé par docteur maman. »

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« Approuvé par docteur maman. »

« Le choix numéro 1 des mamans. »

Des slogans vendeurs, certes, mais qui n’aident en rien la cause des papas. Moi, j’ai pour mon dire que quand tu souhaites avancer dans la vie, faut regarder par en avant. Arrêtons de penser que les pères n’ont pas d’avis sur la sorte de couche idéale pour son bébé ou encore sur le genre de sirop à donner à sa progéniture. On a demandé à papa de s’impliquer davantage? Alors, ouvrons-lui toute grande la porte de cette aventure.

Récemment, je magasinais avec L’Amoureuse dans une boutique de vêtements pour enfants et mes yeux critiqueux se sont arrêtés sur l’affiche au-dessus de la salle où se trouvait la table à langer : « Pour les mamans qui veulent allaiter ». Je vous rappelle que nous sommes dans un magasin de vêtements pour enfants; je m’attendais donc à une plus grande ouverture d’esprit de leur part. Juste les mères, vraiment? Je sais que je m’arrête sur un mot sur une affiche, mais quand on veut du changement, il faut agir et ne pas attendre ce changement. Il faut le provoquer. Invitez-nous à y aller; poussez-nous à prendre nos responsabilités. Et si je dis ça, c’est que je connais les gars; j’en suis un. Si tu me laisses un pouce de liberté pour te répliquer : « ah… désolé, j’peux pas changer la couche de bébé, c’est écrit que y’a juste les mamans qui peuvent y aller »… j’vais sauter sur l’occasion. C’est sûr : les hommes, on est comme des enfants. Si je souhaite que L’Héritier brosse ses dents, je dois faire plus que de mettre sa brosse en évidence dans la salle de bain. L’incitation à l’hygiène buccale doit être plus précise et directe que ça sinon c’est clair que le scorbut va s’en mêler.

Même chose dans les endroits publics qui n’ont qu’une seule table à langer… dans la salle de bain des dames. Personnellement, je ne m’arrête pas là-dessus; mesdames, si j’entre de votre côté avec un bébé dans les bras, ce n’est pas par voyeurisme. Y’a une couche à changer pis elle va se changer… quitte à découvrir au passage l’un de vos secrets de filles. Toujours est-il que tant qu’il y aura ce genre de décalage entre ce qu’on nous demande d’être et ce qu’on nous permet d’être, plusieurs pères ne prendront pas toute la place qui leur revient.

Cela dit, je ne suis pas en train de suggérer aux publicitaires de nous dire « le choix numéro 1 des papas ». Pas sûr qu’on peut se fier sur le jugement de quelqu’un qui préfère une sorte de bière parce qu’elle propose une montagne qui devient bleue sur la bouteille quand son contenu est froid. Mais moi, si j’étais une compagnie de couches, par exemple, j’éviterais de préciser papa ou maman dans mon slogan et ainsi je contribuerais à changer les mentalités. Si on veut faire partie d’une parade, faut pas avoir peur d’être le premier à descendre dans la rue.

Un groupe qui travaille fort dans ce sens, c’est Initiative 1,2,3 GO – Longueuil et leur projet « ISO Famille ». « ISO Famille » est une certification qui atteste qu’un établissement dispose de commodités qui permettent aux familles de se sentir bien accueillies avec leurs enfants âgés entre 0 et 5 ans. C’est une façon de reconnaître les efforts fournis par les commerçants ou les gestionnaires de lieu public qui ont à cœur de faciliter les sorties des familles au quotidien.

Parmi leurs critères : que le matériel pour changer les couches soit installé dans les toilettes des femmes et des hommes. Comme ça, quand vous voyez que le restaurant, par exemple, où vous allez est certifié « ISO Famille », vous savez que vous serez les bienvenus… que vous soyez maman ou papa. Une excellente initiative.

Alors, d’ici à ce que tous les établissements deviennent « ISO Famille », je propose une révolution : messieurs, envahissons les toilettes des femmes avec nos bébés. Déjà que les filles s’y rendent en « gang », pas sûr qu’elles vont tripper de nous voir débarquer en plus avec les enfants.

Si tout le monde regarde par en avant; les choses vont changer.

Conseils d’un enfant à sa maman, son papa et son professeur…

Je vous reproduis, ici, un texte qui m'a été offert par une enseignante de l'école de Fiston et q

Je vous reproduis, ici, un texte qui m’a été offert par une enseignante de l’école de Fiston et qui fait du bien à mon coeur de maman. J’ignore malheureusement qui en est l’auteur. Mais je le garde en permanence sur mon frigo, histoire de me ramener à l’essentiel 🙂

Maman, papa, professeur…

1 – Ne me gâte pas. Je sais très bien que je ne peux obtenir tout ce que je veux.

2 – N’oublie pas que j’essaie, mais que je ne réussis pas toujours.

3 – N’aie pas peur d’être ferme avec moi. J’aime mieux ça : je me sens en sécurité.

4 – Ne me laisse pas former de mauvaises habitudes. Je dois compter sur toi pour les détecter quand je suis jeune.

5 – Ne me fais pas sentir plus petit que je suis. Cela me fait agir stupidement pour montrer que je suis grand.

6 – Ne me corrige pas inutilement en public, si tu le peux. Je comprends beaucoup mieux quand tu me parles doucement dans l’intimité.

7 – Ne me protège pas trop des conséquences. Je dois parfois apprendre de la façon la plus dure.

8 – Ne me dit pas que mes erreurs sont des péchés : cela fausse mon sens des valeurs.

9 – Ne sois pas fâché quand je te dis : “Je te hais”. Ce n’est pas toi que je hais, mais ton pouvoir de commander.

10 – Ne répète pas toujours la même chose. Si tu agis ainsi, je devrai me protéger en faisant la sourde oreille.

11 – Ne fais pas de promesse que tu ne peux pas tenir. Je suis très déçu quand les promesses sont brisées.

12 – N’oublie pas que je ne peux pas m’exprimer aussi bien que je le voudrais. C’est pourquoi je ne suis pas toujours très précis.

13 – Ne discute pas trop de mon honnêteté. Si tu me fais peur, je te raconterai des mensonges.

14 – Ne sois pas de ceux qui changent toujours d’idées. Je suis confus et je perds confiance en toi.

15 – Ne me repousse pas quand je te questionne. Si tu fais cela, je devrai trouver des réponses ailleurs.

16 – Ne me dis pas que mes craintes sont stupides. Elles sont horriblement réelles.

17 – Ne me dis pas que tu es parfait ou infaillible. Cela me donne un grand choc quand je découvre le contraire.

18 – Ne crois pas qu’il est indigne de demander pardon. Des excuses honnêtes me rapprochent tendrement de toi.

19 – N’oublie pas que j’aime faire des expériences. Je ne peux vivre sans elles. Sois patient.

20 – Ne te préoccupe pas trop de mes malaises. Ils m’apportent souvent l’attention dont j’ai besoin.

21 – Ne me donne pas tout sans que j’aie à faire quelques efforts. Je dois apprendre que rien de valable ne s’obtient sans persévérance.

22 – N’oublie pas que je grandis rapidement. C’est difficile de suivre, mais essaie.

Des livres à offrir aux papas cuisiniers…ou pas ;-)

[gallery bgs_gallery_type="slider" ids="2837,2839,2840,2841,2842,2843,2855"] Chaque année, même

Chaque année, même dilemme. Quoi acheter pour la Fête des Pères? Une cravate pour le papa au bureau? Un marteau pour le travailleur? Ou la fameuse carte-cadeau passe-partout? Cette année, pourquoi ne pas faire différent et acheter un livre de recettes? C’est le genre de chose qu’ils n’iraient peut-être pas s’acheter par eux-mêmes mais qui sera sûrement très apprécié. Donc, voici quelques suggestions de livre de recettes pour tous les genres de papa.

Pour le papa apprenti

La croûte cassée : recettes simples pour bien manger sans se ruiner, Mariève Desjardins et Marie-M Gagnon, 24,95$

Pour le papa qui essaie mais qui ne comprend pas encore très bien les termes de cuisine, c’est le meilleur achat. Les recettes sont délicieuses et les termes très simples. Vous avez de tout dans ce livre, des meilleurs brownies au monde (et je n’exagère même pas) au petit souper romantique. On pousse même la note avec des recettes de dépanneur où tous les ingrédients proviennent, eh oui, du dépanneur!

Pour le papa paresseux

La mijoteuse : de la lasagne à la crème brulée, Ricardo Larrivée, 39,95$

C’est le livre parfait pour le papa un peu paresseux en cuisine et qui a des connaissances culinaires limitées. Il suffit de mettre tous les ingrédients dans la mijoteuse et le tour est joué. Vous voulez un dessert avec ça? Pas de problème, Ricardo a pensé à tout!

Pour “el papà” amoureux de l’Italie

Mamma Maria! : recettes familiales siciliennes, Cettina Vincenzino, 19,99$

Pour le papa qui aime beaucoup les pâtes et la cuisine italienne, c’est un incontournable. Relativement faciles à comprendre et à faire, les recettes sont toutes succulentes et réconfortantes.

Pour le papa branché

3 fois par jour, Marilou et Alexandre Champagne, 34,95$

Pour le papa tendance qui aime les réseaux sociaux, ce livre saura le charmer. Quel accro des réseaux sociaux du Québec ne suit pas Marilou? Pratiquement personne. Ses recettes sont faciles et les photos sont tellement belles qu’on a juste le goût de faire les recettes maintenant, sans attendre.

Pour le papa blagueur…et bilingue

The looneyspoons collection, Janet et Greta Podleski, 34,95$

Pour le papa qui comprend bien l’anglais et fait souvent des blagues, ce livre est bien présenté et complet. Votre papa pourra concocter des entrées et des repas farfelus comme le poulet enveloppé d’une panure de céréales. Chaque titre est un jeu de mots qui le fera rire et j’espère, l’encouragera à faire le souper! Comme tous les autres livres mentionnés, les recettes y sont excellentes.

Pour le papa carnivore

La boucherie : à chaque viande sa cuisson, Louis-François Marcotte, 44,95$

Pour le papa qui ne peut concevoir un repas sans viande, c’est le livre qui lui fera le plus plaisir. On y explique vraiment bien comment cuire et apprêter à la perfection la protéine préférée de votre papa. Vous pourriez même surprendre quelques sceptiques ou adeptes des légumineuses à essayer quelques recettes.

Pour le papa qui aime les défis

Sushi à la maison, Geneviève Everell, 26,95$

Et pour le papa expert que rien n’arrête, ce livre saura le charmer et le surprendre. Les recettes peuvent être astucieuses et la dextérité est de mise, mais le papa qui aime relever les défis ne pourra s’empêcher de vous inviter à un souper sushi pour vous impressionner avec ses talents cachés de maître sushi.

Pour le papa fanatique de BBQ

Plancha et BBQ veggie : toutes les bases, les ingrédients, les recettes, Coralie Ferreira, 21,95$

Pour le papa qui considère que tout goûte meilleur sur le grill et qu’un steak au four est un sacrilège, voici un livre de recettes différent pour lui. Maintenant, il va pouvoir faire le meilleur steak ET les meilleurs légumes au monde sur son barbecue préféré. Ce livre est vraiment beau et les recettes végétariennes et de légumes font compétition à nos repas habituels préparés sur le grill.

Sur ce, bonne fête à tous les papas!

Être pour ses enfants – Réflexions d’un “Papa-Phare”

Ce matin, je me suis fâché contre L’héritier. Je ne parle pas ici de faire de la

Ce matin, je me suis fâché contre L’héritier. Je ne parle pas ici de faire de la discipline; ça, je vis généralement bien avec ça. Ce matin, je me suis fâché. J’ai laissé mes émotions prendre le dessus sur mon rôle de père. C’est normal d’en arriver là parfois, mais chaque fois j’me sens mal. Coupable. Pas bon. Et en même temps, ridicule de marcher dans une «combine» d’enfant de cinq ans qui cherche justement ça : qu’on se fâche. Mais ne vous en faites pas : c’était simplement un mauvais matin comme il en arrive partout dans le monde de temps en temps. On va s’en remettre.

Avec la fête des Pères qui arrive à grands pas, tout ça m’amène à réfléchir. Je sais que nos enfants nous fabriquent des «surprises» à l’école et à la garderie pour cette journée spéciale. L’héritier me l’a d’ailleurs chuchoté récemment  l’oreille : «Papa, aujourd’hui on a préparé un cadeau pour la fête des Pères». Tout le monde est conscient que quand c’est chuchoté, c’est secret, non?

Mais lui, lorsqu’il colle ses petits papiers mâchés sur sa feuille, il le fait pour célébrer quoi? Qu’est-ce que la fête des Pères au juste?

J’imagine que c’est le moment de souligner le travail qu’on fait. Le support qu’on apporte. Les bonheurs qu’on partage. On remercie la part masculine qui nous a mis au monde et on lui dit à quel point on l’aime. Ça, c’est le point de vue de la descendance. L’ancêtre, lui, devrait profiter de cette période de réjouissance pour se demander s’il est sur son X en ce moment. Qui suis-je pour mon enfant? Comment l’influence-je? Peux-je faire mieux? Et toutes ces questions mal conjuguées qui permettront d’ajuster (ou pas) le tir.

De mon côté, je me suis demandé comment il me voit. Suis-je seulement la grosse voix, celui qui parle fort parfois, celui qui dit presque toujours «non-fais-pas-ça-descend-de-là-touche-pas-à-ça»? Est-ce qu’il pense : «un jour, je veux être comme papa» ou plutôt «moi, jamais je ne serai comme ça». On s’entend, dans les deux cas j’le pousse à se dépasser et à devenir une meilleure personne, mais disons qu’y’a un scénario que je préfère à l’autre.

Qui sommes-nous pour nos enfants? Mais aussi qui doit-on être pour eux? Un papa? Papa cool, papa gâteau, papa juste? Un ami aussi? Un protecteur, un guide, un professeur? Une inspiration? Un modèle? Ça fait peur tout ça. Dans l’fond, être papa, être parent, c’est incarner un peu tout ça à la fois. Quand on se fâche, faut se rappeler de ça : le rôle n’est pas clair, le mandat n’est pas clair. On fait c’qu’on peut. On est papa, mais on est humain.

Je ne veux pas être un modèle pour mes enfants. Je n’ai pas la prétention d’avoir ou de faire ce qu’il faut pour inspirer quelqu’un dans la vie.

Les enfants… papa va se fâcher des fois. Papa va être injuste aussi. Ça se peut que je me trompe; pis ça se peut même que j’aie trop d’orgueil pour vous l’avouer sur le coup. C’est possible que, par moment, j’aie trop de travail ou de tâches à effectuer dans la maison pour jouer autant que je voudrais avec vous autres. Mais une chose est sûre, c’est que papa sera toujours là. Pour vous écouter, vous rassurer, vous encourager, vous féliciter… pour vous aimer. Vous prendre dans mes bras. Vous bercer. Pis vous aimer encore. Et encore.

J’espère être, pour vous deux, comme un phare qui aide les bateaux à traverser l’épaisse brume qui nous empêche parfois de voir loin. Celui qui vous évitera peut-être de vous cogner trop fort sur un cap rouge caché par la vague. Mais la lumière d’un phare, ça tourne; si, en eaux troubles, tu ne la cherches pas du regard, ça se peut que tu ne la voies pas au bon moment pis que t’accroches un rocher. Mais la «light» était là. Toujours là. À te faire un signe en espérant que tu l’aperçoives.

L’héritier, L’héritière… si un jour la vie vous brasse un brin trop, relevez la tête un peu; je serai là, toujours là, à vous faire signe… en espérant que vous m’aperceviez.

Bonne fête des Phares à tous les papas.

Les réseaux antisociaux

Aujourd’hui, j’m’inquiète pour l’avenir de mes héritiers. Un peu. Philosophi

Aujourd’hui, j’m’inquiète pour l’avenir de mes héritiers. Un peu. Philosophiquement parlant, on s’entend. Disons que c’est difficile pour moi, comme pour beaucoup d’entre vous, d’imaginer le monde dans lequel nos enfants vont évoluer plus tard.

Aujourd’hui, j’m’inquiète pour l’avenir de mes héritiers. Mais d’une chose en particulier : le futur du contact humain. De nos jours, on texte, on « courrielle », on gazouille, on achète en ligne, on « guichet-automatique », on commande à l’auto…on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l’autre. En fait, j’me rends compte que dans une journée type, je parle avec beaucoup de monde sans jamais les voir en personne. Tout ça, soit disant pour aller plus vite. Est-ce dire que rencontrer des gens et échanger avec eux est synonyme de perte de temps?

Si, aujourd’hui je m’inquiète de ça, c’est que toute cette technologie si souhaitée à l’époque s’est développée très rapidement et pourrit nos vies depuis environs vingt ans. Vingt ans, c’est très court. Et si ça continue d’avancer à cette vitesse-là, si on continue de se refermer sur soi-même, j’ai peine à croire que mes enfants vont vivre dans un milieu sain où l’entraide et la compassion feront partie de leurs valeurs profondes.

Je m’inquiète parce que j’ai l’impression qu’aujourd’hui plus tu comptes d’amis Facebook, plus t’es seul au fond. Parce qu’on est tellement branché sur nos réseaux antisociaux qu’on ne différencie plus la vraie vie de la vie virtuelle. Est-ce que celui qui flashe son 5 km de course sur Facebook est plus performant que celui qui n’en dit pas mot? Est-ce que ton repas goûte meilleur que le mien parce que tu le montres à tout le monde sur Instagram? Est-ce que tes enfants sont plus « cutes » que les miens parce que tu les exposes sans arrêt (et sans leur consentement!) sur le web? Et que dire de ceux qui se plaignent publiquement sur Internet dans le but qu’on s’intéresse à eux et qu’on les rassure?

Aujourd’hui, j’m’inquiète pour l’avenir de mes héritiers. Parce qu’aujourd’hui ce qui importe, c’est le nombre de clics, le nombre de « j’aime », le nombre d’amis. Et ça devient notre fierté; on essaie même de battre le compte de l’autre. Le but des jeunes c’est d’être connus, d’être lus, d’être vus par le plus d’inconnus possible. Et pour ça, ils sont prêts à tout. Des plus grands exploits aux plus grandes bassesses.

La vie n’est pas un concours de popularité. La vraie richesse n’est pas monétaire et n’est pas virtuelle non plus. Elle est humaine. Des amis, ça ne se cache pas derrière un clavier et des émoticônes pour prendre soin de toi. Ça se déplace, ça prend un verre, ça prépare un souper, ça écoute. Ça vit! Je sais qu’en fin de compte, c’est un problème terminologique; on ne devrait pas utiliser les mots « sociaux » et « amis » mais plutôt « virtuels » et « suiveux ». Moi, j’ai 721 suiveux sur Facebook, le réseau virtuel. On dirait que ça replace les choses. Non?

Je ne vous balance pas tout ça pour vous faire la morale; je fais exactement tous les comportements que je dénonce. Et j’en suis bien triste. Si j’en étais capable, je me débrancherais complètement de tout ça. Je suis nostalgique des répondeurs à cassette, des fax et des cartes postales. Je reviendrais avec joie aux temps où l’on n’était pas toujours disponible partout en tout temps. On n’avait pas peur de manquer quelque chose et quand on voulait prendre des nouvelles de quelqu’un, on l’appelait ou on allait le voir. Mais la vie tourne et on doit suivre la parade si on souhaite avancer avec elle. Mais où va-t-elle? C’est ce qui, parfois, m’inquiète. Mais ce que nous pouvons faire pour nos enfants, chers parents-lecteurs, c’est d’au moins leur montrer qu’ils sont plus importants que la dernière vidéo de chat diffusée sur YouTube; que leur demande d’amitié passera toujours devant celles de gens qu’on croise une fois aux années bissextiles. Quand vous rentrez à la maison, le soir, fermez donc vos téléphones et consacrez-vous entièrement à vos flos; ce sera bien plus bénéfique qu’être le premier à cliquer « j’aime » sur la photo de vacances de votre ami d’enfance que vous ne voyez plus depuis le secondaire.

Maintenant, je vous invite à partager ce texte sur vos réseaux; je serais ravi qu’il soit lu par un plus grand nombre de personnes que le plus récent billet d’Étienne Boulay. 😉

Soyons conciliants

Récemment, une bombe éclate au Québec : Pierre-Karl Péladeau démissionne.

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Récemment, une bombe éclate au Québec : Pierre-Karl Péladeau démissionne.

La raison : une cohabitation entre la famille et le travail complètement impossible.

Qu’on adhère ou non à cette théorie, n’en demeure pas moins que pour moi ça relance une fois de plus la réflexion sur cette fameuse conciliation travail-famille; termes qu’à peu près tous les parents ont en bouche pour justifier maladroitement leurs cernes sous les yeux.

Mais est-ce possible de rapprocher ces deux univers? Avant de tenter une réponse, il faut d’abord se rappeler ce que veut dire « conciliation ». J’ai donc « antidoté » le tout et on m’explique que concilier signifie « trouver par des concessions l’approbation de personnes qui étaient divisées par leurs opinions, leurs intérêts. »… OK, j’ai rien appris de nouveau, mais ce que je sais par exemple, c’est que c’est probablement ce que je trouve le plus difficile dans le fait d’avoir des enfants. Oui, on dort moins qu’on aurait besoin; oui, on s’inquiète plus qu’on devrait…mais d’être capable de bien naviguer entre le rôle de papa et celui de travailleur, c’est ce qui me donne le plus de sueurs froides. J’me sens toujours à cheval entre la fierté et le doute; le désir d’accomplissement et la volonté d’être plus présent; entre la tête et le cœur.

Pourtant, je fais partie des chanceux qui, étant travailleur autonome, peut se libérer plus facilement quand arrive un pépin à la garderie. À moins d’une réunion avec le pape, je peux généralement m’arranger. Et comme ledit pape refuse toujours mes invitations, je n’ai pas ce problème-là. Toujours est-il que même si je suis capable de me libérer en cas de force majeure, même si mes employeurs sont très ouverts et compréhensifs…y’a toujours un imprévu qui débarque : la culpabilité. Sondage : levez la main ceux et celles qui ne se sentent absolument pas coupables d’aviser son patron que le plus p’tit a vomi ce matin et que vous allez devoir prendre un congé? Allez-y, levez la main… Je sais pas pour vous, mais moi je ne vois aucune main levée. J’ai prouvé mon point.

On se sent coupable de ne pas être là où on « devrait » être. Professionnellement, on s’entend. Comme quoi le travail, de façon sournoise, a pris une grande place dans nos vies. La plus grande, en fait. On parle de conciliation travail-famille, mais on devrait plutôt parler de conciliation travail-vie… On a tous déjà dit « Désolé(e), chéri(e), mais ce soir, je dois travailler un p’tit peu. » Eh bien si p’tit peu soit-il, ce p’tit peu-là a quand même tassé l’être aimé. Mais dans la vie, on a le temps. Toujours. Et on détermine à quoi on l’utilise. C’est tout. Quand quelqu’un dit « J’ai pas le temps », moi j’entends « J’ai préféré faire autre chose ».

C’est dur d’être en paix avec tout ça. Quand on est travailleur autonome, on est très conscient du travail qui n’avance pas pendant qu’on passe du temps avec nos enfants pendant les heures d’ouvrage. Alors, on pense bosser dès que les p’tits seront couchés pour compenser mais là, c’est le couple qui en prendra pour son rhume. Donc pour éviter ça, on travaille quand toute la maisonnée dort. Et j’récupère quand dans tout ça? Oh, j’dis pas ça pour me plaindre; c’est le job que j’ai choisi et c’est la famille que j’ai choisie aussi. Mais je suis convaincu que je ne suis pas le seul dans cette situation-là.

De nos jours, on travaille fort pour garder l’équilibre; on veut une relation amoureuse saine, des enfants de qui on est proche, une carrière qui brille… on souhaite aussi être en forme, bien manger, prendre du temps pour soi, pour ses amis. Après on va se surprendre de la quantité de couples qui éclatent, des connaissances qui s’éloignent et du nombre de chefs de parti qui démissionnent.

La solution? Faire de son mieux, probablement. Accepter qu’il n’y a rien de parfait et que pour un bout, y’aura une patte du tabouret qui va branler un peu. Mais dès qu’on aura trouvé le bon tournevis, on va l’ajuster. Pendant qu’on le cherche, on essaie de rester en équilibre. Mais l’équilibre ne peut pas exister sans le déséquilibre. Comment on fait pour vraiment apprécier une situation si on n’a pas vécu son contraire?

Pour moi, la conciliation travail-vie, c’est comme…oh, désolé, j’dois aller changer la couche de L’héritière.

Bonne semaine!

Crédit photo tech.co

Les cours “prépapa” : le cri du coeur d’un papa 2.0

Laissez-moi vous raconter mon premier cours prépapa. Comme L’héritier a maintenant cinq ans, c

Laissez-moi vous raconter mon premier cours prépapa. Comme L’héritier a maintenant cinq ans, c’était il y a… laissez-moi calculer… cinq ans. Moi, futur père de famille, angoissé de ce nouveau rôle, ne sachant pas du tout c’que ça implique et n’ayant jamais pris un bébé dans mes bras de toute mon existence… me v’là dans un cours prépapa pour me faire expliquer la vie. En fait, SA vie; celle du p’tit qui s’en vient. J’avais besoin d’être rassuré et « coaché ».

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, mon plus gros choc n’a pas été lorsqu’on m’a parlé de tous les fluides impliqués dans un accouchement ni quand j’ai réalisé que l’idée de couper le cordon moi-même me levait le cœur; le moment où j’ai vraiment avalé ma gomme, c’est au moment où la madame du CLSC qui se prenait pour une monitrice de camp de vacances a séparé les gars des filles. J’avais déjà l’impression de m’en aller dans une thérapie de groupe, pas besoin d’en rajouter. Je venais de perdre tous mes repères… qui m’aidaient à repérer que bien peu de choses.

À partir du moment où l’on se retrouve entre gars, je remarque que ceux qui s’adressent à nous le font plus len-te-ment et utilisant des mots sim-ples pour ne pas dire sim-plets. Et tout d’un coup, c’est l’apothéose : on nous parle avec des termes de sports (!). J’avais l’impression d’avoir Michel Bergeron dans’ face. « Toi pis ta blonde vous formez une équipe et là, c’est vos séries éliminatoires. » « Si vous voulez gagner la coupe, faut travailler ensemble pis suivre le plan de match ».

Ce que j’ai éprouvé est dur à expliquer; un hybride entre la peur et l’euphorie. D’un côté, j’comprenais pas c’qui m’arrivait et de l’autre, j’pouvais pas croire qu’aucun de mes amis ne vivait ça avec moi. C’était complètement absurde. Un peu plus pis on nous fournissait un « cass’ » qui tient deux canettes de bière reliées à notre bouche par de longues pailles.

C’est à ce moment-là qu’on nous a demandé de parler au groupe de nos craintes, nos peurs par rapport à la paternité. C’est quand on pense avoir tout entendu que le vrai contenu arrive. « Moi, y’est pas question que je me lève la nuit. » « Moi, non plus; qu’à s’en occupe, moi j’travaille. » J’en croyais pas mes oreilles, mais en même temps, ça me rassurait beaucoup sur ma condition; L’héritier est bien tombé. Quand on compare, on se console. Et dans ce cas-ci, j’pourrais dire : quand on se compare, on s’isole. Parce que j’avais pus le goût de participer; j’me suis refermé comme un coquillage qui se fait tâter la palourde.

L’intervenant a alors pris la parole pour nous enfoncer encore plus dans l’irréel en nous expliquant (lentement et dans un langage de professeur de maternelle) que notre blonde allait avoir une montée d’hormones qui allait venir « fucker » un peu son système. « Les gars, ça va être très important de comprendre votre coéquipière et d’être plus patient avec elle pour pas faire de gaffe sur le terrain, pour pas la bousculer. Si vous sentez que la pression monte trop, allez prendre une longue marche dehors pour laisser retomber la poussière et éviter de faire une niaiserie » J’avais l’impression de me retrouver en pleine intervention dans un groupe d’hommes agressifs. J’étais autant à ma place qu’un fédéraliste à la St-Jean-Baptiste.

Heureusement pour moi, mon clavaire s’est terminé et j’ai retrouvé L’amoureuse pour la suite du cours. On allait enfin parler des vraies choses; j’allais apprendre et être rassuré. Ben croyez-le ou non, nous avons très rapidement passé par-dessus tout ce qui est accouchement, allaitement… pour se rendre à l’essentiel : comment donner le bain et comment fabriquer soi-même des jouets à son bébé à l’aide de quelques accessoires que nous avons déjà tous à la maison. On aurait dit une vieille chronique des saisons de Clodine…

J’ai longuement réfléchi après cette première séance qui fut la seule, soit dit en passant- parce que, comme vous à la lecture ceci, j’ai trouvé ça absurde, ridicule et autres synonymes. J’étais fâché d’avoir perdu mon temps comme ça. Le cours prépapa qu’on m’avait promis ne m’avait pas été livré. J’avais absolument rien appris d’utile.

Et puis, j’ai eu peur. Peur parce que si on nous a expliqué comment fabriquer des mobiles avec des cintres en métal pis des bas, c’est clairement que la misère est plus présente que je pensais. Et y’en a donc pour qui ces trucs se sont avérés très utiles. Et j’ai eu peur pour une autre raison tout aussi préoccupante : si le CLSC d’Hochelaga-Maisonneuve a senti la nécessité de s’adresser aux gars en choisissant des termes sportifs pour qu’ils saisissent l’importance de contrôler leur pulsion, de s’occuper davantage de leur blonde et d’être plus compréhensifs… c’est probablement parce qu’il y en a qui ont besoin de se faire dire ça dans des mots simples, des hommes qui sont encore des Ovila Pronovost dans l’âme. Triste constat.

On pense qu’on est rendu au Papa 2.0, mais le sommes-nous tous? Si oui, qu’est-ce qui explique que plusieurs gars ont peur de prendre leur bébé de peur de lui faire mal et vont attendre qu’il ait au moins deux ans pour véritablement jouer avec? Si oui, qu’est-ce qui explique que c’est rarement des mères qui oublient leur enfant dans l’char? Si oui, qu’est-ce qui explique que certains papas de ma génération me voient comme un demi-Dieu pour m’être occupé seul pendant douze jours de L’héritier quand il avait deux ans afin de permettre à L’amoureuse d’accepter un contrat loin de la maison? Pourtant, j’ai rien accompli de spécial; j’ai juste été un papa.

À tous ceux qui se considèrent 2.0, soyez fiers de l’être, expliquez aux autres ce que c’est, racontez-leur vos bonheurs, vos craintes, vos réussites. Plus on va en parler, plus on va en faire la promotion, plus les hommes vont s’impliquer et plus les enfants vont en bénéficier. À ceux qui se considèrent de la première génération, ben embarquez dans le mouvement avec nous. C’est plus excitant d’embarquer à bord du bateau plutôt que de rester sur le quai. Laissez tomber vos vieux principes et vos vieilles mentalités. Vous allez voir; c’est pas toujours facile, ça nous remet souvent en question, mais nous sortons de ça de meilleures personnes, un meilleur chum, un meilleur papa. Pis c’est en faisant ça, les boys, qu’on va gagner la coupe! Na-na-na-na, na-na-na-na, hey-hey-hey, goodbye!