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Sois belle, pour vrai – Texte : Joanie Therrien

L’image corporelle, on en parle tellement. Il y a tellement de gen

L’image corporelle, on en parle tellement. Il y a tellement de gens formés en conditionnement physique et en nutrition que ça en est FOU. Pose une question et en deux minutes, tu trouves environ huit réponses toutes différentes les unes des autres. Leurs différences entrent souvent en concordance ou en désaccord les unes avec les autres.

Dernièrement, j’ai réalisé que malheureusement, j’en savais juste TROP. Ma tête est pleine d’informations sur le sujet, aussi bonnes que fausses. Je me promène dans tout ça depuis plusieurs années, car tous ceux qui me connaissent savent que depuis au moins dix ans, je n’ai qu’une idée en tête : perdre du poids.

C’est la façon dont je me caractérise. Je ne souhaite tellement pas que les gens croient que je suis bien comme ça, que dès notre première ou deuxième rencontre ensemble, tu sauras que je ne suis pas bien dans ma peau. On parle souvent de trouver ce qui nous définit et moi, depuis maintenant dix ans, j’ai été une cégépienne qui utilise tous les moyens « faciles » pour perdre du poids. Qui dit facile ici dit impossible à long terme. J’ai été une amoureuse qui, jour après jour, se tapait sur la tête à cause de son physique. Je suis devenue une maman. Qui essaie du mieux qu’elle peut d’inculquer de bonnes habitudes à ses enfants et une acceptation de ce qu’ils sont, tout en se battant contre ses démons intérieurs. J’ai joué au yoyo, j’ai jeûné, j’ai bu de l’eau, j’ai pris des nutriments, j’ai pris des suppléments, j’ai essayé des régimes restrictifs en sachant très bien que ce n’est pas la solution. Je me suis entraînée tous les jours et tout croche, puis je me suis blessée.

Et vous savez quoi ? Je me suis rendue MALADE.

En dix ans, j’ai pris beaucoup de poids, c’est tout ce que j’ai récolté. En ce moment, je suis à terre. Parce qu’à force de pousser toujours plus fort de la mauvaise façon, on finit par tomber. Je dois me reconstruire, au complet. Ce n’est pas rien. J’ai un dos faible comme il ne l’a jamais été et une tête encore pire. Un cœur éclaté par l’autosabotage et une image corporelle en miettes.

L’amélioration de mon état viendra. J’ai tellement confiance en la vie ! Elle fait les choses comme elles doivent être faites et on doit apprendre à l’écouter. Et en ce moment, c’est ce que je fais. J’écoute chaque signe, chaque message et chaque tape dans le dos qu’elle m’envoie. C’est la place que je lui donne dans ma tête qui lui donne tout son pouvoir. Être en forme, en santé, et mordre dans la vie, c’est TOUT ce que je veux et j’y arriverai. Mais pour l’instant, j’ai du chemin à faire. En dedans.

Joanie Therrien

Ma boulimie, mon ennemie – Texte : Kim Boisvert

Chers lecteurs, chères lectrices,

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Chers lecteurs, chères lectrices,

Comme vous l’avez probablement déjà lu dans d’autres articles écrits sur ce blogue, je suis personnellement touchée par un trouble du comportement alimentaire. J’ai envie de vous aider à comprendre ce que c’est d’être sous l’emprise de cette difficulté au quotidien. Plusieurs d’entre vous serez probablement surpris de mes prochains propos.

Ce n’est pas quelque chose qu’on balance dans une conversation d’après Match :

Kc ou Tempa ?

J’sais pas mais je suis boulimique. Et toi ?

 

Voici quelques stats, question de rendre le tout plus factuel. Je vous invite aussi à consulter le site d’Anorexie et Boulimie Québec pour les infos complètes et à jour, pour des dons ou si vous avez besoin d’aide. Il y a des gens pour vous aider, ok ?

Les divers troubles alimentaires (anorexie, boulimie, orthorexie, hyperphagie boulimique…) touchent majoritairement les femmes, mais attention ! 10 % des gens diagnostiqués sont des hommes !

Dans notre beau pays, presque 1 adolescente sur 3 âgées de 12 à 18 ans souffre d’un comportement alimentaire anormal. C’est alarmant. Vous avez des enfants ? Votre fille a des copines ? Si ce n’est pas votre fille, probablement qu’une de ses copines à elle souffre en silence. Ces troubles se placent au troisième rang des maladies chroniques les plus répandues chez les adolescentes… Triste réalité encouragée par la société et sa soif de maigreur. Les revues, les émissions, les vitrines de magasins… toujours des jeunes filles minces.

On encourage toujours la perte de poids, sans savoir que ces mots peuvent être tranchants :

T’as donc bien maigri, ça te va bien !

Je l’ai entendue celle-là, dans mes nombreux yo-yo de perte de poids et de régime. Ça te va bien. Et ma personnalité, est-ce qu’elle me va bien, elle ?

Pour vous faire comprendre l’absurdité et la complexité du trouble alimentaire, je commencerai par ceci : je viens de me peser, il est 23 h 45, mardi soir.

C’est ma réalité. La balance a toujours été présente dans ma vie. Beaucoup trop, comme un boulet que je n’ai pas choisi mais qui reste accroché. Je me pèse désormais que 3 fois par semaine. Oh, ne vous inquiétez pas, c’est une victoire pour moi ! Je me pesais 3 à 5 fois par jour en 2014 ! Une fois le matin à jeun, sans vêtement, après avoir fait pipi. La deuxième fois le midi, au gym, après avoir perdu quelques calories et finalement la troisième fois, le soir avant de me coucher. Maintenant, c’est parfois même 1 à 2 fois par semaine ! Ces semaines-là, je suis tout excitée, comme si j’avais gagné un morceau de robot ! Un putain de gros morceau ! Genre, un jarret de robot. Un grand dorsal de robot. Bref, faites-vous une image de robot dans votre tête et donnez-moi le plus gros morceau. Mais ces victoires‑là, je les garde secrètes.

Arrête de faire ça, c’est pas bien.

NON ?!? Sérieux ? Moi qui pensais que c’était super sain de se mesurer par rapport à un + ou un — ! Je le sais que c’est pas bien. Toi, arrête donc de fumer, c’est pas bien. Et toi, arrête donc de t’enfiler du papier de toilette, c’est pas bien (avez-vous déjà écouté mon étrange dépendance ? Gosh! Quand on se compare, on se console ?)

Depuis plusieurs années maintenant, j’ai cessé de me faire vomir. Oh, vous ne le saviez pas ? Je suis boulimique.

Je dis encore que je le suis parce que je ne crois pas que ça part entièrement, un trouble alimentaire. On reste toujours un peu sensible. On apprend à le gérer, à le reconnaître et à le manier. Pour moi, ça a commencé très jeune. J’étais dans la fourchette d’âges que je vous ai mentionnée plus haut. J’étais la plus dodue de mes amies et je ne pouvais pas accepter que toute cette graisse fasse partie de moi. Mais chez moi, on ne mangeait pas toujours super bien. Je n’en ai jamais voulu à ma mère ni à ma grand-mère, elles ont toujours fait ce qu’elles pouvaient et on mangeait avec les mœurs du temps. On n’a jamais manqué de bouffe, au contraire ! La maison était toujours pleine !

Un moment donné, j’ai entendu vomir une fille aux toilettes. Je lui ai demandé si elle allait bien et elle m’a répondu que oui, elle avait juste trop mangé. Mon déclic. Moi aussi, je mangeais trop. Me faire vomir était alors devenu une option, ce que j’ai commencé tranquillement. Et au secondaire, c’est l’endroit parfait pour jaser de : Comment fais-tu pour pas que tes parents ne s’en rendent pas compte ? Comment fais-tu pour vomir plus vite ? Je vous le dis, c’est accessible beaucoup plus qu’on le croit.

Et comme ce n’était pas assez concluant et que le bout de ma brosse à dents sentait toujours l’acide gastrique, j’ai essayé de ne pas manger au dîner, et le moins possible au déjeuner. Facile, je jetais mon lunch en sortant de la maison et je disais simplement que je n’avais pas de lunch aux copines qui me le demandaient. Ou mieux, je disais que mon lunch était dégueu (mea culpa). Un jour, ma meilleure amie du temps est arrivée avec un sandwich au jambon/moutarde préparé par sa mère. Je pliais du genou quand on parlait de ces sandwichs. Et c’est tranquillement, à grandes pelles d’Amour avec un grand A, que ma passe anorexie s’est éclipsée. Je dois dire que les : Bonne journée Kim XXX ou les Bon dîner Kim XXX inscrits sur les sacs à sandwichs ont aidé fortement. Et j’ai continué de manger. Merci, sincèrement. J’ai jamais su si c’était par amour ou par conscience que ce n’était pas normal, mais ça m’a sauvé en grande partie.

Manger. Beaucoup. L’hyperphagie est quand, dans une courte période, on mange une quantité immense de nourriture. Pas le temps d’y goûter, rien ne satisfait l’envie, la faim géante. C’est juste de remplir un vide. Je pouvais manger 1 sac de chipits, 2 biscuits, des chips et une toast au beurre de peanut arrosés d’un grand verre de lait dans un espace de 5 minutes. Je terminais habituellement le tout avec de la crème glacée. Et ça, c’était la nuit. Je me levais, trop honteuse de faire ça devant mon chum… !

C’est le chemin que j’ai emprunté, celui-là et la boulimie, selon la façon dont je me sentais. Et j’ai fait des régimes… Minçavi était mon préféré. Ça a marché, mais trop. Ça a juste amplifié mon trouble alimentaire. Si je devais prendre 1/2 tasse de riz, j’en mettais un petit peu moins, pour être certaine d’avoir un — à ma prochaine pesée ! Parce que se mettre en ligne pour se faire juger par un bout de métal froid, c’est un peu intense à mon goût. Ma conseillère de Québec était une femme en or ! Ne pensez pas que je suis contre ce régime ! Mais pour moi, ça ne fonctionne pas. Vivre l’échec lorsqu’il y avait un + ne faisait qu’augmenter mon obsession.

Le trouble alimentaire, c’est difficile. Au quotidien. C’est se faire vomir au bureau après un BBQ parce que, selon moi, c’était de trop. C’est se retirer d’une soirée entre amis pour trouver la balance dans la salle de bain (je vous le dis, plusieurs de vos balances m’ont prise sur elles !). Et c’est surtout poser un regard de dégoût sur son propre corps. Toujours. En permanence. Mon corps était ma prison. Mon enveloppe n’allait pas du tout avec ma vision d’une belle femme. Je ne me trouverais jamais de copain, d’emploi, ni d’amies… ! Ma dentiste m’a déjà dit, alors que j’avais la bouche grande ouverte : Kim, il va falloir que tu arrêtes de te faire vomir. L’émail de tes dents en souffre aussi. J’avais simplement répondu : OUWdjsu OUSss (oui, oui, je sais).

Oh, croyez pas que c’est fini cette bataille. Mais avec du soutien, j’ai réussi à la comprendre, la gérer et mettre des mots sur des sentiments. Je ne savais pas que j’étais boulimique jusqu’à ce qu’on me le verbalise. C’est là que j’ai compris que ça se travaillait, que ça se guérissait. C’était pas juste dans ma personnalité, je n’étais pas née comme ça. J’étais devenue boulimique, je pouvais donc apprendre à dealer avec. Et c’est ce que je fais, un jour à la fois.

Il y a eu une longue période dans ma vie où je n’avais pratiquement pas de traces de sa présence. J’étais équilibrée, heureuse et non anxieuse. Mon ex-copain et moi, on s’est séparés et j’ai eu un autre conjoint, destructeur à tous les niveaux. J’ai donc repris entièrement le poids que j’avais perdu, et j’ai perdu toute l’estime que j’avais gagnée. Cette période de tempête s’est terminée lorsque j’ai balancé cette relation malsaine.

Maintenant, je crois avoir trouvé MA manière à moi de me nourrir. Bien que ça dérange parfois des gens, c’est mon choix et je suis enfin bien avec la nourriture que je mets dans mon corps. Je me sens en contrôle, de manière saine. Plus de vomissements ni de binge (compulsions) quotidien. Mon corps change et je le trouve de plus en plus beau. Je perds des kilos, oui. Mais je me sens bien, je ne pèse plus ma nourriture ni ne calcule le nombre de pains que je mange. J’arrive tranquillement vers un équilibre alimentaire et je me sens enfin libre !

Soyez à l’écoute des gens qui vous entourent. Un petit comportement suspect peut démontrer un besoin criant. On n’a pas tous la chance d’avoir identifié le problème et d’y travailler.

Vous voyez que c’est complexe. Et c’est un combat au quotidien.

Je suis là si t’as besoin, mais please, reste loin des régimes et autres.

Kim Boisvert

Éloge à mon corps — Texte : Karine Larouche

À toi, mon petit corps d’amour. C’est rare hein que je t’appe

À toi, mon petit corps d’amour. C’est rare hein que je t’appelle comme ça, avec autant de délicatesse ? Je le sais que notre relation n’a pas toujours été très bonne. Je n’ai pas pris soin de toi comme tu le méritais. Je ne t’ai pas souvent chouchouté. Je t’ai « bardassé », parfois plus brusquement que j’aurais dû. Je n’ai pas souvent pris le temps de t’écouter. Je t’ai souvent intimidé en te traitant de toutes sortes de noms, en te dénigrant. J’ai rarement pris la peine de te dire comment tu étais magnifique. Je t’ai ignoré. J’ai ignoré tes signes, j’ai préféré pousser ma limite… du même coup la tienne. Je m’en excuse, sincèrement.

Aujourd’hui mon petit corps d’amour, on a passé à travers toute qu’une épreuve. Au départ, je t’en ai voulu de m’envoyer un cancer à mon âge. Je jouais la victime en me demandant ce que j’avais bien pu te faire pour mériter ça. Plus tard, la colère s’est envolée et une certaine sagesse s’est installée. Là j’ai compris, j’ai vu, j’ai entendu les signes que tu m’as déjà envoyés et que je balayais sous le tapis. J’ai compris que je me devais d’être plus délicate, bienveillante et douce envers toi. J’ai compris que tu étais en train de te noyer et qu’avec ce cancer, tu espérais pouvoir sortir la tête de l’eau pour de bon.

Tu sais, mon petit corps d’amour, on a combattu ensemble le méchant, l’intrus comme je l’appelle. Puis, tu t’es tenu bien droit devant l’adversaire. Je n’ai pas été envoyée au plancher. J’ai continué de fonctionner. Par contre, cette fois je t’écoutais, je prenais le repos et l’amour dont j’avais besoin. Tu sais, le mot « chimiothérapie » fait peur en maudit. On s’imagine couché tous les jours pour quelques mois. On s’imagine vomir partout. On s’imagine chauve du coco, mais aussi sans sourcils et sans cils. On s’imagine avoir l’air malade. On s’imagine qu’on ne pourra plus faire d’activités. Le pire est qu’on imagine que le moral en prendra un coup et ira visiter les bas-fonds. Mais toi, mon petit corps d’amour, tu as déjoué mes pensées les plus sombres. Tu n’as pas vomi, tu n’en as pas vraiment eu envie. Tu m’as permis de monter des montagnes, de prendre des marches, de faire du vélo pendant les traitements. Oui, toi et moi on prenait quelques jours de repos, mais au final, ce n’était rien. On a déjoué les gens qui disaient que je n’aurais plus de cheveux, de cils et de sourcils. J’ai gardé un peu de tout, même qu’il me restait encore beaucoup de cheveux (ok, ok, je sais je les ai rasés à 1 pour qu’ils tombent beaucoup moins).

On a déjà fait trois rounds ensemble, on a travaillé en équipe cette fois et tu sais quoi ? J’ai confiance que cette expérience sera enrichissante pour notre relation. Je n’ai pas encore la confirmation à 100 % que le crabe est parti, mais la chirurgienne s’est tout de même avancée à me dire que ça lui surprendrait qu’il reste des traces de lui. Tu sais que c’est une merveilleuse nouvelle. Notre travail aura un beau résultat. Merci d’avoir été là pour moi. Je te promets qu’en retour, je serai là pour toi aussi.

Avec amour, Karine Larouche

P.-S. Ce texte ne veut en rien banaliser la chimiothérapie, je crois que certaines personnes peuvent l’avoir plus durement que je l’ai eue. Peut-être qu’à 34 ans les coups se prennent plus « facilement ». Courage à toutes celles qui passeront par là.

Semaine de sensibilisation aux troubles alimentaires | l’importance de s’entourer – Texte: Kim Boisvert

Si vous me suivez depuis quelque temps ou si vous me connaissez, vou

Si vous me suivez depuis quelque temps ou si vous me connaissez, vous ne serez pas surpris d’apprendre que j’ai souffert, et souffre encore, de boulimie. J’en parle maintenant beaucoup plus ouvertement puisque j’ai appris à faire mon chemin là‑dedans, à me pardonner et à avancer. Ce n’était toutefois pas le cas il n’y a pas si longtemps.

Laissez-moi vous parler de Julie, ma Julie, qui était intervenante à la Maison L’éclaircie (Maison sœur de ANEB, à Montréal) lorsque j’ai commencé mon processus de guérison. J’ai longtemps attribué mon évolution à tout l’amour qu’elle mettait dans chacune de nos rencontres, mais je sais bien qu’elle préférerait que je dise que c’est moi qui ai fait tout le boulot. Mais ce n’est pas tant vrai. C’était clairement un travail d’équipe. J’aimerais que vous compreniez que quand on souffre d’un trouble alimentaire, un des plus gros problèmes est qu’on se sent bien seul face à ce démon, ce petit monstre qui gruge absolument tout de notre personnalité et qui remplit notre tête de noirceur. Avec Julie, je ne me suis pas sentie seule. Au début, lorsque j’ai appris qu’elle était nouvelle, j’ai immédiatement été déstabilisée. Je ne retenais pas qu’elle était une professionnelle de qualité qui avait été choisie pour ses compétences, mais simplement le fait qu’elle venait d’entrer dans la Maison L’Éclaircie. Pour moi, elle ne connaissait rien, ne me comprendrait pas, ne saurait pas où aller. En partant, je perdrais mon temps, j’en étais convaincue. Le trouble en était convaincu.

J’ai quand même décidé de me prendre en main et d’aller à nos rencontres. Ça n’a pas été long et j’ai senti en moi le changement. Je ne savais pas à quel point mettre des mots sur des maux, bien que décousus, pourrait être aussi libérateur. Elle n’a jamais abandonné, elle ne m’a jamais abandonnée, même les fois où je l’ai fait moi-même. Son écoute honnête, remplie de compassion, a fait de nos réunions des moments de paix. À travers nos heures passées ensemble, j’ai appris à partager ce trouble, sans détour ni honte, puisqu’elle me permettait d’exister avec et sans le trouble. Elle comprenait ma manière de penser, anticipait mes réactions et comprenait la violence que je m’infligeais. Elle était là pour m’aider, pas me juger. Nos rencontres étaient sereines et tumultueuses à la fois et je me souviens de chacune d’elles. J’ai créé un lien fort avec mon intervenante et sans ce lien, mon cheminement n’aurait pas été le même.

J’ai longtemps voulu régler mon trouble alimentaire seule. Mais comprenez-moi bien, c’est presque impossible. C’est un processus long qui prend beaucoup de temps et d’amour. Souvent, au début, cet amour si nécessaire n’existe simplement pas envers nous et notre corps. Ça vient par après. Avec le soutien et l’aide. Osez tendre la main. Osez appeler et prendre rendez-vous. Je vous souhaite de trouver votre Julie, celle qui vous donnera l’espoir et qui vous fera voir que c’est possible de s’en sortir.

K.

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Nos souhaits du Nouvel An pour le personnel de la santé

À vous tous, membres du personnel de la santé.

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À vous tous, membres du personnel de la santé.

Nous unissons nos voix pour vous souhaiter un passage vers le Nouvel An rempli de douceur. Rempli de Paix, mais surtout du repos hautement mérité. Que vous puissiez fermer les yeux en toute quiétude sur cette année qui s’est écoulée rapidement. Une fois de plus, vous avez fait honneur à votre profession sous nos yeux contemplatifs.

2020 aura été une année remplie de trop de défis pour tous. Vous êtes devenus, en très peu de temps, nos héros de la situation. Nous avons déposé sur vos épaules le titre louable d’anges gardiens en vous affublant d’ailes pour vous permettre d’avoir un peu de légèreté dans cette épreuve. Des épaules déjà bien lasses d’avoir porté durant d’innombrables années des contraintes et des coupures. Une fois de plus, vous nous avez démontré la nécessité de vos titres, de votre profession, de votre vocation.

2020 fut une année que certains voudront oublier tandis que pour d’autres, elle aura donné un nouveau sens, un nouvel écho. Le système de la santé y aura pleinement goûté. Revendiquer, depuis des lustres, à cause de lacunes vécues et, au final, devoir composer dans un élan de lutte contre un ennemi invisible. Les employés ont su se tenir debout. Une fois de plus. Une fois de trop. Votre fatigue est palpable. Votre dévouement toujours présent. Vous avez la compassion au coin des yeux.

On vous souhaite que les choses changent. Enfin. Une fois pour toutes. Vous offrir des conditions équivalentes à la valeur des ailes que l’on vous force à porter. Vous glorifier pour ensuite vous faire basculer dans l’oubli ? Non. Pas cette fois.

Pour quelques-uns, la tempête les aura fait quitter le navire. Les aura déplumés pour ainsi les empêcher de voler. Se faire couper les ailes. Pour d’autres, le goût amer du système continuera de devenir plus prononcé. Tenez bon. On vous entend. Et d’autres persistent à garder le cap. Restent au front.

2020 nous aura appris que l’on va beaucoup plus vite et plus loin en travaillant en équipe. Toujours dans la même direction. À maintenir la passion. À continuellement veiller sur nous.

2020 fut, somme toute, une année où l’on a atteint de nouveaux sommets. Juste un peu de valeur qu’il faille une situation d’urgence pour se rendre compte de la nécessité de vos rôles. Toutes professions confondues. Passant de l’entretien, de la sécurité, du laboratoire, des agentes administratives, à l’alimentation, aux infirmières, aux préposés, médecins et spécialistes. La direction des établissements et du réseau. L’un ne va pas sans l’autre. L’un ira toujours avec l’autre. Se réinventer, s’ajuster, s’accommoder. Vous connaissez la chanson depuis belle lurette.

Pour 2021, je vous souhaite du doux. Du bon. D’avoir la capacité de replonger en vous pour revivre la fébrilité des tous débuts pour, ainsi, poursuivre jusqu’à la dernière étape de la lutte à cette pandémie.

Nous sommes là, derrière vous, pour ramasser vos plumes perdues au travail, au combat. Nous serons là pour vous soutenir et vous aider à les repositionner sur vos ailes une fois la lutte terminée. Moi j’y serai. Plusieurs y seront.

Merci pour tout. Joyeux temps des fêtes. Différent, mais présent.

Mylène Groleau

Chère Année 2020

Chère Année 2020, Tu as été une année tellement importante que je crois que tu mérites une

Chère Année 2020,

Tu as été une année tellement importante que je crois que tu mérites une lettre adressée à ton nom. Premièrement, WOW, tu as été une année remplie de surprises ; malheureusement, pas le genre que nous aimons recevoir. Non, le genre de surprises dont nous nous serions passés avec plaisir. Tu as commencé, pour ma part, merveilleusement bien. Puis, la crainte d’un nouveau virus est apparue, mais tout le monde disait que ça n’arriverait jamais jusqu’ici. Voyons ! La Chine, c’est vraiment loin. Et BANG ! Sans avertissement, le virus était rendu partout. Non, non, je veux dire PARTOUT. Ça ne te tentait pas de nous envoyer un courriel ou un texto le 1er janvier en nous disant : « Hey gang, bonne année ! Nouvelle décennie qui débute, préparez-vous, ça va barder. » ? Non, rien. Merci !

Tu m’as enlevé deux personnes extrêmement chères et importantes pour moi, dont mon oncle Christian. Ça aussi, aucun signe avant-coureur. BANG ! Crise de cœur, merci bonsoir. Sérieux, cette journée‑là, j’ai dû t’envoyer promener un milliard de fois. On était en juillet et j’en pouvais pu. Mais malgré tous les bâtons dans les roues que tu nous as mis, il y a du positif qui en est sorti. Ouais, bitch ! Je vais parler du positif que tu as amené. Le négatif, nous en avons déjà trop entendu parler.

  1. J’ai guéri de ma dépression post-partum majeure (HELL YEAH!)
  2. J’ai appris à m’aimer et à me trouver belle.
  3. J’ai perdu 50 livres. 50 LIVRES EN 10 MOIS. Avec les gyms fermés. Imaginez s’ils avaient été ouverts.
  4. Je me suis rapprochée de mon cousin que j’adore.
  5. J’ai un petit neveu qui est né. (Salut Jessy boy, m’ennuie, coco !)
  6. Je n’ai jamais été aussi proche de ma famille, même si ma tante vit à Toronto, un à Québec, l’autre à Saint-Jérôme, l’autre à Saint-André. Pis moi au milieu de tout ce beau monde-là. (Vive les textos de groupe !)
  7. Ma belle-famille a eu la COVID. Gros méga stress. Mon beau-père greffé de la moelle osseuse depuis un an et demi. Ils sont tous guéris et ils ne l’ont pas eue fort.
  8. J’ai réalisé un rêve, écrire des textes pour un blogue populaire (Salut Maïka Desnoyers!)
  9. J’ai reçu un des plus beaux cadeaux de ma vie : des cours d’écriture avec un auteur pour m’aider avec mon livre. (Merci Tante Anne)
  10. Mon conjoint et moi avions eu plusieurs fois envie de nous arracher la tête, mais nous nous sommes rapprochés et sommes plus forts et amoureux.
  11. J’ai repris confiance en moi.
  12. J’ai avoué avoir été victime d’une agression sexuelle à quinze ans et maintenant, je me bats pour surmonter le traumatisme, mais You know what? Nothing can bring me down. Rien ne peut m’arrêter. 💪
  13. J’ai trouvé un milieu de travail où je me sens bien et où mes collègues sont extraordinaires. Je les aime trop.
  14. J’ai découvert en moi une force et un courage incroyables pour affronter la pandémie.
  15. J’ai pu prendre le temps de remettre mes priorités à la bonne place.
  16. J’ai pris le temps de faire une liste de choses que je souhaite accomplir dans la vie.
  17. Je suis fière de la maman que je suis devenue et fière de voir mes enfants épanouis.

En gros 2020, tu auras tout fait pour me sacrer à terre, mais tu sais quoi ? J’en ai vu d’autres. Faque vite que ton règne s’achève et que 2021 soit plus douce, clémente, agréable.

2021, j’ai de grosses attentes pour toi.

  1. Je veux pouvoir prendre ma famille et mes amis dans mes bras.
  2. Je veux faire mon premier voyage dans le sud qui a été annulé à cause de la pandémie.
  3. Je veux pouvoir travailler sans masque. (Please, ma peau en peut pu)
  4. Je veux un Noël en famille en 2021.

Bref, peux-tu être moins rock’n’roll ? Merci beaucoup de la part de tous les êtres humains.

Oh, 2020, j’oubliais presque, MANGE DONC UN CHAR DE…. CIAO BYE, AUF WIEDERSEHEN (allemand), OREVWA (créole), FARVEL (danois), ADIOS (espagnol), MAR SIN LEAT (gaélique écossais), ANTIO SAS (grec), VISZONTLÀTÀSRA (hongrois), SLÀN (irlandais), ARRIVEDERCI (italien), TÔT ZIENS (néerlandais), ADEUS (portugais), HAMBA KAHLE (zoulou).

 

Cindy LB

Aide-moi à m’aimer – Texte: Véronique Daigle

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun va vivre sa petite affaire à sa façon et le courant de sa vie va continuer. Je me souviens que quand j’étais petite, on me disait souvent que vieillir était difficile autant pour le corps que pour l’esprit. Honnêtement, je n’y croyais pas. Je regardais autour de moi et les gens que je voyais, je les trouvais beaux. Je ne comprenais pas cette urgence de vivre que certains exprimaient et ce mal de vivre que d’autres démontraient. Aujourd’hui, à l’aube de mes 38 ans, je comprends.

Où est passée la fille de 20 ans énergique qui mordait dans la vie ? Qu’est devenue la demoiselle pleine de fougue que j’ai jadis été ? Personne ne m’avait parlé de cette préménopause arrivée trop vite. De ses symptômes aussi anodins que dérangeants. Comment est-ce possible de s’aimer avec autant de changements ?

Quand j’entendais « préménopause », je voyais cette dame plus vieille qui vivait un calvaire. Aujourd’hui, quand j’entends « préménopause », je me vois… moi ! Moi, la fille qui n’a jamais vu cela arriver, moi la fille qui vivait dans le déni. Aujourd’hui, je dois vivre avec les changements et maudit que je trouve cela difficile de m’aimer.

Est‑ce que j’ai tant changé ? Est-ce que tout cela va finir par arrêter ? Des questions que je me pose régulièrement pour ne pas dire trop souvent. Oui, il y a les fameuses bouffées de chaleur, les changements d’humeur et les changements physiques, mais il y a aussi les changements que vous ne voyez pas.

Avant, je n’avais jamais eu peur de vieillir. Je me disais que comme un bon vin, j’allais m’améliorer avec le temps. Il est vrai que l’on s’améliore, il est vrai que nous évoluons, mais est‑ce toujours pour le mieux ?

Des petites rides au coin de mes yeux, des vergetures sur mes cuisses, des cheveux blancs qui se pointent dans tous les sens et une fatigue de plus en plus présente. Je sais, je ne devrais pas me plaindre. Je suis en pleine forme et ce ne sont que de petits inconvénients de la vie, mais maudit que c’est difficile de s’aimer quand on y est confronté.

Avec du recul, je comprends que personne ne peut vraiment m’aider dans cette acceptation de mon nouveau moi. Je dois aussi apprendre à vivre avec ces petits changements pour évoluer avec le temps. Je sais qu’aux yeux de mes enfants, je serai toujours la plus belle ; qu’aux yeux de mon amoureux, je suis la même qu’il y a 10 ans et qu’aux yeux de mes parents, je suis cette enfant qui grandit. Il faut juste me donner du temps. Je dois m’accorder ce délai pour réapprendre à m’aimer telle que je le suis. Au-delà des apparences, au-delà des changements, je dois retrouver celle que j’étais pour faire un tout avec cette nouvelle moi. Je dois m’aider à m’aimer…

Véronique Daigle

Faites-vous partie du 10 % ?

3 décembre, journée internationale des personnes handicap

3 décembre, journée internationale des personnes handicapées.

Levez la main (ou sifflez, si vous ne pouvez pas lever la main), ceux qui se considèrent handicapés ou qui ont un proche handicapé.

Combien de Québécoises et de Québécois souffrent d’une incapacité handicapante, selon vous ?

Qui est considéré comme handicapé ? Si tu as tes deux yeux, tes deux oreilles, tes deux bras et tes deux jambes, ça roule, n’est-ce pas ? Mais le handicap peut être divers, il peut même être invisible. Il peut être temporaire, permanent, périodique… Chose certaine, s’il vous dérange, imaginez à quel point les personnes qui le portent tous les jours doivent se sentir dérangées par leur handicap !

Pour assouvir votre soif immense de connaissances, près de 10 % de la population québécoise de 15 ans et plus serait atteinte d’au moins une incapacité. Parce que comme plusieurs désagréments de la vie, ça vient souvent accompagné. Un diagnostic en annonce souvent un autre.

Dans mon jeune temps, une personne handicapée se déplaçait en fauteuil roulant ou en planche à roulettes (je ne parle pas des ados qui roulent pour aller au dépanneur du coin, mais bien de cet homme sympathique qui sillonnait les rues du village sur sa planche parce que la vie avait oublié de lui donner des jambes). Une personne handicapée pouvait aussi avoir un retard mental ou se promener avec une canne blanche. C’était limité comme vision, mais c’était l’époque.

Avec le temps, la vision s’est élargie. On comprend maintenant qu’un handicap est une incapacité partielle ou totale à accomplir certaines activités de base comme se nourrir, aller à l’école, travailler, se déplacer, apprendre, etc. Votre collègue qui souffre de douleurs chroniques à cause d’une fibromyalgie, votre enfant qui a un déficit d’attention ou une dyslexie, votre mère qui n’entend plus grand-chose ou votre oncle qui entend des voix, votre ami qui a vu trop d’explosions en terrains minés et qui est revenu changé, traumatisé… ils ont tous un certain degré de handicap. Ces situations ne mènent pas nécessairement à une déclaration officielle au gouvernement ou à des subventions, mais elles ont toutes un impact sur la vie de la personne atteinte et sur son entourage.

Donc, quelqu’un qui a ses deux yeux, ses deux oreilles, ses deux bras et ses deux jambes peut être handicapé, à ses propres yeux et peut-être aussi aux yeux du gouvernement. Ça peut sembler banal, mais dans certains cas, le soutien financier s’avère essentiel parce qu’être dans l’incapacité de cuisiner, de marcher, d’apprendre, de parler, de gérer ses émotions ou de faire son budget, ça peut coûter cher et ça peut même être dangereux si on ne reçoit pas les soins appropriés.

Certains handicaps sont invisibles et même silencieux. Ils prennent du temps à être diagnostiqués et traités. Ils peuvent générer de la gêne, de la honte, des non-dits. La personne qui en souffre a le droit de révéler sa condition ou non à son employeur par exemple. Le silence peut malheureusement limiter l’aide et l’adaptation de l’environnement de travail. Même chose pour l’école et la famille. On veut à tout prix que nos enfants en difficulté d’apprentissage aient un plan d’intervention solide avec des moyens d’adaptation béton. Comme adultes, ne devrait-on pas aussi demander que des moyens (souvent gratuits ou peu dispendieux) soient mis en place pour qu’on puisse s’accomplir dans notre milieu de vie et de travail ? Une chaise adaptée, un lecteur d’écran, un preneur de notes pour les réunions, un poste de travail plus silencieux ou exempt de parfums, un horaire adapté… ce n’est pas juste pour les moins de 18 ans ! Encore faut-il en parler et proposer des pistes de solutions.

Dans tout ça, la clé, c’est toujours la sensibilisation et l’information. Communication is the key.

Si on avait plus entendu parler des handicaps invisibles quand j’étais petite, peut-être qu’on aurait moins potiné à propos du gars qui était parti en ambulance après une tentative de suicide. Ou qu’on aurait moins jugé la fille qui avait donc de la misère à mémoriser ses tables de calcul mental. Ou qu’on aurait pu nommer avec les vrais mots ce qui rendait madame Unetelle un peu coucou.

Les personnes handicapées, officiellement ou pas, ouvertement ou en silence, se seraient sûrement senties portées par tout un village, au lieu d’avoir honte de se promener dans le village.

3 décembre : n’est-ce pas une belle journée pour poser un regard différent sur une personne handicapée, pour lui poser la question : « Qu’est-ce qui te ferait du bien ? », et pour poser un geste concret et simplement gentil ?

Go, vous avez la capacité de le faire !

Nathalie Courcy

Les troubles alimentaires

Les troubles alimentaires : tous connaissent la signification, mais

Les troubles alimentaires : tous connaissent la signification, mais personne ne connaît le nom de ces maladies. Nous connaissons l’anorexie et la boulimie, les plus populaires malheureusement, mais il existe d’autres types de troubles alimentaires. Nous avons presque tous connu ou entendu une rumeur sur telle ou telle fille qui est anorexique ou qui passe son temps à se faire vomir dans les toilettes.

Pourquoi se retrouver dans ce genre de situation ? Disons simplement que l’image que l’industrie du divertissement nous donne est simple : une femme ou une jeune fille doit porter du 1 ou 3 ans en pantalon, doit avoir un ventre plat avec des abdominaux, mais pas trop, elle doit avoir des gros seins, un visage angélique, des lèvres pulpeuses, des grosses fesses, des petites jambes, des bras minces, un teint bronzé à la perfection, des dents blanches et droites, etc. Ce n’est pas mieux pour les hommes : être grand, un corps bien défini, pas obligé d’être super musclé, mais nous devons voir les muscles, pas un poil sur le corps (wtf!), une barbe c’est sexy et les cheveux longs aussi (seuls endroits où le poil peut pousser… n’importe quoi !), une mâchoire carrée, des dents blanches et droites, etc. Ces hommes et femmes parfaites doivent maintenant, en plus, être intelligents. Fini les cruches sans cervelle et les gars avec un neurone. C’est lourd et difficile pour une ou un jeune de vouloir ressembler à son idole.

Je suis heureuse d’avoir grandi sans la technologie d’aujourd’hui qui est dans les mains de tout le monde. J’ai longtemps été obsédée par mon corps. J’ai été chanceuse : jusqu’à mes 20 ans, j’ai été mince. Oui, j’avais des bonnes fesses, des cuisses et des gros seins, mais je ne m’en faisais pas avec ça. Malgré mon poids santé, j’étais complexée par ces mannequins dans les magazines Cool !. Je voulais être plus mince. Pourtant, je sais maintenant que les photos sont retouchées et qu’elles ne sont aucunement naturelles. J’ai déjà essayé de me faire vomir, jamais été capable. J’ai essayé de jeûner, incapable. J’étais gourmande, j’aime la nourriture.

En 2005, quand j’avais 19 ans, mon père est décédé à 45 ans. Ce fut traumatisant. Je me suis réfugiée dans la nourriture. Je mangeais sans cesse. En 8 mois, j’avais dû prendre une quarantaine de livres. À partir de ce moment, mon poids a commencé à jouer au yoyo. Durant la grossesse de ma fille, j’ai pris 23 livres. Je ne les ai pas perdues. Treize mois après sa naissance, j’étais enceinte de son frère, j’ai pris 8 livres. J’étais tellement malade ! Après sa naissance, ça s’est gâté. J’ai été diagnostiquée avec une dépression post-partum majeure. En plus de manger sans arrêt à en avoir mal au ventre et au cœur, les médicaments me donnaient faim. Alors je mangeais tout le temps. Je prenais du poids, beaucoup.

Durant une séance avec mon psychiatre, je lui ai parlé de mon problème. « Je mange sans arrêt. J’ai pas de fond. Je passe à travers de boîtes de biscuits, de gâteaux complets, de sacs de chips, je me fais 4 crêpes. Ce n’est jamais assez. » Il m’a demandé si ça m’apportait un sentiment de bonheur, de réconfort. La réponse était OUI. « Tu es hyperphagique boulimique ». Moi de répondre : « De quoi ? Ça mange quoi en hiver ça ? » Bah oui, j’ai fait ce genre de jeux de mots poche. Il a ri au moins. Il a expliqué les différentes maladies des troubles alimentaires. Les voici.

ANOREXIE

Une personne qui se prive d’aliments pour maigrir. Se sent toujours en surpoids. Cette personne peut utiliser des moyens pharmaceutiques pour éliminer le plus de déchets possible de son corps. Cette personne est très maigre.

BOULIMIE

Une personne qui fait une orgie de nourriture, ce qui veut dire qu’elle consomme une quantité astronomique de nourriture. Ensuite, elle se fait vomir. Il peut y avoir ou non présence de crise alimentaire. Ça peut être après chaque repas aussi.

L’ORTHOREXIE

Une personne qui est obsédée par la qualité de la nourriture. L’aliment doit être parfait. La personne peut s’isoler par peur de ne pas être capable de s’alimenter avec de la nourriture considérée comme parfaite.

HYPERPHAGIE BOULIMIQUE

Une personne qui fait des orgies de nourriture, ce qui veut dire qu’elle consomme une quantité astronomique de nourriture. Par contre, à la différence de la boulimie, la personne ne se fait pas vomir.

Il y a d’autres troubles alimentaires qui sont reliés à des problèmes d’ordre physique.

Je n’aurais jamais pensé souffrir d’un trouble alimentaire, j’ai simplement pensé que j’étais gourmande. Mais maintenant que je connais mon trouble, je peux mieux contrôler mes crises. J’ai aussi des médicaments qui aident mon trouble déficitaire de l’attention (TDA) et qui coupent la faim. Il existe des traitements autres que la médication, il est certain que d’entreprendre une thérapie va aider à découvrir la raison du trouble.

Aujourd’hui, je suis guérie de ma dépression post-partum majeure et j’ai perdu les 40 livres prises durant ma dépression. Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau. J’ai encore du travail à faire pour me rendre à un poids santé, mais je vais y arriver, car ma santé mentale est en pleine forme.

C’est normal d’envier le corps d’une ou d’un autre, mais votre corps est le plus beau, car c’est le vôtre. Prenez‑en soin.

Cindy LB

Mon Halloween contre Mme C-19

Cette année, comme plusieurs Québécois, nous avions décidé de f

Cette année, comme plusieurs Québécois, nous avions décidé de fêter l’Halloween différemment… Nous avions fait le choix de ne pas offrir de bonbons, de ne pas passer de maison en maison et de faire une journée spéciale à la maison avec nos enfants. Raclette, films d’horreur, jujubes et chips.

Mon Halloween à moi, pendant cette pandémie, ce ne fut pas seulement de passer du temps avec mes enfants. Non, ce fut aussi de prendre part à une importante surveillance de milieux avec des cas confirmés ou suspectés de COVID-19. Un enchaînement d’interventions à distance afin de limiter la propagation de ce virus et de limiter les éclosions par des recommandations exemplaires en prévention et contrôle des infections.

Depuis le début de cette pandémie, le système de santé redouble d’efforts à tous les niveaux. Malheureusement, ce virus à des particularités qui font de lui un ennemi des plus importants. Il a cette caractéristique particulière de s’attaquer à plusieurs groupes d’âge et d’entraîner des symptômes des plus inusités. Il faut se le dire, elle ne manque pas d’originalité, cette COVID-19 ! Elle peut passer d’un extrême à l’autre en s’attaquant au système nerveux central en passant par les nerfs olfactifs, les papilles gustatives, les poumons, le cœur et j’en passe. Et le plus extraordinaire, c’est qu’elle peut passer comme un simple fantôme en ne laissant aucune trace de son passage ! Tout de même rusée, cette Mme C-19…

Ce qui est particulier dans cette histoire de pandémie, c’est qu’il y a encore du monde qui croit à la théorie du complot. Un faux virus, un contrôle du gouvernement, une façon d’appauvrir l’humanité. Ces gens, je les implore de passer ce ne serait-ce qu’une journée avec moi afin de constater l’ampleur des dégâts de Mme C-19. Des milieux déstabilisés, des gens impuissants, des usagers malades et confinés dans leur chambre, des professionnels et des responsables de milieux épuisés… Ce ne sont que quelques exemples de tous les impacts négatifs de ce virus dans le système de santé. Évidemment, il y a tous les dommages collatéraux dans la population en général : augmentation des troubles liés à l’utilisation de l’alcool, des drogues, d’Internet… Sans oublier les problèmes de santé mentale : la dépression, les idées suicidaires, le suicide…

Ceci étant dit, je constate actuellement un état de fatigue et une fragilité émotionnelle importante autour de moi. Des gens impatients, aigris, déprimés et nostalgiques de l’avant COVID. À ces gens, je dis que nous sommes tous dans le même bateau, mais que nous nous devons de garder la tête hors de l’eau pour passer au travers de cette époque qui marquera l’histoire à tout jamais. Une époque où nous aurons été en mesure de démontrer notre résilience et notre grande capacité d’adaptation.

Ce soir, je termine ma fin de semaine de garde en me disant que depuis le début de cette pandémie, j’aurai peut-être aidé à limiter les dommages de la COVID-19 en contribuant au meilleur de mes connaissances. Des connaissances que je n’avais même pas avant l’arrivée de Mme C-19…

Sérieusement, il faut continuer nos efforts collectifs afin de limiter la propagation de ce virus. Ce que nous faisons actuellement n’est pas en vain même si cela demande beaucoup de sagesse. Il ne faut donc pas hésiter à demeurer chez soi au moindre symptôme d’apparence COVID, continuer à maintenir le 2 m entre les personnes qui ne se retrouvent pas dans notre bulle familiale et porter le masque dans les lieux publics et au travail. Ceci fera en sorte de diminuer les éclosions et donc de diminuer les heures supplémentaires de plusieurs personnes du réseau de la santé. Dont moi !

Amélie Roy

Comment préparer votre visite en clinique de dépistage COVID-19

  • Vous venez de recevoir l’inf
    • Vous venez de recevoir l’information que votre bout d’chou a été en contact avec un enfant ayant été déclaré positif à la COVID-19.
    • Vous venez de recevoir un appel de l’école qui vous informe de venir rapidement chercher votre enfant car il y a un contact positif dans sa bulle classe.
    • Votre collègue de travail est actuellement en confinement en attente de son résultat.
    • Vous avez visité un lieu où il y avait un risque de contact positif.

    Alors, il y a fort à parier que l’on vous invitera à visiter une clinique désignée de dépistage (CDD).

    Depuis le début de la pandémie, j’occupe le poste d’agente administrative au sein d’une équipe formidable dans l’une de ces cliniques. Mises sur pieds rapidement, ces cliniques procèdent au dépistage de la population et acheminent les écouvillons dans les laboratoires pour procéder à l’analyse des échantillons.

    Des événements hors du commun, j’en ai vu. J’en ai vécu. Je connais les risques. J’éduque du mieux que je peux et je dirige les gens vers les bonnes instances.

    Des histoires, beaucoup de patients m’en ont raconté. J’ai eu les larmes aux yeux devant le désarroi de certains. J’ai ri avec d’autres. Mon empathie a atteint son paroxysme. Je reconnais la peur dans les yeux et l’attitude des gens.

    Mais j’ai aussi vu bien des trucs qui m’ont fait rapidement comprendre que notre pire ennemi, aussi invisible soit‑il, est à l’abri de vos négligences. Malgré les désinfections répétées de ces lieux, vous baissez rapidement vos gardes. Voici quelques trucs pour bien préparer votre visite et ainsi éviter de ramener chez vous le petit vilain.

    • Comme partout, maintenez vos distances avec les autres patients. On ne se le dira jamais assez.
    • On vous demandera de vous désinfecter les mains et vous devrez changer votre masque. Même si vous avez votre masque personnel, nous vous demanderons de le changer.
    • Vous ne serez pas assez longtemps à la clinique pour changer la couche de votre héritier. Pas la peine d’apporter le sac à couches. À vrai dire, ne l’apportez surtout pas. Vous ne voudriez pas à avoir à le déposer au sol.
    • SVP voyagez léger ! Vous aurez besoin UNIQUEMENT de votre carte d’assurance maladie et de vos clés pour retourner à votre voiture. Il n’y a pas d’aire d’attente. Ce n’est pas l’endroit pour s’asseoir ou pour bouquiner.
    • Dans de la file d’attente, imaginez-vous que les murs sont frais peints… Cette image devrait vous aider à vous éloigner des murs.
    • Ayez en main votre carte d’assurance maladie. Vous allez procéder à un prélèvement qui sera acheminé au laboratoire. Pour vous identifier, vous devez être enregistré avec votre carte. Vous n’allez pas au guichet automatique avec une photo de votre carte bancaire. Il en va de même pour votre carte RAMQ. (Je sais que la garde partagée n’est pas toujours d’une évidence… mais la carte de la RAMQ doit en tout temps suivre l’enfant. La carte n’est pas à vous, mais à lui).
    • L’agente administrative est celle qui vous accueillera. Elle n’est pas responsable des décisions ministérielles. Elle comprend votre situation, mais ne peut gérer votre colère de vous retrouver dans ces lieux. Elle a sûrement des enfants elle aussi et vit les mêmes inquiétudes que vous.
    • DE GRÂCE !!! Évitez les commentaires désagréables devant votre enfant ! Votre indignation et votre désaccord face à la situation actuelle vous appartiennent. Parfois, être trop négatif devant votre enfant lui fera comprendre que le test sera une expérience qu’il ne doit pas faire et il sera récalcitrant à la procédure.
    • Les dépisteurs ont été formés pour exécuter le prélèvement. Votre enfant n’est pas le premier qu’ils côtoient. Ils ont les mots et savent rassurer le petit patient pour lui donner confiance. N’en rajoutez surtout pas. Votre enfant ressent vos émotions. Sachez faire confiance à l’adulte devant vous. Accompagnez-le tout en le laissant guider l’entretien.
    • Suivez les règles de confinement par la suite. Ce n’est pas le temps d’aller souligner l’effort de votre enfant en se rendant manger une glace ou d’aller chercher des bonbons au dépanneur du quartier. Il est plus que préférable d’attendre les résultats. Vous pourrez souligner l’effort et célébrer le résultat ou la fin du confinement dans la même occasion.
    • La présence de toutou et doudou sont à bien penser ! Beaucoup de gens circulent dans ces lieux. Que ferez-vous si votre enfant échappe au sol son ami tant convoité ? Il en va de même pour la suce sans attache-suce.
    • Si votre enfant a du mal à rester en place, le plan poussette sera non négligeable pour limiter le désir de ses petites mains de toucher à tout.
    • Dans la mesure du possible, n’amenez en clinique que ceux qui doivent se faire dépister. Si ce n’est que papa et maman qui doivent procéder au prélèvement et que vous n’avez personne pour surveiller vos enfants, y aller à tour de rôle serait une bonne alternative.

    Cette période nous aura appris beaucoup sur l’hygiène et la propagation des virus. Nous avons atteint de nouveaux niveaux d’adaptations et savons reconnaître ce qui est vraiment important. Nous avons su limiter nos sorties et apprivoiser de nouvelles méthodes de fréquentations sociales.

    Quoi qu’il en soit, je tiens à souligner les efforts individuels et collectifs qui ont été déployés afin de limiter la propagation. La lutte n’est pas finie. Soyons toujours vigilants.

    Je ne croyais pas dire cela un jour, mais j’espère ne pas vous croiser dans l’une des cliniques de dépistage de la COVID-19.

    Bravo à ces femmes et hommes. Travailleurs de la santé. Travailleurs pour vous. Depuis mars 2020.

    Ceux qui contribuent dans l’ombre :

    Les coordonnateurs et gestionnaires des cliniques COVID. Les employés de la ligne info-COVID. Les employés de la santé publique, les employés des laboratoires, les employés des buanderies et magasiniers ainsi que ceux qui assurent le transport des écouvillons.

    Ceux dont vous aurez la chance de croiser la route :

    Les agentes administratives, les gardiens de sécurité, les infirmières et spécialistes qui dépistent. Les aides de services et ceux qui assurent l’hygiène et la salubrité des lieux. Les médecins en cliniques désignées d’évaluation.

    Des employés hors du commun qui méritent grandement un immense merci et des milliers de bravos.

    Mylène Groleau