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Lorsqu’ils s’en vont…

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Lorsque l’on se sépare et que le noyau familial éclate, il y a plusieurs deuils qui nous attendent. Parmi ceux-ci, il y a celui de voir les enfants partir à la fin de chaque période de garde. Qu’on les ait avec nous pour deux jours, une semaine ou un mois, la tristesse est la même.

Pour ma part, chaque veille de départ me souffle son vent de nostalgie, de « c’est déjà fini » et de cœur de maman qui se serre… Le combat débute. D’un côté, l’adulte raisonnable me rappelle que nous avons passé de très bons moments et qu’ils reviendront la semaine suivante. De l’autre, l’enfant en moi a les yeux qui s’embuent facilement et ne veut pas les voir partir.

Pourtant, Dieu seul sait combien ils arrivent parfois à nous exaspérer et à nous mener aux limites de notre patience! Certains pourraient croire que le départ est doux et presque désiré. Que c’est facile, voire agréable d’avoir du temps pour soi, sans eux. Non. Jamais. C’est toujours trop tranquille lorsqu’ils n’y sont pas. La maison est vide. Sans âme. Privée d’une partie d’elle, comme nous.

Parce que c’est un peu contre nature de ne pas avoir sa couvée sous son toit chaque soir. Malgré ce qu’on en dit. Et malgré le fait que la famille éclatée est maintenant ultra commune. Ce n’est pas ce que l’on souhaite lorsqu’on voit leur petite binette pour la première fois. On ne pense pas qu’on devra se séparer d’eux un jour. Du moins pas avant trèèèèès longtemps! Surtout pas pour des raisons de grands que les petits doivent subir.

Et lorsqu’ils partent, on sait qu’on devra affronter à nouveau ces moments difficiles. Ces matins trop calmes où l’on décide de déjeuner au bureau pour ne pas voir leurs chaises vides à table. Et il n’y aura pas ces petites voix aigües qui racontent leur journée à notre retour du travail. Et on n’aura personne à border après le pas-d’histoire. Non, il n’y aura que notre vie d’avant eux, celle qui fait plus ou moins de sens maintenant qu’ils sont là.

Et à travers tout cela, on doit trouver notre équilibre personnel. Et on doit, bon gré, mal gré, trouver un nouveau rythme de croisière. Peu à peu, semaine après semaine, le cœur s’habitue. De nouvelles habitudes s’installent, on comble le vide avec autre chose parce qu’il faut bien avancer. Comme tout deuil, le temps fait bien les choses et réussit à nous faire voir tout cela différemment. Ce n’est ni un scénario idéal ni le chemin le plus facile, mais on doit assumer et y trouver notre compte. Et on y arrive.

Et les jours passent et on les retrouve enfin! On vit tous ces petits moments avec ardeur, sachant trop bien que c’est toujours éphémère. Trop court! Mais, ce n’est pas ce que l’on dit après tout, que la rareté d’une chose en augmente la valeur?

 

Isabelle Rheault

Mon 24 décembre: la solitude apprivoisée

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D’aussi loin que je me souvienne, la veille de Noël était une journée remplie d’excitation. Pendant une grande partie de mon enfance, c’était la journée des derniers préparatifs, de la sieste en début de soirée (pour que mon père puisse aller porter les cadeaux chez mon oncle) où on revêtait nos plus belles toilettes (une vieille expression souvent utilisée par nos parents et grands-parents), pour finalement se retrouver en famille chez mon oncle Casimir et ma tante Mariette, après l’interminable messe de minuit. On déballait plein de cadeaux, on riait aux éclats, les parents buvaient un p’tit verre pendant qu’on jouait avec nos nouveaux jouets et bien sûr, on mangeait de la dinde et de la tourtière à trois heures du matin.

Quelques années tranquilles ont suivi, seulement avec mes parents, mon frère et ma sœur. Tranquilles certes, mais en famille. Les repas, les rires, les cadeaux et les blagues étaient présents. On trouvait le moyen de rendre les réveillons plaisants.

Des conjoints se sont ajoutés à notre petit groupe. Le réveillon était fêté avec la belle-famille et le 25 chez moi, avec les miens. La naissance de mes neveux et de mes deux trésors amena de nouveau beaucoup d’excitation. Le Père Noël et toute la magie qui entoure cette fête étaient de retour. Nous étions tous très heureux de vivre ces beaux moments.

Depuis toujours, j’ai vécu des beaux réveillons de Noël, jusqu’à il y a trois ans, à la suite de ma séparation du père de mes enfants. Après vingt-deux ans de vie commune, autant d’années à festoyer avec ma belle-famille et dix-neuf ans à fêter avec ma fille, je me suis retrouvée seule. Après tout ce temps… ouf!… Toute une étape à franchir. Il faut le vivre pour le comprendre.

Déjà en novembre 2013, j’anticipais le 24 décembre. Déjà, la tristesse s’emparait de moi. Je savais que mes enfants seraient avec leur père et sa famille. J’avais peur d’affronter ma solitude et mes émotions. J’aurais pu être avec ma mère, mon frère et ma sœur. Je savais au fond de moi que je devais passer cette soirée et cette nuit seule, et vivre intensément tout ce que mon corps voulait exprimer.

Comme dans tout changement, il y a eu une période de deuil à faire. Je voulais vivre chaque étape de deuil avec les émotions qui l’accompagnent. Ça n’a pas toujours été facile, mais je suis très heureuse de l’avoir fait.

Vivre le deuil de la famille signifiait accueillir et accepter qu’il n’y ait plus de temps des Fêtes avec ma belle-famille et mes enfants. Ça voulait dire trouver une nouvelle perspective à mes valeurs familiales qui ont toujours fait partie de moi et que j’ai enseignées à mes enfants.

Je me retrouvais seule avec moi-même avec plein de questions existentielles. Un immense vide intérieur m’envahissait. J’avais le goût de sortir pour prendre l’air et m’énergiser, mais en même temps, je voulais simplement me coucher en boule et pleurer toutes les larmes de mon corps.

J’ai choisi la deuxième option. Le lendemain, j’étais vidée. Plus aucune larme ne pouvait sortir. Je me sentais déjà beaucoup mieux, même si je savais que ce n’était pas fini. J’avais fait un pas de plus vers ma guérison.

C’était la première fois de toute ma vie que j’étais seule un 24 décembre, sans famille, sans mes enfants. La journée la plus difficile de toute ma vie. Je ne l’oublierai jamais.

À chaque année depuis ce jour, je vis mes réveillons de Noël encore seule. Je suis très sereine. Je prends du temps pour moi. Je lis, j’écoute de la musique, je médite, etc. Je suis en paix avec moi-même.

Pendant l’écriture de ce texte, je réalise que j’ai toujours été dans l’abondance. C’est moi qui ai le choix de mon attitude, à savoir si cette journée est excellente ou médiocre. J’ai grandi intérieurement et mes valeurs sont encore plus importantes et ancrées en moi. J’ai davantage de gratitude pour tout ce que la vie m’apporte.

Un 24 décembre fait aussi grandir.

Cette année, mon 24 décembre 2016 sera merveilleux. Et le vôtre?

Je vous souhaite un temps des fêtes rempli de petits moments de bonheur, avec votre famille, qui resteront gravés à jamais dans votre cœur.

 

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                                           Linda Cusson Coach, auteure et conférencière

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Suis-je un papa indigne?

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Nous sommes samedi matin, en route sur l’autoroute 20, direction ville de Québec. Mon amoureuse et moi avons un petit weekend prévu dans la vieille Capitale. Ça va faire du bien! Malgré la belle grossesse qu’elle vit, une fin de semaine pour penser à nous sera très bénéfique. L’accouchement est prévu dans quelques semaines. Je lui fais la remarque que c’est notre dernière fin de semaine de couple avant la naissance de notre enfant.

Je suis déjà papa d’une princesse de six ans. Elle, ce sera son premier enfant. Notre vie de couple des dernières années changera à jamais dans les prochaines semaines. Actuellement, nous sommes un couple une semaine sur deux et un couple/famille l’autre semaine.

Les kilomètres qui filent me plongent dans mes pensées, je suis loin dans ma tête. Très bientôt, le bonheur d’un deuxième enfant m’envahira, mais de grandes craintes planent présentement dans ma tête.

« Vais-je m’ennuyer de la garde partagée? »

« Vais-je m’ennuyer de notre vie de couple/famille qui suit un horaire alternatif d’une semaine sur deux? »

« Il s’agit de la dernière fois où mon amoureuse quitte la maison sans véritable crainte. Lorsqu’on est parent, jamais nous n’avons l’esprit réellement tranquille. »

« Est-ce que notre couple, qui n’a connu que ce mode de vie, sera affecté? »

« Aurons-nous suffisamment de temps pour nous, pour notre couple, pour les petits bonheurs qui meublent notre vie depuis quelques années? »

« Vais-je avoir le temps de penser à moi? »

« Est-ce que je pourrai consacrer autant de temps à ma grande de six ans? »

« Suis-je un meilleur amoureux une semaine sur deux? »

 « Suis-je un meilleur papa une semaine sur deux? »

Lorsque je me suis séparé, une des premières réalités qui m’a frappé ou qui me hantait avant de prendre la grande décision, c’était de devoir faire la concession de vivre avec ma fille à temps partagé. Pour moi, la décision de la garde partagée a toujours été prise en fonction de l’équilibre de vie de ma fille et de la meilleure stabilité possible considérant la situation pour elle. Après plusieurs essais et de constants ajustements, la formule la plus adaptée a été la garde sept jours chez papa et sept jours chez maman. En plus d’une belle flexibilité pour s’ajuster aux aléas de la vie, ça se passait quand même très bien.

Mais je me dois d’être honnête, une fois le deuil provoqué par la garde partagée passé, j’ai pris goût à cet équilibre de vie. Pas parce que je n’aimais pas mon enfant, pas parce que je n’assumais pas mon rôle de père, mais simplement parce qu’à mon avis, cela me permet d’avoir un plus bel équilibre de vie. Au lieu de n’y voir que du négatif comme certains parents, j’ai essayé d’en voir les avantages. Et croyez-moi, ils sont nombreux.

Une semaine sur deux, j’adore avoir plus de temps pour moi, pour mon amoureuse et pour mon couple. J’apprécie d’avoir davantage de temps pour ma carrière, un peu plus pour les amis, en plus de planifier de belles sorties, des soirées ou des fins de semaine en adultes. Ma vie d’homme, d’adulte et d’amoureux en plus de celle de papa doit être répartie le plus également possible pour que je me sente bien. Pour que je trouve mon bonheur.

Certains diront que je suis égoïste, indigne ou irresponsable d’exprimer tout haut et en toute honnêteté ces faits, mais je l’assume totalement. Quand ma fille arrive pour sa semaine chez papa, je suis prêt à ne me consacrer qu’à elle. J’ai toujours très hâte à ce moment de retrouvailles. Chaque fois, je vis une petite émotion et une fébrilité à l’idée de la voir me sourire, de ressentir sa joie et son bonheur. Mon cœur est rempli d’amour et de fierté. À partir de ce moment, nous avons un compte à rebours de sept jours qui débute. Notre objectif : profiter ensemble du temps précieux qui nous est alloué, apprécier le moment présent et tout ce que la vie nous envoie comme bonheur. Je suis un homme choyé, mon amoureuse partage aussi tous nos moments et elle nous en crée. C’est la situation idéale.

Est-ce que ce serait différent si nous étions ensemble en tout temps? Je ne le crois pas, mais rien ne sert d’y réfléchir, ce n’est pas ma réalité. Ne me dites pas que ma vie n’est pas normale, que ce n’est pas ça, la vraie vie! C’est la vie de beaucoup de gens autour de vous, si ce n’est pas la vôtre. Du fait, qu’est-ce que la normalité ou la vraie vie? La normalité de la vie, de notre vie, c’est à tous et chacun de l’établir selon ses propres envies. Il faut se respecter.

Cette vie en garde partagée aura duré tout près de quatre ans. Mon amoureuse et moi attendons notre petite perle très bientôt. Ce sera un immense bonheur. Nous trouverons un nouvel équilibre à travers cette nouvelle vie. Par contre, je suis quand même réaliste, je sais que tout changera… Suis-je un papa indigne si je vous dis que je redoute de m’ennuyer de la garde partagée?

 

Lettre à mes parents

Cher papa et maman,

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Cher papa et maman,

Je me souviens du premier regard que papa a posé sur maman et du sourire que toi maman, tu lui as fait. Je n’étais pas né, mais je vous observais déjà, de mon nuage. Vous étiez beau à voir!

Un jour, vous vous êtes aimés si fort, que je me suis déposé dans le ventre de maman. Je pouvais alors, entendre les palpitations de vos cœurs et vos soupirs amoureux. J’étais bien dans cet endroit et je n’avais pas tellement envie d’en sortir.

Ensemble, vous avez choisi mon prénom et la couleur de ma chambre. Votre cœur se gonflait d’espoir en pensant à mon avenir. Vous étiez heureux d’avoir un petit « vous deux ».

Puisqu’il faut ce qu’il faut, le jour de ma naissance est arrivé. Je vous ai vu pleurer ensemble. La fierté que vous ressentiez à ce moment m’a enveloppé d’amour et j’ai su, dès cet instant, que ça valait la peine de venir au monde.

Vous m’avez bercé, cajolé et langé à tour de rôle, vous soutenant l’un et l’autre. Les nuits étaient courtes!

Lorsque j’ai fait mes premiers pas, la joie que vous partagiez m’a encouragé à continuer. Mes premiers mots vous ont chamboulés et lors de mon premier jour d’école, je pense avoir vu papa consoler maman. Ou peut-être que c’était l’inverse?

Peu de temps après, vous avez commencé à vous chicaner. Maman pleurait souvent et papa claquait la porte en s’en allant. Ces disputes sont devenues de plus en plus fréquentes et elles me rendaient triste moi aussi.

Puis, vous m’avez expliqué que vous n’étiez plus amoureux. Chacun d’entre vous est allé vivre dans une maison différente et maintenant je vous vois à tour de rôle. Au début, ça m’a fait peur cette histoire de séparation, mais vous m’avez juré que vous m’aimiez toujours. Tant mieux, car moi, je vous aime plus que l’infini et plus que le ciel étoilé.

Maintenant que s’est faite cette séparation, j’aimerais savoir pourquoi vous avez besoin d’un monsieur et d’une madame en costume pour vous parler. Dites-moi pourquoi vous êtes sans cesse fâché l’un contre l’autre. Avez-vous oublié tous ces beaux moments que je vous ai racontés?

Moi, non! Je sais que vous ne vous aimez plus, mais s’il vous plaît, papa et maman, avant de vous détruire l’un et l’autre, j’aimerais que vous vous souveniez, juste un peu, du temps où nous nous aimions tous. D’accord? Ceci me permettra d’être bien dans ma tête et dans mon corps, de grandir dans l’amour et l’harmonie. N’oubliez pas que je suis un « p’tit vous deux », comme vous le disiez.

Votre enfant qui vous aime très fort.

 

Les enfants coincés dans les disputes des parents finissent par devenir anxieux, irritables, certains se replient sur eux-mêmes, alors que d’autres cherchent à attirer l’attention avec des comportements négatifs. Si vous désirez aller plus loin dans ce sujet, je vous invite à visionner le documentaire choc suivant : Dictature affective.

Réussir sa famille

Enfant des années 80, j’ai vécu le début de la révo

Enfant des années 80, j’ai vécu le début de la révolution de la « famille » normale :  le début des couples qui se séparent. Mes oncles, mes tantes et les parents de mes amis vivaient des difficultés assez grandes pour remettre en cause leur mariage.

La famille traditionnelle était composée d’un papa, d’une maman et d’enfants désirés au fil des années. J’ai donc grandi en étant témoin de familles qui se brisaient, de parents qui se séparaient et d’amis qui vivaient en garde partagée. Chaque fois, j’étais triste de voir ces échecs de la vie amoureuse de parents parce que cela contrevenait à mes standards, à mes normes, à mes valeurs et à l’image que je m’en faisais.

Pour ma part, mes parents sont mariés depuis 35 ans et en couple depuis plus de 40 ans. Le seul amour de leur vie! Le symbole du couple fort, amoureux et qui traverse le temps. Évidemment, en grandissant dans ce contexte, c’était, à mes yeux, l’exemple à suivre pour le futur, celui que je souhaitais reproduire plus tard. Avoir une famille unie était un de mes grands objectifs de vie personnelle. L’unique façon pour moi de la concevoir et de la vivre était de m’inspirer du modèle reçu de mes parents.

Malheureusement, je vous annonce que j’ai échoué à mon tour ma « famille ».  Pas sans effort et non sans avoir tout tenté.  Des heures de réflexions sur ce qui était le mieux pour ma fille, pour sa maman et pour moi. De longues nuits interminables d’insomnie sur toutes les conséquences d’un tel geste, d’une telle décision. Mais réellement, qu’est-ce qui est le mieux? Le mieux de quoi? Pour qui? Toutes ces questions cruelles à répondre, basées uniquement sur les fondements des valeurs reçues au cours de ma vie et de ce que la société prône comme image de la « famille ».

J’étais persuadé, à ce moment-là, que pour être un bon papa, je me devais d’être un homme heureux. Et mon bonheur ne passait plus par ma relation de couple de l’époque. Et un couple fragile n’est pas garant d’une famille unie et forte. Je suis toujours convaincu que la force et le succès d’une famille passent avant tout par des parents heureux.

Malgré tout, j’ai dû faire un grand deuil de l’image que je m’étais construite de la «famille», le deuil de ne pas être en mesure de suivre les traces laissées par mes parents. L’échec de ne pas être en mesure de réussir à atteindre les standards et les normes de la « famille » que notre société véhicule depuis de nombreuses décennies. La déception d’imposer à ma fille, alors âgée de 18 mois, un modèle de vie qui n’est pas celui idéalisé, qui n’est pas celui dont elle rêvera probablement à son tour.

Une fois le choc et les bouleversements de la séparation passés et l’acceptation d’une famille et d’un bonheur différents, mon rôle de père a pris toute sa place. J’ai enfin commencé à m’épanouir. J’ai rapidement réalisé, au fil du temps qui passait, que ma fille vivait une vie «normale» avec sa mère et moi, malgré notre séparation. Une vie qui est la sienne et une famille qui se construit différemment. À partir du moment où j’ai accepté la situation, qu’il n’existait pas de « famille » idéale, je me suis mis à vivre avec un seul objectif en tête, créer ma propre définition de la «famille»,  à mon image, avec de l’ouverture à la différence, à l’acceptation et à la possibilité d’être soi-même.

Je serai bientôt papa pour une deuxième fois et je considère que c’est un privilège exceptionnel. Tout d’abord, parce que la vie a remis sur ma route une femme merveilleuse avec qui j’ai la chance de partager ma vie.  Je suis maintenant un papa heureux, amoureux de mon quotidien et rempli de bonheur.  Parce que la vie doit se vivre davantage au présent qu’au futur et que d’offrir la vie à un enfant pour une deuxième fois, c’est plus fort que tout. Aussi, parce que j’ai la chance d’offrir à ma grande de six ans une petite sœur. Je sais déjà qu’elle sera une belle et grande inspiration pour ce petit être à venir. Une inspiration qui sera la sienne, unique, authentique et à son image, construite à travers ce qu’elle reçoit de tous les gens qui l’entourent, comme sa mère, sa belle-mère et moi. Une inspiration qui influencera son propre modèle de famille.

La “Famille”, c’est la force et l’amour qui en découlent qui déterminent sa réussite et son succès. Ce n’est pas la forme qu’elle prend qui importe, qu’elle soit unie, séparée ou recomposée. C’est ce qu’elle est et surtout ce qu’elle nous fait vivre. Au fond, le plus bel héritage que je souhaite laisser dans ma vie, c’est la «Famille» que j’aurai bâtie. Croyez-moi, je suis finalement en train de la réussir «Ma Famille».

Maman, je m’ennuie de papa

Jack, on est chanceux aujourd’hui. Sais-tu pourquoi? Parce que tu

Jack, on est chanceux aujourd’hui. Sais-tu pourquoi? Parce que tu es maintenant assez grand pour t’exprimer avec des mots. Parce que je te comprends mieux. Tu peux me le dire quand tu t’ennuies de ton père et on remédie à la situation.

Te rappelles-tu, mon grand, quand tu n’étais qu’un tout petit bout de garçon? Tu mesurais à peine plus de trois pommes. On arrivait à la maison et tu te mettais à pleurer en disant : « Papaaaaaaa », en serrant très fort ta grenouille Lolo ( pas une vrai là, juste TON toutou.). Moi, je m’en souviens et je m’excuse mon petit coco. À ce moment de nos vies, je croyais que tu me disais, à travers ton « papaaa » :  « Je ne veux que mon papa. Maman, je ne t’aime pas. ». Tu sais ce que je faisais dans ces cas-là? Je te chicanais et te disais, en pleurant à mon tour : « Tu veux ton père, tu veux y rester pour toujours? Alors vas-y! » P’tit loup, je te jure que les mots dépassaient ma pensée. Dieu sait à quel point je ne voulais pas me séparer de ma petite bibitte d’amour.

Aujourd’hui mon minou, j’ai des frissons en y repensant. Je m’en veux tellement. Aujourd’hui coconut, je comprends. Je comprends que tu voulais tout simplement passer du temps avec papa et maman. Ton petit cœur avait de la difficulté à devoir te séparer de l’un d’entre nous. C’est difficile pour un petit garçon de deux ans et demi de dire au revoir, pour une longue semaine, à un de ses parents. Tu essayais tout simplement  de me dire que tu t’ennuyais de ton papa, que tu voulais le serrer fort dans tes bras.

Aujourd’hui mon petit coco, c’est le fun. C’est le fun parce que tu t’exprimes. Tu me le dis quand tu as un pic au cœur. Il t’arrive de pleurer, avec la photo de papa collée sur toi, en me disant : « Je m’ennuie de papa ».  Maintenant, tu peux l’appeler, lui parler. Après une pratique de hockey, tu  arrêtes lui donner un bisou chez lui. Même que parfois, on lui demande si tu peux faire un dodo de plus chez lui. Il est content lui aussi quand il te voit plus souvent.  Mon petit démon dans ma tête me dit parfois que c’est parce que tu n’es pas bien à la maison que  tu réclames ton père, mais je me raisonne rapidement, car je sais que tu es juste heureux de voir tes parents souvent.

Je trouve ça encore difficile de devoir partager le temps passé avec toi, mais je remercie la vie de savoir que ton père t’aime et se soucie de toi. Je m’excuse encore mon petit chevreuil d’avoir mal compris tes besoins. Je fais tout mon possible maintenant pour que tu puisses partager ton temps entre maman et papa. Rien ne vaut ton beau sourire satisfait d’avoir comblé ton ennui.

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Quand Papa et Maman ne s’aiment plus …

Avez-vous déjà eu une conversation sur la séparation avec vos enfants ? Et bien moi oui et je vou

Avez-vous déjà eu une conversation sur la séparation avec vos enfants ? Et bien moi oui et je vous rassure, ce n’est pas venu de moi !!! Nous étions en voiture …

«Maman, si tu te sépares d’avec Papa, est-ce que vous allez vous chicaner tout le temps ? »

Ces paroles ont résonné dans ma tête pendant quelques secondes avant de réaliser que ma grande fille était curieuse de savoir comment ça se passait quand un Papa et une Maman ne s’aiment plus. Pourtant, il n’a jamais été question d’une séparation dans mon couple … Par contre, la vie a fait en sorte que mes deux filles sont témoins de la réalité des parents séparés puisque mes parents le sont et les parents de mon mari aussi.

Ma cocotte, pourquoi tu me poses cette question-là ? On s’aime papa et moi, il n’est pas question qu’on se sépare.

«Je sais maman, je veux juste savoir … À l’école, j’ai des amis que leurs parents se chicanent tout le temps parce qu’ils vont se séparer !»

BANG ! Des enfants témoins des chicanes de leurs parents, malheureusement il y en a beaucoup trop. Chaque séparation se vit différemment et difficilement et il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon d’annoncer cette grande nouvelle à nos enfants.

Heureusement, il y a des séparations qui se passent très bien, mais dans d’autres cas, c’est beaucoup plus difficile. Je ne vous surprendrai pas en vous disant qu’il faut y aller en douceur, en leur expliquant bien que ce n’est pas de leur faute et que vous les aimerez toujours autant, malgré la séparation. Que vous allez faire tout ce que vous pouvez pour que tout se passe bien, promis! Et bien justement … Ce serait génial si les parents tenaient parole ! C’est la moindre des choses que les enfants ne soient pas témoins de toutes les chicanes à propos de l’argent, de la maison, des avocats, de la pension alimentaire, du déménagement ou pire, d’eux ! Ils n’ont certainement pas besoin de savoir que papa doit se trouver un appartement ou que maman est incapable de garder la maison. Ils n’ont pas besoin de savoir que les frais d’avocat coûtent tellement cher que ce sera difficile financièrement cette année. Que papa a une nouvelle amoureuse et que maman ne l’aime pas … ou vice versa !

Les enfants aiment leur papa et leur maman de façon égale et ils n’ont pas besoin de vivre tout ça. Ça ne les regarde tout simplement pas … Ce sont des problèmes de grand. Vous leur avez fait la promesse que tout se passerait bien alors tout est supposé bien se passer, à leurs yeux. Je sais que souvent la colère est grande et que les émotions sont fortes. Mais pensez simplement à eux. Pourquoi les impliquer dans des problèmes de grandes personnes quand ils ont juste besoin de savoir que papa et maman les aiment autant et comme avant. C’est certains que les émotions font partie de la vie et que ce n’est pas une mauvaise chose de voir maman ou papa pleurer.  Mais le plus important, c’est que les enfants comprennent que ce n’est pas à cause d’eux.

Souvenez-vous que la vie vous a donné ce merveilleux privilège que celui d’être des parents et vous avez la responsabilité de l’être toute votre vie. Vous avez cette magnifique responsabilité de les élever, de les encadrer, de les encourager, de les protéger, de leur enseigner la vie, mais surtout, de les aimer, peu importe les obstacles qui se dresseront devant vous. Je ne suis pas une experte en médiation, je ne connais pas toutes les lois, je ne suis pas psychologue et je ne suis pas avocate. Mais je suis une enfant du divorce et maintenant, une maman. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que si un jour, la vie mettait une séparation sur mon chemin, je ne saurais probablement pas comment réagir, comment tout régler et comment affronter tout ça. Je sais que probablement, les émotions seraient énormes et difficiles à gérer devant mes enfants. Mais ce que je sais, c’est que je les protègerais de mon mieux.

Ma grande fille, quand deux parents se séparent c’est parce qu’ils ne s’aiment plus comme des amoureux et que c’est mieux ainsi pour toute la famille. Mais dis-toi que dans leur cœur, tu auras toujours la même grande place !

La technologie au service de la coparentalité

Selon statistique Canada, plus de 22 000 mariages ont étés célébrés l’an dernier. La tendance

Selon statistique Canada, plus de 22 000 mariages ont étés célébrés l’an dernier. La tendance veut qu’un mariage sur deux se termine par un divorce. Si on additionne à ces statistiques tous les couples non mariés avec enfants qui se séparent, ça fait plusieurs familles qui vivent des moments difficiles. Pour faciliter la transition des parents dans cette étape difficile, la technologie offre des solutions.

En effet, des applications et des sites internet ont vu le jour dans le but de faciliter la communication entre les « exs ». Ils permettent l’utilisation de messagerie sécurisée, la tenue d’un calendrier des jours de garde, de comptabiliser les dépenses liées aux enfants et même de coordonner les paiements de la pension alimentaire.

Certains tribunaux de 50 états américains et de certaines provinces canadiennes comme de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse ont commencé à ordonner aux couples divorcés de se servir de l’application « Our Family Wizard ». Les parents en processus de divorce sont contraints de l’utiliser, sous l’ordre d’un juge, lorsqu’ils ne sont plus en mesure de discuter ensemble de façon civile. Le principal avantage c’est que tous les échanges sont enregistrés par l’application et que les messages peuvent servir comme preuve en cours. Par contre, passer par la technologie pour communiquer ce n’est pas optimal et que l’abonnement à l’application n’est pas donné. On parle d’environ 100$ US pour un an.

Pour faciliter la coparentalité, il y a aussi un site français nommé Family Facility. Il s’agit d’une plateforme en ligne qui permet de gérer un budget, l’emploi du temps des enfants et des parents et même de garder certains documents en mémoire. C’est possible d’utiliser le site dans une version limitée gratuitement. Pour la version complète, un abonnement payant est nécessaire.

2houses et planiclik sont deux autres outils internet de planification pour les coparents. Leur coût d’utilisation est d’environ 10$ par mois.

Si la technologie peut aider à une meilleure entente et éviter que les enfants soient pris en sandwich entre les deux parents, pourquoi pas?

Avez-vous déjà eu recours à ce genre de ressources? Est-ce que ça vous a aidé?

 

 

 

L’amour après la guerre: commencer une nouvelle vie de couple

Construire une nouvelle cellule familiale peut être un peu chaotiqu

Construire une nouvelle cellule familiale peut être un peu chaotique. Vous devrez non seulement mettre de l’avant vos valeurs, mais vous devrez le faire en fonction des demandes de votre conjoint(e), de vos enfants et aussi de vos ex-conjoint(e)s lorsque c’est possible. Ça fait beaucoup d’opinions et de critères à gérer!

Vous vous en doutez surement, il n’y a pas de règles ultimes à suivre lorsque vous commencez une vie en tant que famille recomposée. Laissez-vous le temps de voir ce qui convient à tout le monde. Toutefois, voici quelques trucs qui pourraient vous aider à arriver à votre équilibre.

Prenez le temps de parler des sujets sensibles :Les règles claires aident à être sur la même longueur d’onde. Par exemple, quels seront les arrangements financiers entre le parent et le beau-parent? Qui paie pour qui/quoi? Certaines études suggèrent que les couples dans les familles recomposées qui ont un budget commun rapportent davantage de satisfaction familiale.

Aussi, quelles sont les émotions à l’égard de l’ex-conjoint(e)? La relation amoureuse précédente laisse des traces. En discutant de ces sentiments avec votre partenaire, vous l’aidez à mieux comprendre certaines situations et surtout vous apprenez à l’utiliser comme soutien lorsque vous en avez besoin.

La place du beau-parent devrait également être discutée entre les partenaires. Par exemple, est-il en charge de la discipline? Quelle est sa place dans l’éducation des enfants? Est-ce que seuls les parents sont responsables de l’autorité? Certaines études suggèrent qu’une attitude d’ami venant du beau-parent envers l’enfant est plus gagnante qu’une attitude d’autorité dans les débuts.

Prendre soin de chaque relation : Lorsqu’un couple sans enfants se forme, il a généralement beaucoup de temps pour se consacrer à la relation. En tant qu’amoureux dans une famille recomposée, cela peut être plus difficile à faire car vous devrez vivre les beaux temps du nouveau couple avec les responsabilités reliées aux enfants. Malgré le chaos quotidien, rappelez-vous que votre couple est précieux. Vous devez en prendre soin, y investir du temps et de l’énergie. Ça implique par exemple de vous céduler des sorties en amoureux.

En plus de votre relation de couple, vous devez également prioriser la relation avec l’enfant car le but n’est pas qu’il se sente abandonné ou en compétition avec votre partenaire.

Faire de la place à l’autre parent : Comme je vous le disais dans mon dernier billet, une séparation est difficile pour tout le monde. Elle peut faire vivre beaucoup d’émotions aux enfants comme aux adultes! Toutefois, les adultes ont la responsabilité de fournir un environnement sécurisant pour l’enfant malgré tout. Parler contre l’autre parent, empêcher les visites ou demander à l’enfant de choisir un « bord » peut contribuer au fait que votre enfant s’adapte mal à votre séparation. Il pourrait par exemple vivre de l’anxiété ou avoir des symptômes dépressifs. Lorsque c’est possible, tentez plutôt de garder une communication respectueuse avec votre ex-conjoint(e) et prenez des décisions centrées sur l’intérêt de l’enfant avant les vôtres.

Si vous avez besoin d’aide pour vous aider dans votre séparation ou votre transition vers la vie de famille recomposée, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou approcher votre CSSS.

 

 

Crédit photo : centrepsy.ca , www.psychotherapie-sexotherapie-rouen.com

Confier son enfant en adoption

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Maman t’aime, mon grand.

Demain, mon fils aura 14 ans. Lundi, ça va faire 14 ans que je ne l’ai pas vu. Ça fesse hein? Je confirme.

Je ne parle jamais vraiment de «ça». Surement parce que je ne trouve pas les mots justes pour accompagner ce que je ressens et puis, j’ai jamais été très à l’aise avec la situation. Je suis tombée enceinte à 17 ans et j’ai décidé de le garder. Moi, je le voulais ce bébé-là. Je le voulais de toutes mes forces. Son père n’en voulait pas. On s’en est voulu tous les deux, durant toute la grossesse et on s’en veut encore je crois. Lors d’un examen de routine, l’infirmière m’a demandé combien de temps ça m’avait pris pour tomber enceinte.

-Ça t’as pris combien de temps tomber enceinte ?

-J’essayais pas de tomber enceinte…

-Tu utilisais un moyen de contraception?

-Non…

-Donc, tu essayais de tomber enceinte.

Je lui en ai voulu à elle, beaucoup. Surtout parce qu’elle avait raison. Je ne me suis pas fait avorter, j’ai poursuivi ma grossesse. Une grossesse dans l’ombre de ma vie de jeune adulte, pas vraiment cachée, mais clairement mal à l’aise. Une grossesse de laquelle seulement 2 photographies prouvent l’existence, puisque j’ai refusé systématiquement de poser durant toute la grossesse. Durant le parcours, quelque part entre le 5e et le 6e mois, ma décision était déjà prise, il me fallait trouver une famille pour acceuillir mon petit prince. Je me suis fait traiter de folle par mes amis et certains membres de ma famille ont tout fait pour me décourager de le placer en adoption mais c’était trop, beaucoup trop pour mes petites épaules.

Au travers tout ça, je ne pensais qu’à toi tu sais.

L’idée ne m’a jamais même traversé l’esprit de me faire avorter. Je te voulais, je te voulais si fort! Mais par dessus tout, je voulais que tu sois bien, je voulais que tu sois mieux que moi. J’ai évalué mes outils et puis, c’était facile de voir que je ne pouvais pas te garder avec moi. J’avais, comme toutes les autres mères avant moi, déjà de grands projets pour toi. Je voulais que tu grandisses sainement, heureux. Je te voyais jouer au hockey dans la cour de la maison avec tes camarades de classe et rentrer au soir pour boire un chocolat chaud, les joues rouges et le nez froid. Je te voyais performer à l’école, comme ta mère. Je te voyais grand, les épaules carrées comme celles de ton père, les cheveux foncés comme les siens et les yeux bruns/verts comme ceux de mon grand-papa Marcel. Je te voyais avoir une opinion sur tout et une passion pour les voyages. Je te voyais être proche de tes oncles et de tes tantes, de tes cousins et cousines. Je te voyais avoir l’esprit familial et la politesse facile, l’attitude gentlemen et une écoute sans taches.

Je te voyais heureux et en santé.

Je savais bien que je ne pouvais pas te donner tout ça voyons! J’ai célebré mes 18 ans 3 semaines après ta naissance! Ma décision s’est confirmée dans mon coeur quelque part au milieu du 6e mois. Je me suis mise à te parler lorsque nous étions seuls toi et moi. Beaucoup, à voix haute. Je t’ai expliqué tellement de fois ce que j’allais faire mais je voulais être certaine que tu étais correct avec ça. Je t’ai montré comment te brosser les dents, comment faire une bonne sauce à spag et aussi, je t’ai fait découvrir Jacques Brel et Léo Ferré. Je t’ai lu tout Beaudelaire et tu as même assisté à un concert des Colocs. Tu es un végétarien, depuis la seconde où tu as été concu et jusqu’à ta naissance. C’est en toi.

Le 12 avril, Grand-papa Marcel et Grand-maman Lucie sont venus à la maison pour souper, tu t’en rappelle ? La salsa était tellement épicée que Grand-maman est devenue rouge tomate ! On célébrait l’anniversaire de Marcel, il a eu 68 ans ce jour-là… On a parlé de toi un peu, il voulait être sur que j’étais correct. Je savais bien qu’il n’aimait pas vraiment ton père, ça se voyait dans la façon qu’il avait de me regarder. Tu te serais bien entendu avec ton arrière grand-père, j’en suis certaine. Tu lui as emmené de la joie, dans son coeur, même si tu n’as jamais été dans ses bras.

Tu es né le lendemain de sa fête, comme si tu ne voulais pas lui voler la vedette. Tu es venu au monde à toute vitesse, moins d’une heure après mon arrivée à l’hôpital. Tu voulais sortir ! Tu m’as montré ce jour-là que déjà, tu faisais preuve d’une grande détermination. Un Guevremont, sans l’ombre d’un doute. La radio jouait ‘Learning to fly’ de Pink Floyd et dehors, un gros soleil rayonnait sur la rive-sud de Montréal. Ton père n’était pas dans la chambre, mais j’y étais pour nous deux. J’y étais de toutes mes forces.

On t’a emmené dans une autre chambre avant que je ne puisse te serrer, dès l’instant ou tu es sorti de moi. J’avais peur de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout, si on te déposait contre mon coeur. À ce jour, c’est mon plus grand regret, et j’espère que tu sauras comprendre. Puis, on m’a annoncé tes presque onze livres et c’est triomphante que je me suis mise à pleurer de joie, parce que tu étais en santé et que j’avais réussi à faire quelque chose d’absolument parfait.

Je suis venue te voir le lendemain soir, au grand damn du personnel de l’hôpital qui ne savait pas trop comment réagir. On m’a assise dans une chaise berçante, près d’une lampe qui éclairait à peine un recoin de la pouponnière.

Et je t’ai berçé aussi longtemps que j’en ai eu le courage.

Tu étais magnifique, Mika. J’ai reconnu dans ton visage mon enfance et la sienne. J’ai compté tes doigts et tes orteils et j’ai souri en découvrant ton grain de beauté dans le cou, à la même place que le mien. Tes yeux étaient grands et bleus et ils se sont agrippés aux miens jusqu’à ce que tu t’endormes contre ma poitrine, satisfait. Je t’ai demandé de me pardonner ce jour-là, et je crois que tu l’as fait.

Demain c’est ton aniverssaire. Légalement, tu auras aussi le droit de me retrouver, si le coeur t’en dit. Chaque année, j’ai acheté un cadeau à ton anniversaire mais cette année je ne le ferai pas. Cette année, j’ai choisi de t’écrire, du haut de mes presque 32 ans, de t’écrire parce qu’il faut que tu saches qu’il ne s’est pas passé une journée sans que je ne pense à toi. Pas une journée sans que je souhaite de tout mon coeur que tu sois heureux. Pas riche, beau, sportif ou le meilleur dans quoi que ce soit. Juste heureux.

Bonne fête, où que tu sois.

Maman t’aime, mon grand.

 

Crédit photo : francetvinfo.fr

Être le « beau-parent »

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Au

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Aujourd’hui, c’est plus que commun! Même qu’il y a de bonnes chances que vous en soyez issus, ou que ce soit le cas de votre famille actuelle. Ceci dit, ce n’est pas parce que c’est commun que c’est moins complexe! Si ça peut l’être pour vous, ça l’est certainement pour l’enfant.

Un enfant qui vit la séparation de ses parents, réagit. Cette réaction peut être immédiate, comme elle peut survenir plus tard. Elle peut être explosive, comme elle peut être tranquille. Il n’y a pas de réaction type, comme il n’y a pas de réaction acceptable. Ça veut dire que si, en tant que beau-parent, un enfant vous ignore, vous fait des crises ou vous confronte pour tout et rien, cette réaction est aussi normale. Il faut comprendre qu’un enfant est en apprentissage quant au fait d’exprimer ce qu’il ressent. Les plus jeunes manquent souvent de vocabulaire pour le dire. Pourles plus vieux, ça peut être plutôt une difficulté de reconnaître, comprendre et exprimer leurs émotions.

Peu importe comment s’exprime ladite réaction, en tant que beau-parent, tentez de toujours vous rappeler que si c’est difficile pour vous, ça l’est autant (sinon plus) pour l’enfant. L’empathie, l’écoute et le fait d’être sensible à ses besoins seront vos meilleurs alliés. Il peut être facile d’oublier la place de l’enfant alors que ça devrait être autant votre priorité que votre relation amoureuse. Respectez-le en prenant soin de son espace, de son histoire et surtout de son rythme. En d’autres mots, ajustez-vous à lui pour savoir comment réagir avec lui. Et vous savez quoi? Si l’enfant change d’attitude en cours de route, c’est correct aussi! Vous venez peut-être de bousculer son monde, il faut lui laisser le temps nécessaire pour qu’il puisse se situer là-dedans.

C’est un processus qui peut avoir des hauts et des bas. Si ce n’est que des hauts, tant mieux. Si ce n’est que des bas, tant mieux aussi (même si c’est plus difficile)! C’est VOTRE famille recomposée, l’important n’est pas d’avoir l’air de la famille recomposée parfaite c’est plutôt de trouver l’équilibre qui convient à tous les membres. Pour y arriver chacun doit y avoir sa voix, et se sentir libre de la partager.

Dans mon prochain billet, je vous décrirai certains éléments-clés qui semblent contribuer à une meilleure transition vers la vie de famille recomposée.

 

 

** crédit photo: www.drolesdemums.com **