Archives mai 2017

Petits fantasmes magiques d’une femme enceinte: confession hormonale

Mon mari a un métier qui traditionnellement vient de pair avec une

Mon mari a un métier qui traditionnellement vient de pair avec une absence saisonnière du nid familial. Il est marin, et est donc en mer de six à huit mois par année (pas consécutifs, heureusement!) Je suis donc la même période seule à la maison avec les enfants, le chien, le chat, le poisson bêta (ou plutôt LES poissons bêta, car je suis incapable d’en garder un vivant plus longtemps qu’un mois et demi!)… et, présentement, avec ma bedaine de femme enceinte.

Et qui dit bedaine de femme enceinte dit HORMONES de femme enceinte[1].

19 h 30. Je couche mes enfants. Pour occuper mes soirées dont l’ennui et la mélancolie peuvent parfois être la base, je navigue sur les internet. Un bon jour, je suis tombée sur une émission qui met en scène des illusionnistes, des magiciens. À force d’écoute, je me suis rendue à ce qui m’apparaissait comme une évidence fatale (à moins que ce ne soient mes hormones et mes hormones seules qui aient tiré pareille conclusion?)… Damn, c’est sexy, des magiciens! Ils sont charismatiques (pas le choix pour pouvoir nous envoûter et nous berner), ténébreux, détenteurs d’un savoir inaccessible… et (tant qu’à en parler, allons-y à fond) ils sont habiles de leurs mains! De quoi émoustiller et stimuler l’imagination de la mère au foyer monoparentale saisonnière tout hormonale que j’étais!

L’un de ces prestidigitateurs m’est particulièrement tombé dans l’œil et a carrément fait surgir de sa latence la petite adolescente de treize ans qui capote un peu trop sur les gars de Mixmania qui sommeillait en moi depuis une quinzaine d’années. Ses jeux d’apparition et de disparition de pièces de monnaie ou de cartes me faisaient rougir comme une fraise en saison, glousser comme un dindon en rut et baver comme un St-Bernard déshydraté en pleine canicule. Mais c’était surtout son sourire, aaaaaah, son sourire! qui me faisait tant craquer que je vivais sous la menace constante d’accoucher prématurément sous le choc brutal de la vue de cette bouche en amusement!

Il faut dire que, malgré mon ravissement, je n’étais pas bien du tout dans cette situation. D’abord, il faut savoir que je m’autocensurais beaucoup. Ainsi, lorsque je fantasmais, je ne m’imaginais pas de « grossiers » actes sexuels sans complicité, sans préliminaire, sans le moindre effet de clair-obscur. Je m’en tenais surtout à crier dans ma tête YÉÉÉ CUUUUUTE! Dans le « pire » des cas, je me suis peut-être brièvement imaginé flirter avec lui et l’embrasser, mais mon cerveau crashait indubitablement passé cette étape, comme le vieil ordinateur surutilisé d’un étudiant sur le point de graduer. Vous me direz peut-être que puisque je n’imaginais pas de scènes sexuelles avec mon muse, mon histoire n’a rien à voir avec l’hypersexualité parfois caractéristique de la grossesse. À cela, je voudrais répondre que la sexualité est bien plus complexe et englobante qu’un simple pénis qui pénètre des orifices (par exemple). Dans mon cas, ici, c’est surtout la question du désir de l’autre qui est sollicitée : de l’hyperdésir.

Je ne me sentais donc clairement pas libre dans cette fantasmatisation. Je me sentais mal d’avoir hâte de coucher mes filles le soir pour partir en quête de vidéos et d’images de lui en ricanant comme une gamine. Je me sentais ridicule d’avoir développé tout un système d’annotation des moments où il m’apparaissait plus hot que jamais (5 min 34 s wow son souriiiiire, 12 min 3 s il passe sa main dans ses cheveux, je bave!) Une vraie groupie cruche pas de vie, quoi!

Mais, surtout, je me sentais coupable face à mon mari. D’autant plus que, lors de son dernier séjour à la maison, je n’avais pas été des plus chaleureuse sous la couette, étant alors nauséeuse en début de grossesse. Fantasmer sur un autre que lui (qui plus est, alors que je portais son enfant) me donnait l’impression désagréable de lui être infidèle. Ce qui est bien sûr d’une absurdité déconcertante! Un nombre écrasant d’hommes (et de femmes aussi, il faut le dire) se masturbent en regardant des porn stars sur internet sur une base quotidienne sans qu’on crie à l’adultère, alors pourquoi est-ce que je ne m’octroyais pas le droit de virer un peu gaga pour un énigmatique magicien?

Enfin, j’étais loin d’être en harmonie avec tout ça. En huit ans d’amour, jamais mon esprit n’avait vraiment erré vers un autre homme que MON homme. Bien sûr, il m’est arrivé de prendre connaissance du charme de certains damoiseaux croisant mon chemin, mais le temps que je formule dans ma tête Tiens, voilà un beau gars que déjà, il n’existait plus pour moi. Pour me faire vivre une « première », il aura fallu que mes hormones de mi-grossesse et le manque de mon chéri fassent un pacte avec le diable, déguisé pour lors en intrigant illusionniste. J’ai par ailleurs cru, durant un instant certain de folie, qu’il n’était pas en fait un magicien, mais plutôt un hypnotiseur, ou un genre de Fantôme de l’Opéra contemporain. My power over you grows stronger yet… The Phantom of the Opera is there inside your mind…

Au sommet de l’aliénation mentale, j’ai confié mon terrible secret à une amie reconnue certes pour son ouverture, mais d’abord et avant tout pour sa légendaire franchise. Je lui ai montré des vidéos de la source de mes divagations quasi orgasmiques, et lui ai posé une question dont la réponse avait le potentiel de me damner : suis-je en train de virer folle? Mon amie a, en l’espace d’un instant, analysé la situation et m’a fourni une réponse que je n’espérais pas, même dans mes rêves les plus fous — même dans ceux avec le magicien en question!

Non Véro, tu n’es pas folle. Tu es enceinte et tu t’ennuies de ton mari, que tu recherches visiblement à travers tes fantasmes, parce que, sérieux, je trouve qu’il dégage quelque chose de ton chum… Un je-ne-sais-pas-quoi que ton mari a…

Sa réponse m’a déculottée! Je n’en revenais pas, j’étais bouche bée. Je n’avais jamais vu la chose de cet angle, mais je n’ai eu d’autres choix que de m’incliner devant mon amie et sa grande vérité. Mon beau mari et le sexy magicien avaient effectivement une bonne quantité de points communs fort repérables lorsqu’on n’est pas affligé d’un terrible sentiment de culpabilité comme je l’étais.

D’abord, les cheveux de l’illusionniste ressemblaient beaucoup à ceux de mon amoureux à nos débuts; tous les deux ont un beau sourire qui vient plus souvent qu’autrement de pair avec le gonflement d’une petite veine du front lors de moments d’hilarité (sooo sexy!); ils ne sont pas très grands tous les deux; ont une préférence marquée pour la même couleur de vêtements; sont tous les deux geeks à souhait…

Bref, fantasmer sur ce bel inconnu a débouché sur un renouvellement de mon amour et de mon désir pour mon mari. Ça m’a rappelé ce qui m’a attirée, m’attire et continuera de m’attirer chez lui. Je ne me sens donc plus aussi coupable de télécharger les émissions du beau magicien que pour admirer sa petite veine popper out de son front quand il rit. Je soupire alors d’aise et j’envoie des ondes amoureuses à « mon bel amour navigateur ». Et j’avoue bien humblement sentir ma chaleur intérieure se calmer le pompon. Je trouve toujours le magicien mignon, mais il ne me fait plus foncer dans les murs comme une poule pu d’tête! Ouf!

Alors, trinquons au cocktail hormonal!

Véronique Foisy

[1] Bon, je ne suis ni obstétricienne, ni sage-femme, ni sexologue, mais apparemment que la libido fluctue énormément durant une grossesse. Si de façon générale elle se tient plus tranquille durant le premier trimestre pour cause de nausées et durant le troisième pour cause d’inconfort, le deuxième trimestre, quant à lui, est souvent vécu comme un affranchissement. Un tas de femmes, emplies de volupté par leurs nouvelles courbes, se sentent alors comme des déesses éthérées. En plus de l’augmentation potentielle de la libido, apparemment que le désir sexuel peut même être intensifié par une plus grande circulation sanguine dans la région canoniquement impliquée dans une relation sexuelle hétérosexuelle : notre bon ami le vagin.

 

Le syndrome du frigo en inox

« Je te le jure promis juré! Si on achète un frigo en inox, je vais le nettoyer tous les deux j

« Je te le jure promis juré! Si on achète un frigo en inox, je vais le nettoyer tous les deux jours. Tu ne verras JAMAIS de traces de doigts dessus. Pleeeeaaaase! »

Ben oui, c’est ça. Tu sais qu’il ne tiendra pas sa promesse. Tu sais même que tu seras déçue. Mais tu ne considères pas que refuser un frigo en inox fait partie de tes droits de veto. En couple, on décide à deux, et il a tellement l’air d’y tenir!

« On verra bien combien de temps ça tiendra… »

Comme plusieurs promesses, ça dure une semaine, tout au plus. Après, c’est le retour des traces de doigts et des coulisses de lait sur la porte du frigo. As if qu’il aurait nettoyé quelque chose tous les deux jours.

Les enfants ont la même maladie : la promesse-en-l’airite. « Je te jure! Je vais faire mon ménage de chambre dès que je serai revenue de jouer chez mes amies! Je vais même passer mon balai sans que tu me le demandes… » Euh… non. Expérience de parent oblige, je sais parfaitement qu’une fois revenue à la maison, tu seras trop 1 — fatiguée 2 — épuisée 3 — affamée 4 — soudainement alzheimer (« J’ai jamais promis ça! »). Je me suis déjà fait avoir par tes beaux yeux suppliants de petit caniche battu. Une balle, une prise. Après, retirée. Alors là, ça s’appelle ménage ET devoirs. Quand tu m’auras prouvé à plusieurs reprises que tu es fiable et que je n’ai pas à te menacer supplier pour que tu ranges ton bordel ta chambre, on pourra assouplir la règle.

Pour moi, les promesses sont importantes. Ce sont des engagements pris sur la tête de notre respect mutuel. Si je dis que je vais arriver à l’heure ou préparer ton repas préféré pour ton anniversaire, ça prendra un méchant tsunami pour m’en empêcher. Mais pas nécessaire de m’appeler Sainte Maman. La personne envers qui je tiens le moins mes promesses, c’est moi. Je vais me coucher plus tôt. Je vais marcher pendant la pause du midi. Je vais respirer par le nez. Je vais prendre le temps de boire mon thé chaud le samedi matin. Je vais arrêter de m’arracher la peau des doigts… oups! Je passe souvent tout droit sur mes promesses à moi-même.

Est-ce signe que je m’auto-manque de respect? Que je m’oublie? Que je ne mets pas la même valeur à la relation que j’entretiens avec moi-même qu’à mes relations avec les autres? Peut‑être. Peut‑être aussi que j’ai besoin d’une personne qui m’aime assez pour m’aider à tenir mes promesses. Peut‑être tout simplement que je devrais vivre dans le « je-maintenant » et non dans le « je-vais ». Je me couche maintenant, il est tôt. Bravo à moi. Je marche ce midi. Bravo à moi. Je respire par le nez. Afuuu afuuu. Bravo encore. C’est samedi, mon thé est chaud, je le bois. Menoum! Ark, de la peau de doigt! Maintenant, je tiens mes promesses.

Et j’aimerais que les personnes de mon entourage sentent tout mon soutien et mon amour. Qu’elles le sentent assez pour tenir les promesses qu’elles me font. Ou admettent qu’elles ne frotteront pas l’inox tous les deux jours. Ou rangent leur chambre sans négociation. Out, le syndrome du frigo en inox!

 

 

Nathalie Courcy

 

 

 

Quand ride de char = cauchemar

Il n’y a pas si longtemps, aller voir mes sœurs à Québec était

Il n’y a pas si longtemps, aller voir mes sœurs à Québec était un réel plaisir. Je partais seule dans ma voiture, la musique au fond. Relaxe, je faisais les deux heures de voiture qui nous séparent. Je me rendais vite compte que j’étais déjà à destination. Et puis les enfants sont arrivés. Trois petites filles qui ont hérité du gène « je déteste les autos ». Même bébé, je n’arrivais pas à les calmer, comme la majorité des parents, avec une petite balade. Non, non : le tout s’amplifiait.

Voilà que mon neveu fêtait son premier anniversaire en fin de semaine dernière… Et oui à Québec. Un an, c’est d’une importance capitale. Donc dimanche, remplis de bonnes intentions, nous sommes partis direction Québec city. Un aller-retour dans la même journée, quelle idée nous avons eue…

L’aller s’est plutôt bien déroulé. Les deux plus vieilles, ayant eu une fête d’amies la veille (elles avaient couché là, ce qui explique l’aller-retour du dimanche) étaient très fatiguées. Elles ont dormi une bonne partie du trajet. La plus jeune papotait. En nous demandant aux cinq minutes si nous étions arrivées. Ce qui peut paraître énervant, mais ayant connu des voyages pires que cela, on s’en sortait bien. On a même pu écouter un bon vieux CD de Def Leppard. Je me suis même mise à espérer que mes filles avaient peut-être assez vieilli pour que nos balades en voiture soient agréables. J’y ai même cru… jusqu’au retour à la maison.

C’est là que le cauchemar a commencé. Malgré leur immense fatigue, elles n’ont pratiquement pas dormi. Une de mes cocottes s’est mise à pleurer, car elle avait mal au coccyx. J’aiiiii mmmmaaaaallllll! On arrive-tu?????? (après à peine quarante-cinq minutes de faites.) Elle a pleuré sans arrêt. Sa sœur s’en est mêlée en criant plus fort qu’elle : « Arrête de brailler, je suis plus capable de t’entendre. » Ce qui a amplifié les pleurs parce que sa sœur lui criait après. La plus jeune criait par-dessus tout ça pour me demander si on était toujours à Québec. J’ai tenté l’ignorance… Elle criait plus fort jusqu’à l’obtention d’une réponse. Un beau gros « NON » rempli d’impatience, de fatigue et de désespoir. Au comble du malheur, celle qui avait mal au coccyx a aussi eu envie de caca. Naturellement, nous venions de passer la dernière halte routière… Suis plus capable de me retenir VIIIIIITTTTTTTEEEEEE!!!! 1 h 15 de pleurs, de cris, de questions. 1 h 15 d’exaspération. Un papa devenu plus qu’impatient.

C’est à ce moment que l’épisode de la voiture des Beaux malaises m’est revenu en mémoire… Et c’est là que j’ai compris que mes filles n’avaient pas la moindre idée de l’envie qui me grugeait de les laisser sur le bord de la route et de poursuivre ma route…

Jamais je n’aurais fait une telle chose… Mais juste d’y penser… Dieu que ça fait du bien!

Mélanie Paradis

 

Un Héros qui sort de l’ordinaire

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Nos super Héros sont uniques pour tous. Veuillez noter que je ne parle pas de ceux au cinéma ou dans les bandes dessinées. Je parle de la personne qui nous impressionne et à qui nous cherchons à plaire pour avoir son approbation. Dans la majorité des cas, ce sera un parent, un prof, un adulte qui vous marquera. Pour ma part, c’est mon frère aîné. Hé oui! Mon frère de trois ans mon aîné.

 

Mon frère a été la figure d’autorité avec moi. Ne criez pas après nos parents sur ce point, cas de séparation, mère qui travaille de soir (l’entente mère-fille était nulle), père en dépression et sur une autre planète. Tommy a été fort et très (le mot est faible) patient avec moi. Quand tout s’est replacé dans notre famille, j’ai commencé sans le vouloir à chercher l’attention et surtout l’approbation de mon frère. Je voulais m’inclure dans les activités avec ses amis. Je dois vous avouer que Yannick, David, Maxime et plusieurs autres de ses amis étaient et sont toujours de beaux hommes. Pour l’adolescente que j’étais, mon frère représentait mon modèle, ma fierté.

 

Dans ma période de crise d’identité qui était de dix-neuf ans à vingt-cinq ans, j’ai pris des décisions douteuses et j’ai demandé plus d’aide à ma famille que la normale. De la jalousie envers lui et des crises contre mes parents se sont manifestées. Lorsque j’ai appris que je portais un enfant, une dégringolade et un affront entre mon Héros/modèle ont eu lieu. Il croyait que je gâcherais ma vie et que je ne m’occuperais pas bien de cet enfant. Je ne le blâme pas pour cela. Je n’avais aucun respect pour les autres et je n’étais aucunement responsable. C’était clair que je ne pouvais pas m’occuper d’un petit être, si je n’étais même pas capable de m’occuper de moi-même. Il m’a écrit un long message, en me disant qu’il était tanné que je joue à la victime et que pour lui, c’était terminé. Qu’à ce moment-là, je ne méritais pas son aide ni celle de notre mère. Mon sentiment de défaite a fait en sorte que je me suis avoué à moi-même que j’étais pitoyable. Je valais mieux que ça. Mon enfant à naître méritait tout sauf moi comme mère. Vous êtes fâchés contre mon frère? Attendez avant de crier au loup.

 

J’ai quitté la maison de ma mère, pour la deuxième fois, avec ma fille âgée de trois mois. Depuis ce temps, je mets beaucoup d’efforts à ce que ma fille ne manque de rien. J’essaie que mon frère redevienne fier de sa petite sœur. Aujourd’hui, à l’aube de mes vingt-neuf ans, mère monoparentale, après un retour aux études soudain, j’ai eu le droit à des félicitations de sa part. Il a même avoué qu’il était surpris de voir que je suis devenue autonome et responsable, dans un si court laps de temps (pas tout à fait deux ans). Mon frère est tout simplement mon Héros, ma fierté. Il est l’oncle, le parrain que tout enfant désire. Il sera, s’il le veut, le meilleur père au monde. Mais avant tout, il est le frère le plus extraordinaire et le plus patient du monde entier. Merci pour tout, Tom; merci d’avoir continué à croire en moi quand moi, je ne croyais même plus en la vie. Je serai toujours reconnaissante de TOUT ce que tu as fait ou dit pour me réveiller. J’espère tout simplement que tu seras fier de moi autant que je suis fière de toi!

  

 

Véronique Ménard-Lauzé

Le jour où j’ai arrêté de manger

J’avais quinze ans. Dans le miroir, je ne voyais que du gra

J’avais quinze ans. Dans le miroir, je ne voyais que du gras, du gros… Je haïssais cette enveloppe dans laquelle je devais avancer chaque jour. Je détestais chaque partie de ce corps en perpétuel élargissement changement. Alors, je suis partie en guerre, avec mes armes, jusqu’à la mort.

Ça a commencé par une petite réflexion « anodine » concernant la taille de mes fesses. Tu sais, le mot de trop… Celui qui anéantit le peu de confiance que je m’acharnais à bâtir. Je me suis mise à passer des heures et des heures devant le miroir. J’ai débuté un régime… Insidieusement, la maladie s’est installée… Je contrôlais tout : ce que je mangeais (en infime quantité), les kilomètres que je parcourais dans l’eau de la piscine, les heures de sport et d’entraînement que j’infligeais à mes muscles pour dépenser le peu de calories que je m’octroyais, mes notes brillantes à l’école, mes relations si parfaites avec les autres et pourtant si conflictuelles avec des miens… Je croyais que je contrôlais tout…

Quelle illusion que cette maladie! La surpuissance du corps, la force du mental… Je croyais que j’allais être bien. Mais mon esprit était prisonnier… Je me pesais plus de cent fois par jour. C’était un véritable rituel d’embarquer sur cet instrument de torture. Je mettais un pied, je me tenais sur le mur, un autre pied, puis je lâchais doucement le mur regardant l’aiguille monter, monter avec mon angoisse, avec mon désespoir… Chaque jour, je pesais un peu moins lourd, chaque jour je mangeais moins et courais plus, afin de maigrir encore et encore…

Je me suis retrouvée dans un cercle infernal. Je mentais et je manipulais mes proches pour arriver à mes fins : me détruire. J’étais en guerre contre ce corps si horrible, si laid, si gros. Rien ne pouvait m’arrêter.

Et, un jour, j’ai arrêté de manger. Je buvais une quantité d’eau terrifiante afin de fausser la pesée chez le médecin. J’ai commencé à avoir des pertes de conscience. Je n’avais plus mes règles depuis des mois et sous ma peau, mes os étaient saillants… Je me vidais par en dedans. Mon âme a commencé à s’éteindre. Tout est devenu si noir…

Devant le miroir, je me trouvais énorme. Rien ne comptait plus que ce fichu miroir et cette maudite balance… Je passais mes journées, à bout de force, à regarder mon corps dépérir. Jusqu’à ce que plus rien ne rentre. Jusqu’à ce que je ne sente ni la douleur, ni la faim, ni l’amour, ni la haine, ni la peur… et que je flotte…

Le jour où j’ai arrêté de manger et que j’ai bien failli gagner cette guerre contre mon moi. Jusqu’à la mort… Je me souviens… l’ambulance, les bruits, le choc, les cris, la douleur…

Je ne sais pas où je suis allée puiser la force de redonner vie à ce corps qui a subi des mois de souffrances et de privation, la force de faire entrer un rayon de soleil dans mon esprit et de m’y accrocher… J’ai infligé le pire à mon être et ça a été un long chemin que de me relever… Et comme l’alcoolique qui ne peut plus boire une seule goutte, je ne pourrai jamais monter à nouveau sur un pèse-personne…

L’anorexie mentale est une maladie mortelle. Je ne sais par quel miracle j’ai survécu. Il faut connaître la noirceur pour savourer la lumière…

 

Gwendoline Duchaine

 

Google, ce serveur qui te rend hypocondriaque

Nos enfants sont la prunelle de nos yeux. Jamais je n’ai eu peur d

Nos enfants sont la prunelle de nos yeux. Jamais je n’ai eu peur des maladies, jamais je n’ai eu peur de la mort. Jamais, jusqu’à ce que je donne la vie. Cette petite vie si fragile et si frêle. Notre deuxième souffle. Celle qui donne un sens différent à notre vie.

Des petits maux surviennent chez nos enfants, à tout âge. Leur première fièvre, leurs premiers petits boutons. Écrit comme ça ici, tout semble banal, mais je sais que toi, en tant que parent, tu ne trouvais rien de banal dans ces symptômes. Tu paniques vite, tu essaies de chercher ce que ton enfant peut bien avoir avant d’aller consulter. Tu penses souvent aux petites maladies infantiles, sans danger. Mais les jours passent et ton enfant ne va toujours pas mieux. C’est à ce moment que tu décides de googler tes premiers mots : petits boutons rouges chez l’enfant accompagné de fièvre. Puis tu commences à lire un article, puis un autre. Tu décides d’aller dans l’onglet Images, au cas où tu trouverais la même photo de boutons que ceux de ton enfant. Ce n’est pas très long avant d’être rendue à la fiche de la rougeole et que tu te mettes à paniquer. Il faut aller à l’urgence là. Pas demain. LÀ. Google le dit.

Arrivé à l’urgence, ton enfant n’est pas un cas prioritaire malgré la grande priorité que toi, tu lui attribues. Tu berces ton enfant dans tes bras, lui redonnes un analgésique pour sa douleur et sa fièvre. Les heures passent et tu entends enfin le nom de ton enfant à l’interphone. Ton cœur de parent bat à tout rompre, malgré ton soulagement d’être enfin appelé. Tu ne veux pas de piqûres sur ton mini, tu ne veux pas d’hospitalisation. Tu te dis que ça va bien aller, mais tu revois les caractères gras de la fiche santé que tu as lue quelques heures auparavant sur les Internet. Le médecin examine ton enfant en deux temps, trois mouvements pour te dire que ce n’est rien de grave, que ça va partir tout seul d’ici quelques jours. Dans le pire des cas, si dans quarante-huit heures, il n’y a aucune amélioration, il faudra revenir. Intérieurement, tu ne le sais plus si tu es content, soulagé, ou en beau fusil d’avoir eu cette réponse en deux minutes et demie dans la cabine.

Tu doutes. Qui a raison? Google ou le médecin? Finalement, il n’a pas trop ausculté ton enfant et tu as oublié de lui mentionner un ou deux trucs importants. Les plus hypocondriaques vont retourner voir la fiche et vont soit relativiser la chose ou l’accentuer. « Le médecin ne devait pas être bon. Après tout, il a seulement un doctorat cumulant cinq années de résidence. »

Laisse-moi te dire que Google est ton pire ennemi. Que ce soit toi ou tes enfants qui sont malades, il vous trouvera toujours un bobo plus grave. Je te le dis. Google m’a diagnostiqué au moins quatre cancers, une thrombose veineuse avec laquelle je risquais de faire une embolie pulmonaire si le caillot se détachait, un accident potentiellement fatal. J’étais prête pour mes préarrangements funéraires.

Sois prudent. Très prudent. Je me suis tellement inquiétée pour des riens! Juge à l’aide de ta bonne conscience. Mes enfants ont tous les trois eu des problèmes de santé, des plus graves et des moins graves. J’ai commencé à être hypocondriaque après la méningite bactérienne de mon deuxième garçon. Nous avons côtoyé la bête plusieurs semaines à l’hôpital avec un bébé à peine naissant. Lorsque nous côtoyons la mort de notre propre enfant de si près, nous pouvons évidemment virer de l’autre côté au moindre symptôme.

L’hypocondrie m’a rendue anxieuse. Très anxieuse. J’ai travaillé fort sur moi-même et j’y travaille toujours. Les médecins sont compétents. Google l’est moins. Il n’a pas fait des années d’études et ses textes généralistes et souvent dramatiques le rendent encore moins fiable. C’est bien de demander des conseils à d’autres parents sur des forums, des blogues, mais personne ne peut diagnostiquer la maladie d’un enfant avec une simple photo. Une alternative intéressante en cas de doute est de consulter ton pharmacien. Il peut très bien te guider dans tes démarches selon l’état de santé de tes enfants.

La ligne Info-Santé 811 est également disponible 24 h/24, et ce, 7 jours sur 7.

Maggy Dupuis

Besoin de me retrouver

 

Est-ce que c’est la crise de la quarantaine qui a eu cet e

 

Est-ce que c’est la crise de la quarantaine qui a eu cet effet-là, ou est-ce que c’est juste moi qui ai pris un mauvais tournant? Je me suis réveillée un matin et je voulais être moi, juste moi! Être Annie tout simplement. Vous vous souvenez de la chanson de Kaïn « Embarque ma belle »? Comme le dit cette chanson : « Chus fatigué de devoir, fatigué d’entendre tout l’monde me dire Comment respirer, comment j’devrais agir. J’ai envie de r’trouver, c’que j’étais, tout c’que j’voulais devenir. R’trouver la sainte paix, juste une bonne fois pour de vrai ». C’est ça que je veux!

Pendant des années, j’ai été « la fille de… », puis « la sœur de… », « la blonde de… » et maintenant, je suis « la mère de… ». On dirait que je me suis perdue de vue avec le temps et avec les années. Apparemment, selon ce que l’on m’a dit, ça fait partie du fait d’être maman de s’oublier et de se laisser aller. Je me rebelle, je ne suis pas d’accord! Pourquoi je ne peux pas à la fois être une mère et une femme à part entière? Après tout, je me définis par ce que je suis, pas par les gens qui m’entourent. Je veux redevenir moi. La moi qui existait avant les enfants, celle qui regardait autre chose que des dessins animés même quand les enfants étaient couchés! Elle doit bien être quelque part, cette Annie — là! Elle ne peut pas avoir disparu de la surface de la Terre comme si de rien était!

Par où commencer? On s’entend, je suis toujours moi, je n’ai jamais cessé de l’être, mais j’ai refoulé des choses en moi. Des choses que j’aime, des besoins, des envies pour faire passer mes enfants en premier. Je suis toujours moi, mais je ne me reconnais plus depuis quelques années. Il me manque quelque chose : il me manque moi! Le moi qui existait avant les enfants. Je suis donc partie en quête pour retrouver Annie!

J’ai dû chercher pas mal pour la retrouver, elle était bien cachée. Dans un coin, dans le noir à attendre le jour où je viendrais la sortir de l’ombre. C’est le fait de regarder un vieux film des années 80 à la télé en plein syndrome prémenstruel qui m’a fait la retrouver. Un déclic s’est fait dans ma tête. Ça m’a rappelé les amis que j’avais et que j’avais perdus de vue avec le temps, ce que l’on aimait faire ensemble, comment je me sentais à ce moment avec eux. Ça m’a rappelé ce que j’aime faire, ce que j’ai mis de côté avec le temps pour diverses raisons. Tout a déboulé, tout m’est revenu en tête. Je m’étais retrouvée enfin! J’ai cherché les raisons pour lesquelles j’ai tout mis de côté avec le temps, aucune d’entre elles n’était bonne : peur de déplaire aux gens qui m’entourent, me conformer à l’image de la « maman parfaite », me conformer à ce que je pensais qu’on attendait de moi. J’ai eu tort.

Comment combiner ma vie de maman et ma vie de femme sans me sentir coupable a été une autre paire de manches. Je dois humblement avouer que oui, j’ai dû me tourner vers de l’aide extérieure en psychologie pour le faire. Je me sentais coupable de prendre du temps pour moi, de vouloir des choses juste pour moi. J’avais l’impression de priver mes enfants de quelque chose si je pensais à moi. J’ai réalisé que la seule chose dont je privais mes enfants était le fait de voir leur mère heureuse. Je mérite d’être heureuse et mes enfants méritent de me voir heureuse aussi.

Je réapprends à être moi, tranquillement et doucement. J’apprends à prendre du temps pour moi et à ne plus me sentir coupable de le faire. Oui je suis une mère, mais je suis avant tout une femme. Je l’avais oublié avec le temps. Le travail est toujours en cours, il pourrait y avoir des rechutes. Par contre, je me suis fait une promesse, celle d’être heureuse, et je compte bien la tenir. Je me suis donc rééquipée en consoles et jeux vidéo, j’ai transmis ma passion des voitures à mon fils, j’ai recommencé à chanter à tue-tête dans la voiture et j’ai recommencé à danser en cuisinant et en faisant le ménage avec de la musique dans le plafond. Y a de l’espoir!

Annie St-Onge

 

Mention spéciale à toi, belle-maman de mon enfant

Pour commencer, j’aimerais souhaiter bonne fête des Mères à tou

Pour commencer, j’aimerais souhaiter bonne fête des Mères à toutes les mamans. Plus particulièrement à ma mère que j’aime de tout mon cœur. À la mère de mon conjoint qui est une femme merveilleuse. Mais je voudrais faire une mention spéciale à toi, la belle-maman de mon fils.

Je ne sais pas ce que c’est de jouer le rôle d’une belle-maman, mais je sais que tu le remplis à merveille. Probablement qu’aujourd’hui, personne ne t’apportera de fleurs pour te souhaiter bonne fête des Mères. J’aimerais donc t’en lancer!

Je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais Jacob est très chanceux de t’avoir dans sa vie. Par le fait même, moi aussi! Quand on se sépare, on ne sait jamais qui sera là pour accompagner nos enfants chez « l’autre parent ». On a la crainte de perdre notre place, mais la plus grande est que cette personne maltraite notre enfant ou ne l’aime pas.

Sache que ces peurs se sont envolées suite à ta rencontre. J’ai senti, dès ton premier regard posé sur Jacob, que tu donnerais beaucoup pour lui. Tu fais attention à lui comme à la prunelle de tes yeux. Tu es pour lui sa maman chez papa. Je ne te dis pas cela pour te mettre de la pression, je veux tout simplement te donner ma reconnaissance.

Le jour où tu m’as demandé si tu pouvais « lui dicter tes règles » quand il était chez toi a été une preuve de plus de la personne respectueuse que tu es. Tu sais, tu n’étais pas obligée de me le demander, car tu es chez toi, mais tu l’as fait et je l’apprécie beaucoup.

La fois où tu m’as écrit, très inquiète, sur l’état de santé de petit coco. Tu avais peur de me déranger, mais MY GOD, jamais dans 100 ans tu ne me dérangeras en t’informant de mon plus beau cadeau de la vie. C’est pour moi une preuve que tu l’aimes d’amour, comme s’il était tien. Tu lui veux du bien et je ne pourrais rêver de mieux.

Quand je t’entends, pendant une partie de deck-hockey, lui dire des « Lâche pas minou, t’es capable », j’ai les larmes aux yeux. Non, je ne suis aucunement triste. Je suis émue de votre belle relation et si heureuse que Jacob puisse avoir de l’amour à profusion.

Le plus merveilleux là-dedans, c’est que tu le fais parfaitement, sans vouloir être moi. Je crois bien que nous sommes comme un puzzle. Nous prenons chacune la place qui lui est réservée.

Donc voilà pourquoi aujourd’hui, je tiens à te décerner un « Bonne fête des Mères à toi, ».

 

Mai, le printemps, la fête des Mères….

Le mois de mai vient de faire son entrée, et qui dit mois de mai di

Le mois de mai vient de faire son entrée, et qui dit mois de mai dit fêtes des Mères…. C’est ma septième fête des Mères… C’est pour moi un moment pour faire une mise au point sur la mère que je suis. Je travaille fort pour faire exit avec la culpabilité et non, rien n’est parfait. Mais je crois que je fais comme le bon vin, je m’améliore en vieillissant.

Je me souviens qu’au début, je culpabilisais quand j’avais un rendez-vous chez la coiffeuse. J’y allais sans en profiter vraiment, en me souciant du retard pour mon rendez-vous. Mon corps était sur la chaise, mais mon cœur à la maison. Maintenant, ma fille me met presque dehors pour avoir un moment avec son père.

La fête des Mères, c’est aussi le moment où l’on reçoit son petit cadeau fait par son enfant, je parle au singulier, car dans mon cas, je n’en ai qu’une. Je me souviens de l’année où ma fille avait peinturé un pot de yogourt et planté une graine dans la terre. Elle allait avoir deux ans et était remplie de fierté de me le remettre. Aussitôt arrivée à la maison, pendant que j’avais le dos tourné un instant pour ranger les manteaux, ma mini moi avait versé toute la terre dans mon entrée. Je n’ai jamais pu voir ma fleur pousser.

Je me souviens également du bonheur qu’elle a eu à se remplir l’estomac avec les cupcakes au citron que j’avais faits pour ma mère et moi. Une enfant de trois ans qui trippe autant sur le citron… Dans la même logique aujourd’hui, elle adore le chocolat 70 % cacao. Il reste que la fin de semaine de la fête des Mères de 2014 est probablement une de mes meilleures. Je rentrais par avion le samedi matin d’un congrès à Toronto sans trop de culpabilité. J’avais eu beaucoup de temps pour prendre soin de moi, bref une belle pause. Ma fille s’était dont ennuyée, je me souviens encore de la force de sa caresse et de son « MAMAN! » à mon retour à la maison. Je savais que cet ennui avait été difficile, mais en même temps rempli d’une nouvelle énergie.

Cette année, j’ai eu droit à un cadeau avant le temps. Il y a quelques jours, ma fille m’avait préparé un petit mot (elle a appris à écrire) et ce petit mot disait que j’étais et je cite, « cool », qu’elle m’aimait et que cela me faisait un beau souvenir de mon enfant… J’avoue, j’ai eu un moment d’émotion. Et voir qu’elle pouvait maintenant me l’écrire…!

Alors à vous toutes les mamans, je vous souhaite une belle fête des Mères remplie d’amour, de tendresse, de bricos faits par vos tout-petits ou d’un brunch fait par vos plus vieux.

Evelyne Blanchette

La fête des Mères… et moi dans tout ça?

La fête des Mères : juste d’y penser, je suis déjà épuisée.

La fête des Mères : juste d’y penser, je suis déjà épuisée. Cours d’un côté pour acheter le cadeau de maman, cours de l’autre côté pour aller voir belle-maman. Fais plaisir à une, fais plaisir à l’autre! Un dîner, un souper, tout le monde doit être content! On se divise en deux et on aimerait parfois avoir un clone!

La fête des Mères : je comprends le concept. J’avoue que j’aime l’idée, qu’une fois par année, on fête le travail que nos mamans ont pu faire pour nous, et ce, tout au long de notre vie. Je dis fêter parce qu’on se doit de souligner toute l’année que nos mamans font un travail extraordinaire. C’est important de leur dire qu’on les aime et de les remercier pour tout ce qu’elles font pour nous. Donc, il est permis, une fois par année, de fêter nos mamans et le restant de l’année de souligner leur importance. C’est comme ça que je vois ça!

Je comprends aussi qu’on peut s’essouffler à faire plaisir à tout le monde… sans penser à nous. Moi aussi, je suis une maman! Qu’est-ce que je fais à la fête des Mères? Je cours partout pour faire plaisir aux autres! Qu’est-ce que j’aimerais faire à la fête des Mères? Ça, personne ne me le demande! Je ne peux pas tellement en parler non plus, ce serait probablement mal perçu. Donc je rêve en secret :

–          Moi, à la fête des Mères, j’aimerais ne RIEN faire! J’aimerais avoir une journée où les tâches ne sont pas importantes. Une journée où ma fille me dirait qu’elle s’occupe de faire la vaisselle. Une journée où je pourrais prendre un bain sans qu’on vienne cogner à ma porte. Une journée où je me ferais servir le souper, assis à MA table de cuisine, et non en visite, et où j’aurais les nerfs assez lousses pour m’abandonner et ne penser à rien. Une journée où je verrais le tas de poussière ou le tas de linge et où je me dirais que ça peut attendre à demain. Ou pire encore, je me permets de rêver à une journée où les membres de famille me diraient qu’ils s’occupent de tout!

–          Je rêve à une journée où ma famille me dirait merci pour tout ce que je fais pour eux dans l’année… Je rêve à une journée sans stress, collée avec eux, à écouter des films et à s’empiffrer de popcorn! Je rêve à une journée où JE serais capable de penser à moi et de lâcher prise par rapport à tout ce qui m’entoure.

–          Je rêve à une fête des Mères où ma famille me dirait que c’est ma journée et que j’ai le droit de choisir ce que j’ai envie de faire!

Mais en attendant, je ne fais que rêver, car je ne suis pas capable de me faire passer en premier. Je ne suis pas capable de dire aux autres que je ne serai pas là pour eux, car je veux du temps pour moi.

Je prendrai du temps pour moi une autre journée dans l’année, où ça risque de ne faire de mal à personne…

Tania Di Sei

Quand la jalousie l’emporte sur l’amitié…

Depuis mon entrée au secondaire, j’ai pu remarquer des comporteme

Depuis mon entrée au secondaire, j’ai pu remarquer des comportements qui sont bien étranges selon moi. Parmi ces habitudes, la jalousie entre amies ressort.

Dès ma première année dans cette école, je me suis rendu compte qu’il était possible d’avoir de vraies amies. Vous savez, ces amies qui vous consolent lorsque votre moral est à zéro ou qui connaissent exactement vos rêves et vos ambitions. Eh bien, j’ai constaté que la jalousie faisait aussi partie de cette belle amitié. C’est quasiment inévitable et je me demande pourquoi. Pourquoi lorsque votre amie obtient un emploi, n’êtes-vous pas heureuse pour elle? La seule chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous apprenez la bonne nouvelle, c’est de lui dire que vous aussi, vous auriez pu obtenir cet emploi haut la main.

J’ai alors constaté que la jalousie pouvait provenir de l’égoïsme. Lorsqu’une fille est jalouse, elle ne pense pas à ce que l’autre ressent. Elle pense seulement à ses sentiments. Elle se dit qu’elle aurait aimé que ce soit elle qui ait réussi cet exploit. Elle est frustrée et répond sèchement à une de ses meilleures amies. C’est alors que cette jalousie entraîne la fin d’une précieuse amitié et on passe de l’égoïsme à la jalousie et de la jalousie à la chicane.

Parfois, cela nous arrive d’être jalouse parce que notre meilleure amie a de nouveaux vêtements ou parce qu’elle a obtenu une note de 100 % au dernier contrôle de grammaire. La chose que l’on oublie lorsqu’on est sous l’effet de la jalousie, c’est que cette personne a dû faire des efforts pour en arriver là, ce que vous n’avez peut-être pas fait. Tout le monde éprouve de la jalousie et c’est tout à fait normal, mais il faut savoir contrôler ce sentiment et avoir de l’empathie pour l’autre.

Donc, depuis mon entrée au secondaire, je vois des tonnes d’amitiés s’écrouler pour des raisons qui ne me paraissent pas logiques. Je vois des filles qui changent de camps chaque semaine et cela me rend triste. Il y a un mois, elles étaient inséparables. Cette semaine, elles n’arrivent plus à s’adresser la parole, car la jalousie s’est installée, ne laissant plus de place à l’amitié. J’ai beau me questionner, je ne comprends pas ce phénomène.

Pourquoi laisser sa meilleure amie parce qu’elle a été meilleure que soi dans un domaine en particulier? Pourquoi seulement penser à sa propre personne? Tout simplement parce qu’on est jalouse, ce qui n’est pas une bonne raison selon moi.

Soyez empathiques, car l’amitié, c’est précieux…

Juliette Roy