Ça fait un an papa — Texte : Nancy Pedneault
Ça fait un an papa, que tu n’es plus là. Honnêtement, je croyais que ce serait plus facile, que le mal s’adoucirait plus rapidement. En fait, c’est l’ennui qui l’a remplacé.
Ça fait un an, papa, que j’essaie d’effacer les images de la douleur que j’ai lue dans tes yeux. Je les chasse pour les remplacer par de bons souvenirs, mais elles sont là, elles s’accrochent.
Ça fait un an, papa, que je n’ai pas entendu ta voix. Elle résonne encore dans ma tête. Ton rire surtout. Souvent, je t’entends me réprimander gentiment (surtout de m’habiller chaudement). Je répète tes mots, tes expressions, pour ne pas les oublier.
Ça fait un an, papa, que je ne peux plus te poser mille et une questions sur tout et sur rien, juste pour me rappeler l’étendue de ton savoir, de tes connaissances générales. Parler de la météo, des astres, de la politique internationale… On en aurait long à se raconter.
Ça fait un an, papa, que je n’ai pas mangé en ta compagnie. Tu sais, ces repas où tu me racontais des histoires du temps où tu étais petit ou que tu travaillais. J’aimais ça ! Je voyais ces visages, j’entendais les rires. Je me rends compte qu’il y a plein d’habitudes, à table, que tu m’as laissées en héritage. Ça me fait sourire.
Ça fait un an, papa, que je ne reçois plus tes précieux conseils sur tout et sur rien. Heureusement, j’ai emmagasiné tous ceux que tu m’as donnés au fil des années. Je les utilise encore et même que parfois, je dis que tu avais raison (ça, ça t’aurait fait plaisir !)
Ça fait un an, papa, que je ne t’ai pas dit que je t’aime. C’est faux, je te le dis encore chaque jour, mais je ne vois plus le sourire gêné que tu m’offrais en guise de réponse.
Ça fait un an papa, et je m’ennuie.
Je t’aime.
Nancy Pedneault