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L’apprentissage de l’amitié — Texte : Jessica Archambault

Lorsque nos enfants vivent de belles fiertés, des succès et des bons coups, on trouve ça si merve

Lorsque nos enfants vivent de belles fiertés, des succès et des bons coups, on trouve ça si merveilleux, on partage leur joie, on a même l’impression de les vivre avec eux. D’un autre côté, lorsqu’ils vivent des difficultés ou des épreuves, ça peut parfois éveiller de vieilles blessures d’enfance.

En amitié, je suis plus heureuse avec quelques très bon(ne)s ami(e)s qu’une meilleure amie fusionnelle. Cependant, les enfants ont souvent un ou une meilleur(e) ami(e), ce qui fait que j’ai souvent eu l’impression, à l’époque, de servir de bouche-trou, qu’on jouait avec moi en attendant que la « best » revienne. En vieillissant, j’ai réalisé que je trouvais trop envahissant la relation avec une seule meilleure amie. Mes quelques très bons amis me convenaient tout à fait. Encore aujourd’hui, je suis très heureuse avec mes précieuses, comme j’aime les appeler.

Mon grand a toujours été un peu maladroit pour entrer en relation. En maternelle, le contexte des îlots de quatre à faire diverses activités comme du dessin, du bricolage, des blocs, etc. était propice à créer de beaux liens avec d’autres enfants. Malheureusement, en raison de la gestion du territoire de notre secteur, plusieurs enfants ont réintégré leur école de quartier pour la première année. Mon grand s’est donc retrouvé à devoir créer de nouveaux liens surtout dans la cour d’école qui était en mode « guerre des tuques » à la rentrée et une partie de l’automne.

Depuis qu’il est petit, lors de différents conflits ou lorsqu’il est attiré vers des enfants qui ne sont pas nécessairement gentils avec lui, nous lui répétons que les gens qu’on aime, nos amis ou nos amours, doivent nous rendre heureux, qu’ils doivent nous faire nous sentir bien, qu’on peut se chicaner parfois, mais que ceux qui nous aiment voudront qu’on soit bien. Donc, par le fait même, si un autre enfant ne le fait pas se sentir bien, c’est probablement parce que ce n’est pas un bon ami. Rien pour critiquer les autres enfants, plutôt une façon de lui expliquer qu’il y a des « matchs » amicaux et que si ça ne clique pas avec certains, on les respecte, on peut jouer avec eux à la garderie ou à l’école, mais ce n’est pas obligé d’être plus, on n’a pas à les inviter à la maison ou à forcer les choses.

Il a continué à fréquenter ses amis (quand les parents s’entendent bien, ça aide !) qui ne sont plus à son école. Nous avons également tenté de l’accompagner dans ses nouvelles relations avec d’autres enfants de l’école bien que notre cœur se soit serré quelques fois lorsqu’il nous racontait les chantages émotifs et les commentaires désobligeants sur son physique.

Lorsqu’est venu le temps de prévoir son anniversaire, il a d’emblée voulu inviter ses amis précieux. Seulement deux de l’école ont été choisis. Au début, ça le préoccupait. Il jonglait avec l’idée d’inviter des garçons de sa classe. Nous lui avons proposé également d’en inviter un ou deux à jouer à la maison avant, question de voir si ça clique, de l’aider à développer des liens, tout en lui rappelant qu’il a déjà de si bons amis. Après réflexion, il a décliné en nous disant qu’il veut être certain qu’un enfant soit son ami avant de l’inviter chez lui. Il a maintenu ses invitations d’anniversaire telles quelles. Il en avait invité tout de même sept.

Je les regardais dimanche… Ils étaient si beaux. Sept amis, dix enfants au total avec les petits frères, certains se connaissant, d’autres non. Ils se sont tous bien entendu, ont joué, dansé, discuté. Aucun commentaire désobligeant sur qui que ce soit, aucun geste d’impatience envers les petits frères si contents d’être avec les grands. Notre grand brillait au milieu de sa gang, heureux, lui-même, accepté et aimé au complet pour tout ce qu’il est par ses amis. J’étais émue.

Je me suis dit qu’il comprenait des choses bien plus vite que moi. Peu importe d’être cool ou populaire, peu importe ce que les autres enfants de l’école disent, il sait s’entourer d’enfants positifs et développer de saines amitiés.

Il y a d’autres défis et il y aura d’autres embûches, mais à travers tous les questionnements que soulève notre rôle de parents, à travers cette perpétuelle quête de l’équilibre, ça fait du bien de s’arrêter parfois pour souligner les bases solides que nous aidons nos enfants à bâtir.

Jessica Archambault

Ça fait un an papa — Texte : Nancy Pedneault

Ça fait un an papa, que tu n’es plus là. Honnêtement, je croyais que ce serait plus facile, que

Ça fait un an papa, que tu n’es plus là. Honnêtement, je croyais que ce serait plus facile, que le mal s’adoucirait plus rapidement. En fait, c’est l’ennui qui l’a remplacé.

Ça fait un an, papa, que j’essaie d’effacer les images de la douleur que j’ai lue dans tes yeux. Je les chasse pour les remplacer par de bons souvenirs, mais elles sont là, elles s’accrochent.

Ça fait un an, papa, que je n’ai pas entendu ta voix. Elle résonne encore dans ma tête. Ton rire surtout. Souvent, je t’entends me réprimander gentiment (surtout de m’habiller chaudement). Je répète tes mots, tes expressions, pour ne pas les oublier.

Ça fait un an, papa, que je ne peux plus te poser mille et une questions sur tout et sur rien, juste pour me rappeler l’étendue de ton savoir, de tes connaissances générales. Parler de la météo, des astres, de la politique internationale… On en aurait long à se raconter.

Ça fait un an, papa, que je n’ai pas mangé en ta compagnie. Tu sais, ces repas où tu me racontais des histoires du temps où tu étais petit ou que tu travaillais. J’aimais ça ! Je voyais ces visages, j’entendais les rires. Je me rends compte qu’il y a plein d’habitudes, à table, que tu m’as laissées en héritage. Ça me fait sourire.

Ça fait un an, papa, que je ne reçois plus tes précieux conseils sur tout et sur rien. Heureusement, j’ai emmagasiné tous ceux que tu m’as donnés au fil des années. Je les utilise encore et même que parfois, je dis que tu avais raison (ça, ça t’aurait fait plaisir !)

Ça fait un an, papa, que je ne t’ai pas dit que je t’aime. C’est faux, je te le dis encore chaque jour, mais je ne vois plus le sourire gêné que tu m’offrais en guise de réponse.

Ça fait un an papa, et je m’ennuie.

Je t’aime.

Nancy Pedneault

Le jour du Souvenir — Texte : Andrée-Anne Courchesne

Le 11 novembre est une date qui, pour plusieurs d’entre nous, sert à se rappeler. En effet, le j

Le 11 novembre est une date qui, pour plusieurs d’entre nous, sert à se rappeler. En effet, le jour du Souvenir est une journée de commémoration annuelle qui nous rappelle notamment les sacrifices de la Première Guerre mondiale, guerre qui fut terminée en 1918 par la signature de l’Armistice, le 11 novembre. C’est important de se rappeler, de ne pas oublier.

Mais pour moi, le 11 novembre, c’est aussi la journée de ton anniversaire. Cette année, tu fêteras tes 35 ans et j’ai envie de le souligner ici. Alors à toi ma vieille, je dédie ce texte qui je l’espère, te fera sourire.

Tu sais, on n’était que des prépubères lorsqu’on s’est rencontrées pour la première fois. Ça n’a pas été long que nous nous sommes liées d’amitié et une belle complicité s’est installée. Les lettres parlant de nos amours secrets, de nos peurs, de nos peines, de nos bonheurs et de nos projets se succédaient, semaine après semaine. J’ai d’ailleurs encore une boîte pleine qui traîne dans ma garde-robe, tu imagines ?!

On a traversé plusieurs péripéties ensemble, forgé plusieurs souvenirs et anecdotes mémorables aussi. Te souviens-tu de la « Tradition Time » le vendredi à l’école ? Et que dire des feux de camp, des shows des Cowboys fringants, des « rushs » au club de Ski-doo et à la cabane à sucre ? Je pourrais continuer longtemps… !

Au travers de tout ça, on est devenues de jeunes adultes, puis on a poursuivi nos chemins chacune de son côté, sans jamais perdre cette connexion. On a commencé à bâtir notre vie d’adulte, brique par brique. On est devenues des salariées, des conjointes, des mamans. Le temps nous manque et on ne se voit plus qu’une poignée de fois par année, mais notre lien demeure le même. Ça pourrait faire un an que nous ne nous sommes pas vues, on reprendrait notre dernière conversation là où nous l’avions laissée, comme si c’était la veille. Ça, c’est beau. C’est simple. C’est vrai.

Et toi, petite femme qui m’impressionne chaque jour et qui bientôt mettra au monde une petite merveille pour la cinquième fois, je tiens à te dire combien je t’aime et je t’admire. Tu es une force de la nature, une super maman, une personne qui a à cœur le bien-être de tous. Tu as bien choisi ton métier, même s’il n’est pas facile tous les jours.

Tu peux être fière de ce que tu accomplis chaque jour, que ce soit au niveau professionnel ou familial. Si quelqu’un ne te l’a pas dit récemment, je vais le faire : tu rock, la sœur !

Enfin, pour tes 35 ans, je te souhaite beaucoup de douceur, d’amour, de fous rires, de découvertes et aussi, du temps pour toi.

Bonne fête vieille branche, je t’aime ! xxx

Andrée-Anne Courchesne

 

À l’aide ! J’ai besoin d’idées de cadeaux pour un enfant qui a tout ! Texte: Nathalie Courcy

Juste cette semaine, j’ai lu cette alerte à l’idée originale trois fois sur des groupes de mam

Juste cette semaine, j’ai lu cette alerte à l’idée originale trois fois sur des groupes de mamans. Je n’ai rien répondu parce que mon commentaire n’aurait pas répondu à la question. Dans la liste des petits bonheurs de ma vie, il n’y a pas « partir des débats sur les réseaux sociaux ».

Quelle est la nécessité de donner des cadeaux à l’anniversaire de notre enfant, de notre voisin, de notre neveu, de l’ami de notre enfant et à l’ami qui vient à la fête de notre enfant ? Sans compter les fériés, les dents perdues, les premiers pas, le dernier jour d’école…

Bien sûr, je donne aussi des cadeaux à mes enfants et à certaines personnes autour de moi. Ce que je conteste, c’est ce sentiment d’obligation qui pousse quelqu’un à chercher absolument quoi donner à quelqu’un qui a tout. Si ton enfant a tout, déjà, ça ne donne pas un indice qu’il n’a pas besoin d’autres choses ? Que lui enseigne-t-on de l’amour inconditionnel et de la signification d’un cadeau, d’une célébration ? Que tant qu’il n’y a pas d’argent d’impliqué, ça ne vaut rien ? Que si ça ne flashe pas, que ça n’impressionne pas, que ce n’est pas neuf, ça ne sert à rien ?

Quand je lis une telle requête désespérée, j’ai déjà en tête l’image de papiers d’emballages arrachés à la va-vite et d’une moue déçue parce que le cadeau en dessous, c’est « juste ça ». T’sais, ce cadeau qu’on redonnera dans deux-trois ans sur une page de dons en spécifiant « encore dans son emballage, n’a jamais servi » ? Ça aussi, ça donne un indice : si ça n’a pas servi en trois ans, il y a peut-être des risques que l’autre enfant le laisse traîner dans le coin de sa chambre et que de l’argent a été dépensé pour rien… En tout cas.

Comme bien d’autres enfants, mes enfants ont reçu trop de jeux et de jouets. Trop de livres, aussi, mais ça, c’est une catégorie à part (je sais et j’assume, c’est subjectif). Plus ils vieillissent et plus je révise ma façon de faire et de penser. C’est graduel, pas comme si je les avais élevés en leur donnant une orange à Noël et un 25 cents à leur anniversaire… Je commence à diminuer le nombre de paquets et le montant associé. Je remplace progressivement par du fait main, par des moments en tête à tête, en famille ou entre amis. Je valorise plus le temps ensemble que le plastique cheap. J’aime mieux les amener magasiner un cadeau qu’ils aimeront vraiment et transformer cette sortie en expédition. J’aime mieux jumeler une petite surprise avec une activité connexion dont ils se souviendront. C’est un choix, consentant et préparé.

Si mon enfant a tous les vêtements dont il a besoin, je n’irai pas lui en acheter d’autres. Si le frigo déborde de nourriture, je ne retournerai pas tout de suite à l’épicerie sous prétexte que le mardi, c’est jour de commissions. Si l’étui de l’an dernier déborde de crayons à peine entamés, je ne m’élancerai pas au centre d’achats en quête de la boîte de 64 crayons fraîchement aiguisés. Vous voyez le pattern. Donc si mon enfant a déjà tout, je ne me casserai pas le bicycle pour lui trouver un cadeau à déballer, même si ça adonne que c’est sa fête. On fera autrement pour cette fois-là. Ça pourrait même être l’occasion parfaite pour découvrir en gang un jeu qu’on n’a pas encore usé ou une boîte de crayons qui ne font pas leur âge !

Ce que je donne généreusement, à profusion et sans compter, ce sont les câlins, les regards, l’oreille attentive, les rires. Ça, on n’en a jamais trop et ça ne traîne pas dans le coin de la chambre en prenant la poussière. En plus, les gestes de tendresse ont tendance à se reproduire : plus on en offre, plus il y en a !

Nathalie Courcy

Tu es toujours là!

Le mois de septembre a toujours été un mois très spécial chez no

Le mois de septembre a toujours été un mois très spécial chez nous. Le mois de septembre est non seulement le mois des changements mais chez nous, c’est le mois de l’anniversaire de mon défunt conjoint. Ça va faire bientôt huit ans qu’il nous a quittés, mais il est toujours bien présent dans ma tête et dans mon cœur. Pour Martin, son anniversaire était très important. Pour lui, nous n’avions pas une journée de fête mais une semaine de fête. J’imagine que quand on grandit avec une maladie, chaque fête devient une célébration de la vie!

2019 est une année extraordinaire pour nous. Cette année, une occasion d’affaires incroyable s’est présentée à moi. Mon garçon, mon bébé, a commencé le secondaire, nous avons beaucoup voyagé et ma fille, ma belle ballerine adorée, a enfin ses pointes en ballet classique.

J’ai toujours cru aux signes. Il y a quelques mois, on m’a proposé de faire un voyage en France pour participer à un Bootcamp avec les dirigeants de la compagnie que je représente ici au Québec. Étant seule avec deux cocos, un travail à temps plein, l’organisation est de mise.

La France a toujours été un pays que Martin aimait énormément. D’ailleurs, pour ses quarante ans, je lui avais offert un week-end à Paris. Malgré la maladie et les longues promenades que Paris exigeait, nous avons fait un magnifique séjour qui restera à tout jamais gravé dans ma mémoire. Ses yeux quand il voyait tous ces lieux extraordinaires valaient tout l’or du monde. Il a exploré tous les endroits qu’il avait toujours rêvé de voir.

Malgré la complexité de planifier un voyage comme celui‑là, tout s’est mis en place naturellement. J’ai dû annuler les congés que je prends chaque année, soit pour sa fête le 18 septembre et pour l’anniversaire de son décès le 27 novembre, afin de prendre congé pour ce voyage. Curieusement, comme s’il me disait de foncer dans cette aventure, tout s’est arrangé. J’ai trouvé une jeune fille extraordinaire qui viendra dormir à la maison pendant mon absence et grand-maman sera aussi là quelques jours.

Grâce à la technologie, je pourrai voir ma fille essayer ses premières pointes de ballet et je pourrai rester près d’eux.

Et comme un signe qu’il est toujours là, en courant près de chez moi un matin, un beau papillon blanc est venu se coller à ma joue! Tu nous manques toujours autant…

Annie Corriveau

Une soirée pyjama sans casse-tête

Ma fille vient tout juste d’avoir huit ans. Comme chaque année de

Ma fille vient tout juste d’avoir huit ans. Comme chaque année depuis son entrée l’école, nous lui proposons de souligner son anniversaire avec des amis de son choix. Cette fois, elle pouvait choisir : une grande fête en après-midi avec plusieurs amis ou une soirée avec dodo pour quelques amies privilégiées. Sans hésiter, elle a choisi d’inviter ses copines à dormir. Voici donc mes constats post-mortem de ce fameux party!

Les mots clés sont définitivement préparation et simplicité!

1- Le choix des ami(e)s

C’est le point de départ pour des conditions gagnantes. Ne vous laissez pas emporter par le nombre d’invités! Si j’avais écouté ma fille, nous aurions eu dix personnes minimum! Choisissez un nombre pair de personnes. Ainsi, vous éviterez les amis seuls ou les conflits d’association. Aussi, prenez le temps de vérifier avec votre enfant si les amis choisis sont ceux avec qui il s’entend vraiment bien. Un dodo, c’est plusieurs heures!

2- Planifiez la soirée

Le but ici n’est pas de s’improviser monitrice de camp de jour! Mais plutôt d’assurer la fluidité de la soirée. Bien que je sois en faveur des jeux libres et de l’improvisation, il demeure que plusieurs enfants lâchés lousses en plein party (souvent avec des sucreries et une plus grande latitude des règles), ça peut facilement virer au chaos. Alors, ayez au moins une structure en tête. Prévoyez quelques idées d’activités de courte durée nécessitant peu ou pas d’animation. Tout dépend de l’âge des enfants, ils se tannent vite et parfois, ce qu’on avait prévu ne fonctionne pas du tout!

Vous pouvez suggérer aux parents d’apporter l’oreiller de l’enfant ou tout autre objet avec lequel il a l’habitude de dormir. Ce sera rassurant pour lui au moment d’aller au lit. Soyez prévoyant, assurez-vous d’avoir le nécessaire pour installer tout le monde. Ce n’est pas le temps de chercher des oreillers au moment du dodo!

3- Acceptez le fait qu’ils vont se lever tôt

Il suffit qu’il y en ait un de la gang qui ouvre un œil et hop, la journée est commencée! Le joli troupeau se réveillera bien plus en forme que vous. Et probablement plus affamé que vous. Je vous affirme que vous pouvez déculpabiliser si vous ne leur faites pas un beau brunch digne d’une photo Instagram… Il est fort possible qu’ils mangent en quatrième vitesse pour retourner jouer.

4— Prévoyez la fin

Oui, ça prend une fin claire. Confirmez avec les parents l’heure de départ. Afin que l’expérience demeure agréable, il est mieux de ne pas trop étirer la sauce. Les enfants auront eu une grosse soirée et une courte nuit. Croyez-moi, vous n’avez pas envie de vivre le down de tout le groupe en même temps! De plus, votre enfant appréciera d’avoir son après-midi pour relaxer et découvrir ses cadeaux.

Bien sûr que rendu au dimanche soir après la fête de ma fille, je me suis retrouvée bien encastrée dans mon divan en mangeant les restants du gâteau. Mais oh! combien satisfaite! J’ai réalisé à quel point les enfants avaient passé du temps de qualité. Alors pour moi, c’était mission accomplie. Les enfants se côtoient souvent dans des contextes structurés comme à l’école ou dans les sports. Quel plaisir d’apprendre à se connaître dans des circonstances plus personnelles!

Cristel Borduas

La saga des gâteaux ratés

Vous assisterez dans les prochaines lignes à un gros trip d’autod

Vous assisterez dans les prochaines lignes à un gros trip d’autodérision. Et je suis pas mal certaine que ça va sonner une cloche à quelques parents…

Mes aînées sont nées dans la période pré-Etsy. Et heureusement pré-médias sociaux, parce que j’aurais vécu une honte incommensurable. Si on voulait gâter nos enfants pour leur naissance, leur anniversaire, leur baptême… on utilisait notre imagination et notre faible expérience en décoration de gâteaux.

Maintenant que vous comprenez le contexte, vous pouvez m’imaginer avec toute ma bonne volonté de nouvelle maman qui veut créer des souvenirs mémorables dans la tête de ma fille. Elle allait avoir un an. J’avais vu ma mère et mon frère faire des pièces montées magnifiques pour des mariages, des Calinours pour ma fête, des fusées sucrées, des berceaux en trois dimensions et en crémage. L’équation était facile : j’avais tout pour réussir un simple cœur en gâteau entouré de dentelle faite de graisse et de sucre en poudre!

Le cœur avait l’air d’un cœur, c’est déjà beaucoup! Mais le tout était… jaune. Ben oui, parce que moi, j’avais eu la chouette idée d’acheter de la graisse dorée. Bravo. En tout cas. Je m’étais dit qu’à un an, ma fille n’y verrait que du feu. Ou un gros motton couleur soleil.

Ce que je ne savais pas, c’est que cette catastrophe culinaire marquait le point de départ d’une longue suite de gâteaux moffés. Aucune de mes « créations » n’a ressemblé à ce que je voyais dans ma tête. La poupée Barbie avec les fesses dans le gâteau : pouet pouet pouet. La fleur : fanée. Le crémage en fondant fait maison : dur comme du béton. Et tachant pour les dents.

Sans compter le goût et la texture des gâteaux. Vous savez, le cerveau d’écureuil fatigué qui n’a pas dormi depuis l’accouchement… ça ne fait pas bon ménage avec les livres de recettes! Parce qu’évidemment, je ne voulais pas me contenter d’un gâteau en boîte et encore moins d’un gâteau acheté tout fait! Un peu de respect pour la mère-Etsy-avant-le-temps!

Je vous jure, les seuls gâteaux qui ont eu de l’allure dans la famille sont ceux que le papa a décorés : ce qui avait l’air d’un gâteau en gazon dans ma tête se transformait en méga chantier de construction avec un vrai gros Tonka en métal dessus, la pelletée de terre au chocolat interactive, le gros kit. Une autre année, il y avait un propulseur de balles intégré dans la pâte à gâteau. Le fun que les enfants ont eu!

Après quatre enfants, je ne me suis même pas améliorée. Fail!

Mais vous savez quoi? Les rires que mes gâteaux provoquent font partie du party de fête. Mes enfants appréhendent avec plaisir le moment où ils verront apparaître le gâteau concocté par leur maman.

Ma plus vieille raconte toujours à ses amis l’histoire de la méga boule disco 3D que je lui avais faite avec tant d’amour. La piscine où nageait un éléphant. L’iglou écrapou… et elle en parle avec tendresse parce qu’elle sait que tous ces gâteaux, à défaut de les faire avec du talent, je les ai faits avec amour. Et c’est ce qui compte! Bien plus que la photo publiée sur les réseaux sociaux.

Nathalie Courcy

Préparer une fête d’ado et y survivre: c’est possible!

Quand nos enfants sont petits, c’est facile d’organiser une fêt

Quand nos enfants sont petits, c’est facile d’organiser une fête d’amis. Quand les enfants deviennent des ados ou des préados, là, c’est une autre histoire! Ils veulent une fête cool et une fête mémorable pour les ami(e)s, mais qu’en est-il des parents?

Ils sont trop jeunes pour qu’on leur laisse la maison, trop vieux pour qu’on les chaperonne. Un compromis est alors de mise!

–          Qu’en penses-tu si on te laisse le sous-sol au complet pour faire la fête?

–          Ok, mais on ferait quoi? Il ne faut pas que ce soit plate!

Sur ces sages paroles de préado-en-pleine-crise-existentielle, j’ai eu envie de donner des idées pour que ce ne soit pas « plate »!

D’abord, si votre enfant tient absolument à avoir une fête à la maison, il est essentiel de décorer la place!

Ballon, guirlandes, boule disco : ça fait fureur à tous coups!

Chips, bar à bonbons, liqueur : éléments de base! (On oublie le côté santé pour une fois dans l’année!)

Il y a plusieurs façons de faire une fête réussie. Voici quelques idées :

  • Avoir un thème: Chaque invité arrive habillé selon le thème. Chic, pyjama ou même en fluo avec les bracelets qui illuminent dans le noir! Fou rire assuré!
  • Faire une soirée films d’horreur: Après avoir dansé toute la soirée, on s’installe confortablement avec une montagne de couvertures et d’oreillers, on enfile nos pyjamas et on écoute des films d’horreur! (Ça peut aussi être une soirée de films quelconques!)
  • Faire une séance photo de style Photo Booth: Avoir un coffre rempli de costumes, grosses lunettes, perruques, cravates, boa, gants… et faire des photos d’amis déguisés! Avec les réseaux sociaux, c’est facile de les envoyer ensuite aux invités! Pas besoin de les imprimer!
  • Faire une soirée beauté: Les filles préados adorent (en général) les soirées beauté. Toutes en robe de chambre, manucure, masque de beauté, petite sangria sans alcool, musique relaxante pour donner l’effet « spa », lumières multicolores et le tour est joué! On peut même ajouter le jeu « Maquillage à l’aveugle »… On maquille notre amie en gardant nos yeux fermés! Ça donne toujours de drôles de résultats!
  • Faire des colliers et des bracelets : Il y a des compagnies qui se déplacent à domicile pour faire des soirées de création! Ça peut être une belle alternative!
  • Soirée animaux exotiques : Là aussi, il y a des compagnies qui se déplacent pour faire découvrir des animaux exotiques tels que des serpents ou des tarentules! Oseriez-vous?
  • Soirée Karaoké : Qui n’a jamais rêvé de devenir une superstar?
  • Souper meurtre et mystère : Il y a des versions pour ados!
  • Soirée de jeux: On oublie les jeux de société! Ici, je parle de jeux qui donneront certainement le fou rire aux invités. a) Le jeu de mime, Fais-moi un dessin, le jeu de la boulette (mimer, fredonner une chanson, interpréter une personne connue, etc.), le jeu Heads Up : faire découvrir le nom qu’on a de collé dans le front juste en répondant oui ou non! b) Ou encore des jeux du style : Avoir les mains dans le dos, un bol de farine devant nous et avec notre bouche, le premier qui trouve le bonbon dissimulé dans la farine. Avoir une boîte de papier mouchoir accroché dans le dos avec des billes dedans, le gagnant est le premier qui réussit à faire tomber toutes les billes. Avoir une corde attachée autour de la taille et au bas, une pomme est attachée et le but est de faire avancer un objet avec la pomme en donnant des coups de bassin. Des courses de poches de jute : embarquer dedans et sautiller jusqu’à une ligne d’arrivée. Marcher avec une pomme sur la tête sans la faire tomber ou encore marcher avec un œuf dans une cuiller sans la faire tomber! Les gagnants des jeux reçoivent des prix!

Des jeux comme ça, il y en a à la tonne! Si vous avez de l’espace dans le sous-sol, c’est une soirée agréable garantie!

Au fond, c’est à votre préado/ado de créer sa soirée! Faites-lui confiance. Laissez-lui l’espace demandé et laissez-le être créatif, c’est la clef de la réussite! Le thème qu’il choisira lui fera plaisir, car ce sera son choix!

Et vous, chers parents, relaxez! Laissez-les s’amuser au sous-sol et dégustez votre coupe de vin au son des fous rires!

Bonne fête!

Tania Di Sei

 

C’est ta fête, mon fils

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C’est ta fête, mon fils Pour la plupart des couples, une naissance est un événement heureux. Pas la tienne, mon fils. Et ce n’est pas de ta faute.

 

Tu n’as pas été conçu par amour, mais par l’ivresse d’un Nouvel An trop arrosé. Un lendemain de veille qui a gardé de la veille les rancœurs, la jalousie et le mépris.

 

Au lieu de partir sur de nouvelles résolutions, ton père et moi, nous sommes restés avec les restes de la veille, et avec les bouteilles vides de nostalgie de l’année que l’on venait d’enterrer.

 

Malgré cette nuit de rapprochements, nous n’avons pas réussi à nous débarrasser de nos vieilles pantoufles usées, pourtant si inconfortables.

 

Et puis, il y a eu le test de grossesse qui a scellé notre union aux effluves d’alcool rance.

 

Un + qui nous a divisés au lieu de nous réunir.

Un + qui a soustrait l’amour au lieu de le multiplier.

Un + qui a été la croix que ton père a utilisé pour me crucifier.

 

Car ton père était persuadé que tu n’étais pas sien. Que tu étais l’enfant d’un autre. Que tu étais la preuve de mon adultère alors que c’est lui qui cumulait les maîtresses.

 

Cette grossesse était devenue celle de la honte et de la culpabilité.

 

Plus tu grandissais dans mon ventre, moins il me touchait.

Plus il me rejetait, moins je te voulais.

 

Ma bedaine, je l’ai traînée comme un boulet pendant neuf longs mois.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu étais devenu la chaine qui me retenait attachée à cette union.

 

Sans le savoir, sans le vouloir, tu m’avais volé la clé de ma liberté.

 

Et puis un jour d’automne, tu as décidé, toi aussi, de te séparer de moi. De couper le cordon qui nous unissait l’un à l’autre.

 

Tu es sorti de mon ventre, sans douleur, sans un cri, sans être attendu.

 

On t’a posé contre moi et on s’est regardés comme deux étrangers qui ne se reconnaissaient pas

 

C’est alors que j’ai remarqué la tache écarlate sur ton dos. Cette tache qui, il y a quelques siècles, aurait été considérée comme la marque de mon adultère.

 

Une ironie de la vie.

 

Mais pour moi, cette tache écarlate que tu portes est celle de la honte. La honte de celui à qui tu tourneras le dos un jour pour ne pas t’avoir reconnu. La honte d’avoir pu douter que tu puisses être le fruit de ses entrailles.

 

Une autre ironie de la vie, c’est que tu es le portrait craché de ton père.

 

Moi, je le savais depuis le début qui était ton père. Je n’en ai jamais douté un seul instant. Même si lui ne me croyait pas et tentait de me faire avouer une faute que je n’avais pas commise.

 

Tu comprendras toi aussi, un jour, que ton père n’est pas un père, mais que c’est bien ton père.

 

Alors, sache, mon fils, qu’en ce jour de ton cinquième anniversaire, je t’aime. Je suis heureuse que tu sois dans ma vie et moi dans la tienne.

 

Car même si ce n’est pas l’amour qui t’a donné la vie, il y a cinq ans, toi, mon fils, tu as donné vie à l’amour.

 

Bonne fête mon amour!

 

Eva Staire

40 ans et tous mes souhaits!

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un

Dans quelques mois, je toucherai à la quarantaine. C’est juste un chiffre, mais pour moi, c’est une occasion de célébrer. Je ne suis pas du genre à attendre d’avoir la bénédiction de je ne sais pas qui pour célébrer la vie et le temps qui passe.

Quand mon mari a eu trente-quatre ans, je voulais le fêter. Lui qui ne trippe pas à l’idée d’être le centre de l’attention, m’a dit « Ben là, c’est juste trente-quatre ans, c’est même pas un multiple de cinq! » Ma réponse a été convaincante : « Mon père est mort à trente-trois ans. À partir d’aujourd’hui, nos enfants ont un papa plus vieux que mon père ne l’a jamais été. » Touché. On a célébré.

Quand il a eu quarante ans, il était tout aussi intimidé d’être placé sous les spotlights. Devant ses protestations, ses parents lui ont dit : « Tes quarante ans, ce n’est pas juste pour toi qu’on les fête. C’est aussi pour nous qui sommes devenus parents pour la première fois il y a quarante ans. Laisse-nous donc la chance de te dire qu’on t’aime! »

Souvent, Ze fête mémorable (ou non, selon le nombre de bouteilles calées), c’est pour les dix‑huit ans. Le droit de voter, de sortir dans les bars légalement, l’indépendance… Moi, cette journée‑là, je l’ai passée dans le Parc de la Mauricie en canot-camping avec une gang du cégep. Mais vraiment, j’ai été déçue. Je m’étais imaginé que je serais fêtée. Mais non. À mon retour à la maison, j’ai bien reçu quelques cadeaux, des cartes, mais rien de différent des autres années. Maintenant, quand j’ai le goût de célébrer, je m’arrange pour que ça arrive.

J’ai déjà commencé à faire ma liste de ce que je veux pour mes quarante ans. Bien sûr, je veux être entourée d’amis et de ma famille pour ma journée de fête. Je veux me sentir précieuse pour des gens qui sont précieux pour moi. Je veux une journée spéciale-sans-chicanes. Avec un déjeuner au lit. Et beaucoup de câlins. Et de la bonne musique. Pour le reste, carte blanche.

Mais mes quarante ans dureront toute une année, pas juste une journée. Changer de décennie, c’est un bon boost qui me motive à me gâter, à ne pas attendre. Attendre quoi? Que ce ne soit plus le temps? Qu’il soit trop tard? D’avoir des regrets? De ne plus être capable?

J’ai établi une liste qui a la qualité d’être extensible selon mes envies :

–          Ma liste à moi : Première étape : je veux passer du temps avec mon moi-même et avec mon mari pour faire la liste des dix souhaits qui nous habitent le plus profondément. Un genre de reset de priorités pour repartir (ou continuer) sur des bases solides. Pas besoin d’attendre d’être invitée à l’émission de Christine Michaud pour le faire!

–          Publier mon recueil de nouvelles : En 2016, j’ai publié mon premier livre pour la jeunesse: Zoé douée. La moitié d’un recueil de nouvelles patiente dans l’ordinateur, l’autre moitié traîne dans ma tête et dans mes cahiers de notes. D’ici mes quarante-et-un ans, je tiendrai mon recueil de nouvelles dans mes mains.

–          Rencontrer Sylvie Lussier et Pierre Poirier : Ben oui. Je n’ai pas la fibre groupie très développée, mais eux, je les admire depuis l’émission Quatre et demi. J’ai le goût de créer et d’écrire comme eux, avec le sourire aux lèvres et la passion au cœur.

–          Faire une retraite de ressourcement et de création : J’ai besoin de temps pour moi, et j’ai besoin de temps pour créer. Pas juste une heure par jour ou par semaine, là. Un véritable arrêt, une bulle dans le temps.

–          Voyager pour le plaisir : Je voyage au Canada pour mon travail et j’ai déjà enseigné en France. Mais j’ai perdu l’habitude des voyages pour le fun, que ce soit en famille, en couple ou avec mon nombril et mon ombre. J’ai bon espoir qu’une fois le prochain point atteint, nous pourrons recommencer à explorer le monde. Déjà, il y a Vancouver et Los Angeles à mon agenda.

–          Constater que nos enfants gèrent mieux leurs émotions fortes : Nous avons donné au monde quatre enfants merveilleux, hypersensibles, hyper intelligents et hyper-tout. Qui sont têtus en prime. Leurs conflits et leurs sautes d’humeur, c’est ce qui me gruge le plus d’énergie et je préférerais mettre mon énergie ailleurs, genre à jouer avec eux,  plutôt qu’à jouer à la psychoéducatrice.

–          Rencontrer un médium : À quelques reprises, j’ai rencontré des médiums pour jaser avec mes morts. Je leur fais un clin d’œil quand je reçois un traitement de reiki. Je suis due pour leur piquer une vraie jasette, pour voir la vie d’un autre œil.

–          Faire une formation en massage et mon cours de premiers soins en santé mentale : Cette année, comme j’étais seule avec les enfants, j’ai mis un « wo » à toutes les formations. Mais ceux qui me connaissent savent que Nathalie rime avec formation continue. J’ai besoin d’apprendre, de découvrir, de me dépasser. Tant qu’à faire des massages à toute la famille, j’aimerais mieux les faire comme du monde!

–          Me remettre au kayak : En tant que cancer bien assumé, j’ai besoin d’eau pour me sentir en sécurité. J’ai l’intention de faire mon cours de navigation à voile dans les prochaines années, mais en attendant, je me remettrais bien au kayak! Ça tombe bien, la rivière des Outaouais ne coule pas très loin de chez moi.

–          En direct de l’univers : En m’inspirant de l’émission, j’ai demandé à mon conjoint et à ma plus vieille de collaborer avec moi pour faire une liste musicale de plein de tounes marquantes. Ça va de « Mon p’tit porte-clé » qui me rappelle le Burkina Faso à « Let it be » qui jouait pendant mon premier accouchement (et comme ça s’est étendu sur quatorze heures, je l’ai entendue en boucle !) Ça jouera pendant mon party de fête, et j’aimerais utiliser des extraits pour faire un montage photos qui me replongera dans mes souvenirs.

C’est ma liste à moi, une liste bien personnalisée, une liste à laquelle je tiens. Il n’y a rien de mieux que de mettre par écrit ses souhaits et de les partager pour les lancer dans le cosmos et les voir se réaliser. Avec quelques bons coups de pouce de notre part.

Quels sont vos rêves, petits et grands, pour les prochains mois? Pas besoin d’attendre d’avoir vingt, quarante ou quatre-vingts ans pour rêver et s’arranger pour que ça arrive!

Nathalie Courcy

Accoucher d’un bébé du temps des Fêtes

Mettons quelque chose au clair tout de suite : mon but n’est pas

Mettons quelque chose au clair tout de suite : mon but n’est pas de partir un débat sur la meilleure ou la pire période de l’année pour accoucher. Mais on s’entend qu’une naissance entre Noël et le Jour de l’An, ce n’est pas le jack pot? Pour les parents quand ça arrive et pour l’enfant tout le reste de sa vie…

Mes deux filles aînées sont des bébés de printemps. La belle vie, à part pour le prix exorbitant des manteaux d’hiver de maternité et pour les risques de chutes sur la glace. Crampons aux bottes et bras galants pour nous soutenir font habituellement le travail.

Mon médecin a déclenché mon troisième accouchement à quarante semaines un 25 janvier, sinon j’aurais accouché de Hulk. Il n’y avait plus grand’ place pour la tourtière et les petits œufs farcis, mais j’ai pu danser quelques gigues pendant les partys des Fêtes. Surtout, mon garçon peut inviter des amis à sa fête sans qu’ils soient déjà coincés dans des soupers de Noël ou partis se chauffer la couenne dans le Sud.

Mais pour mon dernier, ce sera différent. On l’attendait vers le 10 janvier. Je n’avais jamais accouché à l’avance, ma poche des eaux ne crevait jamais seule, bref, on s’attendait à ce qu’il cuise au four jusqu’à sa date prévue le lancement.

En novembre, j’ai attrapé une saleté de bronchite. Soignée naturellement et à grands coups de repos et de liquide. De rendez-vous médical en rendez-vous médical, les choses ne s’amélioraient pas. «Je ne donne pas d’antibiotiques, c’est presque fini», me répétait le médecin. Pendant ce temps-là, je toussais ma vie.

Quelques jours avant Noël, je suis allée voir le spectacle de Jean-Michel Anctil avec mon amoureux. On a ri comme des fous, mais on a aussi toussé sans arrêt pendant trois heures. Je m’excuse aux personnes des rangées J et K du balcon de la salle Odyssée. Le lendemain, chaque fois que je toussais, une minuscule quantité de liquide coulait. Je savais bien que ce n’était pas de l’urine. Mais je préférais jouer à l’autruche pour ne pas accoucher avant trente-sept semaines.

On a passé Noël dans notre cocon familial. Mon format gargantuesque faisait de la compétition à la largeur du sapin de Noël. Et gagnait. Je n’osais pas dire à mon mari que ma poche des eaux était sûrement fissurée, je ne voulais pas qu’il me force à entrer à l’hôpital.

Noël a passé. L’anniversaire de ma mère a passé (c’était déjà difficile pour elle d’avoir sa fête entre le petit Jésus et la nouvelle année, je ne voulais pas en plus lui faire le coup du nouveau-né qui vole toute l’attention!). Le 29 décembre, à cinq heures du matin, j’étais réveillée et ça coulait doucement entre mes jambes. À peine plus que la veille. À sept heures : «Chéri, faudrait que tu te lèves. Je vais aller à la maternité, je suis pas mal certaine que c’est aujourd’hui qu’on va rencontrer notre petit chou. »

« Ben voyons! Tu n’as même pas de contractions! »

J’ai appelé une amie pour qu’elle m’accompagne jusqu’à l’hôpital. Ma mère pour qu’elle annule son souper des Fêtes (désolée encore!) et qu’elle se tape cinq heures de route en pleine tempête pour prendre le relais auprès des enfants. L’hôpital pour qu’ils préparent le test qui détecte le liquide amniotique.

Pendant que le papa finalisait les bagages et le ménage, je me conduisais moi-même vers l’hôpital. « Bon ben, madame, c’est aujourd’hui que ça se passe! »

Le temps d’installer le soluté et de shooter l’ocytocine, j’ai pu finir de tricoter le bonnet de naissance de mon bébé. « Ouin, c’est pas votre premier, hein? »

« Non, mais c’est le premier dans le temps des Fêtes ».

Un beau bébé est arrivé un peu après le souper, et on a pu retourner à la maison le 31 décembre en après-midi. Notre réveillon a été magasiné dans le rayon des surgelés à 16 h 44. J’ai regardé le Bye Bye avec mon mari pendant que j’allaitais mon nouveau-né.

Depuis, mon fils reçoit tous ses cadeaux de l’année en moins d’une semaine, la moitié des présents emballés en rouge et vert, les autres  avec du papier d’anniversaire. Ou il reçoit des plus gros cadeaux. Il fêtera son anniversaire avec ses cousins et ses cousines plutôt qu’avec ses amis tant que nous célébrerons les Fêtes ailleurs qu’à la maison. Il aura sûrement ensuite une « fausse fête » après le retour à la routine scolaire.

Peut-être qu’à l’occasion, il sera de ceux qui vont dans le Sud pour se faire dorer la couenne pendant les vacances des Noël. Mais peu importe, nous essaierons chaque année de lui créer des souvenirs uniques de son anniversaire.

Nathalie Courcy