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Ça fait un an papa — Texte : Nancy Pedneault

Ça fait un an papa, que tu n’es plus là. Honnêtement, je croyais que ce serait plus facile, que

Ça fait un an papa, que tu n’es plus là. Honnêtement, je croyais que ce serait plus facile, que le mal s’adoucirait plus rapidement. En fait, c’est l’ennui qui l’a remplacé.

Ça fait un an, papa, que j’essaie d’effacer les images de la douleur que j’ai lue dans tes yeux. Je les chasse pour les remplacer par de bons souvenirs, mais elles sont là, elles s’accrochent.

Ça fait un an, papa, que je n’ai pas entendu ta voix. Elle résonne encore dans ma tête. Ton rire surtout. Souvent, je t’entends me réprimander gentiment (surtout de m’habiller chaudement). Je répète tes mots, tes expressions, pour ne pas les oublier.

Ça fait un an, papa, que je ne peux plus te poser mille et une questions sur tout et sur rien, juste pour me rappeler l’étendue de ton savoir, de tes connaissances générales. Parler de la météo, des astres, de la politique internationale… On en aurait long à se raconter.

Ça fait un an, papa, que je n’ai pas mangé en ta compagnie. Tu sais, ces repas où tu me racontais des histoires du temps où tu étais petit ou que tu travaillais. J’aimais ça ! Je voyais ces visages, j’entendais les rires. Je me rends compte qu’il y a plein d’habitudes, à table, que tu m’as laissées en héritage. Ça me fait sourire.

Ça fait un an, papa, que je ne reçois plus tes précieux conseils sur tout et sur rien. Heureusement, j’ai emmagasiné tous ceux que tu m’as donnés au fil des années. Je les utilise encore et même que parfois, je dis que tu avais raison (ça, ça t’aurait fait plaisir !)

Ça fait un an, papa, que je ne t’ai pas dit que je t’aime. C’est faux, je te le dis encore chaque jour, mais je ne vois plus le sourire gêné que tu m’offrais en guise de réponse.

Ça fait un an papa, et je m’ennuie.

Je t’aime.

Nancy Pedneault

Papa, maman : j’ai réussi ! Texte : Ghislaine Bernard

Bonjour papa, bonjour maman. Vous m’avez donné la vie et bien plus encore. Nous n’avons pas

Bonjour papa, bonjour maman.

Vous m’avez donné la vie et bien plus encore. Nous n’avons pas toujours été en bons termes. Nous avons vécu des bons et des très mauvais moments, mais nous avons vécu ! Aujourd’hui, j’ai quarante-deux ans. Vous n’êtes plus là ni l’un ni l’autre pour le vivre avec moi. J’aime à penser que vous êtes là, quelque part. Que vous avez appris qui je suis, ce que je suis. Mes peines, mes combats et mes joies, mes victoires.

Vous n’êtes plus là pour que je puisse vous crier haut et fort ma fierté, pour que je reçoive la vôtre.

Papa, on s’est très peu connus, pratiquement pas. Mais je crois que si les choses avaient été différentes, nous aurions pu avoir une relation père-fille vraiment épanouissante. Je ne peux pas refaire le passé, je l’ai accepté maintenant, papa. Toute ma vie, tu as manqué à celle-ci, mais aujourd’hui j’ai envie de te parler.

Maman, il n’y a pas si longtemps, je pouvais encore entendre ta voix. Je pouvais te voir, te serrer dans mes bras. Notre relation a été tumultueuse par moment, ne sachant pas trop laquelle de nous deux était le parent… Mais maman, tu es partie l’été passé et j’aurais voulu te partager ce que je viens de réaliser.

Mes parents, vous deux, qui chacun à votre façon avez fait du mieux que vous pouviez avec la personne que vous étiez. Vous aviez vos démons, vos propres combats. Je n’ai pas toujours compris ceux-ci et j’ai encore moins accepté certains. Mais je sais, autant dans mon cœur d’enfant que j’étais que dans celui de la mère, de la femme que je suis aujourd’hui, je sais que vous m’aimiez. Vous pour moi, vous souhaitiez le meilleur.

Alors voilà, aujourd’hui, je vous écris, à tous les deux, en même temps ! Même si je n’ai aucun souvenir d’un tel moment. Même si aucune photo en ce monde n’existe de nous trois réunis : je ressens le besoin de vous parler, ensemble.

Papa, maman : j’ai réussi !

Je suis une maman comblée, amoureuse d’un homme merveilleux en tout point de vue. Mais surtout, la fillette, l’adolescente révoltée, blessée et colérique que j’ai été est du passé. Je suis une femme qui s’accomplit jour après jour. Malgré tous nos déboires, vous avez contribué à développer de la femme qui vous écrit cette lettre et dont je suis fière !

Aujourd’hui, j’ai été diplômée !

Je suis une professionnelle dans le domaine qui a géré toute ma vie : la santé mentale.

Je comprends tellement de choses maintenant, j’ai fait la paix avec beaucoup d’autres. Oh, il me reste du chemin à faire, mais j’y suis !

Tous les deux, vous m’avez donné une valeur inestimable, qui aura toujours été ma plus grande force, pour laquelle je vous remercie : celle de ne jamais abandonner.

 

Simplement, Ghislaine

C’était mon père

Ça a été un débat, avec ma tête et avec mon cœur. Peu importe, après réflexion, les gens ont

Ça a été un débat, avec ma tête et avec mon cœur. Peu importe, après réflexion, les gens ont le droit de savoir. Savoir le pourquoi, les raisons fondamentales des non-dits de notre famille.

En sixième année, quand j’ai décidé d’aller faire mon secondaire chez papa, j’étais tellement contente de pouvoir profiter d’avoir une sœur! Les bébés, j’adorais ça! Elle est arrivée, je n’avais pas le droit de la voir, de la prendre… pour plein de raisons qui sont hors de mon contrôle.

Un jour, je suis seule à la maison, avec papa. Il est tard. Je devrais dormir, mais ce n’est pas le cas. Je monte aux toilettes, papa écoute la télé. Je ne suis pas à l’aise, je le sens pas. Mais je fais ce que j’ai à faire. J’arrive pour sortir. Papa est là, nu. Il me force à rester dans la salle de bain, il m’assoit sur la sécheuse, de force. Il me dit qu’il veut me montrer c’est quoi, comment ça marche. Je me débats, je crie je frappe, j’ai vraiment peur…. Je finis par pouvoir me sauver, descendre à ma chambre.

À partir de ce soir-là, je ne m’endormirai plus avant de savoir que papa est monté, avant d’entendre ses pas monter l’escalier.

Par la suite, une autre fois, ma belle-mère n’y était pas. Il descend, dans ma chambre. Il met sa main sur ma bouche, je suis sur mon lit. Il me touche, je me débats. Mon instinct de protection embarque, je suis enragée… et tout d’un coup, la belle-mère arrive. Son commentaire: bonnnn… pourquoi elle crie encore? C’est poche mais en même temps, j’ai tellement été contente qu’elle revienne tôt cette journée-là.

Une journée, la nièce de ma belle-mère reçoit son call pour sa transplantation. Elle part pour Québec. Je suis seule avec papa et pour un bon bout… Là, j’panique. Je supplie grand-mère de me ramener chez elle, je veux aller vivre là-bas.

Je pars, je suis démolie mais je survis. Je continue mon secondaire. Un jour, je me fais appeler au secrétariat. Un travailleur social est là, il veut me parler.

Je suis stressée, j’comprends pas trop. Il commence à me parler, c’est léger. Puis bang!, la bombe est lancée. Ma sœur a fait un signalement… Ma petite sœur a fait une plainte. Notre père a eu des gestes déplacés envers elle. Est-ce que j’étais au courant? Comment j’me sens? Est-ce que j’ai vécu une situation déplacée moi aussi?… Beaucoup d’informations, beaucoup de questions, et y a moi, gelée, qui doit tout gérer. Je dois mettre en place mes idées, je dois absorber un esti de choc. Le reste est flou, pour vrai. Le travailleur social repart, je suis laissée avec moi, ma tête, mon cœur… J’comprends pas, j’comprends rien…

Je dois aller dîner chez ma mère… Pas mal la dernière place où je voudrais être. Je marche avec mes amis, eux ils vont dîner chez eux, moi j’dois aller affronter ma mère, ma sœur.

J’finis par arriver, le reste est toujours flou. Pour vrai, tout le reste est dans un brouillard… J’suis brisée enragée…. contre la terre entière. Pourquoi moi, pourquoi nous…. On est allé en cour, ç’a été compliqué. Papa a gagné, si on peut vraiment appeler ça une victoire.

On a été plusieurs années sans avoir de contact. Plus tard, avec ma sœur, on a décidé de passer par-dessus. De connaître notre demi-sœur qui savait même pas qu’on existait. On veut créer un lien. On décide de ne plus parler de cette histoire, de taire tout ça. À la limite, on a même décidé de nier au besoin.

Plusieurs années passent. Un jour l’été d’après, j’ai un déclenchement quand j’le vois jouer avec la fille de mon chum dans la piscine au camping… My god, s’il devait lui toucher, s’il avait un petit geste déplacé, qu’il se passait quelque chose. Comment je pourrais vivre avec ça? Comment je pourrais accepter d’avoir fermé mes yeux?

Je ne peux pas. Pour vrai, je ne me pardonnerais jamais… Je veux que personne ne vive ça, sincèrement.

Voici mon histoire. Désormais, je n’ai plus de contact avec mon géniteur. Pour protéger mes enfants, ceux de mon conjoint, les enfants de mes amis… J’ai décidé de ne plus nier ce qui est arrivé. Si quelqu’un me pose une question, je serai honnête, je n’ai plus à me sentir coupable.

Je le dis maintenant, pour moi mais aussi pour ma sœur. J’ai terminé de m’en vouloir, d’avoir honte, mais surtout, je n’ai pas à le protéger. Plus maintenant. Il doit assumer les conséquences de ses actes, assumer le fait qu’il a brisé des vies… Heureusement, on a eu maman. On a été bien entourées.

Il ne faut pas hésiter à dénoncer, même plusieurs années plus tard… Les gestes que j’ai subis, que ma sœur a subis, ça a brisé des vies, les nôtres mais aussi celles de ma mère, de son conjoint de l’époque.

J’ai cheminé dans ma vie, l’adulte que je suis, c’est certainement pas grâce à lui. Ma vie n’a jamais été un long fleuve tranquille, mais désormais je vis plus en paix, je suis où je suis dans la vie parce que je suis une battante, je suis heureuse et ça, il ne pourra plus jamais me l’enlever.

 

Julie

Cher 27 novembre

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Cher 27 novembre 2005, que ce soit en 2008, en 2013 ou en 2020, je ne t’aime pas. Je te déteste même. Je t’haïs. Tu as volé une partie de moi, une partie de ma sœur, une partie de ma mère, une partie de ma famille. 2020 est déjà difficile, je ne peux pas être avec ma sœur ou ma mère ni les serrer dans mes bras.

Cher 27 novembre 2005, tu m’as pris mon père, mon papa, mon papounet. Sans avertissement. Brutalement arraché à nos vies. Détruite, anéantie, en douleur constante. Tu me l’as pris devant mes yeux, des images que je ne peux pas effacer de ma mémoire. Des images horribles, traumatisantes.

15 ans. Ça fait 15 ans qu’à chaque 27 novembre, je revis la journée, minute après minute, je me rappelle quand il tombe, le son que ça fait, le voir convulser, voir le chaos régner partout autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, marcher pieds nus dans la neige parce que je suis en panique. Voir mon père sortir de la maison les deux bras de chaque côté de la civière et un ambulancier par‑dessus qui fait le massage cardiaque. Ce genre d’images ne disparaît pas et ne disparaîtra jamais.

15 ans. Savais-tu, cher 27 novembre 2005, que cette année a une signification affreuse ? 2020 signifie que ma sœur a vécu la moitié de sa vie sans son père. Oui, elle avait 15 ans quand tu nous l’a pris. 15 ans. Ça fait beaucoup d’années. Certains diront « Ben ça doit être moins pire avec le temps. » La réponse est simple : NON. Comment ça devrait être moins pire ? J’étais très proche de mon père, nous n’avions pas besoin de parler pour comprendre l’autre. Notre père était un papa présent, attentif, fier de ses filles et de sa femme. Comment le fait de perdre un parent peut devenir moins pire ? Oui, je suis capable de parler de lui sans pleurer et même d’avoir un sourire sur mon visage, mais la douleur de sa perte est là, vive. Je m’ennuie de lui chaque minute de chaque jour. Je m’ennuie d’appeler quelqu’un « Papa ».

Cher 27 novembre 2005, j’aimerais tant t’oublier, passer par-dessus cette date, par-dessus le mois de novembre. Ça fait mal d’entendre mes enfants dire à quel point ils auraient aimé connaître leur papi Barbier. Ma mémoire a oublié le son de sa voix, son rire qui était contagieux ; son visage est flou dans mes souvenirs. Le temps, le temps ne guérit pas toujours tout. Le temps adoucit peut-être.

Ce 27 novembre, je vais regarder des photos et des vidéos de toi, papa. Je vais pleurer, me rappeler chaque instant cette journée parce que c’est plus fort que moi. Je sais qu’à 13 h, tu vas tomber. À 13 h 5, je vais appeler le 911. À 13 h 15, je vais sortir dehors et mon voisin va entrer dans la maison pour faire le RCR. À 13 h 20, la police va arriver. À partir de 13 h 30, des pompiers vont arriver. À 13 h 40, l’ambulance va arriver. À 14 h 30, les ambulanciers vont sortir mon père et le mettre dans l’ambulance. À 14 h 40, je vais appeler le travail pour dire que je n’entre pas. À 15 h, ma sœur, mon chum et moi, on va partir pour l’hôpital. À 15 h 20, on va courir jusqu’à la porte de l’urgence. À 15 h 22, on va voir le médecin et une infirmière sortir de la salle familiale et à 15 h 27, mon oncle va nous annoncer que papa est parti, son cœur a lâché.

À 15 h 30, mon monde s’est effondré.

Je t’aime papa et je m’ennuie tellement de toi.

Cindy LB

Mon père m’a appris

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères et j’aimerais en profiter pour

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères et j’aimerais en profiter pour faire un petit bilan de ce que mon père m’a apporté.

Mon père est le genre d’homme qui a fait sa chance dans la vie. C’est le garçon qui a lâché l’école et qui est devenu, avec le temps, gestionnaire des archives et de la numérisation dans un grand hôpital. Il a travaillé extrêmement fort toute sa vie pour se rendre où il voulait. Mon père m’a appris le travail, l’endurance et la persévérance.

Mon père a toujours défendu les plus démunis du mieux qu’il pouvait. Que ce soit en s’impliquant dans les syndicats ou en allant aux manifestations de tous genres, il est toujours là pour défendre ceux qui en ont besoin. Il m’a souvent dit : « Qui ne dit rien consent » et ça m’a marquée. Mon père m’a appris l’acceptation et la solidarité.

Mon père a toujours mis les femmes de sa vie à l’avant-plan. Il a traité et traite encore ma mère comme un trésor. Pour lui, le respect et l’amour sont très précieux. Mon père m’a appris à connaître ma valeur et à ne pas attendre moins des autres que ce que je mérite.

Mon père a vaincu un cancer des poumons. Il vit avec des problèmes d’emphysème et se bat depuis quelques années contre un cancer de la prostate incurable. Malgré tout, il ne voit que le positif dans la vie et continue de faire rire tous les gens qu’il croise. Mon père m’a appris la force et la résilience. Il m’a appris que l’humour ne sauve pas des vies mais en soulage beaucoup.

Mon père a eu trois enfants de deux femmes différentes. Jamais il ne nous parlait de mon frère comme étant mon demi-frère. Nous ne sommes qu’une fratrie et nous ne nous aimons pas moins pour ça. Mon père m’a appris que les liens du sang ne veulent rien dire quand on parle de famille et d’amour.

Mon père est toujours prêt à aider. Que ce soit pour faire des commissions pour une personne, amener une autre voir le médecin, laver le linge sale de ses filles, faire des plats pour d’autres et j’en passe. Malgré le fait qu’il soit fatigué et que son corps souffre, il répond toujours présent. Mon père m’a appris l’entraide et le soutien.

Malgré le fait qu’il n’a pas eu le meilleur des exemples, mon père a été et est toujours le meilleur père du monde. Merci pour tous les apprentissages et toutes les belles valeurs que tu m’as transmis. Je t’aime très fort et je suis contente que Béa puisse t’avoir dans sa vie.

Le plus fort, c’est mon père.

Anouk Carmel-Pelosse

Le jour où ma vie a basculé

Le matin du 27 novembre 2005, le ciel était bleu, aucun nuage en vue.

Le matin du 27 novembre 2005, le ciel était bleu, aucun nuage en vue. Une légère couche de neige s’était installée durant la nuit. Mes parents étaient partis déjeuner ensemble. Ils étaient si amoureux.

Lorsqu’ils sont revenus, mon père est allé pelleter et ma mère et moi avons commencé à regarder la télévision. Quand mon père est entré, il était essoufflé. Il est venu s’asseoir par terre, il a enlevé son chandail et s’est installé avec une jambe relevée contre sa poitrine. Il serrait sa cuisse et son genou contre son plexus.

Cette position était celle qu’il prenait lorsqu’il ne se sentait pas bien. Mon père était né avec une cardiopathie congénitale, la maladie d’Ebstein, une maladie rare. Il avait un trou dans son cœur. Selon les médecins, il ne devait jamais atteindre l’adolescence et encore moins l’âge adulte. Dès que nous avons su parler, ma sœur et moi avons appris à composer le 9-1-1 et à dire « Mon papa est cardiaque et il est… ».

Je lui ai demandé s’il allait bien. Il m’a répondu qu’il était essoufflé et avait un peu de palpitations. Il est allé se coucher pour essayer de faire passer tout ça. J’ai regardé ma mère et je lui ai dit que j’avais un mauvais pressentiment, que nous devrions appeler l’Institut de Cardiologie. Elle m’a répondu que papa allait nous dire quoi faire. Mon père s’est relevé cinq minutes plus tard, il a dit qu’il allait dans la douche. J’ai demandé à appeler l’Institut. Il m’a dit que si après sa douche, il n’allait toujours pas mieux, je pourrais appeler.

Il est allé dans la douche, il y est resté trois minutes. Il est sorti et « boom ». Ma mère et moi avons couru jusqu’à la salle de bain. En ouvrant la porte, j’ai vu mon père convulser au sol en vomissant. J’ai appelé les urgences, « Mon papa est cardiaque et il est tombé, il convulse ». Lorsque j’ai prononcé cette phrase, je n’avais plus dix-neuf ans, mais cinq ans. J’ai donné le téléphone à ma mère pour qu’elle puisse décrire ce qui se passait. Ma sœur est montée du sous-sol en demandant ce qui se passait. J’avais pris mon cellulaire et j’ai juste eu le temps de lui dire « Papa » quand mon oncle a répondu au téléphone. J’ai expliqué ce qui se passait. J’ai vu le visage de ma sœur se décomposer devant moi. Nous sommes sorties pour attendre l’ambulance. J’avais appelé mon amoureux qui était pompier volontaire pour la ville, et son beau-père était le chef de la caserne de notre secteur.

Ma voisine d’en face a crié à son mari que quelque chose s’était passé et il a couru jusque dans la maison. Quand mon copain est arrivé, il m’a dit qu’il avait appelé son beau-père et ce dernier avait lancé un appel à l’aide pour nous. Plusieurs pompiers avaient répondu. Il m’a interdit d’entrer dans la maison tant que les ambulanciers seraient là. J’ai décidé d’aller me réfugier dans le camion avec ma sœur.

Après une longue attente, des gens ont commencé à sortir de la maison. Un ambulancier et un pompier sont sortis en trainant la civière avec mon père et l’ambulancier qui continuait les manœuvres. Quand je suis entrée dans la maison, je suis allée chercher le chandail des Canadiens de Montréal avec le nom BARBIER écrit derrière. J’espérais qu’il pourrait sauver mon père comme la dernière fois lors de son opération en 2001-2002.

Ma sœur, mon copain et moi sommes partis vers l’hôpital. Nous avons couru dans le stationnement jusqu’à la porte de l’Urgence. On nous a dit d’aller dans la salle familiale. Quand j’ai tourné le coin, j’ai vu un homme et deux femmes en sortir. Nous sommes entrés dans la minuscule pièce. Ma mère et son frère étaient là, assis sur un divan.

Mon oncle s’est levé et a demandé à ma sœur et moi de nous asseoir de chaque côté de maman. Il a fermé la porte du minuscule salon. Mon oncle s’est accroupi devant nous.

« Les filles, vous allez devoir être fortes. Vous savez combien je vous aime et combien j’aime votre mère. Sachez que je serai toujours là pour vous. » Sa voix s’est cassée, ses yeux se sont remplis de larmes. La tête de ma mère s’est penchée vers l’avant.

« Les filles, papa est parti. Son cœur n’a pas recommencé à battre, malgré tous les efforts du personnel médical. Papa est mort. »

J’ai vu mon amoureux s’effondrer au sol, en larmes. Tout le monde pleurait dans la pièce. J’ai tourné la tête vers la fenêtre, j’ai regardé le ciel bleu. Il faisait si beau dehors.

« Je veux sortir », ai-je dit.

Je me suis levée et je suis sortie dehors. Je me suis arrêtée au milieu du rond-point. Les mots résonnaient dans ma tête. « Papa est mort. Papa est mort. Papa est mort. » En boucle, sans arrêt. Ça faisait mal, de plus en plus mal. J’avais mal physiquement partout. On dit qu’avant de mourir, on voit notre vie défiler devant nos yeux. Moi, j’ai vu défiler devant mes yeux mes souvenirs et tous ceux qui n’auront jamais lieu, mon père qui m’amène à l’autel a mon mariage, mon père qui joue avec mes enfants, mon père que j’appelle pour avoir un conseil. J’ai senti quelque chose se briser en moi. J’avais tellement mal, mais tellement mal.

Le dimanche 27 novembre 2005 à 13 h, mon père est parti pour toujours. Mon père était un homme très drôle, un farceur, un homme généreux, attentionné, aimant, attachant, fier. Il touchait le cœur de chaque individu qu’il rencontrait. Il était ce genre de personne qui attirait toujours le bonheur. Il mettait un sourire sur les lèvres de tout le monde.

La douleur est toujours présente, elle est simplement plus tolérable. Même après quatorze ans.

Les jours passent. Les années passent. Chaque jour, je pense à lui et je m’ennuie. Mes enfants savent qui il est et je vais tellement parler de lui qu’ils vont avoir l’impression de l’avoir connu.

Mon père était mon héros. Mon idole. L’homme de ma vie. Mon roc. Mon confident. Mon meilleur ami.

Il est mon papa, mon papounet.

Je t’aime papa. Tu me manques terriblement.

Cindy LB

Souvenirs d’orpheline

Je cherchais une photo de lui,

Je cherchais une photo de lui, une photo de nous. Impossible à trouver. L’album hommage que j’ai fait il y a dix ans pour faire passer le motton ? Disparu ! Mystère… Alors je dois me contenter de vous parler de lui, disparu il y a 35 ans, aux griffes d’un long cancer du cerveau. Devenu introuvable comme ses photos, sauf dans nos mémoires.

Lui, c’est mon papa. C’est le mari de ma mère, le père de mes frères. C’est le petit frère de ses frères et sœurs, le grand frère de sa petite sœur qu’il a vue naître. Le fils de ses parents, aussi partis. C’est le grand-père de mes enfants. Ils ne l’ont pas connu, n’ont jamais entendu sa voix, mais l’appellent quand même Grand-Papa André. Et ils l’aiment. Ce qu’il aurait donné pour entendre leurs rires…

Lui, c’est l’ami de plusieurs, l’ennemi de personne. C’est un gars de bois et de pêche. Je soupçonne qu’il partait plus à la chasse au ressourcement et aux bons moments entre chums qu’à la pêche aux poissons. C’est l’entraîneur et l’arbitre de hockey qui m’amenait dans la chambre des joueurs, comme si j’avais été one of the boys. C’est l’instructeur de l’Institut de police et le policier qui se donnait un air sérieux avec sa moustache parfaitement taillée, mais qui était un blagueur doux comme une écharpe en mohair. C’est d’ailleurs lui qui m’a ramenée de l’hôpital il y a presque 43 ans, dans son auto de patrouille pour me garder en sécurité. La légende dit qu’il avait même allumé ses gyrophares pour annoncer mon arrivée sur terre. Un papa fier…

Lui, c’est le gars qui prenait sa marche dans le village chaque jour où sa santé et son niveau d’énergie le lui permettaient. Tout le monde reconnaissait sa tuque noire qui protégeait les traces laissées par les scalpels et son crâne chauve. Tout le monde le saluait, s’arrêtait pour lui jaser, pour prendre de ses nouvelles. Lui, c’est l’humain-ange qui apaisait ceux qui le voyaient passer.

Lui, c’est un grand amoureux de la nature et des papillons. Un croyant qui priait sans essayer de convaincre et qui prenait sa petite 50 en famille le samedi soir en riant. Bref, un être équilibré.

Lui, c’est celui qui m’a fait assez confiance pour me permettre d’utiliser ses outils avant que j’entre en maternelle. Celui qui m’a enseigné à prendre mon bain, à reconnaître les rouge-gorge et à cueillir le thé des bois. C’est aussi celui qui nous servait nos repas dans les casseroles quand c’était son tour de nous faire manger.

Lui, c’est un auteur qui a écrit un livre malgré la douleur, mais qui est décédé avant de pouvoir le publier. C’est sa mort qui m’a convaincue d’écrire plus tôt que trop tard.

Imaginez ce qu’il aurait pu nous transmettre s’il avait vécu aussi longtemps que les parents devraient vivre !

Mais je suis chanceuse, parce que ma maman a choisi de revêtir le double rôle de papa-maman. Depuis 35 ans.

Nathalie Courcy

Mon papa, confiné

Dans quelques jours, ce sera la fête de mon papa. Il aura 73 ans. Mon

Dans quelques jours, ce sera la fête de mon papa. Il aura 73 ans. Mon papa est atteint d’une maladie grave des poumons, une maladie dégénérative et malheureusement, elle ne se guérit pas.

Mon papa, comme beaucoup de papas, est confiné. S’il sort, il met sa vie en danger. Comme la plupart d’entre nous, vous me direz. Oui. Mais lui, ses poumons fonctionnent à moins de 30 %. Mon papa a des poumons malades.

Je lui ai donc formellement interdit de sortir. J’ai mal en dedans. J’ai mal de devoir lui dire quoi faire. J’ai mal aussi de voir que beaucoup de papas, de mamans et de grands‑parents sont prisonniers. J’ai mal de savoir qu’il y a des gens malades qui ne peuvent voir leur famille et qu’ils sont confinés, seuls.

Mon papa est dans une maison remplie d’amour. Une maison où les gens font attention, où les gens ne sortent pas vraiment sauf pour l’essentiel. Une maison où le lavage de mains devient presque une manie et où une crise d’hystérie surgit si la personne entre sans le faire. Mon papa est, je crois, bien entouré. Oh, ce n’est pas toujours facile, comme dans toutes les maisons, mais mon papa n’est pas seul. C’est ce qui compte.

Je lis de plus en plus des témoignages de préposé. e. s ou d’infirmiers. ères qui racontent comment les personnes âgées sont isolées et comment ces humains sont maltraités, mal nourris, mal aimés. J’ai mal en dedans.

J’ai souvent mal en voyant mon papa ne plus travailler et ne plus avoir de souffle. Sa santé va bien, mais son souffle ne va pas, lui. Ses poumons malades ne vont pas bien, eux, mais il me dit qu’il est heureux parce qu’il n’est pas seul. J’ai toujours peine à le croire. Je sors toujours de sa chambre avec le cœur en miettes. Et lui, il sourit, tout le temps!

Depuis le confinement, je réalise peu à peu ce que mon papa a toujours voulu me dire. Je réalise que j’ai fait le bon choix. Avoir les gens qu’on aime loin de soi en sachant qu’ils sont malades, il n’y a rien de pire. J’ai une pensée pour celles et ceux qui le vivent. Vraiment.  

  • Papa, tu peux descendre, le souper est prêt!

Tranquillement, je vois une petite tête blanche descendre l’escalier, à son rythme bien sûr, le sourire aux lèvres pour déguster un bon repas, en famille.

Oui, mon papa habite avec moi et en cette période de confinement, nous sommes bien heureux de nous avoir! Bonne fête papa!

Tania Di Sei

L’armoire en coin

Vous sav

Vous savez, celle qui sert de fourre-tout…

Dans sa partie au-dessus du comptoir. Trois étages de pur fouillis. Ici, le royaume du pêle-mêle. Les plats de plastique, les couvercles – avec le temps, pas nécessairement des couples bien assortis – et, pour la tablette du haut, les trucs rarement utilisés. Utilisés? Il faut dire que l’organisatrice responsable avait les limites de son 1,58 m.

Au moins, elle savait me rendre utile en cuisine.

Je vide le lave-vaisselle. J’ouvre la porte… Ça me tombe dessus en cascade. Des couvercles, surtout. Tôt le matin, un véritable défi pour le Dalaï en moi. J’ai le goût de pester. Pire, de la réveiller. Après tout, c’est bien de partager avec la maisonnée ses états d’âme. Non?

Je sais que c’est elle. Je l’ai vue, hier, se préparer des lunchs. Des pâtes, avec une sauce qu’elle n’aurait jamais aimée si j’avais osé. Résolue. Avec toute l’assurance de sa génération de branchés. Y compris pour utiliser un rond mal adapté au chaudron. Les ados, un conseil… il doit, idéalement, avoir le même diamètre que le chaudron utilisé. Je me doute qu’ils ne doivent pas en parler sur YouTube.

L’évier est rempli de bonnes intentions.

Ses premiers lunchs de travail. Pour son premier vrai travail. Un horaire à respecter, un uniforme à laver. Souvent. Je la trouve si belle en uniforme, elle me rappelle les agents de bord d’Air France. Ses premières payes rapidement flambées. Surtout pour des souliers. Lorsqu’elle a réalisé que la mode ne résiste pas à la douleur de travailler de longues heures debout.

Elle me raconte son quotidien. Comment les clients la félicitent pour son sourire. Un sourire qu’on voit de plus en plus, nous aussi. Qu’elle est appréciée de ses collègues. T’sais, même celles de ton âge, papa. Ouch! Bien sûr, quelques gaffes. Manipuler rapidement des trucs toute la journée, des fois… Dans ce nouveau monde, elle se sent valorisée.

Je reviens à l’armoire.

Ma fille fait des démarches d’autonomie. Pour se prendre en charge, de son mieux. Ça me fait réfléchir à mon rôle de parent. Le temps passe si vite. Je m’entends encore lui chanter « Mon Joe », pour l’endormir. Une dépendance totale. La mienne. Je dois alors accueillir tout aussi tendrement ses essais… et ses erreurs.

Je souris.

Elle me donne l’occasion rêvée de faire un grand ménage. Il est plus que temps. Surtout que, pour ma part, je n’ai rien à craindre. Personne ne me dira quoi faire. Ni ne tentera de m’expliquer la logique de base/armoire 101. Ça me manque, cette complicité imposée. J’apprécie alors davantage la chance de voir ma fille évoluer, sous mes yeux.

Je reste tellement fier de toi, ma fille…

 

michel

 

Ses premières angoisses d’ado

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Avant le départ du père de mes enfants, nous avons eu plusieurs discussions sur l’avenir. Ses demandes à lui étaient simples et claires : « Je veux que tu refasses ta vie, que tu sois heureuse. » C’est deux ans après son départ que j’ai commencé à ressentir l’envie de voir d’autres hommes. Mon but à ce moment n’était pas de trouver l’âme sœur une deuxième fois, mais bien d’avoir quelqu’un avec qui sortir, avec qui partager de bons moments, sans pour autant que ce soit sérieux. En fait, je ne suis pas certaine que même aujourd’hui, je suis prête pour une relation de couple sérieuse et engagée.


Il y a plus de quatre ans maintenant, j’ai rencontré un homme qui me permet de vivre ce genre de relation stable mais à temps partiel. On se voit une ou deux fois par semaine, parfois tard le soir; on fait une activité une fois par mois, on passe du bon temps ensemble, pour nous. J’ai bien expliqué aux enfants quand ils l’ont rencontré qu’il n’est pas dans nos vies pour prendre la place de papa, mais bien pour accompagner maman.


Cette relation avait toujours été bien acceptée des enfants, mais depuis un certain temps, quand je leur mentionnais qu’il venait souper ou faire un tour, ma fille roulait des yeux, paraissait irritée et fâchée. Elle n’avait jamais fait ça auparavant. Avant, quand je mentionnais son nom, elle était contente et avait hâte de le voir. Elle disait se sentir en sécurité lorsqu’il était dans la maison.

 

Ma grande a eu treize ans il y a quelques jours et je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui la tracassait. Comme nous étions seules toutes les deux parce que son frère jouait avec un ami, je lui ai posé la question. Je lui ai demandé pourquoi elle avait ce comportement ces derniers temps. Sa réponse fut celle‑ci : « Maman, j’ai peur qu’il prenne la place de papa! »

 

Et voilà… comme toute jeune fille, je savais bien qu’il se passait quelque chose dans son petit coco. Les dernières années de vie de leur père, ma fille a passé beaucoup de temps seule avec lui. Ils avaient développé une belle relation père-fille. Je comprenais donc maintenant pourquoi j’avais droit à ce comportement quand je parlais d’un autre homme. Pourtant, en sa présence, elle ne laissait rien paraître, discutait avec lui, faisait des farces.


J’ai donc bien expliqué à ma grande que jamais personne ne remplacerait son père. Que son père est dans son cœur pour toujours et que ce qu’il désire plus que tout au monde, c’est qu’elle soit heureuse même s’il lui manque au plus haut point. Je lui ai fait comprendre que dans la vie, il n’y a personne qui peut remplacer une personne qu’on aime. Que les gens qui croisent notre chemin sont là pour nous apporter quelque chose, mais non pour en remplacer d’autres.


Ce soir‑là, c’est le cœur rassuré et la tête légère que ma belle grande fille est allée se coucher en prenant bien soin de me dire : « Merci d’être une maman aussi merveilleuse, ma belle maman! »


Ça fait tellement de bien…

 

Annie Corriveau

Parler au mur?

Les joies de partager la vie d’une adolescente de quatorze ans…

Les joies de partager la vie d’une adolescente de quatorze ans…

Dès que je prononce « shoeclack » ou « bébé lala », je fais carrément rire de moi!

Vous auriez dû voir sa réaction quand j’ai écrit « Pouce par en haut » au long. En réponse à un de ses SMS. Juste parce que je ne savais pas où le trouver sur mon nouveau portable. Ce iBidule qui me fait quémander son aide pour utiliser des fonctions ou des applications. Au moins, ses amies m’ont trouvé cute. Comme quoi d’autres ne me verraient sans doute pas comme elle…

Bien oui, dans mon temps — pour elle, celui de la découverte de l’Amérique, juste avant l’invention de l’Internet sans fil — on désignait ainsi des espadrilles. L’autre servait presque affectueusement pour dire combien un comportement n’était pas « su’a coche ».

Existe‑t‑il un guide Parents pour les parfaits, version clip YouTube? Pas encore, sans doute, puisqu’il aurait déjà un effet viral. En attendant, je vais prendre le risque. Qu’elle finisse par me lire en secret.

Ma fille, je t’aime! Depuis la mort de ta mère, alors que tu n’avais que dix ans, je suis la seule personne pour te le démontrer au quotidien. Bien malhabilement, comme nos modèles de parents.

Tu comprendras bien tout cela un jour. Confidence, mon déclic avec ma mère s’est fait peu avant mes trente ans. Avec une courbe accentuée dès la naissance de mon premier rejeton…

Tu es vive d’esprit. Forte de l’assurance de ceux de ta tribu. Je ne peux te le dire, je suis convaincu que cette attitude te permettra de prendre ta place. Même si elle me rend la vie misérable dans l’intervalle. D’autant que toute cette supériorité ne s’exprime presque jamais dans tes résultats scolaires… (GIF de clin d’œil)

Ton impertinence me fait rire, mais ne pousse pas trop ta chance…

Je tolère aussi bien mal ton occupation des espaces communs. Vous êtes combien déjà? Quoi, tu es seule… Une vraie fifille, plus que toute autre femme qui a partagé ma vie. De près ou de loin. Je ne parle même pas de ton antre, celui où le chat ne va plus. Il ne saurait où poser une patte…

Constate au moins mon respect de ton style de vie, aucune photo de tout ça sur Facebook… Pas de post de mes états d’âme. Ni de vidéos de tes performances oscarisées, chaque matin. On a compris, tu n’es pas une morning person

Si j’ai décidé de te dédier un texte, c’est que tu as rapporté cette semaine à la maison… un Méritas scolaire! Ton tout premier. Tes yeux brillaient, derrière ta carapace d’indifférente. J’ai remarqué.

J’ai alors aussi réalisé que je n’en avais jamais eu. Malgré tout le compétiteur maladif que je suis!

Je ne serai jamais ton ami, ni même, sans doute, à la hauteur de tes attentes. Toute ma vie, tu seras néanmoins une des personnes que j’aime. Oui, plus que tout, j’ai ton bonheur à cœur. Je suis encore et depuis le début le même père, un « Revello »! Qui fond d’admiration devant la personne que tu deviens.

Je suis fier de toi, genre…

michel