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Ce que je dirais à l’adolescente que j’étais – Texte : Audrey Boissonneault

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J’me suis souvent demandé ce que je dirais à la jeune adolescente qui était à ma place, il y a quelques années.

J’ai trop souvent essayé de prendre exemple sur certaines personnes n’ayant pas la même façon de penser que celle que je suis aujourd’hui.

Alors, si je pouvais retourner en arrière, je me donnerais corps et âme pour que tu puisses lire la lettre qui suit.

 

Ma belle adolescente,

Comment vas-tu ? Et s’il te plaît, ne me réponds pas comme ta génération, avec un p’tit air blasé. Je le sais que tu essaies de prouver à tous que t’es correcte pis que t’es sortie sans aide de ta dépression. Tu le sais que t’as le droit d’avoir mal ? Tu le sais que t’as le droit de vivre ces émotions-là et que tu ne dois rien à personne ? Fille, il y a une seule certitude que tu peux avoir et c’est que la seule personne qui sera présente jusqu’à la fin, c’est toi. Seulement toi. Si t’es même pas capable de te rendre heureuse et sereine, qui va le faire ?

Parce qu’au fond, ta seule et authentique meilleure amie, c’est toi. Tu as des personnes exceptionnelles à tes côtés, sincèrement, mais n’oublie pas celle que tu es pour leur plaire. Tout comme les humains qui t’entourent, t’as eu tes bas et tes hauts. Trop souvent, tu continues à t’entêter à courir après plusieurs, alors qu’ils ne méritent même pas un coup d’œil.

De nos jours, tout ce qu’on fait c’est d’attendre : on attend de finir nos années au primaire pis ensuite on rêve à notre bal de finissante et à notre diplôme. On attend de tomber en amour pis d’être entourée par des amis incroyables. On attend de commencer le cégep, on attend à la dernière minute pour étudier pour nos examens. On attend après chaque événement. La première chose à laquelle on pense le matin est l’envie de se recoucher le soir même. On attend au lieu de profiter et de vivre. On attend que nos amitiés toxiques prennent un autre sens au lieu de les éliminer directement.

Nous avons si peur de décevoir les gens qui nous entourent, qu’on dit oui, toujours et sans arrêt. On s’en rend malade. On est méchant dans nos paroles, on arrête d’essayer de comprendre, on fait juste entendre ce qu’on veut. C’est plus facile de mettre la totalité des remords sur l’autre que d’assumer les siens. Alors, avant de passer à autre chose, je vais accepter mes erreurs.

L’adolescente d’hier n’est certainement plus la même que demain. Je n’ai jamais sous-entendu que j’étais la perfection incarnée ni que ma communication était impeccable. Je n’ai pas toujours su trouver les mots justes, j’ai été injuste, oui. En tant que jeune adulte qui se cherchait énormément, ça équivaut à être prise dans un trou noir, ne rien voir, mais absolument vouloir sortir. Donc tu essaies de prendre un chemin sans savoir si c’est le bon. Rien ne justifie mes erreurs, mais je ne suis pas seule. Plus maintenant, je me suis longtemps remémoré tes mots crus. Ils m’ont laissé un goût amer si longtemps. J’me suis tant posé de questions dans les derniers mois ! Des thérapeutes j’en ai vu aussi. Je me suis attaqué le cœur en relisant chacune de tes phrases. Tu sais, je pense qu’il serait temps que tu te regardes aussi dans le miroir, parce que plus jamais je ne m’excuserais pour ce que tu as voulu entendre. Je me pardonne et je crois qu’il serait temps que tu le fasses aussi, parce que désormais, c’est derrière moi.

Ma jeune adulte, j’peux te promettre que tu vas te trouver, malgré chaque chemin sombre. Tu vas tellement grandir au travers de ça, tu vas apprendre à ne plus aller vers ce genre de personnes, car vous êtes toxiques l’une pour l’autre. Alors, pardonne-toi ma belle, prends une grande respiration et ferme le livre. C’est le temps d’en ouvrir un autre.

Un pas et une erreur à la fois, tu vas te trouver. J’te le promets et je suis fière de la personne que tu deviens.

Audrey Boissonneault

 

Ta fin de session – Texte: Nathalie Courcy

Mon grand, Ma grande, On a les deux pieds en plein en décembre. Tu es à l’école depuis

Mon grand,

Ma grande,

On a les deux pieds en plein en décembre.

Tu es à l’école depuis plus de trois mois, non-stop. Pas de virtuel cette année, pas de pause.

C’est intense, je le sais !

Je te vois aller : ton agenda bien rempli, tes périodes d’études qui s’enchaînent, ta liste d’évaluations qui ne fait que s’allonger.

Je veux te dire que je te comprends et que je t’admire.

Je te comprends parce que je suis passée par là si souvent, pendant tellement d’années. J’avais du plaisir à me claquer toutes ces évaluations, tous ces travaux à remettre, mais c’était quand même exigeant. J’arrivais aux fêtes et je commençais à moucher dès que je remettais mon dernier essai. Systématiquement. Un signe que je fonctionnais sur la batterie de secours, même si je ne me donnais pas le temps de le ressentir.

Je t’admire parce que tu pourrais avoir mille autres préoccupations, mille autres occupations. Tu pourrais aller chiller avec des amis, aller magasiner, aller au gym, passer ton temps à chialer. Mais non. Tu t’appliques à bien faire les choses. Tu t’organises. Tu fais des efforts constants, résultats ou pas. Tu sacrifies des soirées en famille pour remettre un travail à temps. Tu prends le temps de préparer un cadeau personnalisé pour l’échange de cadeaux de ta classe. Tu mets même ton cadran la fin de semaine pour arriver à Noël en même temps que tout le monde. Tu prends même le temps de respirer, ce que j’ai appris à faire à quarante ans.

Wow et re-wow.

Quand je t’exprime ma fierté de te voir aller, tu me réponds humblement : « Oui mais maman, je fais juste mon travail ! Ma job présentement, c’est d’étudier… »

Ben oui. Permets-moi d’être reconnaissante parce que je le sais bien que les ados ne donnent pas tous la même importance à leurs études. Combien de parents s’arrachent les cheveux à essayer de convaincre leurs jeunes d’écouter en classe et d’étudier ? J’ai été de ceux-là, et j’apprécie d’autant plus que maintenant, tu choisisses de mettre les efforts sur ta réussite scolaire et sur ton cheminement personnel.

Je te l’ai dit, hein, que je suis fière de toi ? Ah oui, je me répète… Ça doit être mon âge vénérable. Tu ne m’obstineras pas là-dessus, certainement !

Je te l’ai dit, hein, que je suis là pour toi ? Si tu as des questions, des inquiétudes, si tu as besoin de lâcher ton fou, si tu as envie d’un câlin… je suis là ! Toi, tu fais ta job d’étudiante, ta job d’étudiant. Et moi, je fais ma job de maman.

Pis je t’aime.

Les fêtes s’en viennent. Promis, on va relaxer et s’amuser ensemble. Et je vais te laisser dormir.

Nathalie Courcy

Ce que tes murs murmurent – Texte : Sophie Barnabé

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement…

T’sais ma fille, j’pas folle ! Du moins, pas complètement… L’instinct maternel, c’est fort. Tellement que ça fait peur. Ça fait un an maintenant que tu nages à contre-courant de ces foutues vagues jugées trop fortes pour d’autres que toi. Oui, à contre-courant parce que normalement à ton âge, on suit les flots, on se laisse bercer par les vagues, on plonge, on apprend la vie contre vents et marées…

Inquiète, je lis sur la détresse des adolescents depuis le début de cette foutue pandémie. L’adolescence… cette période de transition, à la base compliquée quand tout va bien. Cette période où tu apprends qui tu veux devenir à l’aide de routines, de gaffes et de ces repères dont tu as tant besoin. Depuis un an, tu n’as plus de routine, plus de repères, et si tu fais une gaffe, ça pourrait tuer ta grand-mère !

Hier, quand t’es partie, j’suis entrée dans ta chambre. Juste ouvrir ta porte, ça a été compliqué ! Il m’aurait presque fallu un GPS pour trouver ton lit. J’me suis frayé un chemin entre tes souliers, ton coffre à bijoux renversé, des assiettes sales et une serviette mouillée. J’ai fait à peine trois pas avant de me frapper l’orteil sur ton ordi laissé au sol entre deux piles de vêtements froissés. J’te dis, en voyant ton bordel, j’avais juste envie de crier : « Ramasse-toé ! », de prendre toutes tes traîneries et de les jeter.

À la place, j’ai pris une grande inspiration. C’est bizarre, je sais, mais on dirait que ta chambre m’invitait à prendre un moment pour m’arrêter, observer et comprendre ta réalité… Elle semblait vouloir me parler. J’me suis assise sur ton lit dans la même position que celle dans laquelle je te retrouve parfois vingt-trois heures sur vingt-quatre depuis plus d’un an. J’ai regardé autour de moi. Ta toile était baissée. En un instant, je me suis sentie seule. Ça m’a serré dans l’ventre en t’imaginant, toi, à 16 ans. On dirait que les murs de ta chambre me chuchotaient un peu de ce que tu gardes en dedans.

Ton plancher, on n’en voit pas un pouce carré. Pourquoi autant de vêtements éparpillés alors que tu restes enfermée ? Depuis un an, pas de party ! Tes soirées se passent uniquement sur Snap ou sur TikTok. Les modèles qui te sont accessibles sont sur Insta… La meilleure façon de te valoriser rapidement auprès de tes amis, c’est par les photos… Tes vêtements au sol témoignent de tes dizaines de changements avant de trouver le bon kit. Celui qui te permettra de recevoir des likes, celui qui te donnera l’impression que tu fit. Parce qu’à ton âge, même si ce n’est que virtuel, on a besoin de sentir qu’on fait partie d’une gang. Ta chambre m’a fait comprendre pourquoi tu carbures tant aux réseaux sociaux et aux photos. Afficher ton look parfait est ton passeport pour rencontrer d’autres jeunes. Pour combler ton besoin d’appartenance, il faut prendre la pose…

Sur ta table de chevet, des fils pour charger. Ton téléphone, ta tablette, ton ordi… Encore une fois, ça ne ment pas. T’as besoin de communiquer, d’être en contact, de t’évader. Les fils sont entremêlés. Y’a tout plein de nœuds ! Probablement comme ceux que tu ressens dans ta gorge et qui t’empêchent de crier depuis qu’on t’a volé ta liberté.

Tu commençais tout juste à déployer tes ailes. À ton âge, on pète des bulles, on ne vit pas dedans. Depuis un an, la liberté, celle dont tu rêves, se trouve de l’autre côté d’un écran et c’est entre tes quatre murs que tu l’attends patiemment. La vraie liberté est de l’autre côté de ta fenêtre. Ce doit être pour ça que tu gardes ta toile baissée. Pour ne pas voir ce que tu manques. Les fils entremêlés servent bien plus qu’à charger… Ils servent à te connecter avec les autres, avec qui tu veux. Ils te permettent de voyager, d’oublier… parce qu’en ce moment, c’est ça, ta liberté. Ta chambre me l’a dit, ça aussi…

Sous ton oreiller, des papiers de bonbons. Je n’ose pas les compter, mais c’est clair que tu en as beaucoup mangé. Compulsivement. C’est vrai que c’est long, rester seule, sans sortir. On mange souvent par ennui… C’est angoissant aussi de penser qu’après tout ce temps sans les avoir vus, tes amis auront peut-être changé. Ton quotidien sécurisant, on l’a dérobé sous tes pieds sans t’y préparer ! T’aurais tant besoin de câlins et bien plus que juste les miens. En pleine pandémie, ta chambre me le dit, c’est entre ses quatre murs que tu te réfugies et ton réconfort s’alimente à grandes doses de sucreries.

Ton pupitre est recouvert d’une montagne de feuilles froissées, de bouchons de marqueurs mâchouillés, de coups de crayons remplis d’agressivité. Des travaux bâclés. Aucun parfum de fierté. Ça sent la démotivation à plein nez ! Pour apprendre, ça prend un encadrement global que seule l’école peut fournir. Certains pensent peut-être que les quatre murs d’une chambre forment un cadre suffisant… La pandémie aura réussi à te faire haïr l’école ! Quand t’as aucun phare pour te repérer, quand t’as aucune bouée pour t’accrocher, tu finis par décrocher…

Hier, pendant que j’étais assise sur ton lit, ta chambre m’a fait comprendre que ton bordel qui m’exaspère n’est en fait que le reflet de ta réalité… Depuis un an, ta vie est désorganisée, comme ta chambre. Comme toi. Respire un grand coup, la troisième vague arrive. J’le sais, c’est de plus en plus tough de rester la tête hors de l’eau. Tu descends de plus en plus creux. Nager à contre-courant, c’est épuisant. T’as besoin de sortir et voir le soleil, rigoler, boire en cachette et frencher… La troisième vague est là… Accroche-toi… Je ne sais pas à quoi, mais accroche-toi… à moi…

Sophie Barnabé

C’est ça, être ado

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes a

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes adultes, mais aujourd’hui, je vais vous parler de mon expérience dans la peau d’une ado. Je n’ai pas tout vécu encore, mais je vais essayer quand même.

Alors, commençons. Être ado, c’est quoi? L’adolescence est une des plus belles périodes parce que nous n’avons pas trop de responsabilités et beaucoup plus de liberté qu’avant, mais elle peut aussi être difficile chez certains. Parfois, on se sent comme le roi du monde et d’autre fois, on se sent comme un bon à rien.

C’est aussi là que nous vivons nos premières fois comme le secondaire, nos premiers amours, notre premier travail ou nos premières peines d’amour. C’est aussi à cette période que nous devons choisir notre métier, c’est quand même fou! C’est là que nous allons essayer plein de choses et faire plein de conneries, mais tout ça va nous aider à construire la meilleure version de nous-même.

À l’adolescence, on ne trouve pas nécessairement important d’aller à l’école, mais au fond de nous, on le sait que cela va nous servir toute la vie. Passer cinq jours par semaine assis en silence dans une classe, ce n’est pas vraiment notre passe-temps préféré. On préfère passer du temps avec nos amis, être dehors ou écouter Netflix avec un bon popcorn.

L’adolescence est une grande période de stress à cause de l’école, de notre choix de carrière et de tout le reste. C’est là qu’on voudra ressembler aux autres de peur d’être jugé ou rejeté. Là qu’on va apprendre à se connaître. Malgré toutes ces choses, c’est là que nous allons avoir le plus de plaisir. En gros c’est ça, être ado.

 

Léanne Lépine

Ton veston bleu poudre

Ce matin-là, je t’ai déposée devant le centre d’achats. Il é

Ce matin-là, je t’ai déposée devant le centre d’achats. Il était 9 heures. On était pile à l’heure. Je repartais immédiatement pour visiter une amie. Toi, tu reviendrais à la maison en autobus, à temps pour notre séance de bénévolat.

Ce matin-là, tu portais un veston bleu poudre. Tu l’avais toi-même acheté à la Saint-Vincent pour le modifier. Avec tes talents de couturière et ta créativité, tu en as fait un morceau vraiment cool, stylé, parfait pour ton âge et ton originalité. Parfait pour te démarquer pendant une entrevue.

Ce matin-là, tu es allée porter ton curriculum vitae pour un emploi à temps partiel, parce que tu as le goût de t’acheter du matériel d’art, de te payer des cours de guitare, et parfois une crème glacée. Tu avais fait la même chose avec ton CV qu’avec ton veston : tu as pris la version qu’on avait concoctée ensemble et tu l’as transformée pour que le document te ressemble. Tu as même ajouté un dessin de ton cru, pour te faire remarquer parmi tous les candidats.

Ce matin-là, j’ai ressenti une émotion semblable à celle que j’ai ressentie le jour de ta naissance, le jour de ta première rentrée scolaire. Un mélange de saut dans le vide et d’immense fierté. On a marché ensemble jusqu’à ce point de nos vies et peu à peu, ta main s’éloigne de la mienne. Tu t’élances dans le « vrai » monde, on coupe un peu plus le cordon. Je t’ai regardée t’éloigner et je t’ai trouvée belle. Comme toujours.

Ce matin-là, je me suis dit que la vie était belle avec toi.

Ce matin, tu m’as textée pour me dire « Maman! J’ai eu la job! ».

Wow! Ce n’est pas ton veston bleu poudre qui t’a donné ton emploi. Ce n’est pas ton CV ni ton dessin. C’est toi seule qui as atteint ton but. Tu as convaincu l’employeur que tu étais prête à vivre cette nouvelle étape. Tu m’as convaincue moi aussi.

Nathalie Courcy

Femme en devenir

Belle adolescente, femme en devenir…

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Belle adolescente, femme en devenir…

Ces derniers temps, plusieurs discussions concernant les réseaux sociaux m’ont interpellée. On parle entre autres de l’impact qu’ils ont sur les adolescents et ce débat‑là, chaque fois, me ramène à toi.

Tu es née fille, femme en devenir. Tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu vas marcher dans les traces de grandes dames, des femmes qui ont changé à jamais notre histoire. Le chemin parcouru est immense, et pourtant, nous sommes loin d’être à destination.

Ce qui me préoccupe, ce sont les conditions dans lesquelles tu vas devenir femme. Les réseaux sociaux font maintenant partie intégrante de notre quotidien, c’est un fait. Bien que les médias sociaux soient distrayants, les études et les statistiques commencent à parler et le portrait n’est pas joli. Pour avoir marché dans tes traces, je sais que l’adolescence est une période difficile et complexe, alors je m’inquiète réellement pour toi.

Comme j’aimerais te rassurer et te dire qu’on passe toutes par là, qu’on s’en sort toutes indemnes, mais ce n’est pas le cas. C’est malheureusement une roue qui tourne puisque beaucoup d’entre nous sont tombées à un moment ou l’autre de notre adolescence. La pression sur les femmes a toujours été grande à différents niveaux. Semblerait que les réseaux sociaux sont rendus un fardeau silencieux sur tes épaules et que les troubles alimentaires, la dépression, l’anxiété, les problèmes d’estime et une liste infiniment plus longue en sont quelques impacts. Comme je suis l’une des tiennes, j’ai envie de te dire…

Nous sommes toutes différentes et cela va de même pour nos besoins et nos valeurs. Tu vas te remettre en doute, te questionner, te laisser influencer au cours de ta vie d’adolescente et c’est normal. Cela dit, souviens‑toi toujours que la route qu’emprunte ta consœur n’est pas nécessairement tienne. Il pourrait t’arriver de dévier de ton chemin pour suivre celui d’une autre. Même s’il te semble plus intéressant pendant un moment, être à côté de ton chemin, sans te soucier de ton confort, pourrait t’user et te blesser.

Il n’y a pas qu’un modèle à idéaliser, même si on peut croire le contraire. Les réseaux sociaux mettent de l’avant quelques modèles de femmes plus populaires. Ne fais juste pas l’erreur de croire que ça se limite à ça. Tu n’es pas obligée de devenir l’une d’elles pour être inspirante, sauf si tel est ton désir. Inspire et va toucher les gens de la seule façon qui compte : la tienne. Du fond du cœur, je te souhaite de toujours avoir conscience de ta beauté, de ta valeur et de l’importance que tu as.

Le monde virtuel, c’est bien souvent de la poudre aux yeux et il faut s’en méfier. Toi, tu es bien réelle et tu dois t’écouter. Le nombre de likes ne détermine pas combien tu es jolie ou intéressante, et le nombre de followers ne détermine pas ton importance ni les gens qui t’aiment vraiment.

Alors s’il te plaît, ne laisse pas ce monde t’enlever ton étincelle.

Marilyne Lepage

 

Lettre à ma fille unique

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a ai

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a aidé Dr Elizabeth à te sortir et te voilà toute petite sur mon ventre. Les yeux grands ouverts dès tes premières heures de vie. Tu fais ton premier sourire à un mois jour pour jour et depuis ce temps, tu ne cesses de sourire et d’attirer le regard des gens.

Mais d’où te viennent ces cheveux roux et ces yeux verts? Moi qui attendais une petite fille blonde comme les blés… Partout où nous allons, les gens te sourient, te remarquent avec tes cheveux flamboyants et ta personnalité charismatique.

Tu étais debout à sept mois et demi, mais tu décides de prendre ton temps pour marcher. À seize mois et demi, un certain Vendredi saint, tu te décides à te lever debout et tu te mets à marcher sans aucune hésitation. Tu parlais peu et tout à coup, tu nous fais des phrases incroyables et nous dis : c’est magnifique! Tu nous suis partout, tu raffoles des sushis, des olives, des huîtres… Tu veux tout goûter! Même ton papa madelinot réussit à te faire manger du fort de homard et tu adores.

Vers tes deux ans, tu me dis : « Je t’aime maman » au moins vingt fois par jour. Tu t’inquiètes dès que je ne souris pas et me dis : « Maman, sois heureuse ». Comment ne pas fondre devant ces phrases? Quelques fois, je te regarde et me dis que tu grandis trop vite. Tu me dis que tu as hâte de prendre le gros autobus jaune, d’aller à l’école.

Tu me demandes un ordinateur rose pour tes trois ans. Tu veux un gâteau de fête à la vanille avec du rose et La Belle au bois dormant sur le dessus. Tes demandes sont précises et tu me parles souvent d’hier et de demain. Tu te souviens de petits détails comme la couleur du pyjama que ta tante portait lors de sa visite chez nous six mois plus tôt quand tu me vois avec un pyjama semblable. Comment peux-tu te souvenir d’aussi petits détails qui sont arrivés il y a des mois quand tu étais incapable de te déshabiller toute seule le soir pour prendre ton bain ou de monter sur la toilette?

Déjà à trois ans, tu remarques tout. Tu as même fait un commentaire sur le changement de couleur de mes ongles d’orteils pendant les vacances à Cape Cod dès que je suis entrée dans le chalet loué pour les vacances. Tu adores Madonna, me demande du Cabrel dans la voiture et tu veux que papa te fasse écouter du Jack Johnson. Tu leur donnes même des qualificatifs très précis : Francis Cabrel est vieux, Jack Johnson est malade et Nicolas Ciccone pleure en chantant. Mon dieu, mais d’où te viennent toutes ces images de ces artistes que tu n’as jamais vus de ta petite vie et qui pourtant sont souvent si près de la réalité.

Vers l’âge de quatre ans, tu me regardes sérieusement et me lances avec une confiance en toi inébranlable : « Maman, sais-tu que tu es vraiment chanceuse toi? (silence) Bien oui, car moi je suis très rare avec ma couleur de cheveux roux, je suis unique! ». Une autre fois où je te demande de ranger tes crayons et tes cartons de couleur sur le sol de la cuisine, tu te lèves et me regardes avec les deux mains sur les hanches en me disant que ramasser des choses, ce n’est pas grave, car ce qui est TRÈS grave dans la vie, c’est le cancer!

Vers six ans, ta vie change du jour au lendemain quand ton papa et moi décidons de nous séparer. Tu réagis fortement sur le coup en nous disant que nous devrions attendre que tu sois en appartement! Malgré tout, tu t’adaptes rapidement et à la fin de ta maternelle, on nous dit que tu as été un rayon de soleil pour ta classe, que tu aides beaucoup les plus petits et les amis qui ont besoin d’aide en classe.

Puis déjà huit ans… durant l’été, tu pars pour la première fois pendant une semaine au camp de vacances. Tu reviens avec les genoux écorchés, mais les yeux remplis d’étoiles. Tu écoutes de la musique populaire, me demandes d’installer Instagram, tu choisis tes vêtements et me parles que tu aimes bien le look « boho ». Tu me répètes encore très souvent : « Je t’aime maman ou I love you more! » Tu es encore très affectueuse. Nous partons ensemble sur un voilier en Grèce et réaliserons un de tes rêves durant cet été.

Puis-je arrêter le temps? Tu auras onze ans et demi en mai prochain. Tu me fais découvrir de la musique chaque semaine, tu as ton style, des lunettes que tu portes avec fierté, tu cuisines de plus en plus. Tu adores voyager et me parles souvent de retourner au Costa Rica où nous sommes allées il y a deux ans. Récemment en voiture, tu m’as dit que tu aimais vraiment ta vie avec tes deux maisons, ta famille avec papa, Kat, les jumeaux, tes chiens et tes amies du Lac-Beauport. Tu es passionnée de théâtre, tu adores la décoration et tu es d’une créativité sans bornes. Tu es soucieuse de l’environnement et tu me parles souvent de ne plus acheter de sacs de plastique (finis les petits jus pour tes lunchs!) et tu aimes essayer plein de recettes végétariennes.

J’espère que notre vie sera encore remplie de doux moments, de voyages, de confidences, de rires et de bonheur. Je t’aime de tout mon cœur ma grande Charlotte, et oui tu es une fille unique à mes yeux!

Véronique Hébert

Mon ado dans l’accélérateur de particules

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois ma

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois maintenant t’appeler « ma grande fille »… même si, par veto, je conserve le droit de t’appeler « mon bébé », tant que ce n’est pas devant tes amis. Après tout, ça ne fait pas siiiiiiiii longtemps que tu es sorti de ma bedaine!

Bien sûr, dans les dernières années, ton corps s’est transformé. Dans le temps, on se faisait expliquer que le corps se préparait à enfanter… Ne prends pas ça pour une mission urgente! La grossesse peut attendre plusieurs années, tu sais! (Ben oui, je le sais que tu le sais! Tu sais toute la théorie, tu sais comment te protéger, tu sais même que tu ne veux pas être enceinte aujourd’hui ou plus tard, que tu adopteras… mais j’espère que tu sais aussi que la pensée magique n’est pas suffisante pour éviter la grande rencontre utérine ou l’ITS…)

Le chemin que ton corps a pris des années à faire, ta tête le fait en quelques semaines. Comme si les hormones venaient de s’emboîter dans un bloc Lego à grands coups de maillet. Cloc! Nouveau (premier) chum, le printemps qui invite les jupettes, « maman, j’aurais besoin d’un nouveau maillot de bain… je peux choisir un bikini? ». Tu t’ouvres au monde social, tu cherches un emploi à temps partiel, tu donnes des rendez-vous à des amis à l’heure des activités en famille. Ton passage à l’adolescence vient de passer dans un accélérateur de particules et je te le dis, c’est un peu étourdissant pour ta maman (et en même temps, ça me rappelle plein de souvenirs! Les mamans aussi ont été ado avant d’être des mamans!).

J’aimerais ça, moi, pouvoir te garder un peu plus longtemps tout près, mais j’ai tellement espéré que tu serais prête un jour à couper le cordon! Et voici que je dois me rendre compte que tu as trouvé une méchante grosse paire de ciseaux pour faire la coupure! Ta pile de toutous envahit encore ton lit, mais je sais que tantôt, tu les tasseras pour découvrir des plaisirs qui t’étaient inconnus. Tu me donnes encore des méga colleux, mais maintenant, je ne suis plus la seule à en recevoir. Et c’est très sain, tant que tu prends ton temps.

C’est ça, être maman : on joue souvent à l’équilibriste sur son fil, à mi-chemin entre notre rôle maternel et votre autonomie.

Je te regarde aller et je suis fière de toi. Je vois tes valeurs, je vois notre communication, je vois la confiance que tu as en moi et que j’ai en toi, et je suis fière. Mais s’il te plaît, donne-toi quand même la chance de freiner à l’occasion pour que tu redeviennes ma petite fille encore un peu.

Eva Staire

Ses premières angoisses d’ado

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Avant le départ du père de mes enfants, nous avons eu plusieurs discussions sur l’avenir. Ses demandes à lui étaient simples et claires : « Je veux que tu refasses ta vie, que tu sois heureuse. » C’est deux ans après son départ que j’ai commencé à ressentir l’envie de voir d’autres hommes. Mon but à ce moment n’était pas de trouver l’âme sœur une deuxième fois, mais bien d’avoir quelqu’un avec qui sortir, avec qui partager de bons moments, sans pour autant que ce soit sérieux. En fait, je ne suis pas certaine que même aujourd’hui, je suis prête pour une relation de couple sérieuse et engagée.


Il y a plus de quatre ans maintenant, j’ai rencontré un homme qui me permet de vivre ce genre de relation stable mais à temps partiel. On se voit une ou deux fois par semaine, parfois tard le soir; on fait une activité une fois par mois, on passe du bon temps ensemble, pour nous. J’ai bien expliqué aux enfants quand ils l’ont rencontré qu’il n’est pas dans nos vies pour prendre la place de papa, mais bien pour accompagner maman.


Cette relation avait toujours été bien acceptée des enfants, mais depuis un certain temps, quand je leur mentionnais qu’il venait souper ou faire un tour, ma fille roulait des yeux, paraissait irritée et fâchée. Elle n’avait jamais fait ça auparavant. Avant, quand je mentionnais son nom, elle était contente et avait hâte de le voir. Elle disait se sentir en sécurité lorsqu’il était dans la maison.

 

Ma grande a eu treize ans il y a quelques jours et je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui la tracassait. Comme nous étions seules toutes les deux parce que son frère jouait avec un ami, je lui ai posé la question. Je lui ai demandé pourquoi elle avait ce comportement ces derniers temps. Sa réponse fut celle‑ci : « Maman, j’ai peur qu’il prenne la place de papa! »

 

Et voilà… comme toute jeune fille, je savais bien qu’il se passait quelque chose dans son petit coco. Les dernières années de vie de leur père, ma fille a passé beaucoup de temps seule avec lui. Ils avaient développé une belle relation père-fille. Je comprenais donc maintenant pourquoi j’avais droit à ce comportement quand je parlais d’un autre homme. Pourtant, en sa présence, elle ne laissait rien paraître, discutait avec lui, faisait des farces.


J’ai donc bien expliqué à ma grande que jamais personne ne remplacerait son père. Que son père est dans son cœur pour toujours et que ce qu’il désire plus que tout au monde, c’est qu’elle soit heureuse même s’il lui manque au plus haut point. Je lui ai fait comprendre que dans la vie, il n’y a personne qui peut remplacer une personne qu’on aime. Que les gens qui croisent notre chemin sont là pour nous apporter quelque chose, mais non pour en remplacer d’autres.


Ce soir‑là, c’est le cœur rassuré et la tête légère que ma belle grande fille est allée se coucher en prenant bien soin de me dire : « Merci d’être une maman aussi merveilleuse, ma belle maman! »


Ça fait tellement de bien…

 

Annie Corriveau

Quelle intuition féminine?

Un jeudi soir, vers 23 h 10. Je passe la vadrouille…

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Un jeudi soir, vers 23 h 10. Je passe la vadrouille…

Je me sens jugée. Je vous entends : « Une autre qui veut jouer à la supermaman, qui veut que tout soit parfait. Elle fait chier! » Je penserais sans doute la même chose. C’est si facile, de juger les autres. Si rapidement. Entre nous, les filles, nous nous donnons rarement le bénéfice du doute.

Petite fille, ma mère m’a parlé de l’intuition féminine. C’était comme un cadeau que les femmes se transmettaient entre elles. Un autre de nos superpouvoirs.

C’est de la foutaise, je n’ai rien vu venir.

Ce jeudi soir comme bien d’autres. Je dois encore tout faire. Épuisée par le manque de sommeil. L’arrivée de l’école, le repas. Vite, filer à l’aréna, pour une (autre) pratique de hockey de fiston. À perdre mon temps dans les estrades, forcée de socialiser. Garder mon masque du « tout va bien ». Tout le temps.

– Roxanne, nous quittons, nous reviendrons vers 21 h 15!

– OK! (lancé du fond de sa caverne, qu’elle ne partage qu’avec sa tablette).

Le retour. L’habituel « … Dépêche-toi de prendre ta douche, il y a de l’école demain! » Je dois encore me battre avec son équipement. Tout préparer pour sa prochaine activité. Je viens de déposer lourdement la poche dans l’entrée…

– Maman, Roxanne est tombée!

Mon cœur de mère s’arrête. Il s’arrêtera plusieurs fois, cette nuit-là. Je grimpe les escaliers. Je la trouve, comme il l’a trouvée. Un petit paquet tremblotant. Il y a du sang partout. Elle me demande d’appeler l’ambulance.

La femme parfaite, la supermaman, elle perd la carte. Je vois sa tablette, à ses pieds. Je la prends, de rage, je la fracasse dans un coin de la salle de bain. La céramique, ça ne pardonne pas. C’est trop fort, mon cerveau a fait un lien entre la tablette et son état. Comme un mécanisme de protection maternelle. Je reviens vite à moi, ça presse.

C’est dans ces moments qu’on voit toute l’efficacité de notre système de santé. Aucune attente à l’urgence. Elle sera hospitalisée dans la section psychiatrique. L’infirmière m’annonce qu’elle a des marques sur toutes ses jambes, des orteils jusqu’aux parties. Partout sur les bras, des mains jusqu’aux épaules. Des centaines de marques, à la lame d’X-Acto. Elle a écrit sa détresse, à fleur de peau. Un message qui restera.

Ma fille commence son long voyage vers le rétablissement. J’ai confiance en elle.

C’est aussi le début d’autres voyages. Le mien. Le combat contre ma perception d’avoir été une mauvaise mère. Ce soir-là. La veille, le mois dernier. Des centaines de fois. Celui de son frère, qui a des photos, imprégnées dans sa tête. Il est si sensible. Il nous faudra de l’aide extérieure, c’est évident.

Je m’attends à recevoir plein de conseils. Voulus ou non. Des sous-entendus, que je suis responsable. Je les juge à mon tour. Elles sont incapables de me comprendre. Elles sont si parfaites, elles ne peuvent croire que ça pourrait tout aussi bien leur arriver.

L’adolescence, c’est souvent un passage douloureux. Nos enfants décident parfois d’emprunter des chemins qui nous sont inconnus. Elle sait que je l’aime. Je vais continuer de le lui dire. Faire de mon mieux pour lui démontrer. Parfaitement imparfaite.

Je sanglote, aucune mère ne devrait avoir à nettoyer le sang de son enfant…

 

Eva Staire

Désemparent!

J’ai très peu dormi, à peine quelques heures…<

J’ai très peu dormi, à peine quelques heures…

Ma fille était en pleurs au souper hier. Une belle adolescente qui te lance au visage son mal de vivre. Total. « Pourquoi faut-il toujours faire semblant que tout va bien! » Elle n’arrive pas à communiquer. L’effort provoque encore plus de sanglots. Elle a même demandé, d’elle-même, à rencontrer le psychologue de l’école.

Je me sens si seul.

Sa mère est morte depuis cinq ans. Déjà. Avant son dernier souffle, je lui avais promis que tout irait bien… Sans doute l’influence de l’homme à la cape rouge. Ce héros masculin rassurant. Mais nous avons tous notre kryptonite. Moi, c’est le désarroi d’une femme.

Une mère, ça sait comment faire dans ces moments-là. Naturellement. C’est l’image que j’ai retenue. Comme une définition de tâches. Imaginons la pression qui pèse sur elles. Et tous ces hommes qui prennent cette fuite, dès qu’ils en ont l’occasion. Le singe dont on fait cadeau. Sans dire merci. Impossible dans mon cas.

Me voilà plutôt à blaguer. À faire le clown. Triste.

Mais je lui dis au moins l’essentiel. Que je vais l’aider. Que je l’aime. Au travers de mots superflus. De phrases mal dites. Michel, enlève donc ton masque. Tes filtres. Sois la personne sensible que tu es. Pas facile de m’écouter. La carapace est solide. Bâtie depuis l’enfance. Très peu m’ont vu sans.

Je ne lui dis surtout pas ce que je pense des psychologues. Des panneaux sur le bord de l’autoroute. Aux messages variés, voire contradictoires. On espère juste qu’ils veulent nous amener où on veut vraiment aller. Rien comme un être perdu pour égarer tous les autres dans son sillage. S’en rendre compte après toutes ces séances. C’est chèrement payé, un domaine aussi vague. Je sais, plutôt sarcastique.

Si c’était mon amoureuse, je la prendrais dans mes bras. Juste le réconfort. La chaleur d’un câlin. J’ai trop peur. D’elle. Pas capable d’oser. La crainte de l’animal sauvage de cet âge ingrat. Un père, est-ce que ça peut être affectueux avec sa fille? Dans mes modèles, un père n’était affectueux avec personne.

Je suis si perdu.

Je lui parle de sommeil (elle dort moins que moi). D’utiliser moins sa tablette. Que l’équilibre mental, c’est fragile. Que la météo n’aide pas. Que ça peut même être lié à un dérèglement chimique. Une carence. Qu’elle devrait recommencer à prendre des multivitamines. Que je le fais encore. N’importe quoi, qu’elle doit se dire.

Depuis, l’angoisse. Toutes ces heures à penser. Des solutions, c’est plus aisé à trouver pour soi. Le sort de ceux qu’on aime, ça embrume le cerveau. Solide. J’ai même encore entendu le début du chant des oiseaux. Ça prendra juste un peu plus de café pour faire ma journée.

Elle a manqué son autobus ce matin. J’étais content d’aller la reconduire à l’école. Juste être là. Tenter de lui glisser quelques mots de réconfort. Tout croche.

Je sais au moins que j’ai changé. Je n’hésiterai pas à demander de l’aide. À impliquer son entourage. Le mien. Facile, ce n’est pas pour moi. Vous commencez à connaître le personnage. Ne riez pas!

Son frère n’est pas de mon moule. Il est chanceux. Il me dira ce matin qu’il est inquiet pour sa sœur. J’en profite pour lui dire de ne jamais attendre d’en parler quand ça ne va pas. Je le rassure, je prendrai soin d’elle.

Serais-je un bon modèle? Malgré tout, malgré moi…

 

michel