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« On est des jumelles. »

Suite à

Suite à notre déménagement, ma plus jeune a commencé à fréquenter un nouveau centre de la petite enfance. Cette transition a donc amené son lot de rencontres. De nouvelles éducatrices, de nouveaux locaux, et bien sûr, de nouveaux amis.

Ma fille apprenait donc à connaître les nouveaux enfants avec qui elle partagerait son quotidien. Le soir, elle revenait en nous parlant d’eux : « Maman! Je suis chanceuse, moi! Dans mon groupe au CPE, y’a que des filles! » Ma petite princesse était aux anges. « Maman, j’ai tellement hâte de te présenter Dulcy. Tu vas voir, on se ressemble tellement elle et moi! Dulcy et moi, on est des jumelles! » Je trouvais ça fascinant de la voir s’intégrer si rapidement dans son nouvel environnement. La maman que je suis était bien fière de la voir s’épanouir et se faire des amis.

Un soir, dans le vestiaire, je remarque que le manteau de Dulcy est encore accroché sur le casier voisin. Ma fille s’emballe et me dit que je vais pouvoir enfin rencontrer sa jumelle! On arrive dans le local. Ma fille commence à me présenter les filles de son groupe, parce qu’effectivement, il n’y a que des filles cette année. Et avec le plus grand sourire du monde, elle prend Dulcy par les épaules et me la présente.

Dulcy est haïtienne. Elle vient d’arriver au Québec avec ses parents. Elle est noire. Ses cheveux bouclés sont domptés par des tresses. Elle ne peut pas être plus à l’opposé physiquement de ma fille, qui est blanche comme neige et a des petits cheveux fins et raides. À ce moment‑là, leur pureté à toutes les deux m’a éblouie. Amusée, je leur demande pourquoi elles sont des jumelles. Ma fille répond : « Dulcy, elle court aussi vite que moi! » Et Dulcy la complète : « Et en plus, on aime le poulet toutes les deux, on est pareilles! » Elles se tiennent par les épaules et se font un dernier câlin avant de partir.

Je suis partie ce soir‑là avec un sentiment incroyable de fierté. Ces enfants‑là, ils ont compris quelque chose que bien des gens ne saisissent pas encore. Parce qu’on s’en contrefout de la couleur de la peau du voisin. Ses traits physiques ne font pas de lui qui il est. On se définit par nos actes, nos choix, nos intérêts. Et apparemment, nos enfants de quatre ans pourraient l’enseigner à bien des gens…

Ces deux petites filles‑là, elles ont compris que si on a du plaisir ensemble et qu’on peut partager un bon repas en se parlant à cœur ouvert, ça s’appelle de l’amitié. Et que c’est tout simplement ça qui devrait rassembler tous les peuples de la Terre.

Plusieurs pessimistes vont dire qu’elles sont encore naïves, innocentes, et que la réalité les rattrapera en grandissant. Moi, je refuse de penser comme ça. Au contraire, je pense que ce sont ces enfants‑là qui feront grandir et changer notre société et pas l’inverse. Ce sont elles qui, en grandissant, montreront au monde que l’amitié n’a pas de couleur.

Je continue d’espérer que nos enfants jetteront à terre des barrières invisibles qui existent depuis trop longtemps. Je continue de rêver à leur avenir. Je veux imaginer des gens heureux, qui partagent un bon repas, peu importe où sont nés leurs ancêtres. Je veux imaginer une tablée diversifiée qui pourra fêter à la fois la fin du Ramadan, la fête du Québec, le Nouvel An chinois et Noël tous ensemble. Une tablée de gens qui prônent l’amitié et le respect des autres. Et surtout, je continue d’espérer un avenir où nos enfants devenus grands sauront se réjouir pour le voisin, juste pour partager son bonheur avec lui.

Parce que nos filles ont raison. Si on court aussi vite et qu’on aime le poulet, ensemble, on pourra changer le monde.

Joanie Fournier

 

Ce que je vous souhaite, mes beaux enfants

Mi-quarantaine et boom! J’ai besoin de m’épanouir. J’ai besoi

Mi-quarantaine et boom! J’ai besoin de m’épanouir. J’ai besoin de ce petit plus, de cette petite étincelle qui rallumera ma flamme et cassera mon traditionnel métro-boulot-dodo.

Oui, j’ai toujours la flamme de développer ma nouvelle compagnie, mais j’en veux plus. Et là, ma tête va de tout bord, tout côté… nouveau travail, retour aux études? Et entre ça, mon travail, ma compagnie, les enfants, la maison… mais que faire? Après 24 ans en entreprise à pratiquer un métier non traditionnel, malgré l’obtention d’un baccalauréat il y a 20 ans, qu’est-ce que je fais de moi? Et c’est là que ce texte m’est venu.

Ce que je vous souhaite pour l’avenir mes beaux enfants…

Je vous souhaite de toujours faire ce qui vous passionne le plus.

Je vous souhaite de vous dépasser au maximum dans tout ce que vous allez entreprendre et surtout, de voir un échec ou un refus comme un signe que l’avenir vous apportera quelque chose de meilleur.

Je vous souhaite des études qui viendront allumer la flamme dans votre esprit et qui vous guideront vers un travail que vous aimerez au point de le pratiquer toute votre vie. Un travail qui vous procurera les défis desquels vous avez besoin pour vous sentir complets.

Je vous souhaite des amis qui vous aideront et qui seront là dans les meilleurs moments, mais aussi dans les pires. Des amis comme les miens qui seront toujours là pour vous. Là pour vous écouter, là pour vous faire passer des moments inoubliables.

Je vous souhaite un amoureux ou une amoureuse qui sera plus que ça. Un amoureux ou une amoureuse qui est aussi votre compagnon de vie. Sur qui, dans les mauvais moments, vous pourrez vous appuyer. Qui vous tiendra la main et qui vous dira que tout va bien, que tout ira bien. Un amoureux ou une amoureuse avec qui vous pourrez rire aux larmes. Une personne qui ne brisera pas votre cœur et qui saura vous comprendre, vous écouter, vous aimer à votre juste valeur car oui, nous avons tous le droit d’être aimé!

Et surtout, et surtout… je vous souhaite d’avoir des enfants aussi extraordinaires, forts, résilients et beaux que vous deux!

Annie Corriveau

 

Ils marchent pour leur avenir

Le 15 mars aura lieu un mouvement mondial, soutenu et initié par no

Le 15 mars aura lieu un mouvement mondial, soutenu et initié par nos enfants. Au nom de l’environnement et de leur propre survie, ils ont décidé de crier haut et fort dans les rues du monde entier. Il est temps de les écouter!

Ils ne sont pas dupes, ils comprennent trop bien l’enjeu planétaire qui se joue devant leurs yeux. Ils ont été élevés avec le discours sur le réchauffement climatique, sur les animaux en voie de disparition, sur la pollution et les catastrophes naturelles. Et qu’avons-nous fait? Rien, alors ils prennent les devants.

Ils sont conscients des enjeux. Pour eux, ce n’est pas seulement une journée pour ne pas aller à l’école, c’est une véritable grève qui prend de l’ampleur partout dans le monde. Est-ce leur rôle de tirer la sonnette d’alarme? Est-ce leur rôle de manquer l’école? N’ont-ils pas mieux à faire, nos enfants? Juste être enfant, et profiter de la vie… non, car nous n’avons pas su les protéger, leur promettre un avenir décent. Ils doivent manquer l’école pour espérer avoir une planète, un endroit où vivre, où survivre. Ils envoient le message que l’école ne servira à rien s’il n’y a plus d’humains pour y aller.

Le 15 mars, la jeunesse appelle, non seulement les enfants et les étudiants, mais aussi les parents, les grands-parents, les travailleurs à se joindre à eux. Ils nous renvoient un message, un message d’espoir, de courage, de détermination, de résilience, mais aussi de peur et d’urgence. Répondons à l’appel de nos jeunes, et je dis « nous » : citoyens, consommateurs, industries et surtout gouvernements.

Je les trouve inspirants, j’en ai des frissons, pas vous? Accompagnons-les, car ils n’ont pas envie de vivre dans l’inaction, ils ont choisi leur camp! Qui a dit qu’ils n’avaient pas de conscience politique, écologique et sociale? Voici que vous vous trompez, chers pessimistes, la relève se met en branle. Ils ont décidé de se battre pour leur futur, par conviction, mais aussi parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Ils sont rendus là, à un point de non-retour à cause des choix et des lois du passé.

En tant que parents, nous voulons tous le meilleur pour nos enfants, alors il est aussi temps de se lever et de marcher avec eux, main dans la main. Que voulons-nous léguer? Quel exemple donnons-nous? Ces jeunes m’inspirent, ces jeunes me donnent envie d’y croire, de croire en un monde meilleur. Ils sont les citoyens de demain, ils seront nos politiciens, nos scientifiques, nos prix Nobel…

Ils se battent pour faire changer les lois, pour mettre en Å“uvre des projets sociaux, éducatifs et environnementaux. La transition environnementale a commencé, portée par des enfants. Le défi est immense, mais vital ; aidons-les. Je ne pense pas que c’est terminé, ils ont la volonté et j’espère le pouvoir de faire changer les choses. Ils sont cette génération qui dit non au plastique, qui mange bio et qui utilise les transports en commun, qui refuse l’huile de palme, le cuir, la viande… C’est cette génération qui veut faire du bénévolat, qui veut aider son prochain, sauver les baleines, les orangs-outans… Ce sont des enfants de leur époque!

Marchons ensemble le 15 mars, mais aussi tout le reste de l’année. Nos gestes, nos actions et nos choix peuvent faire la différence.

J’ai envie de terminer ce texte par une chanson bien connue et reprendre ces paroles : « On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter… »

Gabie Demers

 

L’angoisse du choix de carrière

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à

J’ai 14 ans. Je suis en secondaire 3. On me demande de penser à mon choix de carrière. Certains jeunes savent déjà ce qu’ils veulent faire plus tard, tandis que moi, je n’en sais rien. Je ne sais pas ce que j’ai envie de faire et pourtant, il faut déjà que je m’y prépare. Réfléchir aux différents cours. Les maths fortes? En aurai-je réellement besoin?

Tout va tellement vite! Il y a quelques années, on me disait de penser au présent, que j’aurais en masse le temps de penser à mon futur plus tard. Mais le temps est passé et arrive le jour où on me demande de choisir dans quelle voie j’ai envie de me retrouver.

En fait, le futur m’angoisse. Et si je n’arrivais jamais à me décider? Et si je faisais le mauvais choix? Mon avenir est entre mes mains. Je discute avec mes amies. Elles savent ce qu’elles ont envie de devenir. Certaines ont choisi leur futur métier en fonction de leurs passions et d’autres en fonction de la rémunération. Arrive le moment où la question s’adresse à moi : « Toi Juliette, qu’est-ce que tu vas faire plus tard? » Je me pose moi-même cette question. Est-ce normal que les gens autour sachent ce qu’ils veulent devenir et moi non?

J’y pense. Souvent. Les questions tournent sans cesse dans ma tête. J’en viens étourdie. Je veux faire le bon choix, en être certaine et ne rien regretter. Je veux aimer ce futur métier. Le seul problème, c’est qu’il y en a tellement! Comment en choisir un parmi des milliers? Il y a tant de métiers dont j’ignore l’existence. Peut-être que le métier idéal pour moi ne m’a pas encore traversé l’esprit.

Mais moi, je crois qu’il faut que je prenne le temps d’y réfléchir sans me mettre de pression. Malheureusement, c’est plus difficile que ça en a l’air. Même si les jeunes autour de moi ont fait leurs choix, je vais prendre le temps qu’il faudra. Après tout, je n’ai que 14 ans et toute la vie devant moi. Pourquoi me presser? Seuls le temps et l’expérience sauront répondre à mes questions. Pour l’instant, je vais m’occuper du présent tout en réfléchissant, sans me presser, à mon avenir. Tout cela sans pression, sans angoisse.

Juliette Roy

16 ans: Savoir choisir ce que l’on prend pour la vie devant soi!

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devan

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devant les mille possibilités que m’offrait ma vie. Les mille possibilités vers lesquelles me tourner. Mais vers laquelle!?

Te voilà à la croisée des mêmes choix vraiment importants.

Tu te sens probablement mélangée. Pas certaine. Et si? Et si?

Te voilà propulsé dans un des plus grands choix de ta vie. Et c’est à toi que revient le droit de choisir, de décider de ce que tu feras de cette vie d’un point de vue professionnel. Quel chemin emprunteras-tu? Le collégial? Le secondaire professionnel? Cela t’amènera-t-il à l’université? Prendras-tu une pause pour bien y penser? Vagabonderas-tu longtemps dans les corridors des établissements avant de savoir où se trouve la sortie de ton labyrinthe?

À mon époque à moi, les professions étaient plus d’ordre général. Maintenant, vous avez la possibilité de vous différencier, de vous perfectionner. Chaque formation peut t’amener à te spécialiser. Jadis, nous avions moins de possibilités de recherches. Sans l’ami Google, on s’en remettait très souvent au conseiller d’orientation de l’école. Les offres étaient moins larges.

Est-ce que c’est ce qui semble tant mélanger ta génération? Trop de choix? Trop de spécialités? En quoi pouvons-nous vous aider et vous offrir une motivation? Une orientation? Un sens à votre futur professionnel?

J’ai un travail qui fait en sorte que j’ai une conciliation FAMIILE-travail hors pair. Un travail de plus de cinquante heures par semaine, par contre. Un travail qui m’a permis d’être à vos côtés depuis votre tendre enfance jusqu’à aujourd’hui. Je suis éducatrice à la maison. Je l’ai fait car mon bonheur passait par vous, et être près de vous me rendait heureuse. Très honnêtement, ça aidait.

Mais toi? Qu’est-ce qui te rendra heureuse? Tu choisiras ta profession en fonction de ta famille? De ce que ton travail t’apportera en termes de reconnaissance? Pour les heures flexibles qu’il t’apportera? Du salaire qu’il t’offrira pour pallier tes dépenses et tes envies? Un travail qui t’offrira la chance de voyager peut-être? Ou encore, te permettra-t-il de rencontrer des gens? De diriger du personnel puisque tu as déjà des facultés de leader? Tu choisiras d’être ton propre patron? Ou, finalement, un travail qui comblera tes envies créatives?

Peu importe vers quoi tu te dirigeras, sache que tu dois prendre le temps de te connaître. Te connaître ne veut pas simplement dire de te regarder dans la glace le matin avant le départ vers l’école. Sache reconnaître ce qui t’anime. Ce qui t’habite. Ce qui te fait vibrer. Fais des recherches sur ce qui sera ton champ de profession selon toi. Demande à faire un stage d’un jour pour valider ce que tu perçois de cette profession. Cela te permettra d’y voir clair.

À mon époque, j’aurai aimé être à la croisée du chemin version 2018. Je serais probablement devenue ce qui me faisait vraiment vibrer à ce moment. Je ne regrette en rien ce que j’ai fait et ce que je fais actuellement. J’ai juste trop élargi mon champ de carrière. Je suis passée de technicienne en petite enfance à designer d’intérieur en passant par la fleuristerie puis par la gestion de services de garde et, finalement, je suis devenue organisatrice événementielle. Sans compter les multiples perfectionnements étalés sur plus de vingt ans. Je m’étourdis moi-même à énumérer mes études!

Il doit bien me rester un bon vingt ans encore à travailler. Maintenant, je me connais mieux. Je sais ce qui me fait vibrer et j’ai rendez-vous avec un conseiller en orientation. Je m’offre ce que j’aurais dû m’offrir à mes seize ans. Le droit de me connaître.

Prends juste le temps de réfléchir à toi, pour toi… Tu as, dorénavant, toute la vie devant toi. Fais-en bon usage!

Mylène Groleau

Le grand saut

Est-ce que ça vous arrive d’arrêter de vous poser des questionsâ

Est-ce que ça vous arrive d’arrêter de vous poser des questions ? Moi, non. Jamais !

Ça me rend folle.

J’ai le cœur qui palpite. Il me fait mal. On ne parle pas de porter une robe rose ou bleue. On parle d’avenir. De choisir.

Quand tu sens la terre fendre en dessous de tes pieds si fragiles. Quand l’équilibre est menacé. Quand le cœur se fend en deux en même temps que le son de la terre qui s’effrite, vaut peut-être mieux faire le grand saut, ouvrir ses ailes et anticiper le filet qui sera là pour nous retenir si jamais les ailes ne s’ouvrent pas à temps. Ou… peut-être pas ?

Ça peut faire mal.

Avez-vous déjà fait le grand saut ? Pas celui en bungee, non. Le saut de votre vie ? Le saut afin de prendre votre vie en main. La fameuse phrase « On a juste une vie à vivre », maudit qu’elle me fait suer !

Ça semble si facile ! Lâche tout si t’es pas heureux ! Facile à dire quand tu n’as pas les pieds dedans ! Ensuite vient le « oui mais ».

Mais quoi ? On rate, on recommence ! C’est simple.

Oui mais si je me plante ? Tu te relèveras encore plus forte. Oui mais si ça me met dans le trouble ? Tu t’en sortiras. Oui mais si je regrette ? Tu vivras avec ton choix, ça va passer !

Je me rends folle. Je me pose des questions, j’y réponds. Je me contredis.

Ça tourne, ça tourbillonne. J’ai mal au cœur !

Pourquoi on n’a pas de garantie ? Il me semble que tout serait tellement plus facile ! Pourquoi certains ont le « laisser-aller » plus facile que d’autres ? Qu’est-ce qu’on a de si différent dans nos cerveaux ?

La raison nous garde les pieds au sol. Elle nous dit de rester droits et de sentir le chemin qui est tracé sous chacun de nos pas. Le sol, la terre, la stabilité, le contrôle.

Le cœur nous dit de nous envoler. D’ouvrir nos ailes invisibles, de lâcher les câbles qui nous retiennent, de faire confiance à ce qui n’existe pas. De nous lancer dans le vide et de faire le grand saut. Le ciel, les nuages, la liberté, la passion.

L’éternelle angoissée vit tout un défi en ce moment ! Moi qui aime les défis, on dirait que je n’avais pas prévu paniquer envers celui qui mettrait mon avenir en jeu !

Qui gagnera ? La raison ou le cœur ?

Tania Di Sei

 

Voici pourquoi mon fils n’ira probablement jamais au cégep

Depuis le retour à l’école, je ne peux m’empêcher de penser qu

Depuis le retour à l’école, je ne peux m’empêcher de penser que pour mon grand ado, il lui reste moins de trois années d’école avant de se retrouver sur le marché du travail, peut-être quatre tout au plus…

Il est présentement en secondaire 2. L’an passé, il a doublé son secondaire 1 et du coup, il se retrouve en même année scolaire que son petit frère. Après cette année, il aura 15 ans. Par la suite, durant son secondaire 3, il atteindra 16 ans. C’est là que probablement, il quittera le secondaire et entamera un DEP (diplôme d’études professionnelles).

Pourtant, mon fils n’a pas de problèmes d’apprentissage majeurs qui pourraient l’empêcher de poursuivre ses études… En fait, il est très intelligent, réfléchi et oh combien débrouillard! Juste pour être certain par contre, et à sa demande, on lui a fait passer le test pour le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) pour voir s’il n’y avait pas un petit quelque chose derrière cet “échec”…

Depuis sa première année du primaire, je dois le pousser constamment à étudier, à faire ses devoirs, à être assidu… Tous “mes” soirs de semaine d’école ont été une longue et interminable guerre entre moi, la maman un peu nerd qui adorait l’école, et lui, mon fils qui semble se foutre éperdument de toutes les matières qu’on lui présente; même l’art plastique, lui qui aime pourtant le dessin.

Donc, depuis maintenant huit ans, il remet des devoirs barbouillés, brouillons, mal faits ou incomplets, à mon grand désespoir!

En sixième année, j’ai même tenté l’école à la maison… sans grand succès! D’ailleurs, je fais une superbe révérence aux parents qui font l’école à la maison ainsi qu’aux professeurs, car ce n’est pas tout le monde qui a le don d’enseigner!

Rendu au secondaire, j’avais la langue à terre à force de me battre avec lui pour qu’il soit organisé, sérieux dans ses études, patient… et j’ai abandonné! D’autant plus qu’à l’âge de 13-14 ans, il voulait déjà qu’on lui foute la paix et qu’on le traite comme un quasi adulte!

Son père et moi lui avons expliqué que s’il veut qu’on le traite comme tel, il faut qu’il nous prouve qu’il est capable d’être autonome dans ses études. Nous lui avons clairement fait savoir que s’il ne va pas chercher l’aide dont il a besoin pour réussir son année scolaire, il risque de trouver cette étape bien longue.

Le problème c’est qu’il déteste l’école, déteste apprendre dans le cadre imposé par le système d’éducation actuel et que depuis sa première année du primaire, les difficultés scolaires sont apparues et elles n’ont jamais disparu. Il n’est ni hyperactif ni en déficit d’attention et il n’est pas paresseux. Rendu là, je me suis posée sérieusement la question, parce que sait-on jamais! Mais non, il s’entraîne au gym de l’école, va en récup lorsqu’il en ressent le besoin et fait toutes ses tâches à la maison sans qu’on le lui répète plus que la norme.

Depuis sa première année du primaire, ses professeurs avaient de grands espoirs pour lui. On lui disait qu’il était bon en dessin, qu’il irait loin et serait probablement un graphiste ou un ingénieur ou …

Et… s’il voulait devenir boucher ? Ou électricien ? Ou mécanicien ?

Et alors ? S’il ne fait pas le cégep, l’université ou même, s’il ne termine pas son secondaire ?

En autant qu’il s’enligne vers une formation pouvant lui permettre de subvenir à ses besoins de façon convenable un jour, pourquoi pas ?

En autant qu’il expérimente le marché du travail, qu’il trouve le métier qui le rend heureux et fier de lui, n’est-ce pas tout ce qu’une mère peut souhaiter pour son enfant ?

Moi c’est ce que je lui souhaite en tout cas…

Hockey, Politique et Nuits torrides

C'est bien connu, y'a des choses dont tu parles pas au souper, de pe

C’est bien connu, y’a des choses dont tu parles pas au souper, de peur que la chicane pogne. Tu parles pas de hockey à moins que le CH trône au sommet du classement sous peine d’avoir à faire un Fernand de toi-même et sortir les statistiques les plus glorieuses pour défendre la Sainte-Flanelle devant tout ceux qui ne partagent pas ton avis. Tu parles pas de tes habitudes sexuelles débridées parce que, bon, de un, ça ne se fait pas et de deux, ça serait bien difficile de regarder grand-maman dans les yeux, entre deux bouchées de patates pilées, après l’avoir entendue raconter toutes les nuits torrides qui ont meublé sa vie jusqu’à maintenant. Tu parles pas non plus de politique, han? Mais pourquoi, donc? Parce que c’est un terrain glissant et puis que ça te tente pas de t’obstiner avec le beau-frère pour une millième fois sur les pour et les contres de l’éventuelle séparation du Québec ou plutôt, sur l’unification d’une province vers un pays? C’est correct, tsé. Moi non plus ça ne me le dit pas tellement de m’obstiner avec. Mais tes enfants, eux? Tu leur dis quoi sur l’heure du souper?

Les miens sont trop petits, trop jeunes pour comprendre. Mais dans quelques années, j’espère pouvoir profiter de ces moments, entre deux bouchées de patates pilées, pour jaser avec eux de leur avenir parce qu’après tout, l’avenir, ça veut pas seulement dire poursuivre des études supérieures et être propre de ta personne en brossant tes dents et en frottant derrière tes oreilles! L’avenir, le futur, il est assis devant toi au souper et il attend juste ça que tu déverses ton savoir infini sur lui. Et puis, même si ton savoir serait pas si infini que ça au niveau de la politique, les internet et les librairies débordent d’informations et d’explications… que vous pourriez même apprivoiser ensemble!

Les enfants nous entendent (duh) exprimer nos désaccords, nos angoisses, nos appréhensions et nos doutes vis-à-vis tel candidat, tel parti, telle élection! Parler de politique, ça fait souvent bailler, mais qu’en est-il des enjeux? N’est-ce pas une opportunité unique pour discuter avec nos enfants d’environnement, d’éducation, de santé? De leur faire voir le monde tel qu’il est, rempli de possibilité au bout de leurs petits doigts, de leur parler de ce que nos ancêtres ont bâti, pour nous, avant nous et de ce que nous pouvons faire pour améliorer les aspects de nos vies, en tant que société, en tant que communauté qui nous est chère? N’est-ce pas une occasion en or pour démontrer à nos jeunes que leur opinion compte et que leur voix sera entendue? Que voter n’est pas seulement un droit acquis, mais que dans un passé pas si lointain, les femmes ne pouvaient avoir leur nom sur la liste électorale?

Chez nous, ça parlait pas de nuits torrides, mais j’ai su qui était René Lévesque bien avant de pouvoir comprendre la grandeur du personnage. On dit souvent « si je pouvais voir le futur ». Hey bien tu le vois, il est là, la bouche pleine de patates pilées et toute la vie devant lui. Aide-le à comprendre et puis un jour, ton « futur » sera peut-être ton premier ministre.