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La parole tue à petit feu, mais elle fleurit aussi après la pluie – Texte : Eva Staire

Je vais commencer ce texte par un souhaite très fort, le souhait de donner l’espoir qu’il peut

Je vais commencer ce texte par un souhaite très fort, le souhait de donner l’espoir qu’il peut réellement avoir une lueur au bout d’un fucking long tunnel. Je n’aurai pas la langue dans ma poche. Ça va être cru par moments, mais c’est promis, la pluie éteint le feu.

  • Habille-toi, mets-toi une veste. Si tu te fais violer, ce ne sera pas de ma faute.
  • As-tu vu la paire de boules qu’elle a pour son âge ?

Je n’étais qu’une enfant lorsque j’entendais ces phrases à mon égard.

  • Tu es tellement laide et grosse, parle-moi pas !
  • Viens ici, j’ai besoin d’un étui à crayon pour mon stylo, dit-il en le mettant entre mes seins.
  • Est-ce que je peux monter le mont Everest ?
  • Tiens, une paire de ciseaux, ça va être plus facile pour te couper les veines.

J’avais 12-13 ans lorsque les jeunes de mon âge me criaient ses paroles lourdes de conséquences.

J’ai longtemps cru que les gens avaient raison. J’essayais d’être discrète en leur présence pour ne pas les déranger. Difficile d’être discrète avec ma shape. C’est ce que je me disais. Ils avaient tous réussi à jouer dans ma tête. Je n’arrivais plus à voir des ciseaux sans penser à faire glisser la lame sur mon poignet. Me préparer pour l’école était interminable. Je me changeais pas moins de dix fois avant de choisir comment j’allais m’habiller. « Ah non, trop décolleté, trop moulant, trop coloré… » Je me demandais toujours ce que les autres allaient penser de moi. L’intimidation peut être invisible à l’œil nu, mais n’est pas pour autant indolore pour la personne qui la subit.

À l’âge de 13 ans, j’ai eu la chance de rencontrer un garçon merveilleux. La phrase qu’il aimait me répéter régulièrement c’est « On s’en fout des autres ». J’ai pris du temps pour vraiment assimiler ses mots, mais cette phrase a fini par résonner très fort en moi. Enfin des paroles qui fleurissent et non qui m’affaiblissent.

Encore aujourd’hui, dix ans plus tard, il lui arrive de devoir me rappeler de m’en foutre. Je ne suis pas guérie de toutes les blessures qui m’ont été infligées, mais il y a plusieurs cicatrices qui me rappellent d’où je viens. J’ai appris à respecter la femme que je deviens et à choisir ceux qui méritent de jouer un rôle dans ma vie.  C’est lorsque je regarde mes trois enfants dans les yeux que je vois de la lumière. Oui, oui, d’la lumière au bout du tunnel. Ce tunnel que j’ai finalement réussi à traverser en gardant mon souffle beaucoup trop longtemps. Je respire enfin la liberté et je commence à fleurir.

Et toi, en quelle fleur souhaites-tu grandir ?

Eva Staire

Les commentaires… Texte : Marilou Savard

Il est évident qu’on ne peut pas mettre tout sur le dos de la pan

Il est évident qu’on ne peut pas mettre tout sur le dos de la pandémie, mais une chose est certaine : c’est que comme nous sommes limités en activités, on passe beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux.
C’est à cet endroit que l’on peut faire un malheureux constat.
Il y a un si grand nombre de commentaires négatifs gratuits à l’égard d’autrui, probablement motivés par l’excuse que chacun a droit à son opinion.

Toutefois, n’oublions pas que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. C’est entièrement vrai qu’on peut s’exprimer librement comme on le souhaite, mais il faut penser que c’est un être humain qui est en jeu, qui a le droit d’être librement lui-même.

On est de plus en plus une société qui accepte la différence, mais quand quelque chose n’est pas à notre goût, nous sommes les premiers à exprimer notre désaccord et pas nécessairement avec les mots les plus gentils. On se dirige vers une société tranchante.

Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est de l’égoïsme, mais quand on y pense, c’est un peu plus penser à soi-même qu’aux autres de dire des choses qui peuvent blesser des gens, qu’on ait raison ou non.

Il faut se rappeler aussi qu’on ne sait jamais vraiment tout. L’arrière-plan. La raison derrière.
Donner le bénéfice du doute, c’est encore quelque chose qu’on peut choisir.

Les proverbes sont une formule présentant des caractères formels stables, souvent figurée, qui exprime une vérité tirée de l’expérience ou un conseil de sagesse pratique.
Ils sont là pour nous enseigner et nous dire ce qui est le mieux.
Je crois que l’expression suivante doit être remise en lumière :
Tournons notre langue sept fois avant de parler.
De nos jours, nous pourrions dire : tournons nos doigts sept fois avec d’écrire quoi que ce soit.
Il faut réfléchir avant de parler, il faut réfléchir minutieusement avant de s’exprimer.

C’est une chose de penser, c’en est une autre de communiquer.

En terminant, je tiens à dire que les commentaires constructifs sont d’une importance capitale. Ils permettent l’évolution pour une amélioration.
Toutefois, ça dépend du moment, du comment et de notre relation avec le répondant.

On sait maintenant à quel point un virus peut se propager rapidement. Est-ce qu’on pourrait en propager un nouveau ? Celui de l’amour, du respect et de l’acceptation ?

Marilou Savard

Tu seras la plus belle femme rondelette enceinte – Texte : Kim Boisvert

Je vous le jure, c’est une vraie phrase qu’on m’a dite quand

Je vous le jure, c’est une vraie phrase qu’on m’a dite quand j’ai annoncé ma grossesse à une bonne connaissance.

« Tu seras la plus belle rondelette femme enceinte qui existe sur la Terre tout entière ».

J’serai pas la plus belle femme enceinte tout court, non ! Je serai la plus belle femme rondelette enceinte.

J’étais enceinte de jumelles, 4 mois de fait avec une bedaine bien apparente, et j’en avais aussi une avant, of course. J’imagine que le RONDELETTE vient qualifier ma bedaine d’avant. Mais être enceinte, ça ne nous rend pas déjà plus rondelette ? Qu’on le veuille ou non ? J’pensais qu’à la base, c’était pas si important, que tout le monde était conscient que la femme subit une transformation extrême inversée et que c’était pas si facile à vivre. Du moins, pas pour toutes. Mais enceinte, j’ai compris que mon corps n’appartenait pas juste aux deux petits Aliens tout à fait sympathiques qui poussaient en moi. Oh ! Non, mais bien à tout le monde qui avait une opinion, qui voulait toucher à mon ventre ou même juste me donner des conseils santé sur comment bien me nourrir. Laissez-moi manger ma crème glacée.

J’avais juste envie de crier « Écoute-moi bien, Madame, jusqu’à tout dernièrement, je vomissais ma vie du matin au soir et maintenant, si je ne vomis pas, tout me lève le cœur ou presque. Je suis rendue à avoir une bonne journée d’énergie sur deux. C’est pas si parfait, mais ce qui rentre est toujours mieux que ce qui sort. Alors si je te dis que mes bébés grossissent, mais que j’ai pris une seule minuscule livre depuis le début de ma grossesse gémellaire, j’pense pas que t’as le droit de juger ma situation, encore moins de me rappeler que comme j’étais déjà rondelette avant, je viens désormais avec une deuxième étiquette. Parce que je sais bien que ce n’était pas normal que mes bébés grossissent sans que je prenne de poids. »

Mais encore là, c’est normal de mettre une étiquette sur le corps d’une femme enceinte. La plupart du temps, c’est fait sans méchanceté, parce que la maternité semble donner le droit à qui le veut bien de commenter cedit corps comme s’il n’appartenait à personne. La propriétaire de ce corps doit vivre au quotidien avec des changements, des peurs et dans mon cas, le miroir.

Le choix de mots pour qualifier une femme enceinte ne devrait jamais porter sur la grosseur. Parce que se faire dire qu’on est rendue une belle rondelette enceinte ou une grosse toutoune, ça ne devrait pas faire pas partie de la normalité de la maternité. Je préférais de loin avoir les nausées que d’entendre les gens parler de combien j’étais énorme ou combien je le serais !

La grossesse est censée être empreinte de bonheur et de légèreté. D’amour et d’excitation. Pourtant, chaque jour, je vérifiais dans le miroir à quoi ressemblait mon corps. Ce corps portait la vie, deux vies et demie dans mon cas, si j’inclus leur sœur triplette rendue en étoile. Et je l’ai oh ! combien maltraité ce corps durant des dizaines d’années. Et pourtant, malgré tout le travail, ces remarques me mettaient encore un poignard dans le cœur. Un doute en tête. Des craintes de ne jamais retrouver un poids correct. De ne jamais réussir à courir à nouveau. De revenir au travail après un an et de ne pas avoir réussi à retrouver un poids d’équilibre. La peur que sur les photos du party de Noël, mon surplus de poids paraisse. Pourquoi ces peurs ? C’est insensé.

Alors, la prochaine fois que vous verrez une baleine qui marche un peu en clown, à la place de lui dire qu’elle est rendue énorme, tournez votre langue dans votre bouche. Ou mangez un beigne et encouragez-la. Parce que sincèrement, personne n’a besoin de se faire rappeler la circonférence de son corps, peu importe le poids ou la situation.

Kim Boisvert

Des efforts, j’en fais! Texte : Cristel Borduas

L’autre jour je discutais avec des collègues à propos de différ

L’autre jour je discutais avec des collègues à propos de différents enjeux de nos vies personnelles. Tu sais, les classiques conversations qui impliquent notre couple, les enfants, la famille. Ça m’a heurtée de voir à quel point les pistes de solutions ont l’air évidentes dans le discours de l’autre, mais surtout que la vitesse de changement n’est pas perçue de la même façon. Vivre une situation difficile et ne pas la régler en un claquement de doigts est tout à fait normal. Pensons à la perte de poids, à un changement d’habitude de vie ou une séparation, pour ne nommer que ceux-là. Pour bien faire les choses, il y a un certain ordre à respecter et des étapes à franchir. Le tout, de façon bien personnelle bien sûr.

Le rythme et les moyens pour atteindre nos objectifs varient d’un individu à l’autre. Qui sommes-nous pour dire à quelqu’un qu’il ne prend pas le bon chemin ou que ça devrait déjà être réglé? Qui sommes-nous pour dire à l’autre qu’il n’en fait pas assez? Le fait que tu aies l’impression que ma situation ne bouge pas assez vite ou que toi, tu ferais le tout autrement ne donne pas le droit de juger. Je rage intérieurement quand j’entends des commentaires comme : Pourquoi tu restes avec lui? Tu n’as qu’à te séparer! Si tu n’aimes pas ta job, trouves-en une autre! Ou pire encore : Tu ne dois pas être assez malheureuse si tu restes dans cette situation. Ne pas prendre de décisions hâtives ou drastiques n’est pas un signe d’inaction. Parfois, il faut observer, réfléchir, se déposer et s’ajuster. Parce que je le sais, les actions ne sont pas toujours visibles.

Tu as sûrement déjà vu passer ce fameux graphique qui fait la différence entre le plan que nous avons de la vie et ce qui se passe en réalité. Alors s’il te plaît, garde tes commentaires qui me feront sentir que je ne fais rien ou que je reste là à me plaindre.

Si je parle de mon couple qui bat de l’aile, ça ne veut pas dire que je ne fais rien. Qu’à la maison, je fais comme si de rien n’était. Mais non, des efforts, j’en fais. Si je souhaite perdre du poids mais que tu me croises à la restauration rapide, ne va pas croire que je n’ai aucune volonté. Bien au contraire. Je suis un humain. Un humain imparfait qui fait de son mieux. Parce qu’au-delà des objectifs à atteindre, il y a la vie. Cette vie qui fait qu’on se lève tous les matins avec le désir sincère de passer une belle journée. Cette vie, qui parfois nous étend un tapis de clous plutôt qu’un chemin de pétales de fleurs. Rien n’est parfait et je ne cherche pas cette perfection. Laisse-moi plutôt m’engager sur le chemin qui a le plus de sens pour moi. Si tu souhaites marcher à mes côtés, tu es bienvenue.

Cristel Borduas

 

Tu viendras faire un tour…

J’aime recevoir, j’aime être entourée des gens que j’aime. E

J’aime recevoir, j’aime être entourée des gens que j’aime. Et j’aime beaucoup de gens! Je tiens ça de mes parents. On était très souvent ceux qui rassemblaient famille et amis.

C’est encore le cas aujourd’hui. Je trouve important de rester en contact. Mon père est décédé, mais on continue de voir sa famille. Moins souvent c’est vrai, mais on les aime encore tellement! Une fois par année, on essaie d’organiser quelque chose avec les frères et sœurs de ma grand-mère, même si elle ne reçoit plus vraiment. Il en va de même avec la famille de mon père, au moins une fois par année. Deux, ce serait encore mieux.

90 % du temps, l’invitation vient de nous et presque chaque fois, c’est chez nous que ça se passe. C’est correct. On aime sincèrement recevoir. Et on se dit que tant que les gens répondent à l’appel, c’est que ça leur fait aussi plaisir de nous voir, les autres invités et nous.

Ce qui me dérange, ce n’est pas d’être l’instigatrice des rassemblements ou d’en être l’hôte, ce sont les petits commentaires culpabilisateurs : « Tu viendras me visiter, tu viens pas ben ben », « On se voit pas souvent, hein? C’est plate… », « J’hésite à venir à ton mariage, tu ne m’appelles pas souvent ». Ce genre de commentaires vient TOUJOURS de personnes qui ne font RIEN pour entretenir la relation. Je sais que je n’appelle pas si souvent et n’invite pas toutes les deux semaines, mais au moins, je le fais. Je ne parle pas de la famille immédiate. Je ne parle pas de ma grand-mère. Je ne parle évidemment pas de gens avec des soucis de santé. Je parle de grands-tantes, d’amis de la famille plus éloignée, d’oncles… Je prends la peine de t’appeler. Je trouve important de créer des occasions de se voir, de se rassembler. Je veux que tu partages avec ma famille et moi les moments importants, officiels et moins officiels. Je te fais une place dans ma vie.

Si ces occasions te font plaisir et que tu aimerais en vivre plus, tu peux m’appeler. Tu peux suggérer au lieu de tenter de me faire sentir mal, alors qu’on est justement ensemble parce que j’ai organisé le tout. Si je ne le faisais pas, on ne se côtoierait probablement pas du tout ou seulement aux funérailles.

Je travaille à temps plein, j’ai de jeunes enfants, notre vie est bien remplie. Malgré tout, j’essaie de penser à tous et ça me fait tellement plaisir de voir mon monde et d’en prendre soin. Je ne veux pas de médaille, je n’ai pas besoin d’être félicitée. Je le fais parce que j’en ai envie et personne ne m’y oblige. Mais ça me fait un peu de peine quand la personne retraitée qui a beaucoup de temps et qui est en pleine forme, que j’aime, me fait des reproches à demi mots et tente de me culpabiliser. Elle a plein de temps et ne me fait aucune place volontairement, alors que moi, je lui en fais.

Je sais que certains traits se développent avec l’âge et qu’il y a sûrement plein de raisons logiques à tout cela, mais j’espère me le rappeler quand je serai plus vieille, quand je serai celle qui a du temps. J’espère avoir encore le goût de rassembler les gens. Et si ce n’est pas le cas, j’espère ne pas commencer à culpabiliser ceux qui le font parce qu’ils ne le font pas assez selon mes envies. J’espère que je saurai simplement apprécier ces moments avec ceux que j’aime.

Eva Staire

 

Le regard des autres

Dans la vie, on souhaiterait être la personne qui ne se fait jamais

Dans la vie, on souhaiterait être la personne qui ne se fait jamais juger, celle qui reçoit des commentaires gentils des gens, à l’école comme à la maison, avec nos parents ou lors de réunions familiales. On aimerait être la personne que tout le monde aime, la fille ou le gars dont tous les gens parlent positivement.

Désolée de briser ta bulle, mais nous ne vivons pas dans un monde comme ça. Certaines personnes peuvent être désagréables avec toi en partant des rumeurs à ton sujet, pour te faire souffrir et pour qu’elles se sentent mieux. Mais en gros, ce sont elles qui souffrent, intérieurement.

Tandis que d’autres vont être très gentilles avec toi en te disant des choses gentilles, par exemple, à quel point elles aiment comment tu es habillé ou en te complimentant sur ta personnalité, en disant qu’elles trouvent que tu es une personne intelligente, forte, belle ainsi que plusieurs autres qualités.

Les sentiments que tu ressens quand tu entends un commentaire sur toi font que tu es triste et fâché lorsque les commentaires sont désagréables, ou tu peux te sentir content, heureux et confiant lorsque les commentaires sont agréables à entendre.

À certains moments, on peut se sentir jugé ou observé et l’on peut penser que les gens parlent de nous en négatif ou sont en train de répandre des rumeurs quand la plupart du temps, ils parlent de toi en bien. Tu peux te sentir observé après un moment de malaise, comme si tu essaies de faire de la danse dans un lieu public et que tu finis par tomber par terre. Peut‑être que pour toi, le moment était inconfortable, mais tu as peux être ajouté une petite touche d’humour à la journée des autres.

À l’école, avec les surveillants et les enseignants, on peut se sentir jugé sur la manière dont on est habillé ou dont on agit. Parfois, nos vêtements peuvent ne pas respecter le code vestimentaire de l’école et se faire avertir pour cela. Dans ma tête, je suis souvent en train de me dire : « J’hallucine ou la manière dont je décide de m’habiller est plus importante que mon éducation ? »

Parfois, on peut se sentir un petit peu excité alors on va s’amuser comme des enfants dehors, mais même quand on pense que l’on a la paix et que l’on peut enfin être soi‑même, on se fait regarder de travers. Par exemple, durant l’hiver, j’avais l’habitude de monter sur les montagnes de neige et de sauter en bas ou juste essayer de courir sur la neige qui était tellement dure, que tu glisses dessus. Même durant ces moments, les surveillants nous regardent de travers parce que l’on ressemble à des enfants du primaire…

Parfois, nos enseignants sont fiers de nous et nous encouragent dans notre travail. Sinon, j’ai certains profs qui vont faire des commentaires sarcastiques comme « Wow Maryka, t’as des beaux cheveux aujourd’hui » quand en gros, j’ai les cheveux mêlés comme si je revenais d’une randonnée de deux semaines sans me brosser les cheveux ! (Cette situation plutôt commune chez les femmes se nomme le bad hair day !)

Nos parents nous trouvent toujours beaux, même lorsque nous, on se trouve moins beau. Nos parents nous trouveraient magnifiques même après qu’on a couru un marathon. La plupart du temps, ils sont fiers de nos actions et des décisions que l’on décide de prendre, mais parfois, ils sont moins contents. Par exemple, lorsque l’on a fait une niaiserie ou que l’on a brisé quelque chose d’important pour eux. Mais sinon, il sont toujours heureux que nous soyons dans leur vie.

Dans la famille et avec les amis proches, souvent les gens trouvent que tu grandis vite (la réplique du siècle : « Arrête de grandir sinon tu vas me dépasser ! »), que tu changes beaucoup et que tu deviens comme une jeune adulte.

Je tiens à mentionner que j’aimerais être un enfant jusqu’à dix‑huit ans et j’aimerais vivre mon enfance heureuse, sans me forcer à devenir une adulte tout de suite !

Aussi, d’autres qui me disent que je deviens une belle jeune femme : j’aime ce genre de commentaire, ça me rend heureuse et contente.

D’autres gens vont mal réagir à cause de certaines décisions que j’ai prises, comme le jour où je me suis fait faire un piercing dans le nez.

Le lendemain, j’avais un souper de fête avec ma famille et je peux dire que ça a fait réagir quelques personnes puisque mes parents ont reçu des texto parlant de mon piercing.

Dans mon quotidien, j’essaie de travailler plus le regard que je pose sur moi que celui que je pose sur les autres, en voyant le beau des gens au lieu de me concentrer sur le négatif. Le plus important dans la vie n’est pas le regard que les gens posent sur toi, mais bien celui que tu poses sur toi-même.

Si tu aimes de quoi tu as l’air et qui tu es, l’avis des gens importe peu.

Maryka Wilky  😉

 

Dans mon temps: les commentaires envers les nouveaux parents

« Dans mon temps, ça prenait pas autant d’affaires pour avoir des enfants! » « Mes en

« Dans mon temps, ça prenait pas autant d’affaires pour avoir des enfants! »

« Mes enfants ont dormi sur le ventre dès leur plus jeune âge et ils ne sont pas morts! »

« Dans mon temps, j’en donnais du miel à mes bébés et il n’est jamais rien arrivé! »

« Dans mon temps, le Mieux-Vivre n’était pas aussi épais! »

Et j’en passe. C’est sans parler des commentaires sur les types de poussettes, les positions d’accouchement autres que sur le dos, les porte-bébés, le co-dodo (ou pas), les showers mixtes et TOUS les sujets touchant la parentalité.

Je me retiens chaque fois que j’entends un commentaire du genre pour ne pas répondre quelque chose comme : « Eh ben… veux-tu une médaille? »

C’est comme si certaines personnes vivaient comme un jugement tous les choix un peu différents des leurs.

La science et les connaissances dans divers domaines évoluent. Les spécialistes effectuent des recherches poussées et en viennent à ajuster ou même à corriger certaines informations. Il me semble que c’est fabuleux!

Non, personne ne t’en veut d’avoir mis tes enfants dans des bains tièdes, voir froids pour faire baisser leur fièvre. On le sait très bien que tu suivais les conseils du médecin, que tu faisais de ton mieux, que ton cœur se serrait à les voir trembler, congelés. ET qu’ils ne sont pas morts. Mais on (excluant totalement la personne qui écrit) a compris que l’effet recherché était en fait de très courte durée parce que le corps grelotte pour remonter sa température quand il a froid, ce qui mène totalement au contraire de l’objectif. C’est un exemple parmi tant d’autres.

Sauf que, si je suis ta (non-) logique, je devrais faire geler mon enfant dans le bain quand il se sent déjà très mal, alors que je sais que ça ne fonctionne pas, seulement parce que c’est ce que tu faisais dans ton temps?

Je devrais aussi avoir mal au dos à porter mon bébé dans un porte-bébé de mauvaise qualité, pas du tout ergonomique, parce que c’est tout ce que tu avais et, par le fait même, nous priver, mon bébé et moi, des avancées technologiques rendant cette pratique plus sécuritaire, plus confortable et meilleure pour notre corps? Je suis bien ta logique là?

Ah! Et quand je parle de mon retour au travail difficile parce que je m’ennuie de mon fils et que j’apprivoise notre nouveau chaos, me répondre avec un petit air supérieur que toi, tu n’en avais pas de congé de maternité… Ça n’apporte RIEN de constructif et ça ne fait pas que je m’ennuie moins de mon bébé. Au contraire, j’éprouve énormément de compassion pour toi juste à imaginer le sentiment que tu as dû vivre en retournant travailler si tôt… tout en ayant un peu le goût de t’envoyer promener!

Ce sont des commentaires entendus de la part d’étrangers ou de vagues connaissances, ou que des mamans que je côtoie se font dire par des proches. Même si ça ne me touche pas directement, ça me fâche! C’est un stress et du négativisme dont les nouveaux parents n’ont pas besoin.

Je me considère super chanceuse. Mon entourage ne correspond pas du tout au phénomène décrit plus haut. Ma mère respecte nos choix, me conseille avec amour et ne m’en tient pas rigueur si je choisis une autre avenue que celle qu’elle m’a proposée. Elle continue de m’écouter, de prendre des nouvelles et de s’intéresser à nous. Quand on relève les différences d’époques, c’est plutôt pour s’étonner, s’intéresser et trouver formidables ces différences et ces améliorations. Cependant, quand je pense aux nouveaux parents n’ayant pas un réseau d’entraide très fort et qui reçoivent ces commentaires, je trouve ça triste qu’ils soient rabaissés plutôt qu’encouragés.

Il me semble que je souhaite le meilleur pour mes enfants et que je vais me réjouir s’ils ont de meilleurs outils que ceux que j’ai eus pour affronter la vie. Il me semble qu’on devrait trouver ça merveilleux que le monde de la parentalité ait évolué, que les papas soient plus impliqués, qu’il y ait du matériel plus adapté!

Soyez positifs, réjouissez-vous pour les autres au lieu de chercher des critiques où il n’y en a pas. Vous vous sentirez mieux, promis!

 

 

Jessica Archambault

 

 

 

Quoi ne pas dire aux couples infertiles durant les Fêtes…

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Pour moi, le temps des Fêtes est difficile émotivement, car ça me ramène à ce que je ne suis pas, une mère, et à ce que je n’ai pas, des enfants.

Je suis infertile! Ça veut dire que je déteste me faire poser des questions sur mes projets de fonder une famille…

Mais chaque année, c’est comme un rituel, hein! Il y aura toujours un oncle ou une tante pour me poser la MAUDITE question : «Puis, cest pour quand, le bébé?»

Je me rappelle qu’à Noël l’an dernier, cet oncle faisait remarquer sa présence par son trop-plein de parfum de monsieur et sa bière à la main (sa cinquième…). Il s’est approché de moi au moment où ma mère me proposait un petit verre de vin (moi qui bois en général deux verres de vin gros max). Il m’a dit avec tout son génie : «Wop! Wop! Wop! Tu devrais pas boire… t’as pas quelque chose à nous annoncer?», tout en fixant mon bedon enflé par lendométriose qui maffecte tant. Et moi de lui répondre, les yeux dans leau : «Non, esti, jai rien à annoncer!». Jai quitté la pièce le plus rapidement possible pour éviter de pleurer devant tout le monde.

Avec du recul, je m’en veux! Je m’en veux de ne pas m’être donné le droit de vivre l’émotion que son commentaire suscitait en moi. Ce n’est tellement pas de ma faute si lui a passé un commentaire blessant. Je n’ai pas à me sentir mal des émotions que je vis. Mais en réalité, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Je suis allée pleurer pendant dix minutes aux toilettes, le temps de me ressaisir et que ma peau dérougisse pour éviter les maudits questionnements : «Quest-ce quil y a? Ça ne va pas?»

Pour ceux qui sont sensibles et empathiques à la réalité des couples infertiles, voici un petit «best of» des choses à ne pas dire à une personne infertile :

·    Ne pas poser des questions sur le moment où elle prévoit de tomber enceinte, car on n’a aucun contrôle là-dessus (qu’on soit infertile ou pas, je dirais). Peut-être même que ça n’arrivera jamais pour nous!

·    Ne pas dire de commentaires du genre : «Hey! Je te trouve assez CHANCEUSE de ne pas avoir denfant, profites-en pendant que ça passe». Dites-vous bien quon donnerait TOUT pour avoir VOTRE chance!

«Hey! Moi, si tu veux, je te vends le mien et pas cher à part de ça!» Ce commentaire, je l’entends tellement souvent ! Je trouve qu’il banalise la chance d’être devenu parent aussi facilement.

«Hey! Vous, les gens sans enfants, vous pensez que vous êtes fatigués, mais vous allez vraiment savoir ce que cest le jour où vous aurez un enfant!». Ah, je ne savais pas que les parents avaient lexclusivité de la fatigue.

«Vous avez encore le temps, vous êtes jeunes!». NON. Quand on est infertile, le temps est compté et précieux. On ne peut pas se permettre de choisir le mois où on va concevoir. Nous n’avons aucun contrôle sur le moment où ça arrivera. Et souvent, l’infertilité est une conséquence d’une maladie, donc être en essai bébé demande, dans la majorité des cas, qu’on cesse le traitement pour la maladie dont on est atteint.

«As-tu déjà pensé à ladoption?». Ben non, maudite bonne idée! (Ici, sentez mon sarcasme). Sachez quadopter un enfant et avoir un enfant quon a porté nest pas le même projet. Je trouve quadopter un enfant est un geste d’une immense générosité, mais moi, mon rêve est de porter un enfant, de mettre au monde un enfant… Eh ! oui, les couples infertiles ont le droit, eux aussi, d’espérer que ça arrive comme ils l’avaient imaginé dans leur conte de fées. Ils ont déjà dû faire le deuil d’une conception sous les draps donc… svp!

«Tsé parfois, il ne faut pas forcer la nature». Aouch! Quel commentaire blessant! Cest comme si on disait aux gens malades de cesser leur traitement, car il ne faut pas forcer la nature… Come on!

En bref, durant le temps des Fêtes, dites-vous bien que pour les couples infertiles, faire face à toutes ces questions si personnelles dans cette période où la famille est autant mise en lumière leur demande tout leur petit change. Me verriez-vous demander à mon oncle Maurice quand il a fait l’amour la dernière fois? NON, car ça, c’est SA vie privée. That’s it!

Juste pour vous rassurer, j’en parle de l’infertilité… J’écris actuellement sur le sujet et il faut en parler pour briser les tabous. Mais sachez que tout cela est terriblement éprouvant émotionnellement et que la meilleure façon d’aborder le sujet est de se mettre à notre place. Comment aimeriez-vous qu’on aborde le sujet si ça vous arrivait?

Et sachez que si je n’ai pas abordé le sujet avec vous, c’est peut-être parce qu’on n’est pas suffisamment proches, ou que ce n’est pas le moment ni le lieu propice pour me confier à cœur ouvert, ou encore que le sujet me rend émotive et que je n’ai pas envie de pleurer aujourd’hui, en ce jour de Noël. Merci de votre empathie, de votre sensibilité…

En cette période des Fêtes, je vous demande au nom des couples infertiles (un couple sur six au Québec) de prendre le temps d’apprécier la famille que vous avez la chance d’avoir fondée. D’apprécier de vous lever très tôt un samedi matin pour passer du temps avec votre enfant. De savourer tous les moments passés en famille, même les plus chaotiques qui vous mettent hors de vous. Imaginez un instant que vous n’avez plus cette famille que vous avez bâtie avec tout votre amour…

 

Merci et bon temps des Fêtes! xx

 

Fanny Girard

Devenir parents : apprendre à gérer les commentaires

Quand on devient parent, nos choix deviennent publics et discutables

Quand on devient parent, nos choix deviennent publics et discutables. En fait, dès la grossesse, les gens se permettent de dire tout ce qui leur passe par la tête. Bien que la majorité soit bien intentionnée, ça peut donner de drôles de résultats.

Déjà entendu : « Iiiiih! T’es ben grosse! T’es certaine que ton bébé est correct? »

Ouf! Une chance que j’ai une bonne confiance en moi et un super médecin qui me disait justement la veille que j’avais une grossesse comme dans les livres, que je ne prenais pas trop de poids et bébé juste assez… mais, surtout, une chance que mon bébé était top shape, je me serais probablement écroulée devant un si grand manque de délicatesse… ou mon professionnalisme aurait pris le bord et je l’aurais remise à sa place assez brusquement, merci!

Comme l’opinion des étrangers et des connaissances me passent très haut par-dessus la tête depuis un certain temps déjà et que je choisis mes combats, je n’ai pas relevé cette phrase pleine de douceur et de subtilité de cette collègue maladroite. Par contre, je suis tellement expressive et transparente qu’elle a malgré tout pu voir dans mes yeux que c’était très ordinaire.

Les étrangers c’est une chose, les proches c’en est une autre…

Un commentaire sur le ménage passé par la visite quand bébé a à peine quelques semaines peut être blessant ou très drôle et déculpabilisant selon le ton employé.

Mais au-delà du ton, je constate de plus en plus que la perception que les gens ont de nous nous appartient seulement en partie, car elle est teintée de leur propre parcours. Selon ce qui est important pour eux, ce qui les réjouit ou les effraie, les moments avec leurs enfants qu’ils ont préférés, les étapes qu’ils ont trouvées difficiles, s’ils sont très affectueux, s’ils sont plus ou moins stricts… Tout ça vient affecter l’impression qu’ils ont de notre réalité. Ce qu’on leur dit tout comme ce que l’on tait aussi joue un rôle important.

Je l’ai compris récemment et ça m’a fait le plus grand bien.

Nous avons un bébé très colleux. Il aime être près de nous, flatter et se faire flatter, donner des becs bien baveux et des câlins à profusion. Malgré cela, il joue seul et aime explorer. De temps en temps, il vient chercher un peu d’amour et il retourne découvrir les merveilles de la maison. Il est très sociable, même charmeur. Il veut faire sourire et réagir. Il tend les bras spontanément, même au monsieur dans la salle d’attente de la clinique de vaccination (désolée Monsieur, mais c’est non. On va se garder une petite gêne quand même!)

Bref, alors qu’on m’avait dit quelques jours plus tôt que mon bébé était autonome pour un enfant encore unique de son âge, une amie m’a dit que mon bébé avait un très grand besoin de sa maman et moi de lui.  Je l’ai perçu comme si nous étions dépendants l’un de l’autre. Sur le coup, je me suis sentie jugée. Ça m’a blessée parce que ce n’est tellement pas la vision que j’ai et que j’espère réussir à être proche de mes enfants tout en leur permettant de développer leur confiance en eux et leur autonomie. Ce sentiment n’a duré que quelques secondes, car je me suis rapidement rappelée que cette amie nous aime sincèrement ma famille et moi, qu’elle me le manifeste souvent et qu’elle ne me juge jamais. En fait, ça m’a surtout fait réfléchir. Même si je vois les choses différemment, ça ne m’enlève rien qu’elle ait un point de vue différent qui vient de ce qu’elle a observé de notre dynamique familiale, de ce que je lui raconte et lui confie, mais aussi de sa vision et de son expérience de la famille.

Cet événement somme toute banal me permet de réfléchir et de relativiser. Je crois que quand ça vient de quelqu’un qui nous aime et qui le dit sans mauvaise intention, ça vaut beaucoup. Que je sois d’accord ou non, qu’est-ce que ça change? Même si ça vient de personnes proches de moi ou de ma famille que j’aime beaucoup, est-ce vraiment grave qu’ils ne voient pas les choses comme moi? Les autres peuvent bien penser que je suis fusionnelle ou complètement froide avec mon fils, qu’il mange seulement végé ou juste des pogos, qu’il écoute toujours ou jamais la télé, ça ne change rien aux faits et à la réelle relation que son papa et moi développons avec lui.