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Ta grossesse ectopique — Texte : Stéphanie Dumas

Lorsque tu as vu le Yes+ sur le test de grossesse, ton cœur a gonflé d’amour. Déjà tu sentais

Lorsque tu as vu le Yes+ sur le test de grossesse, ton cœur a gonflé d’amour. Déjà tu sentais la présence de ce petit être qui allait grandir en toi. Toutefois, rien ne pouvait te préparer à ce qui allait arriver bientôt et qui allait détruire cette belle aventure pour la transformer en cauchemar.

Les quatre premières semaines sont passées très rapidement et tout semblait aller pour le mieux. Tu te surprenais parfois toi-même à flatter ton petit ventre, et ce, même si ce dernier était encore bien plat. Tu parlais parfois à ce petit bébé dans ta tête en espérant qu’il sentait l’amour et qu’il comprenait les messages de bien-être à son égard.

Puis, une nuit, tu t’es réveillée avec une grande douleur au ventre. Elle t’a même empêchée de te lever durant un instant. Ton premier réflexe a été de penser à ton bébé et non à toi et ta propre douleur. Tu es allée à la salle de bain en priant pour ne pas voir de sang. Malheureusement, il y avait du sang et ton cœur s’est emballé. Est-ce que tu avais perdu le bébé ?!

Sur la route de l’hôpital, ton esprit allait dans tous les sens et les larmes coulaient sur tes joues. Tu implorais le ciel pour que ton bébé soit encore présent bien au chaud dans ton bedon. Tu espérais qu’il s’agissait de règles anniversaires ou d’un saignement sans danger pour le bébé. L’attente était longue, les heures coulaient trop dans la salle d’attente. Cette attente était bien trop longue pour une maman qui s’inquiète et qui attend une réponse. Il faut attendre les résultats des prises de sang. Ensuite, il faut attendre une échographie et enfin voir le médecin.

Puis, la nouvelle arrive : le bébé s’est accroché dans tes trompes. Il n’y a plus rien à faire. Il faudra lui faire tes adieux, car on va t’injecter un produit qui va le détruire pour le faire sortir du nid qu’il avait choisi.

Une petite pensée pour tous ces petits anges qui se sont malheureusement installés au mauvais endroit tout en s’installant dans notre cœur.

Stéphanie Dumas

L’écho qui fait peur

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un pet

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un petit cœur en formation qui clignote. Je t’ai tellement rêvé, et te voici qui grandit en moi! Mon bébé, mon fœtus! Deux bras, deux jambes, une belle tête ronde, un cerveau qui a déjà commencé à apprendre la vie intra-utérine. Tout y est! La joie intense de mes premiers pas dans la maternité dessinée en noir et blanc sur un écran.

Mais j’ai peur de ce que cette échographie pourrait révéler. Certaines mamans et certains papas ont peur d’un chromosome ou du nombre d’embryons. Moi, mon bébé, j’ai peur que tu sois un garçon. Oser le dire m’horrifie et me soulage. J’adorerais que tu sois un petit bonhomme, te bercer, jouer avec toi, te bécoter et te chatouiller, t’amener à ta première journée d’école… comme je le ferais avec une petite fille!

Mais j’ai peur, parce que tu es mon premier bébé. J’ai peur que le premier enfant que je mettrai au monde soit un garçon. J’ai peur parce que moi, j’ai grandi avec un garçon plus vieux. Un frère qui n’a pas pris soin de moi de la bonne façon. Qui m’a aimée (ouin…) comme il n’aurait pas dû. Donc aujourd’hui, je suis étendue sur une table d’échographie et mon immense joie est teintée par ma peur de voir un petit bout qui dépasse entre tes jambes.

Je n’ai pas peur de ne pas t’aimer, je sais que je saurai, sans aucune retenue. J’ai peur d’avoir peur. Si tu es un petit garçon qui deviendra grand, j’ai peur de ne pas être capable de prendre le risque de redevenir enceinte et que ce soit une fille. J’aurais peur de te faire une petite sœur. J’aurais peur que cette petite fille devienne la petite sœur que j’ai été. J’aurais peur que tu deviennes le grand frère que j’ai subi.

Ma peur n’a rien à voir avec toi. Ça n’a même rien à voir avec le fait que tu aurais un pénis et des testicules : plein de garçons et d’hommes en ont et sont tout à fait gentils avec toutes les filles et les femmes qui les entourent. Ton sexe ne définira pas ce que tu feras avec. Mais s’il était masculin, il réveillerait en moi de mauvais souvenirs et des craintes de ne pas pouvoir protéger mes autres enfants, si j’en avais.

Mon bébé, mon fœtus, je te fais une promesse : peu importe ce que l’échographie montrera, je t’aimerai de tout mon cœur. Toi, ton papa et moi, on prendra les décisions une à la fois, et jamais je ne te ferai sentir que tu dois porter le poids de nos choix concernant des petits frères ou des petites sœurs à venir. Mais d’abord, je prendrai le temps de t’aimer et de te connaître pour tout ce que tu es. Et ma petite voix de maman me dit que tu me donneras la force de croire que ton histoire ne sera pas un écho de la mienne.

 

Eva Staire

Toi le seul homme de la maison

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Lorsque je t’ai connu, tu avais déjà à ta charge une Julia, blondinette de deux ans. Puis, la famille s’est élargie à la vitesse grand V. À quarante semaines pile poil de grossesse, nous avons vu en plus que trop gros plan que le petit être à venir n’avait pas le petit engin qui lui déclinerait toute masculinité. Deux semaines après cette vision, nous avons accueilli au sein de notre nouvelle famille moderne recomposée une nouvelle petite fille, Lauriane.

Deux années se sont écoulées et le désir de devenir parents à nouveau a effleuré nos esprits et nos hormones. Nous n’avions pas trouvé de prénoms de filles, mais pour un garçon, nous nous étions mis d’accord avant l’arrivée de Lauriane.

À la première échographie de cette rencontre fœtale, j’ai bien vu cette fraction de seconde de deuil que tu as vécu lorsque la dame nous a annoncé qu’il s’agissait d’une fille. Tu n’étais pas déçu que ce soit une fille, mais tu as vécu un deuil de plein de projets, de plein de désirs à partager pour TON gars. Cette naissance à venir te renvoyait au banc des papas à qui l’on dirait à la blague : « Ouin… tu n’es pas capable de faire des gars! Tu sais juste faire des filles. » Il n’y aurait pas de Fabrice, mais bien une Emmanuelle qui allait se joindre à nous.

Moi qui, de prime abord, n’avais aucun désir d’avoir des filles! J’avais toujours eu peur de ne pas être à la hauteur des exigences féminines à transmettre. Toi, en prof d’éducation physique qui ne jurait que par ses années d’enseignant, de joueur de football dans tes années d’étudiant au secondaire et au collégial, pour ainsi transmettre ta passion à ta progéniture masculine. Nos désirs s’étaient probablement entremêlés quelque part.

Dans cette fraction de seconde, nous ignorions tout de l’avenir de nos trois filles. Pendant des années, je t’ai vu encourager de jeunes garçons en devenant coach de football à ton école secondaire. Tu avais ainsi trouvé ta façon à toi d’avoir le loisir de partager ta passion et de vivre plein de réussites avec tes gars « cadets » en les amenant comme champions interrégionaux, l’année où Lauriane a vu le jour. La fierté se lisait dans tous les pores de ta peau.

Les années se sont écoulées et tu es devenu tour à tour entraîneur et arbitre au football. Les filles ont aussi évoluée et ta grande a débuté une passion pour le volleyball. Son engouement te replongea dans tes premières années comme entraîneur pour des jeunes du secondaire, pendant lesquelles tu les glorifias du titre de champions à la première édition du championnat provincial benjamin en 1990. Te voir revivre ces années dans la passion de ta fille t’a amené à nous partager des tas d’histoires. Dans tes yeux brillants, on voyait se dérouler un pan de ta vie qui nous était depuis inconnu. On y voyait poindre des étincelles aussi grosses que des projecteurs sur un terrain de foot.

 

Tu es devenu l’entraîneur de l’équipe de ta fille, emmenant son équipe vers le titre de championnes au championnat régional juvénile. Désormais, tu partageais ton désir de transmettre tes passions à ta fille, à ta Julia.

Outre le sport qui te définit si bien dans la vie, tu transmets tes autres connaissances à notre trio de filles dans des domaines où moi, je n’ai pas ou peu de connaissances. Je t’ai vu enseigner à conduire à ta fille Julia et le tour de notre Lauriane viendra sous peu. La patience que tu as eue! Je t’ai vu être inquiet de les savoir dans diverses situations ou endroits. Tu as toujours pu avoir avec elles des discussions sur la façon dont un gars peut interpréter les choses. Rien à voir avec mes dires, puisque c’est toi qui avais l’expérience masculine et ainsi, tu devenais plus véridique par tes propos. Tu les laissais ainsi plus aptes à comprendre comment un gars pense ou réfléchit. Lorsque j’ai évoqué les dialogues sur les moyens de contraception, tu as donc pu y ajouter ton mot pour qu’ainsi, nos filles puissent déjouer les tentatives masculines de ne pas utiliser de condom.

Tu es un papa fier de ses filles et tel un paon, tu trônes dans ton habitat entouré de tes « femmes ». Un vrai patriarche!

Nos filles vieillissent et amènent des amis ou des amoureux avec qui tu peux échanger sur le football, sur les courses automobiles… des vraies conversations de gars autour d’une bière.

Je te l’accorde, les sujets lors des soupers en famille sont plus portés sur les dernières tendances de la mode, les potins de fifilles, les petits problèmes féminins… mais tu as ton garage pour t’y réfugier lorsque tu en as besoin, contrairement à moi que notre progéniture ultra féminine suit constamment d’un bout à l’autre de la maison.

En somme, peu importe le sexe de nos enfants, l’important reste ce qu’on leur transmet. Nous aurions pu avoir un garçon, notre Fabrice aurait pu été ultra ludique et se tenir loin des gymnases, loin de tes passions.

Et, dans l’équation, si tu avais le choix entre une équipe de football ou une équipe de cheerleaders? Dis-moi, quel homme n’aurait pas envié être à ta place?!

Dans cette fraction de seconde où nous avons vu que c’était une troisième fille, tu crois probablement avoir perdu un petit quelque chose, mais en fin de compte, tu as gagné au change. Tu as une femme qui t’a accompagné dans ta passion (ok, je ne comprends pas tout sur le football, même après dix‑sept ans, mais je te suis, te soutiens et t’encourage), tu as une grande qui aime recevoir tes conseils et s’entraîner avec toi pour poursuivre sa passion pour le volleyball au niveau collégial et qui partage le tout avec son « pops » à elle, une jeune adolescente qui veut jouer au flag-football à son entrée au secondaire et une autre qui bricole et te suit avec ses outils. 

 

Je n’aurais pu choisir meilleur homme pour m’accompagner auprès de nos filles.

 

Mylène Groleau

Une fille à tout prix

Je suis une fille. Le summum de la fifille. Celle qui est dédaigneu

Je suis une fille. Le summum de la fifille. Celle qui est dédaigneuse, qui ne sort pas sans maquillage et qui chiale que ses cheveux vont friser parce que c’est humide dans le sud.

Quand j’ai voulu des enfants, j’ai joué au jeu de la roulette-de-ne-pas-demander-le-sexe-parce-que-c’est-trippant à mes deux premiers enfants! Cela m’importait peu!

J’ai eu mon premier bébé garçon. Un grand prématuré qui m’a confirmé que, peu importe le sexe, tout ce qu’on souhaite au fond, c’est un bébé bien rigoureux qu’on peut prendre dans nos bras avant qu’il ait un mois. Un jour, je vous raconterai…

Ensuite, j’ai eu mon beau Elliot. J’ai repris avec lui tout le manque de ne pas avoir mon premier bébé collé sur moi dès les premiers instants. J’étais heureuse et mes boys me faisaient sentir encore plus femme. La louve de la meute, ça me plaisait!

Puis, le temps a passé et le manque de ne pas avoir ma fille s’est fait sentir. Cette fille que je désirais depuis toujours et ce, même si les boys me comblaient comme ce n’est pas possible. Je n’arrivais pas à me résigner à cette réalité de pas-de-poupées, pas-de-couettes, pas-de-mini-moi-qui-se-fait-les-ongles….

Puis, le grand saut! Un troisième bébé… Doigts croisés!

À cette grossesse-là, je n’ai évidemment pas été capable d’attendre pour connaitre le sexe. Échographie. C’EST UNE FILLE! J’ai pratiquement fait passer le détecteur de mensonges à l’infirmière pour confirmer ses dires tellement j’avais peine à y croire!

Et elle est arrivée, cette fabuleuse fille. Rose comme tout ce que j’avais acheté pour elle. Un cadeau enrubanné de rose 24/24. Mon bonbon! Elle complétait à merveille notre famille. En plus, j’adorais l’idée des grands frères protecteurs de leur petite sœur. Elle était à peine arrivée à la maison que les boys l’appelaient « la petite cocotte » et l’embrassaient à qui mieux mieux.

Mais qu’elle m’en a fait baver comparativement à ses frères! Mes deux boys d’amour si tranquilles avaient fait leurs nuits à un mois, douze heures consécutives. Je me retrouvais avec un petit monstre qui ne dormait jamais. Hurlait à la moindre contrariété. Me réclamait constamment. Avait toujours besoin de réconfort et d’affection. Je devais me réinventer en tant que mère parce que ma fille n’était rien de ce que j’avais connu. Déstabilisée, je l’étais.

Elle me ressemblait tellement! Je reconnaissais mon caractère dans plusieurs de ses traits et je doutais à savoir si j’aimais le concept.

Puis elle a grandi et j’ai eu envie de faire d’elle une version améliorée de moi-même. Question de me déculpabiliser de mon leg peut-être. Tant qu’à me ressembler, aussi bien ne garder que le meilleur! J’ai eu envie de parler à celle qui pensera un jour que je ne veux pas son bonheur parce que je lui dis non. J’ai voulu qu’elle sache qu’il y a un sens profond à mes actes. Mon amour pour elle.

Je crois sincèrement qu’elle saura et comprendra un jour. En attendant, je ne peux qu’être moi-même un bon exemple pour celle qui sera le moi 2.0 de demain. Je ne peux que lui souhaiter le meilleur en la regardant faire son chemin.

Je lui souhaite d’être elle-même et fière de ce qu’elle est. Je lui souhaite de se dépasser et d’atteindre ses propres sommets. Je lui souhaite d’avoir confiance en elle-même, mais aussi de faire confiance aux autres et à la vie. Je lui souhaite des projets, des rêves, de l’amour, de l’amitié sincère, des voyages, du beau et du bon. Je lui souhaite par-dessus tout une grande force pour affronter ce que la vie lui présentera comme visage et un grand amour de la vie pour toujours garder confiance en demain. Parce que demain arrive chaque fois avec son lot de possibilités infinies… Mais pour le moment, elle dort paisiblement lovée contre ses toutous et ses poupées. Demain saura bien l’attendre… Et Dieu sait qu’elle saura lui en mettre plein la vue!

Isabelle Rheault

Jumeau perdu, jumeau vécu (première partie)

Nous écrivons ce texte à quatre mains en souvenir des deux cœurs

Nous écrivons ce texte à quatre mains en souvenir des deux cœurs que nous avons portés. Nous avons toutes deux vécu une grossesse gémellaire qui s’est soldée par le décès in utero d’un des jumeaux et la naissance d’un bébé vivant.

L’annonce d’un bonheur multiplié par deux

Nathalie : En clinique de fertilité, j’avais annoncé au médecin que j’étais en train de devenir enceinte de jumeaux. Il ne me croyait pas. Le jour même de la prise de sang confirmant la grossesse, le médecin m’envoyait passer une deuxième prise de sang dès le lendemain. Je savais intuitivement que le taux de HCG était dans le piton et le lendemain, il atteignait l’Everest. Huit semaines après l’insémination, l’échographie nous montrait deux cœurs et deux mini embryons.

Mélanie : Premier mois d’essai, première grossesse. Je tenais le test de grossesse dans mes mains, fébrile, un mélange de toute sorte de sentiments virevoltait en moi. J’étais heureuse, inquiète, j’avais peur, j’avais hâte. J’ai su tout de suite que cette grossesse était spéciale. J’avais tous les symptômes puissance dix et très tôt. Déjà à neuf semaines, j’avais un petit bedon. J’ai dû aller m’acheter des pantalons de maternité. Les gens qui me rencontraient me disaient : « Mon Dieu! Tu grossis vite! Tu attends sûrement des jumeaux. » Je ne savais pas, dans le temps si tout se passait bien. On n’avait pas d’écho avant dix-neuf semaines, mais quelque chose en moi savait. Une première intuition de maman, je suppose.

Adieu, mon bébé

Nathalie : Le lendemain de l’échographie de huit semaines, je partais enseigner en France pendant un mois. Comme pour mes grossesses précédentes, j’avais peu de symptômes, mais la fatigue était plus grande. En lisant à propos des grossesses gémellaires, j’ai appris qu’il pouvait arriver qu’un seul fœtus se rende à terme. (Je sais maintenant que ça arrive très souvent, mais que la plupart du temps, le jumeau disparaît sans que personne n’ait connu son existence. Il peut même être « absorbé » par l’autre bébé). Une semaine avant de revenir au Canada est née en moi l’intuition que je ne donnerais naissance qu’à un seul bébé. Cette idée s’est transformée en certitude.

À treize semaines d’aménorrhée, je séjournais chez ma mère avec mes deux filles. J’ai commencé à avoir mal au ventre et au cœur, comme si j’avais une indigestion. Après quelques jours, je suis partie seule au cinéma. La noirceur et la solitude m’ont fait du bien et m’ont remise sur pied. Mais la nuit suivante, à cinq heures, j’ai senti un liquide couler entre mes jambes.

Je suis allée à la salle de bain et j’ai accueilli dans mes mains un caillot d’une longueur de dix centimètres. Je ne voulais pas réveiller mes filles. Je ne voulais pas qu’elles voient cette boule sanglante. J’avais peur de les traumatiser, alors j’ai déposé mon bébé dans l’eau froide de la toilette et j’ai fait partir l’eau. Comme si je le baptisais.

Quelques heures plus tard, un médecin confirmait par échographie qu’un des fœtus avait laissé derrière lui un hématome de quelques centimètres. Sur l’écran noir et blanc, je voyais un bébé, un seul, étendu de tout son long puisqu’il avait soudainement beaucoup d’espace. Alors que je sentais déjà les mouvements des bébés dans mon ventre avant la fausse couche, j’ai dû attendre la vingt-quatrième semaine avant de recommencer à sentir mon bébé bouger. J’étais inquiète, j’avais peur d’être dans le 50 % malchanceux de celles qui perdent le deuxième fœtus même s’il est en santé.

Pourtant, je n’ai eu aucune hémorragie. La grossesse s’est poursuivie comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas perdu la moitié de mes espoirs.

Mélanie : J’avais fait le voyage jusqu’à Québec pour faire les boutiques de maternité. Le lendemain de mes achats, mon gros bouvier bernois est tombé malade. Très malade. J’ai dû prendre la décision de le faire euthanasier. Pourquoi je vous raconte ça? Parce que c’est là que le destin a frappé. Je pleurais beaucoup, je l’aimais tellement, ce chien-là! Je pleurais même sans arrêt. J’ai commencé à avoir mal au ventre, je me suis dit que je pleurais trop, que ça devait être ça. Un peu plus tard, j’ai su que quelque chose n’allait pas.

En allant faire pipi, je me suis relevée et l’eau de la toilette était rouge, beaucoup trop rouge. Je paniquais, j’étais à Québec, je ne savais pas où aller. J’ai pensé téléphoner à une amie qui était dans la région. Elle m’a dit : « J’arrive ». Elle m’a conduite à l’hôpital. Je saignais beaucoup. Au triage, l’infirmière, avec toute sa délicatesse, m’a dit : « Ton bébé, tu l’as perdu, il y a beaucoup trop de sang. Le médecin te verra plus tard, retourne dans la salle d’attente ».

Assise sur la petite chaise droite de la salle d’attente, je pleurais en silence. J’attendais que le médecin confirme la nouvelle. J’ai attendu longtemps. La salle était bondée. J’ai finalement vu le médecin urgentiste. Il m’a examinée et a confirmé beaucoup plus gentiment que je n’étais probablement plus enceinte. Il m’a envoyée passer une écho pour être certain qu’il ne restait plus rien. Encore de l’attente, avec un peu d’espoir… Je flottais dans une sorte de bulle je ne voulais juste pas croire que tout ça était vrai.

Finalement installée sur la table d’échographie, le technicien en radiodiagnostic a posé le petit machin sur moi. Il m’a dit : « Je ne comprends pas, tu es toujours enceinte ». Un profond soulagement s’est installé en moi. « Mais il y a un hématome plus bas. Tu étais enceinte de jumeaux, maintenant il n’en reste qu’un. »

J’étais toujours enceinte, mais un des bébés avait repris ses ailes d’ange sans que je puisse le tenir dans mes bras… Un mélange de désespoir et d’espoir s’était installé en moi. Je pleurais mon bébé perdu, mais j’étais soulagée pour le bébé qui se battait toujours pour rester.

À suivre…

http://jumeauxandco.com/grossesse-gemellaire-2/le-syndrome-du-jumeau-perdu/

http://jumeauxandco.com/interviews/conseils-dexperts/devenir-parents-de-jumeaux-quels-impacts-psychologiques/

Nathalie Courcy et Mélanie Paradis

Ma grossesse sans échographie

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grand

Dès l’annonce de ma grossesse, j’ai été envahie d’une grande joie, mais aussi d’un grand besoin de protéger ce mini être humain en moi. Chaque décision a été réfléchie en long et en large par mon conjoint et moi. Nous avons fait plusieurs choix en marge des tendances actuelles dans le monde de la naissance. Une des plus marquantes : le choix de ne pas avoir recours aux échographies.

En fait, l’entente prise avec nos (merveilleuses) sages-femmes était que si de leur côté elles avaient besoin de l’information qu’apporte une échographie par souci de sécurité pour mon bébé ou moi, nous allions le faire. Par contre, nous comme parents, nous n’en ressentions pas le besoin. Nous avons préféré l’imaginer, le rêver et l’attendre patiemment.

Mes réflexions sur le sujet ont débuté bien avant ma grossesse. Grâce à ma formation d’accompagnante à la naissance, mais aussi aux nombreux témoignages entendus dans le cadre de mon travail, j’ai eu la chance de réfléchir sur le sujet de la périnatalité pendant plusieurs heures, d’entendre plusieurs témoignages et d’accumuler de belles connaissances sur les pratiques actuelles et l’histoire des naissances au Québec.

Deux constats majeurs me hantaient: les complications font partie de la vie et bien qu’il est important de tout faire pour assurer le bon déroulement de la grossesse, la mort survient parfois. Aussi, la vie intra-utérine des petits bébés est marquante pour eux, il s’agit du début de leur histoire et je voulais la vivre pleinement, loin du stress et des angoisses. De là, justement, mon envie de rester loin des échographies.

Je parle ici des échographies qui peuvent conduire à un diagnostic auquel on ne peut pas réagir en donnant des soins. En fait, je me disais que si un problème est décelé et que le développement du bébé était en danger, la seule option était d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Pour avoir accompagné des familles à travers ce processus, je savais le tsunami émotif qu’une telle décision apporte. Je ne me voyais pas capable de prendre cette décision. En fait, prendre cette décision me faisait vivre beaucoup plus de stress que le fait de ne pas avoir d’échographie . Et puis, j’ai entendu trop d’histoires où finalement, après plusieurs examens, on constate que tout est redevenu normal. Soulageant oui, mais stressant surtout.

Je n’avais pas envie que la peur guide mes choix, je n’avais pas envie d’être rassurée, j’avais envie de faire confiance à la vie, et ce, peu importe l’issue de ma grossesse. Puis, il faut dire que les mesures du développement intra-utérin m’agacent autant que celles du développement de l’enfant ou de l’adulte, en ce sens qu’elle ne laisse que peu de place à la différence individuelle, à la déviation saine de la norme et au rythme propre à chacun lorsqu’elles sont utilisées trop rigidement.

En fait, pour moi tout ce qui tournait autour de l’écho était une source potentielle de stress; le futur poids qu’on aurait prédit à mon bébé, la tache qu’on aurait vue à l’écho et qu’on aurait dû explorer plus en profondeur avec une autre écho ou pire, avec une amniocentèse. Souvent, on pense que je n’ai pas eu d’échographie parce que je suis zen. Non, je n’ai pas eu d’échographie justement parce que je voulais rester calme, parce que la moindre anomalie m’aurait affolée.

Mon bébé je savais qu’il avait des chances d’être porteur d’une maladie quelconque ou peut-être même qu’il aurait pu ne pas se rendre à terme. Je le savais, mais je savais aussi que l’échographie n’y changerait rien, que si j’étais pour lui constater une malformation, j’aimais mieux le vivre bourrée d’hormones d’amour au moment de mon accouchement. S’il était pour avoir une vie hypothéquée par la maladie, nous l’aurions accompagné à chaque instant. De toute façon, mon bébé même quand on écoutait son coeur au doppler, il n’aimait pas ça; il bougeait, se cachait, donnait des coups de pieds et j’avais envie de le respecter. Parce qu’on ne sait pas trop ce que ça leur fait à nos minis bébés d’être épiés de la sorte à répétition. Peut-être rien, peut-être pas non plus, sur ce point mes idées sont moins claires.

 

Alors voilà, ce sont les choix que j’ai pris pour cette grossesse, lors de la prochaine peut-être que je ferai des choix différents, peut-être que je ressentirai le besoin d’avoir recours à l’échographie et si c’est le cas, je le ferai sans hésiter. Je demeure fière d’avoir écouté mon intuition et d’avoir fait mes propres choix. Ceci étant dit, sachez que comme dans toutes les sphères de ma vie, je suis pro-choix. Des vrais choix, basés sur des faits, sur le respect de vos désirs, des choix faits en toute confiance et en toute conscience.

Deuil périnatal : Mon bébé-lune-de-miel

J’ai rencontré l’homme de ma vie très jeune. Nous avons eu deu

J’ai rencontré l’homme de ma vie très jeune. Nous avons eu deux merveilleuses petites filles. Nous nous sommes mariés la journée exacte de nos 10 ans d’amour. Que c’était romantique ! Comble de bonheur, et de chance, je suis tombée enceinte le soir de ma lune de miel.

Les mois ont passé. J’étais comblée et je regardais mon ventre grossir de façon impressionnante, troisième grossesse oblige… J’ai entendu son petit cœur battre, et mon propre cœur se remplissait d’une émotion plus forte que descriptible.

Je n’arrivais pas à expliquer concrètement ce qui ne collait pas avec mes deux autres grossesses, mais je savais qu’étrangement, cette fois-ci, je n’avais ni nausée, ni rage de faim, ni saute d’humeur… Doc-Bédaine m’annonce qu’à 25 ans, c’est conseillé d’aller faire le fameux « triple test ». Je n’ai pas cru bon payer pour ces tests lors de mes précédentes grossesses. De toute façon, il n’arrivera rien… De toute façon, on n’a aucun antécédent génétique… De toute façon, on est si jeunes !

Mais puisque j’ai 25 ans, les tests sont gratuits ! J’y voyais une belle opportunité de voir mon bébé sur un écran, une fois de plus, tout simplement. Je suis jeune, j’ai plus de trois mois de grossesse, je sais que son petit cœur bat bien et je sens mon bébé bouger en moi. Que peut-il arriver de mal ? Peut-être même qu’ils vont pouvoir nous prédire le sexe de notre bébé…

Le jour de l’échographie, notre chance a tourné et notre monde s’est écroulé. À peine la sonde posée sur mon ventre rebondi, nous savions que rien n’irait plus. Dès que l’écran a montré les images de notre bébé, la technicienne a demandé au médecin responsable de venir nous voir. Il a revérifié ses mesures, avant de nous annoncer une terrible nouvelle. Notre bébé-lune-de-miel n’était pas normal…

Je n’ai pas tout écouté… Mais j’ai compris une chose… Peu importe ce qui clochait, il n’y avait absolument aucune chance que notre enfant soit normal, ni conscient. Le médecin voulait qu’on pousse des tests plus loin… plus longtemps… Après le décompte des handicaps certains, nous lui avons demandé de tout arrêter. Il nous a expliqué nos options…

Notre bébé restait « viable ». Il pouvait vivre… Nous allions finir par l’enterrer, ça c’était certain, mais c’était à nous de décider jusqu’à quand nous voulions l’accompagner… Mon choix fût rapide, décidé et assumé. J’ai demandé au médecin d’interrompre la grossesse. Il a refusé. Il insistait pour faire des tests plus poussés. Il parlait de faire avancer la science et de participer aux statistiques. Mais je n’en avais rien à faire… J’ai refusé de donner mon corps et mon propre enfant à la science.

Il m’a référée à une clinique externe, spécialisée dans les cas d’interruption de grossesse… Nous y sommes allés directement, les papiers de l’échographie en main. Là-bas, une infirmière nous a expliqué que c’était impossible de pratiquer l’intervention, pour plusieurs raisons. Ils n’avaient pas le temps. La chirurgienne refuserait. La décision était beaucoup trop précipitée. Il y avait des chances que je devienne stérile.

J’ai pleuré, crié, insisté. Nous savions tous que si j’attendais deux jours… Deux petits jours seulement… Je ne pourrais plus avoir recours à l’avortement vu l’état avancé de ma grossesse. J’ai insisté pour rencontrer la chirurgienne en personne. Elle a écouté. Elle a compris. Elle avait justement un trou dans son horaire… Maintenant.

Elle était humaine, douce et compréhensive. Elle avait peur pour moi, si peur que je regrette ma décision. Elle, elle savait mieux que quiconque le caractère indélébile et irréversible de l’acte que j’allais commettre. Moi, je savais que j’étais décidée. Décidée à vouloir offrir une vie remplie d’aventures, de voyages et de joies à mes deux filles déjà bien vivantes. Décidée à ne pas donner une vie de souffrances à un enfant, si je pouvais le lui éviter. Décidée à ne pas le garder, pour seule raison que je le voulais dans ma vie.

Je ne jugerai jamais les parents qui ont fait le choix de mettre leurs enfants au monde, aussi différents soient-ils. Moi, je n’avais pas cette force. Je l’ai vu à l’échographie… et je sentais à quel point il souffrait déjà. Je n’avais pas la force de lui en imposer davantage. Je n’avais pas la force de le prendre dans mes bras, sachant que je serais forcée de bientôt l’enterrer… Je savais que ma décision était la bonne.

Dans la salle, la chirurgienne a fait une dernière échographie, pour se situer et s’aider dans l’intervention. Elle a pris une pause, a pris ma main dans la sienne et m’a dit qu’elle comprenait maintenant. Après avoir vu l’état de mon bébé, elle comprenait l’urgence de ma décision et se sentait en paix avec ce qu’elle allait faire. Elle n’était pas obligée de me dire cela. Mais elle l’a fait. Et je lui en serai toujours reconnaissante.

Je suis revenue à la maison, le ventre vide et le cœur gros. Nous nous sommes assis avec nos filles pour leur expliquer que notre petit bébé n’était plus. Ma plus vieille, âgée de quatre ans, a compris et a pleuré. Nous avons fait incinérer ce minuscule petit ange et avons fait une cérémonie, près d’une rivière, pour lui dire Adieu une dernière fois.

Le 15 octobre est la journée de la sensibilisation au deuil périnatal. C’est aussi la date à laquelle je devais accoucher…

 

Une femme aveugle « rencontre » son futur bébé grâce à une imprimante 3 D!

La première échographie fait partie des premières étapes de la construction du lien entre la mè

La première échographie fait partie des premières étapes de la construction du lien entre la mère et l’enfant à venir. Par contre pour une mère aveugle l’expérience est très différente. Elle peut se fier qu’aux paroles des autres sans vivre l’expérience concrètement. Au Brésil, Huggies a offert une expérience hors du commun à une future maman nommée Tatiana. Âgée de 30, elle a perdu la vue à l’âge de 17 ans. Pour une campagne publicitaire, la compagnie de couche a décidé de transformer le rendez-vous de Tatiana en une expérience inoubliable. Lors de son échographie, ils ont utilisé une imprimante 3D pour fabriquer une version 3 D du visage de son bébé. C’est vraiment très touchant!