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Ces grands-mamans si précieuses — Texte : Marie-Nancy T

J’ai toujours pensé que les grands-parents jouaient un rôle extrêmement important dans le parco

J’ai toujours pensé que les grands-parents jouaient un rôle extrêmement important dans le parcours de vie d’un enfant. C’est vrai que le lien qui unit les grands-parents à leurs petits-enfants nait d’une complicité profonde et hors du commun. Avez-vous déjà remarqué les yeux de vos parents ou de vos beaux-parents lorsqu’ils regardent votre enfant ? Ou les yeux de vos propres grands-parents lorsqu’ils vous regardent, s’ils sont toujours présents ? Avez-vous déjà analysé le regard que vous portez sur vos petits-enfants, vos « précieux » ? Nous pouvons voir de la fierté, évidemment, mais aussi de l’adoration. C’est fort et puissant ça, de l’adoration !

J’ai toujours su que ma grand-mère était précieuse à mes yeux et qu’elle occupait une place importante dans mon cœur. Je l’ai réalisé encore plus, l’an dernier, lorsqu’elle nous a quittés. Lorsque grand-maman est décédée, j’ai eu l’impression, en quelque sorte, que c’était la fin d’une époque. Quand on y pense, le tronc de chaque famille prend racine dans l’identité des grands-parents. C’est d’eux que nous viennent nos valeurs. C’est souvent auprès d’eux que nos plus beaux souvenirs d’enfance se sont créés. Avouez qu’ils ont cette capacité, les grands-parents, d’être des générateurs de souvenirs mémorables. Vous savez, le souvenir d’entrer chez nos grands-parents et de sentir l’odeur des petits plats que seules les mamies peuvent nous cuisiner ? Ou le souvenir des rassemblements familiaux où l’on était tous entassés dans les maisons trop petites de nos grands-parents ? Ou encore, les innombrables moments doux partagés avec eux lors d’une soirée pyjama ?

Je crois que lorsque ma grand-mère est décédée, j’ai eu peur, en plus de vivre le deuil de son départ, que ma famille ne soit plus jamais la même sans elle. Ça démontre l’importance qu’elle avait à mes yeux ! Ma grand-mère était l’âme et l’épicentre de notre famille. C’est souvent le cas, pour chaque famille en fait. La mamie, c’est le roc, le noyau de la gang, la rassembleuse, celle sur qui on peut toujours compter. Savoir qu’elle ne serait plus jamais présente pour jouer tous ces rôles m’effrayait quelque part.

Ma grand-mère, je lui serai à jamais reconnaissante, car grâce à elle, j’ai pu m’épanouir au sein d’une famille unie, une famille qui accepte tout le monde avec ses qualités et ses défauts et qui aime, sans jugement. C’est mamie qui nous a inculqué et transmis toutes ces belles valeurs et cette bienveillance que nous avons les uns envers les autres. Tout ça, c’est son œuvre à elle ! Ma grand-mère, elle avait cette force incroyable pour une femme de sa génération de ne pas juger les gens, d’être ouverte d’esprit et de nous encourager malgré nos erreurs. Elle était une grande dame et un être d’exception.

C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres, que nos grands-mamans si précises sont difficiles à laisser partir. En fait, je suis maintenant convaincue qu’il est impossible de les oublier et c’est parfait ainsi. Il faut les laisser vivre à travers nos souvenirs. En réalité, les mamies ne meurent jamais. Quand on y pense, elles continuent de vivre en nous. Je trouve réconfort en me disant que même si ma grand-mère n’est plus présente physiquement, elle fait encore partie de moi. Elle est immortalisée, en quelque sorte, dans mon âme et dans ma mémoire émotionnelle. Il suffit de se remémorer tous les moments passés avec nos grands-mères, de se rappeler leur voix douce et aimante ou les odeurs de leur maison pour les faire revivre. Pour garder ma grand-mère vivante, je tente tant bien que mal d’honorer sa mémoire en essayant de transmettre, à mon tour, ses valeurs et ses accomplissements à mes enfants. Et qui sait ! Peut-être qu’un jour, j’aurai l’immense privilège de pouvoir revivre moi aussi, à travers mes petits-enfants. Ainsi va la vie, comme on dit.

Lorsque ma grand-mère était vivante, la voyant de plus en plus vieillissante, j’ai développé cette crainte qu’elle ne me reconnaisse plus et qu’elle oublie qui j’étais. Je crois que c’était trop difficile de penser que le lien fort qui nous unissait ne serait plus jamais le même. Je me souviens que vers la fin de sa vie, je ressentais parfois un doute avant de lui téléphoner. J’avais cette inquiétude qu’elle me demande : « Qui es-tu ? » Ou qu’elle oublie ma voix ou encore bien pire, mon nom. Un peu comme dans la chanson « Ficelles » d’Ingrid St-Pierre, qui dit : « mais n’oublie pas mon nom ».

En tout cas, moi, je ne t’oublierai jamais grand-maman, et surtout pas ton nom !

Merci à ma mère et à ma belle-mère d’être des créatrices de souvenirs et encore bien plus pour mes enfants. Votre rôle est si précieux.

Marie-Nancy T

Grand-maman Gaby

L’année de mes huit ans, j’ai perdu mes deux grands-papas, à l’int

L’année de mes huit ans, j’ai perdu mes deux grands-papas, à l’intérieur du même mois. Ma grand-mère paternelle, quant à elle, je n’ai jamais eu la chance de la connaître puisque la maladie l’a emportée très jeune, avant même que mon père ne devienne papa. Il ne me restait donc plus qu’une seule grand-mère, grand-maman Gaby.

En bonne grand-maman, elle m’a appris toutes sortes de choses, donné des friandises en cachette… Vous savez, tout ce qu’un grand-parent fait lorsque les parents ont le dos tourné ! Je me rappelle que chaque fois qu’elle recevait, elle était toujours d’un chic irréprochable, tout en arborant fièrement son fameux tablier de grand-maman, ce tablier qui signifiait qu’elle nous avait concocté de bons mets savoureux qu’elle seule maîtrisait.

Puis un jour, elle a commencé à être malade. Je l’ai vue perdre son autonomie peu à peu, étant désormais aux prises avec la maladie d’Alzheimer. Elle a quitté sa maison pour aller en résidence, puisque demeurer seule n’était plus sécuritaire pour elle. Et moi, je me suis lentement détachée, j’ai diminué la fréquence de mes visites, je prenais des nouvelles par ma mère…

Après quelques années de combat, 2016 aura été sa dernière. Lorsque ma mère m’a contactée en me disant que LE moment tant redouté était imminent, je n’ai pu m’empêcher d’aller la voir. J’ai fait les trois heures de route qui nous séparaient. Je me sentais tout à coup si mal de ne pas l’avoir visitée davantage.

À mon arrivée, il y avait tous mes oncles et tantes rassemblés. Elle n’était plus la grand-maman Gaby d’autrefois, très amaigrie et déjà inconsciente, bien que je sentais qu’elle n’avait pas totalement perdu contact avec le monde extérieur. Je lui ai murmuré à l’oreille, chanté une chanson. J’ai caressé ses cheveux, puis ses joues de grand-maman, si douces. J’ai massé ses pieds bleutés. Je me suis couchée à ses côtés, une dernière fois. Je lui ai pris la main et j’ai senti un faible mouvement, comme si d’aussi loin qu’elle était déjà, elle tentait de me rejoindre, une dernière fois.

Elle est partie quelques minutes après mon départ. Ce dernier moment, je le chérirai à jamais. Aussi déchirant qu’il ait pu être, ce moment m’a permis de ne pas regretter, de ne pas me dire « j’aurais donc dû ».

À vous qui avez encore vos grands-parents, profitez d’eux, appelez-les et sortez-les lorsque c’est possible, même s’ils sont malades, ne vous reconnaissent plus et n’ont plus toute leur tête. Dans le contexte actuel, je sais que ce n’est sans doute pas possible de les visiter, mais appelez‑les au moins. Sachez que vous êtes privilégiés de les avoir, encore.

Andrée-Anne Courchesne

Hommage à Popo, mon grand-papa

Dimanche matin, l’heure est grave : ma mère m’envoie un messag

Dimanche matin, l’heure est grave : ma mère m’envoie un message texte pour me dire que si je souhaite voir Popo une dernière fois, c’est aujourd’hui. Sans hésitation, je prends la route! Mon grand-papa vient de prendre la plus grande décision de sa vie…

Popo, c’est son surnom depuis toujours. Pour nous, sa famille, ce n’est pas papy, grand-papa ou même grand-père, c’est Popo. Tout le monde l’appelle Popo! Il aurait eu 92 ans en février prochain, mais son corps en a décidé autrement. Je dis « son corps » parce que cet homme avait la tête dure et il n’était pas prêt à ce que ça se termine… Par contre, il en avait fait du millage et ses pépins de santé avaient finalement eu raison de son courage, de sa détermination et de sa ténacité.

Épuisé, mais surtout conscient que la médecine ne pouvait plus rien pour lui, il a baissé pavillon et a dû s’avouer vaincu. Après une bonne discussion avec l’équipe médicale, il acceptait, avec toute sa tête et sa lucidité, de cesser tous les traitements qui ne servaient plus à rien. Quelle décision immense il a prise après avoir posé toutes ses questions et bien compris ce qui l’attendait. Comme il le disait lui-même, la voix pleine d’émotion : « C’est dommage de perdre un cerveau comme le mien » parce que le corps ne suit plus. Mon grand-père, de par son choix, nous a donné cette journée-là le temps d’apprécier le temps qu’il lui restait. Popo m’a toujours inspiré par sa force et sa grande ouverture d’esprit. Ce jour-là, il a décidé qu’il quitterait lorsqu’il le déciderait et comme il le souhaiterait.

En famille, au cœur de cette après-midi qu’on aurait voulue éternelle, Popo se racontait en parcourant sa longue vie avec nostalgie. Sa plus grande fierté? Avoir toujours fait ce qu’il voulait au moment souhaité. « J’étais têtu hein?! J’ai toujours fait ce que j’ai voulu! » Il a même réussi à nous faire rire aux larmes en racontant son bain du matin avec le personnel de soins. « J’étais accroché au plafond, flambant nu, trois femmes, et elles me lavaient. » Un fou rire qui a fait du bien dans les circonstances. Il était de nature timide et pudique. Imaginez la situation : quelques jours plus tôt, il vivait seul de façon autonome dans sa résidence. Il leur a dit : « Je ne dois pas être si sale, je viens d’arriver! » D’ailleurs, Popo ne portait pas la jaquette d’hôpital, pas question! C’était son pyjama. Il était aussi très fier!

À force de réfléchir à sa vie à mes côtés comme grand-papa, je réalise le privilège que j’ai eu d’être aussi proche de lui. Tout d’abord, il habitait à quelques minutes de la maison. Ma grand-mère Mado était souvent là pour nous garder et lui, il était là pour les travaux plus manuels. Mon père travaillait très fort au commerce, donc Popo était là pour avancer les tâches de la liste « faut qu’on » que ma mère planifiait. Patrick Huard disait dans un monologue : « Veux-tu que j’appelle mon père? » et ma maman ne se gênait pas pour le rappeler, en blague, à mon papa. Elle se trouvait tellement drôle! Mais elle l’utilisait surtout parce que ça gardait notre Popo actif et tout près de nous. Il travaillait bien qu’elle disait!

Des souvenirs magnifiques me viennent en tête lorsque je pense à Popo. Parmi les plus beaux et les plus marquants, il y a les séjours en Floride chez eux lors de notre traditionnel voyage familial. Il était avec Mado d’une générosité incroyable. Nous avons fait toutes les activités imaginables. Des vacances de rêves pour notre famille et des souvenirs pour la vie.

C’est aussi lors de ces voyages en Floride qu’il m’a beaucoup appris avec un seul mot. Vous savez, j’étais un enfant assez curieux et plutôt volubile. Ça venait de Mado! Je voulais tout savoir et tout apprendre. Et je pense que la patience de Popo était complètement à l’opposé de sa générosité, c’est-à-dire pas grande. À mes nombreuses questions, il ne m’expliquait qu’une seule fois. Fallait que je sois attentif parce qu’il y en avait des trucs à connaître en Floride. À ma deuxième question sur le même thème ou lorsque j’ajoutais un « pourquoi », il ne me répondait que par « Understand? ». Ça m’a pris du temps à comprendre sa technique, mais au fond, il voulait que je pratique l’anglais tout en apprenant rapidement. C’était simple. Aujourd’hui, ça m’arrive aussi d’être impatient avec ceux qui ne comprennent pas vite. Je sais maintenant d’où ça vient!

Avec Popo, j’ai aussi appris à travailler en l’accompagnant pour différentes tâches. Que ce soit pour les voyages au dépotoir, la tonte de gazon ou la peinture, j’adorais passer du temps avec lui et travailler. Je ne sais pas si ça l’aidait vraiment, mais il me ramenait « de jobine en jobine.

Autour de l’âge de dix ans, je me suis mis à pratiquer le golf et c’est ma tante Liz qui m’a pratiquement tout appris. Liz est la première fille de Popo. Elle m’amenait jouer avec elle, Danielle et Popo. Je complétais le quatuor. Quelle fierté! J’étais passager de la voiturette avec Popo et on partageait cette passion tous ensemble. Un de mes moments préférés lors d’une journée de golf, c’était celui où Popo sortait les collations que Mado lui avait préparées. Ça goûtait le bonheur tout ça, surtout les beignes! Popo était le seul joueur de golf que j’ai connu qui repartait avec plus de balles qu’à son arrivée. Il était habile de la puise! Il y a des trous où je pense qu’il ressentait plus de satisfaction à récupérer des balles à l’eau qu’à jouer le trou.

Tout en écrivant ce petit hommage à Popo, je réalise que certaines anecdotes me font sourire, alors que d’autres me remplissent d’émotions et de tristesse. Je sais par contre que c’est un immense privilège que j’ai eu de pouvoir partager autant de moments avec lui.

Je me souviendrai de lui comme un homme droit, respectueux et curieux. Tout au cours de sa vie, il a su évoluer, grandir et se battre pour ses convictions et ses valeurs.

Je me souviendrai de lui comme un grand-papa moderne avec son ordinateur, son compte Facebook, ses voitures neuves et son ouverture à comprendre toutes les nouveautés du monde actuel. Il était à l’affût de tout, pouvait parler de tout et s’intéressait à tout. Popo était âgé, mais il n’était pas vieux!

Une de mes plus grandes peines avec son départ est de ne pas pouvoir lui présenter ma troisième fille qui naîtra en janvier prochain. Je sais qu’il était heureux pour ma famille et moi de cette arrivée prochaine. En fait, Popo était heureux et fier de l’ensemble de sa famille.

L’après-midi a passé rapidement, l’occasion d’un dernier “au revoir” les yeux dans les yeux, lui serrant la main et le remerciant pour tout. À son image, avec peu de mots, juste les émotions qui parlaient… Ses dernières paroles pour moi auront été : “C’est beau, c’est beau Marc!”. Sa façon à lui de dire qu’il m’aimait.

Il nous a quittés quelques jours plus tard, tout doucement comme il l’avait prévu.

Marc-Antoine Lavallée

Les belles années

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Les belles années de mon enfance sont celles passées chez mes grands-parents maternels. Ma grand-mère, elle qui avait eu neuf enfants, aurait sûrement fait la meilleure éducatrice du monde. Elle savait raconter les meilleures histoires. Elle était excellente en dessin. Elle était toujours à mon écoute même si elle avait plein de choses à faire. Toujours présente pour répondre à mes questions qui ne cessaient pas de se présenter. Elle était toujours là.

Je me rappelle aussi que dès que nous arrivions chez mes grands-parents, j’étais le premier à sauter hors de l’auto. Je me dirigeais vers l’étable parce que j’avais tellement hâte de voir tous les animaux. Avant d’entrer dans l’étable, j’admirais les coqs et les poules à l’extérieur. Une fois à l’intérieur, c’était la visite de fantaisie et de joie. Je me rappelle, il y avait une truie dans son enclos et je devais m’agripper très fort sur le bord pour m’élever afin de la voir. Et je la vois encore en train de nourrir ses petits cochonnets. Sans oublier le merveilleux cheval blanc que mon grand-père avait. C’était une jument et j’étais tellement en admiration que je disais que c’était mon cheval à moi. Oui, dans ma tête d’enfant, parce que je lui donnais du foin à manger, elle était à moi. 

Aussi, les chats de l’étable qui rapportaient des trophées sur la galerie, c’est-à-dire des souris mortes. Puis les heures de plaisir que mon frère et moi avons eues à attraper des écrevisses ou des ménés dans le ruisseau près de la maison. Sans oublier les courses dans les champs en évitant les bouses de vaches.

Le dimanche de Pâques, ma grand-mère allait toujours puiser l’eau de Pâques pendant les dernières minutes avant le lever du soleil. Cette eau pouvait se garder longtemps et le goût pour moi était comme magique. C’était peut-être une belle histoire que ma grand-mère racontait… mais l’eau semblait goûter différent de l’eau normale et je préférais croire ce que grand-maman me disait. Après tout, elle était devenue mon idole!

Quoi dire du temps des sucres! Que de bons souvenirs! Aujourd’hui, j’essaie de faire goûter ce temps merveilleux à mes enfants. On entaille ensemble quelques érables sur notre terrain. Je leur montre comment faire le travail. On boit de l’eau d’érable et je fais bouillir de l’eau d’érable à l’extérieur pour obtenir du sirop. Je leur fais sentir les bonnes vapeurs sucrées au-dessus du chaudron afin qu’ils puissent eux aussi avoir certains souvenirs. Mais je sais que ce ne seront pas les souvenirs que moi, j’ai eus dans mon passé.

C’était magique quand nous allions à la cabane à sucre de mes grands-parents. Le cheval nous amenait à travers les champs jusqu’à la forêt sans aucun bruit de tracteur. Seulement le vent qui soufflait et le bruit du cheval qui trottait. On aurait pu se croire dans le traîneau du père Noël.

Une fois arrivés à la cabane, c’était la préparation pour la cueillette. Mes oncles et mes tantes ainsi que ma mère cueillaient l’eau des chaudières et la versaient dans une tonne tirée par le cheval. Pendant ce temps, moi, je m’amusais à courir dans la forêt, à boire de l’eau d’érable et à admirer la nature.  

Une fois à la cabane, c’était le temps de faire bouillir l’eau d’érable. Mon grand-père savait quand le sirop était prêt. Pas besoin d’instruments comme aujourd’hui! Je le voyais verser le sirop avec sa cuillère, à l’œil. Je fais la même chose aujourd’hui devant mes enfants.

Pendant ce temps, grand-maman nous préparait un bon repas. Les bines, les oreilles de criss, les œufs dans le sirop d’érable, les petites patates, les cretons, etc. Tout était fait maison et provenait de l’étable ainsi que des terres de mes grands-parents. Mon grand-père, lui, s’occupait de la bouilleuse et des rôties. Il prenait la tranche de pain et la mettait sur la porte de la bouilleuse. C’était tellement chaud, qu’elle collait, puis il l’enlevait sans se brûler. Pour moi, ce grand-papa avait des doigts de magicien. La rôtie avait un côté noirci et un côté blanc et on y mettait du beurre ou du beurre d’érable.

Ah! Que c’était bon, la cabane à sucre! En plus de goûter bon dans la bouche, on avait les vapeurs de la bouilleuse qui nous envahissaient!

Et puis, après la saison, il fallait passer au nettoyage. Que de plaisir encore pour moi. Toutes les chaudières étaient lavées dans d’immenses cuves en bois remplies d’eau et de savon. Mes oncles, mes tantes et ma mère s’occupaient de faire ce travail. Les bulles de savon et la mousse s’envolaient dans le ciel à travers les rayons du soleil qui perçaient parmi les branches d’arbres. Pendant ce temps-là, je courrais à travers les bulles de savon qui flottaient dans l’air. Je m’amusais avec deux chiens noirs qu’une de mes tantes avait amenés.

Et puis chaque Noël, on demandait toujours à grand-papa pour qu’il sorte sa musique à bouche (son harmonica). Et lorsqu’il commençait à jouer, il réjouissait mon cœur.

Grand-maman et grand-papa, vous ne m’avez jamais acheté de gros cadeau ou quoi que ce soit de ce genre, et je vous en remercie aujourd’hui. Ce que je raconte s’est produit quand j’avais environ quatre à sept ans. J’ai 48 ans et je m’en souviens encore. Vous m’avez donné le plus beau cadeau dont je puisse me souvenir. Vous me manquez beaucoup et je vous aime.

 

Carl Audet

Ces personnes spéciales dans ta vie

Quand mon ventre est devenu ta maison, il n’y avait pas seulement

Quand mon ventre est devenu ta maison, il n’y avait pas seulement maman et papa qui étaient fous de joie.

Tu sais mon cœur, d’autres personnes ont attendu ton arrivée avec tellement d’impatience et d’amour.

Ces personnes, ce sont ta mamie, ton papi, ton oncle, ta tante, ta marraine, un arrière grand-parent, un ami de maman ou papa, etc.

Le jour où tu es né, elles avaient si hâte de pouvoir enfin te rencontrer!

À cet instant, un regard s’est posé sur toi. Un regard rempli d’amour, un regard qui gonfle le cœur d’une maman de bonheur et qui le remplit d’émotions. Un regard fier qui, un jour, va devenir inquiet pour toi. Parce que, tu sais, il n’y a pas juste tes parents qui s’inquiètent pour toi. Il y a ces personnes spéciales qui t’aiment tellement fort et qui pensent souvent à toi. Qui se font du mauvais sang quand tu attrapes de vilains microbes. Qui ont souvent peur que tu aies trop froid.

Comme maman et papa, elles ont aussi de la peine quand tu en as.

Il y a ces personnes spéciales qui ont toujours réussi à t’endormir si profondément en te berçant. Celles qui te font rire à tout coup. Celles qui te rassurent. Ce sont aussi ces personnes qui montrent des photos de toi avec tellement de fierté à tout le monde.

Je pense à ces personnes qui trouvent toujours les mots pour que tu te défâches. Celles avec qui tu as une relation toute spéciale qui s’est développée avec le temps, sans explications, sans forcer les choses ni rien demander. C’est comme ça, c’est tout. C’est facile. Tu sais, ces rares personnes qui te rendent si à l’aise. Qui connaissent si bien ton univers à toi. Qui t’aident si patiemment à accomplir de belles choses.

Ces personnes, qui tout simplement, te comprennent et t’aiment tel que tu es. Entre vous, c’est une histoire d’amour inexplicable.

Tu dois t’en douter, il n’y a pas juste tes parents qui t’aiment gros comme le ciel. Il y a aussi ces personnes-là qui seront toujours à tes côtés. Qui s’imaginent et espèrent faire partie de « tes premières fois ». Qui cherchent ce petit trait de caractère qui leur rappelle elles-mêmes, qui fait que quelque part, vous vous ressemblez.

Je suis certaine que tu sais de qui je te parle.

Quelques personnes te viennent en tête, n’est-ce pas mon cœur?

Et si on leur criait haut et fort à quel point tu les aimes, toi aussi?

Caroline Gauthier

 

Grand-papa te manque…

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Mon bébé, mon petit amour, la vie est difficile pour toi, ces derniers temps. Tu t’endors presque tous les soirs en pleurant. Ton grand-papa te manque. Du haut de tes huit ans, tu comprends que la mort est permanente. Qu’on t’a enlevé ton grand-papa à tout jamais… 

 

Tu pleures parce que tu t’ennuies, tu ressens le manque. Tu m’en veux peut-être un peu, car pour une fois, je ne peux rien faire pour te soulager. Il n’y a pas de bandage ni de crème magique pour ce genre de blessure. Les blessures du cœur sont les plus longues à guérir. Est-ce qu’on en guérit vraiment? Ou bien on apprend à vivre avec le manque? Je ne le sais pas, mon amour. Je sais seulement que le temps fera son œuvre. Qu’un jour, ce ne sont pas les pleurs qui viendront en premier, mais un sourire en souvenir des bons moments passés avec lui. Mais tu es beaucoup trop petite pour comprendre tout ça. Toi, tu veux seulement le revoir.

 

Tu voudrais lui dire à quel point tu l’aimes. Tu voudrais pouvoir le serrer dans tes bras et qu’il te serre dans les siens en retour. Tout ce que je peux t’offrir pour apaiser ton chagrin, ce sont mes bras et mes « je t’aime ».

 

Tu demandes ce qu’il y a après la vie. Tu veux des réponses, tu veux des certitudes. Tu veux que je te promette que vous serez réunis un jour. Moi, je peux seulement te partager mes croyances, mais sans certitude. Je peux seulement te dire que moi, je crois que nous serons tous réunis un jour. Je crois que de là-haut, bien assis sur son étoile, il veille sur ceux qu’il aime. Et je crois que tu lui manques aussi. Il a probablement les mêmes souhaits que toi, mais il y a cette barrière invisible qui vous sépare.

 

Ce soir, tu t’es endormie dans le creux de mon épaule. Je n’ose pas trop bouger, de peur de te réveiller. Ce soir, je t’ai répété les mêmes paroles, en espérant t’apaiser. Tu t’es endormie en pleurant, alors je suppose que je n’ai pas réussi à soulager ton chagrin.

 

Je te regarde dormir et des larmes roulent sur mes joues, car il me manque à moi aussi, mais aussi parce que je n’ai pas réussi à trouver le pansement qui mettrait un baume sur ton petit cœur écorché.

 

J’espère silencieusement qu’il viendra te visiter dans tes rêves… et que vous pourrez vous dire à quel point vous vous aimez.

 

Parce que je sais que tu aurais voulu le faire une dernière fois…

 

Mélanie Paradis  

Ode à une Rose magnifique

Elle avait un sourire si doux et des yeux moqueurs. Mais surtout, ell

Elle avait un sourire si doux et des yeux moqueurs. Mais surtout, elle avait le respect du village. Ma grand-mère, c’était une Rose, littéralement. Et elle s’est éteinte ce matin, à 7 h 45.

Rose habitait un petit village qui se nomme l’Île-du-Grand-Calumet. Une magnifique place où tout le monde se connaît, où il n’y a que deux rues, où la rivière coule à flot. Dans la grande maison où elle a élevé ses six garçons, il y a plusieurs doux souvenirs qui bordent les murs, les étagères et l’air, tout simplement — pis y avait toujours des sucreries dans l’armoire, ses carrés aux dattes étant les meilleurs au monde.

Puisque quatre heures de route nous séparaient, nous ne nous voyions pas aussi souvent que nous l’aurions aimé. Bien sûr, quatre heures, ce n’est pas si loin… Mais lorsqu’on a la vie d’une maman full time, avec un travail full time, des jeunes kids full time, il est plus difficile de voyager et de planifier des road trip (pour moi en tout cas). L’an passé, elle est venue me visiter à Montréal pour la première fois en seize ans. Et elle est revenue à plusieurs reprises ensuite. Elle était fière d’où j’étais rendue, de mon cheminement de vie, de mes choix. Elle m’aimait fort. Pis moi, je l’admirais tant.

Depuis que j’avais des enfants, on se voyait beaucoup. Les filles l’aimaient tellement et wow ! Que c’était réciproque. Elles étaient ses premières petites enfants. Elle CAPOTAIT sur mes filles. On dirait qu’en ayant moi-même des enfants, j’avais mille fois plus de respect pour elle. Quand on se voyait, j’en profitais pour lui poser des questions, lui demander des conseils, l’admirer, l’écouter. Parce que t’sais, après tout, elle en a élevé six. La madame savait de quoi elle parlait.

Au début de l’hiver, Rose a fait deux accidents cardio-vasculaires en moins de douze heures. En apprenant ça, j’ai paqueté mon char avec mes p’tites pis je suis partie pour l’hôpital fucking trop loin de chez nous. Il faisait si froid. En arrivant là-bas et après que j’ai expliqué la situation, l’infirmière nous a laissées entrer dans sa chambre aux soins intensifs, même si j’étais accompagnée de jeunes enfants. Je suis ressortie aussi rapidement que j’étais entrée, en m’obstinant pendant un bon dix minutes et en disant que non, cette dame couchée dans le lit, pluggée de tous bords tous côtés, n’était pas ma Rose. C’était bien elle… J’ai pleuré en tenant sa main dans la mienne, pendant cinq minutes, pendant que l’infirmière s’occupait de mes filles dans le corridor. Nous sommes ensuite revenues à Montréal. Huit heures de voiture avec une terrible two pis une five going on fifteen, pour un maigre cinq minutes, mais un cinq minutes qui voulait tout dire.

Juste après Noël, son état s’était amélioré et elle a été transférée dans un centre de réadaptation. Mon père, mon oncle, ma cousine et moi sommes allés l’installer dans sa magnifique chambre où le personnel était attentif et où les autres ti-vieux étaient ben heureux de voir un nouveau visage. « Pourquoi t’es icitte toi, ma Rose ?! », que les ti-vieux demandaient. Nous répondions que c’était à cause de deux ACV. Pis là, une multitude de bras se sont ouverts pour l’accueillir, parce qu’eux aussi étaient passés par ce chemin difficile. C’était crissement beau à voir. Le lendemain, j’ai amené les filles la visiter. Les yeux de ma grand-mère brillaient. Les filles se sont amusées à attacher les lacets détachés de Rose, elles lui ont fait des dessins et jamais au grand jamais, je n’aurais cru que ce serait la dernière fois que je la prendrais dans mes bras.

Mes filles et moi sommes venues rejoindre mes parents en Floride pour la relâche. Ce matin, je suis allée les retrouver à leur maison, puisque mes kids ont dormi là hier soir. En entrant, mes parents faisaient la vaisselle et les filles jouaient sur la tablette. Ma mère a chuchoté à mon père « Tu lui dis ?! » J’ai levé le regard vers mon père qui avait les yeux pleins d’eau et j’ai su. J’ai su que ma marraine, ma dernière grand-maman, mais surtout et avant tout, SA maman, était décédée. On le sait, ces affaires-là. On les sent. On a tendance à dire que c’est mieux ainsi, qu’elle était malade et que ses souffrances sont maintenant chose du passé. Mais il reste que le vide est immense quand même. Ma Rose est partie. Sa Rose n’est plus.

J’ai passé la journée à dire à mon père combien je l’aimais. J’ai expliqué à ma grande que Mémère Rose était maintenant une étoile. Elle m’a dit qu’elle aimerait bien aller la chercher pis on a pleuré ensemble. À mes yeux, une Rose qui termine sa vie en Étoile, ça prouve que ce fut une maudite belle vie réussie. Ma belle Rose à moi. Mais surtout le Rose de la famille et de tout le village brille ce soir dans le ciel.

Valérie La Salle

Mamie, il est brun comme moi

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malikmfmcJamais, depuis sa naissance, mon petit-fils Malik n’avait fait allusion à sa couleur de peau! De l’union de son papa haïtien né au Québec et de sa maman québécoise (ma fille, Alice) sont nés trois superbes petits-enfants. Tous avec une couleur de peau laissant présager un couple mixte.

 

PAPA est noir, MAMAN est jaune et MOI, je suis marron! »*



Dans Caillou, émission que Malik regardait avec grand intérêt plus jeune, on y voyait des personnages de nationalités différentes, mais Malik ne semblait pas le remarquer.

Un jour, à une fête d’enfants, il s’est fait poser la question : « Est-ce que ta peau redevient blanche quand tu prends ton bain? ». Il n’a pas répondu, ne comprenant pas tout à fait la portée de cette question.

Jamais Malik, âgé de 2 ½ ans, n’a semblé perturbé, interpellé, concerné par cette réalité. Or, cette année, à l’occasion d’une sortie familiale, il me dit « Mamie, regarde c’est la première fois que je vois quelqu’un qui est brun comme moi et qui fume ».

On entend tellement d’histoires d’horreur émanant de la vie quotidienne des enfants à l’école, que je m’en fais d’avance pour eux. Quoi faire pour que des altercations de cour d’école ne viennent pas perturber leur belle dynamique intérieure, leur naïveté si naturelle ?

Souvent, en partageant mon appréhension de les voir souffrir de racisme à l’école, leur père me dit: « Claire, cela les rendra plus fort ». Oui, c’est vrai, mais à quel prix ? Comment ne pas souffrir de se faire dire qu’on n’est pas comme les autres ? Comment un enfant peut-il comprendre ces remarques désobligeantes alors qu’il n’a aucun moyen pour se défendre ?

Mes enfants me rappellent souvent qu’en vieillissant, je souffre de plus en plus d’anxiété. Je tente de leur faire comprendre que le jour où mon premier enfant est né, c’est le jour où j’ai commencé à m’en faire. C’est cela être maman! C’est aussi le cas lorsque nous sommes grands-parents! Évidemment, je m’en fais aussi pour mes trois petits-enfants! J’aimerais tant leur éviter de souffrir dans la vie.

 

 Au fond, peut-être que leur père a raison de dire que « cela les rendra plus fort »!

 

 

*Slogan d’une publicité pour United Colors of Benetton, si je ne me trompe pas!

Quand grand-maman offre du répit aux nouveaux-parents

Quand ma fille m'a dit : « Maman , je suis enceinte », j'étais fo

Quand ma fille m’a dit : « Maman , je suis enceinte », j’étais folle de joie. Je serai grand-maman, youhou! Bébé arrive enfin, je cours à l’hôpital. Même si ce n’est pas l’heure des visites, je m’en fous, JE suis la grand-maman, ce n’est pas rien!

image144En prenant ce bébé tout neuf dans mes bras, je suis revenue 29 ans en arrière… Wow! J’ai maintenant la chance de revivre les beaux moments que j’ai vécu avec mes enfants. Oui, les « beaux moments », parce que les moins beaux; coliques, nuits blanches et compagnie seront réservées aux parents .

Après les premières semaines d’euphories, je remarque que les parents sont cernés jusqu’aux joues. Lorsqu’ils se lèvent pour partir, dès leur dernière bouchée terminée parce qu’ils sont à boutttte, je me dis que je vais leur offrir un petit répit.

 

« Que penseriez-vous d’avoir un week-end off ? »

Ho boy, d’après leur réaction, je pense qu’ils ont mal compris, je ne viens pas de leur dire qu’ils ont gagné le gros lot! Oui oui, ils ont bien compris. Je viens, en fait, de leur offrir le gros lot … ils vont pouvoir dormir une nuit complète.

Bébé débarque à la maison avec ses bagages.

– Mon dieu me semble que j’en avais moins que ça quand je suis partie un mois en voyage!

– Couches de jour et couches de nuit ….

Ben oui voyons, les couches de nuit absorbent plus et pourquoi? Je me demande si bébé se réveille aussi souvent que dans le jour?

-Aussi, les serviettes humides ….

-Une débarbouillette ne fait pas l’affaire?

-Oui, mais prends pas un savon ordinaire avec la débarbouillette.

-Ben oui je sais, j’ai du Dove… Ha non? Pas ce savon?

-Il faut du savon pour bébé d’une boutique de bébé spécialisée voyons!

-Ha ben oui, on est 30 ans plus tard!

J’ai donc acheté une caisse de serviettes humides chez Costco!!

Nous voilà maintenant devant l’horaire détaillé des boires de bébé. Une liste que maman m’a collée sur le frigo, pour comprendre qu’en fait, bébé n’a pas vraiment d’horaire! J’écoute les consignes des parents…  « Oui oui, oui oui, OK, c’est beau ». J’ai déjà eu des enfants quand même! « Bon ben, allez-vous coucher», que je leur dis avec bébé qui dort dans mes bras. L’auto sort de la cour… bye bye!

Bébé commence à pleurer!!! Il doit avoir faim, ou il est fatigué, ou il a besoin que je change sa couche, ou… Ma nuit sera longue. Pas grave, ce ne sera qu’une nuit, pour moi.image1

Après avoir bercé Bébé une partie de la nuit et vu le soleil se lever, je me demande : « Comment je faisais pour tenir le rythme quand mes enfants étaient petits? » Ah oui c’est vrai,  j’avais 30 ans de moins!

Les parents arrivent, après avoir profité d’un déjeuner en couple. Contents de retrouver Bébé et voir de leurs propres yeux si je tenais encore debout. Même si ma fille m’avait texté trois fois en soirée et dès son réveil, elle avait hâte que je lui raconte les dernières 24 heures.

La petite famille est repartie et j’ai déjà hâte à la prochaine fois, mais pour le moment, une sieste s’impose!

Mamou ❤️

Le père aux mille et un visages

Aujourd’hui, c’est la fête des pères. À la base, un père, c’est celui qui a donné une par

Aujourd’hui, c’est la fête des pères. À la base, un père, c’est celui qui a donné une partie de lui afin qu’un enfant se forme. C’est rationnel et il n’y a aucune émotion dans cette explication, simplement un fait. Techniquement parlant, c’est celui qui a biologiquement créé un petit être humain avec une personne du sexe opposé. POINT!

Mais en réalité, le rôle d’un père est beaucoup plus délicat et ne se limite pas à la simple conception d’un enfant.

Il y a les papas qui, sur un coup de tête, ont réalisé qu’avoir un enfant c’était pas mal plus complexe que prévu et qui ont pris la poudre d’escampette. Pour vous, je n’ai malheureusement pas grand chose de positif à écrire. Bonne fête des pères quand même. On va vous envoyer de l’amour parce qu’aujourd’hui n’est surement pas une journée facile. Dans le fond, vous savez qu’il y a une petite moitié de vous à quelque part qui se demande où est papa…

Il y a les papas peu présents, qui le sont par volonté ou par obligation, mais qui passent toujours difficilement au travers de cette journée symbolique. À vous qui voulez être plus impliqués (mais qui ne l’êtes pas à cause de circonstances qui ne me regardent pas PANTOUTE), bonne fête des pères! Parce que malgré les difficultés, c’est ce que vous êtes, un papa. Ne l’oubliez jamais. Personne ne pourra vous enlever ça.

Il y a les meilleurs amis de maman, ceux qui sont là pour elle et pour les enfants depuis toujours. Ceux qu’on appelle affectueusement “Mon Oncle” (qu’ils le soient ou pas) et qui feraient n’importe quoi pour être présents et donner un coup de main. N’importe où, n’importe quand… Bonne fête des papas à vous aussi!

Bien sûr, il y a les mamans monoparentales, avec un papa peu présent ou absent, qui doivent assumer le rôle des deux parents. À vous, les mamans papas, je vous envoie une tonne d’amour. Parce que je sais à quel point une petite course à faire, aussi anodine soit-elle pour certains, se change en vraie mission d’armée lorsqu’on est seule. Tsé là, entrer la commande d’épicerie en pleine tempête de neige avec deux enfants qui hurlent dans l’auto…  Ohhh et quand tu réalises à 20h qu’il n’y a plus de lait pour les biberons. Parce qu’en plus de la job, du ménage, des bains, des devoirs et des repas, il faut aussi penser à ça! Alors on rhabille ti-coeur, (qui était finalement prêt pour le dodo) et on va acheter cette foutue pinte de lait en lâchant quelques sacres bien sentis. Ça donne juste le goût de se mettre en boule dans un coin pour arrêter d’entendre ces hurlements (fait vécu haha). Alors à vous mesdames, donnez-vous une tape dans le dos et dites-vous: “Bonne fête des pères mères”.

Il y a aussi ceux qui ont adopté. Il y a les familles d’accueil. Ça, c’est un don de soi et vous avez tout mon respect. Il y a les couples maman+maman ou papa+papa qui ont dû se battre afin de faire valoir leur droit à la maternité et à la paternité. Vous êtes un exemple de détermination. Bonne fête des pères!

Et les grands-parents qui après avoir fièrement formé leurs marmailles à devenir de beaux grands adultes, finissent par avoir une deuxième vague d’éducation à faire puisque leurs enfants sont exténués par le travail, ou simplement absents. Vous êtes un roc pour vos petits enfants et vous méritez doublement ce BONNE FÊTE DES PÈRES!

Finalement: le beau-père! Le beau-père, c’est celui qui n’a aucun de lien de sang avec l’enfant. Celui qui n’est pas obligé d’endurer ses crisettes complètement inutiles, matin et soir. C’est celui qui reste, non seulement par amour pour la maman, mais aussi par amour pour des enfants qu’il n’a pas conçu. Ce type d’homme est rare, parce que c’est loin d’être facile d’élever et d’aimer l’enfant d’un autre comme si c’était le nôtre. Pour notre part, notre famille a trouvé son roi. Un roi qui a eu des problèmes, qui n’est pas parfait, mais qui peut compter sur nous pour le remonter (tout comme il est là pour nous quand ça ne va pas!). Parce que c’est ça la famille, non ? Bonne fête des pères Étienne! Les enfants ont tellement de chance de t’avoir. Tu es une rareté et c’est nous qui t’avons sous notre toit. On t’aime!

Profitez de vos parents et si, pas malheur, Dieu a choisi de les ramener auprès de lui trop tôt, dîtes-vous qu’ils sont encore là, dans vos coeurs et dans vos pensées. Remerciez-les et pensez fort à eux. Ils sont toujours là et veillent sur vous.

Bonne fête à tous les papas de cette terre !!!