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Peut-on figer le temps pour un instant?

Je me surprends souvent à observer mes enfants en silence. À tente

Je me surprends souvent à observer mes enfants en silence. À tenter d’imprégner cette image du moment présent pour que je puisse m’en souvenir dans plusieurs années. Parce que le temps file à toute allure et en voyant grandir nos enfants, on se rend compte à quel point tout va beaucoup trop vite.

Je regarde mon fils de huit ans et je me demande où le temps s’en est allé. Mon cher petit garçon tout mignon a fait place à un beau jeune homme tout épanoui. Un préadolescent qui préfère de loin être avec ses amis plutôt qu’avec sa mère. Et c’est correct, ainsi va la vie. Mais j’avoue m’ennuyer du temps où il me demandait de lui chanter des berceuses. J’avoue m’ennuyer du temps où il me sautait au coup pour un simple câlin. Maintenant, mes câlins se font à l’abri des regards. À l’heure du coucher, où c’est maintenant lui qui vient me donner un tendre baiser avant d’aller se coucher.

Mais je suis si fière du garçon qu’il devient que cela compense grandement le fait de perdre mon petit garçon. Chaque moment, chaque étape est belle en soi. Même dans les moments plus difficiles, lorsque je prends du recul, j’arrive à y voir toute la beauté. À tenter encore une fois de me souvenir de cette étape précise.

Je regarde mon fils de cinq ans et je me demande où le temps s’en est allé. Mon petit garçon espiègle est déjà en maternelle. Tout fier de suivre les traces de son grand frère. Parfois, il me demande des attaques de chatouilles et je le fais avec le plus grand bonheur. Sachant trop bien que cette étape sera bientôt terminée.

Ma chère petite princesse est déjà âgée de deux ans. Mais où le temps s’en est donc allé? J’ai parfois l’impression que je veux la retenir de grandir simplement parce que c’est mon bébé. Deux ans. N’est-ce pas merveilleux? Ils sont enfin propres, finis les sacs à couches à ne plus finir. Ils veulent découvrir et voir le monde dans la plus belle et naïve manière qui soit.

Stop! Peut-on figer le temps s’il vous plaît? Je veux les garder exactement comme ça juste un peu plus longtemps. L’espace d’un moment, pouvoir en profiter encore plus. Avoir la chance de créer encore plus de souvenirs mémorables.

Évidemment, je veux les voir évoluer, grandir, s’accomplir. Mais c’est le cœur serré et dans un silence rempli d’un mélange de fierté et de tristesse que je passerai chacune des étapes de leur existence.

Être maman, c’est magnifique. Mais ce qui est encore plus magnifique, c’est d’avoir la chance de vieillir auprès de nos enfants. Avoir la chance de pouvoir assister à chaque précieuse étape et tenter de s’imprégner de ces fabuleux souvenirs.

Geneviève Dutrisac

Je m’ennuie du père Noël – Texte: Gwendoline Duchaine

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Je m’ennuie du père Noël…

Mes petits sont maintenant des ados, et ça fait plusieurs années que ce n’est plus le grand bonhomme rouge qui dépose les cadeaux sous le sapin, il ne boit plus le verre de lait ni ne mange les biscuits fabriqués pour lui avec tant d’amour. Même son renne ne reçoit plus la carotte et le morceau de sucre que mes enfants laissaient toujours au pied de l’arbre de Noël… La magie n’opère plus.

Nous ne fabriquons plus de maisons en pain d’épices et je suis seule pour décorer la maison et accrocher les boules dans le sapin. Plus personne ne prépare la venue du grand barbu…

Pourtant, je ne peux m’empêcher de regarder le ciel étoilé la nuit du 24 décembre et je me surprends à le guetter… Et si j’entendais ses clochettes? Si je le voyais passer au loin? Mon âme d’enfant revient chaque année alors que mes grands ados jouent aux jeux vidéo et se contrefichent de savoir où en est rendue la tournée de distribution de cadeaux…

Je m’ennuie d’attendre dans le froid et de l’admirer passer avec ses lutins et son traîneau. Je m’ennuie de l’effervescence les secondes qui précèdent sa rencontre avec mes enfants. Je m’ennuie des étoiles dans leurs yeux. Je m’ennuie de la fascination de mon gars pour sa grande barbe blanche et de la timidité de ma fille qui n’ose pas lui répondre. Je m’ennuie du gentil lutin qui donne une canne de Noël et prend une photo qui trônera longtemps sur ma cheminée.

Je m’ennuie du père Noël. Il est gentil, rassurant, attachant. Je m’ennuie du père Noël…

Je pourrais peut-être vous emprunter un enfant et revivre cette magie?

Savourez, chers parents. Savourez Noël, savourez la naïveté de vos enfants. Savourez les traditions. Entretenez cette douce magie avant qu’elle ne s’envole pour toujours.
Et n’oubliez pas de saluer le père Noël de ma part…

 

Gwendoline Duchaine

 

Je n’ai plus de bébés!

Dix années. Voilà bientôt dix années que je suis maman. Durant c

Dix années. Voilà bientôt dix années que je suis maman. Durant ces années, j’ai eu la chance, le bonheur, l’apothéose de la joie de créer, avec mon époux et tellement d’amour, trois bébés.

Mais voilà, je n’en ai plus!

Mon plus jeune quittera la jupe de maman du haut de ses cinq ans pour prendre la route de la maternelle! Précédé par ses aînés, il est fort impatient d’être considéré « comme un grand ». Il est prêt, pleinement! Il a une imagination vive, une curiosité débordante et une énergie qu’on devra quelque peu encadrer, je m’y attends. Mais il est plus que prêt. Son école en est de celles qui excellent. Sa future enseignante et lui se connaissent déjà et s’apprécient pleinement. Bref, tout est P‑A‑R‑F‑A‑I‑T.

MAIS MOI?

Égoïstement, maman, elle… n’est pas prête! Ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Je n’ai pas été prête lorsque mon aîné a pris l’autobus scolaire pour la première fois. Je me suis précipitée au sous-sol en pleurant, allez savoir pourquoi. Lui aussi était prêt, même bien au-delà! Il faisait l’école « à la maison » depuis déjà bien des mois! Pour ma fille, ma puce à moi, j’ai pleuré tout autant. Elle était « bien préparée », mais plus réservée.

Cela fait quatre années que bébé regarde les « grands » partir, sac au dos, et il en rêve! À trois ans, il disait à qui lui demandait :

          Vas-tu à l’école?

          Oui.

          Mais tu as quel âge?

          J’ai cinq ans! Torse bombé, épaules bien droites, empli de l’espoir de se faire croire.

Mais cette fois, c’est VRAI. Il aura dans moins d’un mois ce cinq ans si attendu de sa part.

La maison me paraîtra bien vide en septembre. Je sais, il sera temps pour moi de passer à une toute nouvelle routine, celle d’avoir du temps. Le temps de faire le ménage calmement, le temps pour le lavage sans devoir plier trois fois les mêmes morceaux. Le temps de lire, d’écrire et de peindre. Le temps de m’entraîner, de prendre « soin » de moi.

Mais surtout, le temps de m’ennuyer.

Je suis de ces mères accros à sa marmaille, celle qui planifie tout son emploi de temps selon ses enfants. Qui se plie à LEURS activités. En septembre, je vais avoir du temps pour avoir MES activités!

Je ne mentirai pas, j’ai parfois hâte. Lorsque mon bébé-qui-n’en-n’est-plus-un me fait la vie dure à la maison, je soupire en lui disant : « Tu es dû pour l’école, toi! Vivement l’automne! » Mais sincèrement, après avoir passé près de dix années à ne vivre qu’à travers eux nuit et jour, me retrouver avec autant de « temps » m’effraie un peu.

Je SAIS que je vais bien m’occuper après un peu d’adaptation. Mais j’anticipe et parfois, je ressens une certaine, minuscule, mais bien présente, panique.

Au-delà de ma personne, j’ai confiance. Je suis fière de mes trois amours. Je suis envahie d’euphorie à les voir si bien évoluer, s’épanouir et devenir les « grands » de demain. J’aurai tout au moins participé à cette élévation humaine. Maman est comblée, mais malgré mes dires en ce moment, maman reste déchirée.

Je n’ai plus de bébés, ne me dites pas d’en faire un autre : ce temps est passé!

Mais je n’ai plus de bébés : je me le répète, car ce matin, alors que j’ouvrais mon traitement de texte, fiston avec ses quatre ans et trois quarts (selon ses propres dires!) m’a regardée et m’a dit : « Maman, tu sais, quand je vais aller à l’école, tu vas pouvoir faire ton travail d’écrire et je ne vais pas pouvoir te déranger. Alors aujourd’hui, on va pratiquer ça: je vais aller dans la salle de jeux et tu vas écrire comme si j’étais pas là! Allez, maman, t’es capable! »

Définitivement… bébé est devenu grand. **émue**

Simplement Ghislaine

 

À vous, mes grands

Mes chers enfants, le temps passe si vite depuis que je suis une mam

Mes chers enfants, le temps passe si vite depuis que je suis une maman. Bientôt, vous passerez au travers de certaines épreuves et de certaines expériences. Je sais bien que ça s’en vient. J’en suis bien consciente, car j’ai été jeune moi aussi. Le moment viendra où vous connaîtrez votre première peine d’amour. Vous vous ferez offrir votre premier joint, votre premier verre… Je serai toujours présente à chaque étape pour vous. Mais je veux vous dire avant tout que…

Je ferai de mon mieux pour accepter la personne avec qui vous serez. Je sais que vous devrez connaître du monde qui vous brisera le cœur. Cela vous permettra de savoir ce que vous recherchez de l’être aimé. Votre père et moi, nous en avons connu des peines d’amour avant de nous trouver. Ces moments difficiles ont fait que nous sommes ensemble aujourd’hui. Le plus important sera que vous vous respectiez. Ne faites rien pour faire plaisir, faites les choses parce que vous voulez les faire et respectez les autres dans leurs décisions aussi.

Il y aura peut-être des expériences qui seront bien plaisantes, mais pensez seulement à vous arrêter pour voir si ce que vous faites est bien. Prenez le temps de penser s’il peut y avoir des conséquences à tout ça. Vous prendrez des verres et vous essaierez de fumer du pot. Peut-être que vous n’aimerez pas, peut-être au contraire que vous vous sentirez mieux. Faites juste attention de ne pas partir en peur et de ne pas dépendre de tout ça. J’espère même que vous ne vous cacherez pas. J’aime mieux que ça se fasse dans ma cour que je ne sais où. Cela permettra qu’on puisse en parler bien ouvertement.

Apprenez à vous aimer tels que vous êtes. Nous sommes tous beaux à notre manière. Être tout en muscle avec un teint tout bronzé ou avoir de gros seins et n’avoir aucun bourrelet : ce n’est tellement pas ça qui détermine la beauté d’une personne! Essayer de comprendre ça le plus tôt possible. Il y en aura toujours qui seront soit jaloux ou juste méchants. Des personnes qui essaieront de vous blesser. Dites-vous seulement que vous valez mieux qu’eux et que vous, vous ne vous sentez pas obligés de rabaisser les autres pour vous remonter.

Pour finir, permettez-vous de rêver, ça vous aidera à vous dépasser dans la vie. Et n’oubliez pas que les embûches qui seront au travers de votre route ne seront en rien des échecs. Au contraire, chaque moment difficile de notre vie sert à nous apprendre quelque chose et à nous faire grandir encore. On apprend de nos erreurs, donc vous devrez en faire et chaque fois, je serai là, prête à vous aider.

Mireille Coutu Lessard

On doit parler, Beauté

On doit parler, Beauté. Tu sais, avant ta venue, je me sentais fort

On doit parler, Beauté. Tu sais, avant ta venue, je me sentais forte, indépendante et au-dessus de tout. Je croyais que la femme de nos jours était considérée et respectée. J’étais obnubilée par cette fausse publicité. Ne voyant pas le mal d’une camisole où le nombril se dorait au soleil. Aimant les mini jupes et les décolletés plongeants. J’aimais être belle, sexy et je regardais les autres femmes, les trouvant belles et cherchant à l’être aussi.

Puis, tu es née.

Cette autre vie où je ne voyais pas le risque à trop montrer, à être cette femme que j’étais, me revient en tête en te voyant grandir. En remarquant les regards qui glissent sur toi. Oui, déjà.

Ma fille, je ne te le dirai pas mais, j’ai terriblement peur.

Lorsque je vois passer aux nouvelles ou dans certaines émissions les tourments de nos jeunes femmes en devenir… j’ai peur. J’espère te donner cette éducation qui te protégera, mais je ne suis pas autruche. Peu importe mes enseignements, tu feras ta route, aura tes propres embûches.

Ma fille je te regarde grandir depuis ta naissance. Tu es belle ma fille. Tu es magnifique avec tes éclats de caractères, tes mimiques. J’ai confiance en toi ma puce.   Quand tu as élu domicile en moi, j’avais si hâte de te voir, te toucher autrement qu’au travers de ma peau. Nos cœur battaient à l’unisson, je te parlais jour et nuit de cette vie qui t’attendait.

Maintenant, cette vie, elle m’effraie.

Tes yeux turquoise si innocents sont effrayants. Ta timidité charmante peut être si attirante. J’aurais envie de te garder dans cette bulle, près de moi et de te protéger. Mais tu étoufferais, c’est assuré. Tant de dangers en ce monde. Je sais bien, ma beauté, je deviens quelque peu paranoïaque, mais je voudrais te protéger de toutes ces arnaques!

Sois forte, indépendante et au-dessus de tout. Apprends à te respecter et tu le seras. Lorsqu’arriveront certains personnages voulant briser ton équilibre, bats-toi! Je voudrais me battre à tes côtés, mais je ne pourrai pas toujours y rester. Alors saches que le monde n’est pas un conte de fée. Malgré ses nombreuses beautés, ses innombrables et grandioses bonnes choses, la vie peut être dure aussi.

Je voudrais te léguer ma force et mon savoir. Mais tu devras pour certaines choses faire ton propre parcours, que je te souhaite pas trop lourd. Ma fille, ce soir je te regarde dormir et j’ai peur. La poitrine me sert, les larmes visitent mes paupières et j’espère.

J’ai à te dire, Beauté. À te dire que tu es ma fille, que tu es toi-même, que tu seras une femme superbe en tous points. Peu importent tes imperfections, tu seras toujours parfaitement imparfaite. Mais fonce! Ne laisse pas cette peur que je porte te freiner, sois téméraire! Comme je l’étais hier. Saches que peu importe ton parcours, tes choix, tes amours et tes combats. Je serai là si tu le désires. Vis intensément, mais promets à ta maman de le faire quand même un peu prudemment.

Grandir

Texte de Mathilde Godde, 15 ans

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Texte de Mathilde Godde, 15 ans

 

L’eau martelait mon corps, ruisselait sur ma peau rougie et venait diluer l’encre de mes pensées noires. Brûlante, elle m’embuait l’esprit et s’évaporait contre les parois translucides de la douche. Assise sur le sol détrempé, les genoux repliés contre la poitrine, je fermai les yeux et laissais l’eau parcourir les plis de mon visage, creuser mes traits, adoucis par la chaleur de la pièce. J’entendais le piano jouer, les notes s’envoler et venir s’échouer sur mon cœur.

J’étais comme une enfant qui, repliée sur elle-même, se murait dans l’attente plutôt que d’affronter le monstre qu’est la vie. Une enfant qui refusait de grandir, car cela fait trop mal, car une fois qu’on a commencé, on ne peut revenir en arrière.

Lorsqu’on grandit, on aime. On s’affronte du regard jusqu’à se noyer dans les yeux de l’autre. On s’aime à en mourir, on s’aime trop, on se quitte, le cœur à vif, l’âme sanguinolente. On se brise, puis on tente de recoller les morceaux, mais chaque fois, on finit par tout balayer du revers de la main, les yeux bouffis de peine. Et on recommence.

Lorsqu’on grandit, on recommence. Encore et encore. On tombe et on s’accroche à la première main tendue pour se relever, cette même main qui nous avait poussés hier et qui tentera de nous achever demain. On voudrait apprendre de nos erreurs sur lesquelles on gît, mais on oublie trop vite.

Lorsqu’on grandit, on oublie. On promet, on ne tarde pas à ne plus se rappeler et on déçoit. Alors, on est déçu à notre tour, on pardonne, mais on n’oublie point. On joue au jeu de la vie. On joue pour gagner et la défaite nous lasse vite, mais comme pour tout, il suffit de persister pour réussir un jour.

Lorsqu’on grandit, on n’a pas peur. On frôle les dangers, on les laisse nous enivrer. On laisse les mensonges caresser nos lèvres et se répandre dans nos mots. On ne distingue plus le bien du mal, le vrai du faux. On se perd et on tente en vain de se retrouver.

Grandir, c’est mourir un peu, mais c’est aussi vivre plus.

 

Ma peau était toute froissée désormais, ravagée par ces longues minutes passées sous l’eau brûlante. Mes lèvres me faisaient mal, tant elles étaient gorgées d’eau et je sentais mes muscles endoloris. Je tendis la main pour fermer le robinet et entrepris de me relever, la tête haute, le menton en l’air.

 

Peut-être n’est-ce que cela, grandir ?

Être capable de se relever et plonger tête première dans ce qui nous fait peur.

Plus tard! Je n’ai pas le temps!

Mon fils marche en équilibre, tel un funambule, sur ce fil qui sépare l'enfance de la préadolesce

Mon fils marche en équilibre, tel un funambule, sur ce fil qui sépare l’enfance de la préadolescence. Ça fait un bout déjà que les bisous en public sont interdits et que j’ai perdu mon titre de mère “cool”. Je me souviens d’une époque, pas si lointaine, où j’étais tout pour lui : son infirmière, son encyclopédie, sa source de réconfort, etc. Dans les derniers mois, j’ai été bumpée par Google, sa tablette électronique et ses « chums » de gars. Je ne suis plus le centre de son univers : c’est clair!

 

Ne vous méprenez pas, j’ai toujours su que ce moment viendrait. J’espérais que cette étape se fasse attendre, mais comme tout va si vite dans ce monde, il fallait s’y attendre. C’est pourquoi j’ai profité de chaque instant de sa petite enfance. Cet enfant, je l’ai bourré d’amour; je lui ai donné de la confiance par intraveineuse; je lui ai fait des traitements chocs d’attention et d’affection. C’était l’enfant le plus doux, le plus sensible et le plus intelligent du monde! Je l’ai regardé grandir, m’émerveillant devant chacun de ses petits exploits. Une culotte d’entraînement propre ou un nouveau mot lui valaient une pluie d’éloges!

 

Pourtant, ce soir, quand mon grand m’a demandé de prendre un moment avec lui pour jaser et me faire des câlins, j’ai été tentée de me défiler. J’ai pensé à ma fatigue, au bon bain chaud qui m’attendait, à la vaisselle que je devais ranger et aux lunchs que je devais préparer pour le lendemain. Ce soir, j’ai réalisé que peut-être…peut-être que ce n’est pas tant moi qui ai perdu de l’importance aux yeux de mon fils, mais plutôt lui qui s’est fait bumper par le train-train quotidien.

 

Je repense à tous les « Plus tard! Je n’ai pas le temps! » et les «  Tu ne vois pas que je suis occupée? » Je songe aux nombreuses occasions où il a voulu me parler de statistiques de la LNH ou de ses nouvelles cartes « Pokémon »”, et que j’ai acquiescé de la tête sans véritablement l’écouter. Je ne compte plus les occasions où il m’a tout simplement exaspérée avec ses questions en rafales et ses blagues sans queue ni tête. C’est avec le cÅ“ur serré que je revois tous ces moments où je n’ai pas pris le temps.

 

Alors ce soir, j’ai pris le temps : je me suis étendue avec mon grand et on a parlé. On a jasé de l’amitié et de l’importance d’être soi-même, d’être intègre. Il m’a également parlé de hockey et de ses fameuses cartes « Pokémon », et j’ai écouté sans le quitter du regard. Je l’ai encouragé, je l’ai félicité et je l’ai questionné. Ce soir, j’ai été présente, physiquement et mentalement, pendant 10 minutes… 10 petites minutes. J’ai failli laisser filer cette opportunité, mais je l’ai rattrapée de justesse. J’ai savouré ce moment avec le grand garçon, qui est toujours, d’ailleurs, le plus doux, le plus sensible et le plus intelligent du monde!

 

Je ne suis plus le centre de l’univers de mon grand garçon et c’est sans doute mieux ainsi. Les petits moments comme ceux de ce soir se font plus rares, mais je compte m’y accrocher de toutes mes forces. Je continuerai à le bourrer d’amour et à le gaver d’affection. Je lui donnerai même des bisous en public parce que je suis sa mère et qu’une mère qui a perdu son titre de mère “cool” n’a rien à perdre!

 

Stéphanie Nesteruk

Maman de trois beaux enfants et belle-maman d’une grande fille. Diplomée en  Éducation à la petite enfance , j’ai œuvré pendant plus de 10 ans dans le milieu des petits comme éducatrice et ensuite comme intervenante aux relations mère-enfants. Suite au décès du père de mes enfants, j’ai entrepris un retour aux études en Traduction pour poursuivre mes rêves et me dédier d’avantage à mes cocos.

 

Ce soir, je n’ai plus de bébé

Quand un bébé a 18 mois, ça change beaucoup de choses. Parce quâ€

Quand un bébé a 18 mois, ça change beaucoup de choses. Parce qu’un poupon, ça a entre 0 et 18 mois. Après ça, ce n’est plus un bébé. Il peut dormir dans un grand lit, manger à la grande table, et faire toutes ces choses que les plus grands font. Et tous les parents savent que cette nuit est bien spéciale…

Lorsque ma première fille a eu 18 mois, j’ai eu un serrement au cœur. Un gros serrement. Je me sentais tout à coup tellement inutile. Elle parlait tellement, donc elle n’avait plus besoin de moi pour s’exprimer, pour s’affirmer. Elle était propre, de jour comme de nuit, donc je n’avais même plus de couche à changer. Elle se développait, toute seule, comme une petite femme en devenir. J’avais tout-à-coup l’impression qu’elle n’avait plus besoin de moi.

Lorsque ma deuxième fille a eu 18 mois, j’ai eu un serrement au cœur. Encore un gros serrement. Elle s’était sevrée seule, quelques mois plus tôt, sans que je ne sois vraiment prête moi-même. En fait, elle évoluait tellement vite que j’avais surtout peur d’en manquer des bouts. Le temps filait à une allure impressionnante et j’arrivais à peine à croire qu’elle était si grande, déjà. Je la voyais tellement minuscule dans son grand lit, toute seule.

Cette nuit, ma troisième fille a 18 mois. Elle dort en ce moment. Elle ne se rend même pas compte qu’elle se réveillera en laissant son titre de bébé derrière elle. Et j’ai un serrement au cœur. Un serrement qui, cette fois-ci, prend toute la place. Je la regarde dormir, si paisiblement, et je me rends compte que j’ai un deuil à faire. Elle sera peut-être mon dernier bébé… Et si c’est le cas, je suis fière d’avoir profité de chaque seconde passée avec elle, avec mon bébé. Je l’ai cajolée, consolée, allaitée, portée, aimée… tellement aimée. J’ai profité de chaque moment, chaque sourire, chaque chanson, chaque câlin…

Ça me fait mal, tellement je l’aime. Mais je sais une chose, c’est que malgré ce serrement au cœur, elle franchit une grande étape. Et jamais, au grand jamais, vous ne m’entendrez dire : « Je voudrais tellement qu’elle arrête de grandir ». J’ai entendu des dizaines de parents répéter ces mots. Ces horribles mots. Je pense à tous ces couples, qui n’auront jamais la chance de devenir parents. Je pense à tous ces parents, qui ont vécu l’ultime perte d’un enfant. Je pense à ces enfants qui n’auront pas la chance de souffler leurs bougies. Et je pense à ces enfants qui ont arrêté de grandir…

Voir mes enfants grandir est le plus beau privilège du monde. Avoir la chance d’être à leurs côtés… Avoir l’honneur de découvrir qui ils sont… Avoir ce serrement au cœur à chaque étape franchie… C’est aussi la preuve qu’ils sont vivants et en santé. Alors mon bébé, cette nuit, dort paisiblement. Je veille sur toi. Tu deviens, cette nuit, une grande fille. Et je te souhaite de grandir, encore et encore. Je te souhaite de découvrir toutes les beautés de ce monde. Je veux te voir courir, tomber et te relever. Je veux te voir découvrir, échouer et apprendre. Je veux te voir aimer, détester et pardonner. Je veux te voir changer, grandir et évoluer.

Ce soir, j’ai un deuil à faire parce que je n’ai plus de bébé. Mais je me réjouirai d’avoir l’honneur d’assister tous les jours au miracle de la vie.

Idées géniales pour transformer le lit de bébé!

Les enfants grandissent à la vitesse grand « V » ! Le temps de le dire et les souliers, robes, je

Les enfants grandissent à la vitesse grand « V » ! Le temps de le dire et les souliers, robes, jeans, chapeaux et les pyjamas sont rendus trop petits. Un des meubles qui ne suit pas l’évolution des tout-petits c’est évidemment la bassinette. À moins bien sure d’avoir une bassinette qui se convertie en lit simple. Une fois que les enfants sont grands, il est courant de les transférer dans leur lit de « grand ». De plus, les bassinettes qui ont un certain âge ne respectent plus les nouvelles normes de sécurité. On se retrouve donc avec un meuble désuet qui attend dans le garage ou au sous-sol. Voici donc de belles idées pour vous inspirer à les réutiliser en d’enjoliver votre maison :

Soyez créatifs! Tous à vos marteaux!

Une maman compare son bébé à plusieurs objets du quotidien!

Je ne connais aucun parent qui n’a jamais dit : « les enfants grandissent tellement vite ! » Il

Je ne connais aucun parent qui n’a jamais dit : « les enfants grandissent tellement vite ! » Il y a une maman qui a une idée assez originale pour se rappeler à quel point sa fille Alexandra était petite. La petite,née à 37 semaines de grossesse, pesant 2,46 kilos, est la troisième enfant de la famille. Sa maman Jen savait qu’elle serait sa dernière et c’est pourquoi elle a voulu documenter sa croissance. Elle a même impliqué sa plus vieille Elizabeth. D’ailleurs, cette dernière croit que prendre des photos de sa petite sœur est le jeu le plus amusant qui soit!

Voici ce que donnent les photos :

Un jour, tu ne croiras plus au père Noël

Ma belle cocotte d'amour, Du haut de tes 4 ans, je te regarde aller en cette période festive. Te

Ma belle cocotte d’amour,

Du haut de tes 4 ans, je te regarde aller en cette période festive. Tes yeux pétillants ne mentent pas: jusqu’au plus profond de toi, tu portes ce précieux héritage qu’est la magie de Noël. Tu t’émerveilles au moindre son de grelots espérant toujours le voir arriver sans prévenir.

Je te l’ai dit au moins 1000 fois. Il ne passera pas avant que tu sois profondément endormie dans la nuit du 24 au 25. Mais toujours, je sens cette attente qui te brûle et qui te fait espérer le voir apparaître à tout moment.

Je crois même t’avoir aperçue, le nez collé à la fenêtre scrutant le ciel à l’affût de son gros traîneau rouge. Ne me dis pas que tu n’y penses pas, je t’ai aussi vu embrasser sa photo. C’est définitivement le grand amour!

Et moi, je ne fais rien pour te décourager. Je sais que ça te passera avec les années. C’est bien ce qui me rend triste. Savoir que tu vas laisser ce concentré de magie qui t’habite se diluer au fil du temps.

Ne me dis pas que ça n’arrivera pas. Je suis passée par là avec tes frères. C’est OK, c’est la vie qui suit son cours, mais reste que lorsqu’ils ont cessé de croire, tu étais déjà dans nos vies à t’émerveiller. Que me restera-t-il de cette magie quand tu seras en âge de comprendre que ce n’était que de la poudre aux yeux?

Au fond, je réalise que ce n’est pas tant le fait que tu crois ou non qui m’attriste. C’est que j’ai peur de me retrouver confrontée à ma propre capacité à générer de la magie. Depuis 14 ans, mes Noëls sont ponctués de petits yeux qui brillent, de lutins et de poudre de fée des étoiles. Avec tes frères, puis avec toi, c’est si facile d’y croire. J’ai peur de devenir cynique et amère. J’ai peur de ne plus savoir quoi faire pour égayer la maisonnée pendant l’avent.

Paraîtrait-il qu’on n’en meurt pas . Que les choses changent, mais qu’on emmagasine suffisamment de magie pour continuer et perpétuer les traditions au grand dam de nos ados exaspérés. Mais ça aussi, c’est la vie. Il me faut passer par là pour qu’un jour, alors que ma réserve de magie commencera à se fatiguer, je puisse me recharger via mes petits-enfants. Je serai alors vieille d’âge, mais éternellement jeune dans mon coeur. Je vivrai une douce nostalgie du temps où tu t’émerveillais au moindre son de grelots lorsque je verrai ma petite-fille faire de même.

Mais ça, tu ne le sais pas ma cocotte et c’est très bien ainsi. Je t’écris ces mots aujourd’hui, non pas pour que tu saches tout, tout de suite, mais bien pour qu’un jour, lorsque tu seras toi-même confrontée à cette réalité, tu puisses savoir que ta maman est jadis passée par là et qu’au fond, je puisse te rassurer en te disant que la magie ne meure jamais réellement.

Marie-Josée Guérin