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Un homme de dos tenant une bouteille donne une fleur à une femme triste

À toi – Texte : Eva Staire

Quand on s’est rencontrés, je me suis ouverte à toi. Je t’ai r

Quand on s’est rencontrés, je me suis ouverte à toi. Je t’ai raconté mes dernières fréquentations qui soit me cachaient qu’ils étaient mariés et avaient des enfants, soit qu’ils menaient une double vie, soit qu’ils étaient des drogués explosifs. Je t’ai dit que désormais, je souhaitais trouver une personne honnête et équilibrée pour marcher à mes côtés pendant que je me reconstruisais. 

Tu m’as parlé de ton passé. De tes années à enchaîner les filles une derrière l’autre, soir après soir, pour te venger d’une ex-femme qui t’avait trompé. De tes soirées à boire dans un bar et à ramener n’importe quelle fille que tu jugeais « potable ». 

Mais tu m’as aussi raconté tes années de thérapies. Tes mois à réfléchir et à travailler sur toi pour devenir une meilleure personne et te déprogrammer de cet homme que tu étais devenu. Tu étais alors prêt à t’engager avec moi. Pour une relation saine, honnête, douce et belle. Et c’était le cas. 

Ta petite manie de boire un peu trop souvent et même à t’ouvrir une bière à 9 h le matin me titillait un peu. Mais selon toi, c’était ton petit péché mignon. Comme moi, mon verre de vin après le travail. 

Tu disais que j’étais spéciale. Qu’enfin, tu avais trouvé une femme qui t’enlevait le goût de retourner sur les sites de rencontre. Que tu étais enfin heureux et bien avec une seule femme. J’avais été trompée deux fois dans l’année précédente. Mon cœur brisé commençait enfin à ressentir un peu de bonheur. Quand j’étais avec toi. Toi avec mes enfants, moi avec tes enfants, nos enfants ensemble, moi avec tes parents, toi avec ma famille. C’était beau, c’était doux, c’était vrai. J’avais retrouvé l’amour. Et je te faisais confiance. 

Même si plusieurs me disaient de rester sur mes gardes. Même si ta famille ne se gênait pas pour parler de tes nombreuses conquêtes devant moi. Tu m’avais dit avoir terminé ta thérapie avec succès et ne plus avoir envie de vivre cette vie-là. Et je te croyais.

Tu m’as détruite. Je n’ai même pas été capable d’avoir de peine. J’avais juste pitié de toi. Quand cette fille t’a écrit un message pendant qu’un film jouait sur ton téléphone et que tu t’étais endormi, j’ai juste souri. Encore plus lorsque j’ai réalisé qu’il n’y en avait pas une, mais plusieurs qui passaient par ton lit quand nous n’étions pas ensemble. Je me suis juste dit : « encore une fois »…

Mais tu vois, cette fois, je n’ai pas commencé à me flageller. Je ne me suis pas détruite en cherchant ce que j’avais fait pour te pousser à jouer avec moi. Parce que je savais que je n’avais rien fait. Je te faisais confiance, je t’aimais et nous étions bien quand nous nous voyions. 

La femme de ta vie, comme tu m’appelais, venait de réaliser que le problème, c’était toi. Et j’avais pitié de toi. J’avais pitié de ta fille qui pensait que c’était normal de voir des filles différentes chez papa. Ou que son papa parlait régulièrement avec d’autres filles en cachette de sa blonde. J’ai pitié pour elle parce qu’elle va grandir avec cette image de la femme et elle fera partie de ces femmes jouets plus tard. L’image d’elle-même est en train de se solidifier avec ce que tu lui montres. Elle entre dans l’adolescence avec l’image d’un homme qui s’amuse avec les femmes et les jette aux poubelles le lendemain.

Fais-toi soigner. Pour ta fille. Pour la petite fille qu’elle est. Pour la femme qu’elle deviendra. Pour les hommes qui joueront avec son cœur et son corps. Fais-le pour elle.

De mon côté, je vais bien aller. Parce que je sais que je ne suis pas le problème. Et que de toute façon… entre une douzaine de bières le soir ou une douzaine de filles dans ton lit, je n’avais clairement pas ma place. 

Je te souhaite sincèrement de guérir. Parce qu’une femme n’est pas un jouet. Et parce que mis à part tout ça, t’es un homme vraiment bien.

Eva Staire

À la maîtresse de mon conjoint

À la maîtresse de mon conjoint,

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À la maîtresse de mon conjoint,

Tu sais, je pense à toi dernièrement…

Je me demande comment tu vas depuis que tu as détruit ta famille pour pouvoir vivre avec mon conjoint.

Je me demande si parfois, tu t’en veux un petit peu. Si tu as des remords.

Je me demande si le fait qu’il a décidé de demeurer avec moi, malgré les attentes que tu avais envers lui, te fait mal autant que tu m’as fait mal lorsque, cette journée-là, tu as décidé coûte que coûte, que tu allais tenter de saccager une relation.

Une relation qui oui était fragile, mais qui sincèrement, ne méritait pas ce qui lui est arrivé.

Ne va surtout pas penser que je suis dans le déni, que je crois que tu es totalement en cause et que mon conjoint est totalement innocent. Bien évidemment, un jeu de séduction ne se joue pas seul. Il faut deux parties.

Je pense à toi et je m’interroge.

Comment peut-on en venir au point d’une relation où nous avons l’envie, non seulement d’anéantir notre vie de famille, mais, en plus, de tenter de s’immiscer dans la vie amoureuse de deux autres personnes.

Comment peut-on vouloir blesser une personne (ton conjoint) à ce point?

Tu sais, un côté de moi ne peut t’en vouloir. Il est séduisant avec son sourire charmeur, son odeur, ses yeux si doux. Je suis tombée moi aussi, il y a quelque temps de cela, sous les charmes de cet homme merveilleux.

Par contre, si cet homme merveilleux avait été en relation au moment de cette rencontre, jamais l’idée de détruire cette liaison ne m’aurait traversé l’esprit.

Je ne sais pas si c’est parce que j’ai un immense respect envers les gens, même ceux que je ne connais pas, ou si c’est simplement parce que j’ai confiance en moi, mais cette journée-là où toi, tu as décidé que tu allais l’approcher, sans te soucier de moi et de mes sentiments, j’ai encore de la difficulté à assimiler ce qui s’est passé dans ta tête.

Ne t’en fais pas. Lui… je lui en veux aussi. Il travaille fort pour me convaincre que tu n’étais qu’une distraction, qu’une évasion. Et je le crois, tu sais. Qui n’aimerait pas se faire séduire avec assurance par une femme au regard intense et aux paroles déstabilisantes?

Malheureusement pour toi, il est resté et j’ai décidé de lui faire confiance à nouveau. Tu sais pourquoi ?

Parce que notre amour, je crois, est beaucoup plus fort qu’une relation qui se passe dans un ascenseur ou dans un bureau entre quatre murs… Dommage que tu aies cru le contraire.

Je pense à toi, tu sais.

Je me demande si maintenant que tu as détruit ta famille, que tu m’as blessée et que tu es seule dans ton logement avec tes enfants, tu te sens satisfaite? Heureuse?

Crois-tu que ça aura valu la peine de faire cela, maintenant que tu vois où tu en es?

Tu sais, je pense à toi et je dois t’avouer que j’ai un peu pitié.

Je te souhaite sincèrement de trouver un sens à ta vie. De guérir les blessures intérieures qui te rendent si antipathique.

Ne te soucie pas de moi, comme tu l’as fait en mars dernier. Je vais bien. Je suis toujours aussi amoureuse et je suis persuadée d’une chose : tu auras au moins réussi à renforcir mon couple d’une certaine façon. C’est drôle à dire hein?

Mais oui, cet événement m’a rendue plus forte, m’a donné envie de communiquer avec mon conjoint, m’a donné envie de croire que l’amour est assez fort pour traverser des tempêtes et pour les surmonter ensemble.

Tu sais, je pense à toi, mais j’ai cessé de penser à vous.

Tu sais pourquoi ?

Parce qu’il n’y avait tout simplement pas de vous. Et ça, je le sais. Nous le savons toi et moi.

Je pense à toi et j’espère que, tout comme moi, tu apprendras de cette péripétie.

Eva Staire

Cette nuit-là  

Cette nuit-là, mon cœur s’est mis à battre à vive allure. Mon

Cette nuit-là, mon cœur s’est mis à battre à vive allure. Mon corps entier est devenu engourdi, une sensation de chaleur s’est emparée de moi. Je n’avais aucun contrôle sur cette chose qui m’envahissait. Tu sais, un mauvais rêve dans lequel nous aimerions crier de toute nos forces, mais dans lequel aucun son ne parvient à sortir de notre bouche.

Cette nuit-là, j’ai décidé d’aller explorer ton monde virtuel, ton cellulaire. Tu sais, cette petite voix qui nous dit que, malgré mon questionnement et ta réponse réconfortante, j’ai raison de m’inquiéter. Tu étais distant et distrait ces derniers temps. J’ai voulu croire que c’était le chaos de la vie quotidienne. Le travail, les enfants, les petits tracas qu’on ne se dit pas nécessairement, nos petits secrets gardés pour nous, pour ne pas inquiéter la personne qui partage notre vie.

C’est aussi cette nuit-là que j’ai compris que j’allais avoir besoin d’une énorme dose d’humilité pour passer à travers la montagne que tu avais dressée devant moi.

Pour être franche, mon amour, je n’aurai pas cru trouver dans ton monde, un monde parallèle. L’homme couché à mes côtés cette nuit-là, cet homme que j’idolâtrais, dont j’étais tombée follement amoureuse dès la première rencontre… cet homme-là ne pouvait pas être toi. Ces messages écrits pour elle ne pouvaient pas venir de tes doigts posés sur les touches de ton clavier. Ces mêmes doigts qui parcourent mon corps nu et mon visage le matin au lever. Ces doigts qui essuient mes larmes lors de moments douloureux ou ceux qui me chatouillent pour me faire rire.

Cette nuit‑là, j’ai compris que rien n’était acquis dans la vie. J’ai aussi appris que donner ta confiance à un autre être, c’est aussi offrir une partie de toi. Et que lorsque cette confiance est brisée, éreintée… une partie de nous l’est tout autant.

Elle, elle m’a volé quelque chose cette nuit‑là. Mais, ce n’est pas sa faute. Peu importe ton besoin de plaire, celui d’avoir de l’attention ou des compliments, l’envie de charmer ou de te faire charmer… tu aurais dû savoir quand t’arrêter. Tu aurais dû ressentir l’envie de mettre fin à cette tentation avant que ça prenne l’ampleur que ça a pris.

Est-ce que tu as pensé à moi lors de tes échanges? As-tu pensé à nous lorsque tes lèvres se sont posées sur les siennes? Mais surtout, surtout mon amour… as-tu pensé à la blessure que tu allais m’infliger?

Maintenant que je sais la vérité, que tu m’as tout avoué… j’ai pris la décision de te donner une chance, de nous donner une chance. Certains diront que je me trompe, que j’ai tort… mais, au bout du compte, j’ai envie de croire en toi, de croire en nous. J’ai envie de croire que c’était une erreur de parcours, que cette bêtise n’a été commise que pour te témoigner la chance que nous avons d’être ensemble.

Je sais, peut-être suis-je en train de me tromper, que mon monde parfait n’existe pas, que tu recommenceras lors d’une prochaine tentation. Mais j’ai envie d’y croire.

Tu sais que le chemin sera tumultueux, rempli de questionnements et de doutes.

Tu as décidé de m’aider et de m’accompagner.

Je n’ai pas envie de te remercier. J’ai seulement envie de te dire de ne plus jamais mettre en doute notre amour. Et que si un jour, tu as des appréhensions, viens m’en parler. Car tu sais, mon amour, je t’aime sincèrement.

Cette nuit-là, j’ai compris l’impact de l’infidélité.

Mais j’ai aussi compris que j’étais une femme intelligente, courageuse et solide. Et que même si vous croyez que rester est un signe de faiblesse, sachez que c’est plutôt un signe de force et de ténacité.

Et cette femme te donne une chance, alors, saisis-la, mon amour.

Eva Staire

Burnout ou épuisement, peu importe: on s’en sort!

Burnout, moi? Non! Il y a trois ans, j’étais en épuisem

Burnout, moi? Non! Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en burnout. C’est drôle parce que dire burnout, épuisement professionnel ou trouble d’adaptation, c’est pas mal pareil. Par contre, ça n’éveillait pas les mêmes croyances chez moi. Le burnout résonnait comme « être brûlée », comme dans ne plus être bonne à rien, pas à la hauteur. Être en burnout, c’était comme si je n’allais jamais en revenir. L’utilisation de ce terme était remplie de préjugés. Aujourd’hui, je me rends compte que l’usage de l’un ou l’autre de ces termes éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état.

Le cœur de mon message, c’est qu’on s’en sort. Oui, on s’en sort en se déposant. Durant mon arrêt, j’étais bien entourée. On m’a sortie, écoutée, accompagnée, tendu les bras et questionnée. La question qui revenait souvent, c’était : « Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu en sois là? » Ça a été long avant de vraiment m’en rendre compte. En fait, ma vie était tout simplement vide de sens.

J’ai trompé mon mari, c’est le premier article que j’ai écrit sur ce moment de ma vie. J’étais impuissante, fatiguée, vidée, stressée, anxieuse et blessée, mais jamais je n’ai parlé de ce que je vivais à mon mari. « J’ai trompé mon mari en essayant d’être quelqu’un d’autre, probablement la Super Woman dont en entend tant parler. J’étais en panne de connexion avec moi-même… Vide et court-circuitée. » Comme plusieurs sont restés avec l’idée que j’avais été infidèle, j’ai senti l’intérêt de préciser ma pensée dans un autre article que j’ai intitulé Si j’ai juste… Est-ce que c’est tromper?

Et si tromper son partenaire de vie, c’était d’abord cesser de lui offrir son authenticité, sa vulnérabilité? Tranquillement, j’ai perdu mon identité en tant que femme et en tant que sa femme. En perdant mon identité, j’ai doucement fini par devenir quelqu’un d’autre sans même m’en rendre compte. Aujourd’hui, je vous confirme que « tromper », c’est aussi cacher ses peurs, ses stress et ses angoisses à la personne qui partage notre vie.

Puisque j’avais commencé à partager mon histoire en lien avec ma vie amoureuse, j’ai conclu ces deux articles par Ton mari a réagi comment? Ce que nous vivons a un impact sur les autres. Mon mari m’a vue m’épuiser et moi, je n’ai jamais entendu ses mots pour me prévenir que trop c’était trop. Cette période a laissé ses marques sur notre relation. Elle nous a aussi permis de nous redéfinir et d’apprendre à nous aimer à travers celui et celle que nous sommes devenus. Nous vivons tous des périodes difficiles qui risquent de marquer, blesser ou séparer notre couple. Pour nous unir dans les épreuves, nous avons choisi de formuler une promesse l’un à l’autre. Cette promesse nous guide et nous aide à sortir des temps plus gris.

Je vous partage une série d’articles autour de cet épisode dans ma vie. Chaque fois que j’en parle, les gens sont surpris et me posent des questions. D’autres fois, ils se reconnaissent et me confient leur histoire d’épuisement professionnel qu’ils ont souvent peu partagée. C’est un sujet qui est encore trop peu discuté ouvertement et qui touche beaucoup de gens.

 

Stéphanie Dionne

 

Je suis infidèle

Nenon, je ne couche pas à gauche et à droite. Nenon, je n’ai pas

Nenon, je ne couche pas à gauche et à droite. Nenon, je n’ai pas un nouvel homme dans mon lit chaque soir que la lune apporte. Mais avec le temps, je suis devenue infidèle… en amitié ! Tout en étant une amie très fidèle…

Depuis l’enfance, j’ai la réputation d’être une amie très têtue. Du genre qui rappelle chaque année pour prendre des nouvelles même quand les nouvelles ne viennent pas d’elles-mêmes. Du genre qui s’organise pour te voir même si tout semble si désorganisé, dans ta vie comme dans la mienne. Du genre qui est là pour toi, peu importe la distance géographique et temporelle qui nous sépare. Tant que tu ne me dis pas de quitter ta vie, j’y garde un pied à terre. Et même si tu me dis de quitter ta vie, tu gardes un petit coin douillet dans la mienne. Au cas où tu aurais le goût d’y revenir, le temps d’un souper ou d’un pardon.

Je te le dis : fidèle comme dans « chien fidèle ». Lassi, c’est mon deuxième prénom.

Puis, en observant mes garçons au parc, je me suis dit qu’il était temps de modifier mon schéma relationnel. Pas de tout balayer, mais d’enrichir l’expérience.

Eux, ils se pointent au bas d’une glissade et hop : « C’est quoi ton nom ? Tu vas à quelle école ? Tu as quel âge ? On joue ensemble ? » That’s it. Un speed dating dans un carré de sable. Et quand maman dit qu’on retourne à la maison, c’est fini, merci, au revoir ! Il y a même souvent un câlin échangé. Pas de cœur arraché, pas de promesses risquées : ils ont profité de la vie pendant le temps que la vie leur donnait. Ils se reverront peut-être, ou pas. Là n’est pas la question. Tout est dans le présent. Le cadeau de l’amitié.

J’ai donc choisi de me laisser inspirer par mes cocos. J’ai appris à être infidèle en amitié, mais sans délaisser mes amis de longue date, mes coups de cœur humains, ceux qui me tiennent la main depuis belle lurette et même avant. J’ai appris à butiner sans culpabilité.

« Ça te tente de venir souper ? En toute simplicité… »

Pas besoin de longues présentations : les réseaux sociaux ou les amis communs s’occupent des préliminaires.

« Il me semble que je feele pour sortir, ça te dit ? Je passe te chercher après le travail. »

Pas de cassage de tête, pas d’engagement à la vie à la mort, pas de contrat d’amitié caché. Un one-night amical. Qui bien souvent se transforme en plus grand, en plus durable. Il faut se souvenir que je suis têtue en amitié… Si j’aime notre temps vécu ensemble, si j’ai du plaisir ou des frissons, si je sens que l’échange émotif/intellectuel/humoristique/name it est réciproque, pourquoi ne pas batifoler à nouveau ?

Attention, par « batifoler », je ne parle pas de sexe. Tut-tut. J’entends « s’amuser entre amis », partager des bons moments, des confidences, se faire progresser comme ceux qui nous connaissent trop ne peuvent pas le faire. La nouveauté apporte un point de vue différent sur ce qu’on ressasse depuis des lustres. Un nouvel ami, ça vient avec des questions que les autres, ceux qui connaissent nos subtilités et nos susceptibilités, n’osent pas poser.

« Tu te vois où, dans cinq ans ? Dans la même maison, la même ville, le même emploi ? Ou si tu rêves de changements ? »

« Es-tu certaine que ce n’est pas toi qui perçois la situation de cette façon ? »

« Comment réagirais-tu, toi, si quelqu’un te parlait comme tu l’as fait ? »

Des questions, des remarques qui brassent, qui font avancer, qui surprennent. Ça fait du bien, pour une tête de cochon dans mon genre. Ça remet les idées à la bonne place, ou en tout cas, à une nouvelle place.

Depuis que j’ai mis à mon ordre du jour de tisser de nouvelles relations, les amitiés pleuvent. J’en initie plusieurs, j’en accepte d’autres au gré des propositions. Et jamais, jamais, je ne suis déçue. J’apprends. J’emmagasine de magnifiques relations, des possibilités, des contacts humains, des sourires, un condensé de bien-être. J’en ferais mon emploi à temps plein si je pouvais, mais il faut bien nourrir la marmaille. Alors je suis l’amie que je suis, pour le temps que j’ai.

Nathalie Courcy

Toi, Lui et Elle

Quelqu’un a déjà dit : pourquoi se méfie-t-on des inconnus alo

Quelqu’un a déjà dit : pourquoi se méfie-t-on des inconnus alors que tous ceux qui nous ont fait mal un jour, on les connaissait ?

Quand un bon matin, Elle a fait son entrée dans votre vie, ton anxiété a atteint des niveaux record. Tu avais déjà été tellement blessée et rapiécée que cette fois, tu ne voulais pas te tromper. Tu ne savais plus de qui ou de quoi te méfier. Pour déjouer la peur qui te rongeait, tu as choisi de te méfier de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle.

Tu as calmé tes craintes et ta panique à grands coups de citations Pinterest et de respiration trop longues. Tu as profité de ton temps dans la douche pour verser en paix les larmes d’angoisse que tu refoulais. Tu as fait des détours en voiture pour écouter sur repeat des chansons qui te déchiraient le cœur, mais qui te faisaient du bien en même temps. Tu as fait tout ce que tu as pu pour te méfier de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle.

Tu as avalé ses paroles à Lui comme une pilule de travers et les siennes à Elle se coinçaient au travers de la gorge comme la boule d’émotions que tu vivais jour après jour par en dedans. Tu voulais tellement te méfier de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle.

Tu as vu défiler les changements impromptus de mot de passe, ses regards paniqués, les bonnes excuses, ses compliments pour toi, et tu as deviné ceux pour Elle, les mensonges, ses élans d’amour pour toi, ses élans de je ne sais quoi pour Elle, leur belle amitié, tes questions et ses bonnes réponses à Lui, tes questions et ses belles menteries à Elle, son assurance, ta déchéance. Tu as prié d’avoir raison de te méfier de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle.

Tu as survécu à ces jours où tu te voyais dans le rôle que personne ne veut camper. Tu as mis le pilote automatique et tu as laissé ta vie se conduire toute seule sur une route cahoteuse en pleine averse. Tu as essayé d’ignorer le risque d’aquaplanage parce que tu voulais donc lui faire confiance à Lui, à la vie. Et tu t’es méfiée de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle.

Quand tu as finalement heurté le mur que tu avais vu venir mais choisi d’ignorer… tu étais complètement seule, mais les dommages, eux, étaient collatéraux. Tu ne savais plus à qui la faute. Ta confiance n’avait plus de roue de secours et ta tête était une perte totale, ton cœur, lui, avait simplement déserté. Tu n’avais finalement rien compris au dicton. Une fois de plus, tu ne t’étais pas méfiée de la bonne personne. Tu t’étais méfiée de toi-même et non de Lui. Ou d’Elle…

Quand tout ton corps frissonne de peur, de craintes et d’angoisses, écoute‑toi.

Quand ta tête te répète une mise en garde tel un mantra et que tu t’efforces de l’ignorer, questionne‑toi.

Quand ton cœur est affaibli de trop de blessures et que tu veux juste arrêter d’avoir mal, aime‑toi.

Quand tu ne sais plus à qui faire confiance parce que tu n’en connais plus le sens, choisis‑toi.

Quand tu penses que la vie, l’amour, l’amitié et tout ce qui fait que vivre est supportable n’est pas pour toi, confie‑toi.

Ou viens vers moi et je l’écrirai pour toi. Pour nous.

Mais surtout pour Lui.

Et beaucoup pour Elle.

Karine Arseneault

Il t’a trompée, et ce n’est pas de ta faute

C’est arrivé graduellement. T’as perdu le contrôle de ton coup

C’est arrivé graduellement. T’as perdu le contrôle de ton couple. Entre les brassées de lavage, les biberons et ta fatigue, t’as oublié que t’avais un couple.

Puis un soir, il est arrivé, l’air piteux.

Au fond de toi, tu savais déjà ce qu’il allait te dire. Ton cœur battait trop fort, trop vite. Tu sentais ses battements jusque dans tes tempes.

Et il l’a dit :

« Je t’ai trompée. Je m’excuse. Mais j’avais besoin d’attention et de me sentir aimé. Depuis des années, je me sens comme ton coloc… en fait, depuis qu’on a les enfants. »

T’es oreilles sillaient, t’avais de la misère à respirer. Tout tournait autour de toi. Pourtant, tu t’y attendais. Au fond de toi, tu savais que ton rôle de maman prenait trop de place dans ta vie et que ton couple n’existait plus vraiment.

Mais à ce moment précis, tout ce que tu voulais… c’était pleurer et hurler. Sauf que tu ne pouvais pas. Les enfants dormaient, et si tu les réveillais, s’ils te voyaient pleurer… et s’ils ressentaient ton mal…

Alors, en plus de gérer sa trahison, tu devais agir en femme forte pour eux, pour tes enfants,

qu’est-ce que t’es devenue? Une marionnette qui vit en fonction des autres? Une maman trahie par l’homme de ta vie.

C’est ça… tu te sens comme une pas bonne.

Comme celle qui n’a pas réussi à être une maman, une femme et une conjointe.

Sa trahison à lui vient de faire en sorte que tu te remets en question. Parce qu’aujourd’hui, à tes yeux… t’es une pas bonne.

Ma belle, écoute-moi. Les actions des autres ne dictent en rien ce que tu es.

Oui, tu as fait des erreurs; oui, tu as oublié ton couple. Mais avoir des enfants, ça ne vient pas avec un manuel d’instructions. T’es pas née avec la bible du savoir parental et conjugal.

Peu importe que tu aies été absente émotivement de ton couple, tu mérites le respect, tout comme il le méritait avant de te tromper.

C’est pas facile hein? Tu te mets tout ça sur le dos, parce que c’est ce que lui a fait en te disant qu’il avait sauté la clôture par manque d’attention et d’amour. Il a foutu son sac à problèmes dans ta cour. Et maintenant, il faudrait que tu lui pardonnes et que tu t’excuses.

Parce que tu te dis que si aujourd’hui, ta famille explose, ça va être de ta faute. Parce que tu es la base de cet adultère. Tout est de ta faute.

Et là, tout s’enchaine dans ta tête.

Tu vas faire comment monétairement? Vous allez devoir vendre la maison! Et tu ne verras plus les enfants aussi souvent et ça, c’est impensable!

Alors, tu te dis que tu es mieux de rester avec lui que d’être seule et sans tes enfants. Que tu vas t’améliorer, essayer d’être une meilleure blonde.

Pis qu’au fond, c’est de ta faute s’il t’a trompée…

Ben wake up ma belle.

S’il t’a trompée, c’est qu’il est con.

S’il t’a trompée et qu’il ose mettre ça sur ta faute, c’est qu’il ne mérite même pas que tu pleures pour lui.

Sois forte, respecte-toi. Sois TA meilleure amie et tourne le dos à toute cette mascarade.

Ce ne sera pas facile, loin de là. Tu vas pleurer, avoir mal, regretter… mais un jour, tu seras fière de toi. Un jour, tu vas te regarder dans le miroir en te disant : « Hey, t’as passé au travers! T’as réussi! »

À toi qui vis des moments difficiles, je t’aime.

Adieu à toi qui sautes la clôture

Nos espoirs et désirs pour notre vie de couple sont malheureusement

Nos espoirs et désirs pour notre vie de couple sont malheureusement faussés par ces beaux contes de fées. La princesse rencontre son prince charmant après quelques anodines embûches, puis ils finissent heureux pour les années qui suivent. #lifelikeaprincess… Ce style de relation dans le vrai monde est ultra rare, voire inexistant.

Il y a six ans, nous nous sommes rencontrés sur notre lieu de travail. Tu m’as charmée comme personne ne l’avait fait depuis très longtemps. Tu m’as montré que l’amour, l’attirance physique et les fantasmes pouvaient ne faire qu’un. Cependant, j’étais loin de me douter que toute cette histoire serait contre tous mes principes et valeurs. Tu m’as charmée et m’as menée en bateau d’une drôle de façon. Pendant que nous nous fréquentions, tu étais en couple, et ce, depuis déjà quelques années. Je savais que tu étais en couple, mais je ne savais pas que tu étais « marié ». Tout s’est terminé lorsque ta conjointe a trouvé que tu étais distant et que tu rentrais plus tard du travail qu’à ton habitude. Elle a découvert le pot aux roses. Tout s’est terminé là, du moins pour ton premier saut par-dessus la clôture.

Nous nous sommes revus environ deux ans plus tard. Cette fois-ci, j’étais consciente que tu n’étais pas disponible. J’allais te voir sans but fixe ou attentes envers toi. Je n’allais pas te voir pour que nous couchions ensemble. Mais plutôt pour comprendre pourquoi je n’arrivais pas à être en couple avec un autre homme depuis notre fréquentation. Je voulais juste voir si l’effet que tu me faisais était toujours là. Je me suis laissé avoir à nouveau. Devinez quoi?! Sa conjointe ─ toujours la même ─ a découvert (encore!) ce qui se passait.

Aujourd’hui, six ans plus tard, tu sautes encore la clôture. Cette fois, cependant, je ne jure plus que par toi. J’ai un enfant à élever seule et une bonne job. J’ai fait un bout de chemin avant de savoir ce que je voulais dans la vie. Je me rends compte que tu me blesses. Non seulement tu trahis ma confiance, mais tu joues avec ta conjointe. Tu n’as plus le « beau rôle », dans mon livre à moi. Tu ne peux plus m’avoir avec tes beaux mots et tes promesses. Je sais que tu ne quitteras jamais ta vie douillette pour une vie plus rock n’roll.

En ce jour de janvier, je dis au revoir à l’homme de ma vie, à l’homme qui saute la clôture. Je dis adieu à une attirance, à une force indescriptible qui nous rapproche. Je renonce à un sentiment si puissant qu’il me torture juste à penser à toi. Tu m’as permis de « m’amuser » un peu dans mon monde trop droit et trop imparfaitement parfait. Toi, l’homme qui ne blesse pas un, mais deux cœurs de femmes en même temps, je t’efface de ma vie, de mes souvenirs et de mes fantasmes. Oui, toi, Mister M, je mets fin à notre histoire d’amant et de maîtresse. Je ne peux pas continuer à croire tous tes beaux mots et gestes. Je ne peux pas me résoudre à croire que tu sauteras la clôture que pour venir dans ma cour et sur aucun autre terrain.

Véronique Ménard Lauzé