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Ce que je dirais à l’adolescente que j’étais – Texte : Audrey Boissonneault

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J’me suis souvent demandé ce que je dirais à la jeune adolescente qui était à ma place, il y a quelques années.

J’ai trop souvent essayé de prendre exemple sur certaines personnes n’ayant pas la même façon de penser que celle que je suis aujourd’hui.

Alors, si je pouvais retourner en arrière, je me donnerais corps et âme pour que tu puisses lire la lettre qui suit.

 

Ma belle adolescente,

Comment vas-tu ? Et s’il te plaît, ne me réponds pas comme ta génération, avec un p’tit air blasé. Je le sais que tu essaies de prouver à tous que t’es correcte pis que t’es sortie sans aide de ta dépression. Tu le sais que t’as le droit d’avoir mal ? Tu le sais que t’as le droit de vivre ces émotions-là et que tu ne dois rien à personne ? Fille, il y a une seule certitude que tu peux avoir et c’est que la seule personne qui sera présente jusqu’à la fin, c’est toi. Seulement toi. Si t’es même pas capable de te rendre heureuse et sereine, qui va le faire ?

Parce qu’au fond, ta seule et authentique meilleure amie, c’est toi. Tu as des personnes exceptionnelles à tes côtés, sincèrement, mais n’oublie pas celle que tu es pour leur plaire. Tout comme les humains qui t’entourent, t’as eu tes bas et tes hauts. Trop souvent, tu continues à t’entêter à courir après plusieurs, alors qu’ils ne méritent même pas un coup d’œil.

De nos jours, tout ce qu’on fait c’est d’attendre : on attend de finir nos années au primaire pis ensuite on rêve à notre bal de finissante et à notre diplôme. On attend de tomber en amour pis d’être entourée par des amis incroyables. On attend de commencer le cégep, on attend à la dernière minute pour étudier pour nos examens. On attend après chaque événement. La première chose à laquelle on pense le matin est l’envie de se recoucher le soir même. On attend au lieu de profiter et de vivre. On attend que nos amitiés toxiques prennent un autre sens au lieu de les éliminer directement.

Nous avons si peur de décevoir les gens qui nous entourent, qu’on dit oui, toujours et sans arrêt. On s’en rend malade. On est méchant dans nos paroles, on arrête d’essayer de comprendre, on fait juste entendre ce qu’on veut. C’est plus facile de mettre la totalité des remords sur l’autre que d’assumer les siens. Alors, avant de passer à autre chose, je vais accepter mes erreurs.

L’adolescente d’hier n’est certainement plus la même que demain. Je n’ai jamais sous-entendu que j’étais la perfection incarnée ni que ma communication était impeccable. Je n’ai pas toujours su trouver les mots justes, j’ai été injuste, oui. En tant que jeune adulte qui se cherchait énormément, ça équivaut à être prise dans un trou noir, ne rien voir, mais absolument vouloir sortir. Donc tu essaies de prendre un chemin sans savoir si c’est le bon. Rien ne justifie mes erreurs, mais je ne suis pas seule. Plus maintenant, je me suis longtemps remémoré tes mots crus. Ils m’ont laissé un goût amer si longtemps. J’me suis tant posé de questions dans les derniers mois ! Des thérapeutes j’en ai vu aussi. Je me suis attaqué le cœur en relisant chacune de tes phrases. Tu sais, je pense qu’il serait temps que tu te regardes aussi dans le miroir, parce que plus jamais je ne m’excuserais pour ce que tu as voulu entendre. Je me pardonne et je crois qu’il serait temps que tu le fasses aussi, parce que désormais, c’est derrière moi.

Ma jeune adulte, j’peux te promettre que tu vas te trouver, malgré chaque chemin sombre. Tu vas tellement grandir au travers de ça, tu vas apprendre à ne plus aller vers ce genre de personnes, car vous êtes toxiques l’une pour l’autre. Alors, pardonne-toi ma belle, prends une grande respiration et ferme le livre. C’est le temps d’en ouvrir un autre.

Un pas et une erreur à la fois, tu vas te trouver. J’te le promets et je suis fière de la personne que tu deviens.

Audrey Boissonneault

 

Le prix de la liberté (ou : Mais pourquoi donc travailler?) – Texte : Nathalie Courcy

Pourquoi, donc, mon ado adorée, faudrait-il que tu travailles ? P

Pourquoi, donc, mon ado adorée, faudrait-il que tu travailles ? Pas nécessaire, t’sais ! Tu es logée, nourrie, habillée, transportée, éduquée. Tu as même des REEE engrangés pour payer tes prochaines années d’études, don généreux de tes parents si aimants (et si parfaits… awèye, avoue !) Qu’est-ce qui pourrait bien te motiver à utiliser tes précieux temps libres pour travailler au salaire minimum et te faire possiblement suer à répondre à la caisse à des clients pas tout le temps fins-fins ?

Tu as un bon point. Mais moi j’en ai sept ! Pis 7, ben, c’est un chiffre parfait. Faque, j’ai raison.

  1. Tu as le goût de t’acheter (cocher les cases appropriées):

a) Des bonbons trop sucrés, pas full recommandés par ton dentiste et ta mère grano.

b) Des vêtements à la mode qui coûtent un bras pis la peau des deux.

c) Du maquillage, de la teinture, tout ce qui ne rentre pas officiellement dans la catégorie « Essentiels de l’hygiène corporelle ou mentale ».

d) Un voyage quelque part (ça c’est cool, parce que la pandémie te donne plus de temps pour économiser !)

e) Un ordinateur ou une machine à coudre ou un char ou… n’importe quelle bébelle électrique ou à moteur qui ne fait pas partie du budget familial.

   2. Tu as des ambitions d’études, de carrière ou de vie qui t’amèneront (trop vite à mon goût) à vivre loin du cocon familial. Je veux bien t’aider, mais je ne suis pas prête à payer deux hypothèques pendant vingt ans.

   3. Ton vécu dans la famille et à l’école t’a permis de prendre beaucoup de maturité et d’autonomie depuis près de 18 ans. Mais là, c’est le temps de passer au niveau suivant d’un jeu nommé Reality Check. Ça se joue comme Mario Bross, sauf que les pièces de monnaie ne s’attrapent pas en faisant des acrobaties dans les airs (et tu ne peux pas t’amuser à perdre des vies… tu tomberais direct Game Over si tu sautais dans le vide, faque essaye pas). Et je te jure que quand tu TE trouveras, tu crieras VICTOIRE ben plus fort que quand Mario trouve la princesse.

   4. Je me doute que ton but dans la vie n’est pas de passer des codes-barres au-dessus d’une machine qui fait des BIP stridents mille fois par jour ou de faire des crèmes glacées enrobées dans le chocolat à l’érable version cabane à sucre saupoudré de sparkles Il n’y a pas de sots métiers, c’est ce que ma prof d’Éducation au Choix de Carrière (ECC, pour les vieux de ma trempe) disait, et je suis d’accord. Mais je te connais, tu as une vision plus… visionnaire ? Pendant que tu fais tes heures, un, tu ne te mets pas dans le trouble (dans une ancienne vie dans la capitale québécoise, on disait que le travail et les cadets sortaient les jeunes du Carré d’Youville et les empêchaient de devenir des poteux… dire que maintenant, c’est légal !!) et deux, tu apprends. Mais ma foi du bon Dieu, qu’est-ce que tu apprends donc ? Deux ou trois notions pertinentes, du genre la politesse, l’effort, la ponctualité, l’esprit d’équipe, l’adaptation aux imprévus, le respect, la valeur des choses et du temps, l’organisation. Et plein d’autres belles valeurs quétaines dont tu découvriras l’importance à un âge vénérable comme le mien.

   5. Que dire des lignes que tu ajoutes dans ton CV ! À 16 ans, on peut se permettre de n’avoir que des expériences de gardiennage et de bénévolat dans son CV. Mais à 26, c’est moins hot. Ça prend des références. Ça prend des compétences en plus des diplômes. Ça prend des preuves que tu peux être une bonne employée, ou une bonne employeuse. Ou une bonne ce que tu voudras être. Ça prend aussi de l’expérience d’entretien d’embauche, parce qu’entre toi et moi, se présenter en entrevue peut être aussi agréable que d’essayer des maillots de bain dans une boutique où tous les miroirs sont en dehors des cabines d’essayage.

   6. Et puis oui, ça prend de l’argent. Mauvaise nouvelle, hein ! Les choses ont un prix. Je ne veux pas t’écœurer, mais la vie coûte cher, même pour ceux qui font du 0 déchet minimaliste tirant sur la simplicité volontaire. C’est en gérant ton propre budget que tu apprendras que le montant qui sort de ton compte doit toujours être moins élevé que ce qui y entre. Maths de base, 1reannée du primaire. Avec le temps, tu continueras à comprendre les mystères des taxes, des rabais, des factures et des T4, la joie de faire tes impôts et la nécessité de payer tes cartes de crédit avant la date limite.

   7. Un jour, tu verras dans ton compte le nombre magique que tu attendais depuis un bon bout. Celui dont tu rêvais, celui pour lequel tu travaillais si fort. Tu verras le montant qui te permettra de t’acheter ce qui te donnera encore plus l’impression d’être une jeune femme autonome. Ce sera à toi, comme aucun vêtement ni aucun objet que j’ai pu t’acheter depuis ta naissance. (Je me souviens encore de la radiocassette avec deux haut-parleurs intégrés que je m’étais achetée « dans le temps »… 130 beaux dollars bien économisés. Ihhhh ! Que je me sentais grande !) Cette journée-là, peut-être que tu seras reconnaissante que je t’aie un peu botté les fesses pour que tu te trouves un emploi.

Mais ma grande, j’y pense. Je t’ai souvent dit que nos enfants ne nous appartiennent pas et que la plus belle valeur que je peux vous transmettre, c’est la liberté. Mais pas n’importe laquelle. Une liberté responsable et assumée. L’argent n’achète pas tout, bien sûr. Mais l’argent bien géré aide à atteindre ce type de liberté. Et c’est ce que je te souhaite.

P.S. Tu te souviens, hein, de ce qui est écrit en mini caractères dans notre contrat mère-fille ? Quand tu seras riche, tu m’amèneras faire un tour de machine au soleil et tu me payeras la crème glacée. Je vais prendre celle aux mangues avec enrobage de chocolat blanc. S’il te plaît.

Nathalie Courcy

Pas facile de vivre avec de l’anxiété !

Ma fille de 20 ans vit tout comme moi de l’anxiété. Nous avons le

Ma fille de 20 ans vit tout comme moi de l’anxiété. Nous avons le même diagnostic : anxiété généralisée.

Je la regarde, je l’observe et je me revois à son âge. Il y a tellement de similitudes entre nous deux que ça me fait parfois peur.

Pourtant, nos vies ont été si différentes sur tous les plans.

Pendant sa petite enfance, ma cocotte était une petite fille enjouée, joyeuse, sociable. Elle avait plein d’amis, elle était bien entourée et toujours occupée. Spectacles de danse et de chant auxquels elle invitait ses amis à participer. Vélo, patin, soccer, baignade. Elle était très active, tout comme ses frères.

Elle était rarement à la maison, trop occupée à vivre sa vie de petite fille. Sa vie sociale se déroulait très bien.

Par contre, sur le plan académique, c’était plus difficile. Orthophoniste, orthopédagogue, psychologue scolaire ont fait partie de son parcours. Elle devait toujours travailler plus fort que les autres pour y arriver. Plusieurs démarches ont été faites pour l’accompagner et la soutenir afin qu’elle puisse vivre des réussites. Malgré toutes les rencontres avec les spécialistes, jamais ils n’ont été capables de prononcer un diagnostic pour qu’elle puisse recevoir l’aide nécessaire. Et le secondaire est arrivé avec son lot de défis.

Puis vers l’âge de 15 ans, tout a basculé. Elle a fait une crise d’épilepsie à la maison. En réalité, elle en a fait deux en moins de 15 minutes. On ne savait pas ce qui se passait. J’ai eu la peur de ma vie. Diagnostic : épilepsie juvénile. 

Le neurologue lui a prescrit une médication adaptée à sa nouvelle condition. Mais plus le temps passait, plus je voyais ma fille s’engouffrer dans un tourbillon de peur, d’anxiété et de souffrance émotionnelle. 

Elle ne voulait plus prendre l’autobus scolaire le matin, car les autres jeunes la regardaient défiler dans l’allée pour se trouver une place. Elle craignait le jugement des autres. Elle avait peur de leur regard posé sur elle. Elle voulait passer inaperçue. 

Elle se plaignait de toutes sortes de maux pour éviter d’aller à l’école. 

Elle avait peur de faire une crise d’épilepsie et que tout le monde la voie dans cet état. 

Elle a arrêté de jouer au soccer, car elle avait perdu confiance en elle. Et elle s’imaginait que ses coéquipières la trouvaient poche.

Elle s’isolait de plus en plus et refusait les invitations de ses amis. Elle restait dans sa chambre, seule, à vivre toutes ces émotions qui bouleversaient son quotidien, qui chamboulaient sa vie d’adolescente.

Je ne la reconnaissais plus. Ni son père ni les autres membres de la famille.

Nous avons pris rendez-vous avec son médecin de famille, nous avons aussi consulté de nouveau le neurologue et il nous a appris que 5 % des gens qui prenaient ce médicament avaient développé des symptômes de dépression…

Alors, changez sa médication au PC, monsieur le docteur ! Je veux que ma fille retrouve sa joie de vivre.

Mais l’autre médicament avait aussi des effets secondaires. Prise de poids, perte de cheveux, peau sèche, sueurs nocturnes… rien pour aider une jeune fille.

Elle a décidé de lâcher l’école en quatrième secondaire. Ma cocotte n’arrivait plus à gérer son anxiété et ses difficultés scolaires.

L’anxiété s’est de plus en plus infiltrée dans son quotidien. Elle avait des idées noires. Elle a commencé à prendre des antidépresseurs. J’avais inscrit des numéros de téléphone, des sites Internet sur le frigo, juste au cas où. J’ai aussi appelé au CLSC. Ils lui proposaient une thérapie pour les 18 à 25 ans. Elle n’a pas voulu y participer.

Le retour à l’école ne s’est jamais fait, du moins jusqu’à maintenant. Elle a eu un emploi pendant près d’un an. Elle travaillait avec son frère jumeau. Mais quand celui‑ci a quitté cet emploi pour entreprendre une formation, son anxiété a augmenté et elle a quitté son travail.

Elle a 20 ans. Elle ne réussit pas à trouver ce qui la passionne. Pourtant, elle a plein de potentiel dans plusieurs domaines.

Elle adore la mode, la décoration, elle est très créative. Elle fait le toilettage de notre chien et elle est très habile. Elle est capable d’apprendre d’autres langues assez facilement. Elle aime l’histoire, l’architecture… Elle a une très bonne écoute, une belle empathie et plein de bienveillance. Elle est une jeune femme autonome, organisée, mature et responsable. Mais quand je lui nomme toutes ses qualités, elle ne me croit pas. 

Depuis quelques mois, elle va bien. Elle va mieux. Elle se questionne, réfléchit à son avenir. Son anxiété est toujours présente, mais elle la gère mieux. Parfois, elle vient encore me réveiller la nuit, car son anxiété l’empêche de trouver le sommeil. Son hamster lui raconte des histoires qui n’arriveront sûrement jamais. Je les connais ces petites bêtes, alors je peux l’aider. Mais pas toujours ! 

Je lui souhaite de trouver son chemin, celui qui la guidera vers le monde des adultes. Sa route sera différente des autres, mais elle va y arriver, j’en suis certaine.

Aie confiance en toi ma grande !

Line Ferraro 

16 ans: Savoir choisir ce que l’on prend pour la vie devant soi!

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devan

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devant les mille possibilités que m’offrait ma vie. Les mille possibilités vers lesquelles me tourner. Mais vers laquelle!?

Te voilà à la croisée des mêmes choix vraiment importants.

Tu te sens probablement mélangée. Pas certaine. Et si? Et si?

Te voilà propulsé dans un des plus grands choix de ta vie. Et c’est à toi que revient le droit de choisir, de décider de ce que tu feras de cette vie d’un point de vue professionnel. Quel chemin emprunteras-tu? Le collégial? Le secondaire professionnel? Cela t’amènera-t-il à l’université? Prendras-tu une pause pour bien y penser? Vagabonderas-tu longtemps dans les corridors des établissements avant de savoir où se trouve la sortie de ton labyrinthe?

À mon époque à moi, les professions étaient plus d’ordre général. Maintenant, vous avez la possibilité de vous différencier, de vous perfectionner. Chaque formation peut t’amener à te spécialiser. Jadis, nous avions moins de possibilités de recherches. Sans l’ami Google, on s’en remettait très souvent au conseiller d’orientation de l’école. Les offres étaient moins larges.

Est-ce que c’est ce qui semble tant mélanger ta génération? Trop de choix? Trop de spécialités? En quoi pouvons-nous vous aider et vous offrir une motivation? Une orientation? Un sens à votre futur professionnel?

J’ai un travail qui fait en sorte que j’ai une conciliation FAMIILE-travail hors pair. Un travail de plus de cinquante heures par semaine, par contre. Un travail qui m’a permis d’être à vos côtés depuis votre tendre enfance jusqu’à aujourd’hui. Je suis éducatrice à la maison. Je l’ai fait car mon bonheur passait par vous, et être près de vous me rendait heureuse. Très honnêtement, ça aidait.

Mais toi? Qu’est-ce qui te rendra heureuse? Tu choisiras ta profession en fonction de ta famille? De ce que ton travail t’apportera en termes de reconnaissance? Pour les heures flexibles qu’il t’apportera? Du salaire qu’il t’offrira pour pallier tes dépenses et tes envies? Un travail qui t’offrira la chance de voyager peut-être? Ou encore, te permettra-t-il de rencontrer des gens? De diriger du personnel puisque tu as déjà des facultés de leader? Tu choisiras d’être ton propre patron? Ou, finalement, un travail qui comblera tes envies créatives?

Peu importe vers quoi tu te dirigeras, sache que tu dois prendre le temps de te connaître. Te connaître ne veut pas simplement dire de te regarder dans la glace le matin avant le départ vers l’école. Sache reconnaître ce qui t’anime. Ce qui t’habite. Ce qui te fait vibrer. Fais des recherches sur ce qui sera ton champ de profession selon toi. Demande à faire un stage d’un jour pour valider ce que tu perçois de cette profession. Cela te permettra d’y voir clair.

À mon époque, j’aurai aimé être à la croisée du chemin version 2018. Je serais probablement devenue ce qui me faisait vraiment vibrer à ce moment. Je ne regrette en rien ce que j’ai fait et ce que je fais actuellement. J’ai juste trop élargi mon champ de carrière. Je suis passée de technicienne en petite enfance à designer d’intérieur en passant par la fleuristerie puis par la gestion de services de garde et, finalement, je suis devenue organisatrice événementielle. Sans compter les multiples perfectionnements étalés sur plus de vingt ans. Je m’étourdis moi-même à énumérer mes études!

Il doit bien me rester un bon vingt ans encore à travailler. Maintenant, je me connais mieux. Je sais ce qui me fait vibrer et j’ai rendez-vous avec un conseiller en orientation. Je m’offre ce que j’aurais dû m’offrir à mes seize ans. Le droit de me connaître.

Prends juste le temps de réfléchir à toi, pour toi… Tu as, dorénavant, toute la vie devant toi. Fais-en bon usage!

Mylène Groleau

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait

Vivre avec un jeune adulte de 19 ans, ça m’épuise ! On dirait que toutes les valeurs qu’on a transmises à notre fils de dix-neuf ans se cachent très loin au fond de lui. On dirait qu’il n’y a que lui qui sait tout, qui connaît tout. Il rouspète à chacune des règles de la maison. Plus rien ne lui convient. Ce qu’il a toujours respecté a pris le bord ! Je suis gossante, fatigante…

Je ne comprends rien ! Selon ses dires, je n’ai jamais eu son âge, je n’ai jamais rien fait, je n’ai jamais eu de vie…

Il n’appelle plus pour nous dire qu’il ne viendra pas souper ou coucher. Si j’ose lui demander où il s’en va? Avec qui ? S’il pense venir coucher ? Si ça va bien ? S’il est en forme ? Je le gosse !

Sa chambre n’a jamais été aussi bordélique et il s’en fout. Moi pas ! Il me demande parfois d’aller l’aider à trouver un vêtement, qu’il a bien sûr cherché, mais sans résultats. Quand j’arrive, je le trouve tout de suite ! Bizarre ! Quand ses vêtements sont dans les tiroirs, il ne semble pas les retrouver. S’il ne les voit pas, c’est sûrement moi qui ne me suis pas mêlée de mes affaires.

Il pense que les tasses de café et les assiettes vont se rendre toutes seules sur le comptoir de la cuisine.

S’il prend quelque chose dans les armoires de cuisine, les portes restent ouvertes et les contenants restent sur le comptoir ou sur la table.

J’ai fait l’achat de cintres pour qu’il puisse suspendre ses vêtements. J’ai installé un rangement pour ses tonnes de souliers, même un vestiaire pour le rangement de tout son kit de soldat.

Ses vêtements traînent quand même sur les chaises de cuisine ou sur la table. Je retrouve parfois des bas dans le salon, devant la porte de la salle de lavage ou cachés derrière la porte de la salle de bain.

Il a toujours faim. Mais il n’est que très rarement présent lors des repas. Soit il dort soit il est parti avec ses chums. Mais lorsqu’il revient à quatre heures du matin, grrrrr ! Il mange les restants du souper ou le lunch que sa sœur s’est préparé pour son dîner du lendemain. Ou il se fait du macaroni au fromage. Je le sais, car lorsque je me lève, je peux savoir tout ce qu’il a fait ! Car tout est en bordel dans la cuisine.

Et il répète toujours qu’il n’y a rien à manger dans la maison.

Lorsqu’il prend sa douche, il laisse sa bouteille de shampoing dans le fond du bain, sa serviette dans le lavabo et ses bobettes par terre dans la salle de bain.

J’ai beau répéter, lui demander de se ramasser, de remettre les choses à leur place, de penser qu’il n’est pas tout seul, que nous sommes cinq en tout à vivre sous le même toit. J’aimerais tellement qu’il le fasse de lui-même. Ça viendra sûrement un jour !

Je dois lui rappeler que je ne suis pas la bonne de la maison. Au bout de quelques répètes, il va le faire en me disant que je capote pour rien. Pis que je tripe pas mal trop sur le ménage.

Parfois, je fais du chantage ! Ramasse-toi si tu veux conduire mon auto ! Ça fonctionne bien !

Il est beaucoup trop occupé à jouer au deck-hockey, à jouer au hockey sur glace, à s’entraîner, à sortir avec ses chums, à jouer au basket, à faire son jogging, à dormir pis à travailler. Ce n’est pas facile, la vie d’un jeune adulte.

Pis j’en ai deux autres de dix-sept ans qui le suivent de près. Ma fille est très autonome et responsable pour son âge, tandis que mon autre fils ressemble énormément au plus vieux. En réalité, je réalise à l’instant que les hommes de la maison sont pareils.

Et tant qu’à réfléchir, en écrivant ces mots pour me défouler un peu, je me suis rendu compte que moi aussi, je trouvais que ma mère était fatigante à cet âge-là. Je la trouvais gossante, moi aussi.

Je voulais être libre, autonome, je voulais prendre des décisions par moi-même, je voulais être indépendante et vivre ma vie comme je le souhaitais. Je voulais devenir une adulte. Je ne voulais plus être obligée de suivre les règles de mes parents.

C’est de cette façon que j’ai appris ! En m’objectant aux règles, en critiquant, en me faisant ma propre idée, en m’éloignant de mes parents, en voulant essayer de façon autonome à faire les choses. Je ne voulais plus qu’on me dise : tu dois faire ceci ou tu dois faire cela. Fais ceci, fais cela ! Apitchoum !

En fait, mon fils est têtu, comme sa mère dirait son père ! Il veut essayer par lui-même, il veut être libre, autonome et ne plus être sous les jupes de sa mère. Il doit se distancier de ses parents pour trouver sa propre identité. Pour devenir adulte, il doit passer par le rejet de l’autorité de ses parents. C’est comme ça que ça marche ! Françoise Dolto l’a dit !

Aujourd’hui, il me dit : « Je ne te parle plus, car tout ce que tu as à me dire, c’est de me ramasser. Tu ne me dis rien d’autre que ça ! »

Sur le coup, j’ai voulu à mon tour rouspéter, mais je me suis éloignée. Il n’avait pas tort !

Je dois arrêter de toujours lui dire de se ramasser. De faire attention lorsqu’il sort dans les bars, de mettre de la crème solaire lorsqu’il va en bateau. D’être prudent lorsqu’il part avec des amis en voiture, de ne pas boire trop de bières, de… C’est l’inquiétude qui me fait réagir ! Pourtant, je sais que c’est désagréable, je suis passée par là, moi aussi.

Nous devons trouver une nouvelle façon de cohabiter. Je dois surtout arrêter de trop le materner. Je veux trop ! Je n’ai pas le mode d’emploi pour mon adulte en devenir et ça me fait peur ! Peur de briser notre relation.

Mais il doit faire ses propres expériences, ses propres choix. Même si cela m’inquiète et me fait peur. Je ne peux rien y faire ! Nous lui avons transmis de belles valeurs, nous lui avons donné une bonne éducation.

Je crois qu’il a tout ce qu’il faut pour devenir un ADULTE. Faut juste que j’accepte qu’il a grandi, vieilli et que malgré tout, il sera toujours mon fils, mon bébé, ma p’tite face de pouet.

Si tu as la chance de lire ce texte, sache que je t’aime beaucoup et que je suis fière de toi !

Line Ferraro

Six semaines…

Dès son jeune âge, Antoine s’est intéressé à l’histoire. Pa

Dès son jeune âge, Antoine s’est intéressé à l’histoire. Particulièrement à celle des vieux pays d’Europe. Il rêve depuis toujours de visiter la France et les pays qui l’entourent. Voyager et vivre l’aventure l’attire. Connaître l’historique, admirer le paysage, l’architecture et visiter le passionne.

L’hiver dernier, une occasion qu’il ne pouvait pas manquer s’est présentée. Il s’est inscrit au programme J’explore, qui offre la chance aux étudiants de choisir une ville du Canada qu’ils aimeraient visiter, tout en suivant un cours d’anglais intensif. Une forme d’apprentissage que j’approuve à 100 %. Je l’ai donc encouragé à s’inscrire. Un tel programme est une occasion en or !

C’est ainsi que le 16 juin dernier, mon grand de vingt ans s’est envolé vers Vancouver, pour un séjour de six semaines, afin de vivre une expérience enrichissante. Ouf ! Par chance, j’ai eu quelques semaines pour me faire à l’idée qu’il serait loin de moi une partie de l’été. Un détachement pour le cœur d’une mère.

Parfois avec mes ados (maintenant jeunes adultes), je prendrais des journées de congé. Leur attitude et leurs comportements m’agacent, mais quand ils sont absents ou qu’il en manque un… je m’ennuie. Il y a un vide dans la maison. Leurs shows d’humour, leurs rires, nos discussions sur divers sujets, etc.

Depuis son départ, je vis toutes sortes d’émotions. Je suis heureuse et fière de lui bien sûr, mais je suis aussi inquiète : est-ce qu’il est bien ? A-t-il suffisamment d’argent pour profiter pleinement de son séjour ? Qu’est-ce qu’il fait ? Où est-il ? Comment va son cours ? Comment ça se passe avec la famille qui l’héberge ? J’espère qu’il ne sera pas malade et qu’il ne se blessera pas.

Il faut croire que tout va bien. Du moins, c’est ce qu’il me laisse entendre dans ces quelques textos reçus.

Lui, il apprend de plus en plus à être indépendant et autonome. Il vit des expériences qui forgent son caractère, son attitude, sa personnalité et en plus, il sera bilingue ! Un atout indispensable dans le monde d’aujourd’hui. Une expérience qui sera sûrement gravée dans son cœur pour le reste de ses jours.

Je dis souvent aux parents qui m’entourent que les enfants nous font grandir. Et moi, j’ai encore grandi. J’apprends aussi. Eh oui ! J’apprends encore… à vivre sans lui dans la maison, à le laisser réaliser sa vie comme il l’entend, sans lui mettre des bâtons dans les roues tout en restant près s’il a besoin, à lâcher prise et à lui faire confiance. J’apprends aussi à me débrouiller sans lui, à sortir les poubelles, à faire les tâches ménagères et les repas seulement avec ma fille. Le bon côté de cela, c’est que ça coute moins cher d’épicerie ! Il faut bien en rire un peu.

Ceci me démontre que peu importe l’âge de notre jeune, chaque nouvelle expérience est une étape de vie qui fait vibrer notre cœur.

Est-ce le premier voyage de plusieurs à venir ?

Vivement le premier août pour qu’il me raconte son aventure !

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                                           Linda Cusson Coach, auteure et conférencière

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Les chroniques d’une belle-mère colorée

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui

Moi je suis une fille passionnée, qui n’a pas froid aux yeux, qui arrive à se démarquer du lot en un temps record et qui a la tête remplie de rêve. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été carriériste. Avoir des enfants n’a jamais fait partie de mes rêves. Je ne voulais même pas de distractions, pas de chum, pas d’enfants; digne du monastère mon affaire! Tout ce qui m’importait, c’était d’avoir LA carrière.

Les enfants, je ne les ai jamais appréciés. Je les voyais comme de minis humains à l’état brut pour lesquels leurs « créateurs » devaient tout sacrifier, au profit de leur propre vie. Ils se devaient de les faire entrer dans un moule parfaitement défini par la société. Moi qui suis totalement en dehors dudit moule, comment voulez-vous que j’arrive à faire entrer qui que ce soit dedans? Pourtant, la vie m’a rattrapée, elle avait d’autres plans pour moi…

Vers l’âge de dix-huit ans, j’ai virtuellement rencontré un jeune homme. Déjà là, je venais de trahir mes plans de vie, on se souvient que j’avais fait vœu de chasteté, ou presque. J’étudiais au cégep de ma ville, mes amies avaient toutes des voitures et moi, j’usais leur siège passager. Tout le monde était content! Cinq soirs par semaine, j’allais au « bureau ». C’est ainsi que nous appelions le bar auquel nous allions finir la soirée après notre vrai travail, celui qui servait à payer la bière. Bref, je vivais une belle vie sans souci, sans avoir de comptes à rendre à personne, sans avoir personne qui me réveillait aux petites heures du matin. Bref, une vie de jeune adulte, une vie que vous avez déjà eue vous aussi, t’sais, avant de rencontrer un beau brun avec qui vous avez procréé?

Après plusieurs jours de discussions sans fin, le squelette est sorti du placard. C’était trop beau pour être vrai. Pire qu’une ombre au tableau, pire que l’arrière-goût de bière après mes soirées trop arrosées… Il m’avoua que son ex-conjointe attendait un enfant, D’UN JOUR À L’AUTRE. J’ai hésité entre rire, pleurer, me sauver en courant ou faire les trois en même temps. La maman a vidé l’appartement un peu plus de trois semaines après avoir su qu’elle était enceinte. Celui dont je ne nommerai jamais le nom, par souci d’anonymat pour cette ex-conjointe, que j’appellerai affectueusement « l’homme » dans mes textes, je m’y étais attachée et je voyais bien qu’il n’était pas le méchant dans l’histoire. Je voyais bien que ce n’était pas toujours de la faute du papa si maman avait sacré son camp sans rien dire. Je voyais bien qu’il vivait assez mal la situation actuelle.

Je voyais bien, aussi, qu’il attendait ardemment mes premières réactions. Derrière mon écran, parce que oui, notre relation était toujours virtuelle, je pouvais presque ressentir l’angoisse lui monter à la gorge, alors qu’il souhaitait une réponse de ma part. Moi, j’étais sans voix. Je ne comprenais plus ce qui se passait, je souhaitais me réveiller. Certains se diront qu’il y a bien pire dans la vie, c’est vrai. Certains me trouveront égoïste, c’est vrai. Pourtant, quand vous avez dix-huit ou dix-neuf ans, que vous avez trouvé quelqu’un avec qui ça coule, que votre seul souci du vendredi soir, c’est le choix du drink, cette nouvelle-là a l’effet d’une bombe.

Vous comprendrez que si je suis devenue une belle-mère blogueuse aujourd’hui, c’est que j’ai poursuivi ma route avec cet homme, malgré les embûches.

C’est donc LE jour de mes dix-neuf ans que j’ai compris, alors que l’homme dormait, que sa fille (surprise, c’est une fille!) pleurait et que, moi, je ne savais pas quoi faire. Ce jour-là, j’étais chez lui, dans un 2 ½ trop petit pour notre nouvelle composition familiale (une chance, je n’avais pas amené le chien). Je me suis avancée vers ce petit bout de vie plein de bave (ARK) qui ne demandait qu’à débarquer de son parking à bébé (une petite balançoire qui swing toute seule), je l’ai regardée dans les yeux et je vais toujours me rappeler lui avoir dit : « Bon! Je vais te prendre, mais a une condition : arrête de pleurer! ». À cinq mois, je sais qu’elle n’a pas compris et rationnellement, je sais aussi que j’ai seulement comblé un besoin primaire, mais ça a marché. Le jour de ma fête, je me suis donc retrouvée avec un bébé ne m’appartenant pas dans un bras, à brasser des nouilles de l’autre main. Je me suis mise à pleurer. À dix-neuf ans, c’était vraiment ÇA ma vie?! J’ai beaucoup pleuré. Où je l’avais échappé? Comment j’étais passée d’une cégépienne fêtarde à… ÇA?

Maudit amour. Parce qu’on les aime pareil, ces petites bêtes-là…

Moi et cette enfant-là, on n’a pas une relation naturelle ni organique; notre relation est forcée. On le sait qu’on s’aime, mais on le sait aussi qu’il y aura toujours une barrière naturelle entre nous deux; je ne suis pas sa mère. Aujourd’hui, ce nouveau-né est rendu à cinq ans et moi, j’approche du quart de siècle. Des sacrifices, j’ai dû en faire beaucoup pour ce petit bout d’humain! Parce que son papa, je l’aime. Ça, elle ne le sait pas. Ça, elle ne le comprendra peut-être jamais. Vous vous dites que c’est un choix, que je dois l’assumer. Sachez que je l’assume bien maintenant et c’est pour cette raison que j’ai envie d’en parler.

Aujourd’hui, ma réalité a changé. J’ai appris à penser pour trois, j’ai appris à prendre ma place dans une famille qui n’était pas la mienne. En fait, nous nous sommes construit une famille, un chaos bien à nous.

Vicky Boivin

Leçons d’enfants…

Claire Pimparé a dit lors de sa conférence : « Les enfants so

Claire Pimparé a dit lors de sa conférence : « Les enfants sont des maîtres, c’est eux qui nous enseignent à être parents. » J’ai beaucoup aimé entendre cette phrase qui m’a fait réfléchir et qui m’a fait prendre conscience de tout ce que mes enfants m’ont apporté.

Depuis leur naissance, chacun d’eux avec sa personnalité unique m’a beaucoup appris sur moi. Chaque étape de leur vie a été pour moi, de vivre différentes émotions, tintée de moments rigolos, de tristesse, de frustration, de déception, d’enthousiasme, de compassion, d’anxiété, de réconfort, etc.

Ils m’ont appris à être à l’écoute de leurs besoins, à persévérer, à m’organiser, à planifier mon agenda (avec toutes les activités, les rendez-vous, le travail, les tâches, etc.), à adapter ma communication selon la perception sensorielle de chacun, à lâcher prise (non sans inquiétude, car ils devaient aller au bout de leur apprentissage, c’est souvent la meilleure école de la vie), à donner le meilleur de moi-même et à accepter de faire des erreurs.

Ils m’ont fait grandir depuis leur tendre enfance et continuent de le faire encore aujourd’hui. Ce n’est pas parce qu’ils sont adultes qu’ils ne me font plus vivre d’émotions, bien au contraire. Je reste maman toute ma vie, il n’y a pas de date d’expiration.

Chaque étape apporte son lot d’émotions fortes :

J’ai vécu une joie indescriptible lors de la naissance de ma fille et de mon fils.

Les premières séparations, pour la garderie et pour l’entrée dans le monde scolaire, ouf… Mon corps était au travail, mais mon esprit était avec mon petit. Je crois que ç’a été les journées les plus difficiles de ma vie de maman.

Et ne vous en faites pas, lors de l’entrée aux niveaux secondaire, collégial et même universitaire, ils m’ont fait vivre des émotions similaires. Les séparations sont plus grandes, car ils sont de plus en plus autonomes et indépendants.

Le mal-être intérieur que j’ai vécu quand j’ai dû aller en inhalothérapie avec ma fille de huit mois. Quand elle avait mal au ventre de peur et d’anxiété chaque matin avant de partir pour se rendre à l’école. Quand j’ai dû lui acheter des lunettes à trois ans et demi. Le jour où elle s’est blessée à la cheville lors du premier entraînement pour obtenir sa certification de sauveteur océan à Hawaii, l’empêchant de recevoir ce titre.

Je me suis sentie coupable lorsque mes enfants ont eu des échecs scolaires ou lors des activités sportives, quand ils ont vécu des tensions avec des amis, et avec moi et leur père. Quand mon fils a été diagnostiqué TDA et a vécu de l’intimidation. Le bouleversement émotionnel et le changement de vie qui leur a été causé lors de la séparation de leur père et moi.

J’avais deux choix dans chacun des cas : m’effondrer ou me relever et donner le meilleur. Je me suis souvent posé ces questions : « Quel enseignement je veux donner à mes enfants? »; «  Qu’est-ce que je veux leur transmettre comme valeurs? »

Selon moi, c’est dans les défis qu’on apprend et développe des forces que nous ne connaissions pas.

Ils m’ont aussi fait vivre des émotions de joie et de fierté immenses quand :

– Mon fils a gardé les buts lors du tir de barrage en tournoi atome. Quand il a pratiqué au Centre Bell avec Le Canadien de Montréal. Lors d’un changement d’école, quand il m’a dit : « C’est correct, je vais me faire de nouveaux amis. » Il est un exemple dans son organisation et dans sa planification des tâches scolaire.

– Ma fille qui a atteint un niveau provincial en compétition de natation par quelques secondes. Quand elle était sauveteuse à la piscine de la ville. Quand elle étudiait avec acharnement pour atteindre les notes exigées, afin de pouvoir entrer au cégep en sciences de la nature. Passer de la petite fille timide et anxieuse à une jeune femme confiante qui mord dans la vie.

Mes enfants sont, aujourd’hui, deux jeunes adultes de vingt-deux ans et de vingt ans. Je suis très fière de tout ce qu’ils ont fait, mais surtout de qui ils sont devenus. Ils sont deux jeunes adultes responsables, respectueux, gentils, travaillants et qui savent se relever quand un défi de la vie se présente.

Ils m’ont transmis des messages dernièrement me confirmant que j’avais fait le bon choix de me relever.

Ma fille qui me dit : « Maman, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions. »

Mon fils qui me dit : « Merci, maman, de m’avoir dit “non” parfois, de m’avoir transmis de bonnes valeurs. »

Ils m’ont fait grandir, ils ont fait la maman que je suis aujourd’hui.

Je ne vous en remercierai jamais assez.

Merci d’être dans ma vie

Je vous aime xx

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