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Ce que j’aurais fait différemment – Texte: Nathalie Courcy

Entre le moment où le projet Bébé est né officiellement et maint

Entre le moment où le projet Bébé est né officiellement et maintenant, il s’est écoulé un quart de siècle. Les couches sont chose du passé depuis longtemps. Les rush pour faire la tournée maison-garderie-service de garde-école-travail sont (Dieu merci!) terminés. Les responsabilités parentales et les remises en question, elles, continuent. C’est parfait ainsi. 

J’ai beaucoup cheminé dans les dernières années. Me séparer, emménager seule avec mes enfants, puis avec un nouveau conjoint, et aussi m’engager dans des parcours de croissance comme la PNL, ça a changé mes perspectives. 

C’est certain qu’à 25 ans, je ne pouvais avoir le vécu que j’ai maintenant. Je ne pouvais pas comprendre le monde et moi-même de la même façon qu’avec autant d’expériences de vie derrière le chignon. J’ai fait les choses de mon mieux, à ma façon et avec les meilleures intentions du monde. Et ça aussi, c’est parfait ainsi. 

Si la moi de maintenant discutait avec la moi de l’époque, qu’est-ce que je lui proposerais de faire différemment (en sachant qu’elle était bien trop têtue pour m’écouter)?

  • Mettre un peu plus de routine dans le rythme de vie familial, sans être freak. 

Je voulais tellement suivre le rythme de chaque bébé que ça les a peut-être (ou peut-être pas) insécurisés. Je voulais tellement qu’ils apprennent à s’adapter et à profiter du moment qui passe, et pour moi, ça allait à l’encontre de la sieste figée à 10h et à 14h. Je voulais qu’ils apprennent à se connaître et à se fier à leur nature plus qu’aux diktats du Mieux-Vivre. J’aurais gardé beaucoup de souplesse et ma mentalité easy-going, mais j’aurais mis un peu plus de cadre avec tout autant d’amour.

  • Retourner au travail plus tard. 

Quand j’ai eu mon premier enfant, j’étudiais à la maison. J’ai allongé mon programme d’un an, mais j’ai remis mon nez dans mes livres après deux semaines, pendant que ma fille dormait. Elle avait deux mois quand j’ai fait mon examen de thèse, et deux ans au moment de ma soutenance. À ce moment, j’avais la bedaine remplie de mon deuxième enfant (qui est né quelques jours après). Je suis retournée sur le marché du travail quand mes autres enfants avaient moins d’un an. J’aurais dû en profiter plus longtemps malgré l’exigence financière. Ces moments ne reviennent pas. J’aurais voulu aussi leur donner plus de temps pour se développer dans le calme avant de vivre la routine de garderie, les rush matinaux et les parents fatigués de leur journée de travail. 

  • Prendre plus de temps pour moi et pour mon couple. 

Je me suis dévouée, et je me dévoue encore, à mes enfants. J’ai tout lu (pas tant que ça, mais j’ai lu en titi!) sur l’éducation, la psychologie, les activités par projet, les relations humaines. J’ai couru les spécialistes, j’ai participé aux activités scolaires et parascolaires. Je me suis laissé piéger par la croyance que faire garder mes enfants une fois de temps en temps, c’était trop compliqué comparativement au bénéfice retiré. Je me suis épuisée. Le couple s’est éteint. Je ne regrette pas du tout l’attention donnée à mes enfants. Ma présence les a influencés positivement. J’aurais probablement pu arriver à un résultat semblable même en prenant une heure par jour pour être autre chose qu’une mère. Si je l’avais fait, peut-être que je ne subirais pas encore les séquelles de l’épuisement total que j’ai vécu. Peut-être que je n’aurais pas changé autant de perspectives non plus.

  • Enseigner comment vivre les émotions (et l’apprendre moi-même).

J’ai toujours essayé d’exprimer mes émotions et mes idées d’une façon honnête et adéquate. Mais je constate maintenant que les exprimer et les vivre, c’est différent. Je suis en train de déconstruire un modèle de personne uniquement forte pour y ajouter un modèle de personne sensible qui peut même être vulnérable et fragile. J’ai géré mes émotions comme on gère un dossier budgétaire, en faisant attention à ce qui entre et ce qui sort pour que ça balance. J’essaie de montrer un exemple différent maintenant que mes enfants sont plus grands. Ressentir au lieu de gérer, écouter au lieu d’exprimer (tout ça dans l’équilibre, bien sûr). 

Si j’avais fait les choses différemment avec les mêmes enfants, les résultats auraient probablement été différents. Peut-être pires, peut-être mieux. Je me permets ces prises de conscience avec beaucoup de douceur et de bienveillance, envers moi et envers mes enfants. On a tous fait de notre mieux à ce moment-là, et on le fait encore.

Un prochain article s’intitulera «Ce que je n’aurais pas changé»…

Nathalie Courcy

Je ne suis plus la même – Texte: Nathalie Courcy

Mon plus jeune aura dix ans dans deux semaines.  <span st

Mon plus jeune aura dix ans dans deux semaines. 

Si je calcule: 

4 ans de processus en fertilité + mes 4 grossesses + mes 4 accouchements + mes 4 allaitements + ma fausse-couche + les presque 19 ans depuis la naissance de ma fille aînée… on approche du quart de siècle!

Plus de la moitié de ma vie consacrée à mon rêve de famille et à ma famille. 

C’est une pas pire moyenne au bâton!

Une décennie depuis mon dernier accouchement. Que s’est-il passé depuis? 

D’abord, j’ai cessé de rêver d’avoir un autre enfant. Depuis le début de ma vingtaine, mon esprit et mon corps étaient remplis par les mots ovulation, test de grossesse, rendez-vous, bébé, grossesse, enfant, lait, couche, dodo, pleurer, colique, premiers pas, sieste, rot, siège d’auto, vaccins, développement de l’enfant, garderie… Limite obsession. 

Mais mon dernier, je savais que ce serait le dernier. Mon corps avait maintenant peur d’accoucher. Mon sac à désir de grossesse était vidé, j’avais vécu ce que j’avais à vivre. J’étais la mère que je voulais être en termes de nombre d’enfants. Mais en termes de qualité de maman? Hum…

On le sait, les bébés, ça ne vient pas avec un mode d’emploi. En plus de dix-huit ans, j’en ai lu, des livres! J’en ai rencontré, des spécialistes? Pour moi et pour eux. J’en ai compris, des choses! Et je sais encore plus qu’avant que c’est impossible de tout savoir. 

Si la maman que j’étais à l’époque (oui… c’est si loin que ça semble une autre époque… et si vous demandez à mes enfants, ils vous diront en riant que c’était même une autre ère…) avait su tout ce que je sais maintenant, elle aurait été une mère autrement. Et peut-être pas. 

Chose certaine, j’ai agi avec les meilleures intentions du monde. J’ai réagi du mieux que je pouvais avec mon bagage, avec ma fatigue de maman, avec ce que la science nous disait, aussi! On ne parlait pas encore de neuroplasticité, on s’obstinait encore sur l’introduction des céréales… bref, comme à chaque époque, on faisait notre gros possible avec ce qu’on avait. C’est aussi ce que j’ai fait. J’ai agi au feeling, avec mon cœur. Avec tout l’amour que je contiens.  

Je ne suis plus la même dix ans plus tard. J’ai ralenti. Même si beaucoup me trouvent encore speedy. J’ai changé d’emploi deux fois. J’ai réinventé mon modèle familial. Je ne me lève plus dès que les enfants gazouillent dans leur lit. Bon, ils ne gazouillent plus dans leur lit. Et ils n’ont plus besoin de G.O. dès leur réveil. Je cuisine moins, eux cuisinent plus. Je marche moins (j’en ai pris, des marches avec un bébé dans la poussette et un autre dans le porte-bébé!) mais j’aime encore ça. Je ne parle plus à tous les voisins (eux non plus…). C’est vrai qu’un bébé, c’est un sujet de conversation assez passe-partout. Je pleure encore quand je vois des petits pyjamas de bébé. Je ne sens plus le régurgit de bébé (yé!). Je prends mon bain seule. Je fais encore des massages à mes enfants, mais juste quand ils le demandent. 

Je joue moins que quand mes enfants étaient bébés, mais plus que quand ils étaient enfants. Je plante des graines de ludique dans ma vie pour retrouver cette joie de vivre et cette légèreté qu’ils m’ont enseignée. J’ai remplacé certaines responsabilités de parents par des projets de grands. Je lis des livres pour moi, et non pour mes enfants, mais je suis toujours heureuse de lire en famille, tous entassés sur le divan.

Je gère mes émotions autrement, moins intensément, peut-être même que je les gère trop, au lieu de les vivre. C’est ce qui est beau quand on vieillit: on continue d’apprendre. Je suis moins dans l’appréhension de la prochaine crise de terrible two, et quand même pas dans la gestion des crises d’adolescence. J’ai moins d’énergie, mais je dors mieux. Mon niveau d’anxiété fait le chemin inverse, tranquillement pas vite. Mes articulations sont rouillées, je me verrais mal me promener à quatre pattes pour faire le cheval avec un bébé sur le dos. J’ai appris à respirer, mais c’est un work in progress. J’ai moins d’amis. Ceux que j’ai sont là depuis longtemps. Je voyage moins, et je prévois recommencer bientôt puisque ma présence physique n’est plus aussi intensément requise à la maison. Je deviens indépendante au même rythme qu’eux.

Je me connais plus. Je connais moins mes enfants sous toutes leurs coutures même si je les ai tricotés; ils ne sont plus scotchés à moi en tout temps, ils se développent de leur côté tout en revenant s’abreuver de câlins à la source tous les jours. Je les aime autant qu’avant, pour des raisons différentes. 

Avant, je les aimais parce que c’étaient mes enfants. Maintenant, je les aime parce que ce sont des humains magnifiques. Et aussi parce que ce sont mes enfants. 

Je ne suis plus la même qu’il y a dix ans. Je crois que je suis une version améliorée qui continue de cheminer. Watch out dans un autre dix ans!

Nathalie Courcy

Juste une maman à la maison – Texte : Stéphanie Dumas

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour

On entend souvent de nombreux commentaires sur les mamans qui décident de rester à la maison pour se consacrer à leur famille. Ces femmes qui décident de ne pas retourner sur le marché du travail.

Toutes celles qui ont passé une année à la maison savent pourtant que cela est aussi difficile et peut-être même plus dans certains cas ou certaines situations. Il n’est pas rare d’entendre des mamans dire qu’elles sont davantage fatiguées que lorsqu’elles travaillaient à leur emploi.

Je me demande pourquoi il y a maintenant ces préjugés envers ces femmes qui font le choix de demeurer à la maison. Évidemment, certaines auraient aussi aimé pouvoir faire ce choix, mais ne n’était malheureusement pas possible. Tandis que d’autres avaient hâte de retourner à leurs fonctions.

Pour ceux qui jugent ces femmes au foyer, sachez qu’elles mettent tout leur cœur et toute leur énergie pour veiller au bonheur et au bien-être des leurs.

Elles sont aussi souvent fatiguées et épuisées, mais elles font de leur mieux tous les jours. Ce n’est pas moins « glorieux » que de travailler à l’extérieur pour un emploi rémunéré. Ce qu’elles font n’a pas de prix.

Jadis, les femmes restaient à la maison. On ne se posait pas de questions. On n’émettait pas de commentaires négatifs. C’était simplement comme ça.

Respectez simplement celles qui font encore ce choix…

 

Stéphanie Dumas

 

Les pleurs sous la douche – Texte : Stéphanie Dumas

Il faut ici et maintenant parler d’un sujet capital entre mamans. Il faut mettre au grand jour un

Il faut ici et maintenant parler d’un sujet capital entre mamans. Il faut mettre au grand jour un fait réel dont nous sommes toutes victimes. Il s’agit des pleurs sous la douche que nous hallucinons toutes !

Je n’avais jamais entendu de maman parler de ces pleurs avant de devenir une maman moi-même. Puis, ils sont arrivés sans avertissement lorsque j’ai pris ma première douche à la maison pendant que bébé dormait paisiblement. J’ai vraiment cru entendre les pleurs de mon enfant. Je me suis donc empressée de sortir de la douche. Pourtant, dès que j’ai coupé l’eau et ouvert la porte de la douche, je n’ai entendu que le silence. L’image sur le moniteur m’a également confirmé que mon enfant dormait toujours.

Combien d’entre nous sommes les victimes de ces pleurs fantômes ? Pour en avoir discuté avec mes amies, je crois pouvoir affirmer que nous sommes toutes des victimes. Ces hallucinations sonores nous empêchent de prendre une douche sans nous presser lorsque nos enfants sont dans les bras de Morphée. Dès que nous refermons la porte et que les premières gouttes d’eau frôlent notre peau, les pleurs se font instantanément entendre. Nous nous empressons alors de vérifier s’ils sont réels et s’ils ne le sont pas. Puis, nous terminons de nous laver en quelques minutes pour ressortir rapidement afin d’être rassurées.

Sont-ils un élément qui vient de pair avec la maternité ? Je ne sais pas si la réponse à cette question se trouve quelque part. Si une maman la possède, je la prie de la partager afin de toutes nous libérer de ce sort.

J’aimerais aussi savoir si seulement les mamans sont sujettes à imaginer ces pleurs ou si les papas sont aussi des victimes. Je n’ai pas osé demander à certains d’entre eux. Je ne sais pas, on dirait que quelque chose m’empêche de poser cette question aux pères. J’imagine des regards intrigués face à ma question.

Bref, j’ai décidé de lever le voile sur les pleurs fantômes qui nous empêchent toutes de profiter de quelques minutes de quiétude sous la douche. Maintenant, que celles qui les entendent comme moi lèvent la main !

Stéphanie Dumas

Bonne fête des Mères, maman ! Texte : Eva Staire

Chère Maman, En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je port

Chère Maman,

En cette journée de la fête des Mères, voici pour toi un petit texte que je porte dans mon cœur depuis longtemps. Je ne l’ai pas écrit avant parce que j’avais peur de ne pas trouver les bons mots, de te gêner ou de ne pas arriver à bien m’exprimer.

Ma peur, cette peur qui m’habite depuis toute petite, je t’en ai parfois voulu de ne pas l’écouter. Je t’ai boudée, j’ai voulu fuguer, j’ai crié et je t’en ai fait à toi aussi, de la peur et de la peine. Je ne comprenais pas du haut de mon adolescence à quel point tu me donnais plus que ce que tu avais reçu. À quel point toi, petite, tu as dû te débrouiller seule à travers une enfance pleine de tourmentes, de violence et d’abus de toute sorte. Ni à la maison ni à l’école, tu ne pouvais trouver la sécurité. Pas que tu manquais d’amour ou que tes parents étaient des monstres, mais comme plusieurs femmes de ton époque, tu as dû prendre en charge trop de responsabilités trop tôt.

À coup de caractère et de débrouillardise, tu as trouvé ton chemin vers l’autonomie. Tu t’es trouvé un homme pour te faire une vie loin de la violence. Ne partant de rien, vous avez fini par voyager, vous avez rêvé et vous m’avez eue, puis mon frère. À nouveau, tu t’es retrouvée à sacrifier une partie de ta vie pour prendre soin de nous. Je sais maintenant que tu ne voulais pas reproduire ce que tu avais vécu, tu voulais que nous vivions notre vie d’enfant, que nous poursuivions nos rêves.

Aujourd’hui je veux saluer ta force et ton courage. Celui d’avoir coupé le cycle de la violence, celui de m’avoir donné ce que tu n’avais pas reçu, celui de m’avoir permis d’être moi-même avec toute mon intensité, mes craintes et mes tourbillons d’émotions. J’ai une enfance pleine de bons souvenirs, avec de l’amour à profusion.

Et ce n’est pas fini, car la lignée continue et quand je te vois être encore plus douce et sensible avec tes petits-enfants, je comprends maintenant tout le chemin que tu as fait et que tu continues de faire. Merci d’être toujours là pour nous et de nous entourer de ton amour. Je t’aime de tout mon cœur pour toute la vie, comme dirait ta petite-fille.

Et là je t’entends déjà penser : pourquoi écrire ça publiquement ? Eh bien, parce qu’en te saluant, je salue également toutes les mères qui ont eu à se battre pour garder leur individualité et qui, pour ne pas refaire vivre ça à la génération suivante, ont tout donné à leurs enfants. Grâce à vous, nous pouvons maintenant donner ce que nous avons reçu et continuer d’adoucir les lignées intergénérationnelles pour faire un monde plus doux.

Bonne fête des Mères !

Eva Staire

 

Être une maman sans s’oublier — Texte : Stéphanie Dumas

Dans chaque maman, il y a une femme. Lorsqu’on devient mère, notre vie est transformée à tou

Dans chaque maman, il y a une femme.

Lorsqu’on devient mère, notre vie est transformée à tout jamais. Nous devons répondre aux besoins de ce petit être qui devient notre priorité. Ce petit être qui devient le centre de notre univers. Les enfants sont ce que nous avons de plus précieux. Nos enfants dépendent de nous, mais nous avons aussi besoin d’eux.

Par contre, nous devrions toutes essayer de ne pas nous oublier dans ce tourbillon qu’est notre quotidien. Oui, je sais, il y a tant à faire que nous repoussons toutes au bas de la liste les moments que nous nous réservions pour nous au premier imprévu.

Quand avez-vous pris un moment pour vous la dernière fois ?

Je ne parle pas d’une vingtaine de minutes dans le bain ou pour regarder votre cellulaire dans la voiture, mais d’un vrai moment pour faire une activité et décrocher de votre rôle de maman ?

Pourtant, nous ne devrions pas repousser ces moments aussi facilement. Nous devrions mettre un peu plus l’accent sur ces instants pour notre bien-être et même celui de nos enfants ou de notre famille. Si nous pensons à nous et que nous sommes heureuses, nous serons en mesure d’offrir une meilleure version de nous à ceux qui sont le centre de notre vie. Il faut savoir miser sur soi.

Si vous le pouvez, demander l’aide de vos proches pour vous offrir des moments de répit pour vous. Même s’ils sont peu fréquents, ces moments sont bénéfiques. Une maman ne devrait pas toujours passer en dernier. Une maman, c’est la personne qui compte le plus pour ses enfants. Cette maman est aussi une personne à part entière avec des rêves, des aspirations et des besoins. Une maman a besoin de temps pour elle. Elle a besoin d’une vie sociale, d’amour, de réconfort, de temps pour elle-même. Elle mérite également de pouvoir se poser et prendre du repos. Une maman a besoin de douceur et de tranquillité pour refaire le plein d’énergie.

Entre mamans, soutenons-nous pour nous offrir du temps pour nous.

Stéphanie Dumas

Deux mois sans toi, petit ange acrobate – Texte : Valérie Marcoux

12 mars 2021 Aujourd’hui, ça fait deux mois. Deux mois qu’ils m’ont endormie. Pour que mo

12 mars 2021

Aujourd’hui, ça fait deux mois.
Deux mois qu’ils m’ont endormie. Pour que mon cœur souffre moins, pour que je n’ajoute pas un traumatisme de plus à ceux d’avoir porté la mort et d’avoir appris, seule avec l’équipe médicale, que ton petit cœur ne battait plus, la veille. Parce que j’étais quand même « chanceuse » dans les circonstances de devoir avoir une césarienne et de pouvoir être endormie.

Ça fait deux mois.
Deux mois que tu es né sans bruit, sans cris. Dans cette salle d’opération blanche et froide, entourée d’humaines extraordinaires, toutes des femmes, dont plusieurs mamans, qui ont dû t’accoucher les larmes aux yeux et les sanglots dans la voix.

Ça fait deux mois.
Deux mois qu’ils ont apporté dans la chambre d’hôpital ton petit corps tout formé, tout propre avec un petit chapeau tricoté et une doudou d’hôpital.

Ça fait deux mois.
Deux mois que ton papa t’a pris pour te déposer sur moi. Tu semblais dormir, simplement. Deux mois que notre première réaction, lorsqu’on t’a vu, a été de dire que tu ressemblais tellement à tes frères !

Ça fait deux mois.
Deux mois que j’ai demandé à ce qu’on t’emmaillote dans ta doudou, celle que j’avais choisie juste pour toi, et qu’on change ton bonnet pour celui que j’avais apporté. Deux mois que j’ai caressé ta joue, embrassé ton front, que je t’ai collé contre mon cœur.

Ça fait deux mois.
Deux mois que j’ai passé de longues minutes à observer ton beau visage, essayant de m’imprégner de toi. Deux mois que j’ai dormi avec toi dans les bras.

Ça fait deux mois.
Deux mois que j’ai pris ta main dans la mienne pour voir tes longs doigts, que je t’ai déshabillé pour voir tes grands pieds. Deux mois que l’infirmière m’a montré le nœud dans ton cordon, celui qui a causé ton décès. Tu as dû en faire des acrobaties pour réussir à faire un nœud franc, voilà pourquoi nous t’appelons notre ange acrobate.

Ça fait deux mois.
Deux mois que je t’ai serré fort, que je t’ai parlé, que je t’ai fait sourire avec mes doigts. Deux mois où j’ai essayé, du mieux que je pouvais, de te donner une vie d’amour en quelques heures.

Ça fait deux mois.
Deux mois que je t’ai laissé aller, pleurant en silence. Deux mois que je me sens si vide…
Je t’aime mon ange acrobate !

Valérie Marcoux

À la femme de ma vie, ma maman. Texte : Audrey Boissonneault            

  12 mai 2019 Ma très chère maman, La perfectionniste en moi essaie, depuis quelques

 

12 mai 2019

Ma très chère maman,

La perfectionniste en moi essaie, depuis quelques jours déjà, de trouver les mots justes et à la hauteur de tout ce que tu m’apportes. Malheureusement, jamais je n’arriverais à trouver la précision pour décrire la perfection que tu es.

Non maman, tu n’es pas parfaite. Des défauts ? Comme on dit, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. En revanche, ton rôle de maman, ça, tu as réussi à le jouer haut la main. Puis en fait, même si cela semble surprenant, je crois que c’est grâce à ces imperfections que tu as si bien réussi. Que ce soit avec ton sourire qui nous apporte du réconfort. Ton rire, quelquefois gênant. Ta voix, qui mériterait des cours de chant. Ton expérience personnelle, qui nous apprend à grandir. Ta compréhension, qui amène notre honnêteté ainsi que notre confiance. Puis l’affection. L’amour que tu nous donnes, l’amour que tu partages, celui que tu ne calcules pas, mais que tu offres abondamment.

Certains diront que nous avons été pourris, gâtés. Moi je dirais aimés et éduqués. Grandir au sein d’une famille avec des valeurs telles que la bienveillance, l’ouverture d’esprit, l’empathie, l’entraide, la simplicité, sans oublier la persévérance et le respect. Maman, tu prônes avec ardeur chacune de ses qualités. Tu apportes avec toi une énergie positive et rassurante. Toujours aux côtés de tes enfants, jamais d’abandon, seulement une grosse dose d’amour, de courage et d’espoir.

 

Tu es non seulement un modèle exemplaire, mais aussi ma meilleure amie. Jamais je ne serai aussi à l’aise qu’avec toi. Personne n’arrivait à me faire parler comme toi, tu sais le faire. Personne ne me comprend mieux que toi. Lorsque je vais mal, bien que tu sois toujours la première à être présente pour moi, tu es aussi la première à me réveiller. Tu es celle qui va tout faire pour ne pas que je me laisse abattre par le monde dans lequel on vit. Le plus dur dans tout ça, c’est de t’entendre nous répéter : « Faudrait que je pense un peu plus à moi, pour une fois » pis qu’à la place, tu finis toujours par nous faire passer en premier. On te le répète chaque année, mais maman, tu es un cadeau tombé du ciel, tu es un ange et une reine pour tes enfants. Je crois que tu nous as sauvé la vie, beaucoup plus qu’une fois et ça, on ne t’en remerciera jamais assez.

S’il y a bien une chose que tu m’as apprise au cours des années, c’est que peu importe à quel point la vie t’envoie des tempêtes, elle vaut, toujours, la peine d’être vécue si c’est pour la partager avec des êtres comme toi. Après avoir eu ta belle-fille, tu as eu trois enfants et crois-moi, chacun d’entre nous est honoré d’avoir eu la chance de tomber sur toi. T’es la prunelle de nos yeux, maman, t’es tout ce qui nous reste et j’te l’promets, nous, aussi, on sera toujours là pis maudit qu’on n’arrêtera jamais de prendre soin de toi.

On t’aime, maman.
Xxx

Audrey Boissonneault

 

Maman complexe – Texte: Anne-Marie Laliberté

À toi, petite maman qui porte la vie pour la première fois, j’aimerais te mettre en garde contre

À toi, petite maman qui porte la vie pour la première fois, j’aimerais te mettre en garde contre les complexes que tu développeras sûrement et les conseils que tu recevras assurément.

Lors de ma première grossesse, je me souviens du jour où je suis revenue de mon écho et que j’ai enfin pu annoncer aux gens de mon entourage que j’étais enceinte. La joie, le bonheur, les félicitations… mais aussi les fameux conseils, ceux qu’on n’a pas demandés mais qu’on reçoit quand même ! En l’espace de quelques heures, on m’a dit que je ne prenais pas la bonne sorte de vitamines prénatales (pourtant prescrites par mon médecin), que je devais m’inscrire à un séminaire sur l’éducation positive, que je devais prendre rendez-vous avec une technicienne pour le choix du bon siège d’auto sinon mon enfant ne serait pas en sécurité, on m’a rappelé la liste complète des aliments à éviter, que l’allaitement c’est bien mieux que la préparation, on m’a même nommé des livres que je devais absolument lire avant l’arrivée de bébé sans quoi je ne serais pas bien préparée…

Je me doute qu’à la base, ces personnes étaient bien intentionnées et que leur but n’était pas de me faire sentir nulle et dépassée, mais malgré la carapace que j’ai essayé de me faire, chacun de ces mots a fait son chemin jusqu’à mon cerveau de maman en devenir.

À toutes les mamans complexées qui se demandent si elles en font assez et si elles le font bien, par pitié, soyez indulgentes envers vous-même. Si le guide du parent parfait existait, il serait déjà publié à l’heure actuelle ! On fait de notre mieux, on apprend de nos erreurs et on demande conseil lorsqu’on en a besoin !

Un petit mot pour les mamans-conseils maintenant, celles qui donnent leur opinion sans qu’on l’ait demandée. Votre but est sûrement d’aider et de guider les autres dans cette nouvelle aventure, mais s’il vous plaît, rappelez-vous que chaque maman est différente, comme chaque enfant est différent et c’est parfait comme ça. Ce n’est pas parce que vous avez allaité, fait du cododo et la DME que votre amie fera de même. Restez présentes pour cette nouvelle maman et pour les questions qu’elle aura peut-être, mais de grâce, ne lui faites pas sentir qu’elle n’est pas à la hauteur, avant même qu’elle ait sa petite merveille dans les bras ! Soutenons-nous entre mamans ; la maternité c’est magnifique, mais c’est un défi au quotidien !

Et toi, petite maman en devenir, n’oublie jamais que tu es la mère de ton enfant, tu fais ton gros possible et c’est suffisant !

Anne-Marie Laliberté

 

Lettre à la maman à la maison à bout — Texte : Anouk Carmel-Pelosse

Je sais que c’est difficile de voir ton partenaire partir travailler, faire sa journée, être imp

Je sais que c’est difficile de voir ton partenaire partir travailler, faire sa journée, être important pour des gens ou une cause. Que c’est difficile, lorsqu’il revient de sa grosse journée, que le ménage et le souper ne soient pas faits parce que c’est drainant de s’occuper des enfants. Que c’est difficile de n’avoir rien à raconter le soir.

Que c’est difficile quand, pour faire l’épicerie, tu dois te débattre pour habiller les enfants, les sortir de l’auto, gérer 2-3 crises dans l’épicerie, revenir à la maison et faire 36 voyages pour tout vider toute seule pendant que ça se chicane dans le salon.

Que c’est difficile de ne plus se faire inviter par tes amies qui ne veulent pas déranger ta routine de famille.

Certains pensent qu’être maman à la maison, c’est la belle vie, que c’est relaxant. Ce qu’ils ne voient pas, c’est que tu ne peux jamais prendre de pause de ton travail. Tu ne peux jamais être seule, manger dans le silence. Que des conversations d’adultes, tu n’en as plus.

Être maman à la maison, c’est être coiffeuse, éducatrice, cuisinière, policière, artiste, infirmière et j’en passe.

Pendant que tu te juges en tant que mère parce que tu donnes encore du Kraft Dinner à manger à tes enfants, eux mangent le meilleur dîner du monde. Pendant que tu te frappes sur la tête parce que tu ne sors pas assez jouer dehors avec eux, eux sont heureux d’écouter encore un film collés à leur mère.

Pendant que tu rêves d’avoir une vie sociable, eux rêvent de toujours rester à la maison avec toi.

Sois plus douce envers toi.

Rappelle-toi que les enfants grandissent, ils finiront par aller à l’école et tu pourras reprendre ta vie. Même si ce n’est pas toujours facile, rappelle-toi que tout finit par passer. Et probablement que tu vas t’ennuyer du temps où tu étais maman à la maison, ou pas. Mais tu pourras être fière d’avoir passé au travers.

À toutes les mamans à la maison à bout, vous êtes fortes, vous êtes bonnes et vous êtes importantes.

Anouk Carmel-Pelosse

 

Ma mère m’aimait – Texte : Ghislaine Bernard

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès

Cet été je suis à l’arrêt (encore). Oui, j’ai fait une rechute de ma dépression. Le décès de ma mère m’est rentré dans le corps comme un poignard à double tranchant. Mon deuil est dur à faire, car malgré qu’elle est mieux partie vu sa qualité de vie des dernières années, malgré qu’elle était fatiguée et souhaitait partir en paix… c’était ma mère.

J’ai eu la chance de la voir avant son grand départ, mais depuis, ces images me hantent : elle était quasi méconnaissable. J’ai vu dans ses yeux, ses yeux qui ont été les premiers à fixer les miens du haut de mes 9 livres 4 onces et mes 19 pouces. J’y ai vu la tendresse qu’elle n’a pas toujours su démontrer, cet amour que je n’ai pas perçu autant que l’enfant en moi l’aurait souhaité.

Ma mère m’aimait.

À sa façon, avec le meilleur d’elle-même. Avec ses manquements, ses douleurs et ses incapacités. Elle m’a appris beaucoup malgré tout. Je revois ses moments de folies : ses déguisements à la « Ti-Beu » alors qu’elle enlevait son dentier, portait écharpe et casquette et se promenait avec sa batte de balle molle dans chaque pièce de la maison avec une voix enjouée qui se voulait menaçante tout en s’étouffant de rire devant nos propres éclats.

Je me souviens de cette vidéo sur le lit de mon frère, où avec ses deux lulus, entourée de peluches, elle s’était filmée pour souhaiter un bon départ en maternité à une collègue de travail. Puis, encore ses nombreux essais pour capturer nos réactions face à des situations loufoques pour espérer envoyer ne serait-ce qu’une seule vidéo cocasse à la populaire émission Drôle de vidéo devant laquelle nous avons passé des heures à rire de bon cœur. Nous étions habitués à ses blagues, nous réagissions comme si tous ses essais étaient la normalité. Elle n’a jamais réussi sa vidéo !

Elle m’a appris à rester droite. À ravaler. Ça a du bon, malgré que parfois ça m’a nui. J’ai appris à me battre, à persévérer, à être forte. Mais j’ai oublié que je pouvais m’arrêter et souffler. Ma mère n’arrêtait jamais. Elle relevait les manches, serrait la mâchoire et continuait le combat. Elle s’est essoufflée plus d’une fois. J’ai été à ses côtés, la réconfortant plus d’une fois. Cela m’a parfois laissé un goût amer : elle ne savait pas réconforter à son tour.

Ma mère m’aimait.

Avec mes qualités, mes défauts. Elle ne me jugeait pas même lorsqu’elle ne comprenait pas mes actions ou mes choix. Mais elle était fière. Oui, ma mère était fière de moi. Plus que je ne l’ai jamais su. Elle avait cette habitude de me raconter ses histoires et ses combats. Je pensais alors qu’elle n’écoutait pas les miens, qu’ils ne l’intéressaient pas. Mais j’avais tout faux : se raconter de la sorte était sa façon bien à elle de compatir, de me démontrer bien maladroitement qu’elle comprenait et de ne pas me décourager. Si seulement j’avais compris !

Ma mère m’aimait sans condition, sans fla-fla, dans mes hauts et dans mes bas. J’aurais voulu comprendre plus rapidement, j’aurais voulu être plus présente pour elle ces dernières années. Mais je n’ai pas pu, avec mes propres difficultés émotionnelles, j’en ai été incapable.

Aujourd’hui, je souffre de son absence, mais je sais que la peine s’atténuera. Je sais que le deuil passera. Mais aujourd’hui, j’ai mal. Si mal. Pardonne-moi maman. Même si je sais que tu ne m’en as jamais voulu… c’est moi qui m’en veux.

Maman, tu m’aimais. J’ai de mon côté cette douloureuse impression de t’avoir mal aimée.

 

Simplement Ghislaine