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Digne de toi…

Rose, ma perle, ma princesse,

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Rose, ma perle, ma princesse,

Je t’écris aujourd’hui avec le cœur rempli d’amour et à la fois de doutes… Le temps a tellement passé vite. Si seulement tu savais tout l’amour inconditionnel que je ressens déjà pour toi, ma toute petite fille.

Malgré tout, mon cÅ“ur se serre un peu parce que je suis terrorisée : j’ai si peur de ne pas être digne de toi, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être aussi douce et patiente que je le souhaiterais. J’ai peur que tu finisses par m’en vouloir puisque ton « papa » a décidé de nous abandonner. Je redoute déjà le moment où tu te questionneras à savoir ce que tu as bien pu faire pour que ton « papa » nous quitte. Ma princesse, sache que tu n’as absolument rien fait, je ne veux jamais que tu en doutes. Ton « papa » a décidé qu’il n’était finalement pas prêt pour cette grande aventure. Mais moi, ta maman, je t’aimais beaucoup trop déjà pour penser pouvoir t’abandonner, alors j’ai décidé de te garder même si nous n’aurions pas la petite famille parfaite.

Tu es devenue tellement rapidement la prunelle de mes yeux, ma raison de vivre, ma toute petite fille qui grandit au creux de moi. Ma toute belle, à mesure que tu grandiras, tu apprendras que la vie, ce n’est pas toujours rose. Parfois, on fait des erreurs, on blesse des gens. J’espère que tu seras en mesure de pardonner mes erreurs parce que malgré tout, l’amour que je te porte et malgré le fait que je ferai toujours de mon mieux pour être à la hauteur, il se peut que malgré moi, je fasse des erreurs.

Tu sais, j’apprends en même temps que toi, mon trésor. Il n’existe ni formule magique ni mode d’emploi pour élever un mini humain   toi. Je me fie à mon instinct. Je songe à ce qui est le mieux pour toi. Même si, à un certain âge, tu vas peut-être rendu croire que la planète au grand complet est contre toi, sache que c’est faux. Moi, je penserai toujours en fonction de ton bien, même si sur le moment, tu ne t’en rendras pas compte.

Tu es mon premier bébé, peut-être mon seul puisque nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Je te promets de tout donner pour ton bien-être, d’être là quand tu auras besoin de moi, d’une oreille pour t’écouter ou d’une épaule pour pleurer. Je serai là lors de ton premier souffle, tes premiers pleurs, tes premiers pas, ton premier dodo à la maison, tes premiers sourires… À chaque étape importante de ta vie, tu pourras compter sur moi ma toute petite Rose.

Je t’aimerai toujours d’un amour infini.

Ta maman imparfaite xxx

Maude Pilon-Gauthier

Le retour des papillons

Pour faire une histoire courte, je suis maman monoparentale depuis p

Pour faire une histoire courte, je suis maman monoparentale depuis plus de quatre ans. J’ai la garde complète de mes deux trésors. 365 jours par année. Je travaille à temps plein. Pas besoin de vous dire que se donner la chance de tomber amoureuse, ce n’est pas le mandat le plus évident quand ton temps libre commence à 20 h le soir quand les enfants sont couchés (encore faut-il qu’ils s’endorment à 20 h!).

La relation avec le père de mes enfants fut ce que j’appellerais un véritable poison pour l’âme. Le genre de relation qui te ramène une estime personnelle au bas de l’échelle. Après ma sortie de prison séparation, je m’étais dit que plus jamais je n’allais me réinvestir émotivement. C’est si simple, la solitude! Sauf que c’est si triste aussi… à la longue. En quatre ans, j’en ai donc eu des dates, mais ce n’était jamais vraiment ce que je cherchais (est-ce que je savais vraiment ce que je cherchais?). C’est épeurant, terrifiant même, de songer à inclure quelqu’un de nouveau dans la petite vie que tu t’es bâtie avec tes enfants, parmi les milliers de morceaux que tu essaies de recoller ensemble, malgré tes responsabilités de mère à boute monoparentale.

Ces quatre années de célibat m’ont cependant permis de rencontrer la véritable personne que je devais rencontrer avant de faire une place à qui que ce soit d’autre, c’est-à-dire la vraie moi. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris le temps d’apprendre à la connaître, à la respecter, mais par-dessus tout, j’ai appris à l’aimer. Un ami m’avait un jour dit que lorsque nous sommes réellement prêts, la vie se charge de nous envoyer la bonne personne. Jamais je n’aurais pensé dire que dans mon cas, il avait raison, ce cher ami.

Tu es arrivé dans ma vie comme si quelqu’un avait secoué une baguette magique au-dessus de ma tête. Je t’ai tout de suite trouvé drôle, charmant, dévoué et presque naïf de vouloir t’embarquer là-dedans avec moi! Tu n’as pas d’enfants, mais tu ne m’as pas montré une seule seconde que ça te faisait peur. Tu as chassé chacune de mes insécurités comme si tu lisais dans mes pensées. À ma grande surprise, je t’ai inclus dans notre petite vie à trois, tout naturellement, comme si tu étais le pion manquant dans nos vies. Les papillons dans mon ventre ont repris vie, un à la fois, et contre toute attente, j’ai dû admettre que j’étais de nouveau amoureuse.

Prenez soin de vous les mamans, soyez vraies, soyez patientes et AIMEZ-VOUS! La vie se chargera du reste.

Stéphanie Provost

 

Comment vas-tu?

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bi

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bien et la conversation se poursuit normalement. Elle sourit, elle est attentive et empathique aux propos de son interlocuteur qui ne lui adresse la parole que pour se plaindre de problèmes et lui demande de trouver des solutions. En dedans d’elle, par contre, c’est le chaos. Mais ça, elle ne le laisse pas paraître.

Plus simple de répondre « ça va » en souriant que de dire que ça fait deux jours qu’elle ne dort pas parce que ses enfants font des terreurs nocturnes et qu’elle doit les consoler au détriment de son propre sommeil. Elle ne dort pas non plus parce qu’il y a des petits rhumes à la maison et que ça se réveille en pleurs à cause d’un mal de gorge ou d’un nez bloqué. À quoi bon aller se recoucher ? Dès que la tête sera sur l’oreiller et que les yeux se fermeront, un « mamaaaaaaan » se fera de nouveau entendre et la tirera du sommeil.

Entre les appels des enfants, elle calcule son budget, trop serré à son goût. Elle est monoparentale et essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts en travaillant à temps plein. Elle ne peut pas toujours payer des sorties ou des activités à ses enfants la fin de semaine par manque de budget. Du coup, pour les enfants, leur papa est tellement un meilleur parent qui leur offre mille et une sorties lorsqu’il est avec eux.

Elle calcule aussi le budget pour la nourriture, pour s’assurer que les enfants ne manquent de rien, quitte à se priver elle-même. Elle perd du poids parce qu’elle ne mange qu’un repas par jour, mais personne ne le remarque. Elle est malade, elle est affaiblie, elle est inquiète, mais elle sourit et répond que ça va. Son cerveau roule à cent milles à l’heure et va dans toutes les directions.

Elle console ses amies qui viennent lui raconter leurs gros chagrins d’amour pour des amourettes qui ne durent que depuis quelques semaines. De son côté, son amoureux à elle se bat quotidiennement pour sa vie, mais ça, elle le passe sous silence. La médecine ne peut plus rien pour lui, il attend la fin. Elle essaie de trouver ce qui pourrait renverser ce verdict qu’elle n’accepte pas. Elle espère un miracle qui, elle le sait, ne viendra pas.

Elle écoute les autres parents se plaindre de leurs weekends surchargés alors qu’ils jouent au taxi pour les mille et une activités de leurs enfants et se plaignent de ne pas joindre les deux bouts. Ça coûte cher les activités des enfants, mais ils vont tout de même dans le Sud deux ou trois fois par année. Elle, elle n’a pas pris de vraies vacances depuis des années. Elle les écoute et elle sourit, et compatit avec leur « malheur ».

Elle ne se confie pas et garde tout pour elle. Ses yeux n’ont plus de vie. Elle est cernée, elle est épuisée. Elle calcule sans cesse et essaie de tout régler seule puisque l’aide ne vient pas. Lorsqu’elle pile sur son orgueil et admet qu’elle en a trop sur les bras, son interlocuteur s’empresse de lui dire qu’il changerait bien de vie avec elle question de relaxer parce que sa vie à lui est beaucoup plus chargée. Eux ont raison d’être essoufflés, pas elle. À quoi bon gaspiller de la salive ? Elle n’a pas le luxe de gaspiller quoi que ce soit.

Nous avons tous une personne comme elle dans notre entourage, mais nous ne la voyons pas. Nous la voyons avec des yeux occupés. Des yeux qui ne prêtent pas attention aux gens qui les entourent. Des yeux et des cerveaux trop pressés de retourner consulter le cellulaire parce qu’un texto vient d’entrer ou pour naviguer sur les réseaux sociaux. Si elle ne « poste » pas sa peine sur Facebook, Twitter ou YouTube, personne ne l’entendra. Et même si elle le faisait, est‑ce que quelqu’un y prêterait vraiment attention ?

Pour 2019, je souhaite que nous ouvrions collectivement les yeux. Que nous redevenions humains avec toute l’empathie que ça implique. Que nous prenions le temps de réellement écouter la réponse de notre interlocuteur quand nous lui demandons « comment ça va ? », et que nous décelions si ça ne va pas. Je nous souhaite de nous intéresser aux autres, réellement. De faire en sorte que ces personnes ne soient plus isolées. De faire en sorte que d’autres vies humaines ne seront pas perdues parce que la seule solution perçue est de s’enlever la vie pour que celle‑ci arrête de faire mal.

Eva Staire ….. mais elle ne fermera pas les yeux.

La chassoparentalité

Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garde

Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garder le fort à la maison. La période de la chasse est ouverte et plusieurs comme moi sont en mode chassoparentale.

Je me sens comme une poule à qui on vient tout juste de couper la tête. Je cours d’un bord et de l’autre, sans trop être efficace et surtout pour rien. Car à la fin de la semaine, je finirai à plat ventre sur le plancher ou roulée en boule sous ma table, en espérant que mes filles n’arrivent pas à me trouver.

Je me suis transformée à la vitesse de l’éclair en une compagnie de taxi. Il y a les pratiques de foot du plus vieux presque tous les soirs de la semaine. Sinon, ben il travaille et n’a pas de permis de conduire, alors devinez qui doit le reconduire?

Les filles font de la gymnastique, évidemment toutes des soirs différents et qui rentrent en conflit avec les pratiques de foot et la job de l’ado.

Je me tape les devoirs et leçons de mes deux plus grandes (alléluia! La plus jeune est à la maternelle). Faire les devoirs avec une TDAH/TOP, c’est d’une facilité déconcertante… je me bats chaque soir. Une lutte sans merci entre elle et moi. Bien sûr, elle a un exposé à faire cette semaine‑là.

Je ne sais pas qui veut tester les capacités parentales des femmes chassoparentales, mais je soupçonne vraiment que c’est celui qui a inventé les périodes de chasse.

Pendant ce temps, le chasseur se la coule douce avec de grosses décisions à prendre. Je dors ou pas cet après-midi? Quel call j’utilise, le buck, la femelle? De lourdes décisions qui pourraient changer le sens de rotation de la Terre.

Tout ce travail pour peut-être rapporter un orignal mort à la maison. L’orgueil gonflé à bloc. Moi homme, moi rapporter viande à la maison.

Je n’ai pourtant aucune envie de répondre en me promenant gaiement dans les champs avec mon petit panier et en ramassant des petits fruits.

Non, je suis plutôt cette poule guillotinée, qui court pour répondre aux besoins de chacun de ses poussins en s’assurant que tout le monde mange, soit propre et que tous arrivent à temps (ok, peut-être un peu en retard) à chacune de leurs activités.

Je lève mon chapeau bien haut à toutes les mères monoparentales qui vivent chacune des semaines de l’année à dealer avec la routine familiale seule.

Moi, je ne sais même pas si je terminerai cette semaine vivante…

Mélanie Paradis

 

Bonne fête des Pères à vous, solo parents!

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps partiel, beaux-papas, mais surtout bonne fête des Pères à toi, papa et maman solo parentaux !

Bien sûr, j’aurais pu écrire ce texte aussi à la fête des Mères, mais la fête des Pères est toujours pour moi une journée très émotive, surtout depuis que j’ai perdu le mien.

Alors à toi, le papa unique, le papa solo qui se tape la routine du matin avec le réveil, le déjeuner, les lunchs, l’habillage, la coiffure (oui, toi, le papa qui doit faire de mini tresses dans de mini cheveux avec tes gros doigts), le départ pour l’école et le travail. Qui se tape seul le retour à la maison, le souper, les devoirs, la routine du soir. Qui se tape seul le lavage (papa, as-tu lavé tel chandail, tel pantalon ?), le ménage, les courses, l’entretien de la maison. Je te souhaite bonne fête des Pères.

Aussi, bonne fête des Pères à toi, la maman solo parentale qui doit se taper seule la routine du matin, la journée de travail, la routine du soir, le lavage, le ménage, sortir les vidanges, débloquer la toilette qui est encore bouchée, faire de petites réparations, passer la tondeuse et le coupe-bordure.

Alors à vous tous et toutes, papas et mamans qui donnez le meilleur de vous‑mêmes pour que vos enfants ne manquent de rien. À vous tous et toutes qui faites en sorte que le parent disparu reste bien vivant dans la mémoire de ses enfants. À vous tous et toutes qui ressentez le manque de cette personne extraordinaire qui vous a fait confiance en vous confiant le meilleur de lui ou d’elle‑même, je vous souhaite bonne fête des Pères.

Et à vous tous et toutes qui avez le privilège d’avoir un autre parent extraordinaire qui vous aide avec votre marmaille, bonne fête des Pères. N’oubliez jamais la chance que vous avez d’avoir à vos côtés ce parent avec qui partager les bons et les moins bons moments. Un parent restera toujours un parent, qu’il soit parfait selon vos critères ou non.

Et pour terminer, à tous ces papas disparus qui veillent sur leurs trésors de là-haut, je vous souhaite bonne fête des Pères !

Annie Corriveau

Ma mère c’est mon père

Je suis née dâ€

Je suis née d’une mère et d’un père, mais rapidement, ce dernier est devenu trop malade pour s’occuper de mes frères et de moi. Puis il a élu domicile dans un cercueil. J’aime penser qu’il prend soin de moi à partir de son cumulus. Ça m’arrive même de lui parler pas mal fort : « Heille papa, ça te tente pas de faire ta job de père et de me protéger un peu? Me semble qu’il serait temps que tu descendes de ton nuage en ouate pour venir t’occuper de moi! »

Mais la réalité, c’est que ma mère s’est retrouvée seule à 34 ans pour s’occuper de trois enfants, d’une maison, d’un terrain, des finances, de tout.

Par choix ou par obligation, elle ne s’est pas laissé abattre. Elle a relevé ses manches. Elle était déjà habituée, notre père était policier et s’absentait pendant de longues périodes. Pendant les années d’hospitalisation et d’opérations, c’était elle, encore, qui s’occupait de tout, en plus de multiplier les aller-retour entre la maison et l’hôpital pour aller faire manger son mari, pour le laver, pour lui tenir compagnie. Pour essayer de lui faire comprendre que le combat achevait. Je ne peux même pas m’imaginer la charge mentale de cette femme. Et l’absence d’énergie qu’elle devait avoir à l’heure des devoirs ou du cours de natation.

J’ai donc été élevée par ma mère, qui portait les deux chapeaux : les bras de la mère et les culottes du père. Avec elle, j’ai appris à cuisiner les meilleurs muffins du monde, à jardiner les brocolis les plus verts, à faire l’épicerie, à planifier un budget équilibré, à passer le râteau à l’automne, à coudre des vêtements, à conduire une voiture, à poser des tablettes, à signer un bail d’appartement. À grandir.

La seule chose qu’elle ne m’a pas enseignée, c’est à passer la tondeuse. Et à traire une vache, mais ça, je l’ai appris à 18 ans en Israël! Pour la tondeuse, j’ai tardé… c’était « trop dangereux pour une fille », j’avais deux grands frères qui pouvaient s’en occuper, puis un mari. La seule fois où j’ai osé, mes muscles m’ont lâchée dès la deuxième tentative. J’ai abandonné le projet. Par contre, je peinturais, je bêchais, je déneigeais l’entrée, je gérais l’horaire de la famille et le paiement des factures.

Maintenant, c’est mon tour d’être la mère-père. À temps partagé, puisque mes enfants ont la chance d’avoir un papa en vie et bien présent dans leur vie.

Je suis fière (et soulagée!) d’avoir autant appris de ma mère, autant absorbé de ses valeurs féministes et égalitaires. Les allées du Rona ne m’intimident pas. Je fais presque peur aux concessionnaires automobiles tellement je suis préparée quand vient le temps de m’acheter une voiture. C’est que moi aussi, j’ai l’expérience des absences et de la monoparentalité temporaire!

Ce printemps, quand le temps est venu d’acheter ma première tondeuse à moi, de moi, avec tout mon amour (et mon argent), j’ai demandé conseil à un collègue qui s’y connaît. Vu mes muscles de bras de poulet, il m’a conseillé une tondeuse à batteries. J’ai magasiné la bête comme une grande, et oui, j’ai passé ma tondeuse sur mon terrain toute seule. Avec un petit stress, tout de même. Mais j’aime ça! Je pense (pas vraiment…) lancer une entreprise de tonte de gazon dans le quartier juste pour prolonger le plaisir. Comme quoi on peut tout apprendre! Comme quoi, aussi, les rôles de père et de mère n’ont rien à voir avec les lettres de notre ADN.

 

À tous les pères-mères et à toutes les mères-pères, vous avez mon admiration. Et celle de vos enfants.

 

Nathalie Courcy

Ma mère, ma précieuse

Ah maman ! Par où commencer ?

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Ah maman ! Par où commencer ?

J’aurais tellement de choses à te dire, à me faire pardonner, ou même à t’avouer…

Le jour où je suis née, tu as déposé un baiser sur le bout de mon nez, et tu as fait la promesse de faire tout en ton pouvoir pour qu’on ait une belle vie ensemble. C’était écrit dans le ciel que j’aurais la meilleure maman du monde. Et depuis ce jour, tu n’as jamais manqué à ta promesse.

Tu sais maman, j’étais trop petite pour m’en souvenir, mais je sais que tu as tout fait pour moi. Tu te levais en plein milieu de la nuit, morte de fatigue, mais tu me souriais quand même en me disant des mots doux. Tu accourais au moindre bruit, me consolais, me faisais rire, et j’en passe.

En vieillissant, quand j’avais environ dix ans, lorsque tu devais me faire garder, tu allais me mener chez grand-maman (j’aimais tant y aller, je donnerais TOUT pour y retourner). Tu m’as élevée pas mal toute seule, je voyais mon père une fin de semaine sur deux. Bien sûr, j’avais une belle relation avec mon père, on se parlait de temps en temps, mais le plus gros de la « job », on va se le dire, c’est toi qui l’as relevé haut la main ! Tu te privais de tout pour que je ne manque de rien.

Rendue à l’adolescence, je t’en ai fait vivre de toutes les couleurs. Je te trouvais donc fatigante (« Ramasse ta chambre, sinon tu ne sors pas ! »), si le souper n’était pas prêt à 17 h en revenant de l’école, je te boudais (tu ne voulais pas que je mange de collations, de peur que je « scrappe » mon souper). Si je me chicanais avec mes amies ou avec mon copain, c’est toi qui écopais. Pourtant, tu étais la première à me tendre ton oreille ou à me donner ton épaule pour pleurer. Tu travaillais cinquante heures par semaine dans une usine, en plus de faire de l’overtime la fin de semaine pour que je puisse faire du patinage artistique ou bien jouer au soccer. À ton remboursement d’impôts, tu m’amenais magasiner parce que tu savais que ça me faisait plaisir (alors que je sais aujourd’hui qu’à mon remboursement d’impôt, j’en profite pour payer mes dettes). Mais toi, ça te faisait plaisir de me rendre heureuse. Tu n’avais pas des salaires de fous, mais tu me donnais de l’argent de poche pour que j’aille au restaurant avec mes amies ou que je puisse faire des petites sorties.

À ma première peine d’amour, tu as presque tout lâché pour t’occuper de moi. À travers les rendez-vous chez la psychologue et chez la travailleuse sociale (parce que je maigrissais à vue d’œil), tu faisais passer tes besoins et ta vie de couple en deuxième. Maman, si tu n’avais pas été là et si tu ne m’avais pas donné tant de forces, je ne serais jamais rendue où je suis maintenant. Tu me disais que peu importaient mes choix, tu serais toujours derrière moi, que tu m’aiderais à porter le poids de la terre entière s’il le fallait.

Rares sont les fois où tu m’as refusé quelque chose, mais je me rappelle que je n’aimais pas me faire dire non. Ma pauvre mère, si j’avais su tout ce que je sais aujourd’hui, il y a tellement de choses dont je t’aurais épargnée. Malheureusement, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Ça me permet cependant aujourd’hui d’apprécier notre relation privilégiée et de prendre soin de toi à mon tour.

J’adore ces moments passés en ta compagnie, à seulement parler, à s’étendre au soleil, à dîner ensemble… Bref, chaque moment me rappelle combien je suis chanceuse de t’avoir et combien je t’aime !

Merci pour toutes ces fois où tu m’as tendu la main, merci pour toutes ces fois où tu as tout pris sur tes épaules, merci pour toutes ces fois où tu m’as simplement aimée !

Je t’aimais, je t’aime, et je t’aimerai.

Vanessa Lamoureux

Mère monoparentale à la recherche d’emploi

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujour

En avril 2014, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai toujours désiré avoir des enfants. Je n’ai cependant jamais voulu que les événements se passent ainsi. Je voulais le «bon gars» et être bien établie, mais la vie m’a rappelé qu’elle était bitch avec moi depuis quelque temps.

J’ai pris la décision de garder l’être qui grandissait en moi, car je ne pouvais me résigner à mettre un terme à sa vie. Une décision que je ne regrette pour rien au monde : ma fille est ma vie, ma raison d’être. En prenant cette décision, j’ai dû aussi comprendre que son père ne serait pas présent dans sa vie.

Je suis une maman monoparentale par choix. J’ai préféré donner naissance à ma fille dans un monde absent de conflits et de batailles juridiques. Je suis peut-être égoïste en croyant avoir fait le mieux pour elle.

Le jugement des gens est incroyable et surtout méchant. Je ne me suis jamais plainte de ma situation. Je travaille en double pour arriver à tout faire et m’assurer que ma fille ne manque de rien. Je ne crie pas sur tous les toits que je suis une maman seule. Je ne quémande rien et ne fais garder ma fille que pour des occasions TRÈS spéciales ou pour me permettre de RARES sorties entre ami(e)s. Je me sens même mal à l’aise quand le monde me donne des choses pour ma fille et moi.

Le fait d’avoir cette étiquette de parent monoparental nous rend moins attrayants pour les employeurs, les locateurs et parfois même la société en générale. Or, j’ai parfois l’impression que nous sommes plus travaillants et acharnés que beaucoup d’autres. Les défis ne nous font pas peur, ils sont d’ailleurs une chose courante dans nos vies. Oui, les parents monoparentaux s’absentent plus souvent, mais ils le font habituellement pour de bonnes raisons. Souvent, ils mettront aussi les bouchées doubles pour combler leurs absences.

En septembre dernier, mon contrat de travail se terminait. Par conséquent, j’ai passé quelques entrevues pour un nouvel emploi. Dans certaines entreprises, ils me questionnaient sur ma situation familiale. Je n’ai jamais mentionné que j’étais monoparentale. Certains prenaient pour acquis que ma situation était instable, car mon père allait chercher ma fille à la garderie tous les soirs. D’autres entreprises demandaient, sur leur formulaire d’emploi à remplir le jour même de l’entrevue, le nom de(s) enfant(s) à charge et le nom de leur père. Ce fut le cas sur l’un d’eux et comme je n’aime pas mentir, je n’ai rien inscrit concernant le géniteur de mon enfant.  Après à peine cinq minutes d’entrevue, la personne m’a dit: « Nous n’engageons personne qui ne représente pas l’Entreprise ». J’ai demandé en quoi je ne représentais pas leur entreprise, et la réponse m’a fait quitter la pièce sans aucune bonne manière de ma part. Cette personne m’a répondu que « ma situation familiale était non conforme et que je serais un fardeau pour leur entreprise».

Je veux simplement que les gens comprennent qu’être mère en couple ou mère seule, c’est la même tâche, sauf que la mère seule doit souvent trouver le moyen de faire plus, avec moins (moins de sous, moins de temps, moins de ressources).

 Oui, j’aurais aimé que tout soit parfait pour ma fille et moi, mais ce n’est pas le cas. Les cartes de vÅ“ux, les dessins et les évènements, comme la fête des Pères, sont différents pour elle. Je dois vivre avec cette situation et trouver les bons mots pour lui expliquer quand le moment sera venu. J’espère simplement que mes décisions n’auront pas de conséquences négatives pour l’avenir de ma fille.

Je comprends que je suis peut-être une exception à la règle. Mais, je ne peux pas croire que, dans notre société dite « évoluée », le parent monoparental doive vivre avec l’étiquette « anormale » ou « fardeau social » et doive encore prouver qu’il ne l’est pas davantage qu’un autre.