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Réécrire son futur

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Avec le confinement, j’ai décidé de réaligner mon avenir et de changer de vocation. Avant la pandémie, j’étais éducatrice en service de garde, en congé de maternité. Plus le temps passait et plus je voyais mon retour au travail comme un frein à mon épanouissement. Je sentais que je n’étais plus à ma place dans ce domaine. Malgré mon bon fonds de pension, le syndicat, mon ancienneté et des collègues en or, j’ai choisi de tout miser sur moi et de démissionner pour commencer des études dans un nouveau domaine.

Donc, depuis le mois d’août, je suis des cours à distance. Je peux vous affirmer que ce n’est pas facile avec une petite fille de 14 mois et enceinte de 4 mois. Avec les rendez-vous, le manque d’aide et le manque d’argent, j’ai souvent remis mon choix en question. Malgré tout, je ne regrette rien. Je suis le genre de personne qui fait confiance à la vie et encore une fois, je ne suis pas déçue. Malgré les débuts difficiles, tout a fini par s’arranger. Mes prêts et bourses ont finalement fait apparition dans mon compte en banque. Oui, nous allons devoir nous serrer la ceinture, mais ce n’est que temporaire. Ma plus vieille a fait son entrée dans une garderie en milieu familial gérée par une vraie perle. Ça me donne donc mes journées pour étudier et je peux passer mes soirées avec ma famille.

Ce n’est pas facile tous les jours, mais quand je pense aux portes que ça va m’ouvrir, ça ne fait que me motiver encore plus. J’ai arrêté de faire de ma fille et de ma routine une excuse et j’ai foncé. Je sais que mon parcours ne fait que commencer et je suis prête à affronter tous les défis qui se dresseront devant moi. J’ai la chance d’avoir un conjoint qui m’encourage dans mes projets et je n’aurais clairement pas pu faire ce changement sans son soutien et son amour.

J’espère qu’à l’avenir, vous oserez oser le changement et faire tout en votre pouvoir pour être épanouis dans toutes les sphères de votre vie. Il faut arrêter de se trouver des excuses et commencer à chercher des pistes de solutions à la place. Quand on mise sur notre bonheur, c’est très rare qu’on perde au change. Je suis consciente que certaines situations sont plus difficiles que d’autres, mais avant de renoncer à vos rêves, soyez certains d’avoir fait le tour des possibilités qui s’offrent à vous pour vous aider à les accomplir. Nous n’avons qu’une vie et ce serait plate de la finir avec des regrets.

Anouk Carmel-Pelosse

 

Nouveau départ

J’ai toujours voulu tout lâcher, recommencer à zéro. Pourtant,

J’ai toujours voulu tout lâcher, recommencer à zéro. Pourtant, chaque fois, je redescendais sur terre. Je ne peux pas faire ça, j’ai un loyer et des comptes à payer. J’ai un bon emploi, je suis syndiquée et j’ai un bon fonds de pension en plus.

Non, non, non. Suffit les rêveries et retour à la routine.

Un jour, mon conjoint se fait offrir un poste pour une ville en Abitibi à plus de sept heures de route de ma famille, de ma ville et de mes amis. C’est maintenant ou jamais. Est-ce que j’ose tout lâcher pour tenter la grande aventure ? Let’s go.

Le lendemain, je donne mes deux semaines de préavis et la fin de semaine d’après, nous descendons en Abitibi pour visiter des logements. Ç’a beau être une ville, ce n’est vraiment pas comme Montréal. La semaine d’après, nous déménagions. Parfois pour oser faire face au changement, il vaut mieux appliquer la méthode du pansement et tout arracher d’un coup.

J’ai pleuré souvent, je me suis sentie loin. Quand on fonce, c’est normal d’avoir la chienne. Seule avec mon amoureux dans une nouvelle ville, pas d’amis, sans repères, sans emploi et avec les comptes qui s’accumulaient. J’ai postulé à quelques endroits, rencontré quelques personnes. Je ne vous cacherai pas que les débuts ont été durs.

Malgré tout, je ne regrette rien. J’ai moins d’amis qu’à Montréal mais ici, la communauté est ton amie. J’ai pu progresser dans ma carrière et j’ai pu obtenir des emplois que je n’aurais jamais eu l’occasion d’avoir à Montréal. J’ai enfin réussi à faire pousser mes tournesols, que je plante chaque été en faisant un souhait avec chaque graine.

Ici, la nature est partout et mon niveau d’anxiété a diminué significativement. Parfois, ça vaut la peine de se faire peur, d’oser tout quitter et de recommencer ailleurs. Il faut croire en ses projets et ne pas arrêter pendant les phases difficiles. C’est le plus beau cadeau que j’ai pu me faire. J’ai peut-être perdu mon ancienneté dans un emploi bien rémunéré, mais j’ai investi dans ma santé, mon bonheur et dans mon fonds de pension spirituel.

Ce n’est pas tous les jours facile. J’apprends encore un peu plus sur moi avec le temps qui passe.

À toi qui penses souvent à tout lâcher. À toi qui es tanné de ton quotidien. À toi qui veux voir du pays ou revoir tes priorités. À toi qui veux commencer un nouveau projet.

Je te dis : FONCE ! Tu ne regretteras pas. Fais de toi et de tes rêves une priorité. Que ce soit de partir un blogue, écrire un livre, faire un album, déménager ou bien changer de carrière, tu n’as rien à perdre et tout à gagner.

Tu ne perds jamais au change quand tu décides de miser sur toi.

Et toi, à quoi rêves-tu ? Quel est ton plan ?

Et surtout, comme dirait Yan Thériault du Daily Buffer Podcast, qu’avez‑vous fait aujourd’hui pour faire avancer votre projet ?

Anouk Carmel-Pelosse

 

Veuillez laisser un message ou revenir plus tard… nous sommes partis à la chasse au volcan!

Jeudi matin 23 août 2018

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Jeudi matin 23 août 2018

La fin des vacances approche… Je profite d’un dernier matin tranquille avant de reprendre la routine d’école à la maison avec les enfants. Mon amoureux, lui, est déjà rentré au travail. Je regarde distraitement mon fil d’actualité lorsqu’une nouvelle capte mon attention : « Hé! On dirait que l’Etna est entré en éruption. » Mon plus vieux réagit encore plus intensément que je l’anticipais : « Quoi? On fonce! » Moi : « Voyons, c’est impossible. » Et lui (armé de ses dix ans et de ses yeux pétillants) : « Oui maman, on peut le faire. Tu sais que je rêve de voir de la lave! »

Mmm… Il n’a pas complètement tort. C’est faisable. Nous habitons la région de Campi Flegrei près de Naples. Notre quotidien se déroule donc sur un énorme volcan qui pourrait exploser n’importe quand sans crier gare (mais si ça arrivait, nous ne serions plus en vie pour admirer le spectacle…) Nous avons aussi une splendide vue sur le Vésuve, définitivement (et heureusement) très tranquille. En une heure d’avion, nous pourrions nous rendre en Sicile, l’île où se trouve l’Etna. Nous avons du temps et des sous en banque, en prévision de nos trois prochains voyages (la mythique route des vins de Toscane, un opéra à la célèbre Scala de Milan et les superbes villages de pêcheurs de Cinque Terre). Je sais qu’aucun de ces voyages ne fera briller les yeux de mes enfants comme le fait d’embarquer dans une chasse au volcan spontanée. On pourrait peut-être remplacer un des voyages inscrits au calendrier par cette aventure imprévue…

OK, on va appeler Papa…

Moi : Bonjour mon amour, bon dixième anniversaire de mariage.

Mon amour : Bon anniversaire. Je t’aime…

Moi : Moi aussi je t’aime. Je te passe ton fils.

Mon amour : ?

Fils : Bonjour, l’Etna est entré en éruption strombolienne. Tu voudrais prendre congé demain? J’ai vérifié sur Internet et on pourrait partir à sept heures trente ce soir pour la voir.

Papa : OK, je vérifie ce que je peux faire.

Mon grand est optimiste. Il a détecté de l’ouverture dans la voix de Papa. Je commence déjà à penser à la logistique… Il faudra contacter nos amis qui font l’éducation à domicile en Sicile. Peut-être qu’on pourra les voir… Zut! Je me rappelle juste à ce moment qu’on annonce du mauvais temps là-bas. Une tempête pourrait gâcher les plans qui commencent à peine à prendre forme… Si nous n’avons qu’une soirée pour observer un volcan, un ciel dégagé est définitivement un élément essentiel à la réalisation du projet. La déception remplace rapidement la fébrilité. Nous venons de perdre l’espoir de voir les feux de l’Etna aujourd’hui…

Les trois jours qui suivent sont une vraie montagne russe d’émotions. L’anxiété m’envahit lentement comme ma propre marée de lave rampante bien à moi… Si j’avais pris l’avion le jour même, j’aurais probablement continué à rouler sur l’excitation. Mais, à tête refroidie, les questionnements prennent le plancher et instillent le doute. J’ai peur de faire une erreur. L’adrénaline a-t-elle été bonne conseillère? J’ai l’habitude des décisions réfléchies, raisonnables et responsables. Ce volcan m’a branchée sur l’impulsivité, le courage et la démesure.

Comment les enfants réagiront-ils si nous ne voyons rien? Il suffirait d’un gros nuage accroché au sommet de la montagne pour nous empêcher de voir ce phénomène exceptionnel. Un phénomène qui peut s’interrompre à tout moment…

Les enfants sont zen et je fais de mon mieux pour les rejoindre dans leur philosophie Pas de voyages sans aventures. Ils en ont fait du chemin, mes cocos, depuis leur premier voyage en Europe. Ils considèrent maintenant que l’imprévisibilité fait partie de l’expérience et sont prêts à assumer le risque. Je ne peux que les admirer et m’inspirer de mes petits bouddhas.

Dimanche matin 26 août 2018

Nous débarquons finalement à l’aéroport de Catania, trois jours plus tard. À notre arrivée, nous entendons dire que l’Etna a cessé de cracher son feu dans la nuit de samedi. Nous l’avons peut-être manqué de peu… Mais pas question de se laisser démonter tout de suite! Nous aurons notre réponse à la tombée du jour…

Chez nos amis, vers 20 h, nous commençons par apercevoir de petits nuages de fumée émis par le cratère étouffant. On se croirait dans une BD de Lucky Luke et les Indiens devant cette montagne qui nous toussote un message… À l’aide de jumelles, nous ne tardons pas à repérer quelques jets de magma en fusion propulsés en colonne bien droite dans les airs. Notre joie explose! L’Etna est réveillé! S’ensuit une folle excursion nocturne en voiture autour de la montagne qui gronde. Nous zigzaguons à travers les villages animés (à 21 h, les Italiens commencent à peine à sortir pour souper) jusqu’à Sant’Alfio, où enfin, nous avons la chance d’observer à l’œil nu une grande coulée de lave s’écoulant dans la Valle del Bove. Mission réussie!

Le volcan n’était qu’un prétexte pour créer un moment de famille mémorable. Une occasion de mordre dans la vie à pleines dents avec nos deux enfants! C’était impressionnant, je l’avoue, mais peut-être que ce ne sera même pas un moment qui restera gravé dans leur mémoire. Peut-être que ce sera la nuit des perséides, où nous avons réveillé notre sept ans pour qu’il réalise son souhait de voir une étoile filante. Ou cette chaude soirée de juillet, quand nous leur avons proposé un bain de minuit dans la piscine. Peut-être même qu’ils se rappelleront longtemps notre défi d’écouter tous les films de Marvel pendant les vacances.

Une chose est sûre, personne n’a besoin d’un volcan pour créer un souvenir magique. Il suffit de remarquer la petite étincelle qui s’allume dans les yeux de ceux qu’on aime et d’avoir le cœur de répondre « Oui, j’embarque avec toi! »

Elizabeth Gobeil Tremblay

Cette histoire, c’est la tienne

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Chaque matin t’appartient, chaque journée est à toi, c’est ton chemin, celui que tu as choisi. C’est ton histoire, c’est toi qui l’écris et tu ne vas la vivre qu’une seule fois! Alors, quel que soit ton âge, vis pleinement chaque minute, ose! Fonce! Avance! Ne te retourne pas trop souvent.

Cette histoire, elle n’est pas parfaite, mais c’est la tienne. Aime le plus fort que tu puisses aimer, savoure tout et tout le temps, sois gentil, sème le bonheur sur ton chemin, cesse de te préoccuper de ce que l’on pense de toi, assume tes décisions, continue de rêver, ne remets pas à demain. Car demain n’existera peut-être jamais…

Tout peut s’arrêter demain. Rien n’est jamais acquis dans la vie. Ton bonheur, c’est maintenant, là pendant que tu lis ce texte, tu existes pleinement dans l’instant. Hier est terminé, demain n’est pas encore. C’est en ce moment que c’est important. Profite du moment présent.

Ne regrette rien. C’est ton histoire à toi, pas celle du voisin ni celle de tes parents ou de l’ami bienveillant. Vis pour toi, vis en pleine conscience de toi. Prends soin de toi. Fais ce qui est bon pour toi. Accepte tes limites. Trace ton chemin. Sème tes graines qui fleuriront le long de ta route.

Sois toi. Ne te noie pas dans les désirs des autres. Car la vie, tu en as juste une. C’est ta vie. Et cette histoire, c’est la tienne.

 

Gwendoline Duchaine

 

Chanter, ça fait du bien!

J’ai toujours aimé chanter. Déjà toute petite, j’attirais lâ€

J’ai toujours aimé chanter. Déjà toute petite, j’attirais l’attention de ma famille et je leur demandais de m’écouter chanter. À la maternelle, j’adorais le moment où l’on devait apprendre une nouvelle chanson.

Je me rappelle qu’à l’adolescence, lorsque j’attendais l’autobus, je m’improvisais chanteuse et je chantais à tue-tête dans l’abribus. Je trouvais que ça sonnait bien! Je l’ai même fait à quelques reprises à l’âge adulte. Hi! Hi! Hi!

Oui. Ça m’est aussi arrivé de faire quelques fausses notes dans la doucheeeeeeeee!

Plus tard, dans mon rôle d’éducatrice, j’ai pu continuer d’exercer ma voix à différents moments de la journée. Je chantais pour animer les moments de routine, je chantais lors de la sieste. Mes collègues venaient me voir pour retrouver un air de chanson ou pour des paroles oubliées.

Je trouve cela très libérateur de pouvoir s’exprimer en chantant. Chanter tout bas, en chuchotant quelques phrases en anglais, pas toujours avec les bons mots, mais bon! Chanter sa toune préférée lors d’une peine d’amour, la faire jouer en boucle, encore et encore. Chanter fort lorsque la colère gronde. Chanter à tue-tête lorsqu’on est heureux.

Que de beaux moments j’ai passés dans ma voiture, le volume dans le tapis. Et parfois, pour ne plus entendre mes enfants chialer, je montais le son. Ils arrêtaient immédiatement. Le message était clair, c’était la fin du chialage.

Parfois, je me fais surprendre par mes adolescents, les écouteurs sur les oreilles, la musique à fond et moi qui chante comme une déchaînée. Pour faire la vaisselle, c’est un bon stimulant.

Lorsqu’ils étaient bébés, je chantais pour qu’ils se calment. La douce voix d’une maman ou d’un papa est bénéfique pour l’enfant. Cela le rassure, le sécurise.

J’aurais aussi pu m’inscrire dans une chorale, suivre des cours de chants, mais je n’ai jamais osé! Chanter avec des adultes pour des adultes, ouf! Beaucoup trop d’anxiété à gérer.

Puis un beau jour, lors d’une thérapie de groupe, on m’a proposé de participer à une activité de rétablissement par le chant. Lorsqu’on m’a parlé de ce type d’activité, j’ai embarqué sans me poser de question. Le moment était venu de foncer et d’oser.

J’allais pouvoir chanter dans une chorale et côtoyer des gens qui, tout comme moi, ont eu à traverser des problèmes de santé mentale. J’ai osé! Jamais je n’aurais fait de démarche en ce sens auparavant. J’avais trop peur du jugement des autres. Mais là! Les autres étaient tous comme moi.

Pendant six mois, deux fois par semaine pour un total de six heures, je me rendais à la salle de pratique avec enthousiasme. Ce temps passé à chanter, à rire, me faisait un bien énorme.   Pendant six heures, j’étais une chanteuse et non pas une femme de 51 ans avec un trouble d’anxiété généralisée et en dépression. (Je vais très bien maintenant.)

J’ai eu droit à une chanson écrite par mon professeur sur le thème OSER. Il m’a proposé de chanter en solo lors du spectacle de fin d’année. Oser chanter devant des centaines de personnes était tout un défi. Et je l’ai fait. J’ai tripé fort! Nous avons même enregistré un CD.

Mon estime de moi a grandi, j’ai repris confiance en moi et en mes capacités. Je n’ai presque plus peur du jugement des autres (c’est un travail à vie!) En fin de compte, j’ai de l’oreille et je chante juste. Mon groupe et moi sommes allés chanter pour des gens dans les CHSLD de la Montérégie. Une façon de redonner au suivant. J’ai adoré mon expérience.

Cela fait maintenant six mois que ma participation à la chorale est terminée. Mais je n’ai pas arrêté de chanter pour autant. C’est maintenant au tour d’autres personnes de bénéficier de cette activité. Une belle façon de briser l’isolement et de faire taire les préjugés face à la santé mentale.

Cette activité de rétablissement a été organisée, planifiée, pensée par Serge Vincent Raymond, auteur, compositeur et interprète. Depuis plus de dix ans, il s’est associé au CSSS de la Montérégie pour offrir aux personnes ayant à traverser des problèmes de santé mentale cette thérapie de rétablissement par le chant. Il a aussi créé l’association Ces Voix oubliées. 

Chanter pour votre santé, c’est super pour votre bien-être!

Line Ferraro

J’ai peur.

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Vous connaissez ce sentiment? Celui de se laisser tomber dans le vide… celui de l’inconnu. Ce sentiment tellement épeurant de ne pas savoir où l’on va. Cette peur au ventre qui est constante.

Ce sentiment qui peut être un carburant pour certains, moi il me fait figer. Il me fait douter de moi, de mes capacités et de mes choix. Le doute est constamment présent. La peur de faire une erreur. Je crois que c’est pire que tout. Une voix dans ma tête me dit parfois : « Julie, tu as dix-neuf ans. Tu as la vie devant toi. Tu as le droit à l’erreur. Tu as le droit de recommencer. » Mais une autre me dit : « Julie, tu as dix-neuf ans. La vie va vite. Dépêche‑toi. Faut pas que tu te trompes. » Ces deux voix s’emmêlent parfois. Ces deux pensées contradictoires se bousculent.

C’est effrayant la vie. Parce que quand on y pense, on n’en a qu’une. On ne peut pas se rattraper, tout recommencer. Je ne peux pas retourner en arrière pour tout changer. J’ai peur de l’erreur. J’ai peur que dans quelques années, je regrette certains choix. J’ai peur de foncer. Voilà. Je l’ai dit.

J’ai peur de sortir des sentiers battus. D’essayer autre chose que ce que je connais déjà. Parce que je suis quelqu’un comme ça. Je fais ce que je connais. Je vais aux endroits que je connais. Je ne suis pas une grande exploratrice. Parce que j’ai peur de tout. Et en y pensant bien, c’est triste. Je n’ai même pas encore vingt ans, et j’ai peur en la vie. J’ai peur de la rater. D’en être déçue. D’être déçue des choix que j’aurai faits pour moi-même.

Une amie m’a dit dernièrement : « C’est en te lançant dans le vide et l’inconnu que tu vas trouver des choses que tu n’aurais jamais pensé vivre dans ta vie. Et ce seront les meilleures émotions que tu pourras vivre. Il n’est jamais trop tard pour changer d’idée dans la vie. » Après ces paroles, c’est ce que j’ai fait. Même si la petite fille au fond de moi avait le goût de pleurer. Je me suis lancée dans le vide. Sans attaches. Avec la peur au ventre, mais avec la certitude que je serais plus heureuse. Un jour ou l’autre.

 

N’oubliez jamais d’encourager vos enfants. De leur dire que ce n’est pas grave. Que ce n’est pas grave de se tromper. Que la vie, c’est fait pour prendre d’autres chemins que ceux que l’on croyait emprunter. Que oui, il y aura des moments de doutes. Puis ces moments‑là, ils font mal à l’âme parfois. Ils nous remettent en question. Mais que ce n’est pas grave. Parce que c’est la vie. Puis que la vie est belle.

 

 

Julie Lebrun

 

Le petit retient

J’ai une amie, qui est aussi collaboratrice pour ce blogue, qui no

J’ai une amie, qui est aussi collaboratrice pour ce blogue, qui nous a demandé récemment dans un de ses textes si cela nous arrivait d’arrêter de nous poser des questions. Si nous devions écouter la raison ou le cœur… le combat entre ces deux protagonistes de notre vie est parfois bel et bien sans merci!

Personnellement, j’ai le combat contraire. Moi je suis une impulsive née. Une éternelle fonceuse à tête baissée. Rien n’est à notre épreuve, nous pouvons tout surmonter et dans l’échec, nous sommes encore gagnants d’expériences uniques qui, au final, nous auront fait grandir.

Je suis de ceux qui partiraient baluchon au dos, pouce levé vers le ciel là où la vie les mène. D’ailleurs, je l’avoue, je l’ai bel et bien déjà fait.

Je visite un endroit que j’aime, je veux y revenir, parfois même m’y établir. Je suis une globe trottine qui n’a pas eu l’occasion de réellement voyager. Mais en mon âme, je suis allée partout. Malgré que je ne sois pas allée bien loin en réalité.

Si cette amie collaboratrice angoisse devant les changements, moi j’angoisse à passer à l’idée de passer à côté de quelque chose que j’aurais pu ou dû vivre. Ne dit-on pas que nous n’avons qu’une seule vie à vivre? Alors je veux la vivre à fond, du moins en ai-je l’intention.

Bien entendu, être mère de trois jeunes enfants me « calme » dans mes élans. Mon époux est un homme plus terre à terre que moi. Je le tire vers les aventures et le mouvement, il me ramène à la réflexion.

Alors je réfléchis.

Je réfléchis à… comment le convaincre! Ha ha ha!

L’année dernière, je suis allée à l’Île du Prince Édouard pour la première fois de ma vie. Ce fut un coup de foudre instantanément!

Les insulaires (habitants de l’île) m’ont charmée autant que la mer, les plages, les villes, les valons, les lupins et l’air salin!

De retour de vacances, je n’ai pas passé UN SEUL jour de l’année qui a suivi sans avoir au minimum une pensée pour cette île. Celle qui en mon cœur je baptisais MON île! À m’écouter, nous y serions installés depuis plusieurs mois déjà ou nous n’en serions pas bien éloignés.

Nous y sommes retournés il y a quelques semaines après une année entière à attendre et je l’aime toujours autant! Mais je vous avoue que mon plus grand amour de l’endroit est l’océan.

Je comprends les réticences de mon époux, même si je ne les partage pas complètement. J’ai confiance en nous et je crois qu’à l’âge qu’ont les enfants, ça serait le meilleur temps pour un si grand changement. Si demain, il me dit : « Nous partons! », soyez certains qu’après m’être assurée qu’il le pense vraiment et qu’il ira jusqu’au bout, je serai la première à tout organiser!

Mais les décisions de ce genre se prennent à deux. Je comprends et j’accepte.

Mais j’angoisse parfois. Sur ce que nous manquerons à rester où nous sommes. J’angoisse en pensant à la perte de ces nombreuses expériences que les enfants auraient vécues, « si ».

J’angoisse devant la très grande probabilité de regret de n’avoir « pas essayé », moi qui essaie toujours.

À quel moment sommes-nous satisfaits de ce que nous avons?

À quel moment cessons-nous de regarder les nouvelles possibilités?

À quel moment l’appel de bouger s’estompe-t-il pour nous laisser profiter pleinement de la vie?

J’aime notre maison. J’aime beaucoup de notre ville. J’aime l’école des enfants. J’y aime aussi bien des gens. Mais…

Pardonne-moi mon cher et tendre époux. J’aime ce que tous nos sacrifices nous permettent, j’aime ce que tu nous offres, n’en doute jamais une seconde. Mais je crois que j’aurai toujours cette angoisse.

Celle de prendre racine là où la terre n’est pas mienne. Ou la terre que je ne sens pas être mienne.

Celle de passer à côté. Celle d’oublier de voir, entendre, sentir, goûter… Celle que les rêves ne deviennent pas toujours réalité.

J’aime ma réalité. Est-ce mal que, parfois, le rêve s’en éloigne pendant quelques instants plus ou moins grands?

Vous, à quoi rêvez-vous?

Simplement, Ghislaine