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À toi, mon papa monoparental

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation se

Je t’ai rencontré par pur hasard. Tu étais dans une situation semblable à la mienne. Une âme un peu perdue, en questionnement, en adaptation. Un moment de ta vie marquant, bouleversant venait de se produire, tout comme pour moi. Nous avons commencé à nous voir, nous parler. J’ai découvert en toi quelque chose d’inattendu, mais en même temps, de tellement espéré.

Nous apprenions à nous connaître tout en vivant respectivement, chacun de son côté, notre déception vis-à-vis notre séparation, notre échec de cette idée parfaite que nous avions d’une famille unie.

Nous nous sommes épaulés, rassurés. Nous avons pleuré ensemble. Nous avons partagé nos peines, nos joies et nos inquiétudes.

Je me suis dit à ce moment-là que rien n’arrive pour rien et que si nous devions seulement être que de passage dans la vie l’un de l’autre, ce passage ne serait que bénéfique pour nous deux.

Mais, ce n’est pas ce qui s’est produit. Nous n’avons pas été que de passage… Nous y sommes encore aujourd’hui. Nous sommes tombés amoureux à une vitesse impressionnante.

Certains diront que la rapidité avec laquelle nous avons foncé à vive allure dans cette relation était trop intense… trop rapide… trop ci… trop cela… Ça t’a blessé, toi qui ne veux tellement pas décevoir les gens autour de toi. À ces personnes, je leur souhaite de rencontrer quelqu’un d’aussi merveilleux que toi. Ainsi, elles me comprendront.

Je me souviens exactement du moment où je me suis avoué que j’étais totalement sous ton charme. Le moment où j’ai compris que tu allais tôt ou tard faire partie de ma vie et de celle de mon enfant.

Tu riais avec ta fille malgré les moments difficiles que tu vivais. Tu l’enlaçais dans tes bras en lui disant à quel point tu l’aimais. C’était beau, c’était rassurant. Peut-être que personne ne te l’a jamais dit, mais ces moments que tu prends pour lui dire à quel point tu l’aimes et qu’elle est importante pour toi auront un impact important dans son futur.

Je te vois agir avec elle comme père et je suis fière de toi. Je sais que ce n’est pas évident pour toi de jouer le rôle du papa monoparental. J’ai vécu tes doutes avec toi, mais crois-moi, ta fille ne manque de rien avec toi. Elle est plus que bien et, malgré que parfois, tu peux te sentir inquiet dans ce rôle de père, tu fais un travail remarquable.

La façon dont tu agis avec elle et avec les gens qui t’entourent me fascine. Ta sensibilité, ton écoute, ton respect, ta douceur… ces qualités ne font qu’augmenter la gratitude que j’ai envers la vie, d’avoir mis un homme aussi admirable sur mon chemin.

Nous avons vécu des émotions indescriptibles ensemble depuis notre rencontre. Nous avons eu des doutes, des émotions à la tonne, des frustrations.

Je peux dire que de nous voir ensemble aujourd’hui me rend fière. On ne s’est pas laissé impressionner. On y a cru.

Je te remercie d’être toujours là, à mes côtés.

Je t’admire d’être un aussi bon ami pour ma fille.

Je t’acclame d’avoir accepté que le père de ma fille et moi soyons amis et en bons termes pour notre fille. Ce n’est pas tout le monde qui aurait la capacité de vivre avec cette chimie entre « ex ».

Je te dis de rester qui tu es même si parfois, ton insécurité crée des doutes sur ta façon d’être et d’agir.

Crois-moi, tu es tout simplement unique.

Et je souhaite que chaque père monoparental aussi merveilleux que toi, malgré les inquiétudes et les doutes, continue de croire qu’il est capable de faire briller les yeux de son enfant, et ce, chaque jour.

Isabelle Nadeau

 

Je me sens triste parfois

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Oui, parfois, je me sens triste. Triste de ne pas pouvoir jouer avec mes enfants comme le font d’autres papas. Parce que j’ai des blessures physiques aux jambes et au dos, je n’ai pas la capacité de faire ce qu’un homme de mon âge devrait être capable de faire.

Je me rappelle quand ils étaient plus petits et qu’ils me demandaient de les prendre. Parfois, je devais leur dire que papa ne pouvait pas. D’autres fois, à un spectacle, lorsqu’ils voyaient d’autres enfants sur les épaules de leur père, ils voulaient faire la même chose. J’ai souvent préféré souffrir, juste pour faire plaisir à mes enfants. Ça peut être très difficile pour un jeune enfant de comprendre que son papa est blessé physiquement et intérieurement. Ma plus vieille était très jeune quand j’ai été libéré des Forces armées canadiennes. Mon deuxième se faisait bercer dans le ventre bien chaud de maman.

Oui, je me sens triste, aussi, de ne pas pouvoir faire tout ce que j’aimais faire avant. J’aimais courir et faire des poids et haltères. J’aimais aussi travailler sur ma maison et faire des rénovations. Maintenant, je dois engager du personnel pour le faire. L’armée a usé mon corps et il ne répond plus à la demande.

Parfois, je me sens triste de ne pas pouvoir accompagner ma femme partout où elle va. Souvent, soit je l’attends dans l’auto, soit je reste à la maison. À la maison, ça va beaucoup mieux depuis que je prends ma médication. Le travail d’équipe va très bien entre ma femme et moi. Quand il est question de sortir ensemble ou de faire des activités familiales, je me sens comme handicapé. En public, c’est la détresse et c’est incontrôlable. J’ai des symptômes graves qui me font souffrir terriblement.

Oui, je suis triste et j’aimerais tellement être comme tout le monde. Mais savez-vous quoi? Je me dis que mes enfants sont chanceux de m’avoir encore en vie. Je suis un bon exemple pour eux : ne pas baisser les bras et me battre. C’est ce que je vais faire. Ils auront besoin de moi. Pour ma femme, je crois que je suis un exemple de combattant et qu’elle apprécie beaucoup mes efforts quotidiens. Chaque jour, je me dis que ça ira de mieux en mieux.

Ma vie a été remplie d’obstacles et je n’ai jamais lâché. Je ne compte pas lâcher cette fois‑ci non plus. Je combats encore.

 

Carl Audet

 

 

J’m’ennuie de toi, p’pa

J’m’ennuie de toi, p’pa. Parce qu’avant que tu partes, je ne

J’m’ennuie de toi, p’pa. Parce qu’avant que tu partes, je ne pense pas que je réalisais vraiment ta place dans mon monde. Je t’avais et c’était parfait ainsi.

Quand tu es parti, j’ai tranquillement apprivoisé un quotidien sans papa.

J’étais désormais une jeune femme qui envierait toutes les filles qui danseraient leur première danse dans leur belle robe blanche.

Tu es parti sans préavis.

On ne s’est pas dit au revoir et c’est sûrement mieux ainsi. Seulement, tu ne m’as pas préparée à ton absence.

Tu ne m’as pas dit à quel point la vie serait triste après ton départ.

À quel point je ne serais plus jamais la même.

J’ai dû m’habituer à ne plus entendre ta voix forte qui me répond « oui, puce » après une sonnerie quand je téléphone, et ce, peu importe l’heure.

Quand je me chicanerais avec mon chum, je ne pourrais plus venir trouver réconfort dans tes bras… t’entendre tout dédramatiser d’un seul coup et me faire sentir légère.

Tu ne serais plus là pour venir accrocher mes cadres sur mes murs… faire un feu d’après-midi pour faire brûler les branches et ouvrir une bonne bouteille pour regarder les flammes… te voir gêné de me redemander pour la millième fois de t’aider à reprogrammer ton répondeur. Ça me faisait tellement plaisir et tu ne me dérangeais tellement pas, papa…

Tes conseils, ton écoute, ta trop grande sensibilité que je me suis appropriée malgré moi me manqueraient tellement.

Ton angoisse qui était rendue un grand spectacle… elle n’était plus.

Je ne partagerais plus de café avec toi ni de regards complices, rien. Tu es parti en emmenant une partie de moi.

J’aurais aimé que mes garçons te connaissent, j’aurais aimé te voir courir autour de la table après eux pendant que maman cuisine. J’aurais tellement aimé que tu ne partes pas.

J’aimerais, juste une fois, te voir les regarder avec le même regard que tu avais pour ma sœur et moi.

Cette fierté qui émergeait de toi quand tu nous voyais entrer dans une pièce…

Seul toi pouvais nous faire sentir aussi spéciales, seul mon papa. J’aurais aimé te rendre fier de la mère que je suis.

Je me demande souvent quelle maman je serais si tu étais encore là.

Mon stress, mon angoisse, mon insécurité n’existaient pas avant ton départ.

Mais malheureusement, te perdre si tôt dans ma vie de jeune femme a laissé plusieurs blessures que le temps a su apaiser. Ce temps n’a jamais su guérir à la femme que je suis devenue.

Bientôt dix ans que tu n’es plus là, p’pa, et je suis celle que je devais devenir grâce ou à cause de ton absence. Je t’en remercie quand même, parce que malgré ton trop tôt départ, ma vie est tellement belle.

Imagine si tu étais là, encore.

 

Lisa-Marie Saint-Pierre

 

Ces mots pour toi

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur l’idéaliste impétueux qui empoigne le drapeau de la liberté d’expression. Cette liberté et ce besoin d’authenticité que je souhaite à nos enfants. Qu’ils soient heureux, libres et vrais. J’ai appris que je dois être plus que prudent avec toi. J’ai appris dans cette guerre juridique inutile et encore sanglante, que tu as déclenchée il y a quatre ans, que mes gestes et mes mots peuvent se retourner contre moi. Les braises sournoises et puissantes, qui ont brulé à jamais les ailes de nos souvenirs, sont encore actives. Je dois calmer les vents. Je ne veux plus d’incendie ravageur. Trop perdu déjà. Mais ces mots sont les miens et ils me font du bien. J’aimerais tant te les dire, pas d’un ex à l’autre mais d’un humain à l’autre. Que tu les reçoives sans peur, sans reproches et sans blâmes. Pour s’écouter et mieux comprendre certaines blessures de part et d’autre et pour prendre de tes nouvelles. La vie est fragile et courte. Il faut prendre soin de soi.

Comment a été ta route depuis notre séparation? La mienne a été chaotique. On s’est fait si mal. Trouves‑tu aussi? Quand je repense à nous depuis, je vois un remake du classique Kramer contre Kramer. As-tu trouvé la résilience? Un jour ou l’autre, la route nous offre une panne ou pire encore, un accident. La résilience, c’est comme la carte CAA, quand ça va mal, tu la veux. Et on espère reprendre notre route et se dire « Wow, j’ai survécu ». Je n’ai pas de confirmation, mais je pense être désormais abonné à vie à la résilience. J’ai des cicatrices dans la tête et sur le cœur. Profondes et visibles à l’interne. Comme celle‑ci qui me rappelle ton indifférence devant ma peine profonde de ne pouvoir exercer mon rôle paternel comme je le souhaite, égal au tien. L’égalité, tout aussi vitale que la liberté. Ou encore celle‑là qui me rappelle ta surdité volontaire devant mes cris d’urgence pour remplir un peu plus ce vide familial en moi. Et que dire de cette autre causée par ton manque de compassion alors que tu me voyais m’engouffrer dans ce sable mouvant juridique. Crois‑moi, j’essaie de donner un sens à tout ca. As‑tu aussi des cicatrices? Je ne sais plus rien de toi.

Tu m’as aussi permis d’en apprendre plus sur le lâchez ‑prise. Sur le besoin de vivre au jour le jour. Sur le besoin de devoir accepter ce qui est difficile à accepter. Le résilient sait reconnaître ses limites. J’ai eu la chance d’en parler pour m’aider. Mon psy chérant et toutes ces personnes au cœur charitable. J’ai appris à vivre le moment présent. À valoriser la qualité faute de quantité. Mention spéciale à ces femmes, mères aussi, qui m’ont rassuré dans ma paternité, mais qui ne te comprenaient pas. Elles ne comprenaient pas ton intensité maternelle hors norme. Elles ne comprenaient pas ce que tu as fait de la femme en toi. Elles me confiaient à tour de rôle des remarques auxquelles je ne savais pas quoi répondre : « Elle n’a pas de chum? », « Elle n’a pas refait sa vie? », « Ça va changer quand elle aura un chum. Ça va être plus facile pour toi. Elle aura besoin d’avoir une vie bien à elle. »

Depuis notre séparation, je me demande si tu as une vie bien à toi, une vie en dehors de nos enfants. Nos enfants parlent. Il n’est jamais question d’un amoureux dans ta vie. Je me demande comment tu fais. Je ne sais pas. Ça te regarde, bien sûr. C’est ton choix. Je te souhaite de rencontrer l’amour et de retrouver l’équilibre femme-mère en toi. C’est si important et si beau. Je te souhaite de prendre soin de toi. Que quelqu’un prenne soin de la femme en toi. Et comme le disait si bien une amie sage : « Les enfants ne nous appartiennent pas. Un jour, ils feront leur vie et hop! On se retrouve seul dans une maison trop grande. » Je te souhaite de bien faire la tienne. Je te souhaite aussi des REER amoureux. Ça aide, dit‑on, pour les vieux jours.

Voilà, c’étaient mes mots pour toi.

 

Place à papa

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la no

Les papas sont de plus en plus présents, au point où c’est la norme pour plusieurs et en voie de le devenir pour beaucoup. Parmi les conseils donnés aux mamans, j’ai souvent entendu ou lu de laisser de la place aux papas, de les laisser faire les choses à leur façon. Je suis tout à fait d’accord. Par contre, j’ai envie de dire à certains parents et futurs parents que ce ne sera peut-être pas facile.

Permettez-moi d’abord une précision. Dans ce texte, j’utilise les termes « maman » et « papa » parce que pour la majorité des familles, c’est la femme qui prend le long congé et l’homme qui retourne au travail, mais on pourrait remplacer « maman » par « le parent qui passe le plus de temps avec les enfants » et « papa » par « le parent qui travaille à temps plein » par exemple.

Papa doit apprivoiser bébé et il est fort probable qu’il doive le refaire quelques fois. Selon les phases que traverse l’enfant ou les périodes plus occupées de la famille, cet ajustement peut être nécessaire plus d’une fois.

Nous l’avons vécu avec notre premier fils. Il devenait parfois plus difficile pour mon mari de le réconforter, de l’endormir, mais chéri-mari persévérait et ça se plaçait. On a de nouveau traversé une de ces phases récemment. Notre deuxième de quatre mois s’endort rapidement dans mes bras, mais comme papa ne l’avait pas endormi depuis quelque temps, ç’a été la crise au moment de le faire.

C’est certain que quand tout le monde est fatigué, c’est tentant de redonner bébé à maman pour que ça aille plus vite ou parce que maman trouve difficile que bébé pleure plus quand c’est si facile avec elle. Mais c’est si important de persévérer. Déjà le lendemain, bébé pleurait beaucoup moins et après quelques jours à peine, c’était revenu. Papa pouvait de nouveau l’endormir aisément. Oui, il y a eu plus de pleurs, mais il n’était pas en danger, il était dans les bras de son papa qui lui faisait doucement comprendre qu’il y était en sécurité.

Il en a été de même pour le portage. Pendant les vacances, pour diverses raisons, papa avait moins porté, voire pas du tout. Bébé pleurait donc quand il s’y est remis. Chéri-mari l’a alors fait sur de plus petites périodes, a pris le temps de le rassurer chaque fois, mais il n’a pas arrêté. C’est revenu aussi.

Et je l’ai laissé le faire. Si je veux que mon mari soit un parent aussi significatif que moi auprès de nos enfants, je dois lui permettre d’essayer, oui. Mais je dois surtout lui laisser le temps d’apaiser les enfants. Tout comme je dois laisser le temps aux enfants de s’habituer à ses bras plus poilus, à sa voix pour les chansons, à ses mains qui flattent leur front, à son odeur… C’est certain que ça semble plus naturel pour moi, je passe toutes mes journées avec bébé. Chéri-mari travaille. Ce n’est pas moins naturel pour lui, il n’a simplement pas autant de temps que moi. On doit donc lui en laisser.

J’entends souvent des mamans dire qu’elles essaient de laisser le petit au papa, mais que ça ne fonctionne pas, alors elles font tout ou que c’est plus long, que ça les agace et qu’elles préfèrent s’en occuper. Je trouve ça dommage.

C’est précieux que papa puisse réconforter, donner des bisous sur les bobos, rassurer durant la nuit, bercer un petit malade… La vie de famille s’affronte mieux en équipe. Mais si on veut que papa soit aussi efficace que maman, il faut le laisser essayer, mais surtout lui donner le temps et les conditions pour réussir!

Jessica Archambault

Le père qui ne se croit pas exemplaire

Je connais des papas de différents acabits. Il y a des papas plus présents que d’autres à un

Je connais des papas de différents acabits.

Il y a des papas plus présents que d’autres à un moment ou un autre de la vie de leur(s) enfant(s).

 

Il y a des papas « poules » qui font rire parfois devant leurs actions de protection que l’on prête en général plus à la maman.

Il y a des papas solides, que rien n’ébranle, du moins selon ce qu’ils laissent paraître.

Il y a des papas qui se déguisent, qui jouent autant à la lutte qu’à la flûte. Qui n’ont pas peur du ridicule en buvant le thé de quinze heures, coiffés d’un diadème brillant. Qui d’ailleurs, aux yeux de bien des mamans, ne deviennent point risibles mais au contraire, revêtent alors une aura de héros.

 

Il y a des papas qui chantent, qui dansent ou pas.

Il y en a qui montrent à cuisiner, d’autres qui se contentent de participer.

Il y a des papas qui écoutent, qui conseillent, qui ouvrent leurs bras lorsque ça ne va pas.

Ceux qui savent quoi dire et quoi taire.

Puis ceux qui ne savent pas, mais qui sont, simplement, là.

 

Toi le papa qui fait de son mieux.

Toi qui sèches de ton enfant les yeux, tout en lui disant qu’il ou elle a le droit de pleurer. De vivre son sentiment.

Toi le papa qui l’aide et lui apprend à lacer ses souliers, autant qu’à devenir cet adulte que nous observons.

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Le papa qui a cette ouverture d’esprit et de cœur qui fait en sorte que sa marmaille, petite ou grande, ira lui parler n’aura jamais peur.

Tu ne juges pas.

Tu ne critiques pas.

Tu entends oui, mais surtout tu écoutes!

 

Tu as ri, pleuré, grondé aussi.

Tu aides encore et le feras toujours autant que tu le pourras.

Ta progéniture sait que peu importe ses choix, une porte est ouverte chaque fois, au même titre que tes bras.

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Toi le papa qui montre à ses enfants à respecter les autres, à se respecter soi-même. À aimer de la bonne façon, celle qui élève et transporte dans les petits bonheurs de chaque jour.

 

Tu as réussi à créer cette complicité, et ce, même si ton enfant est rendu grand.

Tu es devenu son ami, tout en gardant cette distance qui te différencie en tant que père.

Oui, je te vois. Oui toi, ce papa…

 

TU ES EXEMPLAIRE

 

Je sais que ces papas me répondront que ce qu’ils font ne sont que banalités, normales, la base, voir qu’ils n’imaginent pas les choses autrement.

Mais OUI ça existe des agissements qui, au lieu de créer, déséquilibrent.

Ça existe des enfants qui ne parlent pas ou trop peu à leur papa, n’ayant pas développé la discussion depuis leur naissance.

Alors que toi, tu l’as fait, papa exemplaire.

 

Tu sais ce qui te donne ce titre de papa exemplaire?

 

Ton enfant. Tout simplement.

 

Vous les papas, continuez à assumer pleinement votre identité paternelle.

C’est la société de demain que nous construisons en partenariat.

Nous les femmes, nous avons beau les porter, avoir avec eux un lien physionomique certain… mais sans vous, ils n’y seraient pas!

 

Ils sont des deux parents la continuité, alors autant que la maman, le papa doit s’y affirmer.

 

 

Simplement Ghislaine

Réflexion d’un papa

Je suis seul à la maison depuis six jours. J’ai fait le plein de

Je suis seul à la maison depuis six jours. J’ai fait le plein de sommeil comme personne d’autre. J’ai eu du temps libre à profusion. Mais là, j’en ai assez. Ma tête et mon cœur de papa sont en manque de vous, mes enfants. Je ne peux plus rien faire d’autre que d’attendre le moment de nos retrouvailles et les minutes passent trop lentement. Bon, enfin, c’est l’heure. J’y vais.

« Papa, as-tu une amoureuse, là? » me demandes-tu, mon fils en bouclant ta ceinture comme un grand. Ta question spontanée, que tu me lances pendant que mon regard croise le tien à travers le rétroviseur, m’amuse, car elle est nouvelle. Six jours ont passé sans se voir et c’est à ça que tu penses en premier. Ta question me travaille aussi, car elle est naturelle et sincère. L’effet de surprise passé, je retrouve mon équilibre et te réponds : « Non mon fils. Tout l’amour que j’ai, eh bien, il est pour ta sœur et toi ».

La vue soudaine du gros chien blond sur le trottoir te ramène à tes priorités d’enfant et m’évite peut-être un « Ben là papa, t’sais! » Je vous regarde de nouveau à travers le rétroviseur et je me dis que c’est très bon de vous avoir avec moi. On va enfin retrouver notre fort familial que nous avions laissé la dernière fois et pouvoir le solidifier ensemble avec de nouveaux blocs d’amour.

Quand vous n’êtes pas là, je pense beaucoup à vous. Je vous le dis souvent, je sais. C’est plus fort que moi. Mais je ne vous dis pas tout. Quand vous n’êtes pas là, j’ouvre des tiroirs de ma mémoire. J’en ai des tonnes heureusement. Je puise dans mes réserves de souvenirs. Et dans le concret, je ne range pas vos jouets qui traînent pendant vingt-quatre heures au moins. C’est ma façon de faire la transition de votre absence soudaine. Le bordel laissé partout dans la maison devient de l’art beau à mes yeux quand je reviens seul chez moi. Et je ne grogne pas à marcher pieds nus sur la voiture Hot Wheels banalisée sur le tapis que tu y as laissée, mon fils. Et je n’ai pas honte devant la visite qui découvre une Barbie décapitée ou démembrée par toi, ma fille. Et je garde vos dessins faits au stylo sur ma main pendant des jours. Ce sont MES tatous à moi.

Quand vous n’êtes pas là, je recroise notre voisin qui m’a vu jouer avec vous, déguisé en policier vêtu d’une veste de flottaison, sifflet en bouche, prêt à vous arrêter pour excès de vitesse en Big Wheel. Il me salue, sourire en coin. Je n’ai pas honte. Je m’assume. Je suis très fier de jouer des rôles que vous m’attribuez et qui vous amusent comme des petits fous. Ça me fait du bien. Un jour, notre voisin me comprendra. Je lui souhaite de vivre ça de tout cœur.

Quand vous n’êtes pas là, mes oreilles deviennent des radars qui captent au ralenti toutes les voix d’enfants. Mon scanneur biologique s’enclenche pour vérifier si c’est vous. Je sais que ce n’est pas vous, mais je me retourne quand même pour valider avec mes yeux bioniques. Ça fait déjà six ans que le mot « papa » résonne en moi. C’est beau, fort et unique.

Quand vous n’êtes pas là, je perds goût à lire les recettes, j’ai trop de chaises vides autour de ma table à dîner et j’accepte que ma voiture devienne un char auquel vos traces de bottes sales donnent enfin une vraie utilité. Quand vous n’êtes pas là, les routes tracées à la craie sur notre cour doivent résister à la pluie, et le rose et le mauve deviennent mes couleurs préférées.

Quand vous n’êtes pas là, votre grand-mère me répète que vous êtes en âge de vous rappeler toute votre vie de ces précieux moments qu’on passe ensemble. J’y crois et ça rend chaque moment passé ensemble encore plus précieux. J’imagine déjà de petits tiroirs que vous avez peinturés de votre couleur préférée et qui traînent dans votre mémoire.

Maintenant que vous êtes là, que diriez-vous si ce soir, on se faisait un movie night avec du « pokcorn », bien collés ensemble à regarder votre film préféré pour la centième fois comme si c’était la première fois?

Marc-André Bergeron

 

Bonne fête des Pères à vous, solo parents!

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps

Bonne fête des Pères à vous tous, papas présents, papas à temps partiel, beaux-papas, mais surtout bonne fête des Pères à toi, papa et maman solo parentaux !

Bien sûr, j’aurais pu écrire ce texte aussi à la fête des Mères, mais la fête des Pères est toujours pour moi une journée très émotive, surtout depuis que j’ai perdu le mien.

Alors à toi, le papa unique, le papa solo qui se tape la routine du matin avec le réveil, le déjeuner, les lunchs, l’habillage, la coiffure (oui, toi, le papa qui doit faire de mini tresses dans de mini cheveux avec tes gros doigts), le départ pour l’école et le travail. Qui se tape seul le retour à la maison, le souper, les devoirs, la routine du soir. Qui se tape seul le lavage (papa, as-tu lavé tel chandail, tel pantalon ?), le ménage, les courses, l’entretien de la maison. Je te souhaite bonne fête des Pères.

Aussi, bonne fête des Pères à toi, la maman solo parentale qui doit se taper seule la routine du matin, la journée de travail, la routine du soir, le lavage, le ménage, sortir les vidanges, débloquer la toilette qui est encore bouchée, faire de petites réparations, passer la tondeuse et le coupe-bordure.

Alors à vous tous et toutes, papas et mamans qui donnez le meilleur de vous‑mêmes pour que vos enfants ne manquent de rien. À vous tous et toutes qui faites en sorte que le parent disparu reste bien vivant dans la mémoire de ses enfants. À vous tous et toutes qui ressentez le manque de cette personne extraordinaire qui vous a fait confiance en vous confiant le meilleur de lui ou d’elle‑même, je vous souhaite bonne fête des Pères.

Et à vous tous et toutes qui avez le privilège d’avoir un autre parent extraordinaire qui vous aide avec votre marmaille, bonne fête des Pères. N’oubliez jamais la chance que vous avez d’avoir à vos côtés ce parent avec qui partager les bons et les moins bons moments. Un parent restera toujours un parent, qu’il soit parfait selon vos critères ou non.

Et pour terminer, à tous ces papas disparus qui veillent sur leurs trésors de là-haut, je vous souhaite bonne fête des Pères !

Annie Corriveau

L’école des papas!

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum

C’était il y a quelques années. Je reviens du travail, mon chum me regarde avec un air solennel :

– Chérie je me suis inscrit à l’école des papas.

– Hein ? Qu’est-ce que c’est ?

– Le CLSC m’a donné une brochure, c’est une formation pour les papas, afin d’échanger sur tous les sujets concernant l’éducation des enfants.

– Tu as besoin de suivre un cours pour être un bon papa ?

– Je veux leur montrer que je suis là pour eux et qu’ils m’intéressent plus que tout au monde…

J’étais mélangée entre un sentiment de fierté immense et un air franchement interloqué !

Pendant plusieurs mois, papa est donc allé dans une école très spéciale les mercredis soirs.

À tour de rôle, les papas y préparent des gâteaux qu’ils dégustent ensemble en parlant de tous les sujets possibles : le rôle du père, la place de la mère, le divorce, la sexualité des enfants, la drogue, la dépression, le suicide, l’adolescence, les conflits dans la fratrie ou dans la famille… Pour chaque sujet, mon chum revenait avec des références de lectures plus passionnantes les unes que les autres.

Je peux vous assurer qu’il a pris ce rôle très au sérieux et qu’il a fallu, souvent, nous remettre en question comme parents ! Cette école fut une des plus belles choses qui soit arrivée à notre famille !

Les enfants étaient vraiment très fiers que leur papa prenne ce temps pour leur éducation. Il est allé chercher de l’information pour nous aider à faire face à tant de conflits !

Cette formation a amélioré notre façon de prendre soin des enfants et de fonctionner en famille. Elle a contribué à nous donner des outils, mais surtout, à montrer à nos enfants que l’éducation, ça se construit pas à pas, ensemble !

Gwendoline Duchaine

 

Les saisons d’une orpheline

Mon papa. Il est mort quand j’avais sept ans. La même année que

Mon papa. Il est mort quand j’avais sept ans. La même année que mon cousin. Et que ma grand-mère. Ça fait trente-trois ans de ça. Oh my God! Je viens de révéler mon âge vénérable! (Ben non, je l’ai déjà écrit et je le dis ouvertement…)

Revenons à nos défunts.

Donc, mon papa. Il était tout jeune, trente-trois ans. Un beau pétard aux yeux et aux cheveux noirs. Policier, père de trois enfants, époux, frère, fils, ami. Il croyait en Dieu et en l’humain. Il écrivait un livre, Prière pour la vie. Il avait des projets. Il aimait la vie. Et il souffrait d’un cancer du cerveau depuis plus de deux ans.

C’est long, deux ans, avec un crabe dans la tête. À la fin, il ne parlait plus, il déparlait à peine. Les neurones étaient en bouillie. Les fonctions vitales le lâchaient au fur et à mesure que la maladie se répandait dans son corps amaigri. Il ne bougeait plus. Il ne souriait plus.

Pendant cette période, j’ai peu vu mon papa. Les heures de visites des enfants étaient limitées, on était trop fatigants pour les malades. De toute façon, c’était pénible aussi pour les enfants bouleversés que nous étions. J’avais beau adorer mon père, je trouvais ça plate, aller à l’hôpital. C’était long. Il ne fallait pas faire de bruit. Et moi, ce que je voulais, c’était jouer des percussions sur les tuyaux de chauffage. Pour me désennuyer, une amie de la famille m’avait offert une bouteille d’eau gazeuse. Trois décennies plus tard, je déteste toujours autant l’eau gazeuse. Mauvais souvenirs associés.

Mais quand même, mon papa me manquait. Maman nous avait expliqué « les vraies affaires » : il ne s’en sortirait pas. Il est arrivé que des infirmières à l’âme empathique m’aient donné une permission spéciale : rendre visite à mon père un soir où les enfants n’étaient pas admis. J’ai dû jouer au ninja pour passer par l’escalier de secours sans me faire remarquer… C’était rassurant de savoir que je pouvais aimer mon papa malgré les règlements, malgré la maladie, malgré tout.

Mon dernier souvenir « normal » de lui, c’est une soirée avec la parenté, dans notre salon. J’étais assise sur ses genoux pendant qu’il buvait sa 50 entouré de ses frères et sœurs. L’hôpital (lire : ce qui était devenu sa résidence principale) lui avait accordé un congé spécial. La fois suivante où toute sa famille a été présente autour de lui, c’était aux soins palliatifs alors qu’il pleurait ses dernières larmes et expirait pour la dernière fois. Je n’y étais pas. J’étais trop petite.

J’avais sept ans. J’ai manqué une semaine d’école. Ma professeure a amené tous mes copains aux funérailles. Quand je les ai revus, c’était à notre Première Communion. Sur la photo de groupe, je ne souriais pas. J’étais trop stressée : je n’avais pas pu pratiquer avant la cérémonie. Et la messe avait lieu dans la même église que les funérailles.

Quinze ans plus tard, je me suis retrouvée dans une autre chapelle, cette fois pour me marier. J’avais demandé au prêtre la permission de lire une prière aux défunts dès le début de la cérémonie. C’était bizarre, mais essentiel pour moi. C’était ma façon de dire à mon papa, ma grand-maman, mon cousin, mon oncle décédé quelques mois plus tôt, et aussi à toutes les personnes aimées qui nous avaient quittés, qu’on les invitait eux aussi. Qu’on leur avait gardé une place dans nos pensées.

Cette journée-là, c’est mon frère et ma mère qui m’ont accompagnée dans l’allée jusqu’à mon futur mari. Vous dire la fébrilité qui m’habitait quand je suis entrée dans cette chapelle pleine à craquer! La veille, on avait déplacé chaque banc de quelques millimètres pour ajouter quelques places assises. Certains de mes amis étaient même debout à l’arrière. Quand on dit « bondé de monde », c’est l’image qu’on a en tête. On ne devait même pas être légaux en termes de sécurité tellement il y avait de l’humain au pouce carré.

Quand je suis arrivée à l’avant et que je me suis tournée vers l’assemblée, j’ai vu un vide bouleversant. Dans cette marée de monde cordé comme des sardines en conserve, il y avait un banc complètement vide, dans la première rangée, du côté de ma famille. Ce banc n’était pas réservé, mais personne n’avait osé s’y asseoir. Tout de suite, j’ai su que c’était la place que mon papa avait choisie pour assister à mon mariage. Il voulait être aux premières loges pour accompagner sa fille dans ce grand saut. Je sais qu’il y était, avec mon cousin, ma grand-mère, mon oncle…

La prière aux défunts a été très émouvante. Pour moi et pour les personnes présentes. Un silence de mort, pourrait-on dire. Mais je dirais plus « un silence de vie ». Ils étaient là. Ils étaient parmi nous. L’orpheline en moi s’est sentie un peu moins orpheline.

 

P.S.: Le lendemain de l’écriture de ce texte, j’ai regardé avec beaucoup de larmes et de «c’est tellement ça!» la vidéo de la chanson «La saison des pluies» de Patrice Michaud, scénarisée par Yan England. Maman, je te la dédie. Tu as été mon papa, toi aussi. https://www.youtube.com/watch?v=FovZ7AefAmo

 

Nathalie Courcy

Lettre à mon papa

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Bonjour. Je me présente : je suis un garçon et je m’appellerai Laurent. En attendant de naître, je sommeille paresseusement dans le ventre de ma petite maman. Elle a hâte que j’arrive, car j’envahis son corps de plus en plus, mais moi je ne suis pas pressé. Il y a aussi ma grande sœur Charlotte et mon père qui m’attendent avec impatience. Je le sais, car ils me parlent chaque soir à travers le bedon de maman. Charlotte me fait des coucous et papa, avec sa voix grave, aime me raconter combien le bonheur le submerge lorsqu’il regarde maman et Charlotte jouer ensemble. Il est très fier de ma grande sœur qui court partout et qui parle autant qu’une pie, mais il est heureux que la vie lui offre un garçon. Il se sentira moins seul de mâle, me dit-il en riant.

Mes parents débutent dans cette grande aventure qu’est la famille. Ils sont souvent fatigués, car ce n’est pas facile tous les jours. Parfois, ils aimeraient récupérer un petit bout de leur vie de jeunesse, surtout papa. Mais je sais qu’il m’aime déjà. Il me le répète souvent. J’ai hâte de le connaître.

***

Ce soir, papa s’en va à une fête pour se détendre et prendre du bon temps avant mon arrivée. Maman n’y va pas. Elle est trop fatiguée et elle préfère se reposer avant mon arrivée.

***

Maman pleure ce matin. Depuis quelques heures, je ressens ses nombreux sanglots. Je rebondis chaque fois. Charlotte se colle souvent sur son bedon. Elle doit sentir qu’il se passe quelque chose, car je ne l’entends plus rire. Je n’entends pas la voix grave et chaleureuse de mon papa non plus. Il y a aussi plusieurs autres voix, dont celle de grand-maman et de grand-papa. Je ne sais pas ce qui se passe. Je m’inquiète, mais je vais continuer à profiter de mon nid douillet.

***

Je suis finalement arrivé. Je n’avais plus le choix. Le ventre de maman était devenu trop petit. Je suis heureux de rencontrer ma famille. Maman sourit enfin et Charlotte adore me bercer. Sans compter grand-maman et grand-papa qui me couvrent de baisers. Tout le monde est là… ou presque! En fait, papa n’est pas au rendez-vous. Je n’aurai pas la chance de le connaître, de réentendre sa voix, de sentir sa barbe piquante sur mes joues et la chaleur de ses bras.

Après la fête où papa est allé s’amuser, il a pris la route même si tout le monde lui disait de ne pas conduire. Il avait bu un truc qui s’appelle « alcool ». Comme il avait trop hâte de nous retrouver, il n’a pas écouté ceux qui lui conseillaient de ne pas prendre le volant. Je ne comprends pas trop, mais cela lui a fait faire un grave accident.

Dorénavant, je devrai me contenter de photos et des souvenirs que maman et mes grands-parents me raconteront. Papa ne pourra jamais me bercer et me voir grandir. Même si je suis encore tout petit, il y a déjà un grand vide dans mon cœur.

Je t’aimerai quand même papa…

Laurent

***

 

Cette lettre est inspirée d’une histoire vraie, malheureusement. Une jeune femme que j’ai côtoyée dans le passé, une petite maman toute neuve comme je me plais à le dire, a dû faire face à ce drame terrible. J’espère qu’elle pourra vous toucher et vous inciter à être prudents.

 

Isabelle Lord